“We are all unilateralists”

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“We are all unilateralists”


15 octobre 2002 —Cet article publié ce jour par le International Herald Tribune, après l'avoir été par le Washington Post, est une bonne mesure de la progression des esprits aux USA, dans l'élite washingtonienne. Il est écrit par Max Boot, qui fait partie du Council of Foreign Relations, qui est une organisation fameuse à Washington, et qui est une organisation fameuse pour avoir de tous les temps soutenu les orientations multilatéralistes de la politique US. Déduction : appartenant au CFR, Boot n'est pas un extrémiste ni un unilatéraliste. Voici ce qu'il dit.

• A propos de la récente stratégie nationale, que l'administration GW a officiellement proclamée, il constate : « If the nonreaction to the National Security Strategy is any indication, we Americans are all hegemonists now. » Et l'on ajoutera aussitôt, car cela va de pair : “We Americans are all unilateralists now”.

• Par ailleurs et pour bien fixer les choses, Boot nous rappelle que Clinton, malgré le charme et les étiquettes, n'a pas fait différent. «  It's not just George W. Bush who feels this way [i.e.: unilateralits]. Judging by his unwillingness to defer to the United Nations in Bosnia (1995), Iraq (1998) and Kosovo (1999), so did Bill Clinton. » Traduisons, là encore : les Américains n'ont jamais été vraiment multilatéralistes, sinon tactiquement. Nous sommes bien d'accord avec ce constat implicite, — et c'est l'ami Kagan qui n'a pas tort, lorsqu'il nous dévoile la recette de la manipulation des concepts par les Américains.

• Autre conclusion de Boot : puisque nous sommes hégémonistes et unilatéralistes, il va falloir passer à la caisse. Il va falloir financer notre ambition et cela implique beaucoup plus d'argent pour la défense que les sommes pharaoniques d'ores et déjà dépensées. Cela rejoint l'idée évoquée par Grasso, le patron de Wall Street, dans une intervention récente, sur la nécessité d'une énorme augmentation des dépenses de défense.

• ... En passant, Boot nous confirme que cette formidable puissance qui fait l'envie du monde entier est totalement insuffisante pour les tâches que les États-Unis s'assignent. Là aussi, confirmation.... Voici le passage sur ces deux points :


« ...By bringing this dominance out into the open, the NSC document suggests at least two important implications. First, it means spending more on defense. America spends only about 3.5 percent of its GDP on defense, down from 4.4 percent as recently as 1993. U.S. power looks daunting in world rankings mainly because the Soviet bloc collapsed and U.S. allies in Europe disarmed. But there aren't enough troops to carry out all of America's commitments, and the equipment they use is aging fast.

» Pilots in all the services routinely fly airplanes (such as the B-52) and helicopters (such as the CH-46 Sea Knight) that are older than they are. Squadrons often wind up cannibalizing some of their planes to keep others flying. This can't go on much longer. The armed forces took a procurement holiday in the 1990s, using scarce funds to pay for ongoing operations. Now the bill is coming due, and it's hefty — estimated by the Congressional Budget Office at about $90 billion a year. Next year's defense budget increase — $48 billion — won't begin to cover this shortfall; most of it is earmarked for terrorism and personnel costs.

» If America is serious about remaining the Big Enchilada, it will have to spend more for defense. This is not a welcome implication for the White House, which, after throwing a pork fest in the farm bill, wants to hold the line on the defense budget. Democrats can't be too happy with a second implication of the predominance doctrine: Any nation with so much power always will be tempted to go it alone. Power breeds unilateralism. It's as simple as that. »