Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
Décembre 2022 (11 articles)
31 décembre 2022 (18H00) – En effet, on ne résiste pas à la chanson de Juliette Gréco en lisant les aventures de la Kaiserin, recommencées presque mot pout mot à deux reprises après le coup initial, rejointe par un coup de maître de l’ex-président-poire, François Hollande, parti se réfugier dans les colonnes du quotidien ukrainien indépendant ‘Kyiv Independent’ pour apporter le soutien de sa mémoire de grand stratège. Hollande souscrit à la narrative de Merkel, qu’il renforce même d’une position plus dure, plus satisfaite de lui-même, ce qui achève de réunir le couple historique des accords Minsk
« Marions-les, marions-les
» Je crois qu'ils se ressemblent
» Marions-les, marions-les
» Ils seront très heureux ensemble ! »
Ainsi rassurés sur leur avenir, on laisse la plume à ‘RT-France’ pour un rapport sur les confidences de l’ex-président Hollande à partir de ses déclarations au journal ukrainien. (Mais pourquoi diable aller confier cela à un journal ukrainien alors qu’on est Français, et qui plus est, ce qui est notable et considérable, ancien président de la République ? Et sur une matière aussi délicate ? Peu importe nos états d’âme, et lisons je vous prie...)
(Suite)
30 décembre 2022 (15H15) – Il est manifeste que le bruit de la “candidature” de Medvedev à la succession de Poutine, évidemment suscitée par Poutine lui-même, commence à se répandre à grandes enjambées. Du coup, les souvenirs reviennent en mémoire.
Je voudrais m’attacher à l’un d’eux, notamment au travers d’un texte d’Eric Zuesse qu’on lit plus loin. L’affaire avait été mentionnée sur ce site, je m’en souviens moi aussi, avec tout le respect et la déférence dues. C’était donc le 27 mars 2012, rapportant un à-côté du sommet sur les armes nucléaires de Séoul le 26 mars. L’on sut ainsi, du fait d’un micro indiscret parce que mal débranché, qu’Obama, en pleine campagne électorale et en fonction de l’élection de Poutine qui devait ainsi remplacer Medvedev deux mois plus tard, avait glissé à l’oreille de ce président russe-là toujours en fonction ces quelques mots bientôt transformés en dialogue chuchoté :
Obama : « Sur toutes ces questions, mais en particulier la défense antimissile, cela peut être résolu mais il est important que [Vladimir] me laisse du temps. »
Medvedev : « Oui, je comprends. Je comprends votre message sur le temps... Qu’il vous donne un peu de temps... »
Obama : « C'est ma dernière élection. Après mon élection, j'aurai plus de flexibilité. »
Medvedev : « Je comprends. Je vais transmettre cette information à Vladimir. »
(Sujet)
28 décembre 2022 (20H50) – Dans une chronique pour ‘Strategic-Culture.org’, le 24 décembre (voir une traduction dans ‘Réseau International’, le 26 décembre), Pépé Escobar s’attache, ou bien s’attaque à la livraison d’un système ‘Patriot’ par les USA à l’Ukraine. Selon ce qu’on en a, on pourrait traduire son titre (« Let the Patriot Games Begin ») par quelque chose comme “Que commence la farce du ‘Patriot’”, – ou bien, si l’on est d’humeur plus sombre, “Que se mette en place le piège du ‘Patriot’”, – ou mieux encore, ou pire encore : “Que sonne l’heure fatale du ‘Patriot’”...
Lisant les élucubrations de ce site où se trouve cette chronique, on sait ce que je pense de cet engin, de son efficacité, de ses capacités, etc., et bien entendu quand en plus on le réduit en grand tra-la-la à un système du genre offert en un seul exemplaire. Pourtant, Pépé s’y met, et d’ailleurs pour l’excellente raison qu’il n’a pas et qu’il n’y a pas grand’chose à dire pour les 24-48 heures considérées à propos de la visite aux États-Unis de Zelenski... Oyez et voyez son argument, puis l’introduction de son sujet, tout cela fort bien balancé :
« Il est vain de s’attarder sur l’horrible visite du clown de Kiev au mannequin de crash test de la Maison-Blanche, couplée à un discours “churchillien” aux dominions du parti de la guerre au Capitole. L’histoire ridiculisera ce feuilleton hollywoodien pendant les siècles à venir.
» La dernière émission de relations publiques du parti de la guerre, sponsorisée par Raytheon Productions, est bien plus intéressante. Après tout, Lloyd Austin, l’actuel chef du Pentagone, est un ancien vendeur d’armes de Raytheon.
