Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
Septembre 2020 (12 articles)
29 septembre 2020 – On a remarqué que je préfère le mot plein de sophistication, d’élégance, presque de la légèreté d’une bulle ou d’un songe, de ‘simulacre’, au mot, infiniment plus grossier et vulgaire, de ‘mensonges’. Je trouve que c’est là, comme on dit dans les débats sur nos plateaux, un “vrai débat” de notre temps, au terme duquel on peut avancer des jugements sur notre temps, son étrangeté, sa radicalité, son exceptionnalité, – et finalement, au bout, badaboum, – sa chute.
Je mets les deux mots en balance, comme l’on dit dans un débat, alors que deux textes très récents viennent apporter beaucoup d’eau au moulin de notre souffrance, et à l’argument de votre désespérance. Le premier m’a été signalé par un mien ami qui veille sur le bon fonctionnement et l’entretien de ma santé approximativement intellectuelle tandis que le second m’est tombé sous la dent comme à l’habitude, lors de mes pérégrinations de sentinelle de nos esprits agressés par les termites de leur déconstruction et de nos âmes pressées par les docteurs de leur néantisation.
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29 septembre 2020 – Il y a un texte du plus grand intérêt sur le rapport entre le port du masque suite à la pandémie Covid19, essentiellement aux USA pour ce cas, et ce que nous nommons ‘GrandeEmeute-2020”, savoir essentiellement les troubles public aux USA depuis la mort de Floyd le 25 mai 2020. On trouve cette idée dans un texte de Epoch Times, publication d’un groupe de presse chinois-aux-USA, opposant de longue date du régime actuel du PC chinois. Ce texte, d’un ancien officier de l’U.S. Army, est repris par ZeroHedge.com. On donne ici les premiers paragraphes.
« Comme les manifestations violentes ont commencé à diminuer pour le moment dans des régions comme Portland, il est temps de réfléchir sur ceux qui développe la violence de rue dans les villes US ; non seulement qui sont ces personnes mais qu’est-ce qui incite ces personnes à agir ?
» Un élément clé est intuitivement évident, – c’est le masque [de la pandémie Covid19]. L’anonymat [implique le sentiment d’impunité et] donne l’audace de s'emporter et de se comporter de manière agressive. L'étude psychologique originale qui a établi cette propension est la célèbre (ou tristement célèbre) étude de Stanford de 1971. Cette étude a établi de nombreuses façons le phénomène social des lunettes de soleil à miroir, à la fois comme phénomène de mode et comme symbole ésotérique de l’autoritarisme.
» Le résultat de cette étude est que l'anonymat encourage à bien des égards des comportements que la plupart des gens n'adopteraient pas en temps normal. Des études mises à jour en 2010 ont confirmé l’association de l’anonymat avec des actes agressifs et méchants et, en vérité, les débuts d’actes violents étaient axés sur la satisfaction de soi. »
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24 septembre 2020 – Avez-vous vu et lu ce qu’est devenu ce qu’on nommait ‘la grande presse’, selon une expression involontairement admirative, et que je désigne comme d’autres dans l’esprit désormais depuis deux décennies, de l’expression de “presseSystème” ? J’y pensais avant-hier, rédigeant cette pagesur Le Figaro et le bouffe-Navalny, cuvée 2020. Cette sorte de pensée, au moment où les ai, m’attriste profondément, même si par ailleurs et à d’autres moments, j’en fais mon miel dans le plein de la satire et de l’ironie.
Ce qui m’apparaît comme toujours comme le plus étonnant, on dirait objectivement comme incroyable et surréaliste, vous savez un des caractères extraordinaires de cette étrange époque, c’est la différence radicale presque comme deux mondes étrangers, et différence d’une complète opposition, entre l’esprit des gens de la presseSystème et nous autres, ceux de la presse disons indépendante, pour ne pas dire “alternative”, antiSystème, etc., même avec toutes nos différences et désaccords parfois féroces. Chez nous, une farce du type-Navalny, déclenche aussitôt la réaction de l’hypothèse centrale qui est comme l’anticorps d’une pandémie omniprésente : très-très forte possibilité probable, comme à l’habitude, d’un nouveau coup foireux et honteux du Système, voyons voir dans ce sens et préparons notre plume.
