Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

Le tango Blinken-Nuland

  mardi 31 janvier 2023

31 janvier 2023 (07H00) – J’avoue platement avoir complètement raté l’histoire du siècle, je veux dire “de la semaine dernière”, avec mercredi l’interview de Blinken par l’ami Ignatius (du ‘Post’, entre amis), suivi par l’audition de l’impressionnante Victoria Nuland, en pleine santé et adjointe du précédent, jeudi devant la Commission des Relations Extérieures du Sénat. John Helmer, qui s’amuse bien en ce moment en “dansant avec les ours” (‘DancewithBears.com’), rapporte ces deux interventions qui se sont magnifiquement télescopées, selon une parfaite coordination psycho-technologique, comme l’on danse le tango sur le rythme de la java chaloupée au rythme de la valse.

Je lui laisse la parole tandis que Mercouris rapporte l’aventure entre divers éclats de rire (fin de la vidéo du 27 janvier) :

« Depuis que James Forrestal a sauté du seizième étage d'un hôpital de la marine américaine en 1949, aucun secrétaire de cabinet américain n'a présenté autant de symptômes psychopathologiques qu'Antony Blinken, l'actuel secrétaire d'État. L'annonce faite par Blinken cette semaine sur les conditions de la fin de la guerre en Ukraine peut-elle être crue dans une clinique psychiatrique militaire américaine, et encore plus au Kremlin à Moscou ?

» Et que peut-on croire lorsque, le lendemain des remarques de Blinken, Victoria Nuland, la sous-secrétaire d'État la plus psychopathologique de l'histoire de la fonction, a annoncé à la commission des affaires étrangères du Sénat qu'elle et Blinken sont prêts “dans le contexte de la décision de la Russie de négocier sérieusement, de retirer ses troupes d'Ukraine et de restituer des territoires [qu’elle occupe]”, [à soutenir l’assouplissement des sanctions].

» Ce que Nuland entendait par l'Ukraine et les territoires “à restituer”, Blinken l'avait détaillé la veille [dans sa proposition]. La Crimée, Zaporozhye et “le pont terrestre qui relie la Crimée et la Russie”, c'est-à-dire Kherson, Donetsk et Lugansk, resteront russes et ne seront ni négociés ni “restitués” car, selon Blinken, “un assaut contre la Crimée serait un déclencheur d'escalade nucléaire”. » 

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“Mais la voilà, ‘la fin de l’histoire’ !”

  samedi 28 janvier 2023

28 janvier 2023 (19H00) – Qui ne ses souvient du tonnerre que causa, en 1989-1991, une conférence transformée en l’article, et l’article transformé en livre, tout cela sous le titre de ‘La  fin de l’histoire’ ? L’auteur était un fonctionnaire du département d’État, Francis Fukuyama, d’origine Asian-American (oui pour la diversité). L’idée était que la démocratie libérale américaniste l’avait emporté et régnait désormais sur le monde jusqu’à la fin des Temps ; d’où ‘The End of History’, – capito ?

On batailla ferme là-dessus et, dès1990 et la crise de l’ex-Yougoslavie, on commença à ricaner. Moi-même, comme d’habitude du camp des réfractaires et des dissidents... Mais voici que, trente ans plus tard, me vint une idée ; je parle d’il y a quelques heures, une idée comme ça, que je sentais venir sans lui donner forme... Les mots aident, ils ont leur propre force, leur propre sens, vous les dites ou vous les entendez en croyant les maîtriser mais ils reviennent, disons “par la fenêtre”, vous chuchotant quelque chose d’inattendue...

C’est en relisant ce passage du texte d’hier de la rubrique du ‘Jourbal-dde.crisis’ que m’est venue cette idée baroque : “Mais la voilà, ‘la fin de l’histoire’ !”, – mais pas du tout, mais alors PAS-DU-TOUT dans le sens bien lissé du State Department...

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L’escalade par escalator

  vendredi 27 janvier 2023

27 janvier 2023 (18H10) – Ainsi, les deux dernières semaines ont été animées par la débat sur les chars à livrer aux Ukrainiens, comme s’il s’agissait de quelque(s) mystérieuse(s) arme(s) absolue(s) venue(s) de la volonté des dieux – puisque les dieux sont du côté de Zelenski-Saint. Ne comptez pas sur moi pour y prendre part et vous dire mes positions de non-spécialistes des chars. Ce que j’ai remarqué, c’est la même réaction chez tous les gens que j’estime être du même côté que celui où je suis, qui est de dire que ces chars ne sont pas d’une catégorie divine au-dessus du lot, qu’un char démocratique occidental brûle aussi bien qu’un char autocratique poutinien, qu’il faut du temps pour savoir s’en servir, qu’en donner comme çà quelques pincées de-ci de-là c’est se ficher du monde, prendre une pellicule hollywoodienne pour une leçon de l’“art opératoire” dans la guerre.

