Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
Novembre 2023 (10 articles)
30 novembre 2023 (14H00) – Ce titre pourrait figurer dans une anthologie des péripéties que j’ai rencontrées dans ma carrière de journaliste, écrivaillon, commentateur, et surtout de ma préférence développée sur la fin pour le sarcasme à la fois attristé et furieux sur ce que “nous” sommes devenus. La phrase vient d’un tweetX de Trita Parsi, du Quincy Institute, passé le 22 novembre et repris dans le texte de Patrick Lawrence, ancien de l’ ‘International Herald Tribune’, publié dans ‘Consortium News’ (accès en traduction française sur le site lui-même, repris par ‘Réseau Internnational’). Le titre de l’article de Lawrence du 28 novembre vaut pour l’anglais et le français, sans adaptations nécessaires : « Compromissions fatales »...
Et le tweetX de Farsi dit ceci, par traduction assurée par le réseau lui-même, que je me suis permis d’à peine modifier, – notamment le “nous” à la place du “je”, comprenez-vous, comme par une espèce de volonté désespérée de solidarité...
« Cela me [nous] laisse sans voix.
» Les gens de Biden craignaient qu’une pause dans les combats ne permette à davantage de journalistes d’entrer à Gaza et de couvrir le carnage…
» “Et l'administration s'est inquiétée d'une conséquence involontaire de la pause : elle permettrait aux journalistes un accès plus large à Gaza et l'opportunité d'éclairer davantage la dévastation qui y règne et de retourner l'opinion publique vers Israël.” »
(Suite)
29 novembre 2023 (19H00) –Si l’on emploie, – ou si j’emploie, pour ne pas éluder mes responsabilités, – un titre si plein d’allusions aux constructions “simulacriennes” selon l’idéologie “simulacriste”, avec fabrications de mots nouveaux qui ne méritent même pas le qualificatif de ‘néologismes’, c’est parce que l’auteur ici consulté m’y invite et qu’il a la clef de la formule. La suggestion du titre du texte d’Alastair Crooke, l’auteur en question, déjà évident dans divers entretiens (voir celui du juge Politano sur sa chaîne ‘Judging Freedom’) apparaît dans celui du ‘Strategic-Culture.su’ (« The Magician’s Hat, and the Great Simulacrum of Palliative Balm », repris comme « Le chapeau du magicien et le grand simulacre du baume palliatif » dans la traduction française de ‘Réseau International’).
Nous sommes entre ‘Alice in Wonderland’ et Obélix devenu objet magique depuis sa chute dans la marmite où bouillait la potion, loin dans son enfance. Je veux dire, et je crois qu’Alastair veut dire que nous sommes pour un certain temps dans un simulacre, une tromperie de fortune, une narrative buissonnière et de traverse...
Non pas que la vie des otages et l’absence des bombardements pour le temps de la pause ne m’importent pas ; croyez bien que mon attention morale est toujours attentive, comme toutes les attentions ; non, je parle plutôt de la couleur, de la forme, de l’appréciation de la chose, avec le constat que l’épisode renvoie aussitôt, comme cédant à l’irrésistible attraction des masses cosmiques, vers la magie du simulacre. Nous sommes dans le temps des “rêveurs”, dont Zelenski vient d’être fait N°1 de l’année par la feuille électronique ‘Politico’ si influente à Washington.
Écoutez, lisez, méditez et demandez-vous si vous n’êtes pas devant la description d’un tour de magie, d’une mise en scène, d’un “truc” effectivement de magicien, ceux qu’on voyait proliférer à la fin du XIXème siècle, avec leur hauts de forme et leurs somptueuse tenues de scène...
(Suite)
21 novembre 2023 (17H25) – Interviewé par Jan Psaki, sur MSNBC, le député démocrate Dan Goldman a eu des mots malheureux sur Trump, – en fait, un seul mot, mais qui a provoqué un bruit de tonnerre. Aussitôt repris sur Tweeter-X, la chose s’est répercutée en cascade comme c’est la coutume pour une circonstance de cette sorte, exactement taillée pour en faire une explosion nucléaire sans achèvement, parcourant la labyrinthe sans fin du système de la communication comme l’on plonge dans un trou noir.
