Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
Octobre 2022 (14 articles)
30 octobre 2022 (19H05) – On papote plus que jamais, “à l’Ouest”, c’est-à-dire dans le bloc-BAO, autour de l’emploi du nucléaire tactique (par les Russes-aux-abois, of course). C’est un bruit de fond devenu assourdissant, dont la faute est toute entière imputée à la Russie qui n’a jamais dit une seule fois qu’elle envisagerait d’utiliser précisément le nucléaire, et précisément le nucléaire tactique en Ukraine. La faute en est à la Russie qui n’a pas dit ce qu’on dit qu’elle a dit ! A la fin !
(Même si elle le pense, comme toutes les nations à capacité nucléaire qui envisagent constamment une planification de l’emploi des armes nucléaires de toutes natures, – comme on dit, “en cas de malheur”, – “même si...”, elle n’en dit mot.)
Cette façon de hurler à l’agression nucléaire, – présentée intentionnellement, communicationnellement et dialectiquement, – de la part d’un adversaire qui ne l’a jamais fait dans l’actuelle séquence, qui n’y songe pas et dit n’y pas songer, est un des aspects les plus fascinants de cette foire au simulacre, de cette “salade de mensonges” qu’est ‘Ukrisis’. Il s’agit d’une sorte de bruissement sans fin, d’affirmations sans fin, de certitudes proclamées, du genre “à moi on ne la fait pas...”. Plus vous vous taisez, plus vous parlez ; plus vous déniez, plus vous vous confirmez.
Et puis, il y a le sérieux, le dur...
Je soupçonne d’abord, disons pour clarifier la situation, que les gens informés et mesurés, disons ceux qui savent ce que l’emploi du nucléaire veut dire dans une vérité-de-situation catastrophique, je soupçonne que ces gens sont parfaitement au courant, et cela depuis le printemps 2018 officiellement avec la présentation des nouvelles armes hypersoniques russes par Poutine, de quel déséquilibre catastrophique est fait le pseudo-équilibre stratégique nucléaire régnant à l’origine.
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28 octobre 2022 (15H05) – Ce qui s’est passé avant-hier et avant-avant-hier dans cette étrange “salade postale” des progressistes-démocrates US avec leur ‘Lettre au président Biden’ est la marque d’une complète dérision politique, corruption-bouffe dans une tragédie-bouffe parfaitement illustrative de l’état du dementia senile Empire pf the World. Cela vivement admis, on ajoute, tout aussi vivement, que cet épisode politiquement dérisoire est d’une très grande, d’une immense importance communicationnelle et pseudo-idéologique. La raison de ce jugement contradictoire est que l’épisode marque la première occurrence où le ‘wokenisme’ (toute la gauche sociétale uniquement préoccupée de questions antiracistes et “genristes”) s’est heurtée frontalement et de plein fouet à la politiqueSystème (ou, pour les craintifs polis, disons l’étrange “politique étrangère des neocons”).
On sait depuis longtemps qu’il existe une alliance de facto entre les mêmes neocons et les ‘R2P’. (Au départ, ‘R2P’ est un acronyme sémantique pour ‘Responsability To Protect’, le ‘to’ devenant ‘2’, puis, me semble-t-il dans l’esprit, ‘Responsability’ devenant ‘Right’, – si vous mesurez la lourdeur de la différence.) L’expression est apparue, à posteriori, après l’attaque en Libye pour justifier cette attaque (le ‘Right’ de massacrer Kadhafi, comme l’expliqua la sympathique Hillary, – « We Came, we saw, he died »). Je retrouve citation de l’expression sur ce site pour la première fois le 5 mai 2012, paradoxalement à propos d’une ville des États-Unis, Chicago à laquelle pourrait être appliqué, selon certains, le traitement appliquée à la Libye. C’est en avril 2014, en pleine première phase de l’actuelle ‘Ukrisis’ qu’apparaît de façon claire et précise cette “alliance de facto entre les neocons et les R2P”. Aujourd’hui, on y revient en oubliant trop vite les origines, par exemple en parlant selon le titre de l’article référencé de
« La guerre en Ukraine et l'alliance entre les neocons et les libéraux américains ».
