Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

La vérité, “sans crier gare... ”

  samedi 22 février 2020

22 février 2020 – Ainsi y a-t-il de ces “moments” où la  vérité-de-situation jaillit sans crier gare, sans avertissement, sans que nous ayons à la solliciter par une recherche assidue, parce que, je crois, elle repose et apaise l’esprit. C’était hier, sur Sky News, lorsque le porte-parole de Central Command et de l’opérationInherent Résolve de la “coalition”s’est brusquement écarté, en un foudroyant tête-à-queue sémantique, de la narrative officielle concernant les attaques sur Idlib, en Syrie, pour dénoncer les groupes terroristes qui occupent la ville et tiennent la population dans la terreur.

« Il y a une grande variété de groupes là-bas, – ils sont tous une nuisance, une menace et une menace pour ... des centaines de milliers de civils qui essaient juste de passer l'hiver. »

Je cite  ZeroHedge.com, qui illustre cette nouvelle d’une vidéo de 31 secondes montrant le colonel Myles Caggins nous communiquant avec une conviction et une clarté dévastatrice, en un instant remarquable de sincérité, une vérité-de-situation ridiculisant impitoyablement la narrative,qui pèse d’une façon si écrasante sur la communicationSystème unanime de la presseSystème du bloc-BAO.Car vous l’avez certes remarqué, depuis une semaine, et sur un mode crescendo arrosé d’un torrent tumultueux de de larmes humanitaristes, l’on dénonce et voue aux gémonies les impitoyables avions russes et les barbares mercenaires du boucher de Damas qui, il faut le dire dropitement, sont en train de terrifier, de martyriser, d’écraser la population civile et innocente d’Idlib, la forçant au mieux à fuir en laissant tout derrière elle, dans le froid glacial de l’hiver syrien.

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Deux records pour dedefensa.org

  jeudi 20 février 2020

20 février 2020 – Deux records ?

• Le premier est piteux : nous commençons notre cycle mensuel du « 19 courant... » avec une somme de €185 (€220 aujourd’hui)... Du jamais-vu, du tristement jamais-vu.

• Le second est glorieux : 11 470 visites/jour, voilà le nombre moyen de visites quotidiennes pour cette année 2020, selon ce qu’on peut déjà juger être une tendance, sur les 50 premiers jours. Le mois de janvier 2020 nous donne la plus forte moyenne mensuelle qu’ait connu le site : 11 465 visites/jour, et les 19 premiers jours de février donnent une moyenne de 11 533 visites/jour.

Sur cette deuxième annonce glorieuse, je vais ajouter quelques précisions qui montreront l’évolution, notamment depuis 2011-2012, lorsque nous changeâmes de serveur et de comptabilité des entrées pour un système plus reserré. Le nombre moyen de visites quotidiennes en 2012 s’établissait en gros autour de 3 500 visites/jour. (Voir notre texte du  27 février 2012 expliquant la situation d’alors et reprenant les circonstances du nouveau système de comptage : « [N]otre nouveau service de comptage enregistre des visites d’une durée plus importante que le précédent, – trois minutes contre une minute. »)

Depuis, l’évolution a été la suivante :

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Utilité du Sisyphe des startups

  mardi 18 février 2020

18 février 2020 – Impossible de m’y faire, même si parfois j’observe chez lui des tendances plus sympathiques, des idées qui mériteraient d’être développées. Macron est comme un Sisyphe  (*) postmoderne équipé de son mythe dernier modèle mais dont la technologie sera dépassée dans les six mois ; c’est-à-dire un Sisyphe très court, qui s’en tient aux startups, qui ne parvient pas à pousser l’énorme pierre jusqu’au sommet (avant qu’un dieu ne la fasse retomber à son point de départ), ou plutôt qui n’y songe pas, qui l’abandonne avant, par maladresse de la perception suivant une illusion de la communication, parce qu’il se croit au sommet et qu’il se dit déjà qu’il est tout de même un type formidable.

L’énorme roche est à un quart, ou mieux à un tiers de la pente des sondages des électeurs “satisfaits” lorsque le Sisyphe des startups s’arrête, satisfait, sûr de tenir le bon bout, cherchant dans sa poche le discours ad hoc, pendant que la roche lui fausse compagnie et retombe, entraînant dans sa (re)chute un Benalla ou un Griveaux qui passait par là.

