Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
31 août 2023 (14H20) – Nous venons d’être informés, il y a deux jours, de la mort de François Roddier, l’astronome, mais aussi observateur et commentateur des terribles évènements que nous traversons. Tristesse oblige, et temps implacable qui poursuit sa course... Roddier avait sa place parmi nous. Nous avons dans notre longue histoire cité Roddier, sinon repris l’un ou l’autre de ses textes, à différentes reprises depuis le 11 octobre 2012 (voir aussi le 27 août 2015, et d’autres auxquels vous mèneront notre moteur de recherche, malgré son caractère vieillot sinon antique).
Voici dans quels termes sa femme Claude Roddier annonce cette triste nouvelle :
« Il nous a quittés en ce mois d’août. Je vous remercie de l’intérêt que vous avez porté à ses travaux, et à travers lequel, en le (re)lisant, vous continuez à le faire vivre. S’il a marqué par sa recherche en astronomie et son lien avec ses étudiants, ses années de retraite ont été enrichies par les lectures et réflexions inscrites sur ce site au fur et à mesure qu’il les élaborait.
» Je dépose ci-dessous quelques liens aux présentations disponibles dans lesquelles il a résumé sa pensée post-retraite. [On trouve ces liens de référence à la suite de l’ensemble des textes de cette page (*).] D’autres liens, pdf, et autres documents sont présents dans les billets mêmes. »
(Suite)
25 août 2023 (13H30) – Il suffit de jeter un coup d’œil sur la journée d’hier, rapidement mais avec franchise, sans arrière-pensée ni autre pré-jugement d’aucune sorte ; l’œil de Candide, disons, ou bien une sorte de vigie qui nous la joue comme un “Vu de Saturne” :
• Il y a les BRICS, on en a parlé ;
• Il y a la mort probable de Prigojine, sur laquelle Poutine a fait un premier commentaire ; sans doute pas un événement essentiel malgré les diverses raclures et sottises infâmes de la presseSystème mais le signe des tensions et des soubresauts de la GrandeCrise.
• Il y a le premier débat des candidats républicains à l’investiture des présidentielles US de 2024, qui a vu l’officialisation de la domination du jeune candidat Vivek Rawaswamy face auquel les vieux croutons, même les pas très âgés, ânonnant du neocon dans le texte l’ont tous paru, au-delà du “néo” ;
• ...pendant ce temps, Trump, refusant le débat des candidats républicains, débattait avec lui-même, sous le feu amical mais néanmoins sans concessions de Tucker Carlson. Le résultat est, comment dirait-on, – “stupéfiant” par exemple : 250 millions de vues en 24 heures (et toujours en cours) pour la vidéo de la première partie ;
• Ces avatars politiques US se développent sur le fond d’une crise juridique (Trump, Biden) sans aucun précédent, qui menace totalement la structure même de la démocratie (‘DINO’, pour “Democracy In Name Only” convenant à merveille au système de l’américanisme) ; et cette crise qui place les États-Unis au bord de l’abysse de la désintégration, à explorer dans un délai extrêmement court (présidentielles de novembre 2024) ;
• Il y a la guerre en Ukraine, où les Ukrainiens ont “réussi” à n’emporter strictement rien, aucune parcelle significative qu’on puisse farder précipitamment en un symbole d’espoir du régime Zelenski pour le jour commémoratif de l’indépendance. Pendant ce temps, la presseSystème, complètement égale à sa fonction de Vide du Rien, parle à peine de l’avance russe sur la ville de Koupiansk, au Nord, qui commence à prendre l’allure d’une offensive extrêmement décidée, sinon décisive.
(Suite)
24 août 2023 (17H15) – ... Ou “comme un suppositoire” diraient les esprits malins et malingres, – il y en a toujours, à la Maison-Blanche où l’on somnole et dans les salons cradingues de la Ville-Lumière transformée en tout-à-l’égoût. Toutes les belles plaidoiries, analyses et réflexions que nous avons consacrées ces derniers jours, notamment ici sur ce site héroïque, aux divers courants s’affrontant au sein des BRICS, entre “durs” (plutôt la Russie et la Chine) et “modérés” (plutôt l’Inde et le Brésil), – tout cela n’avait pas lieu d’être.
Le Temps s’est accéléré. L’affaire a été expédiée vite fait, effectivement comme si l’‘Évènement’ en avait décidé bien avant qu’il n’en fût question, seul point sur lequel je me sens après tout à l’aise avec moi-même, hors de toute comptabilité grossière et vulgaire, – et alors, de répéter cette formule, qui peut paraître abstraite ou dépourvue de véracité réaliste, et qui me paraît au contraire convenir parfaitement à l’élan spirituel dont l’absence, depuis deux ou trois siècles, assèche nos âmes :
« La puissance métahistorique et métapolitique de l’Évènement est dans ceci que l’inéluctabilité objective précède l’insupportabilité subjective jusqu’ici vécue dans un silence aveuglé. »
Alors, je me fais une joie et un plaisir d’emprunter une partie de son texte furieux et excédé à l’irascible Andrei Martyanov, – on le verrait bien en “Signé Furax”, non ? Martyanov expédie le destin supposé de Prigojine (le “minable criminel”) avec son cortège de néo-Bismarck et de Souvorov-hypermodernistes qui échafaudent des théories à son propos et à la noix, – pour en venir à l’essentiel qui ne fait pas dans la dentelle !