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27 octobre 2022 (17H40) – L’Arabie Saoudite, malgré ses nombreux méfaits, – ou peut-être à cause d’eux, je ne sais, – est en passe de devenir l’adversaire le plus irritant, le plus déterminé et finalement, peut-être le plus dangereux des États-Unis. D’une certaine façon, on peut penser que les USA ont trouvé en l’Arabie, et dans l’état d’esprit de son jeune dirigeant MbS (Mohammed bin Salman), un pays plus cynique, plus vicieux et plus déterminé qu’eux-mêmes. C’est une grande surprise de notre temps, par rapport à celui où l’on jugeait la vieille maison Saoud pourrie et encombrée de rois et princes réduits à l’état universel de vieillards cacochymes, et donc promise à une éternelle soumission.
Je conseille de mettre de côté ici tous les arguments, larmoiements et rigueur morale, concernant les actes déshonorants et condamnables de l’Arabie ‘New-Age’, et de MbS lui-même. On en compte de nombreux, qui mettent en charpie droits de l’homme et démocratie. Mais on ne me fera pas dire une seule seconde que les États-Unis sont à cet égard moins chargés que l’Arabie, bien au contraire, et avec la plus complète impudence depuis des lunes et des lunes, et aujourd’hui plus que jamais. Inutile de s’attarder au décompte, l’histoire elle-même a fait ses comptes, et il n’y a rien de grandiose, rien de métahistorique si l’on veut, qui puisse faire passer là-dessus au nom d’un enjeu spirituel qui justifierait d’exister pour sauver le monde ; au contraire, les USA ,ne savent que détruire, détruire, détruire.... Bref, si vous dites Khashoggi et Yemen par exemple, entre autres nombreuses choses, on vous répondrait par le détail Guantanamo, Kennedy, Julian Assange, les camps de torture de la CIA, les millions de morts entre Hiroshima, la Corée, le Vietnam, la Yougoslavie, l’Irak, et jusqu’à l’entretien cynique et impudent de la guerre en Ukraine après avoir encerclé de missiles la Russie qu’ils avaient auparavant vidée de son sang durant les années 1990. Encore ne remonte-t-on pas trop dans l’histoire avec le traitement conjugué des Indiens et des bisons. Bref, on voudra bien avoir la décence de mettre mettra de côté la morale qui constitue l’arme fascinatoire favorite de l’hollywoodisme yankee, et l’on en viendra aux faits les plus récents en laissant les ex-Young Leaders se débrouiller de leurs lourds passés de trahison assumée.
D’abord, je pense qu’il y a une affaire d’hommes. MbS ne peut pas sentir ni supporter Biden, auquel il préfère sans aucun doute Trump et ses manières grossières mais dépourvues de tout simulacre. Ce n’est pas moi qui le dis mais le Wall Street ‘Journal’, selon le rapport que s’empresse d’en faire RT.com, et je crois bien que cette détestation donne des ailes au jeune Sultan jusqu’à croire qu’après tout il irait jusqu’à se perdre ainsi dans une bonne action.
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22 octobre 2022 (12H10) – Ces derniers mois, les donations régulières demandées par ce site à ses lecteurs ont régulièrement décru. Le mois dernier, nous avons tout juste dépassé les €2 000 alors que l’on sait bien qu’il nous en faut quasiment 3 000 (*).
Bien entendu, tout le monde est à la même enseigne. Tout le monde se trouve, d’une façon ou d’une autre, en mode de survie. De ce point de vue, l’argument est court. Reste l’autre argument, essentiel celui-là et le seul qui vaille : rendez-vous compte de ce que nous connaitrions, de ce que nous serions, de ce qu’il nous resterait de liberté de l’esprit dans ces temps d’un extraordinaire totalitarisme d’anéantissement et sans l’existence de la presse “alternative”, de notre “Samizdat-globalisé”, – rendez-vous compte de ce u’il nous resterait de notre Résistance si n’existait que cet excrément du Diable qu’est devenue la presseSystème ? Alors, il faut la faire vivre, notre Résistance, – sinon, eh bien elle mourra...
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21 octobre 2022 (19H15) – Il est vrai que l’on commence à penser à ces énigmatiques ‘midterms’ dont on découvre qu’elles pourraient changer bien des choses. Jusqu’ici, la narrative européenne, sabre au clair derrière les maréchaux von der Layen et Borrell, tenait pour acquise la réconfortante présence de nos maîtres à tous. L’engagement américaniste sonnait la charge et nous n’avions qu’à suivre, sinon en les précédant, entourant de toutes nos sollicitudes le Grand Maréchal-des-Logis, le président Z., tout de kaki t-shirté à la tête de ses bataillons conformes aux normes de l’OTAN.