Cela est bien malheureux et je me désole. Jamais la France n’aurait pu rêver mieux, c’est-à-dire pire, dans l’exercice de ses prérogatives régaliennes qui semblent toutes fonctionner à front renversé et à contre-emploi de concert, comme pour produire le contraire de ce qu’elles sont censées nous donner, pour un quinquennat qui a sauvagement liquidé une légitimité imaginaire et en vérité jamais consommée, comme un mariage blanc, une douzaine de mois après l’élection.

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Épidémie de stupéfaction

  samedi 15 février 2020

15 février 2020 – S’il fallait me donner un surnom, je choisirais, avec un brin d’ironie, celui de “l’homme stupéfait”. Ne croyez pas que cet état de stupéfaction me paralyse ou me prive d’un jugement médité ; non il m’accompagne en permanence comme une sorte de guide qui m’indiquerait les choses propices à lui-même ; car cette époque si singulière pour mon compte, formidable pour sa capacité d’inversion et de subversion, pour son talent d’affabulatrice de simulacres, l’est d’abord, pour moi, par sa capacité à me stupéfier. Le dernier épisode en date est celui de l’épidémie du fameux coronavirus.

Je suis un vieux bonhomme, recru d’expériences et chargés de témoignages divers. Par conséquent, j’ai souvenir de choses que nombre de mes contemporains ne connaissent pas, dont ils n’ont pas le souvenir, dont ils ne devinent même pas une seconde l’existence, qu’ils ne croient aucunement possible ; car, qui plus est, cette “époque formidable” a coupé les ponts avec le passé pour se  fabriquer son simulacre de passé qui aille bien avec son big Now, et j’en sais plus de vrai que dix bouquins scolaires d’aujourd’hui et quatre ministres dans le début de la quarantaine, dans le gouvernement de leur “nouveau-monde”. Ce que disant, je me permets d’avancer que jamais auparavant dans l’histoire des sapiens sapiens l’on ne vit une épidémie semblable, selon son atmosphère, selon sa narrative et sa perception imposée, selon ses process (cela sonne mieux que “processus’) de communication, selon ses effets psychologiques individuels et globalisés.

Il y a eu un certain nombre d’épidémies de mon temps, notamment au XXème siècle, et j’ai l’expérience de l’effet de communication et psychologique de certaines d’entre elles. Je ne vous parlerai pas de l’épidémie de “grippe espagnole” (tout de même un milliard de contaminés et entre 40 et 100 millions de morts selon les évaluations) ; oui, j’étais encore un peu trop jeune, inexpérimenté, la tête ailleurs. Par contre j’ai vécu à l’âge d’une conscience presque déjà faite, ou déjà faite, notamment le temps de la “grippe asiatique” de 1957 (4 millions de morts, venue de Chine, – tiens donc) et celui de la “grippe de Hong-Kong” de 1968 (un à 2 millions de morts, venue de presque-la-Chine, – tiens donc).

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Aveugles dans la nuit noire du tunnel obscur

  jeudi 13 février 2020

13 février 2020 – Je ne parviens pas à me débarrasser de ma stupéfaction devant le caractère moutonnier er aveugle des serviteurs du Système. USA-2020 en donne un exemple étonnant ; et dans cette occurrence, la conduite collective de la presseSystème est encore plus remarquable et spectaculaire, dans la façon dont elle se complait à montrer sa vilenie et à démontrer l’extraordinaire sottise de sa crétinerie.

Pendant quatre ans, ces gens, milliardaires propriétaires des grands groupes, grands “professionnels” de l’information, animateurs brillants et très chics des talk-shows, acteurs et actrices MeToo reconvertis dans l’analyse politique et la dénonciation transgenre du fascisme (re)naissant, ont tiré à boulets ronges, avec une  endurance exceptionnelle, contre The-Donald. Les “boulets rouges” constituaient un fourbis de narrative, de simulacres, de manipulations mensongères. (Trump, qui ne vaut pas mieux, en faisait autant de son côté mais ce n’est pas le sujet.)

Il en résulte le constat évident que, pendant quatre ans, ces vertueux redresseurs de tort ont fait une promotion formidable du progressisme-sociétal (le soi-disant “marxisme-culturel”), permettant à l’aile gauche sinon gauchiste et furieusement anticapitaliste du parti démocrate, avec le sympathique  The Squad  d’AOC en avant-garde, de devenir une des forces dominantes du pays. Résultat ? Une position formidable dans le public du cher vieux Bernie, faux-révolutionnaire poussé à l’extrémisme gauchiste par ses soutiens de l’ultragauche du parti.

