Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
24 Août 2021 – J’aurais pu choisir comme titre, après tout : “les déchirures béantes du simulacre”. (Une habitude, ça, de parfois confier au lecteur, derrière le titre choisi, l’autre titre qui aurait pu être choisi : signe de la diversité et de la profondeur extrêmes des sujets traités... Et c’est moins la question du choix [de l’auteur] que la pression extrême de l’immense tourbillon crisique qui pare tous les sujets traités de ces caractères.) Disons alors que “la caverne” est aussi un “simulacre”, et je crois que nous ne sommes pas loin du vrai.
Ci-dessous, je me permets de me référer à un texte d’Arnaud Benedetti (*) qui décrit ce qu’il juge être l’action de ce que je nomme les “élitesSystème“ face à la révolte “anti-passe” considérée dans une continuité montante et résonante de révoltes populaires dont l’une des grandes étapes fut bien entendu les “Gilets-Jaunes” (GJ). Benedetti fait remarquer, et c’est parfaitement mon avis et mon propos, que « Les mobilisations anti-passe sanitaire disent bien plus des élites que des manifestants » ; et ce qu’elles nous en disent est caractérisé par un paragraphe de la fin du texte :
« ...[U]ne pensée élitaire qui, prise aux pièges de ses contradictions et de son impuissance, n’hésite plus à recourir à des procédés massifs de persuasion pour faire valoir le bien-fondé de sa politique et démonétiser sans autre forme de procès les segments qui s’inquiètent des conséquences de l’action publique. Le mépris et la propagande sont le sceau de pouvoirs affaiblis qui se durcissent sous le poids d’événements qu’ils ne maîtrisent pas ou peu. »
(Suite)
21 août 2021 – Une fois l’interview avec Stephanopoulos bouclé, Joe Biden s’est précipité vers son hélico officiel, le ‘Marine One’ (comme il y a ‘Air Force One’) pour reprendre ses vacances dans sa cabane (son “bunker” disent certains) du Delaware. Puis il est allé à Camp-David. (Ou bien est-ce le parcours inverse ?) Il est revenu à Washington pour une conférence de presse mâchouillée et dénoncée, notamment par des petites mains de la presseSystème (on a déjà vu cela) dont il laissa bien des questions sans réponses. Il devrait être reparti en vacances, je ne sais, – d’ailleurs, c’est vrai, on ne sait plus très bien, il change d'avis tout le temps...
Par ailleurs et pour en revenir à l’interview d’ABC.News, de George Stephanopoulos qui était censé être un ami et qui ne le fut guère, le ‘Daily Wire’ a obtenu le verbatim de l’entretien, avec les 900 mots (en questions-réponses) qui ont été coupés et ne sont pas passés dans l’émission. Censure ? Non pas, non pas du tout, – simplement, et “normalement” dirait-on, incohérence gênante du président.
Je me suis essayé à traduire un passage, tel qu’il est présenté lui-même par WorldNetDaily [WND] et tout est de la même eau...
19 août 2021 – Derrière la catastrophe de Kaboul, dont certains nous assurent évidemment qu’elle est une manipulation modèle-standard et un complot comme convenu entre-soi, – derrière donc est en train d’apparaître un problème du style ‘dégât collatéral’ qui va peut-être bien nous occuper à plein temps. Il s’agit des réfugiés afghans, ceux qui nous aidèrent et qui fuient le nouveau régime, que nous allons devoir accueillir. Les Français y pensent, avec dans le rôle du gardien-chef, le martial sinon impérial président Macron, portant sur son macaron de revers, en un clin d’œil et un tournemain, le pouce levé : “2022 ! – Make France Great Again”. L’enjeu est de grande taille.
Les Américains font de même, avec une mauvaise humeur évidente, comme le montre Tucker Carlson, l’homme-phare de FoxNews et de la télévision US en général. Carlson pense qu’on ne pourra penser à l’accueil d’Afghans qu’une fois tous les Américains sortis de ce guêpier. Je vous dis, moi, que nous tenons là un débat qui tiendra sa place... Mais plus encore d’ailleurs, car tout cela, cette introduction avec un zeste d’ironie, ce sujet, tout cela est préparé bien entendu pour vous conduire là où je voudrais que vous alliez.
