Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
Avril 2016 (11 articles)
Je voudrais donner ici quelques indications, dans mon souvenir et aussi avec l’aide d’une consultation rapide des numéros de dedefensa & eurostratégie (dd&e, Lettre d’Analyse/papier) de l’époque, des conditions que nous connûmes, dans le monde de ce que nous ne nommions pas encore “la communication”, selon la connaissance progressive que nous eûmes de la catastrophe de Tchernobyl. Bien que nous ayons été informés quelques jours plus tard que la première explosion datait du 25 avril (aujourd’hui, on donne la date du 26), rien ne fut porté à notre connaissance commune et diverse avant le 28, d’abord par une annonce en Suède d’une certaine augmentation du taux de radioactivité dans l’atmosphère avec hypothèse que “quelque chose s’était passé en URSS”, ensuite quelques heures plus tard le même jour, par une nouvelle de l’agence Tass annonçant l’accident avec très peu de détails.
Ainsi la catastrophe de Tchernobyl prit peu à peu de la consistance dans l’espace d’une semaine sinon d’une décade, au contraire des catastrophes qui sont aujourd’hui connues dans l’heure sinon dans la minute. Elle eut d’abord une connotation essentiellement politique, bien plus qu’environnementale. Les premières questions soulevées concernaient l’état du régime en URSS vis-à-vis de l’information, alors que Gorbatchev se trouvait engagé dans une terrible bataille, d’abord pour la glasnost (“transparence”, ou “publicité des nouvelles”) qui supposait la libre circulation de l’information. Ces deux-trois jours de délais entre l’accident et la première annonce furent d’abord perçus comme le signe de l’échec de sa tentative jusqu’alors, sinon, pour les esprits les plus bienveillants, comme le signe que son projet de glasnost n’était que de la propagande qui ne changeait rien au régime. Pourtant, il apparut rapidement que ce délai ne faisait que refléter en réalité l’état complet de désorganisation et de désordre qui régnait alors en URSS, et il semble bien que les nouvelles de Tchernobyl mirent un certain temps à arriver au Kremlin, et que la dépêche de Tass du 28 ne faisait que témoigner de cette lenteur. Ensuite mais aussitôt, les Russes, alors-Soviétiques, ne furent pas avares de déclarations en URSS mais aussi dans les pays occidentaux de la part des ambassades et jusqu’à des interviews à des organes de presse étrangers. (Vitali Chourkine, ambassadeur à Washington, répondant à une commission de l’administration Reagan le 30 avril ; le diplomate A.I. Chegaeev faisant des “confidences” à un ingénieur ouest-allemand reproduites dans la presse le 2 mai ; Eltsine, alors secrétaire du PC de Moscou, parlant à la TV ouest-allemande ARD le 2 mai ; Youry Kvitsinki, ambassadeur en RFA, répondant à une interview de Bild Zeitung le 3 mai, etc...) Les réponses étaient très souvent différentes, même contradictoires, témoignant là aussi de l’état de désordre du pays et les intervenants soviétiques ne cherchant pas à le dissimuler.
Ce désordre n’était pas du à Gorbatchev, il ne faisait que témoigner de l’état de décrépitude du régime tel qu’il s’était développé pendant des décennies, tel que l’avait trouvé Gorbatchev, et il en témoignait justement parce que la doctrine de Gorbatchev, bon an mal an, commençait à se développer, et que l’information commençait à rendre compte des réalités (évidemment catastrophiques) de l’état de l’URSS. Bien que Gorbatchev ait qualifié la catastrophe de Tchernobyl comme l’une des “moments les plus graves et les plus tendus de sa présidence”, la façon dont la chose fut relayée par la communication montra en vérité que la glasnost était en marche, et le désordre qui était ainsi montré constitua finalement un des arguments pour cette dynamique.
(Suite)
D’une certaine façon, mais plutôt buissonnière et marquée par l’humeur et la psychologie intuitive, voici un enchaînement sur “l’humeur de crise-10” d’hier, concernant l’épouvantable climat régnant entre les USA, en tant que tels c’est-à-dire dans le chef de leurs élites-Système absolument plongées dans une pathologie de l’hystérie, et la Russie qui semble proche de ne plus supporter ses “partenaires”. Il s’agit d’une sorte de dialogue sans se connaître, par l’intermédiaire fort aimable du système de la communication. Le site Russia Insider a eu l’idée, certainement suggérée par l’un des dialogueurs (devinez lequel ?), de mettre en opposition un extrait d’une interview de Madeleine Albright au site autrichien DiePress.com et un commentaire de l’inimitable aventurier-écrivain-activiste russe Édouard Limonov (voir son histoire extraordinaire dans l’excellent Limonov, du fils d’Hélène Carrère d’Encausse).
(Pour Albright, je veux dire le visage d’Albright, qui a son importance dans le dialogue, choisir plutôt celui que présente Russia Insider, assez corsé et telle que la dame est devenue aujourd’hui, découvrant le vrai visage de la mission qui lui avait été assignée et qu’elle a remplie, plutôt que celui, un peu trop flatteur conformément aux consignes, du Wikipédia.)