(Le Système ? Les Services surtout UK, – renseignements et relations-bobards publics, simulacres et sales coups, – les Soros divers, les ONG bien rentées comme on dit bien membrées, les ‘experts’ européens et européistes, ceux des grandes capitales du continent à la dérive, des salons parisiens et des talk-shows persifleurs, les bureaucraties washingtoniennes, les neocons et les progressistes-interventionnistes du monde bloc-BAO qui veulent bien se donner la main pour faire leur chaîne et psalmodier leur catéchisme, et tout cela qui tient le haut du pavé et débite ses salades.)
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22 septembre 2020 – Sans rire, je suis fier de mes petites plumes françaises... Avant, un peu condescendant, on parlait des “petites mains”, aujourd’hui ce sont les ‘petites plumes’ de notre scintillante presseSystème.
Savez-vous que nos petits-salons comme-il-faut frémissent pour Navalny ? C’est le vrai John Wayne de la Neva, le White Lives Matter de notre Armageddon conduit avec une conscience très correctement politique contre l’inacceptable et insupportable Poutine. Deux exemples très récents, de la même publication qui est le quotidien Le Figaro dont la réputation de sérieux et de référentiel n’est plus à faire, méritent notre attention d’un instant par leur caractère d’exemplarité, – et je vous les soumets pour cette raison. Vous pourrez ainsi méditer sur les sommets de la zombifurcation que tous nos commentateurs agréés gravissent avec entrain.
• Le 7 septembre 2020, un texte titré « Avec l’affaire Navalny, la Russie se tire une balle dans le pied ». Il nous est expliqué combien cette affaire est invraisemblable, absurde, du point de vue de l’auteur du crime (Poutine, Who Else ?). En chemin, on commente : « C’est Ubu. Il est extrêmement difficile de bâtir un scénario rationnel qui expliquerait ce crime. » Et, après avoir examiné tout en détails, et confirmé combien tout cela montre une grande stupidité, une affreuse maladresse, etc., confirmant aussitôt le jugement de “combien cette affaire est invraisemblable, absurde, du point de vue de l’auteur du crime (Poutine, Who Else ?)”, on termine par cette citation définitive qui fait frissonner nos petits-marquis :
« Face à l’empoisonnement de Navalny, on a envie de reprendre le mot de Boulay de la Meurthe sur l’exécution du duc d’Enghien par Bonaparte. “C’est pire qu’un crime, c’est une faute.” »
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21 septembre 2020 – C’est devenu une règle de cette époque tournée vers un futur technologiquement et moralement radieux, d’être absolument sans aucune vision réaliste, concrète, concevable, de l’avenir. Ainsi, chacun des deux partis du ‘monde en place’ (voyez que je ne dis même pas ‘ancien monde’ ou ‘vieux monde’, montrant ainsi mon mépris sans fin pour les besogneux puants de la com’), chacun qui argumente sur son extraordinaire vision et sa capacité progressiste infinie, tournée vers le futur, ‘chacun des deux partis’ dis-je choisit pour seuls arguments irrésistibles pour soi-même, pour ‘son propre parti de soi-même’, la dénonciation des travers innombrables du parti adverse, interdisant à ce parti adverse de jamais prétendre à représenter l’issue glorieuse de cette Grande Crise non-autorisée et à peine reconnue comme telle.
Ils ne voient le ‘futur radieux’ que dans leur opposition à ce qu’ils pensent que sont leurs adversaires. Ils ne savent rien de l’avenir et ne parlent que du futur. (Car, vous l’avez noté, le ‘futur’ n’est certes pas ‘l’avenir’). Le Système les rend fous.
