Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
03 mars 2022 (06H00) – Comme l’on dit bêtement aujourd’hui : “je rebondis”, – alors qu’on pourrais dire : “je réagis” ; quoi qu’il en soit, une remarque d’un lecteur me conduit à une autocritique, puis à une exploration de l’inconscient, – en général pour mon compte terre d’accueil de l’intuition, – qui suggère une appréciation générale de la situation.
Il s’agit de monsieur Stefano Borselli qui, en commentaire du texte « Le Mexique est-il l’Ukraine des USA ? », fait cette remarque :
« Si j’ai bien compris, le titre aurait dû être “Les États-Unis sont l’Ukraine du Mexique” et non l’inverse. »
... Ce en quoi il a tout à fait raison ; peut-être même m’en suis-je aperçu dans une semi-inconscience lorsque j’ai écrit ce texte, et persistant pourtant. Je suis poussé à penser qu’il y a là matière à exploration et réflexion, pas vraiment sur mon inconscient qui ne mérite pas tant d’attention puisqu’il n’est qu’un outil, que sur la façon dont se fabriquent, inconsciemment pour le coup, des phrases comme des images paradoxales qui veulent exposer le sentiment confus de la perception intuitive d’une chose importante. Après vient la signification de ce que vous avez écrit à l’insu de votre pleine connaissance, en toute inconnaissance dirais-je.
(Suite)
1er mars 2022 (10H00) – En d’autres mots à propos de l’emploi de la communication durant cette guerre, ce torrent de communication certainement sans précédent, sur le volume, sur la durée, sur la passion haineuse et la fureur démentielle, les mensonges invraisemblables et les insultes sans compromis qu’on y trouve exprimées, voilà quelque chose de formidable et de sublime, de terrifiant et de catastrophique.
La perception de la guerre est devenue aujourd’hui, à disons 97,5% ou à 103%, du domaine du système de la communication, de ses vociférations, ses manipulations et montages, ses simulacres et narrative, son instantanéité, sa puissance immédiatement disponible, les effets que cette puissance inflige à nos psychologie du fait de la façon dont elle fait de la vérité une matière “taillable et corvéable à merci”.(« L’empire du mensonge » dit Poutine, – choisissez à qui se destine elle-même cette expression.) C’est une affirmation que l’on pose, une conviction que j’affirme de la fantastique puissance que nous donnons, que nous accordons au système de la communication comme si nous étions ses sujets, ses choses et ses esclaves... Il s’ensuit des événements extraordinaires que nous avons de la peine à observer et à identifier tant ils le sont, et tant ils nous submergent par conséquent.
A cet égard, je crois que l’on doit mesurer peu à peu l’événement extraordinaire, pris ici comme exemple de l’opérationnalité du phénomène dont je parle, émanant de lui, exsudant de lui comme une charge terrible vous écrase. L’événement s’est produit sous nos yeux (sous les miens également), et il me semble assurément que l’on n’a pas réalisé sur l’instant cette importance. Il s’agit de la décision de Poutine de placer les forces stratégiques nucléaires en état d’alerte. Il y avait eu d’abord, de notre part, ici sur ce site, une spéculation plus classique quoique tout de même documentée, peut-être en forme de semi-plaisanterie ou de plaisanterie à prendre éventuellement au sérieux, – je ne sais plus très bien :
(Suite)
22 février 2022 (14H00) – La souris a accouché d’une montagne et il s’avère que cette montagne rugit comme “la souris qui rugissait”. Cela a l’air compliqué, comme ça, mais pensez-y encore en observant la mine impassiblement décidée de Poutine.
Ma réaction à la décision russe doit être placée dans le contexte des semaines de tension qui ont précédé. Même si vous n’y croyez pas vraiment tout en ne sachant pas s’il faut y croire, les annonces et affirmations folles, grotesques et répétées, ont créé un climat inconscient d’une grande tension psychologique, lequel a été étrangement renforcée par l’aspect bouffe de cette tragédie-bouffe...Nous ne savons rien et nous nous moquons du fait que nous ne savons rien, et pourtant rien ne montre que “n’en rien savoir” suffise pour écarter de son esprit, de sa psychologie, l’hypothèse que “cela” se fait, voire que cela est “en train de se faire”, et qu’on fond de nous-même nous le savons bien...
