Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
18 octobre 2022 (16H35) – Mettons de côté les diverses choses dont est marquée la situation en Ukraine, les diverses offensives et contre-offensives, les attaques de missiles et de drones, les barrages d’artillerie, etc., et constatons que les deux principaux et véritables acteurs (Russie et USA) restent tout de même dans une sorte de réserve. Les américanistes s’agitent beaucoup, parlent beaucoup, font des coups bas comme ils affectionnent (NordStream), menacent comme ils ont coutume de faire et principalement leurs alliés (l’Arabie), ordonnent à leurs divers vassaux et employés (SecGen OTAN, SecGen ONU, etc.), de s’agiter dans le même sens, et bien entendu ils accumulent les sottises et les maladresses selon leur coutume. La routine, quoi, souligné de spasmes réguliers de dizaines de $milliards décidés par la Maison-Blanche en armements et autres mignardises pour Mister Z.
Les Russes, eux, ont donc fixé et accompli dans toutes les formes requises et glorieuses la (ré)intégration des pays du Donbass dans la Mère-Patrie, accompagnant la mesure de mobilisation. Pour nous tous, c’était le cri de guerre ! A partir de là, tout allait changer et le tonnerre gronderait ! Mais cela est-il vraiment le cas ? Après tout, les frappes missiles/drones peuvent aussi bien des ripostes, des avertissements qu’une préparation. Choisissons la dernière option, parce qu’en fait il y a d’autres indices, d’autres agitations. Ainsi nous avise-t-on qu’il y a affectivement quelque chose en préparation :
16 octobre 2022 (18H10) – Dites-moi, ô amis-lecteurs, quel est le rapport entre l’évacuation imaginaire d’une ville et le terrain devenu trop boueux pour les chars à cause des pluies ? Entre AOC (dérobée à RT.com et ‘The-Duran.com’) et la ville de Kherson ? Considérable(s), en vérité. Il y a trois jours, on annonce que les Russes évacuent les civils de Kherson, ville essentielle dans le dispositif des nouveaux territoires russes du Donbass adjacents.
Qui, “on” ? “On “ verra plus tard.
Pourquoi ce retrait ? Certains disent que c’est pour éviter des pertes civiles du fait de tirs de missiles ukrainiens. D’autres, que c’est pour permettre aux troupes russes de tenir mieux, de meilleures positions dans et autour de la ville. Car il faut ici préciser que tout cela se fait sur le bruit de fond de l’annonce d’une nouvelle “offensive finale“ de reconquête de Kherson par les Ukrainiens. Ce qui introduit la dernière explication : on évacue Kherson parce qu’on laisse la ville aux Ukrainiens, on refait le coup de Kharkov et Cie de début septembre.
Imaginez le désarroi des réseaux sociaux russes et surtout des occidentaux pro-russes. C’est l’effondrement, la calamité, la pire chose qu’on pouvait imaginer quelques jours après l’intégration des pays du Donbass dans la Fédération de Russie. Une militante zélée (anonyme, quelque part sur ‘Telegram’) écrit que
« la perte de Kherson, la reprise de la ville par les ukro-nazies serait une catastrophe sans précédent, une défaite mais surtout un coup terrible porté au prestige de la Russie et de Poutine... Mais comment sont-ils tombés dans ce piège ? Poutine n’est pas assez dur, chaque fois il se fait avoir ! »
On suit sur cette affaire l’excellent Mercouris qui, le 14 octobre, décrit, en ouverture de son bulletin, le chaos des informations avec l’annonce de la décision de retirer de Kherson la population civile qui le désire, en même temps que les troupes russes, qui se replieraient sur la rive Est du Dniepr, laissant la ville aux Ukrainiens. Puis il remarque que cette annonce, faite par le gouverneur de la région, est largement relativisée, pas loin d’être contredite, par celle de son adjoint, semblant apprendre la chose, qui estime que ce possible (?) retrait consiste à mette les civils à l’abri de frappes ukrainiennes, mais ne concerne nullement les forces russes, donc l’intégrité de la réalité russe et bien-russe de Kherson. Là-dessus, d’autres déclarations viennent ajouter à la confusion, notamment re-celle du gouverneur de la région qui semble se démentir lui-même en annonçant qu’il n’est pas question d’abandonner la ville, et que l’évacuation de la “population civile” d’une ville comptant de nombreux dizaines de milliers d’habitant se limite en fait à 350 habitants...
