Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
527530 avril 2022 (11H05) – … Ou plus, précisément dit : ‘American War Is a Racket’ ? Il est vrai, “‘rendons à César”, que le titre du livre du général du Corps des Marines Smedley J. Butler, publié en 1936, est effectivement ‘War Is a Racket’. Passons à Ukrisis, vous verrez que c’est du même tonneau pourri et puant...
Dans les événements actuels, le vote au Congrès d’une loi type-Lend Lease imitée de celles de la deuxième Guerre mondiale qui contribua à assurer assura après 1945, dans ses suites d’acquittement la complète domination financière mondiale des USA, constitue un acte fondamental pour enchaîner économiquement l’Ukraine, ou ce qu’il en restera et s’il en reste après tout, pour de nombreuses décennies.
Les Russes ont noté cela avec une consternation sarcastique, ayant eux-mêmes l’expérience de cette loi (en 1941) et de ses prolongements jusqu’à l’acquittement définitif, en 2006 pour leur pays. L’Amérique américaniste, usurière trans-métahistorique, si généreuse pour ses propres dettes stratosphériques, n’oublie jamais les dettes des autres imposées par elle lorsque les autres sont en détresse... Un rapide compte-rendu du vote du Congrès commentée par le président de la Duma de la Fédération de Russie, Viatcheslav Volodine.
« Jeudi, la Chambre des représentants des États-Unis a approuvé la ‘Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act’, qui permet à Washington d'envoyer plus facilement des armes à l'Ukraine dans le cadre de son conflit avec la Russie. Toutefois, ces livraisons sont conditionnées au fait que Kiev doive payer pour le “retour et le remboursement des articles de défense prêtés ou loués”. Le projet de loi sur les prêts, qui n'attend plus que la signature de Joe Biden, est distinct des efforts déployés par la Maison Blanche pour armer le gouvernement du président ukrainien Zelenski avec des armes provenant des stocks du Pentagone.
» “Les motivations de Washington sont claires comme de l'eau de roche”, a écrit Volodine sur Telegram, suggérant que le prêt à l'Ukraine “permettrait d’augmenter considérablement les bénéfices des sociétés de défense américaines”.
» Volodine a rappelé les événements de la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'Union soviétique avait reçu du matériel militaire des États-Unis dans le cadre d'un programme de prêt-bail similaire.
» “Cela a été décrit comme une aide des alliés”, mais l'URSS, qui a perdu 27 millions de vies en combattant les nazis, a dû rembourser ces dettes pendant des décennies, entre autres en envoyant son platine, son or et son bois à l’Amérique dans le cadre de règlements mutuels, écrit Volodine. “Les paiements n’ont été achevés que 61 ans après la Grande Victoire, en 2006”.
» Le prêt-bail est essentiellement un prêt de marchandises, et “pas un prêt bon marché”, a-t-il averti. “De nombreuses générations futures de citoyens ukrainiens vont payer” pour les armes, les munitions et les denrées alimentaires livrées par Washington. En acceptant le programme de location de terres, “Zelenski conduit le pays dans un gouffre de dettes”. »
On ne peut évoquer cet acte du Congrès, sans effectivement rappeler comme je le fais le parcours du général Butler, dont les Marines avaient assuré (et continuent d’assurer) la protection militaire, et les moyens de pression pour le flux et les retours des investissement américanistes imposés à leur profit dans tant de diverses régions du monde où les USA prospectent comme des barbares sans foi ni loi. Butler, qui s’illustra également dans l’échec d’un coup d’État de Big Business contre Franklin D. Roosevelt, donna avec son ‘War Is a Racket’ la première description du fonctionnement de processus en cours, qui allaient morpher en ce que Eisenhower nomma trente ans plus tard le ‘Complexe Militaro-Industriel’ (CMI).
En effet, en même temps que Butler publiait son livre, le CMI se formait et se structurait comme l’une des premières forces de l’américanisme, à la fois militaire et hégémoniste, industrielle et commerciale, bureaucratique et totalitaire, et même – et je dirais ‘surtout’, – mystique d’un mysticisme à la mesure du fric, de la cupidité et de la corruption consubstantielles à ce système d’usurier diabolique, matrice du Système.
