Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

  Novembre 2019 (11 articles)

L’expertise germanopratine

  samedi 30 novembre 2019

30 novembre 2019 – Il fut un temps dans la période d'après-guerre où les journalistes français avaient une connaissance solide, et même parfois brillante, des affaires internationales, notamment des relations avec les USA et de la situation US, de l’OTAN, etc. Cela vaut surtout pour le temps de la Guerre froide, essentiellement pour les années1950 et 1960 sans aucun doute.

(Mon explication pour cette période est qu’alors il n’était pas encore envisagée de boucler le savoir de toute chose en matière de relations extérieures et tout ce qui y affère en transférant la patate chaude au concept et aux instances remarquablement informées de “l’Europe”, éventuellement avec l’OTAN en mode de réhabilitation après les éclats gaullistes. Cette attitude aparut dès l’époque qui suivit [courant des années 1970], lorsque l’Europe devint un sujet inévitable dans tout ce qui concernait l’extérieur de soi, et effectivement le chroniqueur perdit toute souveraineté de jugement pour s’en remettre à une entité qui ne peut en avoir [de jugement], puisque privée de souveraineté.)

Aujourd’hui, le niveau d’ignorance, d’inculture, d’aveuglement saupoudrées d’arrogance et de certitude de soi est, chez ces mêmes journalistes français, spécialiste de tout et rudement-grassement payés, stupéfiant au-delà de tout. Cela se situe au sous-sol du Mordor et ça parle autour des talk-shows bavards des grands réseaux d’infos, avec une assurance à ne pas croire, une assurance “qui ose tout” comme disait Audiard.

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Paroles de Pilger

  vendredi 29 novembre 2019

29 novembre 2019 – Commencez par aller lire la fiche Wikipédia de John Pilger (80 ans) et vous saurez à peu près tout ce qu’il faut savoir sur l’extraordinaire et terriblement impudent simulacre, – “Simulacre pour les Nuls”, si vous voulez, – monté contre ce journaliste par le Système, avec une considérable rubrique de Critiques de son travail (509 mots) et une très modeste Biographie (49 mots) et non moins modeste Carrière (151 mots).

(“151 mots” dans Carrière dont 66 consacrés à cet étonnant résumé de la version évidemment faussaire que l’infâme Pilger donne de l’infâme déformation de la vertueuse révolution de Maidan : « En outre, John Pilger possède son propre site web où il communique ses idées et ses craintes. Selon Conspiracy Watch, il est considéré comme controversé, n'hésitant pas à accuser l'administration américaine de financer un coup d'État en Ukraine lors de la crise ukrainienne débutée en 2013 : selon lui, “l'administration Obama a dépensé 5 milliards de dollars pour un coup d'État contre le gouvernement élu” »... Une description à couper le souffle de cette affaire allant de  Nuland à  Friedman pour les détails, – ici, dans ce Wiki-turbo balancé sur Pilger, dénoncés comme autant d’infamies...)

Tout ce qui vient du Système ou approchant à propos de Pilger relève de ce “monde nouveau” qui m’est totalement étranger et représente la fabrication brutale des intoxications de l’esprit à l’aide des outils de la subversion et de l’inversion, dans les fanfares-bouffe de la contre-civilisation. Il me paraît inutile de perdre son temps à répondre point par point à toutes les infamies qui sont dévidées à son propos : leurs propres excès, leur extravagance même font l’affaire, la surpuissance du simulacre assurant très vite son autodestruction. 

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Les Pampers de l’OTAN

  jeudi 28 novembre 2019

28 novembre 2019 – L’un des problèmes non négligeables de notre époque d’intense communication, c’est le degré d’ironie dont devrait faire preuve le fameux  “solitaire cognitif”  (*) que nous sommes tous plus ou moins, d’une façon ou l’autre, dans telle ou telle circonstance qu’il faudrait savoir éviter comme on passe entre les gouttes, pour finalement lire précisément ce qu’un texte peut lui dire et vous dire (et non pas nécessairement “veut lui dire et vous dire”, car là souvent commence la tentation de la manipulation). 