(Suite)
14 octobre 2022 (09H30) – Cela (Le Big Mystery) fut un des sujets favoris de nos besogneux de la plume-missile, je veux dire les experts, les dézingueurs de ‘Kalibr’ en costume trois-pièces (mais sans cravate, hein !) qui animent nos plateaux parisiens aux petits fours. Ils vous parlent du ‘Kalibr’ comme du dernier film-testament incompréhensible de Godard (“le plus con des Suisses poutiniens”). Leitmotiv : “Les moujiks ne tiendront pas trois jours. Au troisième jour, ils lanceront des cocottes en papier à guidage infra-plumes, pour cibler les poulaillers, – pauvres bêtes, mobilisation des végans !”.
Je caricature, mais-à-peine. C’est vrai que les Russes sont si mauvais qu’ils n’ont plus de missiles depuis le 2 mars 2022 (vois plus loin, lecteur : 320 missiles en un jour, les derniers fonds de tiroir !) et que leur armée s’est effondrée à l’été 1917. Dire qu’il existe un crétin grassement stipendié qui a osé écrire :
« Le déchaînement fut général après l’attaque de lundi à grandes vagues de missiles dont la Russie aux abois ne dispose plus. La moraline coula à flot, les grandes déclarations, les remarques originales clamées vers un Dieu d’indifférence à qui l’on reproche, même s’Il n’existe pas, non pas de “prêter“ mais de donner, d’offrir, de dédier, de sacrifier toute son attention à Zalenski et aux terres martyrisées du Zelenskistan.
(Suite)
10 octobre 2022 (17H10) – Ce matin, à partir d’autour de 08H00, j’ai donc vécu, “virtuellement”, sous les frappes de missiles russes sur divers “objectifs stratégiques”, dont certains civils mais infrastructurels, dans les grandes villes d’Ukraine-Zélenkistan, particulièrement Kiev bien entendu ; frappes sur le réseau électrique, sur le réseau ferroviaire, contre des bâtiments administratifs dont ceux du SBU. Cette offensive était très différente dans la forme communicationnelle de la première du début septembre. Elle était faite au grand matin de l’activité générale, volontairement ou pas quoiqu’on puisse se douter de la réponse, pour être vue et entendue par tous, répercutée par une formidable vague de communication pour la documenter minute après minute, presque seconde après seconde.
Je n’entends faire ici ni un compte-rendu opérationnel, ni une observation tactique, ni une analyse stratégique. Vous savez que ce n’est pas le genre de nos habitudes de travail, où l’on tente de garder une distance vis-à-vis de l’immédiat, pour mieux en apprécier l’importance, écarter l’éphémère d’une part, d’autre part mettre au grand jour les aspects essentiels, – s’il y en a.
Donc, simplement l’avalanche des nouvelles diverses et innombrables, courant le long d’un temps insaisissable, parfois complètement baroque comme celle-ci, du fil ‘Inter Slava Z’, 10H08 :
« Arestovich [un conseiller de Z.] a dit que les Forces Aérospâtiales Russes disposaient désormais [à l'heure qu'il est] de 60 missiles de moins. Je ne plaisante pas, c’est ce qu’il a dit. »
(Suite)
7 septembre 2022 (17H30) – Exactement, on en vient à croire que Tucker Carlson lui-même, en direct sur FoxNews, avec un tuba électromagnétique et des palmes académiques-hypersoniques, est allé en personne et en combinaison qui rend invisible glisser les trois pétards sous les deux gazoducs, les frères NordStream. Et il y était en mission poutinienne, vous pensez bien.
Il vous raconte tout cela, – vraie confession, la main dans le sac ! – dans un étourdissant segment de quinze minutes où il décrit les diverses attitudes, questions, réponses, dénégations, du monde de la politique audiovisuelle et de communication, confronté à l’évidence absolument éblouissante de la culpabilité de Vladimir Vladimirovitch dans cette entreprise de terrorisme international, dans les eaux sacrées de la communauté atlantico-otanienne.
Qu’on me pardonne, mais en écoutant Carlson, son incroyable abattage, sa façon inarrêtable de ridiculiser ce monde empesé, emprisonné, englué dans cette obligation sacrée du mensonge, – tout autre projet cessant, je me suis dit que le verbatim de la chose valait publication. On retrouve tout cela, la vidéo de Carlson, le verbatim, les diverses interventions qu’il cite, à sa place, sur le site de FoxNews le 5 octobre 2022.
