Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

De AMLO-Assange à la Colombie

  mercredi 22 juin 2022

22 juin 2020 (18H35)  – Il est vrai, je l’avoue sans réticence, que j’ai depuis longtemps (tiens, septembre 2006) un grand intérêt pour AMLO (Andrés Manuel Lopez Obrador), increvable candidat à la présidence du Mexique, enfin parvenu à ses fins, et aujourd’hui président mexicain avec la stature de l’inspirateur du continent Latino, ex-basse-cour toujours en arrière-cour du système de l’américanisme. Aussi est-ce avec une particulière jouissance de l’esprit que j’ai appris qu’AMLO prend le sort d’Assange en mains pour le balancer à l’excellent Joe Biden lors de leur prochain sommet, le mois prochain.

Confidences d’AMLO à la presse, d’abord qu’on donne en résumé d’une façon générale :

« Le cofondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a été traité "très injustement”, à la honte du monde entier, et le Mexique a proposé de l'accueillir, a déclaré le président Andres Manuel Lopez Obrador à la presse mardi. Il a indiqué qu'il évoquerait le cas d'Assange avec son homologue américain Joe Biden lors de leur rencontre en juillet.

» Le Royaume-Uni a annoncé la semaine dernière qu'il allait extrader le journaliste emprisonné vers les États-Unis, où il risque d'être accusé d'espionnage et de passer jusqu'à 175 ans derrière les barreaux s'il est condamné. La décision de la ministre britannique de l'intérieur, Priti Patel, est “très décevante”, a déclaré AMLO. »

... Ensuite, d’une façon bien plus spécifique et opérationnelle, annonçant qu’il fera de l’ignoble extradition d’Assange aux USA, et de l’ignoble traitement qui lui est en général assigné, le sujet d’une intéressante discussion avec l’humaniste et progressiste président Biden, lors du sommet de juillet entre les deux hommes. Pas un seul politicien libéral, progressiste, globaliste, des pays de la civilisation occidentale, ou plutôt civilisation-UE qui s’empresse d’entendre tout ce que Zelenski a à dire, aurait les tripes, ‘the balls’, comme ils disent, de prendre cette décision. Tout juste un ancien ministre australien des affaires étrangères [Assange est de nationalité australienne] propose-t-il que l’actuel Premier ministre australien demande à Biden d’arrêter ce harcèlement mortel contre Assange, sous l’argument de la lassitude et de la mauvaise publicité de cette affaire pour la réputation par ailleurs si mérité de grande nation humaniste et démocratique des Etats-Unis, tout cela par bonté de cœur anglo-saxonniste. Pour ma part, je préfère donner la parole à AMLO :

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Habileté des “masses critiques”

  lundi 20 juin 2022

20 juiin 2022 (16H45) – Deux événements, réalisés le même jour, sont à interpréter de la même façon, dans le même sens, dans la même dynamique symbolique, remplaçant aujourd’hui avec toute sa joyeuse mise à nu de l’imposture la dynamique politique qui n’a plus aucune force, plus aucun sens :

• Le résultat “historique” du Rassemblement National (RN) aux élections législatives, quelles que soient les autres circonstances (abstentions, etc.) qui valent pour tous.

• La décision du parti républicain du Texas, dans le chef de ses délégués représentants de la base, d’inscrire dans son programme l’affirmation que le président Biden est illégitime parce que son élection est issue d’une fraude électorale massive.

Je vais  d’abord présenter ma perception de ces deux événements, et par conséquent les raisons, pour mon compte, du rapprochement que je fais entre les deux. On devra noter avec attention que, dans ces circonstances et pour cette analyse, je ne tiens aucun compte des programmes en général, des capacités d’action politique institutionnelles, des manœuvres politiques envisageables, en bref de tous les rapports opérationnels des deux événements choisis avec la situation politique générale.

Seule m’intéresse la signification symbolique d’une intrusion d’éléments extérieurs dans des structures institutionnelles de pays où la prédominance du Système est avérée ; et l’on verra que je ne prête garde qu’à l’action de “citoyens” considérés collectivement sans position hiérarchique particulière ni vers le bas, ni vers le haut, – militants ou pas, abstentionnistes et ceux qui ne se sont pas abstenus, citoyens de rencontre fixés dans l’action qu’ils imaginent antiSystème, indépendants sans étiquette, ironie des circonstances, “complotisme” devenue une option sérieuse (dans ce cas, pour les USA, avec le documentaire de l’homme respectable qu’est Dinesh D’Souza, “2000 mules”).

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Chronique de la folie assez peu ordinaire

  dimanche 19 juin 2022

19 juin 2022 (19H15) – Il me semblerait que l’on peut dire que notre désormais fameuse Ukrisis s’élargit. Certains notent que la Lituanie juge de bonne stratégie d’interférer sur les relations entre la Russie et son enclave de Kaliningrad ; ils ne négligent pas l’hypothèse qu’il s’agit là des bons conseils de Washington. D’autres signalent que la situation en Syrie pourrait fort bien s’embraser à nouveau, et que cela pourrait représenter une manœuvre stratégique de Washington pour “affaiblir”, sinon la Russie elle-même, dans tous les cas le rythme de ses opérations réussies en Ukraine.