Les deux partis trouvent leurs seules vertus dans l’infinie accumulation des vices de l’autre. Comme si l’avenir avait le choix pour un voyage organisé soit pour Charybde, soit pour Scylla, comme si les espérances devaient choisir entre la défécation urgente et les selles extrêmement liquides, toutes deux puantes sur les trottoirs des rues de San Francisco.
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16 septembre 2020 – Nul ne sait si Joe Biden sera élu mais tout le monde sait déjà qu’il s’agira de la plus grande création d’un événement de cette sorte, entièrement tourné en Technicolor et colorisé en téléréalité. L’affaire se jouera autour d’une question à $64 000 : “Mais au fait, c’est l’Administration de qui ?”. Le consultant politique et analyste, spécialiste conservateur des médias sociaux, Nick Short, s’interroge candidement par tweet interposé :
« Alors, est-ce une Administration Biden-Harris, ou une Administration Obama-Biden, ou une Administration Harris-Biden ? » Et pourquoi pas une administration Clinton-Obama-Harris-Biden, avec deux ou trois vice-présidents, un certificat de diversité et un groupement de soutien et de donation spontanée ‘Vice-President Lives Matter’ ?
Le même Nick Short tweete par ailleurs, pour mettre du beurre dans les épinards et pour que les choses soient claires pour nous tous, rassemblés autour du pow-wow USA2020qui désigne d’un doigt rythmé l’Ennemi qui fomente l’affaire : « The Black Futures Lab, une société appartenant à la fondatrice de ‘Black Lives Matter’, est sponsorisée par la ‘Chinese Progressive Association’ (CPA), une organisation qui travaille avec le gouvernement communiste chinois pour faire avancer son programme d’influence aux USA. »
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16 septembre 2020 – “Le monstre”, ce sont les Etats-Unis dans cet état de fusion où l’on les voit, alors que le reste du monde recompte ses masques et attend avec sagesse le nouvel “équilibre des forces” et l’installation de relations internationales dignes de la globalisation. Lorsque je dis “en fusion”, il s’agit de bien plus que d’une image : la situation des incendies en Californie et surtout dans l’État de l’Oregon, où se situe un des épicentres de la révolte (Portland), nous restitue une image digne de L’Enfer de Dante, dans sa Divine Comédie. (Avec en plus, cerise sur le gâteau, les accusations nombreuses mettant en cause des Antifas/BLM comme incendiaires de forêts, à partir de constats troublants.) Ne voit-on pas que là, dans le grondement de l’incendie cosmique des Etats-Unis, que là se joue le sort du monde ? La “société du spectacle”, dites-vous ? Nous en sommes au terme, avec comme représentation sur une scène d’une dimension inégalée, leur Crépuscule des dieux.
Vous voyez combien mes images-références, – Dante, Wagner, – nous renvoient à notre glorieux passé que nous voudrions tant défigurer pour lui appliquer la chirurgie esthétique et plastique de notre simulacre. Si nous voulons défigurer notre passé, et le remodeler, modèle-LGTBQ2020, c’est que nous ne supportons plus son regard porté sur les ruines du monde qu’est devenue notre époque, et dont nous sommes comptables, quoi qu’il en soit... Mais l’Amérique, certes ! Mettre en cause l’Amérique !
Comment y comprendre quelque chose, là où il n’y a rien d’objectif à expliquer, là où le sentiment-sensiblerie écrase tout, à l’image de leur American Dream, cette machine à broyer la pensée et à pulvériser le cara ctère ? Ainsi ai-je voulu fixer un peu mieux mon attitude vis-à-vis de cette crise, selon des normes évidemment subjectives, mais d’une subjectivité qui pourrait être également, et même d’abord, celle de l’intuition. On verra...
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9 septembre 2020 – Arrêtons-nous un peu, voulez-vous ? J’ai l’âge de proposer une de ces lubies du grand âge, d’autant que je traîne le poids de sept vies. Je suis un de ces migrants dont nul ne sait la cause, ni l’infinie souffrance : un migrant qui est aussi un déraciné dont les racines ont été tranchées comme la guillotine abrège les choses, ou bien arrachées je ne sais, mais je suis sûr que cela est sans espoir de retour car leurs dépouilles sont dispersées à jamais. La vérité est que, dans mon cas où l’histoire a statué et ordonné, je ne suis pas un migrant car je suis un errant.