Bref, on laisse le concours des chars de côté en n’attendant rien de son résultat, pas plus qu’il n’y en eut des livraisons de machines présentées avec emphase et lyrisme, pour chacune d’elle, comme le nouveau ‘game-changer’ du conflit, évidemment destiné à pulvériser les Russes, – les ‘Leopard’-‘Challenger’-‘Abrams’ après l’antichar ‘Javelin’, le HIMARS, etc. Éventuellement on s’intéresse, – mais juste en passant, – à la question de savoir pourquoi livrer ces chars dont on sait qu’ils n’auront aucun effet décisif, et surtout qu’ils ne seront vraiment opérationnels d’une façon organisée et efficaces, si les Russes ne les détruisent pas avant, que dans neuf mois, un an, et même plus sans doute et même certainement. Ici, et pour illustration, une hypothèse de mon duo préféré Christoforou-Mercouris, sur lequel je reviendrai :

« Alors, on en revient à la question initiale : pourquoi livrer ces chars à l’Ukraine ? Alex Christoforou et moi-même avons eu une longue discussion dans une de nos précédentes vidéos, au cours de laquelle nous avons évoqué la possibilité que tous ces chars soient regroupés en Pologne et, lorsque l’armée ukrainienne se serait effondrée, ils seraient intégrés dans la force expéditionnaire polonaise qui est en train de se former pour occuper l’Ukraine occidentale et je dois dire que cela m paraît être de plus en plus une possibilité crédible... »

Vous voyez, on est déjà dans le folklore des épisodes inédits. On est même dans l’avenir, dans le post-‘Ukrisis’, lorsque Mercouris mentionne la suggestion de John Helmer (venue de sources US et à laquelle lui-même, Helmer, ne croit guère) que la livraison de chars ‘Abrams’ serait essentiellement l’amorce d’une future armée ukrainienne de temps de paix, mais suffisamment forte face à la Russie, et surtout superbement dotée de machines dont la vertus se mesure en dollars :

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« Quand c’est fini, n-i-nini, ça recommence »

  mercredi 25 janvier 2023

25 janvier 2023 (20H35) – En ouverture, cette rimaillerie de Léo Ferré parlant des romances qui reviennent toujours... Mais là, on ne parle pas des romances mais des aventuriers dont Washington fait grand usage pour le rythme des “regime change”, et l’on remarque qu’avec Zelenski une fois de plus le même schéma menaçant de se se reproduire...

Il fait, il est nécessaire que chacun d’entre nous se rappelle la phrase fameuse du temps d’Eisenhower (est-ce un ambassadeur US en Amérique du Sud, ou le secrétaire d’État ou quelqu’un du genre...), parlant d’un dictateur sur mesure installé par la CIA là où il faut pour faire ce qu’il faut :

« He’s a sonavabitch but he's our sonavabitch » (« C’est un fils de pute mais c’est notre fils de pute. »)

La question numéro un est de savoir si un tel traitement de jugement infâme peut être appliqué à Saint-Zaleski ? La deuxième question, si par extrême malédiction la réponse à la première était positive, serait alors : “Mais Washington ne serait-il pas sur la voie de liquider “son fils de pute” ?

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Le vieil homme et l'enfer

  jeudi 19 janvier 2023

19 janvier 2023 (05H00) – Je n’ai jamais été un soutien enthousiaste du diplomate Kissinger. Il est du parti qui voit dans le Congrès de Vienne le triomphe de l’autorité de Metternich ; je suis de ceux qui y voient l’effet de surprise de la géniale manœuvre de Talleyrand. Pour le reste, Kissinger fut un impitoyable défenseur de l’hégémonie américaniste, sans pitié pour les fauteurs de trouble intérieurs à l’Empire, mais qui ne le cédait pas à la folie des militaires...

Kissinger, levant les bras au ciel en 1973, après une rencontre avec les généraux du Joint Chiefs of Staff : « Mais au nom de Dieu, qu’est-ce que cela signifie “supériorité stratégique” à ce degré de destruction mutuelle assurée ?! »

Ces derniers temps, il n’avait aucun mal à figurer comme le “vieux sage de la stratégie” au milieu des fous de l’OTAN, en plaidant implicitement pour une sorte de neutralisation de l’Ukraine, sans beaucoup d’espoir mais avec la constance de l’expérience et du “réalisme”. A 99 ans, il semblait aussi sage que son devancier de la génération d’avant, Georges Kennan qui, à 98 ans, à la fin du XXème siècle, avertissait que l’élargissement de l’OTAN vers l’Est et la Russie constituait la plus monumentale erreur stratégique que l’on puisse concevoir.

Et puis, peu à peu et subrepticement, mais brutalement pour nous qui le voyons de l’extérieur, tout s’est écroulé.

Mardi, lots d’une intervention en virtuel à Davos, Kissinger a baissé les bras, – nous disons cela par respect, d’autres à la rancune plus acharnée diraient qu’il a “baissé sa culotte” mais inutile de s’y attarder. Il s’est fait aussi médiocre, finalement aussi plein d’une hystérie épuisée, aussi fou que tous les autres, devant la ‘Davos Crowd’ qui ne fait pourtant pas recette (sauf pour les escort girls, très nombreuses cette année comme si c’était leur re-set, qui vous assurent une nuit de rêve pour €4000-€5 000). Il s’est payé le triste luxe d’être cohérent, “réaliste” dit-on, de la sorte de celui qui dirait “Eh bien, puisque nous en sommes là et qu’il ne faut pas trop se distinguer pour rester en odeur de respectabilité, je vais m’employer à embrasser ce que je ne puis étouffer”. Dommage pour lui, dirais-je pour mon compte : ça ne marche pas, Kissinger.

