Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
20 juillet 2023 (18H30) – La tragédie nous émeut et nous terrorise. Le bouffe nous fait rire et nous rend un peu fous. La tragédie-bouffe, elle, si elle représente d’abord une surprise étonnante, finit au bout d’un certain temps par nous fatiguer. A la lettre même de l’expression, nous ne savons sur quel pied et vers quel biais danser : horreur du tragique catastrophique ou rire compulsif de folie-bouffe ? Ainsi commence-t-on à se sentir écrasés d’épuisement, – cette “fatigue” dont l’on parle ici, – avec la guerre d’‘Ukrisis’, et singulièrement à cause du simulacre de l’Ouest-exclamatif et psychoaffectif, l’Ouest qui ne cesse de poser, de récriminer, de se rengorger, de se féliciter, de s’admirer, de se trouver exceptionnel, de s’éblouir lui-même en se trouvant si finaud en son miroir, – et là-dessus aussitôt en accumulant sottises, impuissances, aveuglements, simulacres et ectoplasmes, tout cela bouillant en bouillonnant dans une soupe de mensonges érigés en autant de Vérités clamées du haut de la montagne et sorties des Tables de la Loi...
Un mot résume donc l’attitude de pays de plus en plus nombreux, devant la guerre en Ukraine, et nécessairement devant les simagrées de ceux qui la font durer en l’alimentant : la fatigue, mère de l’exaspération et de la colère. On parle bien entendu de la fatigue de la psychologie, celle qui règle tout, comme lorsque, parlant de la corruption, c’est aussitôt à la “corruption de la psychologie” que je suis conduit à penser.
On a pu mesurer cela lors d’une réunion entre l’UE et les pays d’Amérique Latine et des Caraïbes au sein du CELACS, en début de semaine à Bruxelles... Surprise, surprise, celui qui tenait une place non négligeable du côté de l’UE, dans la rencontre, comme dirigeant du pays-membre temporairement en position de présidence (succession : tous les six mois), celui-là était de Hongrie... Par Dieu ! Son Premier ministre Orban est l’un des rarissimes, non le rarissime et extrêmement précieux dirigeant d’un pays de l’UE à s’opposer à la politique de bienpensance de l’Ouest-psychorigidif (une trouvaille néologistique de circonstance d’une sorte de PhG-Bis) – je veux dire, cette ignoble politique d’alignement automatique, type-intelligence-artificielle qui aurait pris les mauvaise pilules contraceptives, – à s’opposer donc, le Organ, à la politiqueSystème Washington-Bruxelles en aveugle soutien à Mister Z. d’Ukraine... Et c’est bien lui, Orban, qui parle de “fatigue” !
(Suite)
15 juillet 2023 (15H45) – Je ne vais pas trop m’étendre, – “contrairement à son habitude”, observerait sarcastiquement ‘PhG-Bis’. Il est vrai que la nouvelle est courte, sauf si l’on veut entrer dans les détails techniques & juridiques, – ce qui n’est pas plus mon cas. Tout cela pour dire courtement & courtoisement combien la nouvelle est d’importance, à un point où l’on peut en faire un événement d’importance symbolique considérable, pour tout dire métahistorique.
Voici donc : il s’agit du projet de loi adopté par la Douma russe, constituant une mise en place de restrictions telles qu’on peut parler d’“interdiction”, – dans tous les cas, symboliquement et idéologiquement, sans nul doute ! “Interdiction” donc, de la pratique que je qualifierais de sociétale, sinon de progressiste, sinon d’idéologique de l’“idéologie transgenre”, du changement de sexe. (Ils nomment cela, ces gens au langage fourbe de bureaucrates sataniques et d’idéologues pervers : « chirurgie de l’affirmation de genre. »)
Brave homme-chroniqueur, je donne quelques paragraphes de l’article de RT.com, qui détaillent tout de même les aspects sociaux et sociétaux qui font de la chose un acte législatif d’une réelle importance en même temps qu’ils soulignent la connivence évidente entre cette idéologie de la difformation de l’Être et le capitalisme devenu fou en projetant avec une force inouïe l’idéologie du profit dans la pratique médicale et chirurgicale, sous l’inspiration de son tyran satanique :
« La Douma d'État russe, la chambre basse du parlement, a adopté un projet de loi qui imposerait des limites strictes à la capacité des personnes à changer légalement de sexe ou à subir une opération de réassignation.