Ainsi allait la conversation, évidemment conduite dans un sens extrêmement défavorable à Trump puisque venue de MSNBC, le réseau le plus militant antiTrump aux USA. La conversation en prélude au mot désormais fameux est ainsi décrite (sur ‘Red State’ parmi beaucoup d’autres) :
« Nos amis du site ‘Twitchy’, ont repris le commentaire. Goldman était sur MSNBC avec Jen Psaki. Ils parlaient d'une interview de l'ancien président Donald Trump avec Jonathan Karl, de la chaîne ABC. Dans cette interview, Trump a déclaré à Karl qu'il avait voulu se rendre au Capitole pendant l'émeute du 6 janvier pour essayer d'arrêter ce qui se passait. Trump a déclaré que les services secrets l'en avaient dissuadé. L’incrustation de MSNBC en bas de l'écran interprétait cela de cette façon “New audio : Trump dit qu'il voulait se joindre à la foule [de l’“émeute”] du 6 janvier”, ce qui ne correspond pas à ce que Trump disait. »
(Suite)
– Qu’est-ce qu’on fait avec ça ?
– Pas de réponse, répondit laconiquement le bienpensant de l’Occident-massif ayant effrontément traité d’antisémite le Sphinx qui lui avait posé une question énigmatique sur les bombardements israéliens de Gaza.
– Bradley Blankenship est le Sphinx pour ce jour, précisa le Monsieur Loyal du jour, qui s’entête à vouloir faire circuler des questions insolubles.
17 novembre 2023 (06H40) – Ce que je vous dis là n’a rien, ni de très original, ni de très révolutionnaire. Il faut bien trouver, de temps en temps, une présentation inhabituelle des nombreux textes empilés en cacades, qui s’acharnent à développer les mêmes arguments, à partir de mêmes constats, structurés par les mêmes évidences, sur les mêmes catastrophes qui continuent à dévider leur sinistre cortège à propos desquels il n’est nullement nécessaire de développer une nouvelle argumentation pour tenter de convaincre... Qui ? Quoi ? Comment ? De quoi ?
Vous faut-il lire Platon, Saint-Augustin, Dante, Les Pieds-Nickelés, pour en arriver au constat du nihilisme de la chose horrible dans ce fait de l’ »action humaine ? Vous n’imaginez pas quel poids ce sera pour la conscience de continuer à regarder se faire cette chose, qui avec indifférence, qui avec l’affirmation que c’est pour la défense de notre civilisation... Vous n’imaginez pas le poids de la contemplation des massacres que la modernité permet de perpétuer avec son système du technologisme et son système de la communication...
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13 novembre 2023 (19H10) – L’époque est réellement fascinante à cause de la proximité jusqu’à l’intimité fusionnelle, – si l’on se réfère par exemple à l’expression “tragédie-bouffe”, – entre la tragédie et le bouffe, entre le sérieux-comme-un-pape et la rigolade-compulsive-incontrôlable. C’est le cas ici, comme certains de nos lecteurs en jugeront nous l’espérons, au point où nous hésitâmes longuement à placer cette nouvelle dans la rubrique très d’apparence sérieuse des ‘Bloc-Notes’, et celle, un peu plus détendue, du ‘Journal dde-crisis’ de PhG.
Finalement, – jouons aux gens sérieux, dans la mesure où cette chose extrêmement bouffe, avec deux personnages bouffes, – pensez, Zelinski et Trump ! – finissant bien souvent par se trouver mêlés, sinon maîtres d’affaires extrêmement sérieuses et tragiques, comme des amphytrions, des crieurs publics, des Messieurs Loyal... Donc, je prends sérieusement cette nouvelle qui prétend l’être si peu et la traiterai à sa façon dans la moins sérieuse des rubriques !
La nouvelle vient du tragiquement bouffe RT.com, relayant quelque aventureuse feuille ukrainienne.
« Le président ukrainien Vladimir Zelenski souhaite s'entretenir directement avec l'ancien président américain Donald Trump, au cas où le favori républicain reprendrait la Maison Blanche en 2024, a rapporté dimanche le média Strana, citant une source interne à Kiev.
» Un proche du bureau de Zelenski a estimé que Trump, en tant que candidat de facto du Parti républicain à l'élection présidentielle de 2024, contrôle effectivement le flux de l'aide étrangère à l'Ukraine, puisque les républicains détiennent la majorité à la Chambre des représentants, qui est responsable du blocage de l'aide étrangère à l'Ukraine. Les efforts de la Maison Blanche pour continuer à financer le conflit ukrainien.
