Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
Décembre 2020 (16 articles)
27 décembre 2020 – Peut-être cela apparaît-il dans le texte de notre site bien-aimé, dans tous les cas je suis frappé par l’effet sur moi-même des observations conjuguées et additionnés de Tom Luongo et Brandon Smith (Luongo-Smith). J’ignore (encore ?) pourquoi, mais elles me paraissent comme soulignées, éclairées d’une lumière exceptionnelle, et qui nous baigne de clarté moins par sa puissance que par l’harmonie qu’elle met en évidence. Leurs observations, c’est-à-dire le ton et la mesure qu’on y distingue, autant que la force de l’évidence, presque comme une sorte de sagesse, seraient peut-être assez fortes pour nous dégager de la prégnance fascinatoire, comme l’on est fasciné par une sorte de bêtise infernale, du binôme-bouffe Trump-Biden.
Disons d’abord qu’il y a dans l’ontologie de la crise une extraordinaire pertinacité, – mot nouveau pour moi, qui me surprend et me séduit, du latin pertinax pour persévérant. Le paradoxe, car nous y sommes déjà, est que cette crise, matrice et cœur hurlant de la Grande Crise, est due d’abord à cet homme si détestable. Le narcissisme et le furieux entêtement de Trump, refusant par vaniteuse bravade et de toutes les façons possibles, les us & coutumes du Système, et notamment le Dieu-Fraude du Système devant lequel chacun se doit de faire révérence et se prosterner, et notamment encore la façon qu’il a d’asticoter les sénateurs républicains, d’une couardise à ne pas croire, qui refusent de se battre vraiment pour le soutenir...
(Suite)
24 Décembre 2020 – Depuis quelques temps, disons quelques semaines, je médite de faire une mise au point sur ma perception de Trump, plus par rapport à la perspective longue que dans le cadre du désordre post-3-novembre, qui est une sorte de désordre spécifique, qui n’est possible que dans cette période. Auparavant il y eut une autre sorte de désordre ; demain, ce sera une autre encore ; mais toujours le désordre...
La préoccupation qui m’est venue est que l’on pourrait croire, à considérer la façon dont l’on suit sur ce site l’année de l’élection et la post-élection (RapSit-USA2020), que l’on serait partisan de Trump. Cette impression, si c’est le cas, s’il y a cette impression, vient essentiellement de l’antipathie profonde que l’on éprouve et que je partage pour la pourriture-Biden et sa corruption, pour les fraudeurs-démocrates et leur corruption. D’autre part, la façon dont la presseSystème traite Trump, le rejetant ‘à l’insu de soin plein gré’ dans l’antiSystème, effectivement tendrait à me conduire de son côté.
En attendant de revenir sur ce propos, et parce qu’il est plus logique de citer d’abord ce qui suit, il y a des positions indépendantes radicales concernant Trump qui m’invitent encore plus à expliciter ma position. Ainsi du commentaire de l’excellente Caitline Johnstone qu’on a souvent citée, cette fois avec son texte au titre parlant, sur RT.com : « EVERYONE was wrong about Trump. »
(Suite)
23 décembre 2020 – Sans doute a-t-on atteint ces dernières semaines depuis le 3 novembre, un sommet du simulacre (un de plus dans la séquence qui est faite de sommets successifs), pendant que d’autres simulacres hurlent comme des fauves déchaînés, comme autant de paroxysmes de crise autour de telle crise qui nous occupe dans ce texte. Aux USA et bien entendu dans les entités suivistes avec une servilité empressée et si bien fardée des autres pays du bloc-BAO, – avec une attention particulière de mon fait pour la France, – le monde de la communication a suivi avec une extraordinaire impudence une ligne d’affirmation de ce simulacre d’une extraordinaire puissance. Cela est dit selon une observation indépendante, dont je prétends être absolument partie prenante, mais cela doit être considérée comme la vérité-de-situation : un simulacre si parfaitement agencé et bouclé qu’on peut parler de ‘monde parallèle’.