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USA-2020 : état du Désordre-profond

  mardi 11 février 2020

11 février 2020 – L’élection présidentielles 2016 (USA-2016) avait paru sur le moment comme la plus étrange, la plus imprévisible et la plus incontrôlable des campagnes, quelque chose qui ne serait pas surpassée dans cet amoncellement de qualificatif ébahis avant si longtemps que le souvenir se perdrait dans l’avenir. Eh bien, c’était une erreur.

USA-2020, par ses caractères d’étrangeté, d’imprévisibilité et d’incontrôlabilité, rendrait USA-2016 presque paisible. Il suffit d’admettre, pour mesurer ce phénomène, cette évidence que, dans cette campagne USA-2020, le candidat le plus stable, le plus “structurant” (!), le plus installé, presque le plus institutionnalisé se nomme Donald Trump.

Cette année, l’essentiel du spectacle est du côté des démocrates puisque c’est chez eux qu’aucun favori ne s’imposes, au contraire de USA-2016 où Hillary Clinton menait sa horde contre les  Deplorables avec l’élégance et le succès qu’on sait. Quoi qu’il en soit de la répartition des rôles, compte essentiellement à notre sens l’atmosphère qui enveloppe cet événement comme un formidable simulacre dont nul n’ignore rien et dont la plupart font comme s’il n’en était rien. La campagne USA-2020 est résolument faite, – “structurée” et “construite”, selon les actes philosophiques fondamentaux, de l’évidence de la fraude systématique, de la puanteur insoutenable de la corruption, du poids écrasant du mensonge débitée comme saucissons en fête en autant de narrative qu’il faut, – de l’habillage sans la moindre précaution de forme de la “démocratie” en une caricature idiote et risible.

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Désastre-bouffe en Iowa

  vendredi 07 février 2020

7 février 2020 – Cette phrase-là (la deuxième de la citation, avec usage du gras pour la police du caractère), dans  un texte d’hier sur ce site, a été écrite un peu comme un clin d’œil, un peu comme une hypothèse-bouffe ; on n’y croyait pas vraiment et pourtant on y croyait un tout petit peu car l’on aurait tant aimé y croire absolument...

« On trouvera ci-dessous, dans des extraits  d’un texte  de Nebojsa Malic pour RT.com une revue rapide nous informant que l’échec des démocrates dans leur tentative de destitution de Trump ne les décourage absolument pas, et même au contraire. On en arriverait parfois à croire que les démocrates souhaiteraient secrètement la victoire de Trump pour mieux pouvoir continuer à l’attaquer durant un deuxième mandat. »

... Je veux dire par là qu’en observant  l’incroyable aventure des caucus démocrates de l’Iowa, cette hypothèse acquiert un certain crédit. Vous comprenez, nous sommes dans une époque où le Secrétaire Général de l’ONU, qui nous prépare un 75èmeanniversaire aux petits oignons, constate dans un discours, citant la géopolitique déchaînée et les instabilités déstructurantes,  qu’« un vent de folie balaie le monde ».

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T.C.-85 : dissonance globale

  samedi 25 janvier 2020

25 janvier 2020 – ... Non seulement le monde est un maelstrom de désordre mais plus encore, comme si l’on pouvait croire cela possible, ce désordre-là est chaotique. Il fait grincer des dents, il est plein de fausses notes, de simulacres de sons de crincrins, de cahots pleins de bruits et de fureurs jaillissant dans toutes les directions ; d’où cette idée de “dissonance” dont la définition embrasse bien le chaos du son que nous entendons au désordre de la chose (je ne parle même pas d’“instrument”) qui les émet : « un ensemble de sons (dans un accord ou un intervalle) produisant une impression d'instabilité, de contrariété entre les notes et de tension, et nécessitant une résolution. »

Ainsi une “résolution” serait nécessaire... On verra, en attendant mesurons l’étendue du champ de la mêlée.