Avez-vous vu le film devenu téléfilm de Joe Dante, ‘The Second Civil War’, de 1997 ? Cela est traité dans le style parodique et satirique, grinçant et burlesque, souvent assez drôle à très drôle, avec des numéros excellents (James Coburn en spin doctor [conseiller de communication] du président des USA). L’histoire est celle d’un enchaînement-bouffe menant à une “seconde Guerre de Sécession”, à “notre époque” (à l’époque du film, c’est-à-dire durant les deux mandats Clinton suivant la fin de la Guerre Froide).
(Suite)
17 août 2021 – Le calme a donc succédé à la tempête. Des divers signes contradictoires qu’on avait pu observer chez les talibans, se sont affirmés les plus apaisants. Certes, l’héroïsme occidental reste sur ses gardes et l’un ou l’autre journal “d’opinion“ (je veux dire ‘L’Opinion’, en l’occurrence et par exemple) dit, sans vraiment expliquer la logique opérationnelle à laquelle il se réfère, que les talibans sont moins puissants que la conquête-éclair de Kaboul ne le laisse croire [aux naïfs, me dis-je].
Cette faiblesse ainsi avérées dans l’esprit du Grand-Juge de la modernité-tardive et de sa moraline, – plus je l’emporte vite, moins je suis fort, – explique que les talibans veulent « amadouer la population » en promettant « un gouvernement islamique inclusif » et l’amnistie pour tous les fonctionnaires du régime défait ; mais puisque charia il y a terreur il y aura, nous explique cette logique.
D’ailleurs et au reste, c’est bien l’avis du Pentagone, qui annonce que le secrétaire à la défense Austin pense fort judicieusement que l’installation du régime taliban signifie le développement de nouvelles capacités terroristes absolument terrifiantes en Afghanistan. Il semblerait donc qu’il faille se préparer de toute urgence à faire face à de nouvelles menaces, – en plus de celle, toujours aussi terrible, des suprémacistes blancs du Capitole, du 6 janvier 2021. Qui peut douter de cet avis du ministre Austin, se référant aux formidables capacités prévisionnistes de Washington D.C. quant aux capacités des talibans ? La preuve, ou plutôt les preuves (des capacités du Pentagone et de la barbarie talibane) ?
(Suite)
16 août 2021 – Toujours cette même sensation, aussitôt perçue, comprise, toujours aussi claire et puissante, lorsque l’événement réel, tant prévu, tant analysé avant qu’il ne se produise, éclate pourtant comme le coup de tonnerre des cieux lorsqu’il se produit. Qui, à part les journalistes du monde servile que nous nous sommes construits et ceux qui acceptent d’y vivre par indifférence du monde, pouvait douter, depuis des semaines, depuis des mois, depuis des années, que l’Afghanistan tomberait, Kaboul en tête ? Pourtant, nous sommes étourdis, stupéfaits et interdits, par la puissance de l’événement et les effets innombrables, déjà constatés et identifiés ; par d’autres attendus et anticipés mais non encore identifiés ; et par d’autres encore, dont nous ignorons tout et même que nous les ignorons...
C’est le fameux « known-knowns, – known-unknowns – unknown-unknowns » de Rumsfeld:
« • Il y a les choses dont savons que nous les connaissons ;
» • il y a les choses dont nous savons que nous ne les connaissons pas (puisque nous savons qu’elles existent mais que nous ne les connaissons pas) ;
» • et puis il y a les choses dont nous ignorons que nous ne les connaissons pas (puisque nous ne savons pas qu’elles existent, et que, évidemment, nous ne les connaissons pas) »
Tout se passe comme si cette anticipation évidente faite d’une certitude dont nous devinons soudain qu’elles dissimulent tant d’inconnues dont certaines hors de notre portée, était faite pour que l’événement nous frappe encore plus fort que s’il n’avait pas été prévu du tout, s’il était survenu par réelle et complète surprise.
(Suite)
14 août 2021 – La chose m’avait frappé tout de même, comme une similitude de la perception, entre cette poudre d’escampette honteuse de Bagram et les hélicos sur le toit de l’ambassade US à Saigon, en avril 1975. Cela m’avait frappé, moi qui ai suivi presque de bout en bout, comme professionnel de la plume, les trois quarts du conflit vietnamien jusqu’à cet achèvement funeste du printemps d’il y a presque un demi-siècle. Ainsi en étais-je venu à songer à un article où l’on ferait un parallèle entre Bagram-2021 et Saigon-1975, avec un parallèle symbolique mais bien accroché entre « Faux-fuyant et vrais fuyards à Bagram ».