Vis-à-vis de l’Ukraine, le bloc-BAO lui-même est en assez bonne forme. Il montre une grande souplesse d’évolution dans ses grands buts stratégiques, du type “la stratégie de la peau de chagrin”. Je goûte comme il convient l’exposé qu’en fait Alastair Crooke dans sa dernière analyse du 17 février...

« D’abord, il s’agissait d’imposer à Poutine une défaite militaire humiliante. Ensuite, d’affaiblir militairement la Russie, de telle sorte qu'elle ne puisse plus jamais répéter son “opération spéciale” ailleurs en Europe. Ensuite, il s’agissait de limiter le succès militaire russe au Donbass, puis à Kherson et à Zaporizhzhia.  Ensuite, il s'agit tout simplement de poursuivre l'usure des forces russes dans les mois à venir, afin de blesser la Russie.

» Récemment, on a dit que les forces ukrainiennes devaient poursuivre le combat afin d'avoir leur mot à dire dans tout “accord” de paix, et peut-être aussi pour “sauver” Odessa. Aujourd'hui, il est dit que seul Kiev peut prendre la décision douloureuse de la perte souveraine de territoire qu'il peut “supporter”, – pour le bien de la paix.

» C'est vraiment “Game over”. C'est un jeu de reproches réciproques. La Russie va imposer ses propres conditions à l’Ukraine dans la logique de la situation sur le terrain.

» L’importance stratégique de cette situation n'a pas encore été pleinement perçue. Ce sont les dirigeants occidentaux qui ont hautement affirmé qu’en l’absence de l’humiliation douloureuse et de la défaite militaire de Poutine, l’ordre libéral fondé sur des règles était terminé. »

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Rêvons un peu : le Mexique dans les BRICS+

  samedi 18 juin 2022

18 juin 2022 (08H45) – Nous avions, céans, sur ce site et à propos d’AMLO (Andrès Manuel Lopez Obrador), évoqué le destin des choses qui font qu’aujourd’hui, un “nouveau G-8” vaudrait largement le G-8 ancien avant de devenir G-7 (expulsion de la Russie). L’idée a été lancée de Russie, du président de la Douma :

« Dans une communication sur ‘Telegram’, le Speaker de la Douma Viacheslav Volodine a inclus un tableau avec des données du FMI sur le PIB basé sur la parité de pouvoir d’achat (PPA) des pays qu'il appelle le “nouveau G8” et des pays formant l'actuel G7 (après la suspension de la participation de la Russie au bloc en raison du vote de la Crimée en 2014, le G8 s'est effectivement transformé en G7).

» “Le groupe des huit pays ne participant pas aux guerres des sanctions rassemblés en termes de PIB mesuré en PPA, – Chine, Inde, Russie, Indonésie, Brésil, Mexique, Iran, Turquie, – a une avance de 24,4% sur l'ancien groupe”, écrit Volodine.

» Selon lui, les économies des membres du G7, – États-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie et Canada, – continuent à “s’effondrer sous le poids des sanctions imposées à la Russie”. »

Là-dessus, nous élaborions à partir de cette hypothèse, dans une époque où les choses vont si vite que de telles supputations ont largement leur place ; avec la question prospective : que serait exactement ce “nouveau G-8” ? Eh bien, beaucoup plus qu’un simple “G” (Groupe) de plus...

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Un désert déserté

  jeudi 16 juin 2022

16 juin 2022 (16H15) – A l’une ou l’autre reprise, ces dernières semaines, je fus tenté d’écrire quelques lignes, un avis, un commentaire, un trait d’humeur ou d’humour sur la situation française. Après tout, ma nationalité m’y autorise, et certains de mes souvenirs pourraient parfois me feraient penser, – ou plutôt croire qu’on y trouve quelques cendres à ranimer.

Je fus même tenté, ces derniers jours, de débattre avec moi-même, hors de toute polémique et sans nul parti-pris, de l’avantage éventuel de faire une bonne presse momentanée à l’espèce d’entourloupe nommée Mélenchon, c’est-à-dire celle qu’il a trouvée pour favoriser une sorte de “destin national”, du type « Élisez-moi premier ministre ». Je le voyais surtout, s’il obtenait un résultat forçant à la cohabitation, comme un excellent dynamiteur de la non-politique extérieure de la France, puisque plutôt favorable à Poutine, et cette situation hypothétique ménageant au fort en gueule et au putschiste en chambre qu’il est quelques joyeuses algarades avec son président. Sachant Macron et l’UE avec la position qu’on sait, cela ferait quelques vaguelettes otaniennes, non ?

Au fond, c’était rejoindre l’idée que le mensuel ‘Le Causeur’ a trouvé chez une citoyenne aux idées bien arrêtées, dans ses projets du second tour des législatives. Son propos, que je vous livre ci-dessous, résume assez bien le mien, la seule idée qui pourrait avoir encore quelque crédit dans cet immense marigot qu’est devenue, avec le bloc-BAO autour d’elle et au-dedans elle. Cette idée vient d’une personne avec laquelle j’ai de la parenté, puisque pied-noir comme moi (et comme Mélenchon, tiens donc ! [Voir la 'Note’ de cet article du 6 avril 2017])...