On parlera d’abord de cette nouveauté dans le domaine du désordre de la pandémie/de l’épidémie du coronavirus qui a pris son essor en Chine et qui, grâce à la globalisation, introduit une anxiété de plus sur cette étrange planète. L’on vous avise aussitôt que d’avisés prévisionnistes savent où nous mène cette affaire : « Eric Toner, un scientifique du Centre Johns Hopkins pour la sécurité sanitaire, a effectué [il y a trois mois] une simulation d'une pandémie mondiale impliquant exactement le même type de virus, selon Business Insider. Sa simulation prévoyait que 65 millions de personnes pourraient mourir “dans les 18 mois”. »

La simulation venant peut être bien du financements de la Bill & Melinda Gates Foundation, les soupçonssont nombreux chez les observateurs des réseaux pour distinguer dans cette affaire une tentative des globalistes de lancer leurs projets bien connus de dépopulation du globe par millions. Pourquoi tout cela ? Il s’agit du désordre-chaotique, mes bien chers frères...

Des millions, dites-vous ? Il y en avait au moins un si pas plus, dans les rues de Bagdad hier, pour réclamer le départ des forces de l’Armée du Chaos du système de l’américanisme. “b”, de The Moon of Alabamas’en paye une tranche à comparer l’entame du texte de AP (« Des centaines de supporteurs d’un dirigeant chiite radical et influent défilent dans les rues de Bagdad pour demander que les troupes américaines quittent le pays ») avec les photos et les vidéos comme vous et moi : « Associated Press en décompte “des centaines” là où les photos en montrent des millions. » Je croyais que l’Irak était territoire américaniste depuis 2003 et qu’on n’en parlait plus.

Il n’y a pas que cela, comme vous vous en doutez... Après tout, il y a un destitution en cours à Washington D.C., à “D.C.-la-folle” où l’on dit que certains sénateurs somnolent à l’audition rabâchée des sempiternelles accusations qui s’échangent et à la lecture des tweets incendiaires du président.

...Tant il est vrai que jamais  la polarisation n’a été aussi forte aux USA, grâce à Trump qui n’en finit pas de nous étonner : elle a atteint 82% en 2019 (89% des républicains sont derrière Trump, et 7% des démocrates) tandis qu’elle n’atteignait, – c’était déjà un record, – 79% en 2018 (87% des républicains, 8% des démocrates). La haine se porte bien, comme d’ailleurs en France où rien, absolument rien ne parvient à faire cesser les troubles des rues au long de ce quinquennat original qui semble à cet égard, celui de la rue, n’avoir jamais été aussi proche du citoyen... On ne s’arrête pas là : Tom Luongo nous susurre, cerise sur le gâteau dans le  bloc-BAO, que les élections régionales de ce week-end dans l’Émilie-Romagne vont confirmer le succès de la Liga et l’effondrement du M5S commencé avec la démission de la tête du parti de Di Maio (qui reste ministre d’une coalition en lambeaux), tout cela nous réservant, insiste Luongo, un raccourci vers des élections et un retour triomphal, type “marche sur Rome” disent les névrosés, du commandatore-duceSalvini. 

Même nos idoles sont ébranlées dans un mélange étrange de désordre-tragique et de chaos-bouffe, avec  cette affaire exemplaire de hacking entre deux héroïques progressistes postmoderne, MbS et Jeff Bezos, icones de la globalisation et de la géopolitique du simulacre qui va avec. La morale de cette histoire est qu’une enquête est en cours pour déterminer si l’emploi du téléphone portable n’est pas l’Achille Talon de ces puissants complotistes ; et son aspect anecdotique se trouve dans mon aveu que je n’ai pu retenir un sourire à contempler combien ces héros homériques de la globalisation se conduisent comme des aigrefins de corridor comme vous et moi n’oserions même pas être.

Il était question de millions voire de $milliards dans tout cela, il est aussi question d’une poignée de secondes, cent précisément, pour donner une mesure de la fameuse Doomsday Horloge (“l’Horloge de l’Apocalypse”) tenue à jour et à l’heure depuis 1947 par le Bulletin of the Atomic Scientists(université de Chicago), où minuit représente la fin du monde. Depuis le 23 janvier 2020, nous sommes à 100 secondes de la fin du monde (il est 23H58’20’’), alors que le “record” datant de 1953 et de 2018 était de 23H58, soit à 120 secondes du Big Bang inverti.

”L’Horloge de l’Apocalypse” a évolué depuis ces temps anciens où l’Apocalypse semblait devoir échapper au désordre-chaotique. Longtemps, elle n’a pris en compte que le risque nucléaire, ce qui donnait l’impression d’un rangement impeccable. Désormais elle y ajoute (retenez votre souffle), « le risque d'un déclenchement de la guerre par un accident technique, un acte de terrorisme ou une attaque informatique, les problèmes liés au changement climatique, aux hydrocarbures (pic pétrolier, géopolitique du pétrole) ou encore les “nouveaux développements dans les sciences du vivant qui pourraient infliger des dommages irrévocables”, c'est-à-dire les risques liés aux nouvelles technologies (nanotechnologie, biotechnologie, etc.) ».

