Zbig censuré, — ou tout comme

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Le climat est très étrange à Washington, fait de certains actes audacieux, des poussées de fièvre suivies de replis peureux. La presse est très caractéristique de ce phénomène, et surtout la plus libre et la prestigieuse qui fait étalage pour le cas d’une couardise qui laisse sans voix.

L’exemple de Brzezinski est bon, parce que c’est un personnage de l’establishment au-dessus de tout soupçon de dissidence. Poursuivant sur l’appréciation qu’il donnait hier de son audition au Sénat, le site WSWS.org affiche aujourd’hui sa stupéfaction de voir “la plus libre et la prestigieuse” presse US quasi-totalement silencieuse du fait le plus marquant de cette audition, et d’ailleurs relativement discrète sur cette audition en général.

Après avoir rappelé les grandes lignes de l’audition de Zbigniew Brzezinski, et surtout son aspect le plus sensationnel, WSWS.org poursuit :

«It is self-evident that such testimony at an open congressional hearing from someone with decades of experience in the US foreign policy establishment and the closest ties to the military and intelligence apparatus is not only newsworthy, but of the most immense and grave import. Any objective and conscientious newspaper or news channel would consider it an obligation to inform the public of such a development.

»Yet neither the New York Times nor the Washington Post carried so much as a news brief on Brzezinski’s testimony in their Friday editions. Nor did USA Today or the Wall Street Journal. All of these publications, of course, have well-staffed Washington bureaus and regularly cover congressional hearings—especially those dealing with such burning political questions as the war in Iraq.

»There is no innocent explanation for their decision to suppress this story. The Washington Post on Thursday published a large page-two column and photo on Henry Kissinger’s appearance the previous day before the same Senate committee. The former secretary of state under Richard Nixon gave testimony that was generally supportive of the Bush administration’s war policy.

»Moreover, the Post’s web edition carried an Associated Press report on Brzezinski’s appearance. That article introduced subtle but significant changes to Brzezinski’s speculative scenario of the road to war with Iran which had the effect of underplaying the sharpness and urgency of Brzezinski’s critique of the Bush administration. It omitted the suggestion that a terrorist attack within the US could become the justification for war, and it removed the quotation marks from Brzezinski’s talk of a “defensive” war against Iran.

»The World Socialist Web Site on Friday telephoned the New York Times, the Washington Post, the Wall Street Journal and USA Today to ask for an explanation for their failure to report Brzezinski’s testimony. None of the newspapers returned our calls.

»As for the television news outlets, the “News Hour with Jim Lehrer” on PBS showed a clip of Brzezinski laying out his war scenario before the Senate committee, without making any comment. “NBC Nightly News” ignored the story entirely.»

Il ne fait aucun doute que cet étouffement, cette quasi-censure du témoignage de Brzezinski marque l’immense peur, — appelons ça une immense trouille, l’attitude le mérite, — qui marque aujourd’hui le comportement professionnel des journalistes américains, spécialement les plus prestigieux d’entre eux. Une telle attitude montre que ces personnages célébrés comme des parangons de vertu et d’indépendance sont complètement partie prenante du système, jusqu’à sacrifier tous leurs réflexes professionnels.

D’autre part, leurs variations marquent également le désarroi de l’establishment, parfois proche de se lancer dans des actions de contestation violente de la folie actuellement au pouvoir, qui se révèlent bientôt comme du style “retenez-moi ou je fais un malheur” — puisque suivies de retraites piteuses et ignominieuses comme dans le cas de Brzezinski qui est détaillé ici. On se rappelle des exhortations du New York Times au Congrès et l’on voit aujourd’hui le silence complice du New York Times.


Mis en ligne le 3 février 2007 à 13H58