Voici le dialogue qui est en fait un anti-dialogue...
(Suite)
Depuis quelques heures pour moi, depuis deux jours me semble-t-il dans sa vérité-de-situation (depuis la rencontre OTAN-Russie du 20 avril), l’atmosphère du monde comme je la ressens est soudain devenue d’un poids extraordinaire, je dirais presque insupportable. Pour mon compte, ceci, du nouveau SACEUR (*), au Sénat US hier après-midi, lu ce matin (ces “quelques heures”), répondant à l’inévitable McCain qu’en cas d’incident type Cook-Su-24, il faudrait “riposter” (« Top U.S. commander says it’s time to give Russia a taste of its own tactics »), cette déclaration a cristallisé cette tension qui pèse d’un tel poids. L’incident entre le Cook et les Su-24 est d’une importance qu’on n’appréciait pas nécessairement au premier chef, je le crois chaque jour davantage ; la clique américaniste est dans une fureur noire mais aussi, plus sérieusement encore, les Russes ont montré leur détermination. D’une façon plus générale : la haine du Système pour la Russie est quelque chose d’inouïe, d’indescriptible, qui passe toute raison et toute description.
Pour l’instant, je ne sais comment analyser ce sentiment à la lumière des nouvelles, d’une manière structurée, éventuellement rationnelle, éventuellement avec quelques éclairs d’intuition si je suis dans un bon jour. Alors, je m’en tiens à cette intrusion dans la série “humeur de crise”, qui ne relève pas comme à l’habitude de la pure psychologie de l’auteur qui a absorbé certaines perceptions et les a malaxées à sa sauce, mais qui traduit un fait de la même psychologie confrontée directement à la perception de certains évènements de communication.
“Quelques heures”, pas plus. Je viens de lire le Weekly Comment d’Alastair Crooke, qui est lugubre comme une fin des temps et prévoit que quelque chose sera tenté pour que le/la futur(e) président(e) US se trouve engagé(e) dans un conflit avant même d’entrer en fonction. Sputnik donne une interview du dramaturge allemand Rolf Hochhuth, qui publie à 85 ans son livre Ausstieg aus der Nato oder Finis Germaniae (quelque chose comme “l’Allemagne doit sortir de l’OTAN ou elle sera détruite”). Dans la psychologie, dans l’humeur, voire dans l’esprit même, la perception de la tension se déplace comme la flamme d'une traînée de poudre... Rien n’est dit, c’est peut-être un feu de paille, il y a eu tant d’évènements psychologiques de cette sorte depuis que nous sommes dans cette époque folle ; pourtant, c’est chaque fois un peu plus fort, chaque fois la flamme gronde plus haut, chaque fois l’on se dit avec toujours plus d’insistance que “quelque chose doit se passer”. La puissance de cette haine, de cette fureur, de cette hystérie du rien, – “Something’s got to give”...
(*) Le général Curtis Scaparrotti, de l'US Army, à la place du Général Breedlove, de l'USAF.
D’abord, les circonstances qui me conduisent à cette page assez longue (qu’on me pardonne) du Journal dde.crisis : d’une part, je suis en train de lire Histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine, du professeur Carroll Quigley, publié en 1981 après la mort de Quigley, traduit en français et publié en 2015 par les éditions Retour aux Sources. Cette source est citée dans le texte du 18 avril 2016, à propos des excentricités de la famille Saoud, dans le passage suivant qui, en quelque sorte, non seulement amorce le fond de la réflexion qui va suivre après quelques précisions d’ordre historique, mais en donne déjà la conclusion :
« On peut observer également que la puissance anglo-saxonne, – justement au travers de ces liens incestueux qui concernent les USA et le Royaume-Uni d’une part, l’Arabie d’autre part, par le biais des affaires 9/11 et Yamamah, – est ainsi soumise, d’une façon bien différente jusqu'à l'inversion des autorités de la puissance de l’ombre et de l’influence civilisationnelle directrice qu’on lui prête, à de bien étranges liens qui exerce sur elle des contraintes d’une puissance considérable. L’Arabie est, à cet égard, comme une sorte de caricature monstrueuse du Système, sortie des sables pour se couvrir elle-même de pétrole, de $milliards et de terrorismes sans fin, quelque chose qui nous donne une parfaite indication de la répartition des forces qui soutiennent le Système et auxquelles le Système délègue sa puissance. Les USA, comme le Royaume-Uni, sont ligotés dans ces rets, et l’empire de l’anglosaxonisme que détaillait superbement, par exemple, le professeur Quigley, apparaît comme une sorte d’énorme foire d’empoigne de la corruption où le soi-disant indiscutable suprémacisme de l'anglosaxonisme se trouve réduite à des décomptes d’épicier en $milliards où ses dirigeants sont généralement perdants, avec une politique influencée à mesure de ce rapport de forces comptabilisé en comptes en banque et en activités subversives. »