» Voici les raisons pour lesquelles les députés déclarent avoir parrainé ce projet de loi et comment le nouveau système fonctionnera.
(Suite)
13 juillet 2023 (16H20) – Celui qui tira la leçon des événements qui suivirent, donc avant même que ne surviennent ces événements, fut bien entendu Joe Biden, – who else ? “La Russie devrait cesser d’attaquer la Russie...”, – et alors, tout s’arrangerait !
« La Russie pourrait mettre fin à cette guerre demain en retirant ses forces d'Ukraine, en reconnaissant ses frontières internationales et en cessant ses attaques, ses attaques inhumaines, contre la Russie... »
Il eut malheureusement l’esprit de se corriger aussitôt (« Je veux dire “contre l'Ukraine” ») parce que cet acte manqué psychédélique bien dans la veine du président a un côté baroque qui caractérise certainement au mieux et avec le meilleur esprit du monde l’aspect-bouffe de cette situation. A Vilnius, le président Zelenski fut le principale victime, et de l’aspect-bouffe et des limites à ne pas dépasser dans l’aspect-bouffe. Pendant le temps du sommet, il semble que toute la haine convenue exsudée au jour le jour contre Poutine, le président russe malencontreusement et inexplicablement absent du sommet, était transférée contre et sur le président ukrainien.
(Suite)
10 juillet 2023 (11H45) – Il devrait nous sembler assez difficile, si nous étions sensible à l’expérience et à sa logique, et à une saine intuition dispensée par les récents événements, de continuer à croire à l’importance directrice du rôle des acteurs humais dans les affaires internationales. On sait que je confie cette conviction à des perceptions, – justement issues de l’intuition, – dont je ne cherche pas à deviner la cause, ni à en annoncer les conséquences.
C’est en bonne partie pour cette raison que j’ai accordé fort peu d’importance au sommet de Vilnius, dans tous les cas dans le domaine du commentaire de prévision. Au contraire, le cours des événements durant cette rencontre peut révéler des situation, susciter des orientations qui vaudront d’être suivies ; on les suivra alors... Mais on verra aussitôt qu’il ne s’agit nullement de manœuvres contrôlées et préparées de longue date, mais de réactions de contrainte, devant le cours inattendu de l’événement... Ainsi vivons-nous, depuis quasiment huit ans (l’arrivée de Trump), et plus encore depuis 2020 (Covid), et décisivement depuis 2022 (‘Ukrisis’) , – et enfin attendant l’affrontement final.
Lequel ? J’y tiens et je trouve un allié de poids et de choix pour m’appuyer : USA-2024, les présidentielles pour désigner “l’affrontement final” ; et “ allié de poids et de choix” ? Rien de moins que ce vieux crouton d’Attali, – mais dans quelles somptueuses circonstances !
(Suite)
9 juillet 2023 (12H00) – Il est vrai que je n’ai jamais lu Douguine en aussi belle forme ! Ainsi la France existe-t-elle encore puisque c’est bien la France qui le met dans cet état. Au bout de ce texte court, enlevé, sardonique dans le bon sens, aimablement moqueur et impitoyablement ironique, il ne reste pas grand’chose de la France, dépotoir de la modernité... De même, il ne reste pas grand’chose de l’Occident-collectif Ukraine-OTAN compris, dépotoir des dépotoirs de la modernité ; et la Russie devra faire gaffe si elle veut réchapper en pas trop mauvais état au grand nettoyage cosmique du dépotoir universel de tous les dépotoirs de la modernité qui nous attend.
Donc, direz-vous, la France est en avance sur son temps ? C’est ce que je pense depuis que j’ai prêté quelque attention au “persiflage” bien-français (Voltaire, le premier, utilise le mot en 1736), précédé des “mazarinades”, les deux évolutif en un prologue psychologique radical de la Révolution Française, elle-même comme un des trois piliers du “déchaînement de la Matière” et de la modernité. (Et le pauvre Douguine devra alors s’expliquer de son tsar Pierre le Grand qui est allé pourrir la Russie en la trempant dans la potion diabolique de l’Occident-autocorrectif.)