J’affirme et précise ma conviction (justement) que les acteurs de ce ‘monde parallèle’ sont animé de la plus sincère conviction, ce qui d’ailleurs justifie parfaitement que l’on puisse parler de ‘monde parallèle’ où, par définition selon ma perception, existe une sorte de ce qu’on pourrait désigner comme une ‘vérité-de-simulacre’ (simulacre de la ‘vérité-de-situation’) ; cette chose, se baladant dans leur affectivisme, donnerait aux yeux de ces acteurs de ce ‘monde parallèle’ une complète légitimation à ce même ‘monde parallèle’. (On tourne en rond mais c’est ce qu’ils aiment, à la folie, c’est-à-dire comme des déments.)
J’emploie ce que j’estime être un pléonasme dans l’expression de “sincère conviction” (une conviction, qu’elle soit juste ou fausse, est par définition là aussi un acte de sincérité) pour bien marquer l’absence de malice expressément vécue, ‘doublement’ vécue comme telle, comme dans tout pléonasme qui se respecte, dans l’attitude de ces gens. Tout ce bazar nous indique qu’il faut plutôt chercher du côté de la perception et d’une psychologie malade.
L’intérêt de l’article « Le Quatrième pouvoir aux USA (la presse libre) est-il en voie de forclusion ? » est de nous donner une vision d’ensemble du fonctionnement de la presseSystème pendant la période considérée (essentiellement depuis le 3 novembre, mais dans la perspective des années-Trump), avec toutes les références et sources nécessaires, dans tous ses aspects. Ainsi peut-on mieux comprendre que l’on puisse parler d’un ‘monde’, comme quelque chose de clos, de verrouillé, d’irréfragable.
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22 décembre 2020 – Il y a quelques temps, musardant sur une chaîne-TV d’histoire, je tombai sur un documentaire sur le printemps de Prague. (1968 en Tchécoslovaquie, avec coup d’arrêt le 21 août, pour les Générations W, X, Y et Z qui n’ont pas suivi, accaparés par leurs leçons de chose du programme wokeniste d’érasement des statues.) Voilà le décor planté, pour ceux qui n’ont plus de contact ni d’intérêt pour les choses du passé.
Dans le cours du film, le documentaire montre une réunion fiévreuse et enthousiaste (en avril 68, je crois), dite de “la parole libérée”, tant acclamée à l’Ouest où l’on tenait alors, où l’on tient toujours la liberté en sautoir pour les smokings des salons ; divers officiels du Parti, eux-mêmes libérés et chantant le printemps, intervenaient au côté de dissidents. Je me rappelle de l’intervention de l’une d’entre ces officiels, dans le brouhaha général, puis le silence se faisant... Je retranscris ce qu’elle a dit, loin du verbatim, mais avec parfaitement restitué l’esprit de la chose, tant j’ai ressenti ce sentiment et cette idée avec force, que j’ai déjà rencontrés à plusieurs reprises.
“J’étais une dignitaires du Parti. Je suis tombée à l’une ou l’autres des purges des années cinquante ; soupçonnée ou dénoncée, peu importe, ou bien pour satisfaire aux quotas ; d’ailleurs, moi-même épuisée par la souffrance du devoir de conformisme, de l’automatisme des paroles d’une incroyable médiocrité, veulerie, soumission aux imbéciles... Expédiée dans un camp, avec d’autres camarades, pendant qu’à telle ou telle occasion le Parti reprenait les choses en main, contre les révisionnistes ‘contre-révolutionnaires’ ou autres, etc.
”Eh bien, je vous le dis, dans ce camp où par bonheur il n’y avait pas de consigne pressante de liquidation, où je pouvais côtoyer d’autres purgés, je me suis senti bien plus libre que je ne me ressentais lorsque j’étais ‘en liberté’, dans mon bureau et dans les Congrès du Parti... Bien plus libre, vous comprenez le paradoxe terrifiant ! Moi, emprisonnée dans un de leurs camps, me sentais bien plus libre que dans les méandres de soumission des bureaux du Parti !”