Je crois qu’il faut croire fermement à cette dimension mystique qu’Eisenhower lui-même avait identifiée, qui nous signifie parfaitement combien les armes forgées dans l’industrie sont des valeurs justement mystiques de l’Amérique, comme une immense forge souterraine d’un Mordor infiniment diabolique, la forge industrielle, les armements et les immenses usines que j’imagine souterraines et infernales étant effectivement les caractère de cette mystique invertie.
Je crois que ce qui est la Grande guerre Patriotique de 1941-45 pour les Russes est, pour les Américains, la Grande Guerre de la Production Industrielle (dite fièrement et tout faraud ‘Arsenal des Démocraties’). L’Ukraine est, pour eux, – je parle de leurs dirigeants qui sont les bulles puantes de la crème du Système et les contremaîtres du Mordor, – une nouvelle aubaine de l’Arsenal des Démocraties dans une nouvelle forge souterraine du Mordor. Il y a les sanctions et la production d’armement, pas un seul ‘boot on the ground’ et puis il y a les Ukrainiens pour crever, – voilà la recette... Car n’est-ce pas il faut songer aux élections et flatter le bon peuple en évitant les morts d’Américains qui vous tâchent de sang, c’est cela leur conception de l’héroïsme... J’en frissonne, car qu’est-ce donc si ce n’est le Diable incarné, dans son installation infernale sur terre [sous terre] !
Eisenhower donc, le 16 janvier 1961, dans son discours d’adieu :
« Cette conjonction d'un immense établissement militaire et d'une grande industrie de l'armement est nouvelle dans l'expérience américaine. L’influence totale, – économique, politique, même spirituelle, – est ressentie dans chaque ville, chaque parlement d’État, chaque bureau du gouvernement fédéral. Nous reconnaissons la nécessité impérative de ce développement. Pourtant, nous ne devons pas manquer de comprendre ses graves implications. Notre labeur, nos ressources et nos moyens de subsistance sont tous concernés ; il en va de même de la structure même de notre société. »
Ce n’est pas la moindre ironie, ou le moindre signe de l’emprisonnement des êtres au travers des fonctions suprêmes qu’ils aspirent à assurer et qui ensuite les enferment dans un labyrinthe de privilèges et d’horreurs bureaucratiques et guerrières qu’ils doivent goûter et assumer, que l’un des plus vilipendés d’entre tous eut lui-même une sorte de ‘cri du cœur’ contre ce monstre que le secrétaire à la défense-poète William Cohen avait sur-nommé ‘Moby Dick’... C’est le discours du 10 septembre 2001, – la veille du 11 ! – de Donald Rumsfeld ; et l’on comprend qu’ici, la bureaucratie c’est le CMI, comme le prêt-bail pour l’Ukraine c’est le CMI :
« Notre sujet aujourd’hui est un adversaire qui constitue une menace, une sérieuse menace, contre la sécurité des États-Unis d’Amérique. Cet adversaire est un des derniers bastions de la planification centralisée. Il gouverne en édictant des plans quinquennaux. D’une seule capitale où il se trouve, il tente d’imposer ses exigences au travers des fuseaux horaires, des continents, des océans et au-delà. Avec une brutale constance, il bâillonne la pensée libre et détruit les idées nouvelles. Il désorganise la défense des États-Unis et met en danger les vies des hommes et des femmes en uniforme.
» Peut-être cet adversaire paraît ressembler à ce que fut l’Union Soviétique, mais cet ennemi s’en est allé : nos ennemis sont aujourd’hui plus subtils et plus implacables. Vous devez penser que je suis en train de décrire un de ces dictateurs décrépits qui survivent encore. Mais leur temps est passé, à eux aussi, et ils ne font pas le poids à côté de cet adversaire que je décris.
