Welcome Home, BHO? Pas si sûr…

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Welcome Home, BHO? Pas si sûr…

8 avril 2009 — L’enthousiasme à propos de Barack Obama est, aujourd’hui, une sorte de lieu commun politique. Cela vaut particulièrement et singulièrement hors des USA, et précisément en Europe. Sa tournée en Europe et au Moyen-Orient (Turquie et “surprise” irakienne), a plutôt renforcé ce statut, – quoi qu’il en soit des résultats divers pour la politique étrangère des USA, en s’attachant uniquement à la personnalité de l’homme. On serait alors tenté de dire que cela devrait renforcer son statut aux USA… Nous sommes loin, très loin de souscrire à cette idée.

Cet avis n’est pas isolé, certes. Dans son éditorial de ce 8 avril 2009, The Independent décrit en termes retenus mais où l’enthousiasme affleure le voyage hors-USA du nouveau président et le caractérise comme une réussite remarquable. Sur la substance de cette “réussite remarquable”, – jugement que nous partageons, – nous avons par contre quelques précisions à apporter, qui sont autant de réserves. Le texte se termine également par une mise en garde qui nous semble, elle, absolument justifiée: «The second question is as much about America as its president. Even before he set off, some erstwhile supporters were already voicing disappointment that he had not been more radical. Others argued that he should be devoting all his time to the US economy rather than traipsing around foreign parts. On his return, Mr Obama will learn what many a US president learned before him: acclaim abroad rarely translates into higher approval at home.»

… “Mise en garde qui nous semble absolument justifiée”, et même qui nous paraît beaucoup trop restreinte. L’essentiel, effectivement, pour la présidence de BHO, pour son avenir, pour le rôle réel qu’il peut jouer, se trouve dans ses rapports avec le système dont il est théoriquement le chef et dont il est en réalité, – comment dirait-on? Le président du conseil d’administration du système, et plutôt sous haute surveillance. La situation du président Obama aux USA est en effet contrastée, ambiguë, incertaine, avec des aspects lumineux et des aspects sombres, ou “glauques” comme l’on dit aujourd’hui. Certains faits sont remarquables, certains enseignements d’un très grand intérêt.

D’abord, il y a la situation présente. BHO bénéficie aux USA d’un très haut pourcentage de soutien. Mais ce soutien est également très déséquilibré, très “partisan”, – le plus déséquilibré à cet égard de l’époque moderne pour un président à ce stade de son mandat, depuis que des statistiques précises sont développées. BHO est très populaire mais il est encore plus tributaire d’une popularité extrêmement partisane. Il présente ce paradoxe qui va loin et qui doit nous faire réfléchir: un président très populaire qui est aussi un président “diviseur”. (Ce dernier jugement uniquement objectif, et même diablement objectif car Obama a beaucoup travaillé pour établir un soutien bipartisan, – sans succès, cela paraît évident.)

Deux enquêtes de l’organisation PEW Research nous donnent quelques éléments de réflexion.

• Le 2 avril 2009, une enquête nous fixe sur la popularité de BHO selon les deux grands partis. Elle est très, très haute chez les démocrates; elle est remarquablement basse chez les républicains.

«For all of his hopes about bipartisanship, Barack Obama has the most polarized early job approval ratings of any president in the past four decades. The 61-point partisan gap in opinions about Obama's job performance is the result of a combination of high Democratic ratings for the president – 88% job approval among Democrats – and relatively low approval ratings among Republicans (27%).

»By comparison, there was a somewhat smaller 51-point partisan gap in views of George W. Bush's job performance in April 2001, a few months into his first term. At that time, Republican enthusiasm for Bush was comparable to how Democrats feel about Obama today, but there was substantially less criticism from members of the opposition party. Among Democrats, 36% approved of Bush's job performance in April 2001; that compares with a 27% job approval rating for Obama among Republicans today.