(Suite)
4 octobre 2022 (17H15) – Audiard aurait pu faire dire à un de ses acteurs favoris la remarque suivante : “Ce qui caractérise notre époque, c’est la vitesse supersonique, et la première à en profiter c’est la connerie”. Mais, de son temps, Audiard parlait d’une vitesse à peine supersonique, et plus généralement encore subsonique. Il parlait de la vitesse, par exemple, des missiles de croisière, qui évoluent à juste en-dessous de Mach 1. Aujourd’hui, nous sommes, – “Célérusses” (“c’est la faute des Russes”), – à l’époque de l’hypersonique, des missiles de croisière hypersoniques, volant à Mach 10-Mach 15. Eh bien, pour la matière dont parlait Audiard, c’est la même évolution, donc une connerie dotée d’une énergie cinétique extraordinairement plus élevée :
« Trois fois plus lourd et presque douze fois plus rapide que le Tomahawk, le Kinzhal possède plus de 3×122 = 432 fois l'énergie cinétique en croisière d'un missile Tomahawk (~17,3 gigajoules, soit l'équivalent de 4 100 kg d'énergie explosive TNT). »
Eh bien, tout est dit : chez madame Truss, la chose est absolument hypersonique. Le journaliste australien Graham Hryce, dont je vais utiliser l’article qu’il fait paraître dans RT.com (‘What else ?’) la décrit ainsi, – et, miraculeusement, en la décrivant il ne fait que nous informer mieux et rapidement (hypersoniquement ?) sur la qualité de nos dirigeants actuels dont elle est simplement l’avancée hypersonique la plus remarquable :
« Il a toujours été évident que Truss est une politicienne de quatrième classe. Elle manque totalement d'intelligence réelle, d'empathie avec les électeurs et de jugement politique. Mais Truss n'est pas pire que le politicien moyen qui, de nos jours, atteint régulièrement de hautes fonctions dans les démocraties occidentales. »
(Suite)
1er ocrobre 2022 (21H15) – Le discours d’hier du président Poutine installant les quatre régions ukrainiennes russophones comme partie intégrante de la Fédération de Russie a, comme l’on s’en doute, suscité des réactions diverses et, bien entendu, souvent extrêmes sinon extrêmement basses et agressives.
Je mentionne juste les françaises sans m’y attarder pour dire, comme monsieur de la Palisse et sans plus, qu’il y en eut. Elles furent en général, dans le courant qui domine, dit d’un mot exquisément français ‘mainstream’, ou selon un mot forgé dans les ateliers du site, conformes à la “presseSystème” (y compris les réseaux TV, certes, et la censure courante). De celle-ci, de la presseSystème dans sa vastitude conforme et qui forme la majorité de la communication française, je m’en tiendrais à cette citation de la plume gaillarde et très ferme de Régis de Castelnau, valant pour toutes les occurrences russes qui permettent aux petits marquis friqués et salonards de vomir leur antirussisme.
L’extrait vient d’un texte concernant l’attaque et la sabotage des gazoducs. Peu importe le thème, puisque ce qui importe ce sont la méthode, l’état d’esprit et la soumission stupide, et sans répit :
(Suite)
29 septembre 2022 (17H00) – René Guénon comme un de ces ‘people’ qui font le buzz sur la toile ! Oh certes, je me ris de ce langage que j’exècre, absolument moderne, de celui qu’il détesterait, lui de même... Mais voyons la chose d’un peu plus près quoique de plus haut et avec plus de respect pour les conséquences à en titrer.
Parmi les événements discrets ou bruyants qu’on relève sur l’internet, certains, s’ils sont bien interprétés, sont de véritables leçons, symboliques et intellectuelles, sur la situation du temps présent. (Sorte de vérité-de-situation, si vous voulez.) J’en ressens une, avec une grande force, pour diverses raisons : il s’agit de la dernière vidéo du site ‘Le Précepteur’, à propos duquel nous avons déjà écrit. Le thème en est :
« Fin des temps : René Guénon, la crise du monde moderne. »
(Suite)
27 septembre 2022 (13H00) – « Georgia On my Mind », c’est le titre qu’Alex Christoforou donne en première place à sa vidéo ‘Update 1’ du 26 septembre. Bien sûr, il parlait de Georgia Meloni, la triomphatrice des élections italiennes. “La” Meloni est-elle l’étincelle qui mettra le feu purificateur et exterminateur au “ventre fécond de la Bête” que constitue la bureaucratie totalitaire de l’Union Européenne ?
Il y a un mélange d’élan intuitif et d’appréciation rationnelle (d’une raison libérée de ses chaînes de “la raison-subvertie”) dans ce qu’on éprouve vis-à-vis d’elle, maintenant que la vérité-de-situation a sanctionné dans la réalité ce que promettaient les calculs des statisticiens. C’est au premier que je cède d’abord, puisque c’est cet “élan intuitif” qui m’a frappé le plus fortement, à partir de rien, ne m’étant en rien intéressé à l’évolution de la situation italienne précédant l’élection. Même l’habituelle (depuis plusieurs années) antienne sur le populisme repris à son propos m’avait laissé indifférent.