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11 novembre 2023 (13H20) – Depuis trois jours et après lecture de ce texte de Douguine, j’avais l’idée de le republier, – ce qui est fait, me dira-t-on, mais j’ajouterais que c’est avec une curieuse concordance avec un évènement directement lié à la crise de Gaza.
Je donne rapidement les éléments assez simple de cet événement, qui est simplement une déclaration simple du président turc Erdogan. Je pense qu’elle frôle la très-grande question du sionisme, des rapports du sionisme avec le judaïsme, – dont il est, selon Douguine « à la fois la continuation et la réfutation ». Plus loin, Douguine conclut, après avoir exposé l’histoire des origines du sionisme par rapport à la stricte obédience de la tradition juive, ceci qui est comme un miroir juif du grand combat entre la Tradition primordiale et la modernité :
« ...Ainsi, un environnement intellectuel fut créé [au XVIIème siècle] pour le sionisme. Le sionisme est le satanisme juif, le satanisme à l’intérieur du judaïsme, chamboulant toutes ses fondations. Si dans le judaïsme on doit attendre la venue du Messie, alors dans le sionisme un Juif est déjà Dieu. Cela est suivi par des violations des commandements talmudiques. »
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7 novembre 2023 (16H30) – On sait le crédit que nous accordons à cet exceptionnel commentateur qu’est Alastair Crooke. Cette fois encore, nous nous appuyons sur ses conceptions pour mieux embrasser et dessiner, non seulement “le fond du problème” mais bien ce que nous désignerions comme l’“ampleur cosmique et eschatologique du problème du tourbillon crisique” en cours. Pour nous, et pour moi-même je le dis avec la plus grande force, il ne s’agit de rien de moins que le mécanisme opérationnel choisi par les évènements (ou ‘L’Événement’ si l’on veut) pour installer le cœur grondant de la GrandeCrise à sa place, au centre et au cœur de Tout.
Dans ce phénomène de rupture de civilisation (et non du “choc des civilisations”, expression favorite de la “vieille pensée”, – voir Crooke, plus loin), la crise Hamas-Israël joue un rôle énorme, mais nullement différent en importance de son essence même à ce qui a précédé, en Ukraine notamment, qui a désormais perdu toute substance de constituant fondamental du séisme en courts après y avoir tenu le rôle central, – comme le COVID avant elle, comme le cirque-Trump avant tout cela, pour remonter à 2015-2016 qui marque le début du tremblement de terre final auquel nous sommes confrontés.
Revenons à Alastair Crooke et à son dernier texte, « Le Grand Schisme – Sera-t-il discrètement ignoré ? ». La question est là pour être ridiculisée (le “discrètement” !), tant la réponse négative est évidente et comme une détente de l’esprit ! – Car qui sommes-nous pour prétendre ignorer des évènements qui nous dominent, nous écrasent, nous ridiculisent, nous réduisent à nos misérables prétentions d’affirmer que notre hubris sera suffisant pour maîtriser le destin du monde, et ainsi ignorer le Grand Schisme ?
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6 novembre 2023 (12H30) – “Avancé”, “avancé”, c’est bien vite dit ! “Reculé” dirais-je plutôt, si j’avais l’ironie bête et méchante (slogan des années 1960), comme n’ont plus les Français d’aujourd’hui en troupeau de moutons atlantistes bêlants, vertueusement vertueux, pleins de compassions et de beaux sentiments, – voyez le genre ?... Mais passons d’abord au plat du jour avant de déverser notre bile en tumultueux torrents d’indignation pour les folies américanistes-occidentalistes, soumises et consentantes, toutes fiérotes de cette génuflexion et autre enculage de mouches de type-collabos, de mes com-patriotes européens, et super-com nonpatriotes des restes puants de la France macaroniste.
Ma colère à cet égard n’a d’égale que mon immense et profonde tristesse, alors vous voudrez j’en suis sûr pardonner mes écarts de langage. « Mon pays m’a fait mal », disait avant de passer au poteau d’exécution le collaborationniste courageux et romantique autant que pédéraste (mot désormais maudit, régulièrement employé par Montherlant, qui en était) ; moi, mon pays est devenue ma nausée complète depuis ses enthousiasmes pour le simulacre zelinskiste offert par le demente senile de la Maison-Blanche.
