Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
Janvier 2019 (10 articles)
31 janvier 2019 – D’abord on lit ce tweet, de Jacques Attali, le 27 janvier 2019, à 08H20 : « Une nouvelle crise financière mondiale s’annonce ; elle ressemble à s’y méprendre à la précédente, en pire. Des solutions existent ; elles supposent de maîtriser l’avidité de certains financiers et d’exiger qu’ils s’occupent du long terme. » Connaissant le bonhomme, ses liens avec Macron, avec le Système, avec Davos, etc., vous vous dites que ce tweet est bien intéressant et vous le gardez à l’esprit.
Le lendemain, le 28 janvier 2019 à 19H10, ceci, de Pierre Moscovici, Commissaire européen, socialiste et économiste comme Attali, pas loin d’être de la même génération, donc quelqu’un dont on pourrait attendre qu’il ait un jugement prospectif assez similaire. Que nenni, mais alors à un point ! Que super-nenni : « Que fait l'Europe pour répondre à la montée des populismes ? “On est sorti de la crise, la croissance est là partout, on n'a jamais créé autant d'emplois [...] Il reste le défi des inégalités qui doit être réglé à l'échelle de nos pays”, dit @pierremoscovici. #Auditionpublique »
C’est assez intéressant, cette contradiction, non ? Mais oui, c’est intéressant, pour de multiples raisons (deux économistes-Système, de pensées proches, même élite mêmes salons, mêmes restos du Fouquet’s à La Rotonde, deux socialistes mutatis mutandis néo-libéraux, etc.). Dans tous les cas, cela intéresse madame Coralie Delaune, essayiste, collaboratrice de Marianneet de Causeur, et plutôt eurosceptique ; cela, chuchote-t-on, n’est pas encore un délit capital. Elle tweete le 29 janvier 2019 à 11H10 : « Il va falloir que @pierremoscovici et Jacques Attali se mettent d'accord. On est dans l’opulence ou à la veille du chaos ? Ça ne peut pas être les deux “en même temps”. »
(Suite)
28 janvier 2019 –En novembre 2014, un site US eut la riche et abondante idée de faire le décompte du nombre de fois où, dans le système de la communication du bloc-BAO, la Russie avait envahi l’Ukraine. Vous savez que l’invasion de l’Ukraine par la Russie est un fait historique évident, aveuglant, émouvant, poignant, bouleversant, que nul esprit sensé ne peut songer à contester ; mais plus encore, c’est le nombre de fois où cette invasion eut lieu qui est impressionnant... Voilà ce que cela donnait, dans nos colonnes, le 15 novembre 2014 :
« Le site Red Pill Times a eu, le 13 novembre 2014, la riche et laborieuse idée de recenser le nombre de fois où, à en croire les autorités additionnées Kiev-OTAN-département d’État-bloc BAO-Presse-Système, – et qui oserait ne pas croire à cette masse référentielle ? – la Russie lança une invasion de l’Ukraine. (L'expression de Stealth Invasion [voir le 2 septembre 2014] doit être rappelée à cette occasion pour confirmer le sérieux du propos.) Le résultat est à la fois surréaliste et effrayant : 36 occurrences ont été déterminées. (36 en 9 mois, ce qui fait exactement 4 invasions par mois, ou une invasion par semaines, ou 0,1042 invasion par jour.) Cela laisse à penser sur l’incroyable héroïsme ukrainien, particulièrement de la direction-Kiev... » (Etc., etc., ou disons bla-bla-bla, – l’article, tentant de ridiculiser par la moquerie vicieuse l’incomparable courage civique et militaire de Kiev & Cie, – et de l’OTAN certes, et de l’UE ô combien...)
Voilà que ce chiffre de 36 pris arbitrairement comme symbole, selon un laps de temps arbitraire, – je ne considère que l’aspect symbolique et ne prétends à aucune rigueur scientifique, – est supplanté par un autre chiffre qui est celui des plus incroyables FakeNews développées dans le cadre duRussiagate : 42 contre 36...
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24 janvier 2019 – C’était le 15 avril 2002, la surprise, l’inattendue, et nous avions choisi comme titre : « Chavez nous surprend ». La veille (le 14 avril 2002, comme il va de soi), nous avions titré « Chavez sans surprise », parce qu’il nous semblait inéluctable que Chavez dût être emporté par ce coup d’État où Washington avait évidemment tout à dire, – comme avec Allende trente ans plus tôt, vieille habitude de souteneur du continent latino-américain, que le Big Business, le CIA après ce qui avait précédé, les éditos de la Grey Lady (le New York Times) assumaient depuis des décennies. Finalement, non, Chavez s’en était tiré, aidé par ses compagnons d’arme, et une ère nouvelle s’ouvrait pour l’Amérique Latine.