Une autre circonstance conduit à ce même texte du Journal dde.crisis, une courte nouvelle extraite récemment du blog de LewRockwell.com, qui est un site de tendance libertarienne considéré comme une référence de cette tendance. (Le site LewRockwell.com est une excellente source pour les voies et interprétations historiques en général bannies sinon censurées par le Système, dont fait partie le thème développé ici ; comme référence et exemple à cet égard, on observera que Peter Dale Scott est un des historiens favoris du site. Lew Rockwell lui-même est un ami de Ron Paul.) Le blog fonctionne donc pour les différents auteurs et collaborateurs, dont, ici, Charles Burris le 30 mars 2016. Ce jour-là, Burris publie une petite nouvelle concernant un DVD en référence, The War Red Plan, qui détaille un plan de guerre des USA contre le Royaume-Uni et certains pays du Commonwealth, dont le Canada ; cela se passe à la fin des années 1920 et la référence écrite principale de Burris est le journaliste-auteur-historien Ludwell Denny. Le titre du texte est « America’s Planned War on Great Britain »
« Here is an interesting documentary on War Plan Red — the US contingency war plans against the British Empire in the early 1930s. However, the researchers poorly researched the political-economic background for this possible war. Although little known to the general public today, this is a topic of which I have been familiar with since the 1970s through the fascinating works of journalist Ludwell Denny. Denny wrote two excellent books during this period, We Fight For Oil (1928), and America Conquers Britain: A Record of Economic War (1930). Here is a link to both books online. This possible war between the British Empire and the United States was not as farfetched as many would believe today with the on-going mainstream media propaganda of “the special relationship.”
» Murray Rothbard touched slightly on these matters in his seminal Wall Street, Banks, and American Foreign Policy. Especially beware of the documentary making the requisite establishment court historian slur of noninterventionist Charles Lindbergh and the American First Committee as pro-Nazi.
» The conflict was essentially based on economic warfare between Britain’s Royal Dutch-Shell (headed by Sir Henri Deterding) versus Rockefeller’s Standard Oil empire (headed by Walter Teagle). Deterding later threw in with the Nazis, as did Standard Oil with I. G. Farben. Four good follow-up books are F. William Engdahl, A Century of War: Anglo-American Oil Politics and the New World Order; Glyn Roberts, The Most Powerful Man in the World: The Life of Sir Henri Deterding; Charles Higham, Trading with the Enemy: An Exposé of The Nazi American Money Plot 1933–1949; and James Pool, Who Financed Hitler: The Secret Funding of Hitler’s Rise to Power 1919–1933. »
(Suite)
Une des circonstances remarquables dans cette étrange époque qui n’en manque pas, qui m’arrête et me laisse sans voix un moment avant de retrouver ma plume vengeresse et tout ce qui va avec, c’est l’extraordinaire proximité dans les évènements entre la bouffonnerie et la tragédie. Vous pouvez basculer de la bouffonnerie (dans le sens des bouffes-parisiennes, d’une autre culture que celle de nos intellectuels de banlieue qui affectionnent le mot) à la tragédie avec une incroyable facilité et une vitesse non moins stupéfiante.
On a certes des exemples historiques de la proximité des bouffes et de la tragédie. Ainsi, le spectacle offert par Paris en 1866-1870 où tout ce qui comptait d’esprit moderne et progressiste avait applaudi à l’écrasement de l’Autriche-Hongrie à Sadowa par la Prusse moderniste et progressiste, avant le retour de bâton de 1870 (et toutes les tragédies qui en découlèrent jusqu’en 1945 et sous l’égide de l’“idéal de puissance” pangermaniste). Voici la chose selon Jacques Bainville, cité dans un texte mis en ligne en 2011 mais sorti, selon ce qui est dit et dont je témoigne le vrai, des “Archives PhG” sous le titre “De Sadowa à Bismarck”, – où je souligne de gras l’observation si bienvenue :
« A Paris, c’est le triomphe de ‘La Grande Duchesse de Gerolstein’, et cela compte plus que Sadowa et les exhortations des autres Européens. Bainville écrit avec une subtile ironie chargée de dérision, et, tout au fond, d’un mépris complet : “La France, en 1866, a crié : ‘bon débarra’ à ce vieux particularisme allemand rossé par la Prusse; nous paierions cher pour le ressusciter aujourd'hui [N.B. : écrit en 1924], et nous saluerions avec plaisir sa renaissance. Mais il avait paru plaisant que ces vestiges d'un autre âge eussent été balayés si énergiquement par le Prussien, champion des ‘idées modernes’. Deux hommes d'esprit saisiront ce comique, et La Grande Duchesse de Gerolstein eut un grand succès de rire. Le général Boum, le baron Grog, l’électeur de Steis-Stein-Steis, tout ce que Bismarck venait de mettre en déroute chanta et dansa, pour le grand amusement de Paris et des provinces, sur la scène des Variétés. Sadowa devenait un opéra-bouffe, tandis que déjà Bismarck avait signé des conventions militaires secrètes avec les États du Sud, battus mais subjugués. La Grande Duchesse de Gerolstein, c’était la circulaire de Lavalette mise en musique par Offenbach. Elle eut beaucoup plus de succès que les nouvelles prophéties de Thiers...” (Thiers, in illo tempore sensible à la fascination prussienne contre l’alliance autrichienne, revenu sur terre en 1866 pour dénoncer l'irrésistible marche prussienne. Dans ‘Cette étrange guerre de 1870’, Henri Guillemin ne lui pardonnera pas cette lucidité tardive, qu’il jugera à la fois tordue, machiavélique, calculatrice et racoleuse. Bref, monsieur Thiers est un sale fusilleur réactionnaire de droite. Tandis que les irresponsables qui applaudissent l’Allemagne bismarckienne triomphant à Sadowa n'ont, eux, que l’encre de leurs colonnes sur les mains. Et ils sont de gauche, on s’en serait douté.) »