Mais passons, PhG, la colère-tristesse t’égare... Passons au plat du jour, qui est tout ce qu’on veut sauf un plat de résistance.
Il s’agit d’une nouvelle pêchée dans un site de ‘spotter’, comme on les nommait, ces acharnés de la connaissance d’apparence de grands phénomènes technologiques du temps, dont surtout l’aéronautique, et plus encore l’aéronautique US. Je connais bien car j’en fus, dans mes jeunes années, lorsque je ne jurais que par le Pentagone et les exploits de l’USAF... Vous voulez tout savoir sur le P-51 ‘Mustang’, – « La Cadillac de l’air ! », s’exclame le héros juvénile de ‘L’empire du soleil’ de Spielberg, – ou sur les lunettes Ray-Ban des pilotes de haute altitude type-Buck Danny, dans les années 1941-1945 ? Adressez-vous à moi.
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2 décembre 2023 (20H15) – Je me saisis avec le respect et l’estime qui lui sont dues de ce texte si court et si plein de sources d’inspiration. Il rencontre si profondément, je veux dire si intuitivement exactement de la même façon que je procède, certaines idées essentielles que j’ai suivies, sur le site bien sûr et également dans ‘La Grâce de l’Histoire’ (le Tome II, essentiellement).
Il concerne le temps passé mais également le présent, et comme si ce présent n’existait pas en tant que tel, – chose qui passe sur l’instant qu’on le dit, si bien qu’elle ne semble jamais avoir existé. Chose, – le temps passé et le présent, – qui ne peut et ne peuvent exister que sous la forme de l’“éternel présent”, – ennemi juré, ennemi à mort du ‘Great Now’.
Je vais procéder d’une façon un peu différente, hors de mes habitudes, aussi bien dans ‘Ouverture Libre’ que dans les pages de ce ‘Journal dde-crisis’, – en plaçant le texte qui me sert à la fois d’argument et de sujet directement après cette introduction. Il est assez court pour s’insérer, c’est le cas de le dire, dans cette formule.
Le texte est donc de Constantin von Hoffmeister, un nom déjà cité et rencontré sur notre site – notamment avec la présentation d’un de ses articles le 17 novembre 2023, – et il est du 7 novembre 2023 sur le site de l’auteur ‘eurosiberia.net’. Son titre est « Défense du Moyen-Âge » bien que l’anglais indique le pluriel « In Defense of the Middle Ages » sans que je distingue la cause de cet emploi, – restant à voir par ailleurs ce que dit le titre en langue originale. Enfin, je crois que c’est secondaire, et voici donc le texte :
(Suite)
2 novembre 2023 (18H55) – La vague de protestation et de contestation-consternation qui salue le traitement appliqué par l’armée israélienne, spécifiquement l’armée de l’air, apparaît de plus en plus comme concernant quelque chose non seulement de délibéré, mais d’un très, très-ancien, enseignement classique retiré de l’école de la doctrine d’anéantissement développée par les USA. Il s’agit d’une spécialité USAF-LeMay, bien défini par Daniel Ellsberg du temps de l’après-guerre où il côtoyait les asiles du SAC où l’on planifiait la guerre nucléaire...
Ces enseignements furent mis en action par le pape de l’anéantissement, j’ai déjà nommé le général LeMay, particulièrement en 1944-45 au Japon mais après également par prolongation de service. C’est le même LeMay qui servait déjà de modèle à une Tsahalcomplètement américanisée en 2006, avec le succès catastrophique et abracadabrantesque qu’on sait, qui fit dire aux esthètes de la tuerie de masse que l’on n’était pas allé assez fort, et assez loin, et assez vite, et assez profondément, et assez massivement... Il fallait du LeMay aux stéroïdes :
« Dans son ‘House of War’, James Carroll cite LeMay, déclarant (d’après Sherry, ‘The Rise of American Air Power’) à propos des campagnes de bombardement stratégique — au Japon dans ce cas mais il est évident que chaque cible fait l’affaire :
» ‘Nous avions l'intention de rechercher et de détruire l'ennemi où qu'il ou qu'elle se trouve, dans le plus grand nombre possible, dans le temps le plus court possible. Pour nous, il n'y avait pas de civils au Japon, mais que des ennemis qu'il fallait détruire jusqu'au dernier’...»
(Suite)