1er juillet 2023 (19H30) – Il y a une semaine, un président parlait avec pompe & sérieux de la situation en Russie. Il parlait de “fissures” qui apparaissaient dans le pays (la Russie), de sa “fragilité” (oui, il s’agit bien de la Russie). L’expression de “guerre civile”, avouons-le, lui brûlait les lèvres, et il paraissait évident que ces pauvres moujiks ne méritent que cela. Il disait gravement, comme un professeur agacé et dérangé par un chahut qui vient d’éclore dans la classe sans son autorisation, remarque à l’égard de l’élève turbulent et, – comment dit-on ? – oui, c’est cela, – “hyperactif”, et déclaré coupable avant tout acte d’enquête... Le prof parlait donc de la Russie, il y a une semaine, avec publication le 25 juin :
« Mais cela montre les divisions qui existent au sein du camp russe, la fragilité à la fois de ses armées et de ses forces auxiliaires comme le groupe Wagner. »
Et alors, qu’est-ce qu’on dit aujourd’hui ? « Tout le monde veut son ‘regime change’ sauf la Russie ! », ricane un lecteur de RT.com, en commentaire d’un texte sur le bordel français. Le chahut continue dans la classe, ma parole, mais dans un autre sens et le professeur s’est fait très discret, – sans doute une méthode plus moderne d’enseignement.
Enfin, soyons sérieux, à l’image de la situation ici ou là. Je dois faire un aveu à mes lecteurs : du jour où la guerre en Ukraine a commencé, j’ai quasiment rompu tout contact dynamique et direct avec les sources d’information françaises grand-public et borderline presseSystème, les réseaux télé, les journaux qui m’étaient encore supportables, les vidéos des grandes radios, etc.
(Suite)
30 juin 2023 (20H40) – Le 19 juin, nos grands amis d’Outre-Atlantique fêtèrent le ‘Junetenth’, – un assemblage des mots ‘june’ (juin) et ‘nineteeth’ (19), pour rappel symbolique du 19 juin 1865 jour où fut proclamé la fin de l’esclavage dans l’État du Texas, deux mois après la fin de la Guerre de Sécession. Ne me demandez pas pourquoi cet événement, cette date, le Texas, peut-être le dernier État à proclamer la chose, etc., – car ce qu’il importe de savoir pour mon propos est que ‘Junetenth’ est un jour de fête fédérale aux USA, pour commémorer la fin de l’esclavage. Le 19 juin n’est pas encore très loin derrière nous et la commémoration fut l’occasion de la publication de diverses études sur la question...
Bien, – nous savons notamment :
• que l’esclavage, surtout sinon essentiellement des Noirs (la “traite négrière”), est un des fondamentaux de l’arsenal dialectique du wokenisme, se fondant sur le racisme, sur l’oppression inégalitaire en fonction de la race, sur l’anticolonialisme et l’indigénisme, sur le “privilège blanc”, etc. ;
• que l’esclavage est d’autant plus “d’actualité” aux USA qu’une campagne wokeniste (et démocrate) est en cours pour “indemniser” les Africains-Américains de cette oppression passée, à raison d’un $million pour chaque citoyen US de race noire ; bien entendu, les avis sont très divers sur ce projet et il s’agit d’une campagne hautement polémique et antagoniste, qui se place dans l’affrontement général en cours aux USA.
Cela, c’était pour esquisser la toile de fond sur laquelle je vais venir placer, en avant-plan, quelques mots sur une étude spécifique publiée à ‘occasion du ‘Junetenth’, – mardi dernier exactement, sur Reuters, avec reprise sur RT.com L’idée était d’examiner la généalogie des six présidents actuellement en vie, pour découvrir combien et lesquels ont dans leurs ancêtres des possesseurs d’esclaves. Le résultat est, comment dire ? – assez “drôle” dans le sens où l’on dit “drôle de guerre” et ‘Drôle de drame’ ; quelque chose, vous savez, où vous ignorez si l’on doit éclater de rire ou étouffer une larme avec gêne, un peu de tragédie-bouffe si vous voulez...
(Suite)
27 juin 2023 (19H05) – Je commence par un avertissement ferme et sans retour, hors duquel la lecture de ce texte est inutile : Je ne fais ni des comparaisons, ni des analogies, mais l’on pourrait dire : une métaphore limitée à des situations et des actes bien précis. Prigojine n’est pas Cinna, Poutine n’est pas Auguste, – et, accessoirement, je ne suis pas Corneille, – enfin, pour ce dernier cas on peut discuter. Pour autant on voit s’amorcer mon propos : apprécier l’attitude de Poutine vis-à-vis de Prigojine à la lumière de cette immense tragédie de Pierre Corneille, – « Cinna, ou la clémence d’Auguste ».