(Suite)
22 août 2023 (18H55) – Vendredi dernier, il y eut donc cet article de (sur) Korybko dans lequel un polisson nommé ‘dde.org’ avait écrit, avec ce “nous” majestatif qui fait florès dans cette époque de stricte vérité et de haute moralité :
« Pour notre part, nous pensons que ce texte, qui résume dans tous les cas fort bien la situation présente des BRICS dans ses rapports avec l’américanisme-occidentalisme, mérite une analyse commenté et critique poussée. Nous nous y mettrons dans nos vaticinations autour du sommet. »
... Nous y sommes, et je m’y mets. On parle donc des BRICS, de leur sommet et des observations de Korybko, mais aussi de beaucoup d’autres qui se sont abattus sur nous en cascade énorme d’écrits et de réflexions. Jamais, bien entendu, aucun sommet des BRICS n’avait suscité autant d’intérêt ; nous serions prêts à parier que jamais, aujourd’hui, aucun événement raisonnablement prévisible et dans les normes du possible extrême (on met de côté des événement-fantasy comme un sommet Biden-Poutine dans un parc d’attraction, un sommet Poutine-Zelenski dans une tranchée près de Kharkov, etc.) ne susciterait une telle affluence communicationnelle.
On mentionne quelques articles qu’on retient, où l’on reconnaît nos sources habituelles, dont il nous semble qu’elles valent consultation :
• Outre l’article déjà rappelé de Korybko présenté par ‘dde.org’, le 18 août 2023, et qui était introduit par ce ‘chapô’ auquel nous ajoutons une touche de caractère gras pour signaler notre principale préoccupation, – et la mienne encore plus :
« • Le texte d’Andrew Korybko présenté ici est intéressant. • D’abord parce qu’il expose l’extrême complexité des BRICS, victimes de leur succès. • Ensuite, parce qu’il n'est pas si mauvais que cela de ne pas être d’accord avec lui. »
• Le 15 août 2023, sur la rivalité entre l’Inde et la Chine, — avec une remarque annexe de Mercouris dans sa vidéo du 19 août 2023 où il confirme effectivement qu’il n’y aura pas de monnaie unique-BRICS, notamment parce qu’il n’en a jamais été question par et pour les BRICS, et qu’on se demande où donc O’Neill a été pêcher cette idée :
(Suite)
20 août 2023 (17h15) – On a beaucoup de mal, effectivement, à qualifier la dernière intervention en date du Haut, Très-Haut Représentant de l’UE, le ministre des affaires étrangères si l’on veut ; Josep Borrell. “Bêtise arrogante” ? Pourquoi pas ? Cela aurait pu être aussi bien : “inculture satisfaite”, ou bien “inhumanité de la connaissance“ – que sais-je ! Mais cette dernière intervention doit être signalée, sanctionnée, mise en évidence comme un symbole de tout ce qui, dans le monde refermé sur lui-même pour ne s’alimenter que de bêtise, d’inculture et d’inhumanité, flamboie dans l’ombre démesurée de nos dirigeants. Il y a chez eux une totale impuissance à mesurer l’avancement des choses et les changements qui secouent le monde, – et une certaine jouissance de la satisfaction de soi, comme si des voix extérieures leur disaient que nul ne pourraient faire mieux que ce qu’ils font, et que par conséquent ces changements se verront obliger de suivre leur narrative.
Mais je vous dis aussitôt de quoi je parle, qui renvoie à une autre lumière de notre Occident-maladif, qui s’est éteinte depuis, dans la grande douleur et le désarroi des peuples. Avant Borrell, il y eut McCain, deux clignotants de la même voiture... Attendez, je vais vous exposer la chose, via RT.com.
« L'économie russe est petite comparée aux autres acteurs géopolitiques majeurs, a déclaré le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, dans un entretien avec le journal El Pais publié samedi.
» S'exprimant sur les relations entre l'UE et la Chine, Borrell a suggéré que Pékin, contrairement à Moscou, est un “véritable acteur géopolitique” qui ne doit pas être sous-estimé ou isolé. La Russie, en revanche, est trop faible en termes économiques en raison de sa dépendance aux exportations d'énergie, a-t-il affirmé. “La Russie est un nain économique, elle est comme une station-service dont le propriétaire possède une bombe atomique”, a déclaré M. Borrell.
» Néanmoins, le diplomate a affirmé que la Russie représentait une menace pour la sécurité de l'UE, en évoquant le conflit entre la Russie et l'Ukraine, qui, selon lui, se trouve pratiquement “à la frontière de l'UE”.
