Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
21 août 2022 (16H20) – ... Mais deuil momentané, assuré de l’accueil fait à ses morts dans l’autre monde, tant ce courant de pensée allant de Platon à Plotin dépasse le temps et se moque des ‘temps-devenus-fous’. Car c’est bien ce que je retiens de plus haut de l’assassinat de Daria Douguine, c’est-à-dire ce qui faisait ce qu’elle fut, avec ce parallèle d’au-delà nos absurdités sanglantes :
« Toutes les deux [Daria et Hypatie d’Alexandrie]étaient néo-platoniciennes et toutes les deux ont été odieusement assassinées par les séides d'une pensée unique intolérante. »
Je ne suis pas assez noyé ni accablé de culture universitaire et de constructions politiques pour m’arrêter à des analyses et des prévisions suivant cet acte, ou bien, comme l’on fait dans ce monde où je vis plus que par procuration, le saluer par le silence à peine gêné, le sarcasme de fortune ou le slogan robotisé. Pour cette raison, je m’en remets à mon intuitions, pour dire que j’en trouve l’expression particulièrement dans ce commentaire, – je vous laisse le soin d’en retrouver la trace dans ce qui suit, – où il est dit qu’il faut y voir... :
« ...un choc émotionnel qui va radicaliser l'affrontement ontologique entre la Russie et l’Occident et par conséquent la dimension eschatologique de cette guerre russo-atlantiste commencée il y a 8 années sur le Maïdan et dans le Donbass et qui cette année a fini par exploser, tel un volcan sous pression. »
(Suite)
18 août 2022 (18H35) – Quoi qu’on pense de l’Angleterre, – et j’en pense beaucoup, et “de toutes les couleurs”, – on doit lui reconnaître historiquement une grande valeur militaire dans un certain nombre des diverses guerres qu’elle eut à mener.
Parmi les gloires de l’empire, il y a la fameuse “Bataille d’Angleterre” où la Royal Air Force (RAF) tint évidemment un rôle essentiel, avec ses 750 chasseurs affrontant pendant plusieurs mois à l’été 1940 une force de 2 550 avions de la Luftwaffe, pour enfin l’emporter. Venu visiter ses unités sur la Manche pendant la bataille, le maréchal Goering, qui commandait la Luftwaffe, passait en revue les officiers du JG26 (Groupe de Chasse) de Saint-Omer, volant sur Messerschmitt Bf-109E. Il s’arrêta à son chef, le grand as (101 victoires aériennes) de la Luftwaffe Adolf Galland et lui demanda ce qu’il voulait pour améliorer l’efficacité de ses forces. Il s’entendit répondre sans plaisir particulier, mais sans surprise non plus puisque Galland avait une réputation bien établi de franc et ferme parler :
« Des ‘Spitfire’, monsieur le Maréchal. »
Cela fixait bien la valeur, non seulement des avions mais des jeunes pilotes du Fighter Command de la RAF. C’était le plus souvent des jeunes gens d’à peine 20 ans, des étudiants venus des fameuses universités anglaises et emportés par l’enthousiasme patriotique. On connaît j’espère, les mots fameux de Winston Churchill pour les caractériser à jamais, dans un discours aux Communes le 20 août 1940, – puisque, finalement, l’effort de la RAF avait découragé l’Allemagne, privée de supériorité aérienne, de lancer un débarquement en Angleterre et ainsi écarté le spectre d’une défaite aussi humiliante que celle de la France :
(Suite)
17 août 2022 (20H55) – ... Quand le titre dit “en suspens”, cela signifie “en attente” de quelque chose, et cela dans une atmosphère étrange, en suspension si vous voulez, attendant que l’Éole des grands événements se décide à souffler dans la direction choisie par les dieux. Le fait est que je perçois la guerre d’Ukrisis, non pas encalminée, non pas stagnante, mais plutôt dans une immobilité symbolique pleine de tensions souterraines, qui définit bien cette attente.
Je réalise cette sensation que j’éprouvais si vaguement et sans vraiment m’y arrêter, à la lecture d’une page du blog de Andrei Martyanov du 16 août. D’abord, Martyanov nous donne un extrait d’une dépêche de Tass (d’abord en russe, qu’il traduit en anglais, restituée ici en français)
« Les planificateurs occidentaux ont pratiquement fait une croix sur le régime de Kiev et planifient déjà la partition de l'Ukraine, a déclaré le porte-parole du Service de renseignement extérieur, le colonel-général Vladimir Matveev, lors de la Conférence de Moscou sur la sécurité internationale. “De toute évidence, l'Occident ne se préoccupe plus du sort du régime de Kiev. Comme le montrent les informations reçues par le SVR, les conservateurs occidentaux l'ont presque passé par pertes et profits et sont en train d'élaborer des plans pour la division et l'occupation d'au moins une partie des terres ukrainiennes”, a-t-il déclaré. Toutefois, selon le général, l'enjeu dépasse largement l'Ukraine : pour Washington et ses alliés, il s'agit du sort du système colonial de domination mondiale. »
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17 août 2022 (06H00) – Le ridicule-bouffe dans lequel s’effondre la grande offensive type-ReSet (avec des oraisons funestes certifiées et estampillées comme celle d’Hariri sur ‘l’avenir de l’homme’), et la civilisation-bouffe américaniste-occidentaliste elle-même, est bien illustrée par cette farce du destin et des dieux réunis, qui fait qu’après Biden, qui sort de son deuxième Covid, les victimes actuelles en “vedettes américaines” sont des héros quadruple-vaccinés de la campagne covido-wokeniste. Cela me valut de prêter attention à cette remarque d’un humoriste dont j’ignore si l’on peut dire qu’il est “bien connu”, et s’il est convenable de le citer...