Dix ans plus tard, Chavez, réélu une fois de plus et montrant sa formidable popularité, annonçait l’état de son cancer et sa mort prochaine (le 5 mars 2013). L’“ère nouvelle” de l’Amérique du Sud commençait sa phase de l’effondrement, marquée également par les déboires et l’élimination de la gauche populiste au Brésil (Lula et Rousseff) et la fin du mandat de Kirchner en Argentine (2015).
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21 janvier 2019 – L’origine de l’expression initiale, dit-on, remonte au XVIIIème siècle. Elle est devenue célèbre à la suite de l’entretien dramatique du 4 août 1914 entre le chancelier allemand Theobald von Bethmann Hollweg et l'ambassadeur du Royaume-Uni à Berlin, Sir Edmond Goschen, venu lui annoncer la décision de Sa Majesté de déclarer l’état de guerre entre le Royaume-Uni et l’Empire Allemand pour la cause de la violation manifeste par le second de la neutralité de la Belgique garantie par les puissances européennes, – soit Londres, Paris, Vienne, Berlin et Saint-Petersbourg, – par les traités de 1831 et 1839. Bethmann Hollweg dit alors ces mots fameux :
« ... Rien que pour un mot, “neutralité”, un mot dont en temps de guerre on ne tient si souvent aucun compte ; rien que pour un chiffon de papier [deux en réalité, mais de la même plume], la Grande-Bretagne va faire la guerre à une nation de la même famille, qui ne demande pas mieux que d'être son amie... »
Le traité de l’Élysée du 22 janvier 1963 doit être gracieusement “complété” par un nouveau traité franco-allemand demain 22 janvier 2019, dans notre bonne ville commune (clin d’œil : celle de Charlemagne) d’Aix-la-Chapelle. Le traité de l’Élysée était devenu pour celui qui l’avait initié (de Gaulle) un “chiffon de papier” à peine plus élégant que celui du 4 août 1914, – c’est-à-dire démocratique et donc puant d’hypocrisie, – six mois seulement après sa signature, par l’ajout d’un préambule par le Bundestag, qui l’émasculait aussi vivement que tranche la lame de la guillotine. Aujourd’hui où nous sommes bien mal surinformé et à l’affût de tous les complots en embuscade, on s’alarme de ce traité macronien qui soumet pour l'éternité en marche La-République clopinante à l’Allemagne merkélienne maquillée-fardée en IVème Reich. Qu’on me pardonne si je me permets de vous dire que, selon les circonstances, ce papelard signé par un pays si totalement châtré de sa souveraineté qu’est la France, avec un Reich en chiffon de papier mâché tout aussi châtré de souveraineté par les bases US et les écoutes de la NSA, et sa soumission à l’OTAN qui lui interdit de disposer de son propre Grand État-Major Général, ce traité-là est non seulement un “chiffon de papier”, mais plus élégamment dit, – un “chiffon de papier de chiotte”, ou “chiffon de papier-Q”. Voilà donc le titre expliqué.
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18 Janvier 2019 – Macron et ses boys-girls (égalité des sexes) étant fous, d’une certaine façon, je suis un peu rassuré ; et tous comptes faits je dirais bien, pour faire l’ironique : donc, je ne suis pas fou... Enfin, venons-en au fait permettant ces tranquilles affirmations, qui est assez simple, qui est de rencontrer, désormais sous plusieurs plumes, ce simple constat de la folie de Macron & Cie.
Je m’explique aussitôt de ce tonitruant et audacieux début avec l’aide appréciable de deux citations qui en disent, sinon très long, dans tous les cas suffisamment long dans notre petit univers globalisé de la conversation aimable mais sérieuse, hors-Système sinon antiSystème :
De Frédéric Lordon, du 8 janvier 2019 sur son blog du Monde Diplomatique : « Méthodologiquement, et déontologiquement, il faut maintenir les hypothèses psychiatriques dans un statut d’ultime recours quand il est question de politique, et ne se tourner vers elles qu’après avoir tout essayé. Au point où nous en sommes cependant, observant Macron, Griveaux, écoutant le défilé ininterrompu des députés LREM sur les chaînes d’information continue et les chiens de plage arrière qui font “oui oui” en leur passant les plats, on cherche en tous sens, et surtout en vain, ce qui pourrait nous sauver de ce dernier recours. Après avoir épuisé toutes les explications alternatives, il va falloir s’y résoudre : ces gens sont complètement fous. [...]