Mais j’allais oublier, cet  autre risque que signalent les horlogers de l’Apocalypse : les FakeNews, défini comme l’absence d’une capacité de jugement du public de faire la différence entre la vérité et le mensonge dans les nouvelles du monde... « Préoccupant », dit l’astrophysicien Robert Rosner, un des horlogers, dont on ne sait si lui-même parvient à faire le tri.

Prenez Soros, par exemple... En annonçant qu’il dégageait un $milliard pour une nouvelle tentative conceptuelle globale de son  Open Society  en fondant une Global University, George Soros, qui a 89 ans mais qui continuera à financer les forces du désordre-chaotique bien après sa mort, a désigné les “dictateurs” contre lesquels il importe de lutter : le Chinois Xi, l’Indien Modi, le Brésilien Bolsanaro, le US  citizen  Trump, et aussi  Facebook Inc. A ma connaissance pour ce cas, pas un mot contre Poutine et par contre Zuckerberg dans le collimateur... Par conséquent, même Soros se met de la partie pour brouiller les cartes du chaos dans le jeu du désordre. « En tenant compte de l’urgence climatique et des soulèvements partout dans le monde, dit l’ami-Soros, il n’est pas exagéré de dire que 2020 et les quelques années suivantes détermineront non seulement le sort de Xi et de Trump, mais aussi le sort du monde. »

... Il n’a pas tort, n’est-ce pas, quant à l’annonce de l’Acte final ? Cela fait curieux de poser cette question à son propos, lui que je dénonçais volontiers  comme le Diable soi-même.

Finalement, n’est-il pas plus concluant, plus logique, plus “stable dans l’instabilité” du jugement d’admettre que oui, finalement, faire de Trump l’Antéchrist à la tête de ses Armées du Chaos, c’est une façon de rendre les choses plus claires et plus nettes, chacun dans son rôle à la satisfaction de tous, se jetant dans l’abîme et l’abysse de la gueule du loup... Car il n’est vraiment pas simple, justement, il n’est pas simple aujourd’hui de fixer son jugement à propos de ce qui est antiSystème et qui ne l’est pas, de ce qui est l’Apocalypse et de ce qui ne l’est pas.

Moi et les Roaring Twenties, nous pourrions vous dire ce que c’est que l’Apocalypse, et quand, et comment, si nous n’étions tenu par le Secret-Défense. Néanmoins, tendez l’oreille : quand la musique sonnera dans le Ciel, dissipant la dissonance grâce à la force et à la forme de son harmonie ordonnée et équilibrée.

Ontologie de cette haine

  mercredi 22 janvier 2020

22 janvier 2020 – Je voudrais poursuivre sur  la page d’hier de ce Journal-dde.crisis (le texte sur « L’effet Macron-Trump »),  en espérant ne pas trop lasser ceux qui s’aventureraient à s’y arrêter. Deux réactions de lecteurs et une observation rétrospective de moi-même sur ce texte m’y conduisent.

• Les réactions des deux lecteurs (dans le  Forum du texte) sont les suivantes :

“Épiphénomène” plutôt qu’“effet” (du lecteur “J.C.”) : « Je me demande si [“épiphénomène”] n’est pas le terme adéquat, puisque la rupture phénoménologique [que] nous observons, la catastrophe en cours, aurait été sensiblement la même avec le duo Fillon-Clinton. »
“Politique en cause” (lecteur Serge Laurent) : « Hillary est extrêmement détestée. Il n'y a qu'à voir les commentaires du jour sur ZeroHedge. Fillon aurait fait aussi un bel épouvantail. Son train de vie fastueux aurait fait un beau contraste avec la purge qu'il nous avait promis. Il me semble que c'est les politiques mises en œuvre qui suscitent cette haine... »

• Dans ce texte, j’ai “découvert” (!) que l’idée principale était, à côté de l’extraordinaire intensité de la haine développée contre ces deux personnages (Macron & Trump), l’affirmation que cette haine “pré-existait” à leur apparition dans l’apparat où on les voit, et qu’elle avait besoin d’eux pour s’opérationnaliser.  On s’étonnera de l’emploi du verbe “découvrir” quelque chose dans son propre texte, – comme s’il s’agissait du texte d’un autre que je lirais pour la première fois. C’est une réflexion de  logocrate : en entamant ce texte, j’ignorais que j’introduirais cette idée, qui m’est venue, pour ainsi dire, d’elle-même ; que j’ai reprise ensuite, parce que, l’ayant “découverte“, je la jugeais aussitôt très fondamentale... Et j’y reviens désormais, c’est dire combien cette “découverte” m’apparaît si importante !