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Barbarossa’-2022

  dimanche 12 juin 2022

12 juin 2022 (16H10) – Au départ, la chose paraît éventuellement intéressante quoiqu’étrange, ou quelque chose d’aussi vague, lorsque vous lisez le titre : « L’Ukraine recevra des armes lourdes allemandes à une date symbolique ». Puis le texte, peu de précisions, juste une expression, – « vers le 22 juin », – quelques lignes d’appréciation plus que d’explication, et puis le reste sans importance. Ce texte et son titre sont publiés sur ‘Russia Today’ alias RT, – en général défini comme « un organe de propagande » financé “par l’État” (russe), par les élites européistes et libérales, – et néanmoins ou ‘par conséquent’ censureuses ; et donc institution diabolique, hautement condamnable, d’ailleurs condamnée avant d’être jugée, apostrophée et mise à l’index, relaps et excommuniée dans les bonnes formes, – détestée dit-on par Macron, ce qui est un indice du type ‘start-up’, – “En joue, Feu !”...

Par conséquent, en voici la première partie :

« L’Ukraine recevra le premier lot d’armes lourdes de l’Allemagne vers le 22 juin, a déclaré vendredi l'ambassadeur ukrainien à Berlin, Andrey Melnyk, au journal ukrainien Novoye Vremya. La livraison devrait inclure sept obusiers PzH 2000 promis par la ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht début mai, a-t-il ajouté.

» “Nous recevrons ces systèmes vers le 22 juin”, a déclaré M. Melnyk, en faisant référence aux obusiers et en critiquant une nouvelle fois Berlin pour sa lenteur dans la livraison d'armes. La date mentionnée par l'ambassadeur correspond au jour même où l'Allemagne nazie a envahi l’Union soviétique en 1941. À l’époque, l'URSS comprenait l’Ukraine et la Russie, et l’Ukraine a été l'un des premiers territoires soviétiques attaqués par les nazis.

» M. Melnyk lui-même n'a pas commenté le choix de la date. En revanche, il a déclaré que l'Ukraine recevrait 15 systèmes de défense antiaérienne autopropulsés ‘Gepard’ d’ici la fin du mois de juillet et une autre livraison de 15 systèmes ‘Gepard’ un mois plus tard. »

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La France et Ukrisis : la plume du résistant

  mardi 07 juin 2022

7 juin 2022 (18H30) – Vous dirais-je que la plupart des choses venues de France depuis le 24 février m’ont enragé et attristé ? De tous les pays du bloc américaniste-occidentaliste lancé avec rage dans cette curée de haine et de bêtise, ce pays qui se trouve être le mien me sembla largement caracoler en tête ; se regardant longuement et bien plus qu’à son tour dans son miroir, France si satisfaite d’elle-même et de son train sans fin de beaux sentiments jusqu’à la nausée : “Miroir, mon beau miroir, dis-moi ! Suis-je la plus haineuse ? Suis-je la plus bête ?” On opina de tous côtés et le miroir, à vous dire le vrai, faillit se briser de stupéfaction, – que ce fut elle, la France, avec ces questions, avec ce comportement...

Sans l’excuse de la délectation de la cruauté cynique, comme l’a en général l’Angleterre lorsqu’il s’agit de suivre les cousins, ni celle de la jouissance de la soumission disciplinée, comme les Teutons lorsque le maître le commande, la France fit grand panache de sa haine et de sa bêtise. Il y en eut pour voir dans cette circonstance, une exaltation de la nation ressuscitée avec mafia théâtrale en tête, qui justifiait ainsi notre gloire d’avoir été la Grande Nation : on eut dit Cyrano revu par Bernard-Henri Biden, ma parole ! Je me méconduis, con et content à la fois, mais quel panache !

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Passage à l’acte

  lundi 06 juin 2022

6 juin 2022 (21H00) – C’est avec une intention à peine cachée, – et d’ailleurs signifiée sans s’en expliquer, – que nous avons voulu mettre en ligne le long article d’Alexandre Douguine sur « La philosophie gagnante ». Cela est dit, effectivement, dans ce paragraphe, où il est bon de noter que ce n’est pas sur le fond de ce texte que je veux m’arrêter :

« Nous nous réfèrerons, dans une autre réflexion, à ce texte de Douguine, en nous intéressant essentiellement à son opportunité dans la chronologie des événements, et à sa forme, et à l’esprit de cette forme, et nullement au fond lui-même qui se comprend aisément à sa lecture. »

Douguine est particulièrement qualifié pour soutenir cette réflexion sur la destinée dernière de la GrandeCrise, parce qu’il est Russe, parce qu’il est philosophe et même “philosophe de la géopolitique”, parce qu’il observe les événements d’un point de vue métahistorique. En un sens Douguine observe l’“actuel” de l’histoire, notamment Ukrisis, en la faisant métahistoire de la façon que conseillait Finkielkraut en 2020 (Finkielkraut, lui, a perdu la méthode pour ce qui est de ses jugements sur Ukrisis, suivant en cela la triste voie française) :

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Le songe d’Attali

  dimanche 05 juin 2022

5 juin 2022 (17H30) – Un peu de détente, avec Jacques Attali...  Sur la recommandation d’un ami dont je me demande encore s’il me veut du bien, j’ai lu une chronique de Jacques Attali, sur son site, en date du 25 mai. Ce  n’est pas du tout-frais ; mais avec cet homme au regard perçant et qui voit le monde plus loin que l’ombre de son ombre, chaque texte vaut pour les mille saisons qui viennent. C’est comme du Racine.