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14 janvier 2019 – Il y eut aussi, dimanche soir, une intéressante confrontation de deux complices qui s’entendent comme larrons en foire, et cette fois des larrons plutôt inquiets et fébriles ai-je trouvé à ma grande surprise ; et une foire qui avait, – même surprise, – des allures de veillée sinon funèbres dans tous les cas fiévreusement préoccupée bien que je n’oserais dire, par respect pour les augustes acteurs de la chose, comme j’allais écrire : “sinon paniquarde par instants”.
(Ces deux-là, ils sont ma référence de la suffisance et de la certitude ironique et persifleuse du Système, et d’ailleurs pas sans charme. Je vois leur émission régulière du dimanche 19H00-20H00 par bribes, avec zappages permanents, – question d’insupportabilité dans mon chef, quand on sait ce qu’ils sont et ce qu’ils font. Cette fois, j’ai pris l’émission à un tiers de son temps et j’ai suivi jusqu’au bout. Je me suis aperçu que ce que j’avais ressenti par ailleurs [« La morosité... [...] la marque d’un réel découragement... [...] C’est le désordre et la confusion, la panique et la colère, la haine et l’incompréhension... »] s’exprimait là aussi d’une manière singulièrement et paradoxalement claire, avec leur brio habituel et l’aisance coutumière qui font leur succès dans les salons. Le Système panique très gravement face au GJ, c’est dit.)
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13 janvier 2019 – Au hasard des heures, j’ai vu quelques images et échanges des habituels convives des talk-shows de cette fin de journée, samedi. C’était désespérément plat, morne, croulant sous les redites et les sempiternelles analyses, les gémissements que nous entendons depuis des semaines, quelques vociférations fatiguées de la même indignation ahurie et désormais chuchotée (au cas où la fortune du destin les priverait de leurs maîtres en cours pour leur en désigner de nouveaux). Enfin, couvrant tout cela de l’ombre sinistre d’une grande aile noire, l’inévitable constat d’une mobilisation de plus en plus montante des GJ, après le premier samedi de rentrée qui avait démontré la vacuité de la narrative de l’“essoufflement”, et des GJ dans un désordre de mieux en mieux organisé sans perdre la vertu du désordre, évitant autant que faire se peut les violences, déployant une insoumission pacifique d’une remarquable efficacité, s’installant dans leurs domaines, comme dans leurs meubles...
Je me suis fait alors la remarque que nous étions en train de vivre un moment historique de plus : de voir se mettre en place une structuration extraordinaire, à la fois dépourvue de structures contraignantes et visibles, à la fois complètement libérée de ce fait et en voie d’institutionnalisation sans emprisonnement, suffisamment enfin pour manifester une légitimité désormais évidente. C’est un deuxième pouvoir, une sorte de “pouvoir des samedis” qui se met en place ; le “Peuple profond” contre un DeepState qui n’a plus rien de régalien, qui se dissout dans l’imposture comme son modèle de “D.C.-la-folle”. (C’est la raison de l’emploi de l’expression anglo-américaine installée en un néologisme comme marque de l’infamie.)
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12 janvier 2019 – Nos lecteurs imagineront sans peine la joie qui me transporte à cette simple nouvelle que Tulsi Gabbard va pose sa candidature à la désignation démocrate pour la présidentielle de 2020. (Elle l'a annoncé hier soir à CNN et posera sa candidature officielle la semaine prochaine.) La question n’est pas ici de savoir si elle sera élue, ni si elle a une chance d’être élue, ni ce qu’elle fera éventuellement contre Trump, et bla bla bla, mais bien de voir l’extraordinaire explosion de folie, de haine, de confusion, de désarroi qui a enflammé “D.C.-la-folle” à cette nouvelle.