On observera, dans ce texte qui fait ce rapprochement entre la considération de la politique du monde à la lumière d’un opéra-bouffe, sans voir l’ombre de la tragédie qui se profile, comme une proximité avec notre époque. On pourrait conjecturer que le même phénomène se renouvela avec la Grande Guerre, qui fut précédé de la période dite de la Belle Époque, quoique j’y voie moins de la bouffonnerie que de la légèreté et une sorte d’ivresse, et cela couronné d’une intense activité artistique spécifique à la période et qui la fit très grande d’un certain point de vue. Surtout, il y eut, dans l’immédiat avant-guerre, les quelques mois avant, comme par une sorte de prémonition, un ton soudain devenu extrêmement grave convenant à ces temps extrêmes et ménageant la transition entre La Belle Époque et la tragédie... Bainville encore, dans son Journal, 1914, parlant de la mort de Charles Péguy tué au combat au début de la bataille de la Marne, et comme s’il saluait en une seule remarque l’aspect de “divine surprise” de cette bataille qui devint une victoire : « ...Il était devenu un des mainteneurs et un des exalteurs de la tradition. Il a été de ce mouvement profond, de ce mouvement de l’instinct qui, dans les mois qui ont précédé la guerre, a replié les Français sur eux-mêmes, a conduit l’élite intellectuelle et morale de la nation à des méditations, souvent d’un caractère religieux, sur les origines et l’histoire de la nation... ». (Von Moltke, le grand chef de l’armée allemande, écrivit à propos de La Marne qui résulte de ce changement observé par Bainville : « Que des hommes, après avoir battu en retraite pendant dix jours, couchant sur le sol, épuisé de fatigue, puissent être capables de reprendre le fusil et d’attaquer quand sonnent le clairon, c’est une chose que nous n’avions jamais envisagée, une éventualité que l’on n’étudiait pas dans notre école de guerre. »)
(Suite)
Le titre de cette chronique est également celui de l’introduction, de La Grâce de l’Histoire, Tome I. Actuellement, je mets la dernière plume à la nième relecture du Tome II. (Quel changement du tout au tout ! Mis à part l’insuccès complet, qui est la marque constante de toute ma carrière littéraire, j’ai complètement changé d’approche générale de l’écrit, entre mes débuts et aujourd’hui. Dans ma jeunesse, je produisais des livres à une vitesse surprenante, – dont, disons, 95%-96% ne furent jamais publiés... Aujourd’hui, c’est exactement le contraire, parlant de la vitesse. Pour La Grâce, le canevas disons des deux premiers Tomes est terminé et rédigé depuis autour de 2011-2012. Depuis j’ai travaillé sur le Tome I pour une publication à la fin de 2013, avec promesse qui me semblait facile à rencontrer puisque tout semblait déjà être écrit, de publication du Tome II fin 2014. Voyez le résultat : si le Tome II est publié, disons en juin 2016 cela sera proche du miraculeux, disons en septembre 2016 cela devient assez probable. Entretemps, un nombre incroyable de relecture, de corrections, rajouts, refontes partielles, etc., et relecture, et encore relectures...
Quoi qu’il en soit, le fait devrait être, selon les dernières nouvelles de la chose, que je suis au terme de la re-re-lecture et sans doute dernière de la Quatrième Partie, une seule Partie restante et une conclusion qui bénéficie d’une relecture d’avance (j’en ai passé des extraits le 1er décembre 2015 et le 31 décembre 2015). Dans cette Partie, assez ardue, je termine sur une note plus personnelle, dont le thème est la souffrance que cette époque terrible inflige à nombre d’entre nous, à titre individuel, et que je veux identifier comme faisant partie de la “souffrance du monde” qui est la conséquence de la même cause, avec la parcellisation de l’individuel réunie en une unité originelle. J’ai trouvé que le sujet était à la fois inactuel, universel, et tout à fait correspondant aux jours que nous vivons. Ainsi en suis-je arrivé à penser qu’il a sa place dans ce Journal-dde.crisis... Inutile d’explication supplémentaire, car je pense avec force que ce texte, cet extrait, se suffit également à lui-même... En un mot, l’intrigue n’en souffre pas trop. Il s’agit donc d’un “extrait de la Quatrième Partie (« Anatomie d’une contre-civilisation »), du Tome II de La Grâce de l’Histoire. (Avec la réserve coutumière que ce texte, avant de figurer à sa place, dans le Tome II de La Grâce, pourrait subir des modifications.)
