Washington et les ours polaires : un doigt dans l’engrenage de la reconnaissance de la crise climatique

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L’administration GW Bush a annoncé hier qu’elle proposait de placer les ours polaires dans la catégorie des espèces menacées, à cause de la détérioration très rapide de leur habitat. Il s’agit d’une recommandation du département de l’intérieur, annoncée par le secrétaire à l’intérieur Dick Kempthorne.

Les associations de défense de l’environnement estiment qu’il s’agit d’une victoire majeure dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pour elles, l’examen du cas des ours polaires, qui entre dans le cadre d’une législation de protection de l’espèce, doit conduire directement à la mise en cause du réchauffement climatique, et le gouvernement des Etats-Unis devra reconnaître cela pour suivre sa logique.

Dans cet enchaînement logique à partir de la reconnaissance de la destruction de l’habitat des ours polaires, il y a la reconnaissance du phénomène du réchauffement climatique, de ses causes qui sont les émissions de gaz par les activités humaines, et par conséquent de la nécessité de prendre des mesures contre ces émissions. Cet enchaînement de considérations et de reconnaissances de la réalité de certains phénomènes, avec les mesures nécessaires qui s’imposent, constitue un des buts tactiques des associations de défense de l’environnement dont l’action est une des causes de la décision concernant les ours polaires. Il s’agit de forcer le gouvernement à entrer dans la logique d’admission de la crise climatique.

D’une façon générale, les associations veulent développer un ensemble de pressions juridiques et légales qui conduisent le gouvernement à reconnaître la réalité de la crise climatique. Il s’agit sans aucun doute d’un développement très intéressant, qui implique beaucoup moins la reconnaissance “de bonne foi” par le gouvernement US de la crise climatique que le développement de plus en plus efficace de la pression des réalités sur les positions théoriques, partisanes et mercantiles de l’administration (et d’une bonne partie de l’establishment washingtonien).

Selon le Guardian :

«The recommendation by the interior secretary, Dick Kempthorne, that the bears be added to the list of threatened species, marks a reversal by the administration from its reluctance to acknowledge the consequences of climate change.

»It would bar US government agencies from any activity that would jeopardise polar bears or their hunting grounds, and could potentially require the administration to compel US industries to curb their carbon dioxide output.

»The move was hailed as a victory for environmental organisations which have increasingly resorted to the US courts to try to bring America in line with other countries on global warming.

»“This is a very different position than the administration was taking a few years ago when it was casting doubt on the science of global warming,” said Brendan Cummings, a lawyer for the Centre for Biodiversity, one of three environmental organisations which brought a suit on behalf of the polar bear. “It's an affirmation that global warming is real.”

»Kassie Siegel, also of the centre, said: “This is the beginning of a sea change in the way this country addresses global warming. There is still time to save polar bears but we must reduce global warming pollution immediately.”

»Mr Kempthorne tried to downplay the decision, telling reporters it did not amount to a recognition of the dangers of greenhouse gas emissions. “That is outside the scope of this,” he said.

»But environmental activists said the stringent provisions of the Endangered Species Act — and the administration's natural reluctance to avoid a public relations fiasco over its treatment of such a popular species — worked in the polar bears' favour.

»In their legal challenge, the organisations had invoked legal protections for endangered species, hoping to compel the administration to reduce its emissions of carbon dioxide.»


Mis en ligne le 28 décembre 2006 à 07H41