Or, il se trouve que le grand et vieil homme se livre à son sport favori qui est celui de la prédiction, et qu’il en est effondré, et qu’il me remplit d’une joie reconnaissante. Je lui reconnais ceci qu’il semble comprendre que le cœur, le nœud et l’issue de ce que je nomme avec emphase la GrandeCrise que nous vivons se trouvent aux USA, beaucoup plus qu’en Europe ou qu’en Ukraine. Moi de même, je pense cela ; ce qui nous sépare grandement, là-dessus, c’est que là où il geint j’ai du mal à cacher ma joie.

Mais laissons geindre l’oiseau sur sa branche, sur le thème de « Sommes-nous préparés à un retour au pouvoir de Donald Trump ? », – et que pas du tout, et que nous sommes impréparés au-delà de l’inconscience, et que nous ignorons complètement quelle catastrophe ce sera... Moi-même, par contre et m’extrayant du “nous-mêmes”, tout à fait prêt je vous l’assure, ne rêvant qu’à cela... Dans tous les cas, voici ce que nous dit le Grand Sachem sorti de sa consultation des augures :

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Paroles de Marek Halter

  jeudi 02 juin 2022

2 juin 2022 (17H20) – Ukrisis ne cesse de nous réserver surprise et surprise... La dernière, celle de Marek Halter, qui fut un compagnon de BHL (ou plutôt “BHL compagnon de Marek Halter”, la préséance de la notoriété aidant, et moi-même doutant que cela continue...). On connaît la personne, la notoriété, ses activités, “combattant infatigable de la paix”, moraliste, droitdel‘hommiste, à la fois défenseur d’Israël dans son principe mais aussi des Palestiniens dans leurs droits, impliqué dans les recherches sur la Shoah (sa famille juive allant de de Pologne en URSS, plongée dans les convulsions de cette catastrophe qui mzarqsua tout le centre de l’Europe, lui-même et sa famille retournant en Pologne en 1946 puis s’expatriant en France en 1950, où tous prirent la nationalité française) ; enfin, auteur, commentateur, cinéaste-documentariste, romancier, référence morale, etc.

Autant vous le dire en toute franchise : classé un peu dans le genre BHL, je n’appréciai guère Halter, bien que je lui trouvasse certains tragédies de sa vie qui inspiraient un peu plus de respect et de compétences que BHL. Ces dernière années, on entendit moins parler de Halter, moins souvent avec BHL certes, et puis l’âge bien sûr (il a 86 ans aujourd’hui).

Voilà pourtant que je tombe ce matin sur une vidéo où il est reçu comme ‘L’Invité’, dans l’émission du même nom, sur TV5 tous les jours à 18H30. C’était l’émission d’hier (mise en ligne sans doute ce matin à 03H29, soyons précis selon leurs précisions  sans écarter la possibilité d’une erreur de date) ; ‘L’Invité’ présentée comme chaque jour par Patrick Simonin, le plus fabuleux lécheur de bottes de toutes les TV francophones, une sorte d’archétype de la perfection du domaine, quel que soit l’invité, chaque fois couvert de fleurs innombrables dans une sorte d’enthousiasme de midinette qui, chaque fois également, retient toute mon attention, je veux dire sur la belle carrière de présentateur-TV que j’aurais pu avoir. Et puis, bien entendu, tous les invités étant dans la ligne dominante, vous comprenez bien, extraordinaire présentation dans tous les sens de la bienpensance.

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Les multivers de la “vérité-de-simulacre”

  mercredi 01 juin 2022

1er juin 2022 (09h15) – C’est le 28 mai que j’ai vu pour la première fois la mise en ligne, par ‘Boris Karpov’ sur son fil Telegram, d’une succession des manchettes de ‘The Telegraph’ sur Ukrisis, évoluant de la “vérité-de-simulacre” maintenue jusqu’au plus grand écart, jusqu’à un bout du drap-simulateur soulevé pour laisser filer un zeste de vérité-de-situation. Impossible de faire autrement puisque la ‘bloody, damned, failed Russian Army’ nous y contraint en refusant de suivre le script. On retrouve désormais cette mise en page dans divers recoins de la dissidence (voir par exemple Martianov).

Je vous rappelle le défilé des manchettes en français, avec l’anglais originel, en vous demandant de vous arrêter à la dernière manchette, et comment je l’ai lue d’abord, et ce qu’elle a suscité en moi...