(Suite)
Cela commence, pour faire simple, par une citation de Noam Chomsky dans un article de The Nation, du 5 avril, qui est une question à la fois évidente et énigmatique, selon la traduction qu’on lui donnera qui est peut être différente : ou bien “Comment se fait-il que nous ayons tant d’informations, mais que nous en sachions si peu ?”, ou bien “Comment se fait-il que nous ayons tant d’informations et que nous sachions si peu de choses ?”, selon que vous établirez un lien direct entre le fait d’avoir beaucoup d’informations et de “savoir peu”, ou un lien simplement indirect. (Je discute bien de cette phrase sans chercher à savoir ce que Chomsky a voulu dire précisément, car cette phrase a son intérêt par elle-même, et notamment cette ambiguïté possible de la traduction, dans l’esprit de la chose, dans l’esprit de la langue et des mots qui disent des choses d’eux-mêmes, qui constituent eux-mêmes leur sens selon des conceptions proches de celles des “logocrates”... [Je parle des logocrates dans le Journal-dde.crisis du 18 octobre 2015.])
Pour mieux exposer le cas et situer le contexte, je fais la citation en entier qui permet de voir que, dans ce contexte, la première version prévaudrait, alors que je crois bien que ce n’est pas celle qui me satisfasse le plus : « The danger with the Panama Papers is that the massive amount of data—much of it still unreleased—could overwhelm, pushing the public to that place where the covert and the spectacular collapse into each other, creating not action and knowledge but paralysis and amnesia. The trees (that is, the data) will hide the forest (our conceptual understanding of how the data points relate to each other). As Noam Chomsky describes the paradox, “How it is we have so much information, but know so little?” »
J’aurais donc tendance, moi, à faire évoluer la question d’une façon plus précise, en proposant : “Comment se fait-il que nous ayons tant d’informations, que nous connaissions tant de choses et que nous comprenions si peu ?” ; et même, plus encore, à mesure que ces temps étranges défilent avec leur histoire qui ne cesse d’accélérer : “Comment se fait-il que nous ayons de plus en plus ‘tant d’informations’, que nous connaissions de plus en plus ‘tant de choses’ et que nous comprenions de moins en moins ?”. Il s’agit vraiment d’un problème fondamental, encore plus pour celui qui fait métier d’écrire, et même qui fait mission et sacerdoce d’écrire, et à propos des événements courants, – là aussi, avec l’ambiguïté de l’expression, – “les événements courants” parce que “les événements de tous les jours”, ou bien “les événements qui courent” [de plus en plus vite, quoique dans ce cas le “s” est de trop], ou bien les deux “les événements de tous les jours qui courent de plus en plus vite”.
Depuis quelques semaines, je ressens particulièrement ce phénomène qui est l’inverse de “l’angoisse de la page blanche” ; ce serait donc “l’angoisse de la page pleine” (“pleine” dans le sens de surchargée, et donc plutôt que “page noire” si l’on voulait garder l’idée des couleurs, parce que “noire” implique l’aveuglement voir la censure comme lorsqu’on veut aveugler la lecture de certains passages d’un texte, ce qui n’est pas du tout le cas puisque c’est exactement le contraire) ; et je dirais alors, plutôt, “le vertige de la page pleine”. Je veux dire par là que l’angoisse se transmue en vertige parce qu’au lieu de n’avoir rien, de vous trouver impuissant devant une page blanche qui veut dire “vide” du moindre écrit, de la moindre inspiration comme on est devant le rien plutôt que devant un abîme, vous vous trouvez devant une page totalement envahie par une multitude de possibilité d’écrits, au point que la paralysie ne concerne plus la matière de l’écrit et l’activité de l’inspiration, mais bien l’identification et le choix à faire dans cette multitude d’écrits dont chacun est absolument cohérent et l’abondance des inspirations, folles, pressantes, venues de tous côtés et allant dans tous les sens, et tout cela procurant une sorte de vertige qui vous invite à ne rien faire par une crainte sourde de littéralement “perdre l’équilibre”. Ainsi suis-je conduit à dire que vous avez “de plus en plus d’informations”, que vous savez “de plus en plus de choses” et que l’identification et le choix sont de plus en plus ardus jusqu’à la paralysie parce qu’il importe que vous compreniez selon une hiérarchie de ces choses qui permet de garder son équilibre avec ordre et harmonie.
(Suite)
On a hésité dans la vaste salle de la rédaction de dedefensa.org. Fallait-il prendre ce texte au sérieux, bien qu’il fut si mortellement sérieux ? J’intriguais avec habileté et une certaine aisance, surtout lorsqu’on représente à la fois le Journal-dde.crisis, la direction de la rédaction et la rédaction elle-même. Finalement je fus élu démocratiquement par moi-même et me chargeais donc de cette dernière nouvelle en date du fameux JSF.