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De la difficulté de “commenter”

  lundi 16 janvier 2023

16 janvier 2023 2023 (14H50) – Je me suis arrêté à un segment d’une chaîne YouTube de la série ‘Campaign 23s (YouTube n’enchaîne pas nécessairement le programme de la série, – il s’en garde bien) ; essentiellement pour mon cas et pour qui est de quelque intérêt de mon point de vue, avec Scott Ritter (surtout) et Douglas Macgregor comme intervenants. Je m’arrête à un Ritter inhabituel...

Je veux dire, un Scott Ritter qui fait  des commentaires inhabituels, le plus souvent hors de la formule de l’interview ou de la conversation, et souvent en voix off sur le fond de films montrant l’actuel conflit en Ukraine. Ritter nous a habitués à des commentaires très techniques mais, dans ce cas, il emploie un style d’intervention beaucoup plus tragique, métaphorique, voire mystique et symbolique, un style inhabituel marqué sur le fond par son obsession manifeste qui est celle du conflit nucléaire, à la possibilité duquel il croit manifestement.

Par exemple, le 15 janvier :

« Je ne suis pas un amateur de musique classique comme certains d’entre vous sont, je me réfère renvoies plutôt au goût d’une musique populaire présente dans les classes de travailleurs ... Quand j’essaie de trouver une musique qui corresponde à la description de la situation que nous vivons, qui est celle de la possibilité d’une guerre nucléaire, je pense à la chanson de Johnny Cash ‘The Man Comes Around” et les derniers vers qui viennent d’une voix éteinte parce qu’ils pourraient venir d’un homme sur son lit de mort.

» ‘And I heard a voice in the midst of the four beasts
» ‘And I looked and behold, a pale horse
» ‘And his name that sat on him was Death
» ‘And Hell followed with him.’ »

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RapSit-USA2023 : Les “surprises” de Joe

  vendredi 13 janvier 2023

Le 13 janvier 2023 (16H00) – Il est vrai qu’aujourd’hui, il ne fait pas bon être un chroniqueur constitutionnaliste précis et particulièrement réputé. Entre le moment où vous écrivez votre chronique et celui où elle paraît dans le quotidien auquel vos collaborez, “Joe la surprise” peut nous en réserver une de plus avec un nouveau paquet de documents ‘Top Secret’, datant de son service comme Vice-Président (VP, 2009-2017) ou de ses accointances à la CIA et au FBI, retrouvé dans les toilettes, ou dans la poubelle de la cuisine, ou bien sous la gamelle de son chien bien-aimé... C’est un peu ce que nous dit Jonathan Turley en présentant sur son site une version ‘updated’ de son texte pour le New York ‘Post’.

« Vous trouverez ci-dessous une version légèrement modifiée de ma chronique du NY Post sur la découverte du deuxième lot de documents classifiés dans des zones précédemment utilisées par le président Joe Biden. Un certain nombre de questions restent sans réponse en raison de la réponse initiale étrange du président Biden [cette “découverte” est “une surprise” pour lui], qui a déclaré qu'il ne demanderait même pas à connaître du contenu de ces documents sur les conseils de son avocat. Toutefois, avec la découverte d'un deuxième lot de documents classifiés dans un lieu différent, la “surprise” du président pourrait croître de manière exponentielle dans les jours à venir. Il serait peut-être bon que vous vous trouviez une chaise pour suivre plus confortablement... La tournure que prendront les événements dans la presse et chez les experts pourrait provoquer un vertige mondial... »

Suivent les nombreux détails et péripéties sue cette nouvelle étape de la carrière de Joe Biden, et de son mandat comme POTUS sans équivalent ni précédent. On retrouve des “documents secrets” chez lui, pratique qu’il dénonçait furieusement chez Trump comme « répugnante d’irresponsabilité », et il réagit en disant qu’il est bien “surpris” de cela, qu’il y ait, comme ça, des documents classés ‘Top Secret’ chez lui, dans ses braves petites résidences familiales. Le brave Joe ignorait qu’il y en avait ici et là ; et pis, dans un autre “ici et là”, pour un deuxième lot qu’on nous a sorti ! Et puis un dernier, en dernière minute ! Nous allons de “surprise” en “surprise”, alors que je ne peux définitivement pas me défaire de la remarque si fine du non-moins-fin Obama, qui l’eut comme VP :

gnante d’irresponsabilité », et il réagit en disant qu’il est bien “surpris” de cela, qu’il y ait, comme ça, des documents classés ‘Top Secret’ chez lui, dans ses braves petites résidences familiales. Le brave Joe ignorait qu’il y en avait ici et là ; et pis, dans un autre “ici et là”, pour un deuxième lot qu’on nous a sorti ! Et puis un dernier, en dernière minute ! Nous allons de “surprise” en “surprise”, alors que je ne peux définitivement pas me défaire de la remarque si fine du non-moins-fin Obama, qui l’eut comme VP 

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RapSit-USA2023 : La tyrannie de la “terrible twenty

  mercredi 11 janvier 2023

11 janvier 2023 (14H40) – Déjà hier, j’étais ébranlé, en lisant Bhadrakumar, justement cité par le fin renard qu’est Martyanov. Voici ce que cite Markianov, ceci qu’on retrouvait déjà dans le texte de Bhadrakumar, bien entendu :

« Rice et Gates reconnaissent indirectement que la Russie est en train de gagner, contrairement au récit triomphaliste occidental jusqu'à présent. De toute évidence, l'offensive russe attendue à l'avenir les met sur les nerfs. [ ...]