« C’est un signe du ciel qui fait se demander si les élites de l’establishment ne pourraient pas être défaites simplement par le ridicule encore plus que par le vaccin... Pas besoin que le ridicule tue, il suffit qu’il leur donne le Covid après leurs mille-et-une vaccinations... »
Pour substantiver mon propos initial, j’observerais qu’on compte donc parmi ces victimes expiatoires et sacrificielles de la campagne covido-wokeniste :
le patron de Pfizer Albert Bourla, avec son superbe accent belgo-américaniste, croulant sous les bénéfices-bonus et sous « des symptômes extrêmement lourds » de la maladie malgré, ou grâce à ses quatre vaccins réglementaires ; et
l’ardent propagandiste du Covid et du Woke dans les forces armées, homme de considérable corpulence et premier Africain-Américain dans cette position, le secrétaire à la défense US des États-Unis Lloyd Austin qui en est, lui, et comme son chef bien-aimé Biden quadri-vacciné, à son deuxième Covid ; ainsi lui donnant l’occasion de diriger la plus grande machine de guerre que le monde ait jamais connue, à partir de son chez-soi, en séquence virtuelle, quasiment comme vous et moi, très-démocratiquement.
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13 août 2022 (18H10) – Il faut tenter de reprendre le contrôle de ses pensées, si l’on s’avise de suivre trop dans le détail l’évolution de la situation judiciaro-politico-policière, & communicationnelle certes, aux USA. Le “non-raid” du FBIsur l’énorme résidence-golfeuse de Mar-a-Lago, chez Donald Trump, est en effet un des plus puissants révélateurs d’une situation d’imbroglio crisique en marche dans la Grande République.
(Vous a-t-on dit que le “non-raid” s’est effectué hors de la présence de tous les occupants, – dont Eric, fils de Donald, – de l’immense résidence de 124 pièces ? Oui, sans doute. Mais vous a-t-on précisé que tous, avec en plus Trump à New York, ont pu suivre toutes les péripéties de la visite à partir de caméras de surveillance dont Mar-a-Lago est truffée et que, semble-t-il, le FBI n’avait pas eu l’esprit de débrancher.)
L’excellent Howard J. Kunstler, un de mes favoris avec Larry Johnson et quelques autres, sort une chronique de sa série « Clusterfuck Nation », qu’il me plaît bien de traduire en “Nation-Merdier”, le 12 août, consacrée à l’affaire ; « Gestapo the Steal » nous dit le titre, que je pourrais après tout traduire par “Le pillage intégral de la Gestapo” (“Gestapo” ? Concept intégrant principalement le ministère de la Justice [DoJ] et le FBI...) Kunstler reprend le tout en détail, avec beaucoup de détails, et figurez-vous qu’à la fin de son texte, les deux derniers paragraphes de conclusion, il écrit ceci qui n’est pas sans rappeler l’hypothèse de Larry Johnson dont il a été question hier ; je veux dire la première phrase, sur le “qui-perd-gagne” qui aurait été « monté par [Trump] lui-même », aux dépens du DoJ-FBI... L’idée est dans l’air !
(Suite)
12 août 2022 (10H15) – D’abord, quelques mots rapidement, pour signaler l’ouragan de condamnations et de commentaires furieux, du côté des conservateurs mais aussi avec quelques débordements chez d’autres, après le raid du FBI dans la résidence secondaire de l’ancien président Donald J. Trump. C’est une affaire, – le mot est cité plus loin et je l’adopte, – finalement assez “étrange”. J’ai mis un certain temps à réagir, certes préoccupé d’autres problèmes, mais surtout n’imaginant pas une seconde qu’une telle “affaire”, dans de telles conditions, pouvait avoir eu lieu.
