Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
Septembre 2022 (10 articles)
29 septembre 2022 (17H00) – René Guénon comme un de ces ‘people’ qui font le buzz sur la toile ! Oh certes, je me ris de ce langage que j’exècre, absolument moderne, de celui qu’il détesterait, lui de même... Mais voyons la chose d’un peu plus près quoique de plus haut et avec plus de respect pour les conséquences à en titrer.
Parmi les événements discrets ou bruyants qu’on relève sur l’internet, certains, s’ils sont bien interprétés, sont de véritables leçons, symboliques et intellectuelles, sur la situation du temps présent. (Sorte de vérité-de-situation, si vous voulez.) J’en ressens une, avec une grande force, pour diverses raisons : il s’agit de la dernière vidéo du site ‘Le Précepteur’, à propos duquel nous avons déjà écrit. Le thème en est :
« Fin des temps : René Guénon, la crise du monde moderne. »
(Suite)
27 septembre 2022 (13H00) – « Georgia On my Mind », c’est le titre qu’Alex Christoforou donne en première place à sa vidéo ‘Update 1’ du 26 septembre. Bien sûr, il parlait de Georgia Meloni, la triomphatrice des élections italiennes. “La” Meloni est-elle l’étincelle qui mettra le feu purificateur et exterminateur au “ventre fécond de la Bête” que constitue la bureaucratie totalitaire de l’Union Européenne ?
Il y a un mélange d’élan intuitif et d’appréciation rationnelle (d’une raison libérée de ses chaînes de “la raison-subvertie”) dans ce qu’on éprouve vis-à-vis d’elle, maintenant que la vérité-de-situation a sanctionné dans la réalité ce que promettaient les calculs des statisticiens. C’est au premier que je cède d’abord, puisque c’est cet “élan intuitif” qui m’a frappé le plus fortement, à partir de rien, ne m’étant en rien intéressé à l’évolution de la situation italienne précédant l’élection. Même l’habituelle (depuis plusieurs années) antienne sur le populisme repris à son propos m’avait laissé indifférent.
Donc et d’abord, j’ai attendu, tout au long de ce lundi, à peine curieux. Puis j’ai vu et entendu mes nouveaux amis que je cite souvent ces jours-ci, Christoforou puis en duo Christoforou-Mercouris. Pour le premier ce fut effectivement « Georgia On my Mind », une des prières les plus sensibles de Ray Charles et une ode à la terre natale ; pour le second, ce fut une déferlante enthousiaste de conseils extrêmement préoccupés pour une action résolue que doit mener cette femme.
J’ai vu et lu, c’est-à-dire ressenti comme une sorte de courant électrique, une sorte d’enthousiasme affleurant ici et là. J’ai entendu aussi, – leur vigilante présence de cloportes me rassure a contrario : nous sommes dans du sérieux, – la méfiance délatrice habituelle des compulsifs, des incontinents, des crétins en un mot (“Mussolini ! Mussolini !”) ... “Laissons pisser les moutons...”, me suis-je dit, en demandant à ces nobles bêtes de m’excuser pour l’audace de l’image et la dégradation qu’elle leur faisait subir.
(Sujet)
21 serptembre 2022 (14H45) – Il est arrivé à plus d’une reprise que l’on évoque sur ce site l’idée générale exposée par Justin Raimondo le 10 septembre 2011, selon laquelle l’attaque du 11-septembre, 10 ans plus tôt, avait fait « un trou dans le continuum Espace-Temps » par lequel ce qu’il nommait ‘Bizarro world’ (en référence à une expression employée par les ‘comics’ américains, notamment dans le registre de la ‘fantasy’) avait commencé à pénétrer dans notre univers. Cela donnait à peu près ceci :
« ‘Bizarro World’, – vous vous souvenez de votre jeunesse passée à lire des bandes dessinées, où il y avait, – où il y a, – un univers alternatif dans lequel les lois de la raison et de la logique sont renversées : l'eau coule en amont, la droite a tort, la gauche a raison, et le FBI, au lieu de protéger la sécurité nationale, est déterminé à la violer.