» Le Pentagone est incertain à propos de la stratégie future de Sourovikine. D'après ce qu'ils savent de son brillant succès dans l'éviction des officiers de l'OTAN d'Alep en Syrie en 2016, la guerre de siège et d'attrition est le fort de Sourovikine. Mais on ne sait jamais. Un renforcement constant de la Russie en Biélorussie est en cours. Les systèmes de missiles S-400 et Iskander y ont été déployés. Une attaque de l'OTAN (polonaise) contre le Belarus n'est plus réaliste. » 

Martyanov, c’est l’évidence même, n’apporte rien de nouveau puisqu’il cite un texte que nous avons nous-mêmes mis en ligne. Ce que juge intéressant, c’est qu’il le cite, parmi d’autres nouvelles tendant à mettre en évidence une certaine prise de conscience, essentiellement aux USA, de la vérité-de-situation, de la situation militaire en Ukraine.

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2014-2022 & 23

  mardi 10 janvier 2023

10 janvier 2023 (16H00) – Un mien ami me faisait remarquer hier soir qu’il y avait eu, en 2014, lors du coup de Kiev et de ce qui suivit immédiatement, un frisson terrifiant qui nous avait tous saisis, – je parle de ceux qui sont capables de frissonner à partir d’une pensée indépendante qu’ils ont et non pas en attente d’une consigne-Système de leurs gouvernants : “Vous frissonnerez quand on vous le dira”. Il s’agissait du spectre de la Grande Guerre de la Fin des Temps que la crise ukrainienne avait soudain fait surgir à nos yeux brutalement décillés. Ce même ami me rappelait un texte de ce site qui en avait parlé, et je ne tardai pas à m’en souvenir.

C’était ce texte du 3 mars 2014, sous le titre « La guerre est en réparation d’urgence ». D’abord, il y était question de l’évolution doctrinale du Pentagone, – qui se foutait bien des dingueries des neocons et de leurs délires chroniques, – qui venait d’annoncer l’abandon des “grandes guerres conventionnelles de haut niveau”. Ce n’était plus d’actualité et, mon Dieu, je dirais que c’était fort bien vu lorsqu’on se balade du côté de Bakmouth et de Soledar, n’est-il pas ?...

« Techniquement et opérationnellement, le secrétaire à la défense Hagel annonce que le Pentagone a décidé d’abandonner le modèle d’une “guerre consistant en des opérations stables, très amples et de longue durée (“...long and large stability operations”), – c’est-à-dire tout ce qui se rapproche de la guerre conventionnelle de haut niveau, et a fortiori du “modèle pur de ‘guerre conventionnelle de haut niveau’”. »

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Hollande-Merkel : “Marions-les ! Marions-les !”

  samedi 31 décembre 2022

31 décembre 2022 (18H00) – En effet, on ne résiste pas à la chanson de Juliette Gréco en lisant les aventures de la Kaiserin, recommencées presque mot pout mot à deux reprises après le coup initial, rejointe par un coup de maître de l’ex-président-poire, François Hollande, parti se réfugier dans les colonnes du quotidien ukrainien indépendant ‘Kyiv Independent’ pour apporter le soutien de sa mémoire de grand stratège. Hollande souscrit à la narrative de Merkel, qu’il renforce même d’une position plus dure, plus satisfaite de lui-même, ce qui achève de réunir le couple historique des accords Minsk

« Marions-les, marions-les 
» Je crois qu'ils se ressemblent 
» Marions-les, marions-les 
» Ils seront très heureux ensemble ! » 

Ainsi rassurés sur leur avenir, on laisse la plume à ‘RT-France’ pour un rapport sur les confidences de l’ex-président Hollande à partir de ses déclarations au journal ukrainien. (Mais pourquoi diable aller confier cela à un journal ukrainien alors qu’on est Français, et qui plus est, ce qui est notable et considérable, ancien président de la République ? Et sur une matière aussi délicate ? Peu importe nos états d’âme, et lisons je vous prie...)

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Souvenirs partagés

  vendredi 30 décembre 2022

30 décembre 2022 (15H15) – Il est manifeste que le bruit de la “candidature” de Medvedev à la succession de Poutine, évidemment suscitée par Poutine lui-même, commence à se répandre à grandes enjambées. Du coup, les souvenirs reviennent en mémoire.

Je voudrais m’attacher à l’un d’eux, notamment au travers d’un texte d’Eric Zuesse qu’on lit plus loin. L’affaire avait été mentionnée sur ce site, je m’en souviens moi aussi, avec tout le respect et la déférence dues. C’était donc le 27 mars 2012, rapportant un à-côté du sommet sur les armes nucléaires de Séoul le 26 mars. L’on sut ainsi, du fait d’un micro indiscret parce que mal débranché, qu’Obama, en pleine campagne électorale et en fonction de l’élection de Poutine qui devait ainsi remplacer Medvedev deux mois plus tard, avait glissé à l’oreille de ce président russe-là toujours en fonction ces quelques mots bientôt transformés en dialogue chuchoté :

Obama : « Sur toutes ces questions, mais en particulier la défense antimissile, cela peut être résolu mais il est important que [Vladimir] me laisse du temps. »