Je pensais à une autre occurrence, quelque chose de classique, préparé, annoncé, etc., bref une péripétie classique ; ce qui m’intéressa aussitôt au détriment des circonstances du “raid”, c’est, comme on l’a lu, l’extraordinaire haine qui continue à régner comme un complet absolutisme submergeant bon sens et mesure dans les psychologies de la politique US, lorsqu’il est question de Trump. Du coup, les réactions à tel acte qui poursuit grossièrement la haine anti-Trump ont une ampleur à peu près égale mais en sens contraire, dans le registre de l’indignation et de la fureur. Ce fut le cas de Larry Johnson dans sa chronique du 8 août 2022 :
« Mais ce qui s'est passé aujourd'hui à Mar a Lago est un moment décisif. Aucun président américain, et surtout pas Joe Biden, ne peut plus prétendre se présenter devant les Nations unies et exiger que les autres pays se débarrassent de leurs dirigeants corrompus. Les dirigeants étrangers seront plus qu’heureux de brandir un miroir et de dire au président des États-Unis : “Regarde-toi d’abord”. Le statut auquel prétendaient les États-Unis en tant que flamme de la liberté tentant d’éclairer un monde truffé de régimes autoritaires est en lambeaux. »
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8 août 2022 (14H55) – Lorsque l’Opération Militaire Spéciale (OMS) a commencé, le 24 février 2022, tout paraissait clair dans l’esprit des observateurs. La Russie devait aller vite pour régler cette affaire, surtout éviter l’“enlisement”. Certains y voyaient, qui pour s’en réjouir qui pour s’en désoler, une consigne de l’au-delà, une sorte de doctrine “RIP-Brzezinski” opérationnalisé en un piège de type-“néo-Zbig” : faire de l’Ukraine un “second Vietnam” pour la Russie, comme l’Afghanistan avait été, en 1980-1988 et à l’instigation du même Zbigniew Brzezinski, le “Vietnam de l’URSS” (donc “premier Vietnam” de la Russie).
Très vite, en même temps que s’élevait comme un opéra wagnérien scandé par le régiment-Azov le concert d’admiration médiatique et de louanges communicationnelles pour l’héroïsme ukrainien et le génie stratégique de Zelenski, il devint admis que cette doctrine “néo-Zbig” était bien la pensée profonde de D.C. et du Pentagone. Il fallait « mettre la Russie à genoux », la chose fut dite par l’imposant secrétaire à la défense Austin ; c’est-à-dire, faire durer le conflit, pour que la Russie s’y épuise, militairement et économiquement, conduisant en toute logique américaniste à une révolte populaire mettant Poutine à bas et instaurant la démocratie néo-libérale et bien entendu américaniste.
En plus et pour la parfaite équité, il faut être juste et songer aux quarante discours-Macron qui ont fait la France ! Avec son flair infaillible, son intuition quasi-divinatoire, sa sublime vision stratégique, son sens moral exacerbé à la manière de la cithare lancinante comme le destin de l’Anton Karas du ‘Troisième Homme’, la France macroniste avait vu juste avant tout le monde. Elle nous avait averti, dès le lendemain de l’attaque et d’une voix de maître par Bruno Lemaire, que nous allions « faire s’effondrer l’économie russe » et mettre la Russie dans un sinistre et mortel isolement. Ensuite, on la découperait en parts égales, et pour les US un peu plus égale que les autres, comme l’on fait d’une tarte au miel de Samarcande.
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02 août 2022 (09H15) – On ne fera pas ici un compte-rendu précis, ni une prospective non moins détaillée de la vérité-de-situation qui concerne plusieurs situations crisiques en cours de conflagration. Ce n’est ni mon habitude, ni dans ma capacité, moins encore selon un penchant qui est de garder une distance vis-à-vis de ce qui est pressant et tend à emplir l’esprit de confusion, l’âme d’émotions impérieuses et la plume de phrases impératives.
La seule certitude que nous donnent ces premiers jours d’août 2022 est que la GrandeCrise poursuit sa charge, tambour battant. Cette image des “tambours d’août 2022” ne cesse de s’imposer au jugement comme un sentiment impérieux, une image terrible et se suffisant à elle-même, par contraste avec toute description significative. Vous devez avoir à l’esprit simplement cette formule citant un livre fameux sous forme d’une analogie, de ‘L’extension du domaine de la crise’. Bien entendu, tout se lit et se lie à partir de la matrice commune de la GrandeCrise. La diagonale est un avatar monstrueux d’Ukrisis, elle court de l’Ukraine à Taïwan et continue d’embraser le monde en successifs “départs de feu” (ce vocabulaire des grands incendies de forêt du temps des canicules !).
Quoi que fasse la ‘vieille dame indigne’ à qui est venue cette idée, nullement saugrenue puisque logique selon le développement de la folie en-cours, de prétendre visiter les amis de Taïwan, la Chine est invitée avec la plus grande fermeté à entrer dans le sabbat infernal, et elle y entre. Quels que soient les tenants et les causes de l’épisode, et je subodore qu’ils devraient paraître dérisoires et sans vaste plan préparé par rapport à l’effet obtenu, les aboutissants et les conséquences sont que l’immense Chine est désormais, presque à égalité avec la Russie, au cœur du bouleversement du monde. Les États-Unis tiennent parfaitement leur rôle de boutefeu, d’allumer partout les susdits départs de feu alimentant monstrueusement le brasier qui dévore l’ordre devenu désordre du monde.
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1ere août 2022 (08h55) – Et nous allions l’oublier ! Nuancer avec le sens de la responsabilité : et j’allais l’oublier... Un mien ami, venimeux comme une vipère de canicule, m’a fait remarquer que j’ai laissé passer les prévisions de maître Jacques, en date du 7 juillet, sur son blog. Attali, désenchanté mais toujours précis comme l’est “l’homme-qui-sait-tout”, ayant renoncé sans tambours ni trompettes aux plumes flamboyantes qui dessinent des avenirs multicolores. Lui aussi se laisse aller à nous jouer ‘Jacques-le-Fataliste’, comme d’habitude un tantinet hautain mais pas trop ; et cette conclusion si originale par les temps qui courent : cette fois-ci, nous sommes bons pour de bon...