Au lendemain de cette honteuse affaire de Bagram il y a un mois (début juillet), à une question d’un journaliste sur les possibilités envisageables que les circonstances de Saigon-1975 se renouvellent, avec les talibans entrant dans les jardins de l’ambassade des USA à Kaboul-2021, Biden avait répondu dans son mâché habituel mais selon une leçon bien apprise :
« Aucune. Zéro. Ce que vous avez eu, c’est que des brigades entières ont franchi les portes de notre ambassade, six, si je ne me trompe pas. Les talibans ne sont pas le Sud, – l’armée nord-vietnamienne. Ils ne sont pas, ils ne sont pas comparables de loin en termes de capacité.
» Il n’y a aucune circonstance possible où vous verriez des gens être enlevés du toit d'une ambassade des États-Unis en Afghanistan. Ce n’est pas du tout comparable. »
(Suite)
12 août 2021 – ... Car, en anglo-américain tendance-New York Times (NYT) interviewé par CNN, cela donne « a sophisticated, vaccinated crowd » pour définir les exceptionnels invités de la fiesta dont je vous parle ; sauf que, voilà, je n’étais pas invité à la fiesta de l’anniversaire des 60 ans de Saint-Obama à Martha’s Vineyard, parce que mon Dassault Super-Hyper-Falcon à $60 millions passait à l’autosécurité (normal après six mois d’emploi maxi pour suivre une chaîne de séminaires contre la pollution-CO2 produite par les super-jets).
C’est pourtant mademoiselle, ou plutôt madame Annie Karni, du NYT, accréditée à la Maison-Blanche, qui a répondu, fort enjouée et dans ce sens à un intervieweur de la CNN. Ils devraient parfois se taire, je veux dire, clairement et claquement : la fermer, je veux dire cette « PressSystem, vaccinated crowd ».
Je me suis souvent demander : “pourquoi nos élitesSystème-friquées, Obama en première ligne pour ce cas, sont-elles suffisamment encornées d’une telle bêtise métahistorique pour faire des fiestas pareilles, bien en vue sur le parking affichant ‘Complet’ de l’aéroport de Martha’s Vineyard ? Pourquoi, par exemple, BHO n’a-t-il pas demandé aux héritiers de Jeffrey Epstein que sont les enquêteurs du FBI, de lui louer la petite île sympa du suicidé pour raisons humanitaires pour la fiesta ?” Sans doute ne comprends-je pas assez bien l’extrême pureté vertueuse de ces membres vertueux de la JetSet, protomoteurs de la ReSet, de cette « hyper-Sophisticated, hyper-Vaccinated crowd », ou CrowdSet, invitée chez les ObamaSet dans leur résidence de $12 millions ? Est-il vrai que l’argent, que le beaucoup-beaucoup d’argent rend aussi bête à mesure, aussi sûr que Jeff Bezos fait une incursion type-bouchon de champagne dans l’espace ? Ou bien l’étaient-il avant, je veux dire de naissance, la « sophiticated/vaccinietd-born crowd », oint dès cette même naissance par la seringue de Dieu intervenant dans les rondeurs de la topographie habituelle de l’arrière-train? Pourquoi ces « crowds » ne se feraient-elles pas vacciner dans la fesse plutôt que dans l’épaule ? A mon époque, cela arriva (pas le fric, la fesse).
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11 août 2021 – Nous sommes au temps des mémoires courtes puisque le Temps passe si vite et ne nous laisse aucune durée. L’amour fou du Système pour le vaccin, qui va jusqu’aux anathèmes venus du fond des Temps pour les anti-vaxx, s’accompagne du souvenir furieux de celui qui a sans aucun doute introduit cette peste, cette contagion, résistance monstrueuse au Progrès, le déclencheur de tous les fascismes et populismes. C’est dire si le souvenir nous remet en mémoire le monstrueux Trump, cause de tout ce désordre et donc de la résistance anti-vaxx, – n’est-il pas ?