"Cela est parfaitement une ‘Bizarro-perception’ : dans notre univers, nous n’y sommes normalement pas soumis. Cependant, comme je l’ai déjà noté à plusieurs, la force terrifiante des explosions qui ont fait s’effondrer le World Trade Center a ouvert un trou dans le continuum Espace-Temps, de sorte que le ‘Bizarro World’ a “pénétré” dans notre propre univers, et s'en empare peu à peu. »
Cette idée doit été élargie pour échapper au seul événement du 11-septembre, et pour caractériser une succession d’événements survenus depuis, qui apparaissent chaque fois, notamment dans le formidable tintamarre de la communication, comme à nouveau une pénétration dans notre univers de quelque chose d’extérieur, par ce « trou dans le continuum Espace-Temps ». Ainsi en a-t-il été de certains événements comme nous les avons subis, dans la surprise, le désordre, la terreur, l’ivresse, le chaos : aussi bien et entre autres événements, la fuite de Snowden, le coup d’État de Kiev de février 2014 enclenchant un univers d’une folie déterministe-narrativiste qui a totalement infecté notre perception, l’intervention russe en Syrie, l’élection de Trump, les ‘Gilets-Jaunes’, l’incendie de Notre-Dame, le “Covid19-nous sommes en guerre”, l’attaque russe du 24 février.
(Suite)
16 septembre 2022 (16H40) – Alors que les derniers contre-échos des derniers échos de la retentissante “contre-offensive” ukrotanienne dans la région de Kharkov se sont dissipés surgit (une nouvelle fois, mais ne boudons pas notre plaisir) une puissante rumeur annonçant quasiment la fin de la Russie, assortie de la liquidation (assassinat, expulsion, etc.) de Poutine. “Je n’invente rien”, puisque c’est Larry Johnson lui-même qui écrit dans ce sens, le 15 septembre, puisque je ne fais que le plagier :
« Poutine et son armée à nouveau dans les cordes !
» Je n’invente rien. Il y a une conviction croissante dans de nombreux cercles éminents aux États-Unis et en Europe, qui croient et adoptent cet article de ‘Business Insider’ : “L’armée que Poutine a mis deux décennies à construire a été largement détruite en Ukraine, et la ‘défaite stratégique’ de la Russie pourrait menacer son régime.” »
» Ce n’est qu’en lisant l'article et en examinant les “experts” consultés que l'on se rend compte qu’il s’agit encore d’une absurdité délirante sans la moindre preuve. »
Suit une liste de considérations, de réfutations, de coups de plume rageurs devant telle et telle affirmation. Johnson a raison lorsqu’il dit que ce qui vaut pour les USA vaut également pour les Européens, bref tout bloc-BAO compris, bien rangé, sagement aligné, disant “hourra, hourra” quand il le faut ; et comme, selon diverses enquêtes (on reste dans le vague, n’ayant pas moi-même le chiffre précis en tête mais l’ordre de grandeur est là), comme entre 30% et 50% des lecteurs courants se contentent de lire les titres/sous-titres, il suffit de lire le titre de ‘Business Insider’ pour savoir où en est l’aventure russo-poutinienne... Au reste, le “discours fou” de von der Leyen devant le Parlement Européen me conforte dans nos certitudes : « L’heure n’est pas à l’apaisement ! », – effectivement, alors que la Russie poutinienne est au bord de l’effondrement... Nous irons bientôt remplir nous-mêmes nos bonbonnes de gaz dans les vaguelettes de la ligne-Moscova (“Maginot” en français).
Il ne me paraît pas nécessaire, à moi, d’aller plus avant, ni dans la démonstration, ni dans le sarcasme (quoi que...). Il y a d’autres tâches plus urgentes qui appellent l’honnête homme ; l’on sait d’ailleurs que les crétins et les zombies restent, en général et alternativement, des zombies et des crétins, et que l’argument des autres leur est inaudible parce qu’inversement superfétatoire par rapport à leurs certitudes. La sidération devant la narrative que les élitesSystème ont développée est complète chez les élitesSystème, je dis bien : “chez les élitesSystème”. Que l’on me comprenne bien : si la narrative est faite évidemment pour hébéter et interdire le ‘vulgum pecus’ du genre courant (c’est-à-dire vous, moi, le nôtre, le public en général), pour l’ensorceler littéralement, – elle ensorcelle et même envoûte beaucoup plus, vraiment beaucoup plus, ces élitesSystème elles-mêmes.
(Suite)
14 septembre 2022 (13H15) – Parmi la cascade furieuse et irrésistible des commentaires de nos “experts” et de nos “vedettes” médiatiques sur les derniers événements militaires en Ukraine, je trouve qu’on a fait preuve de retenue puisque personne n’a encore décrit l’évidence que cette « armée russe en débandade » (BHL) voit incessamment ses plus zélés fuyards en avant-garde irrésistible approcher, aux confins de la Sibérie, la frontière chinoise pour demander l’asile politique. C’est bien comme cela que les choses se passent, la déroute poutinienne, plusieurs “experts” me l’ont chuchoté à l’oreille...