Bons pourquoi ? La Grande Glissade, la plongée dans le Néant, la GrandeCrise, Jacques Attali n’hésite plus. « Il faudrait être le dernier des aveugles » commence-t-il, comme s’il y avait une graduation : un peu aveugle, un peu plus aveugle, drôlement aveugle, le dernier des aveugles... Mais je cherche la petite bête, à faire l’intéressant, pour retarder l’instant fatal où le dernier des grands bâtisseurs de futurs extraordinaires nous annonce que c’est inutile d’insister, que nous allons « Vers le chaos, en six étapes »
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29 juillet 2022 (19H15) – Il faut bien dire que le reportage photographique du prestigieux ‘Vogue Magazine’ sur le couple Zelenski a représenté une étape importante dans la manufacture de la réalité de la guerre en Zelenskistan. Paradoxalement, ce ne fut pas une image guerrière mais une image de communication, affirmant le triomphe d’une culture, d’une façon d’être et une façon de voir ; paradoxalement, au contraire, ce fut une image guerrière au plus haut degré, un cri qui aurait tant aimé être tendre et poétique de ralliement autour du Zelenskistan, pour la victoire finale.
Auparavant, – avant que ‘Vogue’ ne vomisse sa diarrhée et achève d’envoyer aux enfers cette prestigieuse publication qui fut si longtemps le porte-drapeau de la vraie et grande Haute Couture, sur la ligne Paris-New York, de Lauren Bacall à Jacques Fath, – Zelenski avait tracé les lignes de sa doctrine ultime, culminant dans ce reportage du Courage inspiré en t-shirt de combat tenant dans ses bras l’Héroïsme incarnée en mannequin-révolutionnaire de la modernité. Zelenski s’était adressé à Piers Morgan, de la BBC je crois, pour lancer cette diatribe superbe : “ce que nous faisons (Olena et moi), c’est un ultime effort jusqu’à la victoire, faites donc un effort de votre côté, un petit effort tout de même, du côté du fric, vous voyez”...
« S’adressant à Morgan lors d'une interview télévisée récemment enregistrée, Zelenski a rappelé aux Américains excédés par le flot d'aide vers l'Ukraine, – plus de 56 milliards de dollars depuis février, – que les deux pays “se battent pour des valeurs absolument communes”.
» “La guerre en Ukraine est toujours la guerre contre ces valeurs qui sont professées aux États-Unis et en Europe”, a-t-il dit à Morgan, selon un article du New York Post. “Nous donnons nos vies pour vos valeurs et la sécurité commune du monde”. “Par conséquent, l'inflation n’est rien, le Covid n’est rien”, a-t-il poursuivi. “Ces choses sont secondaires. La chose la plus importante est de survivre et de préserver sa vie, sa famille et son pays. Par conséquent, pour l'instant, nous faisons ce travail, mais l’Occident doit nous aider.”
» Kiev a déclaré qu'il avait besoin d’une aide étrangère jusqu’à 65 milliards de dollars cette année pour rester à flot, tandis que les conseillers de Zelenski ont demandé des envois d’armes de plus en plus massifs à l'Occident... Au début du mois, le ministre ukrainien de la défense, Alexey Reznikov, a déclaré que l'armée ukrainienne avait besoin d'au moins 100 systèmes d'artillerie à obus et fusées guidées HIMARS de fabrication américaine, – soit environ un tiers du stock total des Etats-Unis, – pour mener une “contre-offensive efficace” contre les forces russes.
» Zelenski a déclaré à Morgan qu’il espérait un soutien illimité de la part de l'Occident, déclarant que “l’aide ne sera pas suffisante tant que la guerre ne sera pas terminée, et tant que nous ne gagnerons pas”. »
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24 juillet 2022 (13H20) – Je tiens que le “mouvement” écologiste (une fois pour toutes les autres, des guillemets), lorsqu’il est devenu politique-politicien, est devenu l’archétype total, sinon totalitaire, de ce que je nomme ‘affectivisme” (voir notre ‘Glossaire.dde’) ; soit le fondement de leur politique réduite à l’affect et rien d’autre. (Bien d’autres domaines de la politique, sinon tous, sont plus ou moins touché par cette lèpre de l’esprit, mais chez les évcologistes c’est bien totalitaire.) Le mouvement écologiste lorsqu’il s’est institutionnalisé, lorsqu’il est devenu “force politique“, notamment et surtout pour le cas allemand présenté ici dans l’arène international, montre ce totalitarisme absolu de l’affectivisme, je dirais presque un “affectivisme à-la-prussienne”, mais à double facette comme toujours dans les totalitarismes, surtout allemand ; impitoyable et inflexible pour ceux qu’on domine, incroyablement soumis et zélés pour ceux qui vous dominent.
(Si vous pouvez avoir un Védrine hors de toute surveillance de la bienpensance, il vous en dirait des fameuses sur l’obséquiosité extraordinaire du ministre des affaires étrangères ‘Grünen’ d’alors, Joschka Fisher, vis-à-vis de Madeleine Albright, la Secrétaire d’État, dans des conférences télévisuelles à trois, lors de la guerre du Kosovo en 1999. Védrine n’en est jamais revenu...) .
