Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

Dieu a-t-Il un Plan-B ?

  jeudi 06 août 2020

6 août 2020 – En un sens, l’énorme catastrophe de Beyrouth qui, à deux jours près, se situe au jour du 75èmeanniversaire d’Hiroshima, nous rappelle tragiquement, presque métaphysiquement comme si le Ciel veillait sur nos sottises incontinentes, – ce qu’est une guerre nucléaire ; parce que, justement, les explosions de Beyrouth ont semblé être “nucléaires”, que l’analogie est tout de suite venue à l’esprit, touchant aussi bien les officies, les commentateurs, les dessinateurs politiques, éventuellement votre serviteur-PhG soi-même, toujours fasciné par cette remarque métaphysique de l’homme de science, désespéré et stupéfié par la beauté de l’enfer de feu et de force, découvrant l’horreur sublime de sa création, et murmurant : « Plus clair que mille soleils ».

Même les divers explorateurs et découvreurs de complots complotistes se sont servis de la tangente nucléaire qui permet sans aucun doute de faire monter la sauce, et l’on comprend que cela ne peut nous étonner une seconde. Ces volontaires des ‘forces spéciales’ de la plume dissidente et alternative ont reçu un entraînement de commandos tous-terrains, –  soit qu’ils évoquassent, ces complotistes de complots, une arme nouvelle et évidemment mystérieuse, soit qu’ils identifiassent un nouvel épisode spécial de la guerre asymétrique mondiale ; ou alors, bien plus classiquement, qu’ils aient immédiatement vu là où il fallait regarder, une attaque israélienne à l’arme tactique nucléaire (les précisions étant détaillées avec force, on peut aller voir ici ou bien ailleurs) sur fond de complot globaliste du type business as usual, avec Netanyahou en guide de nos phantasmes...

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Images de l’autre monde

  mercredi 05 août 2020

5 août 2020 – Je ne suis pas du genre à m’exclamer devant les catastrophes qui nous frappent. Je ne vois rien à écrire qui soit d’une grande originalité ni d’une grande aide. Ma compassion est d’une sorte banale, qui va à tous les événements de cette nature, par simple réflexe de solidarité.

Mais voilà que je déroge à cette règle, et que je ne l’ai décrite que pour dire avec plus de force que je ne l’ai pas respectée.

J’ai été frappé par Beyrouth jusqu’à ressentir presqu’avec angoisse le fracas extraordinaire des explosions, et couronné, bien entendu, par les images de la chose. Pourquoi cela s’est-il passé de cette façon inhabituelle pour mon compte ?

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Salut, Jumbo

  dimanche 02 août 2020

2 août 2020 – Cette semaine, Boeing a annoncé qu’il allait cesser (en 2022, disent-ils s’ils existent encore) la production du 747, amicalement surnommé dans des temps plus heureux Jumbo Jet. Les commentaires ont fusé, citant la première mise en service de cet avion en janvier 1970. Cela m’a ramené à quelques souvenirs précisément du mois précédant cette date.

J’étais alors encore jeune et fringant...

Une invitation de Boeing était arrivée à mon journal où j’étais déjà connu pour mon intérêt constant pour les choses de l’aviation. Aussitôt pensé, aussitôt fait. Je partis pour New York pour un vol de présentation du 747 pour la “presse internationale” hors-Anglosphère, un New York-Seattle à bord d’un des proto-Jumbo, suivi d’une visite de Boeing à Everett, près de Seattle. C’était au début de décembre 1969. J’arrivai à New York alors qu’on annonçait partout l’arrestation de Charles Manson, l’espèce de rocker-gourou, et Jésus-Christ réincarné, qui avait mené des jeunes filles du ‘culte-Manson’ dans le massacre de Sharon Tate et d’amis qui se trouvaient chez elle, en août 1969. C’étaient les Sixties et l’ère du Verseau...

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“Ainsi soit-il”, – approximativement, en tout cas

  samedi 01 août 2020

1er août 2020 – Les caprices de l’actualité mettent en évidence combien cette actualité peut s’arranger pour nous donner des signaux nous permettant de lire en elle comme à livre ouvert et hors des simulacres, c’est-à-dire hors de toute contrainte de sa hiérarchie de surveillance, tournant les interdits du dogme comme si l’on s’en jouait. Elle s’appuie pourtant sur une narrative pleine de dévotion religieuse dans sa forme, un conformisme dont on craint de dévier comme l’on craint l’excommunication d’une religion qu’on vénère et qu’on craint à la fois.