Enfin, l’on comprend cette explosion de joie soulagée ! Le Ciel a parlé et oint de son irrésistible puissance la course tactique devenant stratégique des forces du Camp du Bien ‘Ukrotaniennes’ (j’institue ce nouvel acronyme mariant l’Ukraine et l’OTAN pour bien faire comprendre de quoi il s’agit). Le scénario est connu et l’on a du mal à le circonscrire à la prise de Moscou, passée la Bérézina.
Pourtant, certaines appréciations divergent chez nos commentateurs. Nous choisissons, à cet égard, je m’en porte garant, le tandem déjà signalé Christoforou-Mercouris. Ils prennent l’affaire d’un autre point de vue...
Voici donc... Les Russes (groupe Wagner en tête) ont lancé une offensive pour prendre Bakhmut qui, expliquent Christoforou et Mercouris chacun de leur côté, est une ville d’une importance stratégique considérable dans la mesure où elle verrouille les défenses ukrainiennes, lesquelles se trouveraient extrêmement menacées si les Russes prenaient cette ville. Il se trouve, expliquent les deux compères, que les Ukrainiens ont retiré des forces importantes pour renforcer le groupe d’attaque de Kharkov, la fameuse “contre-offensive” réussie.
(Suite)
12 septembre 2022 (15H15) – L’anniversaire de l’attaque du 11 septembre 2001 est passé, hier, “comme une lettre à la poste”, sans beaucoup de monde pour ouvrir le courrier. Jusqu’alors, on faisait survivre une sorte de consensus national américaniste (et occidentaliste en arrière-plan de soutien), ou d’obligation de concentration nationale avec une sorte de thème supposé faire resurgir l’unité nationale perdue, et qu’on aurait une fois de plus intitulé (le thème) pour cette occasion bien difficile : “Malheur & Grandeur de l’Amérique”...
Ce thème est peut-être usé jusqu’à la corde, mais on aurait pu espérer qu’il susciterait à nouveau des élans magnifiques, à défaut de cette indifférence tout à fait extraordinaire pour qui à connu l’atmosphère fiévreuse des semaines qui suivirent le 11-septembre, – le vrai, veux-je dire, quelque arrangement qu’on ait pris avec l’exactitude des faits, – mais je parle ici, finalement, du symbolisme et de l’emportement exaltée de la psychologie, pas des complots et autres “false flags” d’opérette...
“Malheur” parce que des volontés mauvaises et détestables portèrent un coup en traître à des USA nécessairement innocents ;
“Grandeur” parce que la Nation se rassembla en un bloc héroïque qui exsuda, qu’on s’en souvienne encore, le ‘Patriot Act’ et la ‘Guerre contre la Terreur’ (ou GWOT, pour ‘Great War On Terror’).
Las ! Tout cela semble bien fini dans les affrontements intérieurs pleins de haine qui déchirent à belles dents l’unité nationale en Amérique et dans le monde adjacent par conséquent. Désormais, après l’immense raclée symbolique de la fuite de Kaboul, la politiqueSystème s’est hystériquement tournée, comme le 7ème de Cavalerie arrivant à temps pour sauver le camp retranché d’une psychologie aux abois, vers l’anathème antirusse et la vertu retrouvée de l’Occident humaniste, dans le chef de la cause de la défense de la vertueuse et démocratique Ukraine entretenue par les bons soins du bloc-BAO depuis le coup d’État absolument démocratique de février 2014, à Kiev, au Maidan de mon cœur.
(Suite)
8 septembre 2022 (13H20) – Je ne fais certainement pas une grande affaire du remplacement de Boris par madame Truss, mais c’est une affaire bien de notre époque. Je vais m’employer, puisque ça se trouve, à énoncer quelques jugements russes sur la dame ; aujourd’hui, il n’y a guère que les Russes officiels qui sont à la fois ironiques et carnassiers à la dent dure...
La première fois que Truss était venue à Moscou, en février dernier, convaincue que la Baltique se trouvait en Mer Noire, cela avait donné ceci :
Lavrov : « Pour être honnête je suis déçu qu’on ait eu une conversation qui soit un dialogue de sourd. On entend mais on ne s’écoute pas. Au moins, nos explications sont arrivés sur un terrain mal préparé. C’est à peu près la même chose que quand on dit que la Russie attend que le sol gèle et soit dur comme de la pierre pour que ses chars puissent entrer calmement sur le terrain ukrainien. Il me semble que c’était le même terrain chez nos collègues britanniques aujourd’hui. »
Zakharova : « “Mme Truss, votre méconnaissance de l’histoire n'est rien comparée à votre méconnaissance de la géographie”, a écrit Zakharova sur son canal Telegram. Elle a ajouté que le monde a besoin d'être sauvé de la “stupidité et de l'absence d'éducation des politiciens anglo-saxons”. »
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7 septembre 2022 (16H55) – Un peu plus de six mois après le début de l’OMS (Opération Militaire Spéciale) de la Russie en Ukraine et deux mois avant les élections midterm aux USA, il paraît intéressant et instructif de proposer une vision d’ensemble, intégrée sinon transmutés en un seul élément colossal, des événements qui secouent nos relations internationales, notre-civilisation et le Système lui-même.