« Si Vladimir Poutine n’a pas ordonné l’invasion de l’Ukraine les 15 ou 16 février, comme l’avaient promis des médias US et les tabloïdes UK, il pourrait bien le faire le lendemain, insistent-ils. Ou le 20 février, comme l’affirme Politico. Ou la semaine suivante. Ou le mois d’après. Ou lors de la prochaine décennie... Qui sait, après tout, avec des soldats russes se déplaçant librement dans leur pays pour des manœuvres parfois proches de leurs frontières, on ne saurait être trop prudents... [...] Vous ignorez donc que la prochaine attaque militaire russe ne pourrait se produire que dans le cyberespace, et qu’elle serait donc en grande partie invisible... En fait, la guerre contre l’Ukraine a peut-être déjà commencé... avec une nouvelle tactique comprenant des centaines de fausses alertes à l’“invasion”... Après avoir crié “au loup” concernant une invasion russe qui ne s’est jamais matérialisée, on nous explique maintenant qu’elle pourrait être en cours... mais que nous ne l’avions tout simplement pas remarqué... » (Rachel Marsden, ‘Désordre Mondial’, Spoutnik-français, 19 février 2022).
(Suite)
21 février 2022 (17H05) – Kiev a écrasé Ottawa dans l’hyper-actualité ; les commentateurs soi-disant dissidents, pressés et en général “jouisseurs du malheur” en vous annonçant que nos révoltes sont inutiles parce que le Système est le plus fort et que le révolté est un mouton manipulé, sont passés à autre chose qui est la description de l’inéluctabilité de la victoire du Système. Pourtant, le Canada n’est pas inintéressant.
Il y a en effet là-bas une fantastique et foudroyante transformation, – comme une terrible pandémie, vous voyez l’analogie ? – d’une “démocratie progressiste tranquille” en une “démocrature” brutale, comme une tyrannie brusquement tirée de sa cachette. La suppression du ‘Freedom Convoy’ tel qu’il était installé à Ottawa s’est faite avec une extraordinaire brutalité. La ‘cancellation‘ complète de la révolte a été ponctuée par une impressionnante journée de protestation à laquelle on ne s’est guère intéressée, comme si l’on concluait : “affaire classée”... Pour autant :
« Des manifestations massives ont éclaté samedi dans tout le Canada à la suite de la répression brutale d’Ottawa contre les manifestants du Convoi pour la liberté. Des milliers de Canadiens sont descendus dans la rue à Calgary, Toronto, Québec et dans des dizaines de petites municipalités immédiatement après la répression, et certaines manifestations se sont poursuivies jusqu'à dimanche. »
Contrairement à mon habitude d’opposer un silence méprisant aux habituels roucoulements démocratico-européanistes des députés européens, quasi-exclusivement destinés à la dénonciation d’un Poutine ou du fascisme de demain sur les ailes du populisme, j’irais même jusqu’à citer avec respect le discours au Parlement européen d’un député de nationalité roumaine. Cristian Theres eut l’excellente idée de tracer un parallèle entre Trudeau et Ceausescu :
(Suite)
18 février 2022 (19H55) – Il s’agit de placer la subcrise canadienne dans une perspective globale, comme un événement qui, désormais, dépasse le seul champ national d’une part, dépasse le seul champ d’une contestation même antiSystème (les ‘Freedom Convoy’) d’autre part. Avec la mise en place d’une législation d’urgence et d’exception, autorisant diverses mesures répressives graves, le Premier Ministre Trudeau a effectivement fait franchir une crise national le seuil qui la hausse au rang de “subcrise” directement liée à la ce que nous nommons la Grande Crise (GCES). D’une façon paradoxale, c’est comme si, en la combattant durement sinon iniquement, il lui donnait toute sa grandeur.