L’écrit est aujourd’hui une aventure étonnante, et la lecture de cet écrit pas moins, aventure où vous êtes laissé à vous-mêmes, absolument solitaire, pour bien vous y retrouver. Prenez les mots pour ce qu’ils peuvent dire, pour leur puissance, leur charge personnelle et naturelle, tout ce qui existe en eux avant même qu’ils soient choisis et écrits. Lisez enfin comme si c’était un logocrate qui les avait écrits, un de ces êtres qui emploient les mots de telle façon que, si même il voulait vous tromper il n’y arriverait pas vraiment parce que dans l’incapacité de déformer vraiment la nature des mots.

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Remarques : individualisme & globalisation

  vendredi 22 novembre 2019

22 novembre 2019 – Je crois qu’il est intéressant sinon nécessaire de revenir sur  ce texte d’avant-hier sur « La passion fusionnelle capitalisme-gauchisme », – dont le titre aurait pu aussi bien être “la fusion passionnelle...”, j’ai hésité à ce propos... Je découvre notamment, mais d’un point de vue tout à fait essentiel, qu’il s’agit de compléter ce que j’ai repris du texte de Rectenwald sur ce qui rapproche décisivement et passionnément l’hypercapitalisme (le néo/ultra-libéralisme) et le gauchisme (le progressisme-sociétal, ou “marxisme culturel”) ; et, du coup, là aussi décisivement, renforcer la deuxième partie du texte où sont décrites la réticence critique sinon l’hostilité des courants marxistes traditionnels devant cette résurgence, cette renaissance d’un “marxisme”, qui apparait alors comme du pseudo-“marxisme” mariné à la sauce postmoderne (ce qu’ils nomment également “marxisme culturel”, indiquant par là sans qu’ils le sachent vraiment, plus un mode opératoire [investissement par la culture] qu’une appréciation de fond, – de la tactique-Gramsci sans la pênsée-Gramsci).

Il y avait ceci pour introduire cette deuxième partie, qui situe les deux thèses en présence :

« Mais il y a un paradoxe à cette évolution assez rapide et qui s’est imposée avec une puissance inimaginable, de l’alliance [la “passion fusionnelle”] entre le gauchisme (gauchisme-sociétal, pour parer cette mouvance des colifichets bling-bling des singularités humaines à caractère sexuel-absolument-libéré [qui lui siéent si parfaitement]) et l’hypercapitalisme néo-libéraliste. Il s’agit de la position de forces marxistes de vieille souche, c’est-à-dire ces vieilles souches soi-disant inspiratrices de nos néo-révolutionnaires alliés au capital, qui restent redevables, à plus ou moins bon escient, et parfois même ridiculement mais qu’importe car seul nous importe le paradoxe, à cette fameuse doctrine. Ces vieilles forces marxistes qui ont gardé du marxisme ce qui leur importait, n’entendent pas une seconde y renoncer, et elles se font implicitement les plus virulents critiques de ces nouvelles forces gauchistes-sociétales, ou “marxistes-cultuelles”...

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T.C.-82 : Panique montant à bord

  samedi 16 novembre 2019

16 novembre 2019 – Commençons par ce qui semblerait le plus “anecdotique” si l’on en croit la narrative-Système du-jour (car il y a toujours, désormais, plusieurs narrative-Système sur le mêtier), c’est-à-dire l’affaire Epstein... Drôle de coïncidence, en effet : après être ressorti du silence éternel le  7 novembre  avec le cas de ABC (Disney) qui a étouffé pendant quatre ans les révélations de sa journaliste Amy Robach sur Epstein, voilà que cette affaire ressort à nouveau, comme on rebondit, par trois voies bien différentes, zombieSystème et antiSystème mêlés...

• Le Palais de Buckingham (la brave et tenace Élisabeth II elle-même) a “autorisé”, c’est-à-dire ordonné au Prince Andrew, duc d’York, de donner une interview sur son implication dans la crise-Epstein. La chose est diffusée ce jour (ce soir) sur la fidèle BBC, et tout le monde en  connaît déjà  le contenu. Même Gala, qui tresse des couronnes à la Reine comme il va de soi, est une source acceptable sur le cas. Entretien d’un intérêt du type “pour les nuls”, en-dessous de nul : Andrew nous dit donc qu’il regrette chaque jour, brave homme, ses relations avec Epstein dont il ignorait la noirceur profonde de son caractère, qu’il se maudit d’avoir si légèrement donné son amitié, qu’il n’a aucun souvenir de photos, sans doute montage malveillant, de lui avec des gamines pubères ou à peine adolescentes sinon déjà bien-faites, que ce n’est certainement pas son genre, etc.