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L’effet Macron-Trump 

  mardi 21 janvier 2020

21 janvier 2020 – Je voudrais soumettre au lecteur de cette rubrique un constat qui m’est venu après avoir cherché vainement sa voie, qui concerne les situations politiques française et américaniste, et messieurs Macron et Trump respectivement. Je me dis depuis longtemps que quelque chose d’inhabituel les rapproche mais j’ai peiné, d’abord à m’arrêter sérieusement à ce constat, ensuite à en trouver les causes.

(C’est pourquoi j’ai dit que ce constat a d’abord “cherché vainement sa voie”, comme s’il s’agissait d’un avertissement extérieur qui me laissait la charge d’en trouver la cause. Après tout, c’est ce qu’on pourrait nommer une “intuition”.)

La première chose que l’on peut constater en fait de similitude est que les deux hommes “bénéficient” si j’ose dire, sont l’objet serait plus juste, d’un sentiment absolument extraordinaire d’intensité et de durabilité de haine de la part d’une partie importante de l’opinion publique. Je m’exprime ici sans souci de l’orientation politique de la chose, sans découvrir ma position, sans juger de la validité ou pas du sentiment ; je parle du phénomène brut, tel qu’il m’apparaît.

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The Fog of the Circus

  vendredi 17 janvier 2020

17 janvier 2020 – Le processus de mise en accusation pour la destitution du président Trump a commencé hier, avec tout le cérémonial pompeux du transfert des deux Articles de mise en accusation de la Chambre vers le Sénat, des prestations de serment, etc. Personne ne sait exactement, et sans doute elle non plus, pourquoi la Speaker de la Chambre, Nancy Pelosi, a attendu plus d’un mois pour accomplir cet acte qui ouvre le “procès” du président. (« Yesterday, Nancy Pelosi finally decided to move forward with the impeachment process after an inexplicabledelay », écritZeroHedge.com). Ainsi vogue ce grand événement, entre incertitude et insaisissabilité.

C’est mardi que les débats devraient commencer, – sans doute, peut-être, dis-je prudemment tant je patauge dans la complexité kafkaïenne des règles du Congrès. Tout le monde sait que cette mise en accusation de Trump concerne une conversation téléphonique avec le président ukrainien Zelenski, mais tout le monde a oublié pourquoi et comment on parvient à la mise en accusation ; par ailleurs, tout se passe comme si cela n’importait guère... Une procédure de destitution devrait nous apparaître un acte extraordinairement grave et sérieux, et c’est le cas pour mon compte, et pourtant le terme qui revient le plus souvent dans les titres pour cette affaire est le mot “cirque”. (Titre de l’article déjà référencé : « Welcome To The Circus: Trump’s Impeachment Trial Begins Thursday With ‘Ceremony & Formality’. »)

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Trudeau et les fortunes de l’antiSystème

  mercredi 15 janvier 2020

15 janvier 2020 – Comme il était observé dans  un texte récent de cette rubrique, les événements précipités se succédant dans la séquence iranienne, dans ce que je nommai pour l’occasion une « rébellion du temps », conduisent à des situations où les engagements et les étiquettes des uns et des autres perdent leurs sens habituels, où le commentateur se retrouve avec des “alliés” et des “adversaires” temporaires inattendus. Ainsi était-il noté dans ce texte :

 « Il est remarquable de constater que les positions des uns et des autres se trouvent complètement bouleversées, le plus souvent dans un sens inattendue ou bien sans aucun sens. [...] Partout se déroulent et s’imposent de telles contradictions. Je remarque combien je me trouve en accord/en désaccord avec des gens et des orientations d’une façon complètement illogique par rapport à ce qui a précédé, et cela sans nul souci des étiquettes des uns et des autres. »

Un cas remarquable se présente ce 14 janvier avec des déclarations du Premier ministre canadien, le jeune Justin Trudeau et ZeroHedge.com rapportant les déclarations du Premier ministre canadien, le jeune Justin Trudeau ; et il faut insister sur cette dualité : autant les déclarations de Trudeau que la présentation et le commentaire de ZeroHedge.com bousculent le classement habituel qu’on en fait :