J’entends préciser ici, dans cette description d’évolution de la substance de l’événement, qu’il s’agit d’un événement qui voit la transmutation extrêmement rapide, quasiment instantanée, d’un gouvernement à structure démocratique (malgré nombre d’avatars autoritaires) en un gouvernement autoritaire à tendance tyrannique. Certains diront qu’il (le gouvernement Trudeau) n’attendait que cela et s’y préparait ; d’autres vont jusqu’à dire que le ‘Freedom Convoy’ a été justement réalisé et manipulé par le gouvernement pour cela. C’est faire preuve d’une grande intelligence uniquement rationnelle, une sorte de compulsion irrationnelle pour n’envisager que la raison, et donc les actes des hommes, pour expliquer les choses. (Si certains voient là la définition du “complotisme”, pourquoi pas ? Peut-être que s’en tenir avec une certaine intuition aux faits, déjà si complexes, serait préférable.)
Du point de vue des faits, justement, ce qui s’est passe et ce qui se passe au Canada forment un emballement des psychologies et des perceptions, transmutant un événement assez aisément compréhensible (opposition à certaines mesures anti-Covid) et pouvant être aménagé par des négociations, en un déferlement dont personne ne sait où il mènera. Pour l’instant, il emporte quelques principes fondamentaux...
(Suite)
18 février 2022 (06H40) – Il est vrai qu’on peut penser sans réellement chercher la petite bête, que la politique étrangère britannique, essentiellement ici pour la subcrise ukrainienne, brille par son étonnant illogisme, voire son nihilisme, – voire si je veux briller par mon vocabulaire, – son auto-néantisation. Mais pourtant... Je découvre un autre qualificatif de cette politique, pas de mon chef mais dans celui d’un excellent historien et commentateur, le professeur John Laughland : la bêtise, qu’il a la sagesse de placer au-dessus des conspirations sans nombre qui ne cessent de peser sur notre dialectique... Voici ce qu’il dit :
« Il y a une très grande médiocrité... Très souvent, la bêtise explique plus de choses que la conspiration en politique. Il y a une très grande médiocrité au sein des élites britanniques en général, et en particulier au sein du Foreign Office et je pense que c’est la seule explication que je puisse vous donner. C’est la bêtise et l’entêtement idéologique. »
Je me réfère ici à une émission de Rachel Marsden, formidable journaliste d’origine canadienne (anglophone), qui a travaillé aux USA dans nombre de grands organes d’information, qui a pris en charge son émission, la bien-nommée ‘Désordre du monde’ sur ‘Spoutnik-français’. (Marsden fait toutes ses émissions en français, et ses interlocuteurs, même lorsqu’ils sont anglophones, font de même.) Elle a un superbe carnet d’adresse, tout le monde l’appelle très chaleureusement “Rachel”, y compris John Laughland dont il est question ici (sur ‘Désordre du monde’, le 16 février, avec texte et vidéo).
Marsden introduit son émission sur une analyse de la politique étrangère du Royaume-Uni, traçant un tableau rapide des divers éléments ayant présidé à l’engagement extrêmement fort de ce pays, au côté des USA, voire à certains moments en avant des USA, dans l’actuel paroxysme ukrainien et antirusse.
(Suite)
15 février 2022 (12H30) – Comme signalé d’ores et déjà, dans le hasard de mes recherches courantes en connexion avec la subcrise ukrainienne, je me suis arrêté avant-hier à une interview de Jacques Attali, le 4 juin 2014 sur Europe1. Je décidai de l’écouter pour bien moqueusement rire un peu, ayant mes apriorismes et mes préjugés dont Joseph de Maistre dit tant de bien. Quelle ne fut pas ma surprise ?!
On a déjà parlé abondamment des circonstances et des considérations autour de la trouvaille, et en avertissant d’ailleurs, – c’était pour mon compte avec ce texte, – qu’on reviendrait sur un extrait spécifique de l’intervention d’Attali :
« On reviendra plus précisément sur cet aspect des choses prochainement, en reprenant cet extrait de l’interview d’Attali qui suit... »
Il s’agit donc de ceci, qui est plus précisément le passage évoquant les liens existant entre Obama et Chicago, cette grande ville abritant une part très importante des citoyens américains d’origine polonaise. Attali en fait la cause principale de la politique d’alors (juin 2014), relativement intransigeante ou dans tous les cas sans aucune velléité constructive, des USA vis-à-vis de la subcrise ukrainienne :
(Suite)
12 février 2022 (20H55) – Il est risqué aujourd’hui, par les temps-devenus-fous et par les temps qui courent follement, de suivre quelque prévision que ce soit. Il semble que le mouvement d’évacuation du “personnel non essentiel” des ambassades étrangères à Kiev, initié par les USA d’ailleurs et d’abord, soit vu par certains comme un signe sérieux... Mais qu’est-ce donc que le “sérieux” aujourd’hui ? Impossible de répondre, encore moins de trancher.