• Indirectement en direct du Congrès des États-Unis, le 13 novembre, le parlementaire républicain de la Chambre Paul Gosar avait tweeté “Epstein didn’t kill himself” (ce qui était déjà une affirmation de Rybach, d’ABC [voir plus haut], une semaine auparavant, en même temps qu’une appréciation universellement répandue quelques jours après la mort d’Epstein, y compris  dans les colonnes du Washington Post). Le tweet a fait le tour du Système et a soulevé une vertueuse colère chez les démocrates de plus en plus danse de St-Guy, réussissant l’exploit d’en faire un  appel au fascisme :

« La [presseSystème] et les politiciens démocrates ont affirmé leur opposition furieuse au message, le qualifiant de “manœuvre de fasciste” pour recruter des [antiSystème] et substantiver une “théorie de la conspiration d'extrême-droite”. “Nous allons avoir besoin de réfléchir à la façon de combattre cette attaque”, a tweeté un démocrate. »

• Enfin, il y a Assad, qui ne cesse désormais de répondre aux demandes d’interview, essentiellement sinon exclusivement russes. Après RT, c’est Sputnik et Rossiya-24 qui ont obtenu une interview commune le 14 novembre. Le président syrien se montre très disert à propos... d’Epstein, et  disant ceci :

« Il y a quelques semaines, le milliardaire américain Jeffrey Epstein a été tué. Et ils ont dit qu’il s’était suicidé en prison. Mais il a été tué parce qu’il connaissait beaucoup de choses secrètes sur des personnalités importantes de certains gouvernements, entre autres britannique et américain, et probablement d’autres pays. »

N’est-ce pas étrange, intrigant et significatif à la fois que le Prince Andrew et le Palais de Buckingham, un parlementaire républicain de la Chambre, enfin le président Assad dit “le boucher de Damas”, nous entretiennent en même temps du cas Epstein ? Mais noter cela, surtout après l’affaire Disney-Epstein du 6-7 novembre, c’est faire du complotisme pour recruter des fascistes, ou bien l’inverse. “Complotisme” encore, bien entendu, lorsque Assad, décidément en verve, développe un propos similaire à celui qu’il donne concernant Epstein, cette fois à propos de la mort, – mystérieuse dit-on, “tombé par la fenêtre” de son appartement, en Turquie, – de James Le Mesurier ; celui-ci, officier du MI6 et fondateur des “Casques blancs”, reconnus comme un outil de qualité pour les falseflag et l’action humanitaire tournée selon le script-Système… Assad, enchaînant là-dessus sur d’autres morts incertaines, Bagdhadi, ben Laden, etc. peut-être…

« Assad a laissé entendre que le décès du délinquant sexuel condamné était analogue à celui du fondateur des Casques blancs, James Le Mesurier, qui aurait sauté par la fenêtre de sa maison en Turquie, plus tôt cette semaine. La police turque considère la mort de Le Mesurier comme un suicide.
» “Ils sont devenus un fardeau une fois qu'ils ont joué leur rôle. Un besoin urgent de les éliminer est apparu après qu'ils aient rempli leur rôle.”
» Assad ne parlait pas seulement d'Epstein et de Le Mesurier, mais aussi d'Oussama ben Laden, chef d'Al-Qaida, – formé à l'origine par la CIA pour combattre l'Union soviétique en Afghanistan, – et Abu Bakr al-Baghdadi, chef de l’État islamique [Daesh], qui a été détenu par les Américains dans les prisons du célèbre camp Bucca et Abu Ghraib en Irak. Tous ces gens “ont été tués principalement parce qu'ils connaissaient des secrets d’une considérable importance”, a affirmé le dirigeant syrien. »