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Le Temps et la “rébellion du temps” 

  dimanche 12 janvier 2020

12 janvier 2020 – Ce fut une  folle semaine, terminée follement par l’incursion d’une entité que nous ne rencontrions plus, – la vérité qui fut dite par inadvertance par les menteurs du simulacre habituel au Système, et contestée en toute bonne foi par ceux qui prétendent dévoiler une  vérité-de-situation en s’attaquant aux menteurs pour les dénoncer. Ainsi pourrait être résumer, d’une façon très symbolique, le moment où les Iraniens annoncèrent qu’ils étaient les responsables, par erreur tragique, de la destruction du vol PS752 de l’Ukrainian International Airline décollant de l’aéroport international Imam Khomeini, de Téhéran.

Beaucoup d’appréciations et d’explications ont été données, allant de celle de  la simple approbation de la reconnaissance de sa responsabilité par l’Iran, à diverses supputations et dénonciations de machinations iraniennes et anti-iraniennes. C’est volontairement que je reste vague dans ces observations, moi-même emporté dans le flot des nouvelles et de leurs contradictions, parce qu’il est impossible de présenter une description nette de la réalité de ce qui est devenu une sorte de “temps rebelle”, même avec l’aide de la vérité pour un instant, parce que l’on sait depuis plusieurs années que  la réalité a été  désintégrée.

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Chronique d'une désescalade

  vendredi 10 janvier 2020

Revenant ou poursuivant son commentaire sur “le pire des scénarios”, Scott Ritter reprend à son compte la thèse de Elijah J. Magnier concernant le “message iranien” délivré par ses missiles, et affirme que les mêmes Iraniens ont montré par la précision de leurs tirs sur des cibles non-humaines que ce message n’était pas de simple rhétorique ni réduit à une propagande standard. Selon cette approche, il réaffirme l’une de ses principales affirmations, d’ailleurs rencontrant diverses affirmations dans ce sens depuis un temps déjà assez long, concernant le théâtre du Moyen-Orient ; d’où sa présentation du volte-face de Trump annonçant la fin du cycle des représailles :

« Trump avait précédemment promis des représailles massives si l'Iran attaquait du personnel ou des installations américaines. [Parlant]entouré de son équipe de sécurité nationale, Trump a dû oublier cette menace, sachant très bien que s'il devait attaquer l'Iran, la réponse iranienne serait dévastatrice pour les États-Unis et leurs alliés régionaux, notamment Israël, l'Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis. Les États-Unis pourraient être en mesure d'infliger une dévastation inimaginable à l'Iran, mais le coût d’une telle opération serait trop élevé pour être acceptable... »

Sur le plan de sa position intérieure, Trump est passé en une volte rapide comme l’éclair, accompagnée de diverses fleurs de rhétorique sur la puissance US et la menace réaffirmée contre l’Iran, d’une position de belliciste déchaînée “hors de contrôle” à celle d’un gestionnaire de crise sachant se replier sous le couvert d’un déluge de feu communicationnel vantant ses propres vertus. Mais on commence à le connaître dans ce genre d’exercice. Il a fort peu trompé son monde sur ses capacités de simulacre, dans la rude bataille, la vraie de vraie, celle qui ne s’interrompt plus depuis 2015-2016, celle qui se poursuit à Washington D.C.-“D.C.-la-folle” et que n’a nullement interrompu l’épisode iranien ; bien au contraire, qui a été ragaillardi par l’épisode iranien...

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Le brouillard de l’absence de guerre

  mercredi 08 janvier 2020

8 janvier 2020 – Il est assez évident que la “riposte” iranienne a surpris un grand nombre de commentateurs, y compris votre serviteur évidemment. On attendait de la part des Iraniens, de la patience, du temps, de la ruse et la surprise dévastatrice d’une attaque sur un point important de la puissance militaire US au bout du compte. Au lieu de quoi, cette “frappe” décrite obligeamment par Khamenei comme “une gifle” infligée aux États-Unis et comme la preuve que l’Iran  ne veut pas la guerre par le ministre iranien des affaires étrangères, a tout d’une sorte de “service minimum” qu’on croirait presque convenu pour que les USA, dans la dynamique de la combinaison virevoltante des centres de pouvoir qui ont leur mot à dire souvent en s’affrontant, ne se trouvent pas à leur tour dans l’obligation de riposter.