Madame Chantal Delsol résume comme ceci la conformation du simulacre du temps dans « Le crépuscule de l’universel », son dernier ouvrage de février 2020 : « La morale des droits de l’homme a acquis pour son compte le caractère sacré autrefois porté par la religion originelle. Notre morale est, littéralement, devenue une religion, la seule religion qui nous reste après la fin de la chrétienté. La ferveur qu’elle suscite, l’organisation de ses rites par l’intermédiaire de ses prêtres, ne laisse aucun doute là-dessus. Que s’est-il passé ? Arendt et Voegelin avaient montré l’aspect religieux des totalitarismes du XXème siècle. Probablement nous trouvons-nous, avec l’humanitarisme, devant une nouvelle expression religieuse. »

Le bal des cytokines

  mercredi 29 juillet 2020

29 juillet 2020 – Au départ, je veux dire la première fois que j’entendis et réalisai la force de l’expression, cette expression de “tempête de cytokines” arrêta complètement mon attention. Désormais, me référant au texte publié ce même jour sur ce site, je commence à comprendre pourquoi.

Ce qui m’avait arrêté lors de l’apparition dans le grand public des remarques sur les “tempêtes de cytokines”, c’est l’image que je m’en était faite de ces cellules immunitaires comme des soldats chargés de la protection de quelque chose qui peut être vous-mêmes, semblant soudain prises de folie et se conduisant d’une façon qui met en danger gravement cela qu’on est censé protéger, jusqu’à ce que la mort s’ensuive sans le moindre mot de regret dans nombre de cas. Cette interprétation simpliste avait pourtant, déjà, quelque chose de symbolique. Il me semblait qu’on y trouvait quelque chose de notre terrible époque, notamment dans le sens de la psychologie déchaînée, de l’inversion, de la perte de l’autorité, de l’ignorance de la responsabilité dans telle ou telle tâche sacrée que le destin vous aurait assigné.

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Quelle réalité objective voulez-vous ?

  dimanche 26 juillet 2020

26 juillet 2020 – Prenons les dernières 24 heures, avec mes activités diverses autour du site et de la communication de l’information, pour effectivement vous faire part de cette observation.

D'un premier point de vue on observe que se termine le texte des « Notes sur un péril jaune-zombie », qui développe une analyse sur les tensions gravissimes entre les USA et la Chine, avec détour vers la Russie, et les manœuvres des USA pour essayer de gruger la Chine sur la question des armes stratégiques. D’une part, tout le monde s’entend pour convenir de l’importance de l’affaire, qui pourrait bien conduire à un véritable conflit. D’autre part, on prend soin de noter qu’il s’agit essentiellement du rôle et des actes des USA ; d’ailleurs il y a cette phrase, dans la conclusion, indiquant que tout repose sur les machinations américanistes : « Comme on le voit, nous ne prêtons pas un rôle essentiel à la Chine, ni même à la Russie dans cette affaire. »

Certes, l’on ridiculise la “non-stratégie” US, et sans vergogne ni la moindre pusillanimité. (« [E]lle est vide, elle ne signifie rien, elle sonne creux, stratégie sans vie et sans colonne vertébrale sinon de la substance d’un éclair au chocolat (selon le mot du vice-président Theodore Roosevelt sur le président McKinley) ; stratégie molle comme une montre de Dali, sans dessein véritable (ni dessin tout court), stratégie de réaction sinon de réflexe, et alors de réflexe pavlovien ; stratégie nihiliste sans divertissement, pour clamer la gloire d’une puissance en décomposition extrêmement avancée, et qui se reconnaît à l’odeur. »)

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PhG et dde.org saisis d’hexakosioihexekontahexaphobie

  samedi 25 juillet 2020

25 juillet 2020 – L’horreur m’a saisi ce matin quand je vis le chiffre de la donation mensuelle mise à jour (pour ce jour du 25 juillet, sur la barre des donations). Je fus saisi, rien de moins, par une poussée d’hexakosioihexekontahexaphobie. Je me dis aussitôt que j’allais passer un court message aux lecteurs de ce Journal-dde.crisis, pour leur faire part de cette soudaine terreur.