Voilà les principes posés, passons maintenant à la démonstration in vivo. Je m’arrête à cette nouvelle qui est une interview de la ministre allemande des affaires étrangères Annalena Baerbock, écologiste ô combien-‘Grünen’. L’interview à ‘Bild’ est reprise dans ses toutes grandes lignes par RT, et cela suffit car l’essentiel est dit. Baerbock étouffe de fureur à la vision de la photo d’Erdogan avec Poutine (et le président iranien Raïssi, au cours du sommet du ‘Processus de Paix d’Astena’ qui rassemble les trois pays, concernant la Syrie). On laisse de côté les arrière-pensées, voltefaces, etc., des trois, pour ne garder que le fait que ce ‘Processus’ tient et qu’il fait sommet. Et Madame Baerbock en a des vapeurs d’intolérances qui la font sortir de ses gonds alors que gronde la croisade postmoderne en Ukraine, contre l’ennemi commun Poutine, toute cette vertu sanctifiée sous l’étendard glorieux de l’OTAN, derrière lequel devrait se ranger le traître Erdogan.
(Suite)
19 juillet 2022 (14H40) – Aujourd’hui, le monde dans la communication, les indépendants-résistants comme je les appelle nouvellement (ne trouvez-vous pas que cela sonne comme les fameux “indépendants-paysans”, les proches de Pinay je crois, dans les années 1950), ou bien les antiSystème et les “dissidents” plus classiquement, tout comme ceux d’en face, les “Soumis”, les “Système”, les élites-zombies, – tout le monde dans la communication parle d’effondrement, de fin de civilisation, de Fin des Temps, toutes ces sortes de choses. Moi-même, je ne m‘en prive pas, et cela est pour dire que j’en ai toujours parlé, que je n’ai parlé que de ça, convaincu dès l’époque du début de ce site en 1999-2000 (et d’ailleurs avant, dans la lettre d’Analyse dd&e, dès 1992 et les émeutes de Los Angeles), de l’inéluctabilité de ce destin dans notre temps courant.
Je garde bien à l’esprit d’avoir écrit un texte, en date du 11 septembre 2001, où il n’est fait mention qu’in-extremis de l’événement que-vous-savez, de cette façon qui prétend remettre en place les véritables priorités du destin :
« Post-scriptum post-9/11
» En post-scriptum pour faire une conclusion, nous nous contentons de citer les premiers paragraphes de ce discours. Ils sont à méditer à l'ombre du lendemain, — du 11 septembre et de tout ce qui a suivi. »
En effet, pour ce 11 septembre, le texte cité ici portait comme titre : « Le courage de Rumsfeld et un discours historique [du 10 septembre 2001] » ; et tout cela consacré à ce que j’estime finalement avoir été le le grand événement prophétique de cette séquence 10-11 septembre 2001, 9/10 de préférence à 9/11, le discours de Rumsfeld de préférence à l’attaque des 2-3 tours, l’effondrement d’une civilisation que je lisais dans son discours plutôt que l’effondrement des 2-3 tours qui nous bouleversa de fond en comble...
(Discours 9/10 si souvent repris depuis dans nos colonnes, complètement ignorée par ailleurs, inexistant pour l’histoire, même pas “cancellé” puisqu’à jamais non-ayant-été, noyé par le pathos larmoyant et affectiviste type-9/11, – mais repris par moi pour le remettre précieusement à la métahistoire comme l’annonce des nuées terribles de l’effondrement qui vient... Non que je dénie la moindre importance à l’attaque du 11-septembre, bien au contraire : mais importance symbolique d’une puissance inouïe, illustration tonitruante d’une crise dont cette attaque n’était nullement la cause, sorte de trompe-l’œil et d’énorme simulacre de l’histoire.)
(Suite)
4 juillet 2022 (16H15) – Comme je suis un mauvais citoyen, je lis assez souvent ‘Russia Today’ (le site RT) que je trouve assez bien fait, – tout en gardant une main sur mon Colt .45, prêt à flinguer la première FakeNews qui se glisse dans un titre ... A propos de titre, celui-ci, du RT d’hier :
« John Bolton admet avoir planifié des coups d’État à l'étranger. – L’ancien haut fonctionnaire de la Maison Blanche a déclaré que renverser un gouvernement demande “beaucoup de travail”. »
Je trouvai l’information assez amusante, d’abord parce que je pouvais ainsi m’imaginer Bolton croulant, chancelant sous le travail de la minutieuse et bureaucratique préparation d’un coup d’État dans une sorte de Zelenskan ; et ensuite parce qu’ainsi, – et c’est dans ce sens qu’allait la déclaration complète, qu’on lit ci-dessous, – il dédouanait, sans doute sans grand plaisir, Trump de toute tentative de coup d’État (le 6 janvier 2021, au Capitole)... En effet, parce qu’il y a quelque chose d’inattendu, de rigolo veux-je dire, d’entendre cette vieille crapule moustachue défendre son professionnalisme, pour ne pas être confondu avec l’amateurisme de l’ancien président : “moi, je suis sérieux, je sais ce qu’il faut faire pour faire un coup d’État, et ça demande du boulot, les capacités, etc.... Trump, c’est un clown, un bon à rien, n’est capable de rien du tout...”