En effet, Poutine a bel et bien montré de la clémence – quels que fussent et soient ses arrière-pensées – vis-à-vis des Wagner révoltés, et surtout de leur chef, Prigojine. On sait que le président russe n’est en général pas un tendre avec ses adversaires, et particulièrement avec les oligarques quand ceux-ci s’opposent à lui, comme le rappelait encore, il y a trois jours, le pétulant Bhadrakumar.
Andrei Korybko observe à plusieurs reprises que Poutine a montré de la clémence avec Prigojine dans cette affaire. Bien entendu, il ne manque pas d’expliquer cette clémence par des matières d’intérêt et d’opportunité. D’abord, en expliquant le geste par la stature de la position de Poutine et sa volonté d’éviter des troubles internes en agissant brutalement contre des soldats, y compris leur chef, qui s’étaient conduits de façon héroïque dans plusieurs batailles en Ukraine.
(Suite)
25 juin 2023 (17H00) – Dans l’affaire qui nous occupe, – devinez quoi, – on devine que je m’intéresserai plus à l’effet de communication qu’elle a produit sur la position de Poutine et la situation de la Russie qu’au démêlage et au détricotage du nœud gordien que constitue l’aventure dite, – pour sourire, – du ‘Wagnergate’. C’est dire qu’on ne peut pour l’instant, et peut-être pour toujours, comprendre ce qui s’est vraiment passé durant ces 2-3 derniers jours entre Moscou et Rostov-sur-le-Don et divers autres lieux de la même région. (D’ailleurs, est-il d’un réel intérêt de savoir ?)
Pour mesurer cet effet de communication “sur la position de Poutine et la situation de la Russie”, on s’en rapporte par exemple aux commentaires de notre bonne vieille et courageuse presseSystème. « Vladimir Poutine a créé lui-même le pire de ses cauchemars » fut le titre de l’éditorial du ‘Financial Times’ de samedi, alors qu’on se trouvait en plein ‘Wagnergate’, séquence putsch militaire avec Prigozine dans le rôle-clef et pas encore de ‘Happy End’. C’est RT.com qui signale la chose sous le sobriquet d’“interprétation la plus apocalyptique” :
« Le Financial Times a offert l'une des interprétations les plus apocalyptiques de la situation. “Il est difficile de croire que Poutine puisse survivre à ce genre d'humiliation”, a écrit l'éditorialiste Gideon Rachman dans une tribune publiée également par le Irish Times. “Son prestige, son pouvoir, voire sa vie, sont désormais en jeu”. Gideon Rachman n'a cité aucune preuve à l'appui de son affirmation selon laquelle la vie de M. Poutine pourrait être menacée. »
On répète, dans la langue d’origine, le jugement donc-apocalyptique de Gideon Rachman, qui est l’une des plumes les plus ‘rock’n’roll’ du l’austère quotidien qui domine l’Olympe de la presseSystème, – plus encore que le NYT... Je répète ce titre, dirais-je, pour qu’on en pèse toute la mesure et tout le bon sens, et parce qu’il sort d’une plume consacrée de l’intelligence même de la pensée occidentale-fictive, – et parce que, somme toute, « it is hard to believe » un tel jugement, si emporté, si hystérique, si halluciné :
(Suite)
24 juin 2023 (17H00) – Dans ces temps aventureux, je voudrais faire un parallèle qui l’est tout autant, aventureux, mais qui présente quelques vertus. On s’en étonnera peut-être parce qu’il y a d’un côté un événement énorme qui se poursuit et, de l’autre, l’événement d’un instant qu’on a déjà oublié. Ce qui m’intéresse pourtant, c’est une interprétation parallèle, pour montrer des similitudes cachées et, par conséquent, le rôle de révélateurs de ces deux événements.
Les deux événements sont les suivants :
• Prigozine et le PMC ‘Wagner’, bien sûr, dans une sorte de remake à la sauce postmoderne d’un passage ou l’autre de l’année 1917.
• Une déclaration d’Obama à CNN, à propos des événements de 2014 (il était alors président) en Ukraine, et spécifiquement le cas criméen, avec l’intervention de l’armée russe à l’appel des autorités locales, un référendum et le rattachement à la Russie.