J’ai appris à ne pas geindre de cette condition et je n’ai que mépris pour cette époque notamment dite-‘victimaire’, d’inversion et de détestation de soi, de culpabilisation, de prostitution de souffrances qui vous ont été données en legs, que vous n’avez pas subies mais que vous faites fructifier comme un bon placement en bourse. J’admire le zèle friqué de tous ces humanoïdes de l’humanisme, qui affirment leur mépris vis-à-vis du capitalisme tout en en profitant grandement, qui transforment en un beau portefeuille d’actions boursières leur vertu révolutionnaire, humaniste, voire ‘racisée’ pour qui hume de loin comme ils font avec leur nez fin, La couleur de l’argent.
Je suis un migrant sans passé et condamné à errer, sans narrative du moindre intérêt pour les associations subventionnée et les plateaux des talk-shows. Mes racines ont été sectionnées net par l’histoire, ce qui m’a poussé à me réfugier un peu plus haut, question d’air pur, dans l’Histoire (la métaHistoire). Ce sont des mots et des choix qu’on ne comprend plus ni n’entend pas plus d’ailleurs, – je parle de cet aujourd’hui, – parce que le bruit qui domine est celui des geignements agressifs de leur effondrement. Sachez bien qu’à propos de cet effondrement, j’éprouve une triste satisfaction, une ironique lassitude et un mépris indifférent et fatigué. Voyez-vous, ce qui me fait encore vivre, c’est la vivacité des souffrances de ces racines séparées et qui ne cessent de saigner de leur mort pourtant accomplie ; ce qui me fait encore vivre, c’est ce qu’ils ont tué en moi.
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5 septembre 2020 – Je ne cacherais pas que le rôle des SR britanniques (MI5 pour la sécurité intérieure, MI6 pour le renseignement extérieur) ces quinze-20 dernières années, et surtout sinon essentiellement leur rôle dans les coups fourrés au Moyen-Orient et contre les Russes notamment, – false-flag, hoax, ‘révolutions de couleur’ et autres spécialités culinaires, – a souvent attiré mon attention et provoqué un certain étonnement, voire de la déception. Cette fois c’est-à-dire une fois encore, avec le cas Navalny-Novichok, la bande MI5-MI6, même si pas directement impliquée, est présente comme inspiratrice dans un de ces montages dont on a vu qu’ils épuisent les « narrativologues » par leur grossièreté, leur amateurisme brutal.
“Étonnement, voire déception”, ai-je écrit, parce que j’avais pour ces ‘services’ une assez haute estime, disons professionnelle, je veux dire pour leurs capacités professionnelles. Aujourd’hui, ils travaillent comme des cochons, sans souci de l’art et de la finesse, en traficotant des coups gros comme des maisons et comme le nez au milieu du visage de Tony Blair.
... Car, bien entendu, ce n’est pas un hasard mais un artifice de transition, si je cite le nom du frétillant Tony.
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4 septembre 2020 – Le bien-connu ‘b’ de MoonofAlabama (MoA) commença son texte du 2 septembre (3 septembre 2020 sur le Sakerfrancophone) par cette exclamation suivie de quelques considérations à la volée toutes marquées du sceau de la dérision stupéfaite et de l’ironie fatiguée :
« Waouh ! a été ma première réaction quand j’ai lu ceci. Ils n’auraient pas pu inventer une histoire plus crédible ?
» “Le gouvernement allemand affirme que les tests effectués sur des échantillons prélevés sur le dirigeant de l'opposition russe, Alexei Navalny, ont montré la présence de l'agent neurotoxique de l'ère soviétique, le Novichok. [...]
» “Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert, a déclaré mercredi que les tests effectués par un laboratoire militaire allemand spécial avaient montré la présence d'un ‘agent chimique neurotoxique du groupe Novichok’.