Interrogé sur les appréciations d’Assad concernant la mort de Le Mesurier, la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères Maria Zakharova a simplement remarqué que personne n’était mieux placé que lui, le président syrien ami de la Russie, pour apprécier l’événement, tant la situation de la mort de Le Mesurier est « proche de la situation sur le terrain », en Syrie. Il faut noter encore que la même Zakharova, qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui a une longue expérience des relations avec la presse selon le système de communication tel que le manie le bloc-BAO (elle fut porte-parole de la délégation russe à l’ONU), commentait le 7 novembre, après l’éclat public de l’affaire ABC (Disney)-Epstein, que le milliardaire de la catégorie pédo-milliardaire devait être (lui aussi) au courant de “secrets d’une considérable importance”.

Il semble assez logique d’envisager qu’il y ait eu concertation entre les Russes et Assad pour former une sorte d’offensive de communication profitant de divers événements d’une manière qui n’exclut pas une connaissance de certains programmes ou projets, y compris pour des éliminations type-CIA. Dans tous les cas, voici Assad qui parle à RT.com le 10 novembre comme on a pu l’entendre, pour notamment donner son appréciation sur le comportement erratique sinon entropique des USA dans l’utilisation de leurs forces armées ; puis le voici qui parle à nouveau, toujours pour des réseaux russes, le 14 novembre. Entretemps Le Mesurier s’est “suicidé”, ou bien s’est un peu trop penché à la fenêtre de son appartement comme vous et moi ; et Assad relie aussitôt la mort de Le Mesurier à celle d’Epstein, dont nous avions eu un rappel le 6-7 novembre avec l’affaire ABC-Epstein, et à celles d’autres personnages à l’existences et aux statuts tourmentés, également disparus. 

Il y a donc une succession de morts énigmatiques, avec Epstein, Bagdhadi et Le Mesurier, tandis qu’Assad nous explique que si la mort de Le Mesurier est due à l’action d’un service de renseignement “étranger”, il s’agit évidemment de la CIA puisque tous les soi-disant “services de renseignement étrangers” qui peuvent être impliqués dans cette affaire, comme celui de la Turquie où résidait Le Mesurier notamment, ne sont rien d’autre que des extensions de la CIA. A comptabiliser tout cela, en y ajoutant l’intervention d’Andrew duc d’York sur injonction de Buckingham, et dans une manière proprement ridicule qui sent son improvisation, les réactions hystériques du “parti de la destitution” à “D.C.-la-folle” qui est aussi le parti des Clinton avec leurs “secrets d’une considérable importance” parce qu’un parlementaire républicain a tweeté “Epstein didn’t kill himself”, on a plutôt l’impression qu’une certaine panique est en train de s’emparer du Système dans toutes ses ramifications dont certaines s’affrontent entre elles. On a observe qu’il y a la possibilité de liens entre ces différents événements, comme si l’on faisait le ménage en vitesse ; mais plus que “des liens” d’ailleurs, qui sont évidents et évidemment complotistes, il y a comme une sorte d’état d’esprit collectif commun à tous ces événements, qui fait en sorte qu’on se sent autorisé à parler de cette “certaine panique” comme d’un état de l’esprit qui serait essentiellement un mouvement collectif, répondant à une perception également collective.

On pourrait même, pour couronner le tout ou envelopper le cadeau d’un somptueux emballage, placer l’intervention de Macron avec The Economist à propos de l’OTAN, de la Turquie et de Trump, comme un autre facteur de cette “certaine panique” qui ressortirait alors d’un mouvement de déstabilisation psychologique général, qui commencerait à toucher les divers acteurs du Système dont certains s’affrontent furieusement, dont certains jouent franchement un jeu antiSystème à l’occasion et pour telle ou telle occasion. On trouve trace de de cet état de l’esprit dans l’allure et les mots de Trump et d’Erdogan, les deux retrouvant une espèce de complicité qui ne trompe personne ni eux-mêmes d’ailleurs, pour écarter, – on ne dira même pas “condamner”, – les propos de Macron mettant en cause la Turquie et les USA dans la cause de son “interrogation” générale sur les promenades “mentales” de l’OTAN. Cette allure et ces mots Trump-Erdogan semblaient être de pure circonstance d’une part, d’autre part ils mesuraient l’embarras où se trouvent les uns et les autres devant le jeu inattendu du Français qui semble avoir retenu certaines confidences, sinon certains jugements, de ses rencontres et entretiens récents avec Poutine.