« S'adressant à Jake Tapper de CNN après l'audience du Congrès sur l'émeute du 6 janvier au Capitole, Bolton a insisté sur le fait que [Trump] n'aurait pas pu réussir un “coup d'État soigneusement planifié”, car “ce n'est pas la façon dont Donald Trump fait les choses”.
» Lorsque l'animateur de télévision a soutenu qu’“il n’est pas nécessaire d'être brillant pour tenter un coup d’État”, Bolton a maintenu sa position, affirmant qu'il avait personnellement participé à l'éviction de gouvernements étrangers et que de tels projets nécessitent une planification importante.
“Je ne suis pas d'accord avec vous. En tant que personne ayant aidé à planifier des coups d'État, – pas ici, vous savez, mais dans d’autres endroits, – je peux vous dire que cela demande beaucoup de travail”, a poursuivi l'ancien fonctionnaire. “Et ce n’est pas la façon dont [Trump] fonctionne. Lui, il ne fait que sauter d’une idée à l’autre.” »
Enfin, je passai à autre chose...
(Suite)
11 juillet 2022 (16H30) – Dans mon esprit vieilli et nostalgique des sagesses anciennes, le quotidien ‘The Times’ a une place particulière, toute feutrée, au fond d’un fauteuil de cuir perdu dans les volutes de fumée d’une pipe faite d’un bois colonial, à-la-Kipling qui permet de ne jamais voir le soleil se coucher sur l’empire. Dans cette présentation vieillotte mais respectueuse, on distingue sans peine le respect que j’éprouve pour cette vieille chose, dont je me dis qu’elle reste malgré tout le parangon du grand journalisme occidental.
Ainsi m’arrête-je avec le plus grand sérieux à cette importante nouvelle complètement exclusive du ‘Times of Sunday’, du 10 juillet 2022, sur la foi d’une interview du ministre ukrainien de la défense, la première donnée à un journal britannique, donc à un journal tout court. Il s’agit donc bien d’une “révélation”, comme il est précisé, quelque chose qu’on ignorait auparavant.
« L'Ukraine est en train de constituer une force de combat d'un million de personnes, équipée d'armes occidentales, pour reprendre son territoire méridional à la Russie, a révélé le ministre de la défense du pays au Times.
» Dans sa première interview avec un journal britannique depuis le début de l'invasion, Oleksii Reznikov a déclaré que le président Zelensky avait ordonné aux militaires ukrainiens de reprendre les zones côtières occupées qui sont vitales pour l'économie du pays. »
(Suite)
5 juillet 2022 (10H20) – Doit-on nommer cette chose “civilisation”, d’ailleurs ? Permettez que je m’interroge... Dans tous les cas, la vérité d’Ukrisis, et aussi de la “politique européenne”, des “politiques” des uns et des autres, etc., relèvent peut-être, sans doute, de facteurs assez différents de ceux que l’on avance d’habitude.
D’abord, pour vous mettre en bouche, lisez ce que le Premier ministre polonais craint pour notre santé, une sorte de perte d’élan, de paresse du cœur et de l’héroïsme, tout cela qu’on nomme selon les expressions anglo-saxonne “Ukraine fatigue”, c’est-à-dire un désintérêt des populations puis de leurs dirigeants pour la crise ukrainienne, – qui est aussi une fatigue de la pression de la communication. Donc, Mateusz Morawiecki est inquiet :
« Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a averti lundi que la lassitude croissante des populations occidentales vis-à-vis de la crise ukrainienne pourrait être un élément sur lequel le président russe Vladimir Poutine compte.
» S’adressant [au journal] ‘Polska Times’, le Premier ministre a déclaré que si la population polonaise suit de près l'évolution de la situation en Ukraine, il n'en va pas de même pour l'Occident en général. C'est pourquoi les dirigeants occidentaux font de leur mieux pour raviver l'intérêt du public pour cette question, a-t-il ajouté.
» “C’est très important, car les communautés occidentales doivent comprendre que cette guerre concerne aussi leur sécurité. Je crains que les mois à venir n'apportent que plus d'indifférence... Et c'est extrêmement dangereux ; malheureusement, Poutine compte aussi là-dessus”, a expliqué M. Morawiecki. »
(Suite)
4 juillet 2022 (17H10) – On sait que l’ancien président de la Fédération de Russie, et actuel vice-président du Conseil de Sécurité et de Défense de la même, Dimitri Medvedev, est aujourd’hui dans la ligne de mire de notre attention de communication ; du fait de sa dureté du type hypernationaliste certes (ou “eurasien systémique”, selon Douguine), mais surtout parce qu’il fut anciennement l’un des porte-drapeaux, – “aux yeux de l’Occident”, – de cette tendance libérale dite “atlantiste”, ou proaméricaniste, au sein des élites russes. Le changement de ton de Medvedev depuis février 2022 est stupéfiant, et suivre ses interventions et ses prise de parole est extrêmement instructif, non seulement à propos de lui et d’une certaine catégorie des élites russes, mais aussi à propos du sentiment général de toute la direction russe. (“Instructif”, – d’autant qu’il pourrait être l’un des candidats à la succession de Poutine, – pour la seconde fois mais dans des conditions bien différentes.)