Je passe rapidement les deux choses en revue, avec le principal que je m’attache à en dire, selon ma perception. Puis on verra bien où je veux en venir, si je le sais moi-même...
(Suite)
22 juin 2023 (20H50) – Hier, ces remarques (de Mercouris et de Johnson), enregistrées d’une vidéo du 20 juin, nous parurent assez remarquables, dans tous les cas symboliquement, pour mettre en évidence l’extraordinaire et catastrophique climat de mensonge et de simulacre qui pèse sur nous tous, qui nous empoisonne littéralement, qui nous dévore. J’écoute Mercouris depuis longtemps et c’est la première fois que je l’entends, lui si mesuré et si strict, proche d’être emporté par la colère dont il se sent habité à l’évocation de la catastrophique infamie :
Mercouris : « Je ne connais pas de conflit où les gens ont été aussi catastrophiquement mésinformés... Je n’ai jamais connu un temps où une guerre a été aussi catastrophiquement rapportée que celle-ci... Franchement, je commence à devenir vraiment furieux de ce que je lis... »
Johnson : «... Vraiment, je partage votre colère et votre dégoût... »
Symbole disais-je donc : je pense que cette courte anecdote résume absolument ce que nous sommes en train de vivre. Tous les réseaux officiels de nos pays, les radios, les TV, les journalistes, partagent la même rengaine mensongère, effrayant double absolument déformant et inverti de la réalité. Ces gens sont notre mort autant que la leur si nous ne résistons pas.
(Suite)
22 juin 2023 (14H45) – J’appartiens à une génération où l’on vénérait encore les “vieux sages”. C’était par exemple le cas de Konrad Adenauer, qui semblait indestructible et dont on disait que son incroyable allant avait beaucoup à voir avec la prise régulière d’une sorte de potion magique & mystérieuse, où le suc de testicules de bouc ou de taureau, – c’est bien dit n’est-ce pas, avec une charmante incertitude ? – avait son mot à dire. Quoi qu’il en soit, l’homme domina tout l’après-guerre allemand, cette terrible épreuve de relèvement, jusqu’à sa rencontre, presque une idylle, avec de Gaulle. Il fut ensuite traîtreusement éliminé par ses “amis” et le traité de Paris charcuté par le parti atlantiste au Bundestag, au sein de la CDU-CSU.
Je veux dire, par cet exemple anodin, qu’alors la vieillesse, lorsqu’elle était encore active, était protégée par une aura de sagesse ; vieux certes, plus lent peut-être, mais cette lenteur également pour le temps de la réflexion d’où naissaient des manœuvres aimables et irrésistibles. Grand admirateur de Talleyrand, je trouve que son plus grand exploit se situe au crépuscule de sa vie, lorsqu’il était déjà épuisé par la vieillesse, au cours de la très longue conférence de Londres (1830-1831) qui aboutit à la formation d’une Belgique neutre et évita une guerre européenne que les jusqu’auboutistes du rattachement à la France auraient sans doute provoquée. Une fois de plus, Talleyrand, alors ambassadeur de France à la Cour de Saint-James, était seul contre les autres grands du continent puisque tous les soupçons convergeaient vers la France, et il sut suffisamment bien y faire pour semer la zizanie chez eux en conduisant à une issue installant une paix qui profita à la France.
Pourquoi cet éloge des vieux ? Parce que leur expérience et leur sagesse suppléent à leurs forces déclinantes, parfois dans une mesure confondante ; parce qu’ainsi ils prennent leur temps et ils sont maîtres du Temps... Mais notre époque, avec la GrandeCrise qui la caractérise, a même réussi à subvertir cela ! L’éloge est donc celui des “vieux d’hier”.
(Suite)
14 juin 2023 (17H40) – Hier donc, un article sur ce site se terminait par ces mots, où est évidente l’allusion au livre de H.G. Wells datant de 1898 :
« Ce n’est pas une nouvelle Guerre Froide, c’est une ‘Guerre des Mondes’. »
Cela suivait notamment l’intervention du président français qui, après une séance fraternelle avec ses brillants collègues polonais et allemand, annonçait le programme pour les prochaines semaines et mois. Ce serait une “victoire la plus victorieuse possible” et aussitôt les négos avec Poutine, convoqué sur l’heure, bien trop content de revenir au club grâce au brillant Français et à la France-éternelle, – « accablée d’Histoire, meurtrie de guerres et de révolutions [...] mais redressée [...] par le génie du renouveau ! », selon le best-seller, ‘Vision de Macron’, récemment publié par l’énigmatique C2G (ou C de G, pour les puristes)..