Car l’hexakosioihexekontahexaphobie a un rapport de phobie direct du “nombre de la Bête”, c’est même sa définition intégrale.

“666”... Comme le dit si bienWiki dans son langage bref et précis, à l’abri de tout ésotérisme-complotiste car l’on sait se tenir : « L’hexakosioihexekontahexaphobie (littéralement, “peur du nombre 666” : en grec ancien, “six cent soixante six” soit “hexakosioï hexêkonta hex”) est une peur qui tire son origine du verset 13:18 de l'Apocalypse, l'un des livres de la Bible. Ce verset indique que le nombre 666 est le nombre de la Bête, bête associée à Satan ou à l'Antéchrist. Issue de la foi chrétienne, cette peur a été très popularisée, le nombre 666 étant utilisé comme un symbole par des films d'épouvante et exploitée par diverses rumeurs. »

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Zombie-UE, “va jouer avec cette poussière”

  jeudi 23 juillet 2020

23 juillet 2020 – On dira : “Mazette, faire une poussière de tant de €milliards ! Ah non, il va fort !”. Mais j’y tiens dur comme fer, sans barguigner, sans la moindre hésitation, avec toute ma méprisante considération, comme celle que Montherlant mettait lorsqu’il composa ce titre.

€Milliards, dites-vous ? Du papier électroniquement imprimé, leur hybris en poids, en tonnes de papier, et des zéros, beaucoup de zéros, de zéros partout, des zéros à l’infini comme Koestler, alias Kepler, l’avait calculé ; d’ailleurs, la même chose que la Fed, ce qui est si essentiel pour l’assurance de nos certitudes serviles et empressées ; qui se ressemble s’accouple, s’enchevêtre et s’entasse aveuglément, mimétiquement, nihilistement ; le règne de la quantité-turbo, sur une montagne de papier-journal...

Le sommet de l’UE a fabriqué un simulacre, toujours le même qui tourne en boucle depuis deux tiers de siècle, rapiécé, usé, flottant et filoutant glorieusement dans ses coutures et ses grossiers rapetassages, avec son ballet de marionnettes-zombifiées, poignées de mains remplacées par ces touchers de coudes et ces masques sur lesquels sont peints les sourires estampillés Berlaymont-1956, et tout cela bien entendu, et pour faire bref, qui les fait ressembler à des trisomiques-21 traités au sérum de la postmodernité. Si l’on ne trouve pas de vaccin, on pourra faire un sommet bruxellois où l’on conviera Covid19 : il en mourra d’indignité et de terreur devant la vigueur vertueuse et la vertu vigoureuse de ce chevalier plus blanc que blanc, c’est-à-dire non-blanc selon BML ; et ainsi la pandémie sera-t-elle vaincue, Grouchy une fois de plus terrassé par Blücher, et par l’UE sacrebleu ! Allez, cessons toutes ses masquerades et faisons aussitôt ce sommet pour enfin liquider Covid19 en très-grandes pompes ! Trump en sera tweet-bé.

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De l’URSS aux USSA

  mercredi 22 juillet 2020

22 juillet 2020 – Comme on l’a vu hier en détail dans ce Journal-dde.crisis, on parle beaucoup du parallèle entre les USA, bientôt USSA (United Socialist States of America) si Black Lives Matter l’emporte aux présidentielles. Si vous voulez, effondrement pour effondrement, avec la cerise sur le gâteau que ce sont surtout les commentateurs des USSA qui évoquent le scénario et ses similitudes avec l’URSS. L’invité d’hier dans ces pages, le Russe Artem Loukine mentionnait précisément ce phénomène en introduction de son texte sur le sujet :

« ...Aujourd’hui, ce ne sont pas les spécialistes russes, mais plutôt les spécialistes américains qui prédisent une montée du sécessionnisme aux États-Unis, car “la pandémie et les protestations ont mis en évidence les divisions régionales aux Etats-Unis”. Certains vont même jusqu’à affirmer que l’adhésion au mouvement de sécession des États devrait aboutir à des “entités plus heureuses et moins corrompues”, confédérées dans une version nord-américaine de l’UE... »

Sans doute aiguillonné par cette remarque de Loukine, RT.com a été chercher un de ces textes américanistes sur la chute du système de l’américanisme comme double de la chute de l’URSS, et l’a publié dans ses colonnes. Cela donne « Today’s USA : striking similarities to pre-collapse USSR », du professeur d’Histoire à l’Université de Princeton Harold James. On lit ce texte ci-dessous et l’on voit que l’auteur accorde une importance considérable au dollar, au rôle et à l’avenir du dollar, d’une façon qui est, d’une façon paradoxalement contraire à son propos, incomparable avec ce qui s’est passé dans le cas de l’URSS...