(Suite)
21 décembre 2020 – Je crois et dirais bien que 2020, qui se mélange si bien avec 2002, est l’arrivée à maturité de l’opérationnalisation de la Post-Vérité (disons PV, pour faire court), – la Post-Vérité-PV, ou écrit ‘postvérité’ selon l’usage auquel je me tiendrai. Je tiens par contre avec fermeté à cette expression, ainsi amendée, d’ “opérationnalisation de la postvérité”, et non PV tout court car c’est bien de cela qu’il s’agit. Nous sommes, c’est ma thèse, en mode-PV complet et achevé dans les opérations du monde et la psychologie collective, bel et bien dans les événements du monde, sans la moindre interstice de vérité pour ne pas prendre froid.
(Laissons par conséquent de côté, puisque ce n’est pas le sujet, l’aspect théorique de la chose, les thèses, hypothèses, affirmations & dénégations, sur la question de la vérité/Vérité et de toutes les variations faussaires, simulacres, etc., sur lesquels les esprits travaillent depuis l’Antiquité, et même avant je vous l’assure. Voyez l’article du Wiki sur le sujet, –en fait, sur « L’Ère post-vérité », – il est absolument kilométrique, un des plus longs sur les concepts qu’il m’ait été donné de feuilleter et de ne pas lire sinon en diagonale modeste [trop long].)
La raison de ce constat en forme d’hypothèses est qu’en 2020, on se trouve avec deux événements, qui sont ces deux crises colossales faisant partie intégrante et quasi-exclusive de la GCES au point qu’elles parviennent à elles seules à définir et déterminer dans l’illimité la Grande Crise ; il s’agit de la crise-Covid et de la crise du système de l’américanisme, ces deux crises dont il est impossible à mon sens et selon ma perception de les apprécier selon une approche à prétention véridique. Nul ne peut dire le vrai de ces deux événements et dans ces deux événements, où chaque élément se trouve comme un mur infranchissable devant vous, que ce soit le nombre de morts-Covid et la valse des vaccins, que ce soit le score électoral de Old-Joe Biden et la validité des machines à compter/à frauder de la marque Dominion.
(Suite)
19 décembre 2020 – Je crois de plus en plus fortement que ce que nous nommons, ici sur ce site, le ‘wokenisme’, est un phénomène extraordinaire qui s’inscrit absolument dans le cadre de ce que nous nommons, ici sur ce site (suite), la Grande Crise de l’Effondrement du Système (GCES). Je veux dire par là qu’il s’agit d’un phénomène sans précédent, qui n’est possible que dans notre époque, dont les facteurs essentiels, à côté de diverses manipulations, organisations souterraines, sollicitations, fournitures de fond, de matériels estampillé ‘Soronavirus’, etc., sont d’essence psychologique et communicationnelle. De même, à cause de cette exceptionnalité et de cette complète nouveauté, les effets sont complètement impossibles, ni à prévoir (bien entendu), ni même à envisager avec sûreté selon des hypothèses maîtrisées.
On a déjà parlé beaucoup du wokenisme sur dedefensa.org, notamment le 11 décembre 2020 en grands détails (un article important, complétant ce premier texte cité où cette suite est annoncée, poussera beaucoup plus loin l’analyse de ce phénomène). Je suis un peu peiné de voir le peu d’intérêt que soulève cette question chez les lecteurs, comparé à leur empressement pour des textes traitant des événements courants plus immédiats, plus spectaculaires, pourtant beaucoup moins importants et qui sont en général tout ou partie des conséquences du wokenisme.
