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1066Les vœux pour la nouvelle année de Gordon Brown au Royaume-Uni, dont des extraits ont été diffusés hier par le bureau du Premier ministre, sont présentés par The Independent, ce même 28 décembre, sous la forme essentiellement d’une proposition de “grande alliance” faite à Barack Obama. Cette fulgurante initiative porte sur trois thèmes: l’économie, la lutte contre le terrorisme et la lutte contre la destruction de l’environnement (crise climatique). Brown ne doute pas une seconde, en bon Britannique, que BHO a été élu pour lui seul quasiment, pour rencontrer les conceptions des Britanniques, – cela jusqu’à inspirer aux deux hommes les mêmes thèmes de réflexions et de relations publiques. (« Echoing the optimism of Mr Obama's “Yes we can” campaign slogan, Mr Brown says of fighting climate change: “I believe we can do it – and because we can, we must. The stakes are too great with our planet in peril for us to do anything less.”»)
Pour ce qui regarde la situation intérieure, complémentairement à cette triomphale prévision des relations avec BHO, Brown parle du caractère britannique en même temps que de son gouvernement comme d’un “bloc de stabilité” . Il en appelle, pour lutter contre la crise, à l’esprit de la bataille d'Angleterre (si le JSF arrive à temps) et du Blitz de 1940, comme si la crise était une attaque contre le Royaume-Uni semblable à celle que Hitler mena en 1940 et 1941. Il faut dire que l'état du Royaume-Uni-2009, au coeur de la crise de l'économie inventée par les Anglo-Saxons, a certaines proximités avec l'état de l'Angleterre-1941. Quoi qu'il en soit de la réalité, cela confirme que la responsabilité anglo-saxonne, britannique, travailliste et de la City, n’est impliquée en rien dans la crise, qui est le résultat d’une machination dont on ne doute pas qu’on en trouvera l’auteur quelque part sur le continent, – sans doute un froggy, un Allemand ou un Russe, on verra.
«Gordon Brown will today use his New Year message to broker a new "coalition for change" with Barack Obama on the economy, the environment and the war on terrorism. In an attempt to make a decisive break from the Blair-Bush era of transatlantic diplomacy, the Prime Minister sets out the terms for the new special relationship with the president-elect ahead of his inauguration next month.
»Despite the global economic storm, Britain and the US will work closely on tackling climate change, including a successor to the Kyoto Protocol at next year's Copenhagen summit, Mr Brown says in his traditional turn-of-the-year address.
»Turning to Britain's handling of what will be confirmed as a recession early in 2009, Mr Brown promises that the Government will be the "rock of stability" on which people can depend. Invoking the fighting spirit of the Second World War, he says British people have the character and qualities to deal with whatever is thrown at them.»
Ce message tombe à pic pour nous confirmer à propos de ce que de récentes nouvelles nous ont dit de la signification de l’évolution et de l’activisme de Gordon Brown durant l’automne de la crise de 2008. L’enthousiaste rentre-dedans qu’il fait à Obama confirme aussi bien l’hypothèse GDS (Global Social Democracy) à tendance fabienne que les proximités diverses avec le grand spéculateur milliardaire Soros et avec un Obama qu’on voudrait manipulé par Soros, mais qui ne le serait finalement pas assez, – dans notre F&C du 27 décembre 2008, avec références aux analyses du groupe LaRouche qui, en l’occurrence, semblent avoir une appréciation sérieuse et cohérente de cette situation.
Pour le reste, c’est-à-dire pour le fond de la chose, avouons notre fascination pour l’impressionnante capacité des Britanniques. Il est vrai que proposer comme quelque chose qui serait une sorte de “nouvelle politique” proche d’être révolutionnaire d’établir des “relations spéciales” avec les USA à l’occasion de l’arrivée du nouveau président, sous forme d'une “nouvelle alliance”, – que de nouveau, que d'inédit, – quelle audace dans l’innovation, dans le changement, dans la créativité. D’où il ressort de cela que nous ne pouvons qu’avouer notre fascination continuelle pour les Britanniques, leur infinie capacité à recycler leur grande stratégie, leur formidable inventivité pour inventer de nouvelles et exaltantes perspectives d’un paysage usé et abusé à force d’avoir été peint et repeint. Après chaque Premier ministre britannique qui a mené à son terme un nouveau cycle catastrophique, frustrant, contre-productif de cette même “grande stratégie” des relations privilégiées avec les USA, le suivant arrive, plein d’alacrité, presque joyeux de sa trouvaille, et proclamant une rupture complète avec son prédécesseur: je vais établir des “relations spéciales” avec les USA, nouvelles, pétillantes, novatrices! Quand, en plus, cela se fait sur fond de mise en scène nous ressuscitant la bataille d’Angleterre et le Blitz, ce qui nous reporte en 1940 au nom de la postmodernité, nous restons muet de cette même bonne vieille fascination elle-même arrivée au terme, – muet, épuisé, posant la plume à force du commentaire conduit à son terme devant la situation de la pensée politique britannique. L’entêtement britannique est sans aucun doute une des grandes vertus de l’Histoire constamment revue et corrigée outre-Manche.
Mis en ligne le 29 décembre 2008 à 05H18