Dans ce concert exultant où les stratèges américanistes-occidentalistes font des gammes sur le thème de l’“anéantissement de l’armée russe”, la question des ‘midterms’ n’avait pas beaucoup retenu l’attention jusqu’ici. Dans notre auguste boutique, nous disons depuis longtemps que tout se joue à Washington et que, par conséquent, les ‘midterms’ auront un rôle considérée dans le fait de savoir si les USA continuent à soutenir l’Ukraine comme ils le font, alors qu’il est tenu pour assez très-hautement probable que les républicains vont l’emporter et qu’ils vont, autant par haine des démocrates que sous la poussée de leur aile populiste-isolationniste, très fortement peser contre le soutien à l’Ukraine dès lors qu’ils tiendront les cordons de la bourse (la majorité à la Chambre)... Par exemple, comme nous écrivions le 5 mai 2022 :
« Imagine-t-on que ce puissant bouleversement [une probable victoire républicaine le 8 novembre] alimentant des divisions qui le sont encore plus, puisse être effacé (‘cancelled’) par une cause telle qu’Ukrisis ? Ce n’est certainement pas notre avis. C’est pourquoi nous observons tout cela comme les prémisses d’un tournant radical vers l’essentiel, qui est dans le centre d’intérêt principal de la politique aux USA, avec cette “guerre civile culturelle” en cours depuis 2014-2015 ; et ce tournant, du type-“retour à l’essentiel” se ferait après le lancement sur orbite d’Ukrisis, laissant les stupides Européens en extrémistes anti-Poutine, avec une guerre sur les bras. »
C’est en effet sur ce dernier point que l’on commence à s’agiter, me semble-t-il, sauf bien sûr dans la presseSystème et sur les plateaux chics des TV-capitale où l’on continuer à “anéantir l’armée russe”. Une victoire républicaine pimentée d’une haine redoublée entre les deux camps, d’accusations excrémentielles de fraude des démocrates, conduirait bien volontiers à proclamer : “Vive l’Ukraine, vive le président Z., mais nous avons assez donné et c’est maintenant à nous de nous retenir et de nous replier et aux Européens de passer à la caisse”... Oups.
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20 octobre 2022 (20H40) – Implosion du pouvoir partout roule le même grondement. Ce qui tient jusqu’ici la substance d’une société, et qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, ressemble à autant de tête d’une hydre roulant au pied d’une guillotine à multiples couteaux. Et encore parlons-nous de toutes les sortes de désintégration du pouvoir, soit en train de disparaître, emporté par ‘La marée du soir’, soit en train de morpher en un pouvoir de crise qui forme la coulisse d’un pouvoir de guerre...
... Car savez-vous que Liz Trus, qui a passé 44 jours à Dowding Street en tant que Première Ministre de plein droit puisse songer à ces quelques phrases que l’on dit être extraites d’un feuilletions fameux sur ‘The Game of Thrones’, ou bien est-ce d’un poète inconnu qui se ornait pour Shakespeare un soir de trop-boire :
« Tout homme qui doit dire “Je suis le Roi” pour faire croire quy’iul l’est n’est pas un vrai Roi.
» Nous avons eu des rois vicieux et nous avons eu des rois idiots, mais je ne crois pas que nous n’ayons jamais été assez maudits pour avoir un idiot vicieux pour roi.
» Le pouvoir réside là où les hommes croient qu'il réside. Il est devenu un simulacre, une ombre indécise sur un mur tombé en ruines... »
... Ou bien préfère-t-elle cette exclamation d’un parlementaire conservateur dont la tâche écrasante est de trouver un Premier Ministre de plus :
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19 octobre 2022 (08H45) – D’habitude, ce sont les circonstances, les incompréhensions, les erreurs d’inattention, les absences d’appréciations, le refus de considérer le point de vue adverse, les passions mauvaises et bilieuses, les préjugés hérités des salons ou des terres lointaines qui conduisent à des conflits, – les fameux “somnambules qui nous conduisent à la guerre.”. Cette fois-ci, la base, le fondement, l’essence de l’éventuelle Grande Guerre où nous allons est affreusement celui-ci : la bêtise, la sottise, le vide intellectuel ; la “connerie-hallucinée” dirait Audiard, qui n’a jamais été aussi vrai, disant l’immortelle considération de Ventura Lino :
« Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît » : Sainte-Connerie, double invertie et simulacre de la Connerie-du-Diable.