On cite ici, en tout bien tout honneur et comme illustration du phénomène plus que de mon propos, un extrait de l’interview que Bret Weinstein, citoyen américain et professeur de biologie ( théoricien de l’évolution), a donné à Laure Mandeville, pour FigaroVox. Weinstein a dû démissionner en 2017 de l’université d’Evergreen, près de Seattle dans l’Etat de Washington (un des États super-contestataire du wokenisme, sur la côte Ouest), – pour d’être opposé à une journée “interdite aux Blancs” (de peau, s’entend bien, et même se hurle fort clairement, comme un Juge-président de la Cour Suprême refusant d’entendre une affaire [du Texas] de peur des manifs wokenistes contre SCOTUS !). Weinstein parle pour la première fois à un média français, nous est-il précisé, et il parle du mouvement ‘woke’, épure du wokenisme.
15 décembre 2020 – Hier, avisant par pur hasard (qui sait ?) et frôlement de bibliothèque un bouquin qui traînait... Je feuilletais Les Rostand, qui rapporte l’histoire des diverses et brillantes individualités de cette famille, notamment et bien sûr le premier chapitre sur le premier d’entre les Rostand, avec le formidable événement théâtral et littéraire qu’il créa avec Cyrano de Bergerac.
On ne peut lire un texte sur cette pièce considérable à tous égards sans s’arrêter au mot qui la caractérise absolument en englobant, en ciselant le personnage de Cyrano : le panache. Edmond Rostand en donne cette définition :
« Le panache n'est pas la grandeur mais quelque chose qui s’ajoute à la grandeur, et qui bouge au-dessus d’elle. C’est quelque chose de voltigeant, d’excessif — et d’un peu frisé […], le panache c'est l’esprit de bravoure. […] Plaisanter en face du danger c’est la suprême politesse, un délicat refus de se prendre au tragique ; le panache est alors la pudeur de l'héroïsme, comme un sourire par lequel on s’excuse d’être sublime... »
Je trouve beaucoup de choses dans ce mot, et la définition de Rostand y aide considérablement. J’y trouve surtout quelque chose, non pas d’aérien mais d’au-dessus de l’humain (« quelque chose qui s’ajoute à la grandeur, et qui bouge au-dessus d’elle ») ; une sorte de vertu d’au-dessus de l’humain mais affirmée avec bienveillance et empathie, une grâce harmonieuse et apaisée, qui détonnerait presque en l’harmonisant de l’espèce de tohu-bohu sublime qui caractérise les manifestations humaines du panache, qui lui donne la gratuité permettant d’échapper aux contraintes du sort et des affaires. (Par exemple, Obama, comme vu hier, a de la grande classe, il n’a pas de panache. Il ne fait rien qui ne soit commandé principalement par la cause qui l’anime et l’effet, la somme, l’avantage qu’il en espère.)
Bref et ainsi défini, je trouve au panache quelque chose de métaphysique.
(Suite)
14 décembre 2020 – Disposant sur Netflix récemment d’un documentaire d’une équipe de journalistes de HBO et réalisé par Greg Barker en 2017, je crois bien avoir disposé d’une sérieuse partie de la réponse à la question de la provenance directe de la haine qui dévore l’Amérique. Cette haine se mesure chaque jour, comme lorsque ‘Time’ , commentant son.a ‘Person of The Year’ en la.e unique et glorieux.se ‘personne’ de Biden-Harris, dit BH, désigne Trump sous le surnom de ‘Le Minotaure’. L’on gémit dans ce texte à propos de la calamité que cette Bête monstrueuse a semée, et à la pensée vertueuse et courageuse de la tâche qui attend BH, cette tâche si lourde, si épuisante, malgré la superbe et loyale victoire :
« Defeating the Minotaur was one thing; finding the way out of the labyrinth is another. »
... Ce qui nous ramène en 2016 car en 2016, avant la date fatale, c’était encore la ‘belle-époque’, avant la labyrinthe immonde où nous a conduit ‘Le Minotaure’ ; et cela me ramène à ce documentaire de 2017 dont le titre est ‘The Final Year’, qui est effectivement 2016, précisément de janvier 2016 à janvier 2017 ; et c’est le crépuscule injuste d’une superbe chevauchée qui avait entamé la tâche magnifique de “changer le monde” (“To change the world”, rien de moins, car, vous savez, entre nous mais c’est si vrai “Yes, We Can”), – ou, dans tous les cas, de commencer, c’est promis, c’est assuré.