»The partisan gap in Bill Clinton's early days was also substantially smaller than what Obama faces, largely because Democrats were less enthusiastic about Clinton. In early April 1993, 71% of Democrats approved of Clinton's job performance, which is 17 points lower than Obama's current job approval among Democrats. Republican ratings of Clinton at that point (26%) are comparable to their current ratings of Obama today (27%).»

• La veille, le 1er avril 2009, une autre enquête détermine que le pourcentage d’Américains croyant que BHO est musulman est remarquablement stable, par rapport à ce qu’il était au cœur de la campagne électorale, alors que cette affaire apparaissait comme une polémique avec toutes ses outrances, promise à disparaître. (11% en septembre 2008, 12% en octobre alors que la polémique officieuse fit rage, 11% aujourd’hui…)

«More than two months into Barack Obama's presidency, as many people incorrectly identify him as a Muslim as did so during the 2008 campaign. When asked about Obama's religious beliefs, 11% say he is a Muslim. In October, 12% said Obama is a Muslim, which was unchanged from earlier in the campaign.

»In the current survey, 35% say they do not know Obama's religion, either because they do not know enough about him (22%), or because they have heard different things about his religion (13%); another 6% refused to answer.

»As was the case last fall, white evangelical Protestants (19%) and Republicans (17%) are among the most likely to view Obama as a Muslim. Fewer than half in each group – 38% of white evangelicals and 46% of Republicans – correctly identify Obama as a Christian.»

Il existe d’autres éléments récents préoccupants pour Obama, pour les tensions qu’ils impliquent, les frictions qu’ils induiraient éventuellement. Cette fois, nous parlons de sa position à l’intérieur de l’establishment et, dans un de ces deux cas, avec des effets sur la perception que le public a de lui.

• Ses interventions sur “l’arrogance” des USA vis-à-vis de l’Europe ont soulevé une colère considérable chez certains commentateurs publics (Krauthammer). Il ne faut pas s’en tenir là et classer la chose au niveau de l’humeur de l’un ou l’autre, ou bien tenter de montrer que cette auto-critique est justifiée, car nous ne sommes pas ici sur le terrain de la raison. Il est assuré que ce genre de mea culpa, “en terre étrangère”, constitue une démarche extrêmement critiquable, pas loin d’être sacrilège, du point de vue de cet establishment. La vertu américaniste est un point essentiel du dogme en terre étrangère, elle ne peut être que proclamée au-dessus de tout soupçon. L’“équilibre” apporté par Obama dans son discours, en faisant suivre l’auto-critique américaniste d’une critique de l’antiaméricanisme européen, n’a aucun poids, aucune importance. Nous parlons ici d’une rhétorique de sacralisation, non pas de simple logique ou d’équité du jugement. Obama a été sacrilège, point final, et l’on sait comment les églises en jugent d’habitude.

• On pourrait ajouter à cet épisode, dans le même sens, celui d’Hillary Clinton en terre mexicaine, à cette occasion labellisée “terre étrangère”. Même démarche, – expressément recommandée par son président, — même jugement à attendre des défenseurs de la Foi. On observera que ces deux cas auront certainement un écho auprès de la tranche du public viscéralement hostile à Obama, pour encore mieux charger son dossier d’agent secret de l’antiaméricanisme, éventuellement de confession musulmane, introduit au cœur du gouvernement de l’américanisme.