Pourtant, si l’on prend un peu de potion pour la faire un peu moins courte, la mémoire, l’on se rappelle qu’il y eut une réunion le 2 mars 2020 (je répète : ‘2020’), à la Maison-Blanche, entre Trump & son équipe d’une part, les grands patrons-friqués de Big Pharma d’autre part. Le 2 avril 2020, il y eut le lancement par la Maison-Blanche du programme ‘Operation Warp Speed’, Trump annonçant que par ce processus pouvoir fédéral/secteur privé accéléré, il y aurait des vaccins à la fin de l’année (2020).
L’on rit bien fort alors dans les chaumières et dans les colonnes de la presseSystème : “Ce type est fou”, “encore une FakeNews”, “ces vaccins seront du bidon, du poison-génocidaire, de l’arsenic déguisée en vaxx, s’en éloigner absolument”. Le jugement général était, finalement, que Trump lançait une opération complètement folle pour se faire valoir et réélire, et que, de toutes les façons, rien de bon ne pouvait venir de ce type, fasciste, populiste & Cie. Bref, les hordes-Système du gauchisme-wokeniste, de la presseSystème, des autorités sanitaires convenables, se méfiaient grandement et à juste titre moralinateur, et enfin juraient bien qu’elles en resteraient aux masques, confinements et le reste, et jamais ne céderaient à ces vaccins trumpistes qui ne seraient que vaste simulacre fasc(h)o-populiste.
Un exemple de ce sentiment d’hostilité, à Trump évidemment jusqu’à l’hystérie démente, et par conséquent au vaccin tout aussi radicalement, comme aucun anti-vaxx d’aujourd’hui n’oserait se poser: Joy Ann Reid, présentatrice de la chaîne pro-démocrate (pro-Biden), ultra-woke MSNBC, avec ces deux tweets consécutifs le 18 septembre 2020 :
(Suite)
7 août 2021 – Je reviens sur un texte précédemment publié, parce que le sujet abordé commence à prendre de l’ampleur aux USA et à se transformer en quelque chose qui pourrait devenir une terrible contradiction au cœur du wokenisme, l’arme idéologisée que le Système a développée contre la résistance générale à sa folie surpuissante. Il s’agit du texte d’avant-hier sur « Covid est-il raciste ? », documentant l’apartheid raciste anti-Noir, ou ségrégation par le vaccin, que l’imposition du passe-sanitaire à New York City a institué de facto dans une des villes les plus démocrates, les plus sociétales, les plus antiracistes des États-Unis, avec un des maires blancs (Bill de Blasio) les plus démocrates-gauchistes, donc les plus sociétaux et les plus antiracistes des États-Unis.
En deux jours, le thème a pris une ampleur extrême, fondé sur ce qui n’est pas encore dénoncé comme la catastrophique contradiction du mouvement sociétal-wokeniste sur lequel l’actuel régime gauchiste aux USA fonde sa totale légitimité. Le silence sur une contradiction aussi colossale est la seule arme dont dispose le Système qui détient le monopole de l’information officielle ; mais ses jours et ses heures (celles du silence) sont comptées parce qu’il s’agit d’une contradiction impossible à réduire et en très forte expansion, courant comme un feu de brousses sèches.
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6 août 2021 – Je nommerais cela “tempête d’inversionnisme”, puisque le mot existe (pas besoin de pléonasmer) à partir de la racine “inversion” (« Retournement anormal d'un organe sur lui-même »). Ce mot d’“inversion” est devenu concept intellectuel et psychologique pour caractérise une époque, – la nôtre, certes, “cul par-dessus tête”. Cette idée de “tempête d’inversionnisme” m’est venue au constat que tout, absolument tout dans les structures de notre civilisation/du Système par conséquent, en est touché, frappé, malaxé et mâchouillé, transformé en excréments que l’on s’entête à parfumer pour tromper son monde.