Medvedev : « Oui, je comprends. Je comprends votre message sur le temps... Qu’il vous donne un peu de temps... »

Obama : « C'est ma dernière élection. Après mon élection, j'aurai plus de flexibilité. »

Medvedev : « Je comprends. Je vais transmettre cette information à Vladimir. »

(Sujet)

Le “Jeu du Patriot” de Pépé

  mercredi 28 décembre 2022

28 décembre 2022 (20H50) – Dans une chronique pour ‘Strategic-Culture.org’, le 24 décembre (voir une traduction dans ‘Réseau International’, le 26 décembre), Pépé Escobar s’attache, ou bien s’attaque à la livraison d’un système ‘Patriot’ par les USA à l’Ukraine. Selon ce qu’on en a, on pourrait traduire son titre (« Let the Patriot Games Begin ») par quelque chose comme “Que commence la farce du ‘Patriot’”, – ou bien, si l’on est d’humeur plus sombre, “Que se mette en place le piège du ‘Patriot’”, – ou mieux encore, ou pire encore : “Que sonne l’heure fatale du ‘Patriot’”...

Lisant les élucubrations de ce site où se trouve cette chronique, on sait ce que je pense de cet engin, de son efficacité, de ses capacités, etc., et bien entendu quand en plus on le réduit en grand tra-la-la à un système du genre offert en un seul exemplaire. Pourtant, Pépé s’y met, et d’ailleurs pour l’excellente raison qu’il n’a pas  et qu’il n’y a pas grand’chose à dire pour les 24-48 heures considérées à propos de la visite aux États-Unis de Zelenski... Oyez et voyez son argument, puis l’introduction de son sujet, tout cela fort bien balancé :

« Il est vain de s’attarder sur l’horrible visite du clown de Kiev au mannequin de crash test de la Maison-Blanche, couplée à un discours “churchillien” aux dominions du parti de la guerre au Capitole. L’histoire ridiculisera ce feuilleton hollywoodien pendant les siècles à venir.

» La dernière émission de relations publiques du parti de la guerre, sponsorisée par Raytheon Productions, est bien plus intéressante. Après tout, Lloyd Austin, l’actuel chef du Pentagone, est un ancien vendeur d’armes de Raytheon

» Après une grande fanfare, il a été établi que le Pentagone ne fournira pas une collection, mais une seule batterie Patriot à Kiev – soit avec quatre ou huit lanceurs de missiles, et soit la version PAC 2 ou PAC 3... »

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Posture de la France

  mercredi 28 décembre 2022

28 décembre 2022 (13H15) – Depuis le 24 février, ou disons le 26, le 27 ou le 28, j’ai quasiment coupé les ponts avec certaines lectures et visionnages de médias français (je parle des médias de grand public, moitié presseSystème si vous voulez, mais avec certaines positions convenables). J’ai fait cela à cause de la position généralement défendue concernant ‘Ukrisis’ qui s’est dégagée presque unanimement. Cette position est aussitôt apparue, aussitôt évidente avec un gros zeste d’hystérie, aussitôt insupportable d’affectivisme et d’inculture des rapports de force et des politiques des nations, d’ignorance des événements qui avaient précédé (de la chute du communisme au coup de force de Kiev en février 2014, au pilonnage incessant des russophones du Donbass depuis) – et cela, cette inculture et cette ignorance, même chez les esprits les plus estimables, que je suivais souvent avec sans aucun doute un certain plaisir lorsqu’ils parlaient des idées et des obsessions françaises.

Donc, rupture complète. Pour la fréquentation, rupture complète, sauf les divers sites de résistance qu’on connaît bien, et qui ont rapidement vogué vent-debout malgré la censure (par exemple, Castelnau-Ferreira) ; sur le fond du sentiment général, j’ai quelques amis avec ce qui importe comme contacts pour avoir une idée nécessairement sans importance de l’évolution française, c’est-à-dire cette espèce de sur-place mâchouillé, néantisé et hystérique, entre presseSystème sans surprises et intellectuels indépendants ayant chuté dans l’affectivisme antirusse. Et puis, parfois un coup d’œil, pour la routine, et soudain quelque chose qui m’accroche parce que j’y trouve la profondeur abyssale de l’anéantissement français.

On l’aura deviné, c’est le sujet d’aujourd’hui.

RapSit-USA2022 : Les Cent-Jours de Trump ?!

  mercredi 21 décembre 2022

21 décembre 2022 (14H55) – Je ne peux m’empêcher de vous faire cette communication en temps réel, sur un événement en cours, insaisissable, etc.... On trouve sur une vidéo de ‘TheDuran.comdu 20 décembre, une conversation à trois avec Christoforou, Mercouris et un invité US, l’avocat Robert Barnes, fameux depuis plusieurs années pour son activisme populiste, pro-Trump et anti-démocrate. On trouve sur cette vidéo un Robert Barnes frétillant, venant de l’état-major du parti républicain où l’on débat ferme. Le sujet : le nouveau Congrès issu des élections de novembre, avec une Chambre des Représentants dans une situation extraordinaire.