» Cet adversaire est beaucoup plus proche de nous. C’est la bureaucratie du Pentagone. Non pas les gens mais les processus. Non pas les hommes et les femmes en uniforme mais l’uniformité de la pensée et de l’action que nous leur imposons bien trop souvent... »
Ce déferlement d’armes sur l’Ukraine représente à mon sens la plus forte démonstration de l’immonde simulacre qu’est Ukrisis, en plus de permettre quelques puantes diatribes pseudo-humanitaristes des clowns sanglants siégeant au Congrès comme autant d’exécutants du gang ‘War Is a Racket’, en plus encore d’être jetées en aveugle ces armes, et sans le moindre discernement opérationnel, à qui veut en faire son profit comme nous disent les sources du renseignement militaire US (« “Nous les suivons clairement pendant une courte période [après l’entrée des armements en Ukraine] mais quand ils entrent dans le brouillard de la guerre, c’est quasiment zéro” » ; pour autant et même un peu plus, n’est pas “zéro” le bilan des industriels du domaine).
Il est difficile de penser, de croire dirais-je, et quoi qu’on juge des dimensions et orientations réelles de cette affaire-qui-marche (Ukrisis), qu’une telle imposture diabolique et sordide puisse résister longtemps au poids de la vérité-de-situation qui pèse sur elle. Il faut être véritablement et pathologiquement fou pour continuer, comme font nos perroquets gouvernementaux et nos experts en fer-blanc, à nous saouler de “valeurs”, de roucoulements vertueux et terribles, d’actions de grâce inspirées à propos d’Ukrisis.
L’Ukraine réveille et nous révèle l’horreur infernale de ce qu’est l’atelier souterrain de l’américanisme, cette alliance de la cupidité et des armes de mort en se lavant les mains des destructions et des morts qui s’ensuivent. D’ailleurs, ils disent tous que cette guerre, qui est réglée quant à son issue stratégique, continue à être alimentée par les américanistes (appuyés par l’insondable nihilisme fasciné par la bêtise pure des Européens, civilisés dégénérés d’une civilisation ossifiée, comme un vaste “Cimetière sous la Lune disparue”). Ils expliquent que c’est pour « blesser à mort la Russie » ; je ne crois plus vraiment à cela après cette loi prêt-bail qui nous indique qu’il font durer, d’abord pour “faire du fric”, un “pognon de dingue” du Mordor...
En vérité désormais, je le sais, cette humanité anéantie des américanistes alimentent “leur” guerre pour rien, absolument pour rien, je veux dire rien d’autre que de pouvoir continuer à exister au bord de l’agonie, et exister pour eux c’est produire des armes de mort dans la forge du souterrain diabolique du Mordor, et faire du fric d’usure, des montagnes de souterrains de fric... Voilà leur mystique dont parlait Eisenhower, survivant du CMI ouvrant les yeux avant son départ...
Parlez-moi si vous voulez des Grands Plans d’hégémonie, des projets de domination, des desseins hautement intellectuels de Brzezinski (quoique sur la fin, il eut quelques remords), des complots à ciel ouvert sur des nuées immondes, tout ce que vous voulez dans le chef d’une raison-subvertie plaquée sur l’Innommable et l’Indicible. Je vous parle d’un instinct de Mort par les instruments même de la Modernité entrée dans le Rien entropique, dans le rythme infernal de ces souterrains sans fin de l’enfer de cet énorme et affreux complexe de Azovstal-Mordor comme Mordor-sous-Marioupol, balbutiant les derniers restes de cette insondable cupidité du cœur, de cette complète corruption de l’âme, de cet arrogant hybris de zombie réduit en lambeaux d’une poussière qui roule, qui roule, qui roule et disparaît en un tourbillon bientôt dérisoire...
Nous assistons au crépuscule lugubre d’une version satanique et souterraine d’une monstrueuse caricature de civilisation. Le Système sait bien désormais que sa surpuissance produit, comme autant d’armements mortels et inutiles, sa complète autodestruction. Son élan vital impérieux se nomme : instinct de Mort, mort sans dessein, sans espérance, sans but autre que le Néant absolu d’un univers en extension invertie jusqu’à redevenir, orbite accomplie avant un recommencement lavé de toutes nos infamies, la dernière molécule originelle qui fut aussi la première de l’aventure pour la réduire au Rien. La révolution se ferme comme fait une orbite, la boucle des enfers est bouclée. Reste à présenter nos excuses et regrets aux dieux pour ce ratage cosmique, et leur suggérer respectueusement d’essayer autre chose.