» Après une grande fanfare, il a été établi que le Pentagone ne fournira pas une collection, mais une seule batterie Patriot à Kiev – soit avec quatre ou huit lanceurs de missiles, et soit la version PAC 2 ou PAC 3... »
(Suite)
28 décembre 2022 (13H15) – Depuis le 24 février, ou disons le 26, le 27 ou le 28, j’ai quasiment coupé les ponts avec certaines lectures et visionnages de médias français (je parle des médias de grand public, moitié presseSystème si vous voulez, mais avec certaines positions convenables). J’ai fait cela à cause de la position généralement défendue concernant ‘Ukrisis’ qui s’est dégagée presque unanimement. Cette position est aussitôt apparue, aussitôt évidente avec un gros zeste d’hystérie, aussitôt insupportable d’affectivisme et d’inculture des rapports de force et des politiques des nations, d’ignorance des événements qui avaient précédé (de la chute du communisme au coup de force de Kiev en février 2014, au pilonnage incessant des russophones du Donbass depuis) – et cela, cette inculture et cette ignorance, même chez les esprits les plus estimables, que je suivais souvent avec sans aucun doute un certain plaisir lorsqu’ils parlaient des idées et des obsessions françaises.
Donc, rupture complète. Pour la fréquentation, rupture complète, sauf les divers sites de résistance qu’on connaît bien, et qui ont rapidement vogué vent-debout malgré la censure (par exemple, Castelnau-Ferreira) ; sur le fond du sentiment général, j’ai quelques amis avec ce qui importe comme contacts pour avoir une idée nécessairement sans importance de l’évolution française, c’est-à-dire cette espèce de sur-place mâchouillé, néantisé et hystérique, entre presseSystème sans surprises et intellectuels indépendants ayant chuté dans l’affectivisme antirusse. Et puis, parfois un coup d’œil, pour la routine, et soudain quelque chose qui m’accroche parce que j’y trouve la profondeur abyssale de l’anéantissement français.
On l’aura deviné, c’est le sujet d’aujourd’hui.
21 décembre 2022 (14H55) – Je ne peux m’empêcher de vous faire cette communication en temps réel, sur un événement en cours, insaisissable, etc.... On trouve sur une vidéo de ‘TheDuran.com’ du 20 décembre, une conversation à trois avec Christoforou, Mercouris et un invité US, l’avocat Robert Barnes, fameux depuis plusieurs années pour son activisme populiste, pro-Trump et anti-démocrate. On trouve sur cette vidéo un Robert Barnes frétillant, venant de l’état-major du parti républicain où l’on débat ferme. Le sujet : le nouveau Congrès issu des élections de novembre, avec une Chambre des Représentants dans une situation extraordinaire.
Le parti républicain a une très faible majorité à la Chambre. Selon les circonstances et les orientations de certains élus républicains telles qu’elles se sont affirmées, il y aurait assez de votes pour empêcher l’élection par la Chambre du candidat républicain McCarthy pour la fonction de ‘Speaker’ (président de la Chambre, n°3 dans l’ordre de succession, après le président et le vice-président), mais pas assez pour assurer l’élection d’une autre personnalité à cette fonction. Trump, qui domine largement le groupe républicain veut McCarthy et aucun autre parmi les élus. Cela fait que la Chambre se retrouverait sans ‘Speaker’ élu...
(Suite)
19 décembre 2022 (08H45) – Il est vrai que, sur le chemin de la composition du texte de ce 18 décembre (« Ésotérismes de l’Apocalypse ») est venue cette idée d’introduire le concept d’“ésotérisme” comme clef d’exposition et d’interprétation des événements. Je n’y ai pas prêté attention d’abord car la chose s’est imposée d’elle-même, sans explication, comme venue du dehors (c’est le truc du ‘logocrate’ : voyez cela dans « Ma “vérité-de-situation” » et ceci de George Steiner :
« “Le point de vue ‘logocratique’ est beaucoup plus rare et presque par définition, ésotérique. Il radicalise le postulat de la source divine, du mystère de l’incipit, dans le langage de l’homme. Il part de l’affirmation selon laquelle le logos précède l’homme, que ‘l’usage’ qu’il fait de ses pouvoirs numineux est toujours, dans une certaine mesure, une usurpation. Dans cette optique, l’homme n’est pas le maître de la parole, mais son serviteur. Il n’est pas propriétaire de la ‘maison du langage” (die Behausung der Sprache), mais un hôte mal à l’aise, voire un intrus”… ») ;
... mais y réfléchissant et prenant conscience du phénomène, il me semble que l’on touche alors avec cet emploi de l’ésotérisme à une sacrée découverte et une découverte sacrée, comme seule notre époque si cruelle et trompeuse des temps-devenus-fous est capable de nous ménager.
Cette introduction du “concept d’“‘ésotérisme’” (quelle drôle d’expression pour un si grand mystère) signifie que l’on peut désormais considérer que la perception de la réalité, – on dit aussi, si l’on veut, “vérité-de-situation” (VdS, pour faire court), – lorsqu’elle est juste et pouvant être considérée effectivement comme VdS, devient un « enseignement secret réservé à des initiés »... C’est ce qu’on sous-entendait sans vraiment le réaliser dès le début du texte :
13 décembre 2022 (16H30) – Ce que nous nommons le “bloc-BAO”, avec tout ce que cela suppose, continue, avec de plus en plus de succès et d’effets, à montrer ses exceptionnelles qualités et capacités d’agitation-bouffe... Je parle d’une agitation certes opérationnelle, mais marquée par une psychologie-bouffe, ou une folie-bouffe si vous voulez. Tout est bouffe, chez ces gens, jusqu’au chaos qu’ils sont parvenus à créer, – un “chaos-bouffe”, imaginez cela ! Seule cette époque pouvait nous sortir une telle production, notamment grâce à une activité si intense du système de la communication !
On voit quelques domaines de cette spectaculaire création postmoderne, surgissant au même moment et créant ainsi une sorte d’événement intégrant des domaines très différents, pour donner une image d’une exceptionnelle puissance de l’agitation à laquelle parvient cette époque dans ses moments de paroxysme
(Note de PhG-Bis : « Mais la description de PhG ne semble faite que d’une longue suite de paroxysmes jusqu’à constituer une sorte de longue ligne paradoxalement stable d’addition bientôt fusionnée de paroxysmes, sorte de ligne de crête paroxystique jusqu’à l’horizon, ne semblant jamais devoir finir, jamais descendre de ce super-paroxysme... »)
• La situation en Ukraine, où l’agglomérat qu’on nomme “armée ukrainienne” ressemble de plus en plus à un chaos (“chaos-bouffe”) où tout se désintègre dans une inorganisations épouvantable qui n’a rien à voir avec les Russes en ce sens qu’elle n’est pas directement causée par eux (à Bakhmout, au moins deux tiers des blessés ne sont pas évacués par manque d’organisation, et meurent de leurs blessures) ; cela, né de nos ambitions dites-“impériales” (et drotdel’hommistes), doublé par le contraste d’une organisation remarquable des groupes mafieux s’occupant de recycler instantanément vers l’Afrique notamment, l’essentiel des armes et munitions envoyées par les généreux donateurs du “Collective West” en principe pour alimenter le front.
Quelques mots de présentation, du site ‘VuduDroit’, avec sa vidéo n°19 de la série Castelnau-Ferreira, – à regarder régulièrement, – sur cette situation-bouffe (en Ukraine mais aussi sur les plateaux-TV en France) :
(Suite)
12 décembre 2022 (13H40) – J’ai hésité pour le titre : fallait-il mettre cet ordre-là “Désespérément, obstinément”, ou bien l’autre finalement choisi (“Désespérément, obstinément”)... On comprend la nuance : l’un dit : “décidément, il n’y a plus rien à attendre”, et l’autre : “il n’y a plus rien à attendre, mais il faut néanmoins en attendre”. L’un fixe paradoxalement le triomphe de l’homme inutile : “J’ai beau m’acharner, je sais que je ne sais rien” ; l’autre parle de l’homme inutile qui admet ses limites, “je sais que je ne sais rien mais suis conduit à croire que d’autres forces se chargent de la chose”. Ce sont les limites de l’immanence et la sauvegarde par la transcendance. C’est un acte de foi diront certains, mais il n’est pas sans raison, – ni contraire à la raison, après tout...
Sainte-Beuve disait ce que je cite ci-après pour saluer Tocqueville qui venait de mourir... Mais ce qui m’importe dans cette citation concerne strictement le mot sur Pascal, en écartant le “enrageant” qui est mouvement d’humeur et imaginant pour mon compte que Sainte-Beuve a voulu penser à la religion en parlant de “la croix” mais qu’au fond, et inconsciemment, il nous a suggérés qu’il était aussi question de la foi inévitable et nécessaire :
« Tocqueville m'a tout l'air de s'attacher à la démocratie comme Pascal à la Croix : en enrageant. C'est bien pour le talent, qui n'est qu'une belle lutte ; mais pour la vérité et la plénitude de conviction cela donne à penser. »
Ignorons cette « plénitude de conviction » que Pascal n’avait ou n’avait pas, – là aussi, il est question de conviction, – et restons attachés à la seule question de “la vérité”. Si « cela donne à penser », c’est encore sur la question de l’humeur bassement humaine, tandis que “la vérité” est une autre affaire, – je ne lui mets pas d’italiques, indiquons que je détache le concept de la citation. Ce n’est pas l’humeur de Pascal qui compte, – malgré l’immense et affectueux respect que je lui voue, – mais “la vérité” qui reste, presque quatre siècles plus tard et pour l’éternité après tout, une question toujours aussi vive, aussi considérable, aussi énergique, une question qui est le propre de notre vie elle-même. L’homme n’a accumulé que des échecs depuis Pascal, mais “la vérité demeure” comme l’énigme indépassable.
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7 décembre 2022 (20H25) - Je sais bien que je vais faire une bien étrange démarche, un parallèle à première vue sans queue ni tête, qui paraîtrait absurde à certains, infâme à d’autres. Mais les uns et les autres, qu’avez-vous d’autre à me proposer que ces sortes d’audaces de l’esprit qui, seules, parviennent à donner une mesure de l’extraordinaire infamie dans laquelle nous sommes précipités ? Et ainsi, à nous faire esquisser la mesure que ce qu’il importe de faire, et dans quel sens, et sans s’attarder à des procès inutiles ?
Donc, voici deux nouvelles que je vous offre, toutes fraîches, “du jour” comme on dit “plat du jour” ; et deux pour le prix d’un, une aubaine ma parole...
• Voici d’abord la démarche de révolte du “père de tous les lanceurs d’alerte”, l’héroïque Daniel Ellsberg, l’homme des ‘Pentagon Papers’, qui dit : “vous voulez extrader Assange et le juger aux USA pour ‘trahison’ ? Alors, arrêtez-moi aussi et jugez-moi de même car j’ai reçu et détenu d’Assange des documents pour lesquels Assange est inculpé, avant même qu’il les ait diffusés”... “Et ainsi, moi inculpé, nous irons à la Cour Suprême car l’Espionnage Act au nom duquel est poursuivi Assange ‘est utilisé d’une façon scandaleusement inconstitutionnelle ’”. Ellsberg est le second à poser un tel acte. Si on suit sa logique, ce sont des millions de personnes à travers le monde, plus un certain nombre de journaux parmi lesquels les fleurons de la presseSystème (‘Guardian’, ‘New York Times’, ‘Le Monde’), qui seront inculpés...
L’affaire nous est contée par Joe Lauria, de ‘ConsortiumNews’. En voici quelques mots, qui pourraient bien me faire inculper moi aussi, en quatrième ou cinquième rideau.
« Le dénonciateur des ‘Pentagon Papers’, Daniel Ellsberg, a déclaré au ministère américain de la Justice et au président Joe Biden qu'il était tout aussi condamnable que l'éditeur de WikiLeaks, Julian Assange, pour avoir été en possession sans autorisation de documents classifiés avant leur publication par WikiLeaks et qu'il plaiderait “non coupable” parce que l’Espionage Act est inconstitutionnel.
» Ellsberg a révélé cette semaine à l'émission d'entretiens Hard Talk de la BBC qu'Assange lui avait donné les fichiers divulgués par l'analyste du renseignement de l'armée américaine Chelsea Manning pour qu'il les conserve comme sauvegarde avant leur publication par WikiLeaks en 2010.
» Assange a été accusé d'avoir violé la loi sur l'espionnage pour possession et diffusion d'informations classifiées et risque 175 ans de prison aux États-Unis s'il est extradé de la prison de Belmarsh à Londres. »
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5 décembre 2022 (21H10) – On s’est déjà attaché, sur ce site et même sous ma plume, à l’explication satisfaite du “roi du chocolat” qui fut président durant un mandat, le ci-devant Porochenko nous expliquant qu’il n’avait signé les accords de Minsk que pour gagner du temps et ainsi permettre à l’Ukraine de s’“otaniser” et de se construire une armée absolument capable d’écraser la Russie. (C’était le 18 juin 2022, – on a le 18-juin qu’on peut, – et le 4 juillet 2022, – on a le 4-juillet qu’on peut.) Il est effectivement question de cet “aveu” d’un Porochenko qui ne se sent coupable de rien, – “Des accords de Minsk pour préparer la guerre”, beau titre n’est-ce pas, – dans l’excellentissime texte de Scott Ritter repris ci-dessous.
Qu’est-ce qu’il nous dit, Ritter ? Eh bien, rien que nous ne sachions déjà, mais rangé selon une logique différente qui devient l’évidence, et moi-même j’avoue en être resté stupéfait de n’y avoir pas pensé dans cet ordre, aussi nettement veux-je dire. Il y a, de ce fait, une bien grande honte aujourd’hui, à être Occidental et, pour mon cas, à être Français. Il suffit de suivre ce que Merkel a confié au ‘Spiegel’, où il lui a bien fallu défendre les accords de Minsk sans trop s’attarder sur l’obligation où elle se trouvait, avec les Français, de forcer les Ukrainiens du “roi du chocolat” à appliquer ces accords, – c’est-à-dire envoyer aux habitants du Donbass des manuels de langue russes autorisées plutôt que des obus de155mm (déjà ceux des HIMARS ?).
Un peu gênée, la Merkel, en bonne universitaire de l’ex-Stasi et correspondante régulièrement écoutée par la NSA, s’est parée des lorgnons et du chapeau strict de Neville Chamberlain... Dans la pièce, Poutine c’est Hitler-sans-moustache, et Macron le “en-même-temps” de la fiesta, à la fois Pétain et de Gaulle... Mais non, d’ailleurs ! Suis-je bête, c’était le président-poire, le Hollande en tulipes qui était de service, mais ils se ressemblent tous vous savez, qu’on peut les mettre ensemble et les inter-changer sans bousculer personne...
Voici ce que nous explique alors Ritter :
« Le résultat de cette analogie est stupéfiant. Oubliez, pour un instant, le fait que Mme Merkel comparait la menace posée par le régime nazi d'Hitler à celle de la Russie de Vladimir Poutine, et concentrez-vous plutôt sur le fait que Mme Merkel savait qu'inviter l'Ukraine à rejoindre l'OTAN déclencherait une réponse militaire russe.
» Plutôt que de rejeter complètement cette possibilité, Mme Merkel a mené une politique visant à rendre l'Ukraine capable de résister à une telle attaque.
» La guerre, semble-t-il, était la seule option envisagée par les adversaires de la Russie. »
L’analyse de Scott Ritter est très intéressante. Au lieu de suivre la logique lénifiante des Français et des Allemands qui plaidaient en 2014-2015 pour un arrangement en croyant, – selon leurs dires, – “protéger” l’Ukraine (sans le dire mais en le sous-entendant : d’une prétendue menace russe), sans s’interroger une seconde, ni sur les circonstances du coup d’État de Kiev (le Maidan de février 2014) ni sur le sort des russophones du Donbass régulièrement canonnés, Ritter nous fait réaliser combien effectivement cet accord de Minsk préparait l’Ukraine à une guerre ; et non pas une guerre dont l’Ukraine était menacée, mais bien une guerre que l’Ukraine serait prête à affronter, sinon à mener puisqu’on lui préparait une armée super-“otanisée”...
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2 décembre 2022 (17H00) – Qui a osé parlé de “désindustrialisation” de l’Europe (du bloc-BAO) ? Alors qu’une nouvelle industrie, l’‘industrie du factchecking’, s’est installée et se développe à une surprenante vitesse, promettant à nos âmes étonnées un nouvel âge d’or industriel dont la production essentielle sera une constante vérité factuellement affirmée, établie et verrouillée, et éternellement recommencée ? L’expression, je l’avoue, m’a séduit ; elle est sortie, pour mon compte, de plusieurs entretiens rassemblant Idris Aberkane et plusieurs médias de mauvaise réputation.
(Sur ‘LigneDroite’, Aberkane répondant à un moment, alors que l’expression lui était répétée : « Vous avez raison, c’est une industrie », l’autre expression employée, moins respectueuse étant « la mafia du factchecking »).
Car c’est bien en factcheckeurs industrieux que l’on s’acharne depuis 48 heures autour de la présidente de la Commission Européenne (CE) Ursula von der Leyen. Comme le précise RT.com, source douteuse mais fortement surveillée par l’‘industrie du factchecking’, on en remis une couche vertueuse hier :
« La Commission européenne affirme qu'elle ne voit “pas la nécessité de présenter des excuses” à l'Ukraine pour une déclaration, désormais supprimée, de sa présidente, Ursula Von Der Leyen, qui affirmait que l'armée ukrainienne avait à déplorer la perte de 100 000 morts dans son conflit avec la Russie.
» “Nous avons expliqué sur les médias sociaux les raisons et le contexte dans lequel cette déclaration a été faite”, a déclaré Dana Spinant, porte-parole de la CE, lors d’une conférence de presse à Bruxelles jeudi, après avoir été pressée par plusieurs journalistes d'expliquer comment l’incident s’est produit. »
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