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13 décembre 2020 – Lisez ce long texte qui suit celui-ci, écrit par Michel Onfray, directement à sa sortie des enfers, comme si cette pièce d’écriture était sa franchise pour retrouver le monde. Le philosophe français a traversé la Covid19 qu’il est allé choper au milieu des combats entre Arméniens et Azéris au Karabakh ; le virus, qui l’avait déjà investi, s’est déclaré à lui le 16 novembre. La marche aux enfers pour Onfray commença alors, avec comme compagnons d’interminables et si diverses souffrances, sans cesse, et puis quelques images comme des gestes de survie, sorties de Dante, de Bosch, de Rimbaud. Il n’en est sorti que le 6 décembre, à 04H16 précisément.
Vous lisez en-dessous le récit de ce calvaire, superbement écrit, comme une pièce presque d’anatomie d’une pathologie venue des enfers et incompréhensible pour l’esprit, également parcouru de traits et de fulgurances qu’on croirait ésotériques, initiatiques, voire d’une étrange spiritualité insaisissable. Le virus y figure, à la fois monstrueux, écrasant et presque ricanant, comme une sorte de maître du Temps et des Esprits, une créature, une bête ou La-Bête terrifiante qui impose sa loi comme on ouvre un parcours qu’on trouverait finalement (puisqu’on en revint), effectivement initiatique ; cette descente aux enfers avec retour si incertain est pavée d’incroyables souffrances comme autant de charbons ardents, et puis, au bout du chemin, libérant sa proie en sortant d’elle-même dans une ultime fulgurance de douleur qu’Onfray prit pour la phase ultime d’une attaque cardiaque ; cette douleur qu’il connaît bien, qui est celle de la fin, et puis non a dit La-Bête, et lui le philosophe reconnaissant presque placidement son erreur, – comme on l’entend dans ses divers commentaires, cette placidité et cette maîtrise de soi, – « Ce n’était donc pas un infarctus, je n’étais pas mort, je demeurais vivant ».
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12 décembre 2020 – Nouveau cri de guerre, qui l’eût cru, après Brexit et d’autres Exit de supputation : maintenant, c’est Texit ! (Pour ‘Texas Exit’)... Spectre de la sécession, qui court désormais comme l’incendie des pins de Provence brûlés par le soleil, par temps de mistral, avec ce mot en étendard :
« Le terme TEXIT est devenu viral sur les médias sociaux car de nombreux législateurs républicains font circuler l’idée de la sécession si le gouvernement fédéral continue à contrecarrer la valeur des votes du Texas de vote en permettant à d’autres États de manipuler leurs lois électorales sans aucune conséquence pour eux ».
Poussé par les ‘effets et résonnances de tendance’, dirais-je pour rendre compte d’un phénomène de communication, suivant la décision de la Cour Suprême (SCOTUS) de repousser en l’ignorant (sans l’examiner) la plainte du Texas contre le Michigan (notamment) pour violation de la Constitution des États-Unis, je fais une intervention de la sorte du fameux (en d’autres temps) “Nous interrompons nos émissions pour une nouvelle importante... ” ; et cette nouvelle importante, c’est l’importance de communication justement, que ce mot qui claque comme un drapeau, – Texit !, – est appelée à prendre. Superbe véhicule de communication.