Il est vrai que les Russes eux-mêmes, qui avaient d’abord minimisé sinon raillé le départ de leurs “collègues” américanistes, s’y mettent également. Ils ont décidé à leur tour une évacuation partielle, comme l’explique la porte-parole Maria Zakharova, dans une intervention sur ‘Telegram’ :
« “Nous avons conclu que les services diplomatiques américains et britanniques [qui évacuent une partie de leur personnel des ambassades de Kiev] sont peut-être au courant de certaines actions violentes préparées en Ukraine qui peuvent sérieusement compromettre la sécurité”, écrit la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, sur les médias sociaux.
» “Craignant d'éventuelles provocations de Kiev ou de pays tiers, nous avons effectivement pris une décision concernant une certaine optimisation du personnel de nos missions en Ukraine”. »
(Suite)
11 février 2022 (20H30) – Le Drian, notre actuel ministre, gris et terne en général, n’est jamais plus lui-même que face aux Russes lorsqu’il se doit pleinement de conserver la bouche pincée et le regard d’en-dessus ses lunettes pour voir au plus près en-dessous, pour répondre au journaliste qui l’interroge lors d’une conférence de presse suivant une rencontre ministérielle à Moscou. Chaque fois, le brave homme a l’air à la fois excédé et épuisé, mais toujours gris. On parle ici d’une question absolument effrontée et inconvenante qu’un journaliste de RT-France, a donc tenu à lui poser...
Note Bene d’une bonne source, récemment sorti d’un hôtel-Spa psychiatrique à 5 étoiles : « Tiens donc ! Celui-là se trouvait ce jour-là à Moscou ? A Moscou, justement ! Tiens donc, tiens donc... Ne serait-ce pas suspect ? N’est-ce pas une forme d’aveu ? Tiens donc ! Bizarre, bizarre... Vous avez dit ‘Tiens donc’ ? Comme c’est bizarre’... »
La question donc, revenons-y... Une question posée par un journaliste de RT-France, Thomas Bonnet, journaliste français, basé à Paris (est-ce bien sûr ?) et en mission à Moscou (ah, c’est donc l’aveu !). La question devait être de ce genre un peu inquisiteur (on n’en a pas entendu les termes exacts, alors j’improvise) : “Dans cette nouvelle atmosphère de coopération entre la France et la Russie, le ministre [Le Drian] considère-t-il les journalistes de RT en France comme des journalistes ?” Retenons précisément l’entame de la réponse du ministre, précisément sous cette forme énigmatique d’un pléonasme tautologique teintée d’oxymore à propos de l’“exercice de la liberté en toute liberté” :
« Je pense que les journalistes de RT en France exercent la liberté en toute liberté... »
... Cela suivi, après un assez long silence significatif semble-t-il d’une intense activité cérébrale, de quelques bafouillis et gribouillis, terminée par une anecdote sur la liberté internationale des journalistes proclamée dans un manifeste que la France initiatrice a paraphé et que d’autres pays n’ont pas (encore ?) paraphé, – dont la Russie certes, est-il précisé sur ce ton lugubre qu’affectionne notre ministre.
(Suite)
9 février 2022 (19H00) – Sommes-nous capables de voir les évidences ? Grande question aux jours d’hégémonie du système de la communication, et qui vaut pour les plus expérimentés et les plus sensibles aux choses politiques, et souvent d’une façon louable. Je prends le cas de Matthieu Bock-Coté, sociologue, politologue, et archétype de l’intellectuel québécois rétif à l’influence anglo-saxonne, délégué par ce courant sur la scène médiatique et intellectuelle parisienne et donc plutôt ami des courants souverainistes et patriotes.