(RT-USA, qui n’a pas manqué l’occasion de sauter sur cette nouvelle, développe un article essentiellement à partir d’une collection de tweet exprimant l’horreur et la confusion absolues qui se sont emparéesd de la ménagerie des zombieSystème, neocon & harpies R2P, LGTBQ, DeepState, presseSystème, establishment et toute la clique tonitruante. [J’ai fait “Gabbard-2020” sur le sympathique moteur de recherche Google à 10H30 et ai obtenu 8 780 000 résultats en 0,30 seconde.] Titre de l’article RT-USA : « La “marionnette de Poutine” contre la “complice d’Assad” : Démocrates et Républicains unis dans une panique commune à l’idée d’une Gabbard défiant Trump en 2020 »)
(Suite)
8 janvier 2019 – Peut-être certains des lecteurs de dedefensa.org se sont-ils déjà posés la question, ou fait la remarque, d’un ton interrogateur un peu impatient, ou bien avec irritation, ou bien avec ironie, ou encore une bienveillance amusée (encore un de ces tics/ces lubies de PhG). La question se divise en fait en deux qui se complètent, successivement :
• “Pourquoi dedefensa.org emploie-t-il le terme ‘américaniste’ le plus souvent pour désigner des citoyens ou des entités des USA, en général les plus nocifs, les plus puants, les plus catastrophiques, passant d’un Bolton, d’un Trump, d’un McCain, d’un Obama, d’un Zuckerberg, de tel directeur de la com’ ou lobbyiste corrompu, de tel milliardaire du cinéma qui couvre d’or les progressistes-sociétaux, au Pentagone ou au ‘système de l’américanisme’, un des fils préférés du Système ?”
• “Et là-dessus, pourquoi, alors, parfois, très peu souvent mais tout de même, emploie-t-on le terme ‘Américain’pour désigner très rarement certaines catégorie de citoyens, le plus souvent les pauvres et très-pauvres, notamment les petits-blancs pauvres honnis, ceux qu’on voudrait physiquement éliminer par les moyens économiques et expéditifs du néolibéralisme totalitaire et génocidaire, les Afro-Américains lorsqu’ils se révoltent contre les pièges grossiers et aguicheurs des sociétaux-progressistes et autres Soros, voire les Latinos paradoxalement lorsqu’ils parlent de Reconquista ? Et également, et surtout dirais-je, les écrivains subversifs par leur nature d’artiste, qu’on voudrait corrompre par les moyens habituels de la pluie de dollars ?”
(Suite)
4 janvier 2019 – Il est en train de se créer autour de Trump ce que l’on pourrait effectivement qualifier de “tourbillon-crisique”, l’intitulé même de cette rubrique (T.C.) à l’intérieur du Journal-dde.crisis. C’est-à-dire, un événement dynamique essentiellement sinon de pure communication, tournoyant par l’addition d’actes crisiques qui s’alimentent les uns les autres, créant un “climat” spécifique (et crisique naturellement), lequel active une modification de la tendance politique, puis de la situation politique elle-même. Cela concerne l’un des deux volets principaux (avec la lutte contre l’immigration illégale) des promesses électorales spécifiques de Trump, qui est la voie de l’attaque, sinon de la destruction de l’interventionnisme américaniste. Le tourbillon a pris naissance bien entendu à partir de la décision du retrait de Syrie suivi de la démission de Mattis.
Le point le plus remarquable, le plus puissamment significatif par son symbolisme, toujours au niveau de la communication, c’est le commentaire historique de Trump fait avant-hier sur un ton presque anecdotique, affirmant ou rappelant c’est selon que l’intervention de l’URSS en Afghanistan (en décembre 1979) conduisit le régime soviétique à la banqueroute. C’est reprendre la thèse que cette intervention est un des facteurs importants de l’effondrement de l’URSS, et que l’analogie vaudrait bien aussi pour les USA ; effondrement d’un “empire” par excès d’extension dans les deux cas...
Ce jugement historique contredit la narrative “officielle” et complètement faussaire du War Party, affirmant que ce sont les dépenses de la pseudo-“course aux armements” des années 1980 qui eurent la peau de l’“empire” soviétique, face au dynamisme imaginatif et prodigue (IDS, ou “guerre des étoiles”) du Pentagone. Le signe de l’importance de cette déclaration “anecdotique” se trouve dans la réaction furieuse de la presseSystème, et jusqu’à un commentaire d’un des directeurs de l’AEI, le think tank des néo-conservateurs martelant avec une égale fureur que l’intervention soviétique en Afghanistan n’eut qu’en effet mineur sur le PIB soviétique, donc ne peut être considérée comme une des causes essentielles de l’effondrement de l’URSS.