Je mets les choses dans cet ordre, par ordre d’importance croissante, car je pense que ce que je nomme “Système” est le phénomène le plus important, qui a perverti par le “déchaînement de la Matière” toute une civilisation pour la transformer en ce que nous connaissons et subissons, une sorte de “contre-civilisation”
PhG (voix-off) : « Il y aura plusieurs articles, trouvant leur place dans des rubriques différentes mais répondant à l’expression de ralliement de “Jouer avec des allumettes” ; au moins trois articles, sans doute 4 ; deux sur ‘Ukrisis’ (la crise générale autour de l’Ukraine) ; un sur ‘RapSit-USA2022 (la crise générale aux USA) ; un de conclusion à partir de la possibilité d’une interprétation métahistorique du concept de “multipolarisme”. »
(Suite)
05 septembre 2022 (18H40) – Nous avons démarré la “guerre” d’Ukraine, dite ‘Ukrisis’ par nous, dans un brouhaha très-tendance, encombré de perceptions diverses et contrastées, pour en marquer les divers avatars et multiples composants qui conviennent à nos esprits tellement sophistiqués. (« Guerre hybride », nous dit l’insupportable moutard si plein d’arrogance satisfaite, dans un de ses multiples discours destinés à la ‘start-up nation’, montrant par là qu’il en sait, des choses stratégiques.) Une chose fut aussitôt assurée : ce serait une “représentation” de la guerre, effectivement comme un film hollywoodien, avec ses horaires, ses acteurs, ses ‘story-telling’ et sa promotion, ses prises de vue au gré des montages de circonstance, enfin son écrasante narrative comme boussole morale disponible aux éditions du Camp-du-Bien.
J’avais écrit, il y a trois mois, quelques considérations diverses à partir d’un scepticisme qui m’est consubstantiel depuis l’origine de mon intérêt pour ce phénomène américaniste de transformation de la réalité. Certes, il s’agissait de l’“hollywodisme” en action, et je dirais même “en super-action” ou en “action-suprême”, avec tout de suite le titre illustrant mon scepticisme dur comme granite de Carrare : « Limites de l’hollywoodisme ». Je me référais à un texte de « l’excellent philosophe et anthropologue italien Andrea Zhok » sur le site italien ‘ariannaeditrice.it’ (en français sur ‘euro-synergies.hautetfort.com’). J’acceptais (pour diverger ensuite) son constat de départ, constat mainte fois répété avant chaque grande bataille livrée depuis à peu près un siècle, et terminé par autant de doutes et de déroutes que mon scepticisme peut en présenter :
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4 septembre 2022 (11H35) – Il y a un article plein d’incertitude et d’interrogations angoissées, mais très intéressant pour le débat qu’il suggère, comprenant une implacable logique bien que cela suive le discours dément et insolite de Biden jeudi. Le texte est du commentateur américain Robert Bridge, qui écrit régulièrement pour RT.com. Bridge pose une question fort embarrassante (dans le titre) suivie assez curieusement d’une observation (dans le sous-titre) qui semblerait rendre futile cette question, – comme si l’on disait après une question qui semblerait lancer un débat, un constat abrupt qui semble régler le débat : “Il faudra bien”...
« La guerre civile est-elle possible dans l’Amérique de nos jours ?
» Devant un fossé apparemment infranchissable qui fracture la société, les sombres prédictions de conflit armé s’intensifient. »
Bridge développe nombre d’affirmations, de rappels, de constatations sur les événements qui secouent les USA depuis 2015-2016 sans aucun doute (et à mon sens, depuis plus longtemps comme on verra plus loin). Il note d’ailleurs, devant la profusion de constats d’incivilités, de mésententes, de haines furieuses d’un côté contre l’autre et vice-versa, que finalement on est peut-être d’ores et déjà “en guerre civile”. (On avait noté, ici et là sur ce site, qu’on pourrait parler d’une “guerre civile de communication”.)
Bridge fait cette remarque pour les événements de l’année 2020 avec la contestation BLM, jusqu’à l’élection présidentielle, jusqu’à la tentative de “coup d’État” (!) du 6 janvier, et il pourrait évidemment la prolonger jusqu’au “raid” du FBI au Mar-A-Largo de Trump et jusqu’au “discours sur l’âme de l’Amérique” de l’étrange président Biden... Bref, comme il le dit :
(Suite)