Pour moi, sur son terrain d’élection, particulièrement dans la bataille anti-wokeniste, il fait « du bon boulot » selon l’immortelle parole du non moins immortel quoiqu’ex-ministre français des affaires étrangères, et actuel gardien du temple qu’est le Conseil Constitutionnel au service du président actuel et de sa mouvance sinueuse et détestable. Bref, je suis incliné à voir dans Bock-Côté un dénonciateur de la fameuse ‘doxa’ (néolibérale), et ma citation du mot de Laurent Fabius était plutôt pour l’opposer à ce personnage incroyablement traître et sirupeux, gluand et incroyablement salonard de Paris, qu’est l’ancien “plus jeune Premier ministre de France” du byzantin président Mitterrand.
Lorsque j’identifie telle ou telle personne au côté de laquelle je peux me retrouver dans telle ou telle bataille importante (l’anti-wokenisme dans ce cas), j’ai tendance à me sentir en confiance, conforté dans mes sentiments antiSystème généraux, et croire que je me retrouverai à ses côtés dans toute autre bataille du même gabarit. C’était le cas pour le ‘Freedom Convoy’, dont on sait avec quelle empathie je l’accueillis (le 29 janvier) après une courte et simple réflexion, selon la non-moins simple formule que “tout ennemi de mon ennemi [le Système] est mon ami” qui est si vraie pour la sorte d’Armageddon que nous vivons. C’était au fond un peu le même sentiment pour Bock-Côté, et je l’attendais avec grand intérêt sur le terrain des “truckers” canadiens, puisque Canadien lui-même.
(Suite)
8 février 2022 (19h20) – On observera que toutes les brutales péripéties que nous connaissons, autant de subcrises (cette latinisation de la chose me sied à merveille) de la Grande Crise, ont une parenté avec la subcrise majeure du Covid ; au point, cela, où nous faisons alternativement de cette subcrise majeure une “Grande-Crovid”, intégrant “crise” et “Covid”. Voilà pour la sémantique complotiste, appuyée sur un sentiment désormais universel :
« Covid19 est désormais complètement une affaire politique, un abcès de fixation d’un affrontement où les perceptions sont entre un pouvoir qui veut se saisir du plus de moyens de coercition qu’il peut, et de populations qui interprètent désormais ces actions Covid comme la mise en place systématique d’un cadre de surveillance confinant à la tyrannie. »
Le ‘Freedom Convoy’ est lié au Covid, mais il a aussi une ramification puissante vers la colère intérieure des États-Unis où s’organisent des ‘American Freedom Convoy’. La crise-bouffe de l’Ukraine où l’on attend l’invasion comme d’autres attendent Godot est évidemment l’indiscutable bâtarde de l’antirussisme complètement affectiviste du bloc-BAO ; elle est bâtarde activée comme grotesque bouée de sauvetage d’un président sénile aux abois, au cœur de la crise de l’américanisme elle-même activée par le Covid... Le serpent se mord la queue.
(Suite)
5 février 2022 (15H15) – Il y a une séquence qui a fait florès lors de la conférence de presse d’avant-hier des journalistes (US) accrédités, du porte-parole du département d’État. On l’avait noté dans le ‘Bloc-Notes’ d’hier, – pour des raisons à la fois évidentes et moins évidentes qui m’étaient apparues à la vision/l’audition rapide de la séquence :
« A noter par ailleurs que cette conférence de presse est émaillée d’une interminable bataille entre [le porte-parole du département d’État] Ned Price et le journaliste Matt Lee, de AP, demandant à voir les nième “preuves récemment déclassifiées” de la nième préparation du nième ‘false flag’ préparé par les Russes en Ukraine pour y entreprendre la nième “invasion”... »
L’on doit voir que cette séquence, qui est de peu d’importance événementielle, est spectaculaire et frappante comme un stéréotype symbolique de nos relations de communication et de l’état de la psychologie américaniste et du bloc-BAO. Elle est interminable et témoigne au moins de l’exceptionnelle pugnacité de Lee. (Ci-dessous et en complément, j’ai repris la séquence qui forme une grande parrtie de la conférence de presse, que je me permets de laisser en langue originale, pour m’éviter un travail inutile car elle est parlante d’elle-même, pour goûter la saveur, le rythme, l’entêtement, le décalage enfin qui relève presque d’un Ionesco extrêmement bavard.)
