Washington de plus en plus agacé par le scandaleux BAE, — et la menace d’enquête se précise

Bloc-Notes

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 360

Le scandale BAE-Yamamah a incontestablement, et de plus en plus, une dimension américaine. De deux façons, ce matin :

• Le Guardian affirme ce matin qu’il est pratiquement assuré que le département de la justice (DoJ) va ouvrir une enquête pour fait de corruption contre BAE. Les Américains réagissent aux dernières informations concernant Prince Bandar et sont particulièrement excédés que le système bancaire US ait été impliqué dans le circuit de corruption. D’autre part, les détails sur le rôle joué par le MoD dans ce circuit ont également joué un rôle important dans ce qui serait, selon le Guardian, une décision acquise “à 99%”.

«The US Department of Justice is now virtually certain to open an investigation into BAE under the Foreign Corrupt Practices Act.

»This would cover the alleged £1bn arms deal payments to Prince Bandar of Saudi Arabia, well-placed sources say.

»Washington-based sources familiar with the thinking of senior officials at the DoJ, said today it is “99% certain” that a criminal inquiry will be opened.

»Such an investigation would have potentially seismic consequences for BAE, which is trying to take over US arms companies and turn the Pentagon into its biggest customer.

»The sources say that US officials have been particularly concerned by the allegations published in the Guardian that UK Ministry of Defence officials actively colluded in the payments.

One said: ''The image of all these Bob Cratchits in Whitehall sitting at their high stools processing invoices from Bandar has been a startling one to us.”

»A senior US source told the Guardian today that the allegation that BAE used the US banking system to transfer quarterly payments to accounts at Riggs Bank in Washington, appeared to bring the payments within the ambit of the FCPA.»

• Le Financial Times donne de son côté une information qui semblerait aller en sens inverse puisqu’il s’agit d’une décision du Congrès de lever l’interdiction faite à BAE d’effectuer certaines opérations dépendant de la législation US à cause des soupçons de corruption pesant sur BAE. Mais une bonne lecture de la décision n’est pas rassurante pour BAE. C’est parce que BAE a convaincu le Congrès que les opérations proposées ne dépendent pas des activités actuellement placées sous la suspicion de corruption que l’autorisation a été accordée, ce qui implique a contrario toute la valeur, aux yeux du Congrès, de cette suspicion. (Le même article, sans aller aussi loin que le Guardian, confirme que le DoJ envisage effectivement une enquête de corruption sur BAE.)

«The US Congress has lifted blocks on BAE Systems arms transfer requests after the company assured key committees that the deals were unrelated to a scrapped UK investigation into bribery allegations involving Saudi Arabia.

(...)

»The US justice department has taken an interest in the case and held informal talks with UK investigators. However US officials on Wednesday night refused to say whether they were planning to launch a full investigation.

»Congressional aides said the House and Senate foreign relations committees had lifted the technology transfer blocks after BAE North America said none of the assets involved was the subject of the abortive investigation by Britain’s Serious Fraud Office, which was probing allegations the company bribed Saudi officials to win work worth billions of pounds over 20 years.

»The decision frees up a proposal by Mojave, a BAE business unit, to transfer two A-4N Skyhawk aircraft to the German air force. Other deals involve a technical assistance agreement to upgrade systems on Australian F/A-18 fighter jets, and a plan by BAE and Japanese partner companies to make transponders.

»The committees had stepped up scrutiny of BAE last month on news of the formal US government protest in January against the decision to halt the inquiry. BAE has denied wrongdoing.»

Les deux journaux font un lien serré entre ces agitations US autour du cas de corruption de BAE et l’expansion de BAE aux USA, notamment avec l’achat projeté de Armor Holdings pour $2,4 milliards. Il est bien entendu évident que c’est la position et les ambitions de BAE aux USA qui sont en cause dans le cas d’une enquête de corruption qui ne laverait pas BAE de tout soupçon, — performance qui paraît difficile. Le Guardian donne un historique de diverses polémiques qui ont déjà opposé les USA à BAE et au MoD sur d’autres affaires de cette sorte, expliquant ainsi un éventuel acharnement US contre la firme britannique “américanisée”. Il ne fait guère de doute qu’il existe nombre de groupes d’intérêt et de pression (notamment dans l’industrie) qui prennent ombrage de la progression de BAE aux USA, et qui voudraient la voir stoppée.


Mis en ligne le 14 juin 2007 à 13H32