Je vous brosse rapidement le tableau sans rien cacher de mes sources : d’abord un texte de Sputnik-français qui reprend quasi-intégralement le texte de Business Insider du 6 avril, c’est-à-dire un texte reprenant quelques phrases d’une interview d’un général de l’USAF. On emploiera donc le français, vérification faite et en demandant toute l’indulgence de mes nombreux lecteurs pour mes mauvaises fréquentations (Sputnik-français !). Le général commande les forces aériennes et alliées en Europe (USAFE et AAFCE), il a quatre étoiles, il fait diablement sérieux, il se nomme Frank Gorenc... Voici donc les extraits qui comptent.
(Le paragraphe du milieu concernant les “bonnes nouvelles” sur le front du F-35 est mis là pour rappel qu’on est en présence de la plus colossale opération de ce bon vieux déterminisme-narrativiste, pour les XXème et XXIème siècles, puisque tout cela est évidemment complètement du domaine de Disney-SuperWorld. Le F-35 ne fonctionne pas, il est totalement inapte à opérer les missions qu’on lui demande parce que sa “suite” électronique qui contrôle toutes ses activités est incomplète et présente de graves dysfonctionnement, son moteur est plus que douteux, son siège éjectable aussi, il supporte très mal la chaleur jusqu'à faire craindre qu'il puisse fondre, il a une maniabilité très médiocre, ses capacités furtives sont douteuses et ainsi de suite.)
« Un général américain est persuadé qu'il suffit de présenter quatre chasseurs F-35 lors de shows aériens britanniques pour “dissuader” la Russie. [...] “La dissuasion est au fond la crédibilité, la capacité et la volonté. Cet avion fera ce que nous faisons actuellement dans les airs, sur terre et en mer: il suffira seul à intimider et à contenir les ennemis de l'Occident”, a indiqué le général. [...]
» Le magazine souligne que le développement du F-35 a été ponctué par des défaillances techniques et des rapports faisant état des faibles performances de l'appareil. Les bonnes nouvelles concernant son niveau de préparation, ses capacités opérationnelles et son coût ne sont arrivées qu'il y a très peu de temps.
» Frank Gorenc estime cependant que les débuts du F-35 dans le cadre de deux shows aériens au Royaume-Uni amèneront la Russie à remettre en cause sa suprématie aérienne. “Je pense que l’apparition même de cet avion est un pas important vers son acquisition et une confirmation du fait qu'il est réel. Il compte déjà des milliers d'heures de vol, mon gendre pilote un F-35. Cela signifie qu'il est parfaitement réel”, a conclu le général américain. »
Quel étrange univers est le nôtre... Ainsi en est-il d’un général qui vous annonce que cet avion va voler pour la première fois dans un Salon aérien international, britannique bien entendu ; il parle bien entendu de Farnborough, précédé d’une autre apparition dans une autre manifestation, toujours britannique (l’Air Tattoo, prévu juste avant Farnborough ?). C’était le programme prévu il y a deux ans, et finalement abandonné pour des raisons qui ne nous furent jamais officiellement communiquées.
(Voir notamment les nouvelles en juillet 2014, jusqu’à la farce grotesque d’un JSF en bois au sommet de l’OTAN en septembre de la même année pour rattraper l’absence de Farnborough... On peut conjecturer à cet égard sur les raisons du report, quoique le jeu ne soit que d’un intérêt réduit, tant c’est toujours la même chose avec le JSF qui devrait être en service opérationnel actif depuis 2009 et qui ne le sera sans doute pas avant 2019-2021, – pronostic courant des spécialistes raisonnablement optimistes, — et qui ne le sera jamais complètement ni tout à fait, et dans ce cas cela signifie beaucoup sinon l’essentiel tant ces avions fonctionne ou ne fonctionne pas c’est selon, conformément à la philosophie du “tout ou rien”, – c’est mon pronostic.)
“Quel étrange univers” parce que le Général parle de ces exhibitions, comme un croyant parlerait de la Révélation... Là est bien le thème de mon propos.
(Suite)
Bien, je prends la plume et je vais en parler, moi, parce que, sur dedefensa.org, je les trouve bien silencieux... Panamagate, – décidément je préfère cette expression à Panama Papers, qui fait un peu trop sérieux, – des tonnes de documents communiqués ; livrés à notre vertu par l’Ange déchu-et-rattrapé, grâce à son Open Society, tout de même ! C’est du lourd, du sérieux, du crédible, du vertueux, non ?