J’écris ces choses en pensant précisément à ‘Chatham House’, cause et sujet de cette page d’humeur plus ironique et attristée que furieuse. C’est le nom, Chatham House, familier ou affectueux mais avec un fond de la rigueur britannique qui peut se permettre une certaine familiarité sans vulgarité, que connaissaient tous les gens sérieux ou prétendant l’être dans le monde des relations internationales considérées du point de vue anglo-saxon et transatlantique, du temps de la puissance de la chose. Je parle d’un autre temps, “que les moins de 30-40 ans...” ne peuvent plus seulement imaginer. Chatham House était (et reste, malheureusement) le siège du RIIA, ou ‘Royal Institute of International Affairs’, le think tank le plus vénérable et honorable de l’establishment britannique en matières d’affaires de sécurité et de relations internationales.
(Suite)
J’ai été arrêté par cette réponse de Michel Onfray, à une interview d’‘Eléments’ à propos de son dernier livre, ‘L’art d’être français’. (J’écris “le dernier” avec précaution vu sa vitesse de production et de publication ; entretemps, peut-être est-il en train, peut-être a-t-il déjà publié le suivant.) Le propos concerne l’effondrement de notre civilisation, dont je suis moi-même convaincu comme l’on sait pour qui veut bien me lire.
Pour bien situer le propos, il faut ajouter que cette question-réponse vient après une autre dans laquelle Onfray avait proclamé son amour du Cyrano de Bergerac de Rostand, – Cyrano « ... pour lequel j’ai une véritable passion [...] Le panache est la pointe aigu de l’art d’être français mais il est une qualité aristocratique loin d’être la mieux partagée en France »
Voici l’ensemble question-réponse (‘Eléments’ n°191 de juillet 2021) :
‘Éléments’ : « En vous lançant dans la rédaction de ce livre, avez-vous éprouvé le besoin de saisir les derniers feux de cet art d’être français au moment où il vacille sous les coups d’une culture de la dénonciation ? Qu’en reste-t-il ? Vous citez Nietzsche disant que toutes nos valeurs sont aujourd’hui des valeurs de décadence. Dès lors, est-on condamné à défendre cet art d’être français comme s’il s’agissait d’un service inutile, pour parler comme Montherlant ? Au nom d’une “noblesse oblige” mais sans illusion ? »
Michel Onfray : « Oui, c’est tout à fait ça... C’est un exercice de panache ! Une invitation à... ne pas être dupe, mais à ne pas se suicider pour autant ! Le bateau coule, mais pas de panique, de l’élégance. Il faut regarder sans larmes et avec le sourire la beauté tragique de cet effondrement de notre civilisation : c’est l’une des modalités du sublime dans l’histoire. La foudre tombe, elle a provoqué un incendie, le feu progresse chaque jour : Thoreau avait grimpé sur une montagne proche de chez lui pour assister au spectacle d’un immense incendie. Ni rire ni pleurer, mais comprendre comme on dit en citant Spinoza... »
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2 août 2021 – L’excellent commentateur Robert Bridge, le malheureux, est tombé sur un article qui l’a si profondément ébranlé qu’il en est effectivement tombé par terre, comme mis KO. C’est dans tous les cas l’impression que j’en ai, et je compatis en le lisant car j’aime bien Robert Bridge...
Mais voici : l’article qui envoie dinguer le pauvre Bridge explique que les gens qui pratiquent l’anglais sont plus portés que les autres à postillonner, et donc à répandre le Covid maudit. C’est ainsi que le veut la langue de Shakespeare, qui utilise des “consonnes postillonneuses” en nombre plus élevé que, par exemple et bon exemple, la langue de Molière. Bridge, effectivement tombé, a bien de la peine à se ramasser ; il s’y essaie tout de même et se met à son propre article. Cela donne ceci avec, ô surprise ! une matière scientifique ; méfiez-vous donc de la science et de ses pièges dissimulés, ô braves et si distingués “sachants”...
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31 juillet 2021 – Une constante de la crise actuelle déchirant les USA, c’est le soutien inconditionnel, au prix de narrative et de simulacres innombrables, de la presseSystème, – New York Times [NYT] et Washington Post [WaPo] principalement, – au parti démocrate, puis à son candidat émergé de nulle part en termes de popularité, puis au président-élu dans des conditions rocambolesques.
Cette pratique, tenant à une monopolisation extraordinaire de cette presseSystème et à une dérive gauchiste-marxiste constante et favorisée par les oligarchs qui en sont les maîtres, s’est donc effectivement poursuivie avec l’activité opérationnelle du président Biden. Elle s’appuie sur cette tactique décrite, et d’autre part sur une pathologie antitrumpiste extrême parce qu’obsessionnelle. (En gros, l’idéologisation gauchiste enfantée par cette pathologie.) Elle se manifeste, comme toute obsession pathologique, dans tous les domaines, y compris dans celui de la pandémie Covid19 immédiatement politisée et idéologisée.