Le parti républicain a une très faible majorité à la Chambre. Selon les circonstances et les orientations de certains élus républicains telles qu’elles se sont affirmées, il y aurait assez de votes pour empêcher l’élection par la Chambre du candidat républicain McCarthy pour la fonction de ‘Speaker’ (président de la Chambre, n°3 dans l’ordre de succession, après le président et le vice-président), mais pas assez pour assurer l’élection d’une autre personnalité à cette fonction. Trump, qui domine largement le groupe républicain veut McCarthy et aucun autre parmi les élus. Cela fait que la Chambre se retrouverait sans ‘Speaker’ élu...

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Les “bâtisseurs de vérité”

  lundi 19 décembre 2022

19 décembre 2022 (08H45) – Il est vrai que, sur le chemin de la composition du texte de ce 18 décembre (« Ésotérismes de l’Apocalypse ») est venue cette idée d’introduire le concept d’“ésotérisme” comme clef d’exposition et d’interprétation des événements. Je n’y ai pas prêté attention d’abord car la chose s’est imposée d’elle-même, sans explication, comme venue du dehors (c’est le truc du ‘logocrate’ : voyez cela dans « Ma “vérité-de-situation” » et ceci de George Steiner :

« “Le point de vue ‘logocratique’ est beaucoup plus rare et presque par définition, ésotérique. Il radicalise le postulat de la source divine, du mystère de l’incipit, dans le langage de l’homme. Il part de l’affirmation selon laquelle le logos précède l’homme, que ‘l’usage’ qu’il fait de ses pouvoirs numineux est toujours, dans une certaine mesure, une usurpation. Dans cette optique, l’homme n’est pas le maître de la parole, mais son serviteur. Il n’est pas propriétaire de la ‘maison du langage” (die Behausung der Sprache), mais un hôte mal à l’aise, voire un intrus”… ») ;

... mais y réfléchissant et prenant conscience du phénomène, il me semble que l’on touche alors avec cet emploi de l’ésotérisme à une sacrée découverte et une découverte sacrée, comme seule notre époque si cruelle et trompeuse des temps-devenus-fous est capable de nous ménager.

Cette introduction du “concept d’“‘ésotérisme’” (quelle drôle d’expression pour un si grand mystère) signifie que l’on peut désormais considérer que la perception de la réalité, – on dit aussi, si l’on veut, “vérité-de-situation” (VdS, pour faire court), – lorsqu’elle est juste et pouvant être considérée effectivement comme VdS, devient un « enseignement secret réservé à des initiés »... C’est ce qu’on sous-entendait sans vraiment le réaliser dès le début du texte :

Chaos & folie : un bon rythme-bouffe

  mardi 13 décembre 2022

13 décembre 2022 (16H30) – Ce que nous nommons le “bloc-BAO”, avec tout ce que cela suppose, continue, avec de plus en plus de succès et d’effets, à montrer ses exceptionnelles qualités et capacités d’agitation-bouffe... Je parle d’une agitation certes opérationnelle, mais marquée par une psychologie-bouffe, ou une folie-bouffe si vous voulez. Tout est bouffe, chez ces gens, jusqu’au chaos qu’ils sont parvenus à créer, – un “chaos-bouffe”, imaginez cela ! Seule cette époque pouvait nous sortir une telle production, notamment grâce à une activité si intense du système de la communication !

On voit quelques domaines de cette spectaculaire création postmoderne, surgissant au même moment et créant ainsi une sorte d’événement intégrant des domaines très différents, pour donner une image d’une exceptionnelle puissance de l’agitation à laquelle parvient cette époque dans ses moments de paroxysme

(Note de PhG-Bis : « Mais la description de PhG ne semble faite que d’une longue suite de paroxysmes jusqu’à constituer une sorte de longue ligne paradoxalement stable d’addition bientôt fusionnée de paroxysmes, sorte de ligne de crête paroxystique jusqu’à l’horizon, ne semblant jamais devoir finir, jamais descendre de ce super-paroxysme... »)

• La situation en Ukraine, où l’agglomérat qu’on nomme “armée ukrainienne” ressemble de plus en plus à un chaos (“chaos-bouffe”) où tout se désintègre dans une inorganisations épouvantable qui n’a rien à voir avec les Russes en ce sens qu’elle n’est pas directement causée par eux (à Bakhmout, au moins deux tiers des blessés ne sont pas évacués par manque d’organisation, et meurent de leurs blessures) ; cela, né de nos ambitions dites-“impériales” (et drotdel’hommistes), doublé par le contraste d’une organisation remarquable des groupes mafieux s’occupant de recycler instantanément vers l’Afrique notamment, l’essentiel des armes et munitions envoyées par les généreux donateurs du “Collective West” en principe pour alimenter le front.

Quelques mots de présentation, du site ‘VuduDroit’, avec sa vidéo n°19 de la série Castelnau-Ferreira, – à regarder régulièrement, – sur cette situation-bouffe (en Ukraine mais aussi sur les plateaux-TV en France) :

(Suite)

Cherche “vérité’... Désespérément, obstinément

  lundi 12 décembre 2022

12 décembre 2022 (13H40) – J’ai hésité pour le titre : fallait-il mettre cet ordre-là “Désespérément, obstinément”, ou bien l’autre finalement choisi (“Désespérément, obstinément”)... On comprend la nuance : l’un dit : “décidément, il n’y a plus rien à attendre”, et l’autre : “il n’y a plus rien à attendre, mais il faut néanmoins en attendre”. L’un fixe paradoxalement le triomphe de l’homme inutile : “J’ai beau m’acharner, je sais que je ne sais rien” ; l’autre parle de l’homme inutile qui admet ses limites, “je sais que je ne sais rien mais suis conduit à croire que d’autres forces se chargent de la chose”. Ce sont les limites de l’immanence et la sauvegarde par la transcendance. C’est un acte de foi diront certains, mais il n’est pas sans raison, – ni contraire à la raison, après tout...