Cette séquence a d’ailleurs été largement notée et commentée dans diverses publications, mais surtout comme une occurrence où un officiel est mis sur le grill par un journaliste (‘to grill’, ‘grilled’ en argot US : « AP’s Matt Lee Grills State Dept. Spox on Russia/Ukraine: An Accusation Is Not Evidence, “I Remember WMDs In Iraq” » [‘Real Clair Politics’]).
Pour ma part, je voudrais aller un peu plus loin.
(Suite)
4 février 2022 (06H30) – L’OMS vient de sortir un rapport détaillé sur les conséquences pour l’environnement et pour la santé des dizaines de milliers de tonnes de déchets médicaux résultant de la lutte contre le Covid. Je ne sais si le Covid a été vaincu, s’il est sur le point de l’être, s’il l’est enfin ou s’il ne l’est pas du tout, mais l’OMS, elle, prévoit que tout ce qui a été utilisé jusqu’ici dans une mesure massive pour cette si incertaine victoire constitue la promesse d’une épouvantable défaite pour l’environnement, – et, bien entendu, ayons donc le sens du paradoxe mortel, promesse d’une épouvantable défaite pour la santé elle-même. Ce n’est même pas une “victoire à la Pyrrhus” puisqu’on ne sait s’il y a vraiment “victoire” dans la bataille du Covd, et que je sais, moi, que Pyrrhus n’aurait même pas engagé la bataille dans de telles conditions.
C’est une caricature de la formule “tactique-stratégie” où les victoires tactiques sont en réalité des défaites, et où la défaite stratégique est vraiment une défaite. Ainsi le ‘Wikipédia’ nous dit-il :
(Suite)
2 février 2022 (20H00) – Slavoj Žižek, le « philosophe le plus dangereux de l'Occident » comme il a été qualifié et comme lui-même aime souvent à le rappeler, a parlé à RT (ex-‘Russia Today’) de la situation de RT en Occident. Lui-même, Žižek, est un collaborateur régulier de RT qui est bien loin, précision utile, de partager tous les thèmes et engagements de la “ligne russe”. Il n’hésite pas à l’affirmer sans ambages et on comprend aussitôt qu’il s’agit d’un hommage à RT, je dirais que cela est perçu comme l’expression de la remarquable considération où il tient la chaîne russe :
« La chaîne est persécutée non pas parce qu’elle fait de la “propagande russe”, mais parce qu'elle donne la parole à des opinions marginalisées, affirme le philosophe. [...]
» “Laissez-moi être très clair : il m’arrive souvent d’être en désaccord avec..., – appelons cela la ‘ligne russe’, si vous voulez, – avec ce qui est diffusé sur RT... Mais finalement, avec mon propre cas justement, on doit bien comprendre qu’il y a de nombreux sujets sur lesquels je ne peux exprimer ce que je pense que parce que je peux mettre ces opinions dans les commentaires que je publie sur RT”. »
(Suite)
1er février 2022 (21H00) – Je propose d’accorder une réelle importance à cette intervention d’Alexeï Pouchkov, aussi bien que la façon dont elle est présentée dans RT.com, éventuellement avec d’autres échos. On y trouve, à mon sens, les grandes lignes de la “vision russe” telle qu’elle se précise de plus en plus ; cette “vision”, c’est-à-dire l’observation qu’il y a un grand chambardement dans les thèmes constitutifs essentiels des relations internationales, des antagonismes et des conflits, et qu’une tentative d’arriver à une entente instituant une situation, plus apaisée ne pourra se faire que sur des bases complètement différentes.
Je donne ici les principaux passages de l’article (à partir d’une interview de Pouchkov donnée au début de la semaine à ‘Ukraina.ru’), que j’engage à lire avec l’esprit assez libre pour intégrer à la perception du propos diverses remarques entendues précédemment, notamment de Poutine. Réputé comme proche de Poutine, Pouchkov a été président de la commission des affaires étrangères de la Douma d’État.