Donc et d’abord, j’ai attendu, tout au long de ce lundi, à peine curieux. Puis j’ai vu et entendu mes nouveaux amis que je cite souvent ces jours-ci, Christoforou puis en duo Christoforou-Mercouris. Pour le premier ce fut effectivement « Georgia On my Mind », une des prières les plus sensibles de Ray Charles et une ode à la terre natale ; pour le second, ce fut une déferlante enthousiaste de conseils extrêmement préoccupés pour une action résolue que doit mener cette femme.
J’ai vu et lu, c’est-à-dire ressenti comme une sorte de courant électrique, une sorte d’enthousiasme affleurant ici et là. J’ai entendu aussi, – leur vigilante présence de cloportes me rassure a contrario : nous sommes dans du sérieux, – la méfiance délatrice habituelle des compulsifs, des incontinents, des crétins en un mot (“Mussolini ! Mussolini !”) ... “Laissons pisser les moutons...”, me suis-je dit, en demandant à ces nobles bêtes de m’excuser pour l’audace de l’image et la dégradation qu’elle leur faisait subir.
(Sujet)
21 serptembre 2022 (14H45) – Il est arrivé à plus d’une reprise que l’on évoque sur ce site l’idée générale exposée par Justin Raimondo le 10 septembre 2011, selon laquelle l’attaque du 11-septembre, 10 ans plus tôt, avait fait « un trou dans le continuum Espace-Temps » par lequel ce qu’il nommait ‘Bizarro world’ (en référence à une expression employée par les ‘comics’ américains, notamment dans le registre de la ‘fantasy’) avait commencé à pénétrer dans notre univers. Cela donnait à peu près ceci :
« ‘Bizarro World’, – vous vous souvenez de votre jeunesse passée à lire des bandes dessinées, où il y avait, – où il y a, – un univers alternatif dans lequel les lois de la raison et de la logique sont renversées : l'eau coule en amont, la droite a tort, la gauche a raison, et le FBI, au lieu de protéger la sécurité nationale, est déterminé à la violer.
"Cela est parfaitement une ‘Bizarro-perception’ : dans notre univers, nous n’y sommes normalement pas soumis. Cependant, comme je l’ai déjà noté à plusieurs, la force terrifiante des explosions qui ont fait s’effondrer le World Trade Center a ouvert un trou dans le continuum Espace-Temps, de sorte que le ‘Bizarro World’ a “pénétré” dans notre propre univers, et s'en empare peu à peu. »
Cette idée doit été élargie pour échapper au seul événement du 11-septembre, et pour caractériser une succession d’événements survenus depuis, qui apparaissent chaque fois, notamment dans le formidable tintamarre de la communication, comme à nouveau une pénétration dans notre univers de quelque chose d’extérieur, par ce « trou dans le continuum Espace-Temps ». Ainsi en a-t-il été de certains événements comme nous les avons subis, dans la surprise, le désordre, la terreur, l’ivresse, le chaos : aussi bien et entre autres événements, la fuite de Snowden, le coup d’État de Kiev de février 2014 enclenchant un univers d’une folie déterministe-narrativiste qui a totalement infecté notre perception, l’intervention russe en Syrie, l’élection de Trump, les ‘Gilets-Jaunes’, l’incendie de Notre-Dame, le “Covid19-nous sommes en guerre”, l’attaque russe du 24 février.
(Suite)
16 septembre 2022 (16H40) – Alors que les derniers contre-échos des derniers échos de la retentissante “contre-offensive” ukrotanienne dans la région de Kharkov se sont dissipés surgit (une nouvelle fois, mais ne boudons pas notre plaisir) une puissante rumeur annonçant quasiment la fin de la Russie, assortie de la liquidation (assassinat, expulsion, etc.) de Poutine. “Je n’invente rien”, puisque c’est Larry Johnson lui-même qui écrit dans ce sens, le 15 septembre, puisque je ne fais que le plagier :
« Poutine et son armée à nouveau dans les cordes !