Si j’étais un petit peu retors, pervers, ambigu et subverti, sinon inverti (dans le sens du Système, hein), je vous mettrais en simple copié-collé le “scandale de Panama” tel qu’il se produisit selon notre Wiki manipulable à souhait, entre 1889 et 1893, où l’on vous parle d’Édouard Drumont, d’Émile Loubet, de Gustave Eiffel, de Ferdinand de Lesseps, du baron de Reinach, du « fripouille finie » de je-ne-sais-plus-qui ou d’à-peu-près-tout-le-monde au fameux « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose » de Georges Clémenceau. Vous auriez su qu’« [e]n tout, ce sont 104 parlementaires qui auraient touché des sommes entre 1 000 et 300 000 francs. Le scandale se conclut en 1893 par la condamnation à cinq ans de prison de l'ancien ministre des travaux publics, Charles Baïhaut. »
... Et puis, cela fait, j’aurais alors conclu : “mais bon Dieu, tous ces imbéciles qui se sont entre-chamaillés et sur-écrabouillés pendant plusieurs années, au risque de faire tomber la vertueuse IIIème République, prêtant le flanc à l’antiparlementarisme, etc., – mais bon Dieu, ces imbéciles, il leur suffisait de crier : C’EST POUTINE !” Point final, tout était dit et la République de la modernité triomphante eût été sanctifiée.
Je reconnais pourtant, à propos du silence de defensa.org, que je les comprends un peu. Ils sont à court de commentaire, et toutes leurs références, du “déchaînement de la Matière” au “déterminisme-narrativiste” commencent à faire un peu plat, un peu poussif devant ce déferlement diluvien, cet apocalypse de comptes bancaires, ce déferlement eschatologiques de milliers de sociétés off-shore, cette empilement pataphysicien de $milliards et de $milliards. Il faut dire qu’il y a là quelque chose d’une beauté qui égale celle des cathédrales du Moyen-Âge flamboyant, tous ces canards qui vous annoncent cette nouvelle formidable, avec comme entrée en matière la photo de Poutine, les soupçons possibles de la culpabilité certaine de Poutine, les certitudes des possibilités des soupçons de la culpabilité probable de Poutine, les possibles éventuelles possibilités des soupçons certains de la culpabilité possible-certaine de Poutine, pour préciser que ah oui, au fait, juste un détail, là, – « ...the president’s name [Putin] does not appear in any of the records... » Par contre, il y a celui de Porochenko, celui du papa de Cameron, celui du Roi sympa et saoudien dont le fiston vient de recevoir sa Légion d’honneur des mains caressantes et prestidigitatrices du poire-président, des tas de type hyper-cool du genre, compris le malheureux Premier ministre islandais qui parvient à rassembler la plus grande manifestation qu’ait jamais connue son pays, dans une mesure où l’impopularité à ce point c’est quasiment de la popularité, non ?
Passons outre, volaille, – on parle de la volaille de dedefensa.org et de ce Journal-dde.crisis, – le scandale de Panamagate aura bien lieu, mais dans la dignité car le procureur Soros a déjà désigné le condamné pour qu’il soit jugé en toute équité et selon les lois du genre, devant le tribunal (International) de Davos : C’EST POUTINE ! On ne recommencera pas la gaffe de 1889-1893. Ainsi y crurent-ils pendant vingt-quatre heures...
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Je l’avoue, je suis fasciné par l’emploi, qui connaît un grand regain d’activité, du mot “réactionnaire”, plus connu dans les milieux expéditifs sous le terme de “réac’”, dont je vous ai entretenus in illo tempore pas très lointains. Pour ce dernier cas, il s’agissait de fustiger la pratique du mot-raccourci, « “mots-raccourcis” comme l’on dit de l’acte de la guillotine qui raccourcit ». Je ne me prononçais pas sur le fond (suis-je un réactionnaire ou pas ?) pour l’essentiel du texte, mais à la fin je montrais le bout de mon nez qui n’est pas court, – et d’ailleurs, à me relire, bien plus que le bout...
« Ainsi et après avoir réfuté une fois pour toutes leur stratagème des mots-raccourcis (“ réac’”), j’affirme hautement que je suis bien et vraiment un “réactionnaire” puisque réagissant à une situation qui m’est imposée, pour m’en arranger et la combattre absolument sans y succomber. Je suis comme un chercheur d’or tentant de distinguer les pépites, – les “vérités-de-situation” cachées dans l’amas boueux des narrative psalmodiées par les zombies-Système, sur le rythme de leurs “mots-raccourcis” comme l’on dit de l’acte de la guillotine qui raccourcit... Ainsi peut-on dire que je “réagis” (“réactionnaire”) à l’établissement d’une époque catastrophique où la pensée produite par les “mots-raccourcis” est moins réduite à la façon des Jivaros que raccourcie comme par la guillotine fameuse. Ils ont de qui tenir. »
Là-dessus, je suis rappelé à l’ordre par, disons le Dr. Merlinki, qui me décrète (sur le Forum du texte Malaise...) “malade”, puis “mortellement malade”, sans que je sache précisément de quelle affreuse pathologie (sans doute dans l’esprit, supputai-je) je suis frappé ; pour dire le vrai, je vous avouerais que le message, qui ne m’a pas décoiffé à cause de ma calvitie avantageuse dans ce cas, m’est un peu passé au-dessus de la tête... Si, tout de même, une chose m’est restée, que j’ai comprise au mot près et qui m’a ramené à la présente chronique, montrant en cela sa brûlante actualité : « Vous êtes ainsi plus réactionnaire que rebelle. »
Décidément, ce mot mérite une investigation, à cause de la fascination dont j’ai fait plus haut l’aveu et parce que tout de même, on aime bien savoir ce que signifie l’étiquette qu’on vous colle sur le bout du nez à l’une ou l’autre occasion. J’investiguai donc...