(Suite)
« Les 50 000 camionneurs [plusieurs convois dont un qui atteint les 70 kilomètres de long] se dirigeant vers Ottawa, la capitale du Canada où ils devraient arriver aujourd’hui, battent le record du monde du plus long convoi. Regroupés en “Convois de la liberté”, les camionneurs s’opposent aux vaccins imposés par le gouvernement fédéral pour les activités transfrontalières et inspirent d’autres mouvements dans le monde entier.
» Les camionneurs du Canada, des États-Unis, de l'Australie, du Brésil, de l’Europe [Finlande, Pays-Bas, Tchéquie, Belgique, France, Italie, etc.] s’unissent pour protester dans le monde entier contre les excès de leurs gouvernements respectifs en matière de santé publique, en particulier contre l'imposition de vaccins.
» Dans ce surgissement d’événements significatif, qui, nous en sommes sûrs, sera clouée au pilori par Trudeau comme étant un mélange de racisme, de misogynie, de danger ou d’“atteinte à la démocratie”, Elon Musk, – ayant auparavant tweeté son soutien aux camionneurs canadiens qui protestent contre les vaccins obligatoires vient d’accélérer sa diffusion sur médias sociaux en disant à ses 71,1 millions de followers Twitter : “Si l’on effraie suffisamment les gens, ils accepteront la suppression de la liberté. C'est le chemin de la tyrannie”, et la façon de se défendre est de “voter pour les foutre dehors”. »
29 janvier 2022 (17H30) – Dans les années1960 et 1970, les routiers étaient soutenus par des promotions populaires et une grande popularité, y compris auprès des autorités, qui se mariaient avec l’esprit du temps d’une glorieuse économie (les “Trente Glorieuses” françaises). Je me rappelle d’une émission (de nuit, bien entendu) très suivie d’Europe n°1, je crois qu’elle s’appelait « Service de nuit » ; il y avait aussi une campagne de promotion qui avait popularisé ces costauds dont on avait une image assez rébarbative qui se trouvait ainsi renversée, – « Les routiers sont sympas ». Tout cela symbolisait l’intégration des routiers et de leurs énormes bahuts dans le courant social et politique général dominant. Ce temps-là de la bonne intégration, surtout vantée par les autorités, a radicalement changé dans le contexte actuel qui est celui de Grande Crise. ‘They Times They are a’changing’, complètement et radicalement, comme le montre notamment un des comptes-rendus de ‘ZeroHedge.com’ dont sont extraits les quelques paragraphes en citation, en tête de ce texte.
(Suite)
28 janvier 2022 (10H015) – Je reviens sur deux nouvelles commentées dans ce ‘Journal-dde.crisis’ par votre serviteur, parce que ces deux nouvelles se renforcent dans un courant qui va son cours, c’est le cas de le dire, et même qui, j’espère, est en train de grossir en suivant le cours de l’effondrement. Ce courant est celui de la reconnaissance épisodique, mais de plus en plus répétée par les malheureux zombies du Système, – je les aide chaleureusement en le répétant moi-même – qu’ils sont effectivement des zombies-Système, qu’ils sont des zombies et qu’il y a le Système.
Cette répétition, je le répète, est l’essence même de notre-“résistance” comme je la conçois dans son héroïsme intuitif et son efficacité opérationnelle. Cette action de la répétition est destinée à agir sur la psychologie, sur leur-psychologie, pour qu’ils se dévoilent de plus en plus régulièrement en leur propre infamie, en leur imposture, jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus inconsciemment en supporter plus, c’est-à-dire à ne plus pouvoir se supporter eux-mêmes. Par conséquent, suivre cette voie qui est celle de la résistance :
« Je ne fais que me répéter à cet égard, mais je ne crois pas cette répétition inutile, même s’il faut nécessairement céder à l’inconnaissance en sachant qu’il s’agit d’une posture [héroïque], parce qu’il y a dans cette répétition l’essence même de la résistance.»