» Je n’invente rien. Il y a une conviction croissante dans de nombreux cercles éminents aux États-Unis et en Europe, qui croient et adoptent cet article de ‘Business Insider’ : “L’armée que Poutine a mis deux décennies à construire a été largement détruite en Ukraine, et la ‘défaite stratégique’ de la Russie pourrait menacer son régime.” »
» Ce n’est qu’en lisant l'article et en examinant les “experts” consultés que l'on se rend compte qu’il s’agit encore d’une absurdité délirante sans la moindre preuve. »
Suit une liste de considérations, de réfutations, de coups de plume rageurs devant telle et telle affirmation. Johnson a raison lorsqu’il dit que ce qui vaut pour les USA vaut également pour les Européens, bref tout bloc-BAO compris, bien rangé, sagement aligné, disant “hourra, hourra” quand il le faut ; et comme, selon diverses enquêtes (on reste dans le vague, n’ayant pas moi-même le chiffre précis en tête mais l’ordre de grandeur est là), comme entre 30% et 50% des lecteurs courants se contentent de lire les titres/sous-titres, il suffit de lire le titre de ‘Business Insider’ pour savoir où en est l’aventure russo-poutinienne... Au reste, le “discours fou” de von der Leyen devant le Parlement Européen me conforte dans nos certitudes : « L’heure n’est pas à l’apaisement ! », – effectivement, alors que la Russie poutinienne est au bord de l’effondrement... Nous irons bientôt remplir nous-mêmes nos bonbonnes de gaz dans les vaguelettes de la ligne-Moscova (“Maginot” en français).
Il ne me paraît pas nécessaire, à moi, d’aller plus avant, ni dans la démonstration, ni dans le sarcasme (quoi que...). Il y a d’autres tâches plus urgentes qui appellent l’honnête homme ; l’on sait d’ailleurs que les crétins et les zombies restent, en général et alternativement, des zombies et des crétins, et que l’argument des autres leur est inaudible parce qu’inversement superfétatoire par rapport à leurs certitudes. La sidération devant la narrative que les élitesSystème ont développée est complète chez les élitesSystème, je dis bien : “chez les élitesSystème”. Que l’on me comprenne bien : si la narrative est faite évidemment pour hébéter et interdire le ‘vulgum pecus’ du genre courant (c’est-à-dire vous, moi, le nôtre, le public en général), pour l’ensorceler littéralement, – elle ensorcelle et même envoûte beaucoup plus, vraiment beaucoup plus, ces élitesSystème elles-mêmes.
(Suite)
14 septembre 2022 (13H15) – Parmi la cascade furieuse et irrésistible des commentaires de nos “experts” et de nos “vedettes” médiatiques sur les derniers événements militaires en Ukraine, je trouve qu’on a fait preuve de retenue puisque personne n’a encore décrit l’évidence que cette « armée russe en débandade » (BHL) voit incessamment ses plus zélés fuyards en avant-garde irrésistible approcher, aux confins de la Sibérie, la frontière chinoise pour demander l’asile politique. C’est bien comme cela que les choses se passent, la déroute poutinienne, plusieurs “experts” me l’ont chuchoté à l’oreille...
Enfin, l’on comprend cette explosion de joie soulagée ! Le Ciel a parlé et oint de son irrésistible puissance la course tactique devenant stratégique des forces du Camp du Bien ‘Ukrotaniennes’ (j’institue ce nouvel acronyme mariant l’Ukraine et l’OTAN pour bien faire comprendre de quoi il s’agit). Le scénario est connu et l’on a du mal à le circonscrire à la prise de Moscou, passée la Bérézina.
Pourtant, certaines appréciations divergent chez nos commentateurs. Nous choisissons, à cet égard, je m’en porte garant, le tandem déjà signalé Christoforou-Mercouris. Ils prennent l’affaire d’un autre point de vue...
Voici donc... Les Russes (groupe Wagner en tête) ont lancé une offensive pour prendre Bakhmut qui, expliquent Christoforou et Mercouris chacun de leur côté, est une ville d’une importance stratégique considérable dans la mesure où elle verrouille les défenses ukrainiennes, lesquelles se trouveraient extrêmement menacées si les Russes prenaient cette ville. Il se trouve, expliquent les deux compères, que les Ukrainiens ont retiré des forces importantes pour renforcer le groupe d’attaque de Kharkov, la fameuse “contre-offensive” réussie.
(Suite)
12 septembre 2022 (15H15) – L’anniversaire de l’attaque du 11 septembre 2001 est passé, hier, “comme une lettre à la poste”, sans beaucoup de monde pour ouvrir le courrier. Jusqu’alors, on faisait survivre une sorte de consensus national américaniste (et occidentaliste en arrière-plan de soutien), ou d’obligation de concentration nationale avec une sorte de thème supposé faire resurgir l’unité nationale perdue, et qu’on aurait une fois de plus intitulé (le thème) pour cette occasion bien difficile : “Malheur & Grandeur de l’Amérique”...