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11 décembre 2020 – Je suis resté sans voix devant le déferlement de nouvelles, de commentaires, d’exclamations, entre “événement historique” et “geste fort” qui a accompagné le terrible événement du stade machin où se jouait, il y a sans doute trois jours ou plus (qui sait ? Moi pas), le match Basaksehir-PSG. Match interrompu pour une terrible injure ‘lost in translation’, rejoué le lendemain avec une audacieuse initiative d’avant-match qui nous a coupé le souffle par son audace et son courage, et m’a laissé sans plume, – sur le moment.
« Genou à terre et poing levé : l'image forte du PSG et de Basaksehir contre le racisme », a titré avec force et élégance LeFigaro Sport24heures, le lendemain du jour d’avant. Passons outre, je ne fais pas le poids dans cette sorte de concert.
Le lendemain après-midi suivant l’horrible chose initiale, les chaînes continues bourdonnaient de bavardage en continu sur l’“événement historique”. Je m’arrête à ce que je crois être une rubrique Débat, de ma chaîne-standard LCI, thermomètre de l’esprit du temps, où deux journalistes débattent justement, sousl’inspiration d’une ou d’un coach sympa, en l’occurrence Arlette Chabot. Je vous assure sous serment que je ne me suis pas attardé mais j’ai eu le temps de laisser traîner une oreille, alors que Nicolas Domenach, l’un des deux débateurs, parlait après que son interlocuteur soit intervenu et que, tous les deux nécessairement d’accord, on ne savait plus vraiment quoi dire d’autant qu’on n’avait pas dit grand’chose et qu’il fallait bien dire quelque chose.
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6 décembre 2020 – Une fois de plus, je chipe un sujet RepSit-USA2020 pour mon journal, parce qu’il me concerne directement, moi-chroniqueur et mes angoisses. Je ne suis pas le seul à être dans cette situation, lorsqu’on lit la dernière chronique (de vendredi) de James H. Kunstler. On avait déjà lu la précédente, après d’autres, qui nous offrait une approche assez structurée de la situation, une recherche affreusement difficile certes mais obstinée de la vérité-de-situation du moment.
Cette fois, c’est tout différent et c’est pourquoi ce texte correspond si bien à mon sentiment, et donc à un thème qu’on retrouve souvent dans ce Journal-dde.crisis. Kunstler, JHK, ne s’en cache pas une seconde, et c’est même l’essentiel du sujet : on ne comprend rien, on ne peut rien comprendre, cet extraordinaire désordre où la communication dispense à une vitesse assez proche de la lumière des informations divergentes, contradictoires, folles, renversantes et urgentes, dans un sens, et puis dans un autre, par en-dessous et par-dessus. Vous comprenez alors pourquoi j’écrivais, il y a trois jours : « Cette extrême relativité, et l’extrême rapidité avec laquelle elle se réalise, constituent des facteurs écrasants, absolument épuisants pour la psychologie. »
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5 décembre 2020 – Cela s’est passé sur LCI lundi dernier, un peu après 20H00, sur la tranche mini-horaire dite « Le 20H de LCI ». Je n’ai pas trouvé à ce jour et à cette heure une reprise d’archive de ce jour-là sur le site de l’émission, et je n’ai pas osé imaginer que cette absence correspondait au désir de ne pas faire trop de publicité à l’invitée du jour, la policière Linda Kebbab, venue parler de son livre, Gardienne de la paix et de la révolte. On l’invite parce qu’elle fait de l’audience, mais on n’insiste pas trop, voilà l’idée ; c’est la règle du jeu-Système, où LCI évolue avec brio.
Kebbab, policière de 39 ans, jeune femme de fort belle allure, a évidemment, comme chacun le sait, la particularité d’être d’“origine maghrébine” comme l’on dit, et s’affirmant Française avec une grande fierté et une détermination sans faille ; en même temps, comme personne ne l’ignore, elle a l’engagement d’être farouche défenderesse de la police (elle est syndicaliste) et ardente critique des diverses tentacules du Système et du ‘wokenisme’ à la française, y compris les ‘indigénistes’, ‘racialistes’ et compagnie. A ce propos, – ‘wokenisme’ à la française, ‘indigénistes’, ‘racialistes’, – la Kebbab n’a pas sa langue dans sa poche.