(Suite)
26 janvier 2022 (20H50) – Une hypothèse intéressante est de poser que l’élection présidentielle française, contrairement à la “coutume”, n’est plus, cette fois, en 2022, le terme d’une séquence mais une étape d’une séquence en cours, – importante sans doute, mais rien qu’une étape, – dans un processus qui domine la situation générale française en étroite corrélation avec le reste de l’évolution du bloc-BAO (ou, pour faire plus digne : “de la civilisation occidentale”). J’ajouterais même, pour faire plus précis et plus ample : une étape dans le processus d’effondrement de la situation générale française, “en étroite corrélation avec le processus d’effondrement de la civilisation occidentale”.
C’est-à-dire qu’il faut voir les choses au-delà de l’élection, immédiatement comme une suite logique de ce qui a précédé, non seulement de la campagne électorale mais de la situation déjà-catastrophique d’avant la campagne, et de plusieurs années. Dans ce cas, l’élection n’est pas une rupture du processus mais une accélération du processus ; elle l’est encore plus si, comme c’est probable selon ce qu’il est convenu de savoir, Macron est réélu. C’est là le point essentiel du propos (de l’hypothèse).
On a souvent abordé ce sujet selon un angle qui m’est cher dans ma conception “tactique-stratégie” ; savoir qu’il y a des victoires tactiques (celles du Système dans ce cas, avec réélection de Macron) qui sont la seule voie véridique et implacable pour conduire à une défaite stratégique fondamentale (du Système, toujours). La chose a été très récemment développée sur cet honorable site, et je la rappelle avec quelques extraits.
D’abord, Macron -2.0, c’est l’homme qu’il nous faut...
(Suite)
22 janvier 2022 (18H30) – Comme je l’avais déjà noté ici dans ce ‘Journal’ et développé là dans des ‘Notes d’Analyse’, j’éprouve une sorte de fascination pour le film ‘Scorpio’ de 1973. L’intrigue est celle d’une opération de “nettoyage interne” de la CIA, où l’Agence n’apparaît pas sous son plus bel atour ; mais plutôt comme un repaire de coups fourrés et de trahisons en tous genres qu’elle est en général, et certainement qu’elle est devenue comme si sa décadence accompagnait celle de l’Amérique et de ce que je nomme bloc-BAO.
D’une certaine façon, je m’en avise à l’instant de développer mon sentiment intuitif, c’est la même sorte de fascination que j’éprouve pour ‘Le Troisième Homme’. Je ne résiste pas à la tentation de divulguer à nouveau l’émotion extrême, le sentiment nostalgique et tragique, le mystère du monde, qui exsudaient pour moi et exsude toujours de ce film, selon ma perception toujours recommencée ; cela qui permet de comprendre pourquoi je me tiens prêt à retrouver dans d’autres événements et d’autres créations cette émotion intuitive. (Cet extrait, voir dans « Le “Trou Noir”... », « Un Moment métahistorique ».) :
(Suite)
22 janvier 2022 (06H30) – Connaissez-vous Dame Berit Jernberg ? Vous avez tort (de ne pas la connaître). Elle nous en apprend de belles, des superbes et des inattendues. Dame Berit Jernberg est “chef[fe] du département de la stratégie nationale pour la prévention et la lutte contre la violence des hommes à l’égard des femmes”, – quelque chose comme ça, selon la traduction qui nous a été rapportée, – et en Suède pour ne rien vous cacher, organisme officiel suédois, – pays où la “cause des femmes” est notablement en-marche façon-panzer, comme vous devriez le savoir. Nous évoluons dans le cadre de l’Autorité pour l’Égalité entre les Hommes et les Femmes, respectable et puissant département du gouvernement suédois, – Suède, je le répète, si notablement en avance dans ce domaine sociétal...
(Savez-vous, une fois, deux fois, plus encore ? ... Que la Suède est tout cela, alors qu’elle est plutôt maligne en fait de Covid ? Nul ne peut être sûr de rien. Poursuivons.)
Ainsi un texte, de ‘Sputnik.news’ encore des Russes, nous conte-t-il les actes fondamentaux posés par Dame Berit Jernberg. (Tout cela venu de la publication ‘Kvartal’, à laquelle elle s’est confiée comme il est dit dans le texte, où l’on voit bien la photo de cette Philaminte nordique et bien conservée par le froid, et toute aussi rigide que le froid, Dame Berit Jernberg.)
(Suite)