Sainte-Beuve disait ce que je cite ci-après pour saluer Tocqueville qui venait de mourir... Mais ce qui m’importe dans cette citation concerne strictement le mot sur Pascal, en écartant le “enrageant” qui est mouvement d’humeur et imaginant pour mon compte que Sainte-Beuve a voulu penser à la religion en parlant de “la croix” mais qu’au fond, et inconsciemment, il nous a suggérés qu’il était aussi question de la foi inévitable et nécessaire :

« Tocqueville m'a tout l'air de s'attacher à la démocratie comme Pascal à la Croix : en enrageant. C'est bien pour le talent, qui n'est qu'une belle lutte ; mais pour la vérité et la plénitude de conviction cela donne à penser. »

Ignorons cette « plénitude de conviction » que Pascal n’avait ou n’avait pas, – là aussi, il est question de conviction, – et restons attachés à la seule question de “la vérité”. Si « cela donne à penser », c’est encore sur la question de l’humeur bassement humaine, tandis que “la vérité” est une autre affaire, – je ne lui mets pas d’italiques, indiquons que je détache le concept de la citation. Ce n’est pas l’humeur de Pascal qui compte, – malgré l’immense et affectueux respect que je lui voue, – mais “la vérité” qui reste, presque quatre siècles plus tard et pour l’éternité après tout, une question toujours aussi vive, aussi considérable, aussi énergique, une question qui est le propre de notre vie elle-même. L’homme n’a accumulé que des échecs depuis Pascal, mais “la vérité demeure” comme l’énigme indépassable.

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Les révoltes du passé

  mercredi 07 décembre 2022

7 décembre 2022 (20H25) - Je sais bien que je vais faire une bien étrange démarche, un parallèle à première vue sans queue ni tête, qui paraîtrait absurde à certains, infâme à d’autres. Mais les uns et les autres, qu’avez-vous d’autre à me proposer que ces sortes d’audaces de l’esprit qui, seules, parviennent à donner une mesure de l’extraordinaire infamie dans laquelle nous sommes précipités ? Et ainsi, à nous faire esquisser la mesure que ce qu’il importe de faire, et dans quel sens, et sans s’attarder à des procès inutiles ?

Donc, voici deux nouvelles que je vous offre, toutes fraîches, “du jour” comme on dit “plat du jour” ; et deux pour le prix d’un, une aubaine ma parole...

• Voici d’abord la  démarche de révolte du “père de tous les lanceurs d’alerte”, l’héroïque Daniel Ellsberg, l’homme des ‘Pentagon Papers’, qui dit : “vous voulez extrader Assange et le juger aux USA pour ‘trahison’ ? Alors, arrêtez-moi aussi et jugez-moi de même car j’ai reçu et détenu d’Assange des documents pour lesquels Assange est inculpé, avant même qu’il les ait diffusés”... “Et ainsi, moi inculpé, nous irons à la Cour Suprême car l’Espionnage Act au nom duquel est poursuivi Assange ‘est utilisé d’une façon scandaleusement inconstitutionnelle ’”. Ellsberg est le second à poser un tel acte. Si on suit sa logique, ce sont des millions de personnes à travers le monde, plus un certain nombre de journaux parmi lesquels les fleurons de la presseSystème (‘Guardian’, ‘New York Times’, ‘Le Monde’), qui seront inculpés...

L’affaire nous est contée par Joe Lauria, de ‘ConsortiumNews’. En voici quelques mots, qui pourraient bien me faire inculper moi aussi, en quatrième ou cinquième rideau.

« Le dénonciateur des ‘Pentagon Papers’, Daniel Ellsberg, a déclaré au ministère américain de la Justice et au président Joe Biden qu'il était tout aussi condamnable que l'éditeur de WikiLeaks, Julian Assange, pour avoir été en possession sans autorisation de documents classifiés avant leur publication par WikiLeaks et qu'il plaiderait “non coupable” parce que l’Espionage Act est inconstitutionnel.

» Ellsberg a révélé cette semaine à l'émission d'entretiens Hard Talk de la BBC qu'Assange lui avait donné les fichiers divulgués par l'analyste du renseignement de l'armée américaine Chelsea Manning pour qu'il les conserve comme sauvegarde avant leur publication par WikiLeaks en 2010.

» Assange a été accusé d'avoir violé la loi sur l'espionnage pour possession et diffusion d'informations classifiées et risque 175 ans de prison aux États-Unis s'il est extradé de la prison de Belmarsh à Londres. »

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Notre péché est notre honte

  lundi 05 décembre 2022

5 décembre 2022 (21H10) – On s’est déjà attaché, sur ce site et même sous ma plume, à l’explication satisfaite du “roi du chocolat” qui fut président durant un mandat, le ci-devant Porochenko nous expliquant qu’il n’avait signé les accords de Minsk que pour gagner du temps et ainsi permettre à l’Ukraine de s’“otaniser” et de se construire une armée absolument capable d’écraser la Russie. (C’était le 18 juin 2022, – on a le 18-juin qu’on peut, – et le 4 juillet 2022, – on a le 4-juillet qu’on peut.) Il est effectivement question de cet “aveu” d’un Porochenko qui ne se sent coupable de rien, – “Des accords de Minsk pour préparer la guerre”, beau titre n’est-ce pas, – dans l’excellentissime texte de Scott Ritter repris ci-dessous.