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Celle-là aussi, je l’ai ratée ! Honte à moi, mais comme je vous l’expliquai en une autre occasion j’en rate souvent ; d’autre part et pour compléter mon explication, je précise que j’ai un peu, et même drôlement fait l’impasse sur la littérature quotidienne-Système française, remisée dans mon trou noir de l’inconnaissance. Les élites-Système françaises m’épuisent, et les débats qu’elles déclenchent, et même les ripostes de nombre de ceux qu’on pourrait qualifier d’antiSystème, ne me réconcilient pas avec l’ardeur et l’allant dont j’ai besoin. Donc, je passe outre, et parfois je rate...
Heureusement pour le cas qui nous occupe, les valeureux guerriers de Russia Insider (RI) veillaient au grain et, trois jours plus tard, nous ont sorti la pépite et ainsi me rattrapant au collet, in extremis. Ils ont diffusé un texte absolument tonitruant, mi scandalisé mi-fou-de-rire, sur notre-ministre, successeur par ascendance indirecte et il faut bien le dire un peu accidentelle, disons de la main gauche, de Vergennes et de Talleyrand.
Je me suis précipité sur les bonnes sources pour vérifier, in French dans le texte. Aucun doute, le-Ayrault, visitant Alger-la-blanche que j’eus l’heur de bien connaître comme l’on habille ses souvenirs d’une si intense nostalgie, a bien dit ce qu’on dit qu’il a dit, disons à Bouteflika pour faire bref, qui se résume à ceci : “Certes, cher ami, l’immonde Assad a libéré Palmyre et l’on ne peut pas dire que c’est entièrement mauvais et catastrophique, mais hein, il n’avait qu’à mieux défendre, avec un peu plus d’allant et de courage, ce bijou de notre-civilisation aux valeurs libérales qu’est Palmyre, et on n’aurait (notre-coalition essentiellement) pas eu à le libérer, vraiment l’armée de ce Assad est au-dessous de tout, et Assad lui-même, comme disait un philosophe de mes proches, ne mérite pas d’exister...” Je cite Le Point, source absolument pure comme de l’eau de source :
« La reprise de Palmyre est une victoire de Bachar el-Assad, mais également pour la coalition. “On ne va pas se plaindre que Palmyre ne soit plus aux mains de Daech. Palmyre, aux yeux de beaucoup, c’est un symbole”, a déclaré Jean-Marc Ayrault, en visite à Alger. “Mais en même temps, quand Palmyre a été conquise par Daech (en mai 2015, NDLR), on ne peut pas dire que le régime de Damas ait été très défensif. On peut le regretter. Peut-être que, s’il y avait eu à l'époque une réaction aussi forte, on n’en serait pas là, on aurait pu éviter la prise de Palmyre”, a-t-il estimé.
» La victoire des forces du régime “ne doit pas exonérer le régime de Damas” de ses responsabilités dans le conflit, a souligné le ministre des Affaires étrangères lors d’une rencontre avec la presse, après avoir rencontré les autorités algériennes, dont le président Abdelaziz Bouteflika. Alger soutient le président syrien Bachar el-Assad quand Paris répète qu’il ne peut être l’avenir de la Syrie.
» “C’est un point sur lequel nous divergeons. Eux n'en font pas un sujet prioritaire”, a indiqué Jean-Marc Ayrault, qui a par ailleurs précisé n'avoir pas rencontré le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem. Hasard du calendrier, Walid Mouallem effectue une visite en Algérie et se trouvait dans la capitale en même temps que son homologue français. “Je n’étais pas informé de cette visite. Les Algériens font ce qu’ils ont à faire. Je n’ai pas eu le souhait ni l’opportunité de (le) rencontrer”, a déclaré Jean-Marc Ayrault. »
RI se moque longuement, totalement stupéfié par ces déclarations du ministre français, l’étrange le-Ayrault. RI a le courage de faire l’effort de rappeler comment tout s’est passé, puis de préciser que, constamment, depuis 2011, la France réduisant par tous les moyens les capacités de l’armée d’Assad et renforçant idem les rebelles devenus islamistes extrémistes et Daesh massacrant à Paris, et également prenant Palmyre ; et soudain, le voilà qui remarque, le-Ayrault, presque avec accablement devant tant de laisser-aller et de manque de conscience, que vraiment Assad et son armée ont laissé tomber Palmyre dans les mains des barbares, et qu’il était temps qu’ils les reprennent ... Encore que, précisons, « La reprise de Palmyre est une victoire de Bachar el-Assad, mais également pour la coalition... » ; or donc, de quelle coalition parle-t-il, le-Ayrault ? La sienne, celle qui est pleine de ses Rafale actifs et zélés ?
(Suite)