Ce thème est peut-être usé jusqu’à la corde, mais on aurait pu espérer qu’il susciterait à nouveau des élans magnifiques, à défaut de cette indifférence tout à fait extraordinaire pour qui à connu l’atmosphère fiévreuse des semaines qui suivirent le 11-septembre, – le vrai, veux-je dire, quelque arrangement qu’on ait pris avec l’exactitude des faits, – mais je parle ici, finalement, du symbolisme et de l’emportement exaltée de la psychologie, pas des complots et autres “false flags” d’opérette...
“Malheur” parce que des volontés mauvaises et détestables portèrent un coup en traître à des USA nécessairement innocents ;
“Grandeur” parce que la Nation se rassembla en un bloc héroïque qui exsuda, qu’on s’en souvienne encore, le ‘Patriot Act’ et la ‘Guerre contre la Terreur’ (ou GWOT, pour ‘Great War On Terror’).
Las ! Tout cela semble bien fini dans les affrontements intérieurs pleins de haine qui déchirent à belles dents l’unité nationale en Amérique et dans le monde adjacent par conséquent. Désormais, après l’immense raclée symbolique de la fuite de Kaboul, la politiqueSystème s’est hystériquement tournée, comme le 7ème de Cavalerie arrivant à temps pour sauver le camp retranché d’une psychologie aux abois, vers l’anathème antirusse et la vertu retrouvée de l’Occident humaniste, dans le chef de la cause de la défense de la vertueuse et démocratique Ukraine entretenue par les bons soins du bloc-BAO depuis le coup d’État absolument démocratique de février 2014, à Kiev, au Maidan de mon cœur.
(Suite)
8 septembre 2022 (13H20) – Je ne fais certainement pas une grande affaire du remplacement de Boris par madame Truss, mais c’est une affaire bien de notre époque. Je vais m’employer, puisque ça se trouve, à énoncer quelques jugements russes sur la dame ; aujourd’hui, il n’y a guère que les Russes officiels qui sont à la fois ironiques et carnassiers à la dent dure...
La première fois que Truss était venue à Moscou, en février dernier, convaincue que la Baltique se trouvait en Mer Noire, cela avait donné ceci :
Lavrov : « Pour être honnête je suis déçu qu’on ait eu une conversation qui soit un dialogue de sourd. On entend mais on ne s’écoute pas. Au moins, nos explications sont arrivés sur un terrain mal préparé. C’est à peu près la même chose que quand on dit que la Russie attend que le sol gèle et soit dur comme de la pierre pour que ses chars puissent entrer calmement sur le terrain ukrainien. Il me semble que c’était le même terrain chez nos collègues britanniques aujourd’hui. »
Zakharova : « “Mme Truss, votre méconnaissance de l’histoire n'est rien comparée à votre méconnaissance de la géographie”, a écrit Zakharova sur son canal Telegram. Elle a ajouté que le monde a besoin d'être sauvé de la “stupidité et de l'absence d'éducation des politiciens anglo-saxons”. »
(Suite)
7 septembre 2022 (16H55) – Un peu plus de six mois après le début de l’OMS (Opération Militaire Spéciale) de la Russie en Ukraine et deux mois avant les élections midterm aux USA, il paraît intéressant et instructif de proposer une vision d’ensemble, intégrée sinon transmutés en un seul élément colossal, des événements qui secouent nos relations internationales, notre-civilisation et le Système lui-même.
Je mets les choses dans cet ordre, par ordre d’importance croissante, car je pense que ce que je nomme “Système” est le phénomène le plus important, qui a perverti par le “déchaînement de la Matière” toute une civilisation pour la transformer en ce que nous connaissons et subissons, une sorte de “contre-civilisation”
PhG (voix-off) : « Il y aura plusieurs articles, trouvant leur place dans des rubriques différentes mais répondant à l’expression de ralliement de “Jouer avec des allumettes” ; au moins trois articles, sans doute 4 ; deux sur ‘Ukrisis’ (la crise générale autour de l’Ukraine) ; un sur ‘RapSit-USA2022 (la crise générale aux USA) ; un de conclusion à partir de la possibilité d’une interprétation métahistorique du concept de “multipolarisme”. »
(Suite)
05 septembre 2022 (18H40) – Nous avons démarré la “guerre” d’Ukraine, dite ‘Ukrisis’ par nous, dans un brouhaha très-tendance, encombré de perceptions diverses et contrastées, pour en marquer les divers avatars et multiples composants qui conviennent à nos esprits tellement sophistiqués. (« Guerre hybride », nous dit l’insupportable moutard si plein d’arrogance satisfaite, dans un de ses multiples discours destinés à la ‘start-up nation’, montrant par là qu’il en sait, des choses stratégiques.) Une chose fut aussitôt assurée : ce serait une “représentation” de la guerre, effectivement comme un film hollywoodien, avec ses horaires, ses acteurs, ses ‘story-telling’ et sa promotion, ses prises de vue au gré des montages de circonstance, enfin son écrasante narrative comme boussole morale disponible aux éditions du Camp-du-Bien.