Si l’on suit les tweets  d’Elijah J. Magnier, à propos de la principale base qui a subi ces frappes plutôt symboliques (Ayn al Assad est un grand centre des forces US et de la coalition), tout cela est combiné pour faire passer un message précis à Washington D.C., avec une démonstration de la capacité technique dans la précision des frappes. « Avec cette attaque, l’Iran dit à Trump : “si vous nous attaquez, il y a des milliers de soldats US et alliés à cette base d’Ayn al-Assad. Tous rassemblés dans cet endroit. Tous seront tués et la base détruite si vous ripostez.” »

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Au risque de se perdre

  samedi 04 janvier 2020

4 janvier 2020 – Nos lecteurs et amis, qui font souvent une seule et même personne, savent que j’ai quelques marottes. Par exemple, celle d’employer souvent une citation lorsqu’elle convient parfaitement à un aspect de ma pensée, à un aspect de la situation, etc. L’une d’entre elles revient à chaque fois que la crise iranienne, ou plutôt la crise Iran-USA qui dure depuis quarante ans et a connu des pics paroxystiques nombreux depuis 2005, atteint un de ces pics, – cette fois d’une hauteur vertigineuse...

Bien sûr, je n’emploie cette citation d’un article de Chris Hedge dans Truthdig repris par nous le même le 26 avril 2010, – que depuis ce 26 avril 2010 ; il faut être précis et cohérent, mais aussi constater que les séquences qui se succèdent s’identifient à des commentaires de plus en plus radicaux. La citation évoquée ici reprend des déclarations de néo-sécessionnistes de divers États de l’Union que Hedges avait rencontrés. Il s’agit ici de Thomas Naylor, du Vermont, mettant en accusation le Corporate Power, qui corrompt absolument le pouvoir bien plus que le pouvoir absolu et qui pousse à ces guerres continuelles si propices à ses bénéfices ...

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T.C.-84 : Actes, conséquences & tragédie

  vendredi 03 janvier 2020

3 janvier 2020 – Ayant appris les événements que chacun sait à Bagdad, avec au centre de ce “tourbillon crisique” (T.C.) l’assassinat du général iranien Soleimani, j’ai eu aussitôt à l’esprit, sans grande originalité certes, l’image d’une tragédie se formant comme un nuage d’orage se formant en tourbillonnant à une vitesse en constante accélération. Peut-être s’agit-il, pour cette région si sensible du Moyen-Orient, du moment le plus intense depuis l’invasion de l’Irak de mars 2003, mais dans des conditions tellement différentes. En 2003 l’attaque prétendait installer l’“ordre” (Pax Americana, sans rire) dans cette région du monde et dans le monde par conséquent ; aujourd’hui, l’attaque marque un degré de plus dans l’escalade du désordre incontrôlable dont l’Amérique a accouché pour marquer le seul empire qu’elle peut faire peser sur le monde et qui l’emportera elle-même.

Du temps de la Guerre froide, on appelait cela une “escalade” et l’on aurait dit qu’on se trouve quasiment au dernier degré de l’escalade, et l’on serait en train de chercher désespérément une issue de secours. Aujourd’hui, cette “escalade” a à la fois quelque chose d’insensé, d’inarrêtable et d’inévitable, à la fois comme une folie du destin et une fatalité de la destinée, comme la confrontation de deux univers distincts dont l’un sans aucun doute est de simulacre, comme une tragédie tout de même absolument tragique cette fois, même s’il lui reste quelques traces de bouffe.

Certes, l’attaque a été suggérée, ordonnée, exécutée sous la responsabilité d’acteurs improbables : l’extravagant Donald Trump qui veut se faire réélire sans faire la guerre ; le terrible et fantomatique DeepState qui déteste Trump et lui donne l’occasion d’« empêcher de futures attaques iraniennes » (selon le tweet présidentiel qui ne doute de rien en caractérisant l’assassinat de Soleimani) ; l’influent Netanyahou dont on sait qu’une guerre serait une bonne solution pour lui éviter la prison pour corruption. Dans tous les cas, Trump s’était retrouvé dans une situation, ménagée par ses généraux, où il lui était impossible selon sa propre conformation psychologique et narcissique d’accepter la comparaison, dans l’esprit de la chose, avec le brave Jimmy Carter, en novembre 1979, lorsque