• Un dernier élément (la liste n’est pas exhaustive) défavorable à Obama, c’est sa position extrêmement délicate vis-à-vis de Wall Street. On découvre chaque jour les dimensions stupéfiantes de la pénétration de Wall Street dans le gouvernement des USA, à un point où, dans le cadre de la crise à plein régime, il nous paraît difficile d’éviter qu’à un moment ou l’autre des tensions graves n’apparaissent. Même si Obama n’était pas cet Obama qu’on suppose de plus en plus qu’il est, cette situation ne pourrait pas ne pas provoquer des remous; mais en supposant, ce qui n’est tout de même pas absurde, qu’il est effectivement ce qu’on suppose qu’il est, les remous deviennent probabilité d’explosion, de crise grave. De toutes les façons, c’est la possibilité ferme qu’à un moment ou l’autre Obama deviendrait l’objet de la haine et de la vindicte de l’establishment. Dans des temps où le système a l’impression que c’est son sort qui est en jeu, les nuances et les préséances n’ont plus leur place, mais la brutalité règne en maîtresse. (Nous examinons d’une façon plus détaillée dans notre Bloc-Notes, le 7 avril 2009, le cas des rapports de BHO avec Wall Street.)

Un destin tragique?

La tendance fautive à laquelle on sacrifie trop souvent est de vouloir faire d’Obama un saint qui correspond à ses slogans ou un démon qui est une créature de Wall Street, et d’asséner sans autoriser la nuance la preuve de ceci ou la preuve de cela. Cette vision binaire répond aux logiques idéologiques de ceux qui la pratiquent, pas à l’absence de logique exclusive du comportement humain. Le cas Obama reste une énigme et un mystère parce qu’il est réellement ceci et cela, par rapport à la fonction qu’il occupe, – parce qu’il est jeune et depuis fort peu de temps dans le “circuit” politique, parce qu’il a un caractère marqué, parce qu’il a une culture et un passé très inhabituels, parce qu’il est Africain-Américain et donc, selon sa tradition, ô combien “en marge” du système. S’il se trouve où il se trouve, c’est parce que des circonstances extraordinaires ont permis qu’il y arrive; c’est, à l'origine, parce que les USA étaient en crise profonde bien avant la crise, au moins depuis 9/11 et l’aventure irakienne, et l’impuissance des démocrates à imposer aux républicains, après leur succès électoral de novembre 2006, un peu de remise en ordre. Dans ces circonstances, tous les politiciens confirmés étaient discrédités, jusqu’à Hillary Clinton bien sûr, et Barack Obama avait la vertu de “n’être pas des leurs”, d’une façon ou l’autre. (Qu’on veuille bien se souvenir des premières occasions où l’on parla d’Obama, hors du circuit intérieur US. Sa vertu, en décembre 2006, c’était son inexpérience, parce que cette inexpérience signalait qu’il était complètement neuf dans la politique, donc pas encore complètement infecté par les compromissions du système.) Quant à l'élection elle-même, on sait ce qu'elle doit à la crise, McCain étant inexistant à cet égard par rapport à son rival, en plus d'être du parti au pouvoir, qui n'a rien vu venir de la crise.

Obama reste donc une énigme mais il est également, par ailleurs, président des Etats-Unis. Cela signifie qu’il est effectivement un président tout à fait énigmatique, sans doute le plus insaisissable, le plus inclassable de tous les présidents de l’ère moderne dans ses cent premiers jours. Nous pouvons avancer cette affirmation parce que les événements, depuis qu’il est président, et même depuis qu’il est élu, n’ont pas permis qu’ils deviennent un président “comme les autres”, parce que ceux-là même qui auraient pu le conduire dans cette voie sont eux-mêmes confrontés à des événements sans précédents et par conséquent inaptes à tenter d’aider à une “organisation” de la présidence Obama selon les règles du système.

Principalement, deux axes structurent ce caractère “inclassable”, en suggérant deux définitions qui, par leur antagonisme irréconciliable, empêchent tout “classement” général du personnage:

• Un aspect extrêmement conformiste, sinon complètement manipulé selon certains, essentiellement bien sûr au niveau de la lutte contre l’aspect financier de la crise. En gros et pour l’essentiel, ou le plus spectaculaire sans aucun doute, c’est “BHO et Wall Street”. Il y a des variantes. Certains font de BHO le prisonnier de Wall Street en tant qu’entité collective, et c’est la thèse notamment du professeur Johnson dans son entretien avec The Atlantic, qui nous annonce que la Grande République est en fait une “Banana Republic” (voir notre Bloc-Notes du 28 mars 2009). D’autres font d’Obama le “prisonnier” d’un homme (Lawrence Summers, c’est la thèse du clan LaRouche). Il peut y avoir du vrai dans tous ces éléments sans pourtant que la conviction sur cette position d’Obama soit emportée.