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Catastrophe & angoisse

  mardi 21 juillet 2020

21 juillet 2020 – Quelque chose que je ne serais pas loin de qualifier de “fait incontestable”, ce qui est un acte d’audace inouïe dans cette époque de simulacre et de narrative, se trouve dans ceci que l’accord est en train de se faire : 2020 est une année horrible, l’annus horribilis de notre époque, de notre temps, de notre civilisation. Il y a un accord d’une sorte bien rare aujourd’hui sur cette perception, – Politiquement-Correct et antiSystème pour une fois unis dans une même perception, comme si à ce point de jonction catastrophique tout le monde s’entendait à percevoir le même, un seul monde.

C’est bien cela, comme une sorte de Moment historique d’unité catastrophique de l’observation, de la perception et de l’angoisse d’un désordre cosmique, grâce à l’apport singulier du système de la communication : « ...[E]n même temps que nous subiss[ons] cet événement d’une force et d’une ampleur extrêmes, nous observ[ons] cet événement en train de s’accomplir et, plus encore, nous nous observ[ons] les uns les autres en train d'observer cet événement. »

Ainsi n’ai-je plus à poursuivre l’exploration intuitive des perceptions diverses pour découvrir celles qui me renforcent en m’inspirant et celles qui me contredisent en m’instruisant, dans la perception de la catastrophe. Mon travail est plutôt, désormais, de distinguer les nuances enrichissantes pour la pensée et le jugement dans cette cascade d’analyses appréhensives ou assurées de la catastrophe qui se déroule, sur laquelle nous nous penchons tous, – puisque nous sommes si nombreux jusqu’à à peu près tous du même jugement sur la chose. Comme l’on dit souvent de tel ou tel événement humain important, – mais cette fois il s’agit de quelque chose de surhumain qui est hors de notre contrôle, – la question n’est plus de savoir “si” ni même “quand” puisque c’est en train de se faire, mais “comment” et “jusqu’où”.

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Le poids colossal & écrasant de la crise

  dimanche 19 juillet 2020

19 juillet 2020 – Par “la crise” dans le titre, j’entends le sens le plus vague et le plus général possible. Il s’agit du phénomène absolument crisique caractérisant ce temps ; que ce soit la GCES, Covid19 et la menace d’extinction des dinosaures de l’industrie avancée, USA2020 et la Grande-Émeute2020, le Moyen-Orient avec la Syrie, l’Iran, Israël, la Russie diabolique et la Chine insatiable-insaisissable, la financiarisation du monde et les dettes stratosphériques, la surveillance policée et la violence policière, le terrorisme pseudo, manufacturé et explosif, l’environnement saccagé jusqu’à l’extinction du monde et la zombification des esprits comme alternative à une angoisse suicidaire, la folie “genriste” et le tourbillon des identités incertaines, la subversion et l’inversion partout... Liste crisique sans fin, certes, mais on comprend de quoi je veux parler.

Dans mon métier, mon sacerdoce de l’écriture et de la communication suivant les événements du monde au jour le jour en leur cherchant leur dimension métahistorique, – dans ce métier, il y a 15 ans, 20 ans ou un quart de siècle, chacune de ces sous-crises, et sous-sous-crises aurait justifié une mobilisation extraordinaire des vigilances et des analyses, suscité un quadrille diplomatique intense et dans l’urgence, engendré des rencontres sur un fond d’alarme anxieuse, des conférences, des motions, des compromis et des accords hâtivement ficelés ; et, enfin rassurés, l’on soupirerait “Le monde n’est pas passé bien loin d’une conflagration générale”.