24 février : « Vladimir Poutine a sans doute fait l’erreur qui va mettre un terme à son règne sanglant. » (« Vladimir Putin may just have the error that ends his bloody rule. »)

3 avril : « L’Occident est en train de battre la Russie à son propre jeu. » (« The West is geating Ruyssia at its own game. »)

21 avril : « La guerre de Poutine a échoué. C’est sur le point d’être encore pire. » (« Putin’s war has been a fiasco. It’s about to get worse. »)

5 mai : « La Russie humiliée face à une défaite de dimension historique. » (« Humiliated Russia face an epoch-defining defeat. »)

12 mai : « La victoire totale sur Poutine nous coûtera cher. » (« Total victory about Putin cannot be bought cheap. »)

26 mai : « Poutine est sur le point de remporter un triomphe qui est un véritable choc » (« Putin could be about to pull off a schock triumph. »)

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Poutine, Civilisation & Progrès

  mardi 31 mai 2022

31 mai 2022 (09H45) – Enterrant un instant sa hargne contre tout ce qui n’est pas politiquement du parti de la Sainte-Russie, – et une hargne que j’éprouve parfois dans un sens inverse pour ce qui est du sentiment éprouvé par moi pour la France qui détruit absolument ce que fut la France, – Andrei Martianov extrait du dernier article (30 mai) de Kunstler, ce jugement du sociologue américain et observateur d’une impitoyable ironie de la décomposition américaniste :

« Eh bien, d'une part, il semble que nous soyons dans une course serrée entre la démolition contrôlée de l'économie mondiale par Klaus et les élections américaines de mi-mandat en novembre prochain, et peut-être que le Gang perçoit que cela ne va pas si bien se passer pour eux. Leur projet-clef dans l'offensive de 2022, la guerre en Ukraine, ne fonctionne pas non plus. L'idée, semble-t-il, était d'embourber et d'humilier les Russes afin de provoquer la défenestration de M. Poutine, qui, croyez-le ou non et malgré les tsunamis d'infamies déversés sur lui par les propagandistes financés par le WEF, est étrangement et réellement un défenseur de la civilisation occidentale. Oui, je sais, c'est stupéfiant, non ? (Dieu travaille de façon mystérieuse, – mais les gangsters de Davos ne croient pas en Lui / en Elle / en Il-Elle transgenré). »

Et Martianov commente, puis cite Roger Scruton, ce conservateur britannique mort récemment et dont il (Martianov) rappelle qu’il était russophobe, – cela montrant que cette affaire dépasse infiniment les engagements et les opinions terrestres de notre siècle, et du précédent, et ainsi de suite jusqu’au temps de la mort du Christ...

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Victoria au Pays du Fuckland

  vendredi 27 mai 2022

27 mai 2022 (17h25) –  On doit se rappeler, car c’est un grand moment d’observation de l’activité débridée et déchaînée de l’irrésistible Victoria Nuland, de ce long coup de fil entre l’ambassadeur US à Kiev à cette époque Geoffrey Pyat et elle-même. (Voir le 7 février 2014, sur l’incident qui fut grand bruit mais ne modifia guère l’avis général sur la vertu américaniste alors et aujourd’hui.)

Quoi qu’il en soit, le moment fut exotique, marqué notamment par son « Fuck the UE » (« Que l’UE aille se faire foutre »), qui alla même jusqu’à faire s’excuser la Nuland auprès des vertueuses collectivités de la direction-UE. Pour autant (bis et re-bis), cela “ne modifia guère l’avis général sur la vertu américaniste alors et aujourd’hui”.

Mais bon, cela resta dans les annales... Et voilà que l’on apprend que le non-moins vertueux ‘YouTube’ vient de faire sauter l’enregistrement de son catalogue. Singulière manœuvre qui a le curieux effet à contre-temps pour le censeur imbécile, en pleine Ukrisis, de nous rappeler qui en est la cause première dans la séquence présente, sans pour autant faire disparaître la pièce à conviction qui a été sécurisée de tous les côtés. Je pense que les algorithmes-censureuses sont encore plus imbéciles si c’est possible que les censeurs eux-mêmes et n’ont de cesse de rendre ces mêmes censeurs qui les ont activés, eux-mêmes encore plus imbéciles. De ce point de vue, ils se perdront irrésistiblement dans leur Mer des Sargasses-imbéciles.

Tout cela pour constater que ‘ConsortiumNews’ (CN), ayant odentifié le forfait, s’est empressé d’éditer une version écrite de l’entretien, pour que l’échange Nuland-Pyatt reste dans les archives. L’article de CN) qui nous présente l’affaire, reprend la version de la transcription de la BBC, postée le 7 février 2014 qui est, elle, toujours en ligne. (C’était le temps où la BBC conservait, épars, quelques débris de la BBC qu’on a oubliés de “canceller”.) La vidéo de l’entretien qui a été retirée, avait été postée le 29 avril 2014 et avait bénéficié de 181 533 vues ; sauvegardée par CN, on la trouve donc toujours accessible à cet url, mise en place par le même CN, et non encore censurée... Qui plus est, un ‘addendum’ à l’article original de CN signale qu’il existe une version de l’entretien avec des sous-titres en russe, qui bat, et de loin, tous les records de vision : près de 1,5 million de vues (1 480 875).