(Suite)
10 juin 2023 (18H00) – Est-il nécessaire de vous confier que je serais bien en peine de vous donner une analyse de la bataille en cours ni même de son issue malgré les signes qui s’accumulent dans ce sens. Vous comprenez de quelle bataille je veux parler ? Alors, vous comprenez également ma mesure et ma prudence.
Note de PhG-Bis : « D’autres se chargent de ce rude travail, au moins celui de l’analyse de la bataille. PhG est particulièrement impressionné par le travail de ‘Simplicius-The Thinker’, la dernière référence dont parle toute l’AMC (‘Alternative Media Community’, comme dit Korybko de la presse indépendante, que PhG nomme « Notre Samizdat »). Jetez un coup d’œil chez Simplicius, vous mesurerez son travail, et la difficulté colossale de donner une image cohérente de la bataille. »
Mais autre chose m’a frappé que cette difficulté de jugement et d’analyse qui m’interdit de me prononcer nettement et clairement, – cette autre chose qui n’est pas sans importance. On en a une idée lorsqu’on entend ici et là une référence à la grande bataille de Koursk, de l’été 1943, qui fut avec Stalingrad le tournant de la Deuxième Guerre mondiale. En général, c’est pour laisser entendre qu’une grande victoire russe est en vue ; moi aussi, je reprends cette analogie de Koursk sans tenir compte des facteurs quantitatifs si incomparables (nombre des forces, essentiellement), mais dans un but différent même si je comprends tout à fait et fort bien la cause générale de l’analogie.
(Suite)
9 juin 2023 (14H30) – J’ai trouvé ça assez charmant et naïf, si américain, à la fois religieux et rigoureusement institutionnel avec une remarquable tenue des uniformes et des drapeaux, et puis également totalement cacochyme et absolument effrayant... Beau mélange, n’est-ce pas ?
Il s’agit du « Woke-Pentagone ? » (vous pouvez laisser tomber le point d’interrogation) dont on vous parle souvent sur ce site parce que je considère la chose comme un phénomène extraordinaire. La vitesse, l’autoritarisme avec lequel la transformation, que dis-je la transmutation s’est institutionnalisée vous coupent et nous coupent le souffle.
Alors, quel est le propos ? Vous aviez (vous l’avez toujours, d’ailleurs) le “Gay Pride”. Maintenant, vous avez le “DOD Pride” (DoD pour Departement of Defense, alias Pentagone). Mercredi, un aéropage de personnalités du Pentagone (avec un sous-secrétaire à la défense pour les questions de diversité et d’inclusion, – un latino, – et la générale, – une dame, – commandant le Space Command) présidait une manifestation destinée à célébrer le “mois de la fierté”, alias “DOD Pride”. Il s’agit de la période de l’année où l’entraînement accéléré à l’inclusivité sera intensifié, – y compris pour les Marines, les SEAL, la Delta Force et les forces spéciales.
Au cours de la cérémonie, comme on peut voir sur une vidéo, tout le décorum des forces armées a été déployé, drapeaux des diverses forces, hymne au drapeau des États-Unis (par un baryton black de l’US Army) et enfin une prière dite par la sergente Copeland, US Army également, black et femme à la fois, qui remercie Dieu, notamment, pour « avoir permis à des personnes LGTBQ de servir dans les armées... Amen ».
(Suite)
5 juin 2023 (20H50) – Pas de meilleure façon de commencer que de s’inspirer jusqu’au plagiat de la façon de commencer son texte d’hier (cette nuit, avec le décalage horaire) d’une des nouvelles références vedettes du monde-dissident, ‘TheThinker’, ou mieux encore ‘Simplicius-TheThinker’. Il parle de la journée d’hier (dimanche pour lui), mais on peut prendre la chose pour la séquence samedi-lundi :
« Voici un “résumé”, un rapport de mise à jour que je me devais de faire après l'une des journées les plus folles de la guerre jusqu’à présent, en termes d'absurdité pure et simple des événements. »
En effet, il y eut rarement, dans cette étrange guerre d’Ukraine, un tel amoncellement de nouvelles, vraies, fausses, semi-fausses et semi-vraies, incompréhensibles ou trop évidentes, sans loque entre elles ou liées par une logique mystérieuse, etc. (Mais très vite, j’en suis sûr, nous verrons encore pire et plus bouffon.) Il y eut de nombreuses réactions et commentaires autour des “invasions” ukrainiennes (et autres) de la région de Belgorod en Russie, des remous en Ukraine aussi bien qu’en Russie où autant Prigozine et ses ‘Wagner’s boys’ que Kadirov et ses Tchétchènes offrirent de venir protéger la frontière de Belgorod. Il y eut, selon le ministère russe de la défense, les débuts de la grande “contre-offensive” ukrainienne, deux fois bloquée et repoussée, tandis que des critiques s’élevaient contre Poutine et le même ministère pour n’avoir pas fait assez pour protéger Belgorod.