Par conséquent, l’intervention de lui que nous allons rapporter ne surprend pas par rapport à ce néo-Medvedev que nous décrivons, mais il surprend par rapport à la mesure qu’on en peut avoir de la dureté du jugement russe aujourd’hui. Medvedev parlait, à la fin de la semaine dernière, à un Forum Juridique International à Saint-Pétersbourg ; et il prit pour cible des propositions et intentions affichées ici et là pour créer un tribunal pour juger des “crimes de guerre” de la Russie. Medvedev se réfère à un très-houleux débat au Conseil de Sécurité des Nations-Unies au tout début de la semaine dernière, avec interventions visuelles de Zelenski garantie hors-taxe (cette intervention, repentance obligatoire soulignée d’un signe de croix [éventuellement gammée, au choix] dans toute réunion internationale aujourd’hui).
Zelenski, donc, arbitre des élégances démocratiques et pape des vertus modernistes, assurant que la Russie, “État-terroriste” pur jus, devait être jugée (sans doute t-il voulu dire : “jugée-coupable”) par un tribunal international et expulsée de l’ONU. La Pologne, la Lituanie et l’inévitable Royaume-Uni ont soutenu cette proposition qui n’a évidemment nulle chance d’aboutir puisque dépendant d’un vote où la Russie a le droit de veto ; mais bon, l’on s’agit et c’est ce qui importe ; mais bon, un peu moins disons, les Russes ne s’arrêtent à la plaisante explication de l’agitation...
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4 juillet 2022 (10H30) – Je vais d’abord vous citer deux faits historiques très récents, – destinés à devenir “historiques”, dirais-je, – dans ce qui semblerait être des pièces de la très-facile démonstration réalisée par la suffisance de notre satisfaction de nous-mêmes, du monstrueux impérialisme russe et de ses plans à long ferme pour envahir l’Ukraine. Eh bien, voilà que ce n’est pazs du tout ça, nous disent des témoins-acteurs, comme on dit, “dignes de foi”..
Le premier de ces “ deux faits historiques très récents ” est du 18 juin 2022 sur ce site, et du “roi du chocolat” célébrant l’Appel fameux à sa façon...
« Mais le plus beau, sans le moindre doute, revient à une intervention du “roi du chocolat”, l’oligarque outre-krainien qui fut président de l’Ukraine de 2014 à 2018 et participa à la manufacture des accords de Minsk censés ramener la paix et la stabilité. Parlant à des journalistes allemands... [...]
» “Petro Porochenko a admis que le cessez-le-feu de 2015 dans le Donbass, qu'il a négocié avec la Russie, la France et l'Allemagne en tant que président de l'Ukraine, n’était qu’une distraction destinée à faire gagner du temps à Kiev pour reconstruire son armée.
» Il a fait ces commentaires dans des interviews accordées à plusieurs médias cette semaine, notamment à la télévision allemande Deutsche Welle et à la branche ukrainienne de la radio d'État américaine Radio Free Europe.
» “Nous avions réalisé tout ce que nous voulions”. “Notre objectif était, tout d'abord, de mettre fin à la menace, ou du moins de retarder la guerre, – d’obtenir huit ans pour rétablir la croissance économique et créer des forces armées puissantes”.
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27 juin 2022 (16H15) – On trouve ce jour un article de de Ramzy Baroud, publié sur le site ‘CommonDream.org’ le 25 juin 2022, présentant d’une manière très complète l’appréciation de Noam Chomsky sur la guerre Russie-Ukraine, ce que nous nommons Ukrisis. Il s’agit d’une appréciation très détaillée, avec son arrière-plan historique devenant l’essentiel du propos, avec l’affirmation que le « fondement » de cette guerre, évidemment complètement absent des présentations de la presseSystème, est tout bonnement « l’expansion de l'OTAN ».
Je reprends ici un de ces “détails” importants que rappelle Chomsky, d’une façon très précise, qui est la cause opérationnelle directe de la décision d’expansion de l’OTAN vers l’Est, prioritairement vers la Pologne. Le passage est ici :
« Chomsky estime que le principal “fondement” de cette guerre, un facteur absent de la couverture médiatique dominante, est “l’expansion de l'OTAN”.
» “Ce n'est pas seulement mon opinion”, a déclaré Chomsky, “c'est l'opinion de tous les hauts fonctionnaires américains des services diplomatiques qui ont une quelconque familiarité avec la Russie et l'Europe de l'Est. Cela remonte à George Kennan et, dans les années 1990, à Jack Matlock, l'ambassadeur de Reagan, y compris l'actuel directeur de la CIA ; en fait, tous ceux qui s'y connaissent ont averti Washington qu'il était imprudent et provocateur d'ignorer les lignes rouges très claires et explicites de la Russie. Cela remonte bien avant (Vladimir) Poutine, cela n'a rien à voir avec lui ; (Mikhail) Gorbatchev, tous ont dit la même chose. L'Ukraine et la Géorgie ne peuvent pas rejoindre l'OTAN, c'est le cœur géostratégique de la Russie”.