• Un aspect inattendu, inhabituel, dans tous les cas par comparaison avec le courant, avec les coutumes et surtout dans l’atmosphère exacerbée que l’on connaît. Il s’agit des “originalités” du président, dont certaines ont déjà été mentionnées, comme celle de parler extra muros de l’“arrogance” des USA. Il y a d’autres cas… Son adresse à l’Iran pour le Nouvel An islamique, avec la politique qu’il serait en train de développer, ses départs hors de Washington D.C. dans certaines situations de tension, qui semblent une démarche “populiste” pour chercher un soutien populaire ; son attaque contre la bureaucratie du Pentagone ; l’annonce de la recherche d’un monde dénucléarisé… Comme on voit, nous mettons pêle-mêle “de l’intérieur” et “de l’extérieur”, car ce qui nous importe est l’effet produit à l’intérieur (establishment et population) sans classification des causes. Comme on le comprend, parlant d’“originalités”, nous désignons des faits qui peuvent aisément être très vite perçus comme “révolutionnaires” et antisystèmes.

Bien sûr, ces “originalités” peuvent être mises sur le compte de la manœuvre, de l’artifice, de la posture, comme nombre de ses adversaires ne manquent d’observer. Bien entendu, on réplique aussitôt que le contraire est aussi bien possible: manœuvre, artifice, posture, – là aussi pour tromper son monde, sembler se soumettre à Wall Street et ruser jusqu’au moment de se découvrir. Il est logique selon les deux jugements, celui d’un BHO-pantin et celui d’un Obama révolutionnaire, que le président ne se découvre pas complètement et poursuive son jeu de rôles où il y a, quelque part, un rôle qui rencontre la réalité de sa pensée. Dans tous les cas, les deux jugements s’équivalent et il est raisonnablement impossible de trancher.

D’autre part, il se pourrait que rien de ceci ni de cela ne soit vrai, pour l’essentiel de la thèse, que BHO soit plus complexe, plus insaisissable encore, et que “la réalité de sa pensée” ne soit pas encore décisivement fixée, essentiellement pour lui-même. Non, en vérité la seule chose qui importe et qui s’impose, c’est bien que BHO soit toujours une énigme. La situation politique essentielle est que cette insaisissabilité de BHO laisse la porte ouverte à l’interprétation. Dans ces temps difficiles et tumultueux, l’interprétation va toujours vers l’extrême. A cet égard, s’il est un seul fait politique que nous ne serions plus très loin de tenir pour acquis, c’est qu’Obama a échoué dans sa volonté affichée d’“unité nationale” à la sauce washingtonienne, – dite bipartisanship. Ainsi avons-nous notre seule certitude à propos de BHO, et c’est celle d’un échec, qui se marque également et puissamment dans l’enquête PEW Research signalée plus haut.

Cet échec n’est pas, selon notre point de vue, une faute de Barack Obama, ou le signe d’une indignité du sujet. Obama n’a pas réussi à rassembler le système autour de lui, comme, par exemple, l’avait fait FDR dans ses premiers mois de présidence, au printemps 1933. Mais le rassemblement de ce système n’est certainement pas sa transformation vertueuse; c’est une maîtrise temporaire, c’est-à-dire un sauvetage, temporairement contre son gré, du système. On sait que le génial FDR, – génial maître de la communication dans la façon qu’il eut de redresser la psychologie américaniste autour de lui et donc de maîtriser le système en le forçant à le soutenir, – fut en réalité le sauveur du système par son évolution et son adaptation temporaires. Au bout du compte, nous avons eu le système transformé, devenant, à partir de 1945, le manipulateur et le maître du monde. De ce point de vue, cet échec d’Obama est une bénédiction.