La poutre-maîtresse de cette sorte de “système” est certainement l’entente sinon la complicité de ces deux partenaires, opérationnalisée par le soutien inconditionnel de la presseSystème à toutes les actions de Biden. C’est un grand événement de voir cette entente brisée de façon très spectaculaire à l’occasion d’une polémique concernant Covid19 et du fait de la position, extrêmement incertaine et variable, de l’organisme fédéral officiel de santé désigné CDC (Center for Desease Control and Prevention). Cela vient de se passer et cela s’est passé en deux temps, l’un sur une variation de plus du CDC, l’autre sur les réactions des deux pouvoirs d’habitude unis de la presseSystème et de l’administration Biden.
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26 juillet 2021 – Il y a une intéressante interview sur vidéo, d’Elisabeth Lévy, à la fin du texte publié par son journal ‘Le Causeur’, de Sophie de Menhon, « Zemmour candidat, que vais-je faire de mes mercredis soir ? » (21 juillet 2021). L’interview de Lévy, par “Les amis d’Éric Zemmour”, passe également, en solo, sur YouTube le 18 juillet 2021... Effectivement, elle-même est interrogée sur le même sujet de la candidature (possible, probable, etc.) d’Éric Zemmour à la fonction présidentielle, en 2022.
Le sujet que je veux aborder ici n’est pas celui du jugement de Lévy sur la candidature Zemmour, bien qu’il soit d’un très réel intérêt ert d’une assez grande justesse. (*) M’intéresse un passage où elle évoque la situation politique française, dans la perspective de l’évolution des 20-30 dernières années. Elle-même était d’une certaine “gauche” indépendante (la seule candidature à la présidence qu’elle ait activement soutenue est celle de Chevènement en 2002). Ces vingt dernières années, les choses ont extraordinairement changé, la pathologie bipolaire droite-gauche ne veut plus rien dire, fusillée par l’abus de neuroleptiques, et Elisabeth Lévy se verrait aisément, me semble-t-il et elle-même en gouaillant, comme une “réactionnaire de gauche”, ou une “souverainiste de gauche”, par ailleurs sans aucune inféodation de parti sinon celui de l’anti-festif Philippe Muray.
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24 juillet 2021 – Je ne cesse de me trouver stupéfié davantage, à chaque occasion qui se succède si vite, de voir ce qui caractérise cette époque, – la rapidité du Temps, comme si le Temps était laissé à lui-même... Bien entendu, c’est la communication qui marque dans nos esprits cette rapidité. Je ne cesse de répéter, à chaque occasion qui m’est donnée ou que je suscite, que la communication est le phénomène fondamental de notre-temps dans les affaires humaines : sa dynamique et la puissance de cette dynamique règnent.
Je ne cesse de répéter ce constat, évidemment à la lumière de la crise-Covid parce qu’il n’y a rien d’extrêmement intéressant à dire sur le fond dont je parle assez peu par conséquent, mais qui est partout présente, non pas tant par son objet que par la tonitruance de la dynamique temporelle qu’elle nous impose et la puissance de cette dynamique. La crise-Covid est absolument une démonstration de ce que j’entends dire ici :
• en un sens, la crise-Covid totalement vide de tout contenu politique, car il n’est rien en soi de plus politiquement simple qu’un virus infernal, insaisissable, se prolifèrant tout seul en variants déclinés selon l’alphabet grec (pas de noms de pays, par pitié ! Pas de racisme, ô esprits sourcilleux de la moraline !)... (D’ailleurs, cela suffira-t-il , je veux dire : l’alphabet grec et ses vingt-quatre lettres ? Lorsqu’on se trouvera au variant Omega, en 2029, “Que faire ?” comme disait Lénine en février 1902, ne doutant pas qu’il tenait ferme la formule de la fin de l’Histoire par l’épidémie révolutionnaire) ;
• en un sens, la crise-Covid totalement présente, pressante, écrasante, nous pressurant jusqu’à nous étouffer, jouant entre nos sages dissertations scientifiques annonçant les lendemains qui chantent et nos folles envolées de complotisme dénonçant le complot et dénonçant les dénonciateurs du complot...