(Suite)
4 juin 2023 (13H40) – D’abord il y eut ce tweet, de Javier Blas, journaliste de Bloomberg.News. Lisez-le en anglais, langue suprême de la globalisation, puis sa traduction française, pour bien enfoncer le couteau dans la plaie, et tourner, tourner, tourner pour chercher à faire vraiment très mal, mœurs de barbare...
« A First ! », – “Une première !”, le sacrilège dans toute son horreur d’apostasie ultime...
« In 23 years covering OPEC, this is a first.
» Under pressure from Saudi Arabia, OPEC has banned journalists from Reuters, the Wall Street Journal, and Bloomberg (including myself) from attending the group’s ministerial meeting in Vienna this weekend #OOTT. »
« En 23 ans de couverture de l'OPEP, c'est une première.
» Sous la pression de l'Arabie saoudite, l'OPEP a interdit aux journalistes de Reuters, du Wall Street Journal et de Bloomberg (dont moi-même) d'assister à la réunion ministérielle du groupe à Vienne ce week-end #OOTT. »
Il faut bien comprendre ce que cela signifie ! L’on parle de journalistes de la presse anglo-saxonne, et surtout américaniste, – qui plus est avec un intérêt et un sujet financier et global. La première presse du monde, la presse exceptionnaliste, au-dessus de toutes les autres et même d’une toute autre nature, quasiment divine, détentrice de toute la Vérité à 120%, totalement indépendante, libre, sans aucune pression d’aucune part, indifférente aux injonctions du Système et de ses porte-chèques, reflet absolu de la vérité de la modernité, qui fait trembler les forts et les non-anglo-saxons, qui règle la marche du monde, qui fait respirer et éjaculer Wall Street. Tout ce qui met en question et agresse cette presse est sacrilège pur, et devrait être puni comme tel.
(Suite)
2 juin 2023 (08H20) – Il est vrai, quelles que soient les meilleures intentions du monde, que l’ultimatum que Mister Z. a adressé ... à l’OTAN, – selon le ‘Financial Times’, – est une chose absolument terrible. Résumons : “Si je n’entre pas dans l’OTAN sur le champ et sans crier gare, je ne viens pas à la réunion d’exception de cette organisation, le 11 juillet à Tallin”. Ingrida Simonyte, première ministre d’Estonie, qui invite, a aussitôt commenté, en balbutiant et peut-être bien au bord des larmes :
« Ce serait si triste... Euh... Une victoire de la Russie. »
La sémillante ministre allemande des affaires étrangères Annalena Baerbock a observé que ce n’était pas possible en temps de guerre. Quand la guerre se sera terminée, on étudiera cette demande de faire entrer en grande pompe, l’Ukraine augmentée de la Russie. Quelques heures plus tard, au sommet des ministres des AE de l’UE en Moldavie, Mr. Z., évidemment présent, était moins pressant sur l’ultimatum, il demandait simplement l’entrée dans l’OTAN et dans l’UE cette année, pour tous les pays ayant une frontière avec ma Russie, – et peut-être quelques autres après tout, sinon la Russie elle-même.
