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430( http://greekcrisisnow.blogspot.com/2012/02/olympie-outragee.html)
«[…C]ertains ont déjà bradé des bibliothèques entières au marché aux puces. Parmi tous ses livres, nous avons remarqué, presque par hasard, certains ouvrages du poète Odysséas Elytis. Notre discussion, pour une fois, a laissé l'actualité stricte de coté. Il faut le dire : c'est rare.
»Et pour cause, car Elytis, était par excellence le poète de la mer Égée. Sa pensée si tranchante, n'a jamais ménagé le dernier modernisme ambiant, et ceci il y a déjà trente ans. Il dénonçait alors l'hybris sous sa forme “commerçocrate”, en Grèce et ailleurs, également à travers la mise en place de cette Europe, du « marché commun », selon les termes de l'époque.
»Pour Elytis enfin, « une civilisation doit faire son entrée dans la vie, portant le soleil dans son utérus », ainsi le poète, n'appréciait pas du tout les “civilisations qui pénètrent dans l'histoire par la guerre”. Finalement, vingt ans après presque, l'irrationnel bancocrate, se présente justement comme une méta-civilisation brisant les portes et les fenêtres de nos petites et grandes histoires par la guerre. Et nous y sommes tous dans ce pays en train de subir la pédagogie et la grammaire de la privation et de la répression. Démocratie sans choix, citoyens sans dignité, actifs sans travail, hôpitaux sans matériel, écoles sans fournitures ni chauffage, avenir sans espoir et, depuis ce matin, musées sans antiquités.
»Le musée d'Olympie profané
»Car nous avons appris, et dans la douleur immense, que soixante-huit pièces anciennes en céramique et en bronze ont été dérobées au musée d'Olympie. Le ministre de la Culture Pavlos Geroulanos, ami de Georges Papandréou, a aussitôt présenté sa démission. Selon les dépêches, “ces objets ont été volés par deux hommes cagoulés”, qui se sont introduits en début de matinée dans l'un des deux musées de la ville d'Olympie, berceau des Jeux Olympiques.
»Sur Internet, ou en direct à la radio, citoyens et éditorialistes se demandent comment notre République banqueroutière arrive à financer en permanence une telle présence policière, digne d'un système concentrationnaire lors de nos manifestations à Athènes (7000 hommes environ, rien qu'entre hier et aujourd'hui, nous avons encore respiré “l'air libre” des produits chimiques policiers à trois reprises), tandis que pour garder le musée d'Olympie, une seule et bien malheureuse employée suffisait, car toute embauche au Ministère de la Culture fut interdite par les banquiers. La Troïka et son grand triptyque, passé outragé, présent brisé, avenir martyrisé. Lors des manifestations de l'été 2011, les indignés sur place expliquaient que le site d'Olympie n'est pas à vendre. Et à piller ?
»Pavlos Geroulanos avait imposé des coupes claires dans son budget du Ministère de la Culture, encore 30 % en 2011, ainsi il était bien noté par les inspecteurs Troïkans, il avait bien rempli son cahier des charges. Un grand merci à Madame Merkel et à Monsieur Sarkozy pour leur soutien infaillible à la Troïka et à son programme d'austérité, à l'UNESCO on doit apprécier également, car notre site d'Olympie se trouve inscrit au Patrimoine Mondial de l'Humanité…»
(Mettre en parallèle avec le traitement du patrimoine irakien en d'autres circonstances.)
“GEO”