(On manque rarement l’occasion, lorsqu’on parle de ces récentes déclarations de Macron, dans les canaux qui se placent dans l’ambition d’une stratégie européenne de la part de la France, d’ajouter aux propos incendiaires sur l’OTAN ce qu’a dit le président français de la nécessité de meilleures relations avec la Russie. Comme si ceci constituait une éventuelle alternative à cela, – c’est dans tous les cas ce que concluront nécessairement les analystes de la CIA, puisque de toutes les façons ils ont toujours pensé dans ce sens durant un demi-siècle… Ils le concluront en lisant la conclusion de Dominique Trinquand, ancien chef de la représentation militaire française à l’OTAN, dans l’interview qu’il a donnée le 15 novembre à Spoutnik-français : « Je pense aussi qu’à terme, il faut réfléchir à la défense de l’Europe avec des implications stratégiques importantes. Je pense aussi qu’il faut réfléchir, comme ça a été fait il y a 15 ou 20 ans, mais probablement mal, à associer la Russie à la réflexion sur la défense de l’Europe. Ça ne veut pas dire qu’il y aura un commandement intégré, mais qu’il faut développer une vision commune. »)

Ce qui nous frappe, dans ces divers constats, références, extraits de déclarations, etc., c’est l’intégration qui est faite d’événements et de personnages de milieux et de champs d’activités très différents, mais tous à l’intérieur du Système, qui d’habitude semblent n’avoir aucun lien de communication entre eux et qui sont rassemblés pour cette occasion. Lorsqu’Assad parle des morts de Le Mesurier, d’Epstein, de Bagdhadi et de ben Laden, il mêle des milieux aussi différents que la jet set et ses perversités, c’est-à-dire le crime organisé d’une façon ou l’autre, le monde des organisations dites “non-gouvernementales” et bien entendu soutenues en sous-main par tant de gouvernements (“les Casques Blancs” de Le Mesurier), le terrorisme islamiste depuis les origines de la fin des années 1970, les activités diverses qui lui sont liées dont le trafic international de drogue n’est pas la moindre, impliquant là aussi le crime organisé, et ainsi de suite. 

Tout cela est plaqué sur les secousses formidables qui brinqueballen actuellement le Système dans son ontologie même : l’état des relations transatlantiques par rapport à l’“option russe” (“option” de la guerre ou de la coopération), et surtout l’extraordinaire partie qui se joue à Washington entre la crise de la destitution et celle des élections présidentielles USA-2020 (puisqu’il est acquis pour nous que cette campagne présidentielle est d’ores et déjà une crise).

L’avertissement d’Assad

  vendredi 15 novembre 2019

15 novembre 2019 – Assad c’est d’abord “le boucher de Damas”, nul ne peut en disconvenir, ni dans nos salons où trônent nos Philaminte, Bélise et autre Armande, ni sur nos plateaux-réseaux où trône le reste de nos jacassiers-morali(n)ateur. Cela est dit et maintenant, passons outre et à autre chose...

Je veux parler ici d’une interview, – il en donne fort peu et s’en explique au début de l’entretien, – qu’Assad a donné à Afshin Rattansi, de RT.com. (Dit entre parenthèses comme s’en aperçoit le lecteur, l’auditeur constatera que Rattansi, c’est-à-dire RT.com, ne ménage pas le président syrien.) L’interview est intéressante parce que Assad, alias “le boucher de Damas”-Rive Gauche, n’est pas inintéressant. Tenir huit ans comme il l’a fait, dans les conditions où il l’a fait, vous donne une expérience qui permet de parler des choses.