Ainsi le War Party est-il mis sur la défensive, du jamais-vu à Washington D.C. et à “D.C.-la-folle” depuis le Vietnam.
L’affirmation n’est pas justifiée par cette seule passe d’armes. D’autres signes de communication la justifient, comme cette déclaration de Trump sur la Syrie à nouveau, où les USA ne récoltent selon lui « que du sable et de la mort » ; ou cette autre, encore plus remarquable parce qu’elle signale son désintérêt nouveau pour une politique de confrontation avec l’Iran, où Trump observe que « les Iraniens peuvent faire ce qu’ils veulent en Syrie », – littéralement, que ce n’est pas, que ce n’est plus l’affaire des USA... Il y a même ce cas, qui fait grand bruit parce qu’il sort du seul domaine favori des antitrumpistes, des lubies deThe-Donald, pour jaillir du cœur même, sacré et religieux, de la presseSystème : la démission tonitruante, lundi, du présentateur et analyste prestigieux de la NBC William Arkin, explicitement justifiée par l’hérétique lui-même, par l’emprisonnement volontaire du réseau dans la narrative du War Party et dans la promotion des “guerres sans fin”.
Que se passe-t-il chez Trump ? Est-ce simplement un caprice, une foucade, un tour de valse de plus ? Peut-être et possible mais pas complètement assuré si l’on considère la constance et la fermeté de sa trajectoire des dernières semaines et la liquidation des “généraux” qui étaient là en principe pour tenir la bestiole, et la tenir dans la ligne... D’autre part, certaines interventions de Trump, notamment celle sur l’URSS en Afghanistan, révèlent une culture politique qui ne lui est pas naturelle. A moins que notre héros se soit mis à lire les bons auteurs ou que Bolton soit soudain devenu fou, on parierait plutôt sur une influence majeure hors du cadre connu. Cette hypothèse n’est pas gratuite.
L’on chuchote de plus en plus fort qu’il y a là l’effet de l’influence d’un homme, ami de Trump et joueur de golf comme lui et avec lui, et “en même temps” anti-interventionniste désormais bien installé et disposant d’une formation de grande qualité. Il s’agit du sénateur Rand Paul, fils de Ron et chef de file à bonne école et au Sénat des antiwar. Ce n’est pas pour rien ni pour le goût des coïncidences, bien entendu, que le directeur de cabinet adjoint de Paul Sergio Gor a diffusé le communiqué suivant, après une intervention du sénateur contre Mitt Romney qui vient de publier une critique acerbe de Trump :
« Le sénateur Rand Paul considère le président Trump comme un ami, mais il est également ravi de sa politique conservatrice, qui comprend des réductions d'impôt historiques, des réductions massives de la réglementation, la nomination de juristes, et la mise en œuvre d'une politique étrangère ‘America First’ en mettant l'accent sur l'Amérique et pas sur tous les problèmes dans le monde. Ce président tient ses promesses, et les républicains modérés devraient travailler avec lui pour accomplir encore plus. »
Ron Paul n’aurait pas dit mieux... Certains commencent à marmonner, à “D.C.-la-folle”, que tout se passe comme si nous avions “le président Rand Paul”. Ils pourraient aussi bien dire “Président Ron Paul”, ce qui est un juste retour des choses si l’on considère la campagne électorale sabotée de Ron en 2012. Par conséquent, les chuchotements qui aiment bien vaticiner dans leur boule de cristal nous disent aussi que Trump offrirait la vice-présidence à Rand en 2020, s’il est réélu, c’est-à-dire quand il sera réélu puisqu’il ne doute de rien, de façon à lancer un Rand Paul-2024 à la Maison-Blanche.
On verra, on verra car tout cela est bien loin et tant de choses se passent si vite par ces temps qui courent à bride abattue... En attendant, la possible/probable évolution des choses pour le plus court qui nous importe, loin de conduire à une victoire et à un apaisement, conduit exactement au contraire : l’intensification de la “Guerre civile froide” aux USA, et de la folie à “D.C.-la-folle”. Voyez par exemple combien les ordres de désengagement ne sont pas aussitôt suivis d’effets, et l’on est passé de un mois à trois mois pour évacuer les soldats US de Syrie, manœuvre évidente du Pentagone.
On observera alors, plus simplement et plus sobrement, mais avec une étincelle festive au bout de la plume : de plus en plus de désordre et la validité renforcée de l’analogie collapsologique entre l’URSS et les USA.