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Le corps-mort de la diplomatie

  lundi 23 mai 2022

23 mai 2022 (17H25) – Il y a eu un des débats semi-annuels dits-‘Munsk’, à Toronto, au Canada, datant du 12 mai et dont la diffusion sur YouTube a eu lieu ce jour du  23 mai 2022. Deux groupes de deux personnalités du monde de la diplomatie, certains fort peu idéologisées et d’autres idéologisées au maximum possible du cynisme, étaient, comme l’on dit, “opposés”. Je vais simplifier les étiquettes, mais suis sûr que l’on me comprendra à demi-mot.

•  D’un côté, les “réalistes”, certainement pas antirusses d’une foi assurée du Seigneur, pas du tout non plus prorusses sans nuances, mais enfin qu’on trouve parmi ceux qui trouvent beaucoup, beaucoup à redire dans l’actuelle politique du bloc-BAO dans Ukrisis. Les deux hommes sont deux universitaires célèbres, US bien entendu, qui se sont illustrés en mettant à nu l’influence du lobby israélien sur la politique extérieure US : le professeur en relations internationales de Harvard Stephen Walt et le politologue John Mearsheimer. Bien qu’honorables, et parce qu’honorables, ces personnages chargés de titres et de diplômes sont pourtant rien d’autre et rien de moins que des ‘dissidents’.

• De l’autre côté, deux diplomates si l’on peut dire puisque l’un fut ambassadeur des USA à Moscou et l’autre ministre des affaires étrangères de Pologne (mais avec de fort liens avec les USA, puisqu’époux de l’hyper-pétroleuse Ann Applebaum, historienne et chroniqueuse de Washington ‘Post’), – respectivement Michael McFaul et Radoslaw Sikorski avec son parcours sinueux. Ces deux-là sont des vedettes de la communication postmoderne, personnages au moins beaucoup plus médiatiques que diplomatiques, du fait de leurs interventions souvent très... médiatiques et parfois même brutales (Sikorski lorsqu’il parlait du ‘blowjob’ au profit des USA et de la fonction de ‘total suckers’ assignée aux Polonais à l’égard de leurs confrères américanistes, – traduction non cataloguée mais retournement de veste dudit Sikorski assuré). Quoi qu’il en soit, les deux vedettes médiatiques sont, dans cette séquence en Ukrisis où se déroule une terrible attaque contre l’humanisme et la civilisation en cours, – elles sont parfaitement bien alignées-neocon dans un antirussisme absolu et c’est bien le rôle qu’ils tiennent dans le débat.

Salut à ConsortiumNews

  jeudi 19 mai 2022

19 mai 2022 (18h10) – Je crois que nos lecteurs auront bien senti combien cette Ukrisis sème le trouble dans les consciences dissidentes, pour choisir de quel côté la vérité à le plus besoin de notre aide, – toujours cette quête de la vérité nommée par nous avec la plus extrême modestie vérité-de-situation. Je parle bien des consciences “dissidentes” ; les autres, les tranquilles, les satisfaites d’elles-mêmes et du temps qui va, gobent tout ce que la presseSystème & affidés leur déverse à grandes pelletés. On laisse ceux-là de côté, à leur destin sans malice ni cas de conscience.

J’observe l’aspect américaniste de la dissidence parce qu’elle est incontestablement la “mère de toutes les dissidences” sur l’internet, – cela, de façon logique, puisque cette activité est apparue alors que le véritable visage de la subversion totale de l’américanisme se dressait devant nous, passé abruptement l’épisode communiste réduit à poussières diverses. C’est chez eux, aux États-Unis, aujourd’hui en temps d’Ukrisis, que se manifeste le plus durement, d’une façon souvent déchirante, ce trouble des consciences. Michael Brenner nous a parlé il y a peu de ce problème qui est à la fois un dilemme et sujet de terreur, – « La dissidence américaine dans les ténèbres », – et nous parlant aussi de ce poids terrible de ceux qui prennent le risque d’en avoir pleine conscience et de ne pas désarmer, de rester lucide, de ne céder en rien à la tentation du Système, – comme on dit “la tentation du Diable”, avec la menace de la dépression ou de la folie, ou de la solitude meurtrière :

« Impression qu’être critique et sceptique ce n’était plus engager un dialogue mais lancer ses opinions et ses pensées dans une sorte de vide... En effet, un vide parce que le discours tel qu’il s’est cristallisé et auquel je suis confronté est non seulement uniforme et impénétrable d’une certaine manière, mais il est à bien des égards insensé, dépourvu de toute sorte de logique interne, que l'on soit d'accord ou non avec les prémisses et les objectifs formellement énoncés.

» En fait, j’ai découvert que c’est un nihilisme intellectuel et politique. Alors, on ne peut apporter aucune contribution pour essayer de corriger cela simplement par des moyens conventionnels. J'ai donc senti pour la première fois que je ne faisais pas partie de ce monde... »

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Pour quelques millions de plus...

  mercredi 18 mai 2022

18 mai 2022 ( 15h50) – C’est la chronique d’Orlov, son texte sur la commémoration de la Victoire dans ce que les Russes nomment la Grande Guerre Patriotique, les défilés d’une ampleur patriotique inouïe  de leur “Bataillon Sacré”, qui m’a engagé sur cette voie du raisonnement, par intuition dirais-je, aidé en cela, guidé dirais-je même, par les “événements” auxquels j’accorde l’importance spirituelle qu’on sait.