 ... Ainsi en est-il de ces quelques phrases (autour de 29’30”-29’45” sur la vidéo), après qu’Assad ait évoqué les USA “en guerre contre le reste du monde”  : « Les USA n’acceptent pas de partenaire[dans leur lutte pour conserver leur hégémonie]. C’est pourquoi ils se battent aujourd’hui [en Syrie]. Ainsi, vous pouvez considérer que la Syrie est comme une sorte de microcosme de la Troisième Guerre Mondiale... »

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Macron après/avec Trump : l’énigme antiSystème

  mardi 12 novembre 2019

2 novembre 2019 – Pour mon compte, un des signes les plus convaincants que nous vivons dans une époque étrange, sans pareille ni précédent, se trouve dans l’extrême difficulté où nous nous nous trouvons, nous, de porter des jugements cohérents et décisifs sur certains des hommes de pouvoir et leur action de communication. Les deux cas les plus remarquables sont Trump et Macron, car je crois que Macron ressemble de plus en plus à Trump de ce point de vue, et bien sûr cette observation va avec le fait qu’ils sont à la tête de deux puissances très significatives et signifiantes à la fois de la Grande Crise qui détruit notre contre-civilisation.

(Peu importent les “puissances” respectives de ces “puissances”, dans tous les domaines significatifs et mesurable de la “puissance” définie selon le Règne de la Quantité. Je parle absolument dans le domaine de la symbolique, qui est d’une importance considérable dans une époque où la communication tient la première place dans la mesure de la “puissance”, ce qui permet dans certains cas d’échapper à l’emprisonnement du Règne de la Quantité.Il reste alors ceci que les USA et la France sont deux références essentielles, chacune dans leur genre dirais-je, pour donner à apprécier l’importance et la profondeur de la Crise Générale qui frappe d’abord et de plein fouet le bloc-BAO qui est à la fois et directement cause et victime de cette Grande Crise.) 

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Piètre anti-anniversaire

  dimanche 10 novembre 2019

10 novembre 2019 – C’est un caprice un peu enfantin mais bien excusable après tout, qui m’a poussé à publier en retard d’un-deux jours l’un et l’autre texte sur le 9 novembre 1989 (anniversaire), qui reprennent d’ailleurs nombre d’éléments de textes publiés en 2014 (25èmeanniversaire de la chute du Mur) parce que la situation-de-vérité de cet événement n’a pas changé, et non plus leur narrative infâme qu’ils ont instituée fermement en 2014, en pleine crise ukrainienne. Certainement, je l’ai déduit sinon compris, cela comme un symbole pour moi, je ne voulais à aucun prix être mêlé à leur commémoration officielle qui était évidemment du genre festif comme les décrivait Murray, avec rock’n roll et célébration du LGTBQ et des avancées sociétales postmodernes, la liberté enfin conquise pour entrer dans notre bonheur postmoderne, saupoudrées d’une haine antirussiste solide et durable, qui sont le legs direct, selon eux, de la chute du Mur. Le couple Merkel-Soesterberg, la chancelière en chute libre et mangée aux mites, et le Secrétaire Général de l’OTAN aussi sexy qu’un hareng saur très-froid, étaient les héros de la fête, les véritables disc-jockeys de tout ce chambard.

(Mais comment peuvent-ils se supporter eux-mêmes ? Quelle peut-être une conversation Merkel-Soesterberg en marge d’une telle fiesta historique ? Question à $64.) 

Il n’en fallait pas plus pour susciter une nausée qui m’a fait remettre au lendemain le travail prévu le jour même, et fêter cet anti-anniversaire avec décalage de mauvaise humeur. Cet événement d’il y a trente ans a été inverti, subverti, mâchouillé par leur simulacre, d’une façon absolument vertigineuse. La narrative officielle de ce qui a mené à la chute du Mur, puis de ce qui a suivi, est une ivresse folle d’infamies, de mensonges débitées en rondelles, de petites lâchetés intellectuelles et de sourires mécaniques entre eux. 

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Le masque et la plume

  vendredi 08 novembre 2019

8 novembre 2019 – Je reviens, “dans la foulée” comme l’on dit, sur l’interview d’hier de Macron, dans The Economist, tel que présenté sur ce site. Ce qui est remarquable et significatif à la fois, c’est que deux réactions de lecteurs ont, elles, manifesté deux réactions inverses, et cela me donne le sujet d’une réflexion, disons sur “l’esprit de la chose” et sur la manière d’en traiter.

Je signale rapidement ces réactions pour en sortir la perception que j’en ai eue, et ce qu’il y a lieu d’en faire, IMO comme dit le colonel Lang.