Elle était interrogée par Elizabeth Martichou, qui a l’habitude d’être une maîtresse d’école tranchante pour couper la parole, surtout si son interlocuteur dévie de la narrative-Système/PC dont elle est l’impeccable exécutante. Puisque je n’ai pas trouvé la vidéo de l’entretien pour la raison que je n’ai pas pu vous dire, qui pourrait d’ailleurs se résumer à mon inhabileté à manier ces accès labyrinthiques aux archives, je vais essayer de reconstituer le passage qui m’intéresse. Ce n’est pas du verbatim et j’emploie des guillemets anglais et pas d’italiques, qui sont les arrangements typographiques de ce qui n’est pas une citation exacte mais un rapport selon moi très précis de l’essentiel.
(Suite)
4 décembre 2020 – Je vais revenir un instant, par simple citation et cela en guise d’introduction, sur la citation d’Alain Finkielkraut qui me semble bien justifier la démarche nécessaire de l’observateur des catastrophes courantes, et votre serviteur par conséquent. Ce n’est pas que l’estimé Académicien ait dit là quelque chose qui me prit complètement par surprise, mais c’est que ce nom prestigieux assoit sans aucun doute mieux cette démarche qui m’est naturelle. C’était donc dans le texte de ce Journal-dde.crisis, le 1er septembre, il y a un peu plus de deux mois, lorsque je rapportai cette observation faite la veille par Finkielkraut sur LCI :
« Nous ne disposons plus aujourd’hui d’une philosophie de l’histoire pour accueillir les événements, les ranger et les ordonner. Le temps de l’hégéliano-marxisme est derrière nous. Il est donc nécessaire, inévitable de mettre la pensée à l’épreuve de l’événement et la tâche que je m’assigne, ce n’est plus la grande tâche métaphysique de répondre à la question “Qu’est-ce que ?” mais de répondre à la question “Qu’est-ce qu’il se passe ?”... »
Donc, cette observation, cette objurgation implicite, s’est largement confirmée depuis ; d’ailleurs elle vaut pour moi depuis des mois et des années, en un sens parce que c’est mon métier même, à l’origine, que de m’attacher à l’événement, et d’une façon telle que je mets nécessairement la « pensée à l’épreuve de l’événement ». Je crois que le mot “épreuve” tombe singulièrement à point, car c’en est une. Cela signifie très précisément une remarque concernant le champ de la psychologie dans sa matérialité même – et pas dans son ‘matérialisme’, certes ; pour rapporter combien cette nécessité qui ne peut être un seul instant mise en cause de suivre l’événement, impose un régime psychologique à la perception qui constitue une charge considérable.
Je pourrais parler d’un très grande ‘fatigue psychologique’ qu’il y a à suivre le cours des événements semblable à un fleuve qui ne cesse de se dérouler de lacet en lacet, de se déchaîner par instant en un torrent ou une chute brutales, qui semble brusquement stagner dans ses encoignures comme si les rives allaient se refermer sur un marécage transformé en marigot infâme et collant. Ainsi en va-t-il des changements d’analyse qui n’ont rien à voir ni avec un changement d’humeur, ni avec un changement d’engagement.