» “Le Novichok, un agent neurotoxique de l'ère soviétique, a été utilisé pour empoisonner un ancien espion russe, Sergei Skripal, et sa fille en Grande-Bretagne. Il s'agit d'un inhibiteur de la cholinestérase, qui fait partie de la classe de substances que les médecins de l’hôpital de la Charité ont initialement identifiées sur Navalny.”
» C’est marrant comme le Novichok, “le plus mortel” des poisons, de “nature militaire”, ne tue jamais personne.
» Au fait, où sont les Skripals ? Navalny va-t-il maintenant disparaître, comme eux ?
» D’autres questions pourraient être posées – mais personne n’y répondra... »
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2 septembre 2020 – Il revient à Finkielkraut pour son compte d’avoir constaté, d’avoir fait le constat et dit en quelques mots la nouvelle situation de notre compréhension des événements du monde. Je reviens donc sur mon sujet d’hier tant il me plaît, tant il me paraît inépuisable, tant il me paraît fondamental, tant il rejoint finalement les conceptions, les orientations et la dynamique de ce site, notre-site à vous et à moi. A partir de lui (du sujet d’hier),vous pouvez tout embrasser de cette folle époque marquée sur son avers, ou bien est-ce sur son revers, du signe du maléfice et du démon.
Je poursuis ma réflexion, à partir du constat d’hier rapportant le « constat de Finkielkraut », mais hier sans en mesurer toutes les implications. Le temps, même les heures, fait son œuvre pour la réflexion, et il faut constater qu’il le fait si vite, avec une telle vivacité de vif-argent. Le temps va, c’est la logique même, à la vitesse des événements dont Finkielkraut nous dit qu’il faut en faire une épreuve pour la pensée.
(La citation complète, pour rappel : « Nous ne disposons plus aujourd’hui d’une philosophie de l’histoire pour accueilli les événements, les ranger et les ordonner. Le temps de l’hégéliano-marxisme est derrière nous. Il est donc nécessaire, inévitable de mettre la pensée à l’épreuve de l’événement et la tâche que je m’assigne, ce n’est plus la grande tâche métaphysique de répondre à la question “Qu’est-ce que ?” mais de répondre à la question “Qu’est-ce qu’il se passe ?”... »)
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1er septembre 2020 – Le 31 août de l’an 2020, le philosophe et Académicien Alain Finkielkraut, qui participait à sa première émission de chroniqueur sur le réseau LCI, dans l’émission dite-24 Heures de David Poujadas (une demi-heure chaque lundi à 19H00), déclara en guise d’introduction, et pour expliquer son acceptation d’être dans une émission régulière de commentaire de l’actualité :
« Nous ne disposons plus aujourd’hui d’une philosophie de l’histoire pour accueillir les événements, les ranger et les ordonner. Le temps de l’hégéliano-marxisme est derrière nous. Il est donc nécessaire, inévitable de mettre la pensée à l’épreuve de l’événement et la tâche que je m’assigne, ce n’est plus la grande tâche métaphysique de répondre à la question “Qu’est-ce que ?” mais de répondre à la question “Qu’est-ce qu’il se passe ?”... »
Ce jugement, comme je l’ai entendu, ne m’a pas du tout paru être, pas une seule seconde, un abaissement du philosophe, descendant de la “grande question”. Tout au contraire, il s’agit d’une chose qui m’est chère, qui est un constat, qui est celui de la reconnaissance de l’essence métaphysique des événements de l’en-cours. En quelque sorte, dirait le chroniqueur cynique des salons parisiens, “la métaphysique descend dans la rue” ; ce à quoi je lui répondrais aussitôt et sans faiblir : “Par les événements qui s’y déroulent, la rue se hausse au rang de la métaphysique”. C’est donc bien le devoir du philosophe de prendre son poste de sentinelle à l’affut de l’intuition qui l’éclairera sur la signification et par conséquent sur le sens de ces événements.
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