(Ce “IMO” [In My Opinion] ne cesse de me ravir chez cet ancien officier de la DIA habitué aux acronymes si courants chez les militaires US , cela en toute estime, puisque je trouve que ce colonel-là dit si souvent des choses sensées qu’on ne trouve guère au Pentagone.)

• La première opine quant à l’importance qu’il faut accorder à cette intervention de Macron, mais une importance dont nous n’avons manifestement pas exploré, nous autres à dedefensa.org, toute la profondeur ; puisque, nous est-il asséné sur le ton assuré d’un cours magistral de la Sorbonne ou de l’ENA, « Mieux vaut aller à l’original, plutôt que d'en rester à ce que tel ou tel média ou organe de presse a pu choisir d'en glaner. »

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Disney et le complotisme-Epstein

  jeudi 07 novembre 2019

Comme chacun sait, le complotisme est chose détestable, mais semble-t-il la plus répandue du monde dans cette si étrange époque. Alors, que faire lorsque le complotiste est la si gentille Système-proof Disney Cie, recommandée pour les enfants, notamment pour les protéger des vilains messieurs aux mœurs intrigantes, et que la personne ainsi protégée par le complot est le fameux “suicidé  à l’insu de notre plein gré”, le sympathique philanthrope spécialisé dans l’aide à la tendre jeunesse, Jeffrey Epstein ? Que faire, oui, que faire ? 

Garnement, réfractaire, rebelle, il ne te reste qu’à prendre ta plume comme l’on agite un sabre... Et c’est ce que j’ai fait, bien que la matière qui en stupéfie certainement certains qui ont du temps à perdre (pertes du temps à se laisser stupéfier par ça), – Epstein dans ses œuvres suivi de sa liquidation en prison, — soit si peu originale, si conforme (si conformiste) à ce qui ne cesse de se dire lorsqu’éclate une affaire de la sorte. Tous les noms qui valent volent de l’un à l’autre contestataire, aussitôt et prestement accusés de “complotisme” d’ainsi penser à mal, et que nous retrouverons bientôt (les noms qui violent) bel et bien alignés dans les placards des Disney-complotistes.

Passons aux faits & actes...

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Métahistoire d’un mot

  lundi 04 novembre 2019

4 novembre 2019 – J’avais choisi pour le titre de  l’article d’hier sur Boeing, presque sans y réfléchir, le mot de “cataracte”. Pour moi, ce mot était absolument identifié à “cascade”, pour indiquer un mouvement puissant de chute d'une intense fluidité et d’un puissant emportement dont Boeing est absolument le prisonnier... Soudain, le texte mis en ligne, et moi-même y revenant l’une ou l’autre fois pour quelques vérifications, soudain l’irrésistible doute me saisit. La mémoire, à mon âge, n’est pas à son aise dans les choses banales et immédiates, et elle peut perdre pied en une seconde, temporairement mais sans avertissement ni appel, avant de se retrouver par inadvertance, dix minutes plus tard, lorsqu’on n’a plus besoin d’elle.

J’ai donc été saisi d’un doute affreux concernant le mot “cataracte” et j’allais aussitôt consulter l’ami-qui-sait-tout, le faux-ami, le traître et le faux-frère, la dernière production du diable américaniste, Google itself. Que dit donc Google de “cataracte” ? Mes doutes les plus affreux sont confirmés. Il n’est question que de cette affection de l’œil, nullement de “cascade” comme je pensais qu’on en trouve sous ce nom dans les fleuves tumultueux, cela constituant l’image que je cherchais initialement pour Boeing (un énorme “long fleuve tranquille du capitalisme” soudain transformé en une ‘cataracte’ évidemment crisique et incontrôlable).

L’inévitable Wikipédia nous assène ainsi, et doctement :

« La cataracte est l’opacification partielle ou totale du cristallin, lentille convergente située à l'intérieur de l'œil. Cette opacification est responsable d'une baisse progressive de la vue, au début accompagnée de gêne à la lumière (photophobie). Cette baisse de la vision peut être rapide (quelques semaines) si elle est causée par un traumatisme. »

(Suite)