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3 décembre 2020 – J’aborde ici un débat en cours depuis 2015, depuis que Trump est apparu sur notre scène du spectacle du simulacre du monde, qui se résume crûment par la question “Quelle est la mission de Trump ?”. Certains pourraient croire qu’on y a déjà répondu, après en avoir souvent et beaucoup débattu, et ils sont fondés de le penser. Moi-même, je n’y ai pas manqué, à bien plus d’une reprises, par exemple lorsque je citai Michael Moore disant en 2016 que Trump était un cocktail-Molotov lancé par le peuple contre Washington : « Et ils voient Donald Trump comme leur cocktail-Molotov humain qu’ils vont pouvoir aller mettre ans l’isoloir le 8 novembre et le jeter dans notre système politique... Je pense qu’ils aiment l’idée de faire sauter le système. »
Cette fois, je voudrais changer de registre, aborder un aspect plus délicat, plus vaste et fondamental, où finalement se réduit l’importance de Trump, de sa politique s’il en a une, de son destin s’il en a encore un, de ses possibilités de s’en sortir ou pas dans le combat en cours pour la présidence (je suis plutôt pessimiste). Je voudrais aborder le cas Trump du point de vue du logocrate, selon la définition et l’observation de la chose que j’ai souvent abordée.
Pour rappeler ou préciser de quoi l’on parle, je citerai ceci, d’un texte d’octobre 2015 ce Journal-dde.crisis, où, précisément ici, je parle de PhG comme si je ne l’étais pas, comme si ‘je’ était un autre :
« Ainsi [PhG] aime-t-il à citer Gorge Steiner, dans une conférence donnée à Bruxelles en 1982 et reprise dans ‘Les Logocrates’ (L’Herne, Essais et Philosophie, 2003) : “Le point de vue ‘logocratique’ est beaucoup plus rare et presque par définition, ésotérique. Il radicalise le postulat de la source divine, du mystère de l’incipit, dans le langage de l’homme. Il part de l’affirmation selon laquelle le logos précède l’homme, que ‘l’usage’ qu’il fait de ses pouvoirs numineux est toujours, dans une certaine mesure, une usurpation. Dans cette optique, l’homme n’est pas le maître de la parole, mais son serviteur. Il n’est pas propriétaire de la ‘maison du langage’ (die Behausung der Sprache), mais un hôte mal à l’aise, voire un intrus…” »
(Suite)
2 décembre 2020 – J’ai déjà dit la considération que j’avais pour le juriste Jonathan Turley, presqu’Américain (plutôt qu’américaniste) à force de ce que je nommerais “de ‘rigueur civilisationnelle’”. Je le citai notamment dans la page précédente de ce Journal-dde.crisis, concernant la saga des transgenres en Norvège. Les mots, les idées, la situations, me sont restés à l‘esprit, ou bien ai-je relu une partie du texte, enfin qu’importe. Il suffit de signaler ici que j’ai ressenti les affirmations de Turley d’une façon différente, plus large, plus conceptuelle :
« Nous avons déjà discuté du recul alarmant du droit à la liberté d'expression à l’Ouest, en particulier en Europe. La tendance à criminaliser la liberté d’expression a entraîné un appétit insatiable pour de nouvelles limitations et des poursuites plus furieuses.
[...]
« Comme nous l'avons récemment évoqué, un sondage réalisé en Allemagne a révélé que seuls 18 % des Allemands se sentent libres d'exprimer leurs opinions en public. En particulier, plus de 31 % des Allemands ne se sentent même pas libres de s’exprimer en privé entre amis. Seuls 17 % se sentent libres de s’exprimer sur Internet et 35 % déclarent que la liberté de parole est confinée au plus petit des cercles privés. »
Ce n’est pas pour le plaisir de répéter, ni s’aventurer sur les entrelacs du transgenrisme, mais constater qu’un homme de la dimension de Turley mesure et juge très importantes les attaques furieuses du fait de l’évolution socio-culturelles contre la liberté d’expression, disons dans le bloc-BAO, et singulièrement en Europe, et aux USA par conséquent. (On comprend combien Turley est un libertarien traditionnel, hors des clivages droite-gauche inventés pour les loisirs de la communication dans la modernité, attaché par conséquent aux principes fondateurs des USA, quoi qu’il en soit et quoi qu’il en ait été fait.)
(Suite)