J’avais écrit, il y a trois mois, quelques considérations diverses à partir d’un scepticisme qui m’est consubstantiel depuis l’origine de mon intérêt pour ce phénomène américaniste de transformation de la réalité. Certes, il s’agissait de l’“hollywodisme” en action, et je dirais même “en super-action” ou en “action-suprême”, avec tout de suite le titre illustrant mon scepticisme dur comme granite de Carrare : « Limites de l’hollywoodisme ». Je me référais à un texte de « l’excellent philosophe et anthropologue italien Andrea Zhok » sur le site italien ‘ariannaeditrice.it’ (en français sur ‘euro-synergies.hautetfort.com’). J’acceptais (pour diverger ensuite) son constat de départ, constat mainte fois répété avant chaque grande bataille livrée depuis à peu près un siècle, et terminé par autant de doutes et de déroutes que mon scepticisme peut en présenter :
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4 septembre 2022 (11H35) – Il y a un article plein d’incertitude et d’interrogations angoissées, mais très intéressant pour le débat qu’il suggère, comprenant une implacable logique bien que cela suive le discours dément et insolite de Biden jeudi. Le texte est du commentateur américain Robert Bridge, qui écrit régulièrement pour RT.com. Bridge pose une question fort embarrassante (dans le titre) suivie assez curieusement d’une observation (dans le sous-titre) qui semblerait rendre futile cette question, – comme si l’on disait après une question qui semblerait lancer un débat, un constat abrupt qui semble régler le débat : “Il faudra bien”...
« La guerre civile est-elle possible dans l’Amérique de nos jours ?
» Devant un fossé apparemment infranchissable qui fracture la société, les sombres prédictions de conflit armé s’intensifient. »
Bridge développe nombre d’affirmations, de rappels, de constatations sur les événements qui secouent les USA depuis 2015-2016 sans aucun doute (et à mon sens, depuis plus longtemps comme on verra plus loin). Il note d’ailleurs, devant la profusion de constats d’incivilités, de mésententes, de haines furieuses d’un côté contre l’autre et vice-versa, que finalement on est peut-être d’ores et déjà “en guerre civile”. (On avait noté, ici et là sur ce site, qu’on pourrait parler d’une “guerre civile de communication”.)
Bridge fait cette remarque pour les événements de l’année 2020 avec la contestation BLM, jusqu’à l’élection présidentielle, jusqu’à la tentative de “coup d’État” (!) du 6 janvier, et il pourrait évidemment la prolonger jusqu’au “raid” du FBI au Mar-A-Largo de Trump et jusqu’au “discours sur l’âme de l’Amérique” de l’étrange président Biden... Bref, comme il le dit :
(Suite)
31 août 2022 (11H05) – On sait, ou bien on le devine, je n’ai le goût ni des commémorations, ni des cérémonies, ni des convenances. Les condoléances, les biographies pour saluer un mort, ces choses convenues ne sont pas de mon parti. Par conséquent, quand je prends la plume pour saluer un mort, c’est le signe que je lui trouve du mérite, et que je crois que sa vie et sa carrière sont à méditer, aussi bien pour l’histoire que pour notre temps. Gorbatchev entre parfaitement dans ce cadre.
J’ai vécu son aventure, comme journaliste et chroniqueur à Bruxelles, comme l’une des périodes les plus excitantes, sans doute la plus exaltée par rapport aux choses du possible de ma très longue carrière de plus d’un demi-siècle (55 ans exactement). A partir de 1985, il imposa un rythme étourdissant aux relations internationales, au point que tous les autres problèmes, notamment nos longues méditations intellectuelles caractérisant les milieux français de l’esprit, passèrent au second plan. Sa popularité mondiale (j’insiste sur cette ‘mondialisation’) fut extraordinaire, et dans tous les grands pays d’Occident il dépassait en popularité les grands chefs du cru. Il a terminé avec une retraite où il battit dans son propre pays tous les records d’impopularité. Ceci ne dépend pas de cela, et même justifierait cela.