Par conséquent, il reste ce constat qu’Obama est paradoxalement un “diviseur” et, qu’à notre sens, il le sera de plus en plus. Ce n’est pas ce que veut monsieur Obama mais, en un sens, nous n’avons que faire de ce que veut monsieur Obama. En l’occurrence, le brillant président est prisonnier de ses vertus innombrables, – son intelligence, sa maîtrise, sa distance des choses. L’Amérique est un système dont la perfection achevée exige que la médiocrité marque et habite la fonction suprême. Il était bien parti avec GW, mais le système est tombé sur un os, – l’Histoire, qui a fait son affaire à GW… L’Histoire, par contre, dont nous croyons qu’elle est ennemie du système, – l’Histoire, c’est-à-dire les événements agencés par elle, pourrait bien s’arranger de Barack Obama pour le pousser, un jour ou l’autre, vers un rôle improvisé de fossoyeur du système.

Certains services euro-occidentaux partagent l’avis de tel haut fonctionnaire européen, qui nous disait récemment que «le plus grand risque qui existe aujourd’hui aux USA, c’est qu’Obama soit victime, aux USA, d’un attentat». C’est résumer d’une formule lapidaire et nécessairement dramatique une évolution qui, aujourd’hui, fait monter une tension grave, autant à l’intérieur de l’establishment qu’au sein d’une partie de la population US, avec le président des USA. Inutile d’ajouter, bien entendu, que sa spécificité d’Africain-Américain, perçue si souvent comme une “divine surprise” annonçant “des lendemains qui chantent”, est dans ce cas un facteur forcené d’aggravation.

Il s’agit d’un cas précis, d’un “scénario”. Nous ne l’exposons que pour rendre compte de l’aspect potentiellement dramatique de la situation, et pour signaler également et surtout que cet aspect dramatique n’est pas du sensationnel gratuit puisque l’hypothèse est considérée dans des sphères officielles. Cela ne signifie pas qu’elle est nécessairement plausible mais que le cas Obama est perçu dans un contexte dramatique. Nous pensons que c’est également le cas aux USA, où l’on perçoit effectivement la présidence Obama à la fois comme une possibilité de rupture et un risque d’affrontement de toutes les façons possibles. Cela tient à l’homme, certes, mais en partie seulement. Cela tient essentiellement à la situation des USA, à leur destin. Nous pensons que, d’un point de vue historique, et cela déjà profondément ancré dans la perception et dans la psychologie, même d’une façon inconsciente, cette vision est justifiée. Les USA sont à un tournant de leur destin, pour des raisons essentiellement internes, donc fondamentales; ils ne font là que subir une tendance profonde de l’Histoire, de cette Histoire qu’ils ont toujours voulu écarter, – et l’on comprend pourquoi, à comprendre combien ce système est antagoniste de l’Histoire et de ses règles fondamentales.

Pour le reste, pour les affaires très humaines quand elles sont hautes, BHO peut se tourner vers son héros favori, – Abraham Lincoln, au début de 1838, à Springfield, dans l’Illinois, dans son premier grand discours, alors que leur futur grand homme est encore bien jeune (29 ans) et qu’il vient d’être élu pour la première fois, comme Représentant de l’Illinois à la Chambre des Représentants du Congrès des USA: «A quel moment, donc, faut-il s’attendre à voir surgir le danger [pour l’Amérique]? Je réponds que, s’il doit nous atteindre un jour, il devra surgir de nous-mêmes. [...] Si la destruction devait un jour nous atteindre, nous devrions en être nous-mêmes les premiers et les ultimes artisans. En tant que nation d’hommes libres, nous devons éternellement survivre, ou mourir en nous suicidant.»