Aujourd’hui, tout cela va et vient dans un bruit de tonnerre à terroriser un Kissinger, et nous sommes incapables de saisir une miette de ce temps crisique pour l’observer avec sérieux et en donner une explication. Les crises vont et ne s’expliquent pas ; elles ne daignent pas ; elles ne s’arrêtent pas, elles ne laissent rien à voir, elles agissent...

“Chez ces crises-là, monsieur, on ne s’explique pas, on tonne”, dirait-on, paraphrasant le poète-chanteur.

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New York Times : la ‘woke-mob’ règne...

  jeudi 16 juillet 2020

16 juillet 2020 – Je m’attarde un peu à cette affaire Weiss-NYT (démission de Bari Weiss du New York Times [NYT], assortie de la publication par Weiss sur son site de la lettre justifiant sa décision, qu’elle a adressée à A.G. Sulzberger, propriétaire du journal). Je crois qu’on n’a pas (encore ?) accordé assez d’importance à cet événement, important d’autant et même surtout parce qu’il est accompagné d’un document (la lettre de démission) donnant une description, – brève mais assez remarquable selon ce que j’en peux juger, – de la situation à l’intérieur du NYT, dans la rédaction.

Certes, on peut développer l’argument en partie vrai de l’évidence de la ‘ligne’ suivie par le NYT, comme fait Nebojsa Malic, sur RT.com. On retrouve l’argument tout au long de son article, commençant déjà par le titre : « New York Times has double standards & serves woke mob? Bari Weiss’ shocking resignation letter only states the obvious » (ce qui donne à peu près ceci, tenant compte que l’expression “woke mob” [*], difficilement traduisible, désigne les contestataires MLB & gauchistes divers en action dans les rues : « Le New York Times a un double discours et sert la contestation gauchiste ? La lettre de démission choquante de Bari Weiss ne fait qu’énoncer une évidence »).

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Covid19 et la “rébellion du temps”

  lundi 13 juillet 2020

13 juillet 2020 – Jeudi dernier, sur CNN, le maire de New York City, Bill de Blasio, fit « quelques remarques surprenantes, déclarant que les manifestations de protestation dans les rues [attention, uniquement des BLM] sont parfaitement autorisées, tout en annonçant l’interdiction des événements de foule jusqu’en septembre ». Bien entendu, il s’agit de la défense en hérisson contre Covid19, qui est le producteur et le manufacturier-complotiste d’une relance particulièrement forte de la pandémie du coronavirus aux USA, depuis autour de deux semaines.

C’est aussi aux USA que la crise du Covid19 est le plus radicalement “politisée” sinon “idéologisée”, comme le montre la décision de Blasio impliquant que parce que l’on proteste contre le racisme au nom des Black Lives Matter, on est immunisé contre le virus. Cette idée devrait d’ailleurs être plus répandue, permettant de lutter contre deux fléaux “de Dieu & Compagnie” à la fois : la pandémie et le racisme. Cette “politisation”/“idéologisation” est bien résumée par Alexis Toulet dans Le Sakerfrancophone :

« En caricaturant à peine, si l’on parle de confinement et de distanciation :
» • Une partie des gens de droite répondra “Pas question, ça interfère avec la liberté, et d’ailleurs à quoi serviraient masques et gel contre ce virus transmis par la 5G comme chacun sait, tout ça est antipatriotique !”
» • Pendant qu’une partie des gens de gauche répondra “Pas question, ça interfère avec la justice raciale, et d’ailleurs vous êtes coupable vous aussi, venez manifester et vous repentir avec nous, sinon c’est que vous devez être raciste”.
» On objectera peut-être que ce sont là des positions extrêmes et extrémistes. Peut-être, mais tout se passe comme si c’étaient celles-là qui avaient droit de cité les premières, et qui déterminaient l’action – ou plutôt l’inaction – des politiques.
» Comment lutter contre une épidémie ? Solution de la gauche américaine : des manifestations de masse à répétition dans tout le pays. Solution de la droite américaine : meeting de campagne dans un endroit fermé et les masques c’est antipatriotique. »

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La société-bouffe du spectacle-devenu-frénésie

  jeudi 09 juillet 2020

9 juillet 2020 – Parlant de choses et d’autres, – certes, les sujets ne manquent point pour qui sait laisser quelques instants la presseSystème de côté, – Bill Blain, fameux stratège financier de la City, un dur de dur que plus rien n’étonne, nous dit sur son site TheMorningPorridge sa stupéfaction sans bornes désormais, sans-fin, bien au-delà de l’hystérie ; car même les durs “que plus rien n’étonne” sont saisis par cette élégante “stupéfaction sans bornes”...