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23 juillet 2021 – Il y a une grande gloutonnerie d’autosatisfaction chez les commentateurs les plus courus de la dissidence nécessairement antiaméricaniste, – et par conséquent habitués à une grande proximité, et de Poutine, et de la Russie. Je cite ici les articles presque parallèles, et d’ailleurs alignés sur la même grille de présentation du site du premier, du Saker-US et de Pepe Escobar. Pour une fois, ces deux commentateurs réputés quittent de concert la sphère de la Grande Politique pour la ferraille prodigieuse des avions de combat.
La cause de cet intérêt soudain pour la ferraille a un nom : “Checkmate”, ce qui “parle” à la tradition russe du jeu stratégique des échecs ; elle a un matricule : Su-75, à partir de son concepteur “historique” Soukhoi (Pavel de son prénom). Il s’agit d’un avion de combat “léger” (un moteur), d’appui tactique, extrapolé de la formule du chasseur moyen-lourd (deux moteurs) Su-57 ; d’où, probablement, l’inversion du chiffrage de la désignation officielle, le “5-7” du Su-57 devenant le “7-5” du Su-75.
Le Saker-US, particulièrement, a fait un travail très précis, très technique, et également très “communicationnel” dans cette sphère spécifique des avions de combat avancés. Le Su-75 est un 5G [cinquième génération] présenté comme “complet”, – la précision est sans cesse mise en évidence, suivez mon regard torve vers le petit monstre américaniste qui toussote sur le tarmac avant de remettre son vol pour cause de Covid, – avec toutes les technologies qui vont avec, jusqu’à la sacro-sainte ‘Intelligence Artificielle’.
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21 juillet 2021 – Puisque notre ami Dimitri Orlov choisit de revenir aujourd’hui sur le “retrait-oups” des forces US d’Afghanistan, je me vois conduit par devoir de dignité à rajouter quelques impressions sur l’esprit de cet événement. J’avais envisagé de vous les confier au lendemain de la chose. Je ne l’avais pas fait, cédant à cette faiblesse si présente pour les commentateurs indépendants dans cette époque de simulacre absolu, de silence de cimetière, et cette faiblesse qu’on pourrait désigner par la phrase affreuse et terrible qui signe tout de même une défaite tactique de l’esprit : “à quoi bon ?”
Tant pis ou tant mieux, le brave et ironique Dimitri, pour une fois assez grave dans un de ses textes, m’a rappelé à l’ordre.
Je l’avoue, j’avais été, au lendemain de la pantalonnade sinistre de Bagram (« Faux-fuyant et vrai fuyards »), surpris voire stupéfait par l’absence de réactions concernant la susdite-pantalonnade de Bagram. On dira que j’ai regardé le chaos de Bagram-2021 avec les yeux de Saigon-1975, puisque exactement l’analogie est faite et justifiée dans le texte référencé. J’avais d’autant plus procédé de la sorte que le privilège de mon grand âge me permet d’en parler en connaissance de cause ; j’ai vécu cette séquence du brouhaha étourdissant des réactions considérables, dans la clameur terrible de dévastation que suscita Saigon-1975, et ô combien aux USA même.
(Suite)
18 juillet 2021 – Je suis un ami constant et loyal de Nietzsche, pourtant au départ par fascination absolument primaire et naïve. Ai-je dit déjà comment vint cette fascination ? Consultant 3-4 ans après une longue coupure pieusement conservée je ne sais pourquoi et je ne sais par qui, présentant un concours de classement du ‘Figaro’ à l’occasion du traité de Rome de 1957 sur quelque chose comme “Les cent génies qui ont fait l’Europe”, je m’étais arrêté à Nietzsche. Je fus fasciné par le nom d’une part (ce “Niet”, ces “t-z-s-c” enchaînés) ; d’autre part par l’image du visage extraordinaire du solitaire de l’Engadine et de ‘Zarathoustra’ réfugié à l’asile, de ces sourcils écrasants et de ces énormes moustaches encadrant un regard perdu dans le lointain de la folie sans fin.