(En aparté : « A ce propos et cherchant une expression qui rende compte, en termes “opérationnels” pour nous, de l’idée que je veux exprimer, je parlerais même, d’une “souveraineté spirituelle des événements”. »)

Je pressentais aussitôt, ayant lu Orlov puis Finkelstein comme on va le voir, qu’il y a quelque chose de considérable, aujourd’hui, en 2022 avec Ukrisis, dans cette grande question de la mémoire de la Grande Guerre Patriotique. Je crois qu’une longue conversation de Norman Finkelstein avec Briahna Joy Gray, qui fut l’attachée de presse de Bernie Sanders lors de la campagne de 2020 (lors de l’émission radiodiffusée du programme ‘Bad Faith’ le 8 avril 2022) éclaire le thème que je voudrais développer ici.

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« L’empire romain devenu fou »

  samedi 14 mai 2022

14 mai 2022 (16h50) – Je médite ce paragraphe, cette phrase dite par un activiste quasiment antiaméricaniste, un antiguerre certifié de gauche qui ne reconnaît plus rien, ni de son pays, ni de la plupart de ses amis combattants-activistes :

« Parce que c'est vraiment de cela dont nous parlons ici, c'est une notion d'assimilation de l'hégémonie américaine avec l'illumination, la civilisation, la démocratie, la liberté et quiconque la conteste,  – ce que fait clairement la Chine, et la Russie, certainement, – qui devien[nen]t l’ennemi de civilisation. C'est le message effrayant ici. C'est un peu l'empire romain devenu fou. »

En décidant de reprendre cette “conversation” entre Robert Scheer et le professeur Michael Brennan, je ne me doutais pas de la profondeur quasiment métahistorique de leurs propos. Lire cela, un peu en diagonale, puis décider de le reprendre, c’est encore n’avoir pas mesuré l’ampleur lumineuse de cette profondeur ; le relire, le détailler, pour ébarber la traduction automatique, traquer un contresens ici ou là, trouver une autre expression française pour restituer le sel de l’expression anglaise, vous y fait vous plonger. Ainsi ai-je débusqué des observations, des jugements, des réflexions, qui rendent, – dans tous les cas de mon, point de vue, pour qu’on le sache, – rcette conversation éblouissante et qui enrichissent considérablement la perception qu’on en peut avoir si l’on est aux aguets.

Je ne connaissais ni Scheer ni Brennan, sinon ici ou là, en passant, ou peut-être de nom. Enfin, nous y voilà et je voulais aussitôt vous confier les réactions de la pensée que la chose a fait naître en moi ; tout cela sous le patronage de cette idée sublime, qui massacre en bataille la référence et l’emblème que tous les valets & laquais Système se plaisent à savourer en jouant aux lettrés... “L’Amérique, la Rome moderne !” Certes, mais alors « c'est un peu l'empire romain devenu fou ».

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Limites de l’hollywoodisme

  mercredi 11 mai 2022

11  mai 2022 (10h55) – Il y a déjà longtemps que les “guerres” sont vécues comme des films évidemment hollywoodiens. Cela passe tellement bien dans nos perceptions aguerries dans les fauteuils des “salles obscures”, nous autres habitués à encaisser les rudes coups et les scènes terriblement sanguinolentes de Rambo à Terminator, et même, pour hausser un peu et s’aventurer dans la qualité presque artistique, – mais le cinoche reste le cinoche, – du ‘Massacre de Fort Apache’ à ‘Apocalypse Now’. On eut à l’esprit cette idée des “guerres” comme films hollywoodiens, cette fois sans fard ni dissimulation, ni véritables victimes, ni dégâts collatéraux pour notre compte,  “comme un bon film” quoi, avec la première Guerre du Golfe. J’allais écrire “qui ne se rappelle...”, – mais non, c’est déjà si loin, et les mémoires courtes du temps n’en gardent rien...

Eh bien moi, si ! Je me rappelle que la transmission en quasi-continu des images des attaques aériennes par films automatiques à partir des avions US (‘what else ?’), ciblant tel char, tel poste de commandement, tel mariage par erreur (oups), suscitaient des rassemblements devant les postes TV ouverts au public. On était au cinoche en ‘zap-in’, équivalent postmoderne du ‘drive-in’. Je n’invente rien, je revois encore cette scène dans le grand hall de l’OTAN, en janvier-février 1991, où l’on aurait cru à une ré-invention de la guerre, avec tous ces héroïques fonctionnaires et planificateurs au bout de l’effort de lever le cul de leurs fauteuils pour assister “en direct” au résultat superbe de ceux qui “ont bien fait le job” grâce à leur labeur de fourmis du Monde Libre.