» Ce n'est pas la première fois que la Russie est comparée à une pompe à essence. En 2014, le défunt sénateur américain John McCain a déclaré que la Russie était “une station-service déguisée en pays”, affirmant que le gouvernement n'était guère plus qu'un exportateur d'énergie. »
(Suite)
19 août 2023 (18H55) – Ce fut un drame terrible ! Shakespearien, dantesque, kafkaïen, lacanien et foucauldien. Cela ne pouvait donc se passer qu’à Kiev, en Ukraine ? Pas du tout, à Lviv plutôt, où, dit-on, – mais que ne dit-on pas par ces temps incertains ? – les choses sont plus tolérables. Ce fut une improbable rencontre.
Je vais d’abord reprendre les extraits d’un premier texte, pour avoir toutes les données du drame, et en remarquant l’importance incroyable donnée à cet incident puisqu’il figure comme une nouvelle majeure, à peu près de même importance que l’interview de Lavrov. On remarquera dans tous les cas les divers prolongements de l’incident, devenu un acte d’incivilité anti-LGTBQ d’une gravité non dissimulé, suscitant l’intervention d’associations et autres représentants de “la communauté”.
« Une femme transgenre servant dans les forces armées ukrainiennes a été agressée dans les rues de Lviv dans la nuit de mardi à mercredi, l'agresseur ayant apparemment proféré une insulte avant de la frapper au visage. Un groupe de défense des droits a exhorté les autorités fédérales à prendre des mesures dans cette affaire.
» Identifiée seulement comme Helen, la soldate a déclaré à ‘Kyiv Pride’ [organisation LGTBQ de Lviv] qu'elle se rendait dans cette ville de l’ouest de l'Ukraine pour assister aux funérailles de sa mère, mais qu'elle a été accostée par un homme qui a commencé à “parler de manière agressive”.
» Helen lui a demandé de partir, et la seconde suivante, l'homme lui a donné un coup de poing dans le nez, en disant “Qu'est-ce que tu es, une ‘tarlouze’ ?”, a indiqué l'organisation LGBTQ dans un message publié sur les réseaux sociaux. “Le coup a déséquilibré Helen et il l'a frappée à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'elle réussisse à s'éloigner de quelques mètres”.
» Des parties de l'attaque ont été filmées par Helen et par un spectateur, et l'on voit le soldat ensanglanté après avoir reçu un coup de pied au visage. Elle précise que si certaines personnes ont assisté à l'agression, aucune n'a tenté d'intervenir. Les images de l'incident semblent montrer qu'un homme a tenté d'attraper l'agresseur, mais qu'il a rapidement renoncé et l'a laissé s'éloigner.
» Le groupe de défense de la fierté ukrainienne a ajouté qu'Helen avait servi dans l'armée pendant trois ans et a exprimé l'espoir que les autorités “assureraient une protection décente à notre défenseur”. Il a appelé la police nationale et le médiateur parlementaire pour les droits de l'homme, Dmitry Lubinets, à suivre la situation et à traduire l'agresseur en justice.
» Helen n'est pas le seul soldat transgenre à se battre au nom de Kiev à faire les gros titres ces derniers mois. Sarah Ashton-Cirillo, ancienne journaliste et vétéran de l'armée américaine, a attiré l'attention des médias après avoir été nommée porte-parole des forces de défense territoriale de l'Ukraine au début de l'année. Elle aurait été blessée alors qu'elle servait en tant qu'infirmière de combat près de Kreminna en février dernier, et anime désormais une émission d'information parrainée par l'État et intitulée "La Russie déteste la vérité”. »
(Suite)
17 août 2023 (18H20) – On revient sur Bolton (éventuellement en prenant Nuland en marche), dont l’article dans le Wall Street ‘Journal’ a eu beaucoup d’échos chez quelques-uns de nos commentateurs indépendants-dissidents les plus brillants. Ces échos, non pas pour le brio ou l’originalité de l’article, ni même son influence, mais au contraire comme archétypique de l’absurdité et de la sottise complètement aveugle. C’est notamment l’un des thèmes (à partir de 15’15” sur la vidéo) d’une conversation en ligne du duo Christoforou-Mercouris avec le brillantissime professeur Jeffrey Sachs (déjà vu chez nous).
La question de base de cette conversation est bien de savoir comment ce type (Bolton, mais ce pourrait être Nuland) continue à être d’une telle importance dans la communication du simulacre washingtonien. Sachs énonce aussitôt un principe :
« Vous savez, c’est l’une des caractéristiques les plus folles de la politique extérieure US de voir combien l’échec chronique et répété [d’une personne] est la meilleure garantie pour le maintien [à Washington D.C.] d’une situation financière confortable et d’une promotion constante de [sa] carrière... »
... Et Bolton est un exemple tout à fait parfait de cette règle. Sachs ne prend pas de gants pour détailler son parcours. On sent même chez lui, le plus souvent calme et mesuré, avec juste ce qu’il faut d’ironie, une certaine passion, un emportement furieux devant le constat qu’il fait. (Encore, brave bougre, je laisse de côté la litanie qu’égrène Sachs des affaires internationales où Bolton est intervenu alors qu’il était en position officielle, pour contribuer avec efficacité à en faire un désastre pour les USA, – ou disons, pour la vision réaliste et efficace de ce que devrait être une politique US).