» Bien que diverses administrations américaines aient reconnu et, dans une certaine mesure, respecté les lignes rouges russes, l'administration de Bill Clinton ne l'a pas fait. Selon Chomsky, “George H. W. Bush ... a fait une promesse explicite à Gorbatchev que l'OTAN ne s'étendrait pas au-delà de l'Allemagne de l'Est, parfaitement explicite. Vous pouvez consulter les documents. C'est très clair. Bush l'a respectée. Mais quand Clinton est arrivé, il a commencé à la violer. Et il a donné des raisons. Il a expliqué qu'il devait le faire pour des raisons de politique intérieure. Il devait obtenir le vote polonais, le vote ethnique. Donc, il a laissé les pays dits de Visegrad entrer dans l'OTAN. La Russie l'a accepté, elle n'a pas aimé, mais elle l'a accepté”. »
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26 juin 2022 – Il est maintenant acquis que la décision de la Cour Suprême (SCOTUS) a déclenché une nouvelle vague de protestation aux USA, et peut-être même s’agit-il d’une nouvelle phase de la “guerre civile culturelle” dans ce pays : “nouvelle phase” vers la phase finale, ou “phase finale”, c’est à voir. Quoi qu’il en soit, la chute se poursuit, et l’effondrement avec.
Mais c’est à un autre propos que je m’attache. On l’avait abordé d’une manière tangentielle mais fermement dans notre texte d’hier, affirmant que la question n’était certainement pas celle de l’avortement, mais celle des rapports des pouvoirs aux USA. Je rappelle les deux passages qui sont consacrés à cet aspect de la chose, le reste concernant essentiellement la question éminemment politique de la cohésion interne des USA, entre États de tendances opposées.
« Comme il était prévu depuis la fuite (début mai) largement manipulée d’un projet de jugement sur la question du droit à l’avortement examiné et tranché par la Cour Suprême (SCOTUS) ce 24 juin, ce jugement lève une tempête de fort belle violence aux USA. Le jugement annule deux précédentes décisions de 1973 et 1992 qui donnait au pouvoir fédéral l’autorité de trancher (en fait d’autoriser l’avortement sur tout le territoire des USA) et renvoie cette autorité à chaque État de l’Union, pour son territoire et ses citoyens. [...]
» Il est remarquable que pour la plupart sinon tous les commentaires, particulièrement hors des USA, particulièrement en Europe et surtout en France, la grande question débattue était celle de l’avortement, et l’action de la SCOTUS considérée en général comme un assassinat du droit désormais sacré de l’avortement. Nous sommes évidemment d’un avis complètement différent. La véritable question est celle de la cohésion des États-Unis, et c’est bien cela qui est au cœur du jugement ; et la Cour Suprême n’a pas choisi sciemment d’aggraver la situation intérieure des Etats-Unis, elle s’est simplement conformée à une interprétation de la Constitution dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle est loin d’être critiquable... »
Cette vision des choses est complètement partagée par l’avocat Régis de Castelnau, sur son site ‘VuDuDroit’, qui attaque violemment les “élites”, notamment, non particulièrement françaises, – pour leurs prises de position autour de l’IVG lui-même, et en général en sa faveur bien sûr, – mais surtout sur un mode hystérique et catastrophiste. Il faut noter que, dans le second paragraphe de son texte du 25 juin, Castelnau précise bien qu’il n’en est pas moins un partisan de l’IVG :
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24 juin 2022 (17H55) – Suis-je du parti de Douguine, déjà souvent cité dans cette affaire de l’Ukrisis, je veux dire cité en tant que philosophe ? Et même, selon moi, la seule plume philosophique qui ait quelque intérêt, considérable d’ailleurs, à suivre cette crise en tant que philosophe optant pour la spiritualité métaphysique comme outil d’investigation. Par conséquent, la question “Suis-je du parti de Douguine ?” n’a guère de sens.
Il ne fait aucun doute que Douguine s’exprime en tant que Russe, et bien russe ; il s’exprime en tant que nationaliste, et “nationaliste intégral”, un peu comme l’était Maurras ; il est partisan de l’eurasisme, qui est une façon de tourner le dos au bloc américaniste-occidentaliste, – mais je n’ai aucunement l’impression qu’il me tourne le dos, à moi ! En fait, son “nationalisme intégral”, son eurasisme, sont des éléments intéressants pour ressentir plutôt que le reste de ce que nous dit Douguine, et manifestement le reste c’est l’essentiel.
Dans un texte récentsur un de ses articles commentant Ukrisis, on le voit ainsi passer de l’accessoire (son “parti”) à l’essentiel (effleurant ce que je nomme ici « Eschatologie d’Ukrisis »). D’abord, il s’explique sur ce qu’il juge être une bien mauvaise politique de Poutine, après l’acte nécessaire de la reprise de la Crimée de 2014, mais sans l’aide nécessaire à apporter aux russophones des républiques autoproclamées de l’Est de l’Ukraine...
Les premières lignes de cette citation avertissent de la nécessité de situer l’accessoire avant d’en venir à l’essentiel :
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