D’où ce titre grandiose de Grand-Titre du Jour décerné par moi-même à ce titre ce que je juge sublime, tant il résume le Tout-du-Jour (vous voyez, comme on dit Plat-du-Jour) : « The Woke War III »... Paru dans ‘Newsweek’, c’est dire ! Même la presseSystème rechigne parfois sous le poids de la sottise-somnambulique dont elle est chargée jusqu’à la gueule.
« Opinion
» “The Neocons and the Woke Left Are Joining Hands and Leading Us to Woke War III”
» David Sacks, venture capitalist and co-host of the all-in podcast
» On 10/4/22 at 5:45 pm edt
Le mariage des deux tendances (gauche-Woke et neocons) vient de bien plus loin que ne le dit l’auteur, des R2P (‘Right To Protect’) de la gauche accouchant du wokenisme, actifs dès 2010-2011 (Libye, Syrie) avec les neocons de l’origine-9/11. Il vient dès tous débuts d’Obama, mis en évidence dans ce texte comme élu en tant qu’adversaire des guerres extérieurs contre la belliciste Clinton, alors qu’il la choisit aussitôt comme secrétaire d’État à partir d’une position où elle animera toutes les guerres d’intervention en cours ou nouvelles (son ‘We Came, We Saw, He Died’, ignoble épitaphe du massacre inouï de barbarie de Kadhafi)...
(Suite)
18 octobre 2022 (16H35) – Mettons de côté les diverses choses dont est marquée la situation en Ukraine, les diverses offensives et contre-offensives, les attaques de missiles et de drones, les barrages d’artillerie, etc., et constatons que les deux principaux et véritables acteurs (Russie et USA) restent tout de même dans une sorte de réserve. Les américanistes s’agitent beaucoup, parlent beaucoup, font des coups bas comme ils affectionnent (NordStream), menacent comme ils ont coutume de faire et principalement leurs alliés (l’Arabie), ordonnent à leurs divers vassaux et employés (SecGen OTAN, SecGen ONU, etc.), de s’agiter dans le même sens, et bien entendu ils accumulent les sottises et les maladresses selon leur coutume. La routine, quoi, souligné de spasmes réguliers de dizaines de $milliards décidés par la Maison-Blanche en armements et autres mignardises pour Mister Z.
Les Russes, eux, ont donc fixé et accompli dans toutes les formes requises et glorieuses la (ré)intégration des pays du Donbass dans la Mère-Patrie, accompagnant la mesure de mobilisation. Pour nous tous, c’était le cri de guerre ! A partir de là, tout allait changer et le tonnerre gronderait ! Mais cela est-il vraiment le cas ? Après tout, les frappes missiles/drones peuvent aussi bien des ripostes, des avertissements qu’une préparation. Choisissons la dernière option, parce qu’en fait il y a d’autres indices, d’autres agitations. Ainsi nous avise-t-on qu’il y a affectivement quelque chose en préparation :
16 octobre 2022 (18H10) – Dites-moi, ô amis-lecteurs, quel est le rapport entre l’évacuation imaginaire d’une ville et le terrain devenu trop boueux pour les chars à cause des pluies ? Entre AOC (dérobée à RT.com et ‘The-Duran.com’) et la ville de Kherson ? Considérable(s), en vérité. Il y a trois jours, on annonce que les Russes évacuent les civils de Kherson, ville essentielle dans le dispositif des nouveaux territoires russes du Donbass adjacents.
Qui, “on” ? “On “ verra plus tard.
Pourquoi ce retrait ? Certains disent que c’est pour éviter des pertes civiles du fait de tirs de missiles ukrainiens. D’autres, que c’est pour permettre aux troupes russes de tenir mieux, de meilleures positions dans et autour de la ville. Car il faut ici préciser que tout cela se fait sur le bruit de fond de l’annonce d’une nouvelle “offensive finale“ de reconquête de Kherson par les Ukrainiens. Ce qui introduit la dernière explication : on évacue Kherson parce qu’on laisse la ville aux Ukrainiens, on refait le coup de Kharkov et Cie de début septembre.
