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837Les Britanniques ont un dossier difficile à vendre, aujourd’hui à Paris, à une réunion de l’OCDE. Il s’agit bien sûr du dossier de l’interruption de l’enquête sur les contrats Yamamah, devenus depuis “le scandale Yamamah”. Le dossier est d’autant plus difficile à vendre qu’il n’est pas authentifié dans sa version initiale par la signature du MI6, le service de renseignement britannique.
C’est bien entendu le Guardian qui révèle la chose aujourd’hui. Le chef du MI6, John Scarlett, a refusé d’authentifier la version du gouvernement selon laquelle l’interruption de l’enquête est justifiée par le fait que cette enquête menaçait la sécurité nationale. C’était la raison que Lord Goldsmith, Attorney General, avait donnée le 15 décembre en annonçant l’arrêt de l’enquête.
«The OECD has demanded an explanation of the government's decision to abruptly close down an inquiry which was investigating secret payments made to Saudi royals.
»Whitehall officials will be questioned by 35 other governments at the Paris meeting, which can ''name and shame'' Britain if it finds against them. As part of the government's preparations to provide a justification to the OECD, MI6 was asked to sign up to a dossier which made the claim that MI6 “endorsed” Mr Blair's national security claim, according to those who have seen it.
»When it was sent to MI6 headquarters last week, Mr Scarlett refused. Officials made it clear there were “differences” between the intelligence agencies and the government over the language used by Lord Goldsmith. A source said that Lord Goldsmith's claims to parliament in December “contained quite a degree of conjecture”. One official said there was “nothing to suggest” that the Saudis had actually warned “if you continue with this inquiry, we will cut off intelligence”.
»Asked if the security and intelligence agencies objected to claims that they endorsed the attorney general's statement, an official replied: “Exactly.” The language has now been changed.
»The dispute echoes the intelligence row about ‘sexing-up’ the Iraq arms dossier, when Mr Scarlett, then head of the Joint Intelligence Committee, was persuaded to endorse false government claims that Saddam Hussein possessed weapons of mass destruction. Sources close to the intelligence agencies say Mr Scarlett was unwilling to again provide cover for ministers by endorsing another set of controversial government claims.»
L’information du Guardian tombe à pic pour rendre encore plus difficile la plaidoirie des Britanniques devant l’OCDE, — et enrager un peu plus la “City” à cet égard. Elle a été effectivement divulguée dans ce but et montre, par la facilité des “fuites” provenant des services de renseignement, les dégâts faits au sein de ces services par la façon dont Blair les a manipulés durant la campagne de préparation à la guerre contre l’Irak. Comme nous comprenons le parcours de cette “fuite”, il a été décidé du côté du gouvernement, après le refus de signer du MI6, de changer le libellé du rapport pour ne pas faire apparaître ce refus. Furieuses, des “sources” à l'intérieur du MI6 ont décidé de donner l'information au Guardian pour qu'elle soit connue lors de la réunion de la commission de l'OCDE chargée des affaires de corruption. Résultat direct du gouvernement de Tony Blair, on est désormais bien loin du “Right or wrong, my country”.
Le Guardian, quant à lui, est désormais le relais incontournable de la contestation des agissements de BAE et du gouvernement dans le domaine de la corruption des marchés d’armement. C’est toute une structure de contestation de l’information officielle de l’équipe Blair qui est désormais en place et qui montre une réelle efficacité. Le dossier Yamamah n’est pas clos.
Mis en ligne le 16 janvier 2007 à 06H15