Cette fascination si naïve et insignifiante est devenue estime et amitié et j’ai vu dans cette rencontre si improbable la marque de l’instinct et (peut-être) de l’intuition. Je ne fus ni ne suis pourtant un grand lecteur de Nietzsche et encore moins un des “interprètes” de sa pensée mais un cueilleur, un grappilleur au passage, de tel ou tel aphorisme, de telle et telle envolées de Zarathoustra ; par contre, grand amateur de ses biographies et des réactions si diverses et nombreuses des grands esprits à la lecture de Nietzsche.
(Suite)
17 juillet 2021 – Je serais incliné à penser qu’il n’y a pas d’affaire qui, mieux que l’actuelle crise cubaine par rapport aux USA, présente l’extraordinaire ambiguïté des temps, la complète marche inversionniste des événements. Même pour moi, qui ai une grande souplesse de jugement entre mes deux pôles d’activisme, – Delenda Est Systema et l’inconnaissance, – l’exercice est à la fois périlleux, exemplaire et délicat à traiter.
Vous m’avez sans doute lu à ce propos et perçu que je n’ai pas hésité une seconde. Je me répète (un de mes exercices favoris pour les distraits) :
« Par conséquent, ma position générale est favorable à Cuba, en plus d’une espèce d’empathie affective pour cette aventure castriste. Cette attitude se retrouve dans mon jugement sur les événements actuels, qui sont de toutes les façons antiaméricanistes puisqu’antiSystème, par conséquent jugement favorable à Cuba.
» Ce qui est remarquable, c’est que je me trouve alors en opposition avec un segment politique US que je soutiens d’habitude, toujours par rapport au Système. Je me trouve plutôt du côté du gouvernement Biden dans sa dimension idéologique (critiqué pour n’être pas assez dur dans cette affaire), du côté d’un Sanders et d’une Alexandria Ocasio-Cortez. Il y a encore d’autres contradictions, au sein de la Grande Gauche wokeniste américaniste, ne serait-ce après tout que le zèle de la presseSystème à faire gonfler le simulacre de la “révolution de couleur” alors que la gauche démocrate, avec l’administration Biden que la presseSystème soutient d’habitude avec tant de constance, est plutôt favorable au régime par alignement pavlovien. (Il y a en fait bien plus de différences qu’on n’en décompte entre cette gauche des démocrates et le régime cubain, mais qu’importe pûisqu’il s’agit d’évolutions de communication attachées à) des perceptions absolument subjectives.) [...]
» Nous ne sommes pas au bout de l’imbroglio encombré d’un nombre impressionnant de nœuds gordiens. Il faut savoir slalomer, avec un seul but : Delenda Est Systema. »
(Suite)
14 juillet 2021 – J’ai reçu ma carte de journaliste professionnel en décembre 1967 ou au tout début 1968 (vérifiez si ce n’est pas une FakeNews, les gars). J’avais 23 ans. Jusqu’à ma retraite légale, j’ai porté ce titre – avec une certaine fierté à peu près jusqu’aux “années Gorbatchev”, puis en l’ayant perdue dans l’esprit et la chose devenue un fardeau à partir des années 1990. Aujourd’hui et retraite bien entamée, je ne suis plus rien à cet égard, et bon débarras ! Cela me permet d’être bien plus qu’un “journaliste professionnel”, un commentateur libre de la presse dissidente.
J’ai mis à la poubelle avec un délice inattendu ce titre qui est aujourd’hui un complet déshonneur pour l’essentiel de ce qu’on lit dans la “grande presse”, dans la presseSystème devenue un extraordinaire rassemblement d’esclaves hallucinés, vivant dans un monde tout entier régi par ce remarquable déterminisme-narrativiste impliquant une “servilité volontaire” ; mais en plus, en toute inconscience et simulacre de bonne foi parce que de surcroit ces tristes bouffons de quelque roi enfui y croient et que leur volonté est réduite à l’état de réflexe pavlovien ; chez eux, on est esclave pavloviennement... On n’en est d’ailleurs pas mécontent et l’on affiche les causes philosophiques de cette satisfaction (je parle pour le “camp du Bien”, cet étrange canular qui ramène la travail de la communication au niveau d’un infantilisme infatué favorisé par l’affectivisme régnant dans la modernité-tardive).
(Suite)