Imaginez le désarroi des réseaux sociaux russes et surtout des occidentaux pro-russes. C’est l’effondrement, la calamité, la pire chose qu’on pouvait imaginer quelques jours après l’intégration des pays du Donbass dans la Fédération de Russie. Une militante zélée (anonyme, quelque part sur ‘Telegram’) écrit que
« la perte de Kherson, la reprise de la ville par les ukro-nazies serait une catastrophe sans précédent, une défaite mais surtout un coup terrible porté au prestige de la Russie et de Poutine... Mais comment sont-ils tombés dans ce piège ? Poutine n’est pas assez dur, chaque fois il se fait avoir ! »
On suit sur cette affaire l’excellent Mercouris qui, le 14 octobre, décrit, en ouverture de son bulletin, le chaos des informations avec l’annonce de la décision de retirer de Kherson la population civile qui le désire, en même temps que les troupes russes, qui se replieraient sur la rive Est du Dniepr, laissant la ville aux Ukrainiens. Puis il remarque que cette annonce, faite par le gouverneur de la région, est largement relativisée, pas loin d’être contredite, par celle de son adjoint, semblant apprendre la chose, qui estime que ce possible (?) retrait consiste à mette les civils à l’abri de frappes ukrainiennes, mais ne concerne nullement les forces russes, donc l’intégrité de la réalité russe et bien-russe de Kherson. Là-dessus, d’autres déclarations viennent ajouter à la confusion, notamment re-celle du gouverneur de la région qui semble se démentir lui-même en annonçant qu’il n’est pas question d’abandonner la ville, et que l’évacuation de la “population civile” d’une ville comptant de nombreux dizaines de milliers d’habitant se limite en fait à 350 habitants...
(Suite)
14 octobre 2022 (09H30) – Cela (Le Big Mystery) fut un des sujets favoris de nos besogneux de la plume-missile, je veux dire les experts, les dézingueurs de ‘Kalibr’ en costume trois-pièces (mais sans cravate, hein !) qui animent nos plateaux parisiens aux petits fours. Ils vous parlent du ‘Kalibr’ comme du dernier film-testament incompréhensible de Godard (“le plus con des Suisses poutiniens”). Leitmotiv : “Les moujiks ne tiendront pas trois jours. Au troisième jour, ils lanceront des cocottes en papier à guidage infra-plumes, pour cibler les poulaillers, – pauvres bêtes, mobilisation des végans !”.
Je caricature, mais-à-peine. C’est vrai que les Russes sont si mauvais qu’ils n’ont plus de missiles depuis le 2 mars 2022 (vois plus loin, lecteur : 320 missiles en un jour, les derniers fonds de tiroir !) et que leur armée s’est effondrée à l’été 1917. Dire qu’il existe un crétin grassement stipendié qui a osé écrire :
« Le déchaînement fut général après l’attaque de lundi à grandes vagues de missiles dont la Russie aux abois ne dispose plus. La moraline coula à flot, les grandes déclarations, les remarques originales clamées vers un Dieu d’indifférence à qui l’on reproche, même s’Il n’existe pas, non pas de “prêter“ mais de donner, d’offrir, de dédier, de sacrifier toute son attention à Zalenski et aux terres martyrisées du Zelenskistan.
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10 octobre 2022 (17H10) – Ce matin, à partir d’autour de 08H00, j’ai donc vécu, “virtuellement”, sous les frappes de missiles russes sur divers “objectifs stratégiques”, dont certains civils mais infrastructurels, dans les grandes villes d’Ukraine-Zélenkistan, particulièrement Kiev bien entendu ; frappes sur le réseau électrique, sur le réseau ferroviaire, contre des bâtiments administratifs dont ceux du SBU. Cette offensive était très différente dans la forme communicationnelle de la première du début septembre. Elle était faite au grand matin de l’activité générale, volontairement ou pas quoiqu’on puisse se douter de la réponse, pour être vue et entendue par tous, répercutée par une formidable vague de communication pour la documenter minute après minute, presque seconde après seconde.
Je n’entends faire ici ni un compte-rendu opérationnel, ni une observation tactique, ni une analyse stratégique. Vous savez que ce n’est pas le genre de nos habitudes de travail, où l’on tente de garder une distance vis-à-vis de l’immédiat, pour mieux en apprécier l’importance, écarter l’éphémère d’une part, d’autre part mettre au grand jour les aspects essentiels, – s’il y en a.