Blain nous avoue sans détour ni fausse honte, ce 8 juillet 2020, dans un texte qui se termine par l’annonce que « les mois à venir seront... bruyants » :

« J’ai toujours pensé que le fameux “Il faut croire à 6 choses impossibles avant le petit déjeuner” d’Alice au Pays des Merveilles était l’une des choses les plus drôles jamais écrites. Jusqu'à cette année... J’ai compris qu’il s’agit d’un simple constat courant à faire tous les jours pour le monde, dans cet âge du Covid19. Je n’arrive pas à distinguer et à mesurer jusqu’à quel point les différents composants de la société deviennent confus, contradictoires, inconséquents, déconcentrés et déconcertants...»

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Zombification-PC  par le haut

  lundi 06 juillet 2020

Depuis pas mal d’années s’agitent les questions autour de l’intelligence artificielle (AI), avec des compléments préoccupés sur la “robotisation”, etc. ; tout cela conduisant à de graves interrogations sur le sort de l’homme (ou l’Homme ? J’hésite), son libre-arbitre, sa liberté, la démocratie, nos avancées culturelles ; tout cela (bis) menacé par l’irruption d’une machinerie à prétention quasi-divine, “issue de nos entrailles” mais pour nous dévorer. La machine-Dieu dévorant l’homme-Dieu qui en a accouché, et au-delà la manufacture terrible de l’atroce “zombification” de l’homme, sa si vaste intelligence soumise par cette force devenue extérieure, – l’homme-zombifié, et bien selon le sens et à l’image du titre que Jean-François Mattei donna à son dernier livre, publié après sa mort, –  « L’homme dévasté », et ceci équivalant à cela.

Vaste débat que celui de l’IA, et nous nous y sommes mis il y a déjà longtemps, tout à nos frétillantes et angoissées interrogations... En attendant, il m’est venu l’impression que, pendant que nous débattions, la chose a déjà été tranchée, je veux dire pour l’“homme-zombifié”, et plutôt subrepticement, sans vraiment avertir son monde et surtout sans débat superflu. Nous craignions l’IA, c’est le PC qui survient et rafle la mise, je veux dire le PC-zombificateur.

PC, on le sait, vaut pour ‘Politiquement Correct’, expression dont l’emploi courant remonte aux premières années 1980. D’autres expressions sont employées, comme “police de la pensée”, des choses de ce genre. On a compris ce dont je veux parler. Ce n’est pas de l’‘Orwellisme’ (de George Orwell) même si cela paraît bien-orwellien dans l’esprit de la chose ; parce que ce n’est pas systématiquement ni nécessairement l’inversion en toutes choses (‘Mensonge = Vérité’, ‘Guerre = Paix’, etc.). C’est une unification extraordinairement réductrice du langage et de la pensée selon une tendance au Plus Petit Commun Dénominateur de la complexité et de la nuance, selon un déchaînement de l’affectivisme, de la moraline, de la bienpensance selon des thèmes archi-connus et archi-rebattus qui sont développés pour favoriser la modernité et la position du Système dans toute sa majesté.

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Fuck the bannière étoilée

  dimanche 05 juillet 2020

5 juillet 2020 – Hier c'était le vrai-4 juillet, je veux dire celui de l’Amérique véridique d’aujourd’hui, celui qui ferait un sinistre pendant au titre du film d’Oliver Stone (‘Born a Fourth of July’) pourtant lui-même d’un contenu bien crépusculaire et cruel, – et alors, aujourd’hui, ce serait ‘Dead a Fourth of July’... Cette fois, ce n’est plus un ancien combattant du Vietnam amputé des deux jambes et devenu contestataire, mais bien d’un pays qui se révèle tel qu’il fut, simulacre complet, avec l’‘identité’ de ses citoyens à mesure.  