Ainsi vont les nouvelles. Ajoutez-y une petite (nouvelle) selon laquelle les USA et l’Allemagne, et l’UE en fidèle suiveuse, critiquent la Pologne et le parti PiS au pouvoir pour préparer une “commission sur l’influence russe, 2007-2022” destinée à éliminer des prochaines élections le leader du PO (parti libéral-globaliste) Donald Tusk, – anciens PM polonais et président de l’UE, grand ami des globalistes triomphants, – et vous avez une idée de l’unité et de l’ordre régnant au sein de l’Occident-sédatif. Commentant cette triste affaire qui oppose divers grands écarts entre eux, – entre traditionnalistes-faux jouant le jeu globaliste et les globalistes-vrais utilisant les traditionnalistes-bidon pour leur dessein, – Andrew Korybko conclut :
(Suite)
31 mai 2023 (16H45) – Au début, je m’étonnais, je trépignais, je triomphais, je me scandalisais... C’était au début, quand j’étais sérieux. Aujourd’hui, je l’avoue, cette lecture est une bonne lecture de détente, une sorte de souvenir nostalgique qu’on assure et qu’on goûte, avec une certaine, comment dire ? Ben, nostalgie justement, en peine séance de nostalgique fara-niente... Pensez donc ! Je suis avec le JSF, qu’on a voulu peinturlurer en F-35 pour qu’il passe inaperçu (‘stealthy’), depuis 30 ans exactement ! Oui, je le jure, c’est en 1993 qu’on a commencé à parler du programme JSF, qui avait alors un autre acronyme avec un “A” quelque part en plus, prestement abandonné pour être JSF en 1994. Vous vous rendez compte du feuilleton ? De la romance des vieux époux ? De mes jeunes années, des plus belles années de notre vie, à nous autres aujourd’hui vieillards furtifs (‘stealthy’) ?
Car avec le JSF, c’est chaque jour, ou disons chaque année, la mousson, une sorte de ‘Nina’ des conneries et des pannes dans la panne de la panne, chaque année pannes réparées et renouvelées, pannes pires que pannes d’auparavant... Un miracle de durée, une aubaine des belles manchettes de la presse ‘American Wonderland’, l’‘American Dream’ en 3D, en 4D, en 5D, à la fois sans fin et infini, un rêve dont on ne voit pas la fin, dont on n’imagine pas la fin ; imaginer ‘The End’, comme à Hollywood, et voir un F-35 décoller et voler normalement, comme tout le monde, tenant son assiette sans décrocher, sans glisser avec le moteur qui s’emballe, – voler médiocrement bien, quoi, – mais ce serait d’un triste !
Ainsi est-ce sans surprise que je suis vertement interpellé par un titre de cette presse honnie et défendue qu’est RT.com, que je lis en cachette, à la sauvette car je sais bien ce qu’elle vaut... Qui nous conte, – quoi ? Les derniers déboires du grand copain du JSF qu’est le GAO, cette Cour des Comptes US qui, chaque année à la même époque, dépose sa petite commission sur le seuil du JPO (‘Joint Strike Fighter Program Office’), devenu je crois, whopping trouvaille de com’, le ‘Joint Strike Fighter Wing’ pour nous faire croire qu’il vole (non, je me trompe, c’est la boutique du F-35C de la seule Navy)... Enfin, n’essayez plus de comprendre et oyez les bons vœux du GAO, circa-2023 :
(Suite)
23 mai 2023 (19H00) – Pour nous, – pour dde.org, pour moi, – Joseph de Maistre est toujours une évocation, une rencontre, une mémoire, une lumière heureuses. Depuis que je l’ai rencontré, il constitue un des piliers de ma façon de penser ; qui plus est, l’ayant rencontré, je me suis aussitôt assuré qu’il était l’homme de mon temps, c’est-à-dire l’homme de la GrandeCrise.
Note de PhG-Bis : « PhG ne le dit pas, alors je le dis pour lui : lorsqu’il parle de Maistre, ne sortez pas votre arsenal de lieux communs dans l’impasse de la Bienpensance – sur Maistre-réactionnaire et le reste. Il n’en a cure, PhG. Ce n’est ni son affaire, ni sa connaissance, ni son intérêt, ni sa référence. Pour lui, Maistre c’est bien autre chose.... D’ailleurs, qu’on en juge ! »
... Par conséquent, j’ai eu mon attention retenu par la parution d’un nouveau livre sur Maistre, et par une interview de l’auteur que je reprends ci-dessous. (Sur le site d’‘Éléments’, ‘Joseph de Maistre. La nation contre les droits de l’homme’, par l’agrégé de philosophie et docteur en poétique et en littérature Marc Froidefont.) L’intérêt de la chose est également qu’elle me conduit, moi, à revenir sur Maistre dont je n’ai plus guère parlé sur la longueur depuis longtemps.
(Suite)