RT.com, qui serait plutôt un réseau que les vrais nationalistes purs et durs de Russie regardent avec une certaine suspicion, titre à son propos ces mots que je lui connaissais pas, – qui marquent aussi bien la gloire et la malédiction du liquidateur de l’URSS :
« Si ce n’est moi, qui ? Et si ce n’est maintenant, quand ? »
(Suite)
28 août 2022 (17H55) – Au départ, je me proposais d’adopter ce titre : « Zuckerberg, FBI, Hunter Biden, Trump & ‘Russiagate’ », pour vous signaler une partie du beau monde convoquée dans cette affaire. Mais c’était en laisser certains autres dans l’ombre, alors je préfère en revenir à la poutre-maîtresse de l’aventure. ‘The Biden’s fiston’ et l’exceptionnel merdier où il plonge l’administration de son papa, Washington ‘D.C.-la-folle’, les élections midterms et les États-Unis d’Amérique. Tout cela aurait pu tenir dans un ‘RapSit-USA2022’, mais tout cela mérite un ton qui nous rapproche plus du ‘Journal’. Nous y sommes.
D’abord, un rappel, avant l’entame dans le dur. Cela se passait en octobre 2016, lorsqu’un fantastique article du New York ‘Post’ publia des e-mails sortis du disque dur de l’ordinateur portable de Hunter, oublié par Hunter chez un marchand innocent d’une ville du Delaware où son papa (p)réside. Ce matériel accablait ‘The Biden’s fiston’, ce qui n’est pas difficile au vu de ses incroyables aventures, corruptions et mœurs diverses, en même temps qu’il marquait l’extraordinaire légèreté du bonhomme. Eh bien, la diffusion par les maître des réseaux sociaux (et du monde) de l’article du ‘Post’ fut bloquée. Encore récemment, nous en parlions, nous citant nous-mêmes avec émotion :
« Nous avions parlé en son temps, soit le 16 octobre 2020, de cette “journée folle”, dite “Une journée-tweeter qui tweete”, avec notamment ce passage ramassant les événements de cette journée :
» “Voilà à peu près l’affaire de la ‘journée folle’ de Tweeter. Il est rarissime, sinon complètement inédit de relever un acte de censure aussi patent, indécent et grossier, portant sur des événements en cours de l’importance de l’élection présidentielle, et encore de cette importance de USA2020. Pourtant, tout un segment, largement puisé dans la presseSystème et la presseWoke (pour changer un peu en parlant de la presse progressiste-sociétale ou révolutionnaire qui s’affiche antiSystème mais qui est d’abord antiTrump et qui se retrouve là où on la retrouve, bien alignée en rang), ne s’est pas trouvé particulièrement bouleversé par cette aventure ; dans tous les cas, pour bon nombre d’entre eux, on s’est abstenu d’en parler.” »
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25 août 2022 (09H00) – C’est sans doute Pépé Escobar, pour qui « Daria Dougina vole comme un aigle dans les cieux d’un autre monde », qui a le plus opportunément rappelé l’avis d’Alexandre Douguine :
« Le statu quo actuel autour de l'opération Z [l’“Opération Militaire Spéciale” en Ukraine] ne doit pas durer plus de six mois... Maintenant[que les six mois sont passés], nous devons commencer.»
“Commencer”, c’est-à-dire passer aux choses sérieuses, et il est possible que le choc de la mort de Daria conduise Poutine à le faire, ou le contraigne c’est selon. Il est possible sinon probable, comme l’affirment nombre de commentateurs indépendants qui entendent s’élever contre l’affirmation occidentale ridicule que “Douguine est le Raspoutine de Poutine”, que Douguine n’ait aucune influence directe sur Poutine. Ce n’est d’ailleurs pas son rôle. Douguine est philosophe et métahistorien, ce qui n’implique nullement quelque influence directe que ce soit, mais plutôt des appréciations et des interprétations qui, elles, peuvent avoir indirectement de l’influence sur les esprits en aidant à découvrir la vérité-de-situationdu monde, découverte un instant, dans cet instant et dans ces circonstances. Ses conceptions d’ordre spirituel sont bien claires : pour lui « l’Histoire est ouverte » selon la vision de la Tradition (Guénon et Evola cités), c’est-à-dire qu’elle reçoit des impulsions et des dynamiques qui ne sont de ni l’ordre de la raison ni de l’ordre de l’humain bien qu’elles puissent être devinées sans être identifiées par la raison dans son sens traditionnel et par ce qu’il y a d’intuition dans ce qui est de l’ordre de l’humain.
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