Mais je reviens un peu en arrière avant d’aller au vif... Le 2 juillet, RT.com donnait une nouvelle concernant la Ligne Nationale de Football (NFL), stupide et couarde comme toutes les institutions en place aux USA actuellement, qui aurait envisagé, pour plaire au BLM (Black Live Matter) et surtout être dans la ligne du dévastateur PC (Politiquement-Correct), de faire jouer au lieu de l’hymne national au début de chaque match, un “hymne national Noir” (*) : « La rumeur selon laquelle la Ligue nationale de football prévoit de jouer l’‘hymne national noir’ avant le premier match de la prochaine saison n’a plu à personne, les gens considérant que cela est source de division ou que cela ne va pas assez loin pour lutter contre le racisme. »

Mais le contenu du texte n’est pas tant ici le centre de notre intérêt, qu’un contexte utile pour introduire une remarque d’un lecteur de ce même texte qui nous semble parfaitement juste, qui rencontre absolument ce que nous pensons de l’‘identité américaine’, cette sorte d’‘Objet Fuyant Jamais Identifié’ comme quasiment inexistant et pour moi simulacre de simulacre, comme il était décrit par exemple dans ce texte du 6 janvier 2012 sur « Le paradoxe d’Appomattox ».

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Poutine-2036, avis de tempête

  jeudi 02 juillet 2020

2 juillet 2020 – J’ignore si tout cela a été machiné, calculé, transgressé, un peu et même beaucoup orienté, mais je suis bien conduit à dire sur un ton d’une semi-ironie nuancée d’une semi-lassitude : et alors ? Les Russes sont chanceux et veinards, même si fort peu démocrates selon nos canons... Démocrates ? Il paraît que les USA sont un exemple à cet égard : mesurez-vous la réussite ? Même chose, parmi tant d’autres, pour notamment  la Suède et ses diableries migratoires passées au tamis du Politiquement-Correct (PC) ; et pour l’Union Européenne, absolument lénifiante entreprise, émolliente dans ses monotones et squelettiques tirades démocratiques et moralisatrices, complètement impuissante et indifférente dès lors qu’il s’agit de la cause et du sort des peuples...

Ce sont tous ces constats qui alimentent ma lassitude : je suis las d’évidemment et absolument critiquer ce qui est absolument et évidemment critiquable

J’aimais bien le titre d’un bouquin de Vladimir Volkov : « Pourquoi je suis moyennement démocrate », parce qu’il me permettait et me permet plus que jamais de répondre par l’évidence, – ces mots, “parce que” et “l’évidence”, – avec cette réponse : “eh bien ‘moyennement démocrate’ ‘parce que’ c’est ‘l’évidence’, c’est si aveuglant”. La démocratie ne déclenche effectivement qu’un enthousiasme assez moyen, une adhésion tout en nuance, qui avance au pas de l’écrevisse.

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Autres temps, autres terreurs...

  mardi 30 juin 2020

30 juin 2020 – Pour en rajouter une petite couche très-modeste, je vais :faire un commentaire plus personnel sur la nouvelle traitée le jour d’avant-aujourd’hui, sur  le déclin de l’AIPAC qui semble accélérer irrésistiblement, qui est documenté dans ce sens d’une façon convaincante par l'article cité dans ce texte. Donc, un bref historique personnalisé...

En 2007, lorsque John Mearsheimer, professeur de sciences politiques à l’université de Chicago, et Stephen Walt, professeur de relations internationales à la Kennedy School of Government de l’université d’ Harvard, publièrent ‘The Israel Lobby and the U.S. Foreign Policy’, décrivant toutes les capacités d’influence israéliennes avec l’AIPAC comme matrice, ce fut l’occasion d’une très forte polémique, avec des aspects hystériques déjà repérés lors de la publication d’un article sur le même sujet par le même duo en 2006. Cela faisait des années, des décennies, que l’influence israélienne à Washington était à la fois un facteur fondamental du pouvoir washingtonien, connu de tous mais respecté par le silence de tous, une force quasiment légitime et irrésistible, effrayante et même terrorisante.

J’avais connu de loin, mais suffisamment précisément, ce phénomène qui ne cessait de déclencher des rumeurs complotistes, des appréciations chuchotées, des regards terrorisés jusqu’à presque se signer. En 2007, en général, on ne donnait pas cher de la peau des Mearsheimer-Walt dans le monde universitaire, et l’on attendait leur disparition dans les oubliettes de l’infamie. La polémique dura longtemps : par exemple, en février 2009 on faisait encore des émissions sur le bouquin, et  dans celle-ci justement on a beaucoup de détails et de précisions sur les aventures des deux auteurs. 