Donc, simplement l’avalanche des nouvelles diverses et innombrables, courant le long d’un temps insaisissable, parfois complètement baroque comme celle-ci, du fil ‘Inter Slava Z’, 10H08 :
« Arestovich [un conseiller de Z.] a dit que les Forces Aérospâtiales Russes disposaient désormais [à l'heure qu'il est] de 60 missiles de moins. Je ne plaisante pas, c’est ce qu’il a dit. »
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7 septembre 2022 (17H30) – Exactement, on en vient à croire que Tucker Carlson lui-même, en direct sur FoxNews, avec un tuba électromagnétique et des palmes académiques-hypersoniques, est allé en personne et en combinaison qui rend invisible glisser les trois pétards sous les deux gazoducs, les frères NordStream. Et il y était en mission poutinienne, vous pensez bien.
Il vous raconte tout cela, – vraie confession, la main dans le sac ! – dans un étourdissant segment de quinze minutes où il décrit les diverses attitudes, questions, réponses, dénégations, du monde de la politique audiovisuelle et de communication, confronté à l’évidence absolument éblouissante de la culpabilité de Vladimir Vladimirovitch dans cette entreprise de terrorisme international, dans les eaux sacrées de la communauté atlantico-otanienne.
Qu’on me pardonne, mais en écoutant Carlson, son incroyable abattage, sa façon inarrêtable de ridiculiser ce monde empesé, emprisonné, englué dans cette obligation sacrée du mensonge, – tout autre projet cessant, je me suis dit que le verbatim de la chose valait publication. On retrouve tout cela, la vidéo de Carlson, le verbatim, les diverses interventions qu’il cite, à sa place, sur le site de FoxNews le 5 octobre 2022.
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4 octobre 2022 (17H15) – Audiard aurait pu faire dire à un de ses acteurs favoris la remarque suivante : “Ce qui caractérise notre époque, c’est la vitesse supersonique, et la première à en profiter c’est la connerie”. Mais, de son temps, Audiard parlait d’une vitesse à peine supersonique, et plus généralement encore subsonique. Il parlait de la vitesse, par exemple, des missiles de croisière, qui évoluent à juste en-dessous de Mach 1. Aujourd’hui, nous sommes, – “Célérusses” (“c’est la faute des Russes”), – à l’époque de l’hypersonique, des missiles de croisière hypersoniques, volant à Mach 10-Mach 15. Eh bien, pour la matière dont parlait Audiard, c’est la même évolution, donc une connerie dotée d’une énergie cinétique extraordinairement plus élevée :
« Trois fois plus lourd et presque douze fois plus rapide que le Tomahawk, le Kinzhal possède plus de 3×122 = 432 fois l'énergie cinétique en croisière d'un missile Tomahawk (~17,3 gigajoules, soit l'équivalent de 4 100 kg d'énergie explosive TNT). »
Eh bien, tout est dit : chez madame Truss, la chose est absolument hypersonique. Le journaliste australien Graham Hryce, dont je vais utiliser l’article qu’il fait paraître dans RT.com (‘What else ?’) la décrit ainsi, – et, miraculeusement, en la décrivant il ne fait que nous informer mieux et rapidement (hypersoniquement ?) sur la qualité de nos dirigeants actuels dont elle est simplement l’avancée hypersonique la plus remarquable :
« Il a toujours été évident que Truss est une politicienne de quatrième classe. Elle manque totalement d'intelligence réelle, d'empathie avec les électeurs et de jugement politique. Mais Truss n'est pas pire que le politicien moyen qui, de nos jours, atteint régulièrement de hautes fonctions dans les démocraties occidentales. »
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1er ocrobre 2022 (21H15) – Le discours d’hier du président Poutine installant les quatre régions ukrainiennes russophones comme partie intégrante de la Fédération de Russie a, comme l’on s’en doute, suscité des réactions diverses et, bien entendu, souvent extrêmes sinon extrêmement basses et agressives.
Je mentionne juste les françaises sans m’y attarder pour dire, comme monsieur de la Palisse et sans plus, qu’il y en eut. Elles furent en général, dans le courant qui domine, dit d’un mot exquisément français ‘mainstream’, ou selon un mot forgé dans les ateliers du site, conformes à la “presseSystème” (y compris les réseaux TV, certes, et la censure courante). De celle-ci, de la presseSystème dans sa vastitude conforme et qui forme la majorité de la communication française, je m’en tiendrais à cette citation de la plume gaillarde et très ferme de Régis de Castelnau, valant pour toutes les occurrences russes qui permettent aux petits marquis friqués et salonards de vomir leur antirussisme.
L’extrait vient d’un texte concernant l’attaque et la sabotage des gazoducs. Peu importe le thème, puisque ce qui importe ce sont la méthode, l’état d’esprit et la soumission stupide, et sans répit :
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