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Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se défait

  mardi 03 mai 2022

3 mai 2022 (18H20) – Dans son dernier texte (“Strategic-Culture.org”, le 2 mai 2022), Alastair Crooke analyse avec un désenchantement profond mais élégant, sans laisser apparaître la moindre rancune, la situation française avec la ré-élection d’un président exceptionnellement impopulaire et souvent détesté jusqu’à la haine ; puis élargissant son propos à l’UE, qu’il décrit comme plongée dans une atonie surpuissante, impossible d’aller de l’avant dans un simulacre de solidarité absolument faussaire, impossible de revenir en arrière, immobilisée dans une immonde Mer des Sargasses conceptuelles et communicationnelle.

Il constate une complète paralysie, – « Les impasses aveugles de la politique européenne », – dans une situation où les crises s’empilent et se développent à une rapidité extrême, dégradant à mesure la situation générale. Son analyse concerne essentiellement les conséquences et les effets de Ukrisis, beaucoup plus que les questions internes ; mais l’extraordinaire paralysie et le furieux immobilisme, – à la fois narcissique, bienpensant et terrorisé, – des pouvoirs concernés sont une marque commune de ces deux niveaux de situation. Il s’agit bien d’une in-activité politique surpuissante et incandescente pour un sur-place hystérique, illustrée par l’affairement et le bouillonnement d’une formidable activité communicationnelle, évoluant entre le “non-Être et le Néant”, « aplatie par l’énorme poids du rien » (selon la belle formule de Joseph de Maistre, si à mon goût par sa capacité d’adaptation illustrative de nos ‘temps-devenus-fous’).

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War Is a Racket’...

  samedi 30 avril 2022

30 avril 2022 (11H05) – … Ou plus, précisément dit : ‘American War Is a Racket’ ? Il est vrai, “‘rendons à César”, que le titre du livre du général du Corps des Marines Smedley J. Butler, publié en 1936, est effectivement ‘War Is a Racket’. Passons à Ukrisis, vous verrez que c’est du même tonneau pourri et puant...

Dans les événements actuels, le vote au Congrès d’une loi type-Lend Lease imitée de celles de la deuxième Guerre mondiale qui contribua à assurer assura après 1945, dans ses suites d’acquittement la complète domination financière mondiale des USA, constitue un acte fondamental pour enchaîner économiquement l’Ukraine, ou ce qu’il en restera et s’il en reste après tout, pour de nombreuses décennies.

Les Russes ont noté cela avec une consternation sarcastique, ayant eux-mêmes l’expérience de cette loi (en 1941) et de ses prolongements jusqu’à l’acquittement définitif, en 2006 pour leur pays. L’Amérique américaniste, usurière trans-métahistorique, si généreuse pour ses propres dettes stratosphériques, n’oublie jamais les dettes des autres imposées par elle lorsque les autres sont en détresse... Un rapide compte-rendu du vote du Congrès commentée par le président de la Duma de la Fédération de Russie, Viatcheslav Volodine.

« Jeudi, la Chambre des représentants des États-Unis a approuvé la ‘Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act’, qui permet à Washington d'envoyer plus facilement des armes à l'Ukraine dans le cadre de son conflit avec la Russie. Toutefois, ces livraisons sont conditionnées au fait que Kiev doive payer pour le “retour et le remboursement des articles de défense prêtés ou loués”. Le projet de loi sur les prêts, qui n'attend plus que la signature de Joe Biden, est distinct des efforts déployés par la Maison Blanche pour armer le gouvernement du président ukrainien Zelenski avec des armes provenant des stocks du Pentagone.

» “Les motivations de Washington sont claires comme de l'eau de roche”, a écrit Volodine sur Telegram, suggérant que le prêt à l'Ukraine “permettrait d’augmenter considérablement les bénéfices des sociétés de défense américaines”.

» Volodine a rappelé les événements de la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'Union soviétique avait reçu du matériel militaire des États-Unis dans le cadre d'un programme de prêt-bail similaire.

» “Cela a été décrit comme une aide des alliés”, mais l'URSS, qui a perdu 27 millions de vies en combattant les nazis, a dû rembourser ces dettes pendant des décennies, entre autres en envoyant son platine, son or et son bois à l’Amérique dans le cadre de règlements mutuels, écrit Volodine.  “Les paiements n’ont été achevés que 61 ans après la Grande Victoire, en 2006”.

» Le prêt-bail est essentiellement un prêt de marchandises, et “pas un prêt bon marché”, a-t-il averti. “De nombreuses générations futures de citoyens ukrainiens vont payer” pour les armes, les munitions et les denrées alimentaires livrées par Washington. En acceptant le programme de location de terres, “Zelenski conduit le pays dans un gouffre de dettes”. »

On ne peut évoquer cet acte du Congrès, sans effectivement rappeler comme je le fais le parcours du général Butler, dont les Marines avaient assuré (et continuent d’assurer) la protection militaire, et les moyens de pression pour le flux et les retours des investissement américanistes imposés à leur profit dans tant de diverses régions du monde où les USA prospectent comme des barbares sans foi ni loi. Butler, qui s’illustra également dans l’échec d’un coup d’État de Big Business contre Franklin D. Roosevelt, donna avec son ‘War Is a Racket’ la première description du fonctionnement de processus en cours, qui allaient morpher en ce que Eisenhower nomma trente ans plus tard le ‘Complexe Militaro-Industriel’ (CMI).

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