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Un temps fractal

  mercredi 24 juin 2020

24 juin 2020 – Je ne dirais rien, ni des auteurs, ni des thèmes d’une façon trop précise, ni du site sinon qu’il n’est certes pas antiSystème et qu’il est notablement fréquenté ; bref, rien de ce qui pourrait permettre une identification des personnes, des textes et des circonstances diverses... Je veux simplement décrire très succinctement, d’une façon assez générale, trois textes sur la situation actuelle, générale elle aussi, parus le même jour d’un jour qui n’est pas très loin du jour d’aujourd’hui. De cette façon et avec ces précautions, il m’importe d’en tirer quelques réflexions qui ne soient en aucun cas marqués par la polémique.

Voici donc les trois textes, rangés comme ils sont, – sans ordres de prééminences, ni ordre de préférence, ni ordre de validité, ni même l’ordre alphabétique, bref sans aucun ordre du tout... 

• Un de ces trois textes nous dit que les gens, notamment aux USA, sont placés devant un dilemme terrible, entre leur liberté et la perte de leur liberté (il parle même d’“esclaves”, ce qui est actuellement très couru aux USA), et que tout cela est lié à une prise de contrôle de nous-mêmes effectuée ou plutôt sur le point de l’être, du fait de forces très puissantes et organisées, qui ont développé la pandémie Covid19 d’une façon très précise et très organisée ; forces parmi lesquelles on trouve un Bill Gates et sa famille, et son complot, et aussi des puces posées par le même dans notre ordinateur et bientôt sous notre peau, et ainsi de suite ;

• le second de ces trois textes nous dit que plus personne ne contrôle plus rien du tout aujourd’hui dans les fantastiques affaires que nous traversons, sauf peut-être, comme dernière capacité de contrôle, l’illusion encore existante chez certains dans le public que quelqu’un (les élites) contrôle encore quelque chose ; le texte est péremptoire, comme s’il déchirait un rideau, allumait un soleil, nous disait “le roi est nu” : “Et si personne ne contrôlait rien du tout ?”

• le dernier texte dont je dois parler nous entretient des plans secrets de l’Amérique, qui va se révéler triomphante alors qu’on la croit à terre, qui entend bien à son terme des plans muris et annoncés tant de fois depuis 20 ans, et remis à plus tard autant de fois, que l’auteur avait prévus depuis longtemps, et qu’il nous annonce pour très bientôt, – car il s’agit de “redessiner le Moyen-Orient” à l’avantage de l’Amérique.

(Suite)

« Le monde malade de l’Amérique »

  lundi 22 juin 2020

22 juin 2020 – Le titre de cette page du Journal-dde.crisis est aussi le titre d'un livre publié en 1999, ‘Le monde malade de l’Amérique’ effectivement, dont l’auteur est PhG. (*) Je trouve ce titre, rétrospectivement, à la fois excellent, comme je l’avais jugé alors, et en plus visionnaire ; je peux d’autant plus me permettre de telles considérations que c’est l’éditeur qui l’avait proposé après une recherche commune, comme résumant parfaitement ce qu’il avait ressenti à sa lecture.

Il va sans dire mais aussi bien en l’écrivant, et pour faire la transition, que c’est le texte d’Alastair Crooke qui a rappelé « Le monde malade de l’Amérique » à mon souvenir ; et précisément cette phrase qui contient, pour moi, pour ma perception, en quelques mots tout l’esprit que je découvre  dans ce texte, et cela même si l’auteur n’a pas consciemment voulu l’y mettre. (N’oubliez pas que c’est un  logocrate qui vous parle.)

« [C]e qui est indéniable, c'est que ce mouvement du “réveil” se répand dans certaines parties de l'Europe et de l'Amérique plus vite que l’infection par le Coronavirus. »

Après cela, vous ne pouvez pas dire que le monde n’est pas “malade de l’Amérique”, n’est-il pas ? Mais l’Amérique encore plus, certes, malade d’elle-même, absolument. 

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