Qu’est-ce qu’il nous dit, Ritter ? Eh bien, rien que nous ne sachions déjà, mais rangé selon une logique différente qui devient l’évidence, et moi-même j’avoue en être resté stupéfait de n’y avoir pas pensé dans cet ordre, aussi nettement veux-je dire. Il y a, de ce fait, une bien grande honte aujourd’hui, à être Occidental et, pour mon cas, à être Français. Il suffit de suivre ce que Merkel a confié au ‘Spiegel’, où il lui a bien fallu défendre les accords de Minsk sans trop s’attarder sur l’obligation où elle se trouvait, avec les Français, de forcer les Ukrainiens du “roi du chocolat” à appliquer ces accords, – c’est-à-dire envoyer aux habitants du Donbass des manuels de langue russes autorisées plutôt que des obus de155mm (déjà ceux des HIMARS ?).

Un peu gênée, la Merkel, en bonne universitaire de l’ex-Stasi et correspondante régulièrement écoutée par la NSA, s’est parée des lorgnons et du chapeau strict de Neville Chamberlain... Dans la pièce, Poutine c’est Hitler-sans-moustache, et Macron le “en-même-temps” de la fiesta, à la fois Pétain et de Gaulle... Mais non, d’ailleurs ! Suis-je bête, c’était le président-poire, le Hollande en tulipes qui était de service, mais ils se ressemblent tous vous savez, qu’on peut les mettre ensemble et les inter-changer sans bousculer personne...

Voici ce que nous explique alors Ritter :

« Le résultat de cette analogie est stupéfiant. Oubliez, pour un instant, le fait que Mme Merkel comparait la menace posée par le régime nazi d'Hitler à celle de la Russie de Vladimir Poutine, et concentrez-vous plutôt sur le fait que Mme Merkel savait qu'inviter l'Ukraine à rejoindre l'OTAN déclencherait une réponse militaire russe.

» Plutôt que de rejeter complètement cette possibilité, Mme Merkel a mené une politique visant à rendre l'Ukraine capable de résister à une telle attaque.

» La guerre, semble-t-il, était la seule option envisagée par les adversaires de la Russie. »

L’analyse de Scott Ritter est très intéressante. Au lieu de suivre la logique lénifiante des Français et des Allemands qui plaidaient en 2014-2015 pour un arrangement en croyant, – selon leurs dires, – “protéger” l’Ukraine (sans le dire mais en le sous-entendant : d’une prétendue menace russe), sans s’interroger une seconde, ni sur les circonstances du coup d’État de Kiev (le Maidan de février 2014) ni sur le sort des russophones du Donbass régulièrement canonnés, Ritter nous fait réaliser combien effectivement cet accord de Minsk préparait l’Ukraine à une guerre ; et non pas une guerre dont l’Ukraine était menacée, mais bien une guerre que l’Ukraine serait prête à affronter, sinon à mener puisqu’on lui préparait une armée super-“otanisée”...

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L’‘industrie du factchecking’ prise de panique

  vendredi 02 décembre 2022

2 décembre 2022 (17H00) – Qui a osé parlé de “désindustrialisation” de l’Europe (du bloc-BAO) ? Alors qu’une nouvelle industrie, l’‘industrie du factchecking’, s’est installée et se développe à une surprenante vitesse, promettant à nos âmes étonnées un nouvel âge d’or industriel dont la production essentielle sera une constante vérité factuellement affirmée, établie et verrouillée, et éternellement recommencée ? L’expression, je l’avoue, m’a séduit ; elle est sortie, pour mon compte, de plusieurs entretiens rassemblant Idris Aberkane et plusieurs médias de mauvaise réputation.

(Sur ‘LigneDroite’, Aberkane répondant à un moment, alors que l’expression lui était répétée : « Vous avez raison, c’est une industrie », l’autre expression employée, moins respectueuse étant « la mafia du factchecking »).

Car c’est bien en factcheckeurs industrieux que l’on s’acharne depuis 48 heures autour de la présidente de la Commission Européenne (CE) Ursula von der Leyen. Comme le précise RT.com, source douteuse mais fortement surveillée par l’‘industrie du factchecking’, on en remis une couche vertueuse hier :

« La Commission européenne affirme qu'elle ne voit “pas la nécessité de présenter des excuses” à l'Ukraine pour une déclaration, désormais supprimée, de sa présidente, Ursula Von Der Leyen, qui affirmait que l'armée ukrainienne avait à déplorer la perte de 100 000 morts dans son conflit avec la Russie.

» “Nous avons expliqué sur les médias sociaux les raisons et le contexte dans lequel cette déclaration a été faite”, a déclaré Dana Spinant, porte-parole de la CE, lors d’une conférence de presse à Bruxelles jeudi, après avoir été pressée par plusieurs journalistes d'expliquer comment l’incident s’est produit. »

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