« Bolton a échoué dans chaque domaine précis où il a été engagé. Il a été depuis vingt ans le ‘Walking Distaster’ de la diplomatie américaine... Il provoque absolument le contraire de tout ce qu’il veut obtenir dans tout ce qu’il entreprend. Il s’est fait le champion de toutes les guerres qui ont eu lien [depuis 20 ans] et qui se sont achevées en désastres. »
(Suite)
15 août 202 (17H40) – Il faut toujours suivre l’increvable John Bolton, aisément identifiable par ses moustaches blanches qui lui donnent l’allure d’un.e orque (ou d’un.e orc, l’un.e et l’autre des profondeurs de l’Arctique à la Terre du Milieu), – je veux dire l’allure d’un/d’une orque qui aurait des moustaches blanches à la Bolton. Plus qu’un neocon, ce « proche des neocon » comme dit son ‘Wikipédia’, est plus neocon qu’aucun autre neocon ne le fut et ne le sera jamais. C’est un exemple et un exemplaire unique.
On sait peu, et même très peu jusqu’à la fin de toute mémoire, que c’est Bolton qui est la cause directe et opérationnelle d’‘Ukrisis’. Nommé en 2001 au département d’État, à la tête du service du contrôle des armements, c’est lui qui, de sa propre initiative et sans véritable directive à ce propos alors que le post-9/11 battait son plein dans le désordre terroriste et patriotard, je dirais presque à ses propres frais dans les voyages qu’il fit chez les amis d’Europe de l’Est, – c’est donc bien lui qui lança (en 2002) la mécanique de l’installation de bases de missiles antimissiles américanistes-occidentalistes dans les pays bordant la Russie (Pologne, Ukraine, Roumanie). Cet homme avait compris, avant tout autre, comme fonctionnait et dans quel but de Rien-sinon-détruire la politiqueSystème.
Par contre, le but-narrative était admirable, presque comme une farce des Marx Brothers : intercepter des missiles balistiques super-intercontinentaux iraniens que les Iraniens n’avaient évidemment pas, non plus que les bombes à mettre dans leur nez, ni aucune intention de fabriquer ceci et cela. Il s’en déduit logiquement que ce programme boltonien résista à tous les avatars malgré les tempêtes de rire soulevés par la mission d’interception de missiles balistiques iraniens ; lequel programme finit par accoucher de vastes projets de bases US en Pologne et en Roumanie, en attendant que la Pax Americana donne tous ses effets vertueux en Ukraine.
Entretemps, on s’aperçut que les missiles antimissiles (sol-air) US étaient plus à l’aise dans l’interception de missiles russes ; que les missiles russes existaient contrairement aux missiles iraniens ; que les missiles sol-air US pouvaient être subrepticement et élégamment remplacés par une même version sol-sol d’attaque avec tête nucléaire ; que cela mettait ainsi Moscou fort proche et rapidement nucléarisable dans le cas d’une frappe de décapitation US par surprise, ce qu’on nomme communément une ‘FirstStrike’.
(Suite)
14 août 2023 (15H50) – C’est largement le personnage le plus étrange et le plus fascinant des personnages du régime Zelenski en Ukraine, qui foisonne d’arrivistes, de crapules et d’opportunistes. Je le baptise même, pour pouvoir faire un titre qui rende compte de l’étrangeté de la chose, “la mauvaise conscience” de Zelenski, – car qui aurait jamais pu imaginer que Zelenski ait une conscience, bonne ou mauvaise ?).
Aleksei Arestovich (on dit aussi Arestovitch) fut certainement, durant une période, le plus proche de Zelenski, puis il démissionna sur un coup de tonnerre, puis, depuis, il a dit épisodiquement des sortes de vérités, – des vérité-de-situation qui devraient l’envoyer dans les geôles du SBU et le faire interdire sur les plateaux de LCI. Précision : il est toujours en Ukraine zélenkiste et donne régulièrement des interviews sans être inquiété, – et c’est la dernière en date qui sera l’aboutissement de cette page...
Il est vraiment “le plus étrange et le plus fascinant” d’après ce dont je dispose sur lui, et laissant de côté les thèses et hypothèses tordues ou complotistes qui ont dû se développer à son propos. Je m’en tiens, moi, à ce qui a été publié dans des conditions dont on ne peut nier qu’elles sont peu ordinaires mais néanmoins avérées comme étant bien ce qu’elles prétendent être.
Il faut voir le destin du personnage : de l’impeccabilité et l’orthodoxie zélenkiste adoubé par le Camp du Bien, à la rupture-soft et des déclarations sacrilèges-quasiment. Et encore ceci, sur ‘France-Soir’ du 2 novembre 2022, nous montrant qu’il vient de loin puisqu’il précédait Zelenski après tout, préconisant la guerre au moment où le candidat Z promettait la paix :
(Suite)
11 août 2023 (19H20) – Oui, sans nul doute, la réunion, dite peut-être “conférence de la paix”, réunie samedi-dimanche à Djeddah a été un événement baroque, une sorte de ballon gonflé à la fumée de Marie-Jeanne et dégonflé par la grâce douteuse d’une injection d’un vaccun Pfitzer, comme un simulacre qui prétendrait être un stratagème parlant de stratégie en semant partout des pièges pour culs de jatte aveugles, et qui se révéla être une balourdise inconséquente, une brioche d’une lourdeur incroyable. Les empires sur le déclin dégénéré, comme ça, deviennent d’une incroyable médiocrité, et d’une sottise surprenante. Il paraît que c’est une trouvaille-perso de Jack Sullivan : cela me donne plein d’espoir pour la campagne de réélection de Biden dont il a la charge.
Que s’est-il passé exactement ? Ecoutez nos deux compères faire leur doagnostic en rigolant intérieurement ou en s’exclamant emphatiquement. Christoforou, lui, y voir un “nothing-burger” dont il n’est rien sorti, aucun communiqué, aucune déclaration commune, même pas un souhait pour la paix...
Christoforou : ...« Ce fut un échec complet et absolu, parce qu’il n’y a rien, pas même un communiqué... Qu’est-ce que vous faites de cela, finalement ? »
Mercouris : « Oh, je suis absolument d’accord avec vous, vous avez absolument raison... Ce fut un véritable échec, je dirais même que ce fut une débacle... ! »
Est-il tellement nécessaire d’en dire plus ? Je veux dire, pour répondre à la question “Que s’est-il passé exactement ?” La conférence manqua tellement de substance, en réunissant tout le monde autour d’un plan (le “plan”en 10 points de Zelenski) auquel personne ne croit, – ni même Zelenski, ni Sullivan, – et en omettant de manière appuyée et comme si l’on faisait une géniale stratégie, d’inviter le deuxième adversaire sur le terrain, celui qui est en train d’écraser le premier avec son plan en 10 points ! Vous voyez le sérieux de la chose ?
D’autant plus drôle, – “drôle de négo” pour une “drôle de guerre”, – que chacun avait son propre plan en poche, les Saoudiens, les Chinois, etc., et n’avait que faire de ces couillonnades de Mister Z qui n’intéressent personne. On avait l’impression que le gouvernement des Etats-Unis avait réuni cette conférence simplement pour pouvoir dire : “Vous voyez, vous voyez ! Moi aussi, je peux réunir des conférences !” Certains étaient même venus pour dire qu’ils ne viendraient pas à la prochaine édition si les Russes n’étaient pas invités, – les Brésiliens et les Chinois, et peut-être même les Indiens, ont annoncé ça, selon Mercouris.
(Suite)
10 août 2023 (12H30) – On commence par un article de CNN (du 8 août) qui a eu beaucoup d’échos. Plein de précautions de langage, de phrases farcies de conditionnels, de verbes et d’expressions tels que “sembler” et “il se pourrait que”, il présnte “sobrement” le naufrage des dernières illusions du simulacre que fut le conflit en Ukraine aux origines de l’affrontement, – lorsqu’il n’était pas insensé ni obscène, vous vous en rappelez, de prévoir que l’armée ukrainienne irait jusqu’aux murs de Moscou, à la poursuite d’une armée russe débandée, incompétente, armée de pétoires et de guenilles d’un autre temps.
Ainsi commence l’article de CNN :
« Des semaines après le début de la contre-offensive très attendue de l'Ukraine, les responsables occidentaux décrivent des évaluations de plus en plus “décevantes” quant à la capacité des forces ukrainiennes à reprendre des territoires importants, ont déclaré à CNN quatre hauts responsables américains et occidentaux informés des derniers renseignements.
» “Ils vont encore voir, au cours des deux prochaines semaines, s'il y a une chance de faire des progrès. Mais je pense qu'il est très, très improbable qu'ils en fassent suffisamment pour changer l’équilibre de ce conflit", a déclaré un haut diplomate occidental à CNN.
» “Nos réunions d'information [avec le Pentagone] donnent à réfléchir. On nous rappelle les défis auxquels ils sont confrontés”, a déclaré Mike Quigley, un élu démocrate de l'Illinois récemment rentré de réunions en Europe avec des commandants américains entraînant les forces blindées ukrainiennes. “C'est le temps le plus difficile de la guerre”. »
(Suite)
6 août 2023 (15H50) – Nous le répétons : c’est en 2014, à l’occasion de la première phase ukrainienne du “coup de Kiev”, que nous avions déterminé le concept de déterminisme-narrativiste. Il avait totalement déterminé l’attitude des pays de l’Occident-compulsif face à ces évènements : les saluer comme une “libération” de l’Ukraine gagnée par les foules démocratiques, – résumé de la narrative, – alors que tout venait d’une machination classique, sinon grotesque du Système et de ses employés (Nuland en premier) du système de l’américanisme. Ce dernier cas est celui, – osons le mot : de la “réalité”. Dans le cadre du déterminisme-narrativiste, qui obligeait les “narrateurs” à suivre le déterminisme de leur narrative , nous proposions de nommer les éclairs de cette “réalité” des vérités-de-situation.
Depuis, le fil rouge de notre histoire devenue métahistoire s’identifiant le développement de ces deux “perceptions” (!), n’a cessé d’accroitre la divergence entre elles. Depuis le 24 février 2022, jour du déclenchement de l’OMS (Opération Militaire Spéciale) russe, c’en est fait : les deux “perceptions” s’opposent frontalement. C’est un fracas de tonnerre qui ne cesse de s’amplifier, de gronder et de rouler.
Un de nos commentateurs favoris, très sensible à cette idée de l’Occident-addictif et à ses narrative comme autant de prises de coke, s’affirme de plus en plus comme un observateur minutieux des bouleversements pathologiques dans les psychologies hystériques, et des catastrophes politiques qui s’ensuivent, découlant de cette “addiction” à la narrative qui les oblige, qui les détermine (déterminisme-narrativiste). Ce commentateur est l’ami Alastair Crooke, et les Français traduisant ses textes emploient le mot “récit” pour traduire très justement le mot. Nous préférons garder narrative pour bien marquer l’ascendance indubitablement anglosaxoniste de la “Méthode”, – comme l’on dirait d’un Descartes anglosaxonisé puis finalement converti à l’américanisme.
(Suite)
4 août 2023 (18H45) – Pour cette fois, je le promets, je ferai court. E céderai très vite la plume à un maître de l’analyse spectrale de la crise du monde. Il s’agit de l’ami Alastair Crooke, un Anglais comme on n’en fait plus du tout, maître de la mesure des formes et de la correspondance entre elles de ces formes.
Ainsi nous décrit-il dans un texte à la fois dense et rapide, tous les entrelacs de cette crise colossale et immense, et vous comprenez que tout est lié et que tout se tient. Pas besoin de complot, la bêtise des hommes et la dégénérescence d’une civilisation suffisent, l’une et l’autre chevauchant sur l’arrogance, l’irresponsabilité et l’hystérie.
Vous allez du wokenisme aux frasques des Biden, donc de la crise de l’américanisme à la guerre en Ukraine, de l’Europe en ruines aux bureaucrates de Bruxelles qui ont créé l’exceptionnalisme de la chose, – obéissant ainsi à l’observation de leur maître-Audiard, – « Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ».
(Suite)
3 août 2023 (16H45) – Je rappelle les faits, votre honneur : hier après-midi, dans la bourdonnante rédaction de l’organe que vous lisez, quelqu’un ou bien quelque inspiration venue des dieux eut l’idée de prendre l’absurde au pied de la lettre. (D’ailleurs, qui peut dire que qualifier l’absurde d’“absurde” n’est pas en soi une absurdité ? Qui ?) Puisque le texte d’Ilya Tchoukanov nous indiquait que les accusations cumulées et accumulées contre Trump lui réservaient potentiellement un séjour en prison de 641 ans, pourquoi ne pas utiliser cet élèment dans un titre devenu ainsi aguichant et énigmatique (« RapSit-USA2023 : les 641 ans du président ») ?
En effet, Tchoukanov écrivait, et ceci que nous avions repris dans notre texte :
« S'il est reconnu coupable de tous les chefs d'accusation, l'ancien président des États-Unis pourrait écoper jusqu'à 641 ans de prison (soit plus de 25 condamnations à perpétuité consécutives). »
Là-dessus, ou plutôt quelques heures et une nuit plus tard, je tombe en arrêt sur un titre dont je vais apprendre qu’il vient au départ d’un tweetX de l’équipe Trump, qui parle de “561 ans de prison”. Le tweetX fait effectivement l’objet d’un texte qui, lui aussi, utilise la peine de prison comme ‘argument’ :
(Suite)
1er août 2023 (08H40) – Moi qui ai toujours eu un faible pour le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO), je ne peux que voir le renforcement de mon estime dans sa dernière incartade vis-à-vis des USA et du Système que sert cette puissance (les USA) en cours d’effondrement. Il s’agit de la réunion organisée par l’Arabie Saoudite les 5-6 août 2023 à Djeddah, pour discuter de la paix en Ukraine, c’est-à-dire du “plan de paix” ukrainien revenant à une capitulation sans conditions de la Russie. Habileté suprême, la Russie n’est pas invitée à cette farce-bouffe montée par les uns et les autres pour regagner un peu dec crédit chez la vieille ferraille finissante.
AMLO n’est pas d’humeur à mettre son faux-nez et ses habits de clown pour participer à la farce-bouffe, alors que tant d’autres pays, y compris quelques vertueux BRICS au côté de la horde otanienne, y participent. Il faudra plus d’un discours et de commentaire de lecteur pour me convaincre de la vertu de l’exercice. Peut-être MbS avait-il besoin de combler ses vacances et de “faire sérieux“ aux yeux de la “communauté internationale” et de Joe Biden ? C’est ça ? Une occasion en solde ?
D’abord, la réaction d’AMLO, – et chapeau bas, pour nous tous qui prétendons à l’indépendance de jugement...
« “Discuter de la paix en Ukraine n'a de sens que si Kiev et Moscou y participent”, a déclaré lundi le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador. “Étant donné que ce n'est pas le cas pour les prochains pourparlers en Arabie saoudite”, a-t-il ajouté, son pays n'a pas l'intention d'y participer.
» “Si l'Ukraine et la Russie acceptent de chercher des options pour parvenir à la paix dans ce conflit, nous y participerons, si les parties en conflit sont d'accord et se réunissent à cette fin”, a déclaré le président lors de sa conférence de presse régulière.
» “Nous ne voulons pas que la guerre entre la Russie et l'Ukraine se poursuive”, a ajouté M. AMLO. “C'est très irrationnel, les gens souffrent beaucoup, les gens meurent, et les seuls bénéfices vont à l'industrie de la guerre, aux fabricants d'armes.” »
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27 juillet 2023 (21H00) – Les citoyens américains (et non américanistes, qualificatifs réservés à ceux dont l’identité est l’idéologie de l’américanisme), qui adorent utiliser des mots et des expressions françaises (le français “dans le texte” est la langue la plus empruntée dans l’anglo-américain courant), chérissent cette expression, effectivement “en français dans le texte” : « Plus ça change, plus c’est la même chose ». Je l’emploierais ici et sans fausse honte pour justifier cet emprunt d’un de nos textes d’il y a quelques mois, ou peut-être quelques années, – passe le temps, passe l’heure, – qui demandait déjà votre aide et votre soutien...
Lisez ceci et dites-vous que nos tristes temps-devenus-fous mériteraient un Jefferson de 1814, pour porter le jugement qui importe sur l’information “officielle”, ce que nous nommons presseSystème, comptes bancaires, narrative pissant de moraline des oligarques woke et déjà postmodernes... Mais qui irait jurer une seconde qu’un Jefferson serait aujourd’hui autorisé dans les pages du New York ‘Times’ et invité à parler sur un plateau ? Moi pas, qui l’imagine dans la clandestinité de la presse indépendante & alternative (comme nous)...
« Je déplore ... l’état putride dans lequel sont passés nos journaux et la malignité, la vulgarité et l’esprit mensonger de ceux qui écrivent pour eux ... Ces ordures dépravent rapidement le goût du public et diminuent son goût pour la nourriture saine. En tant que véhicules d'information et organes d’observation critique de nos fonctionnaires, ils se sont rendus inutiles en perdant toute capacité à être digne de foi en quelque façon que ce soit... Cela a été produit, dans une large mesure, par la violence et la malignité de l'esprit de parti. »
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27 juillet 2023 (16H15) – Au loin dans le Temps, lorsqu’un navire arrivait, au terme d’un long voyage vers l’inconnu qui paraissait sans fin, en vue d’une terre, le premier à la voir était la vigie qui s’exclamait, comme si elle retrouvait un lieu de connaissance : “Terre ! Terre !”. Aujourd’hui, la vigie clame lorsqu’enfin apparaît le rivage tant attendu : ‘Terra Incognita ! Terra Incognita !’ Ainsi faut-il saluer les bruits qui courent désormais de façon insistante que l’on rapporte sous la forme ultra-prudente et extrêmement formelle-solennelle d’Alexander Mercouris :
« Et il y a apparemment désormais des consultations sérieuses à la Chambre chez les Républicains de la Chambre, qui détiennent bien entendu la majorité à la Chambre, concernant la possibilité de commencer une procédure de destitution du président... »
Et notre commentateur gréco-britannique ne cache pas, malgré son langage châtié, l’extrême gravité du cas.
« A nouveau, je suspecte que ce scandale va enfler jusqu’à dominer tous les autres si nous arrivons effectivement à une procédure de destitution... Une procédure de destitution qui me semble extrêmement sérieuse dans son contenu, au contraire des deux récentes procédures [contre Trump, en 2020 et 2021]... Quoi qu’il en soit, cela devrait dépasser et concentrer tous les autres scandales et avoir un effet déterminant sur l’élection présidentielle de 2024... »
D’ores et déjà la bataille est engagée. Les démocrate, qui jugeait absolument nécessaire une procédure de destitution pour des actes incroyablement mineurs, – cas des deux procédures contre Trump en 2020-2021, dont l’une, complètement absurde, après qu’il ait quitté la présidence, – découvrent brusquement que la destitution est un acre d’une extrême brutalité, dont il ne faut user qu’avec une extrême parcimonie de crainte d’écorner la plus petite virgule de la sacro-sainte Constitution des États-Unis.
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26 juillet 2023 (19H10) – Cette somptueuse époque de simulacre extrême, bien au-delà du mensonge, exposé à une formidable pression de la communication allant du microscope instantané au télescope en millisecondes, nous donne à voir des spectacles qu’aucun Wagner (hors-Prigojine) ni aucun Debord n’aurait osé imaginer une seconde. Aucun des deux n’en aurait eu ni l’imagination folle, ni le paroxysme de la vision, ni l’élan incroyable du visionnaire.
En fait, le spectacle de Washington niant de toutes ses forces la vérité-de-situation qu’il est en train de documenter dans tous les détails au travers des témoignages et des révélations, – le sujet étant la corruption à la fois vertigineuse et abyssale du gang Biden, – ce spectacle relève d’une sorte de magie. On ne peut être à la fois plus négationniste et à la fois plus documentaliste de la chose qu’on dénie de toutes ses forces. Appelez ça schizophrénie, dystopie, strabisme convergent-divergent, ce qu’il vous plaira, mais nous y sommes...
Cette extraordinaire pathologie s’exprime dans le traitement fait à deux hommes. On a vu il y a deux jours celui qu’on applique à Donald Trump ; on voit aujourd’hui celui qu’on applique à Joe Biden, ou plutôt à la famille Biden, ou le “gang” Biden avec l’exploitation du concept de “Famille” dans le sens mafieux.
Il y a actuellement des auditions au Congrès qui secouent la capitale fédérale d’une étrange façon. Que ce soit par le simple “silence des agneau”, que ce soit [surtout] par malformation et déformation, désinformation et falsinformation, – le black-out et le mépris des médias de la presseSystème pour ces évènements est complet, et donc l’écho que nous avons ici, en Europe, quasi-nul ou si fortement endommagé par le voyage. (Qu’importe d’ailleurs, cela dit en passant, – car pour quoi comptons-nous dans ce maelstrom où nous figurons l’ombre des ombres des figurants ?)... Donc, “officiellement” personne n’en parle et pourtant tout le monde en parle.
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24 juillet 2023 (19H15) – Je reconnais bien volontiers une insistance particulière à signaler à mes quelques fidèles lecteurs l’importance essentielle au-dessus de tout et du reste, y compris de l’Ukraine, de la situation du système de l’américanisme. Je parle bien de “système de l’américanisme”, comme je parle souvent d’“américanistes” et non d’“Américains”, parce que je considère que l’esprit de système a complètement perverti aux USA l’“esprit de patrie” qu’on avait tenté d’y installer. Donc, pour mon compte, les États-Unis d’Amérique, ou dit plus rapidement et singulièrement “l’Amérique”, qui n’ont jamais existé en tant que nation, n’existent plus désormais en tant que “pays”. Alors, parlons de “système” en s’interrogeant sur sa direction, comme Mercouris nous dit, d’un air mystérieux (je parle beaucoup de lui dans cette page) :
« ... Et d’ailleurs, on ne sait pas exactement qui contrôle le ministère de la justice [le DoJ]... »
... Et tout cela pour dire : c’est là que “tout se passe” (aux USA), et constater que “tout se passe” dans une très grande discrétion pour nous autres Européens, – et nous autres, Français, pire que tout !, – attachés comme nous sommes aux débris poussiéreux et fumants d’une cause ukrainienne dont nous avons fait un film épique. Nous autres, Européens du Temps-courant, ne brillons pas particulièrement dans le genre film épique comme notre époque le comprend : Gance et Eisenstein ne sont plus dans notre mémoire, et David Lean lui-même est d’un Temps Disparu. L’épique est aujourd’hui plus que jamais hollywoodien, où l’on conserve jalousement les secrets de la vulgarité et du Rantanplan de l‘héroïsme.
... Et tout cela pour arriver effectivement à dire qu’à ignorer le “c’est là que tout se passe”, nous ratons effectivement l’essentiel de l’intrigue, le cœur de l’énigme, le bouquet du paroxysme. Or, hier même, en à peu près 17 minutes, un de mes commentateurs favoris, nous a dessiné un tableau foudroyant du drame épique qui secoue le système de l’américanisme. On en revient donc à Mercouris et à son sujet fort bien orienté par son comparse Christoforou : « Targeting Trump et Protecting Biden », – sans nécessité de traduction, n’est-ce pas..
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23 juillet 2023 (18H30) – On pourrait commencer ce ‘Rapport de Situation’ sur ‘Ukrisis’, – qui n’est justement plus dans la seule Ukraine, ce dont on se doute depuis un certain temps mais qui s’anoblit d’une déclaration officielle, – par deux remarques qui pourraient être dites sous forme de questions du genre bien connu du “poser la question c’est y répondre”. On préciserait également que les deux remarques-‘questions’ se complètent tout à fait, mais d’une façon assez peu académique et certainement pas selon la démarche d’un expert.
Note de PhG-Bis : « On s’en doutait, parce que PhG n’est ni académique ni un expert. Il se méfie des deux, il s’en défie même avec horreur. On n’étonnera personne en disant cela, et l’on comprendra mieux certaines de ses réactions, notamment dans ce texte... »
• La première des deux remarques peut effectivement être dite sous forme de question consistant à s’interroger : Poutine ne vient-il pas de montrer la justesse du titre d’il y a trois jours, poussé lui aussi par la fatigue qu’il ressent à supporter ce ‘Ukrisis’ sans fin et insupportable avec tous ces mensonges, ces tueries, ces vaines supputations ?
• La seconde sera dite également sous forme de question, pour garder le rythme du faux-suspens : Poutine ne vient-il pas de modifier complètement l’événement, passant d’une guerre limitée à l’Ukraine à une guerre à potentialité générale en menaçant directement un autre pays que l’Ukraine ?
On comprend évidemment que je veux ici parler de cet « échange fascinant » (selon Mercouris) entre le chef du FSB, Narichkine, et le président de la Fédération de Russie. La chose a été dite lors de cette réunion de jeudi, dont Larry Johnson par exemple, donnait un compte-rendu dès vendredi, en traduction le lendemain par ‘Réseau International’). Ce même 22 juillet au soir, Mercouris a fait un long commentaire sur cet échange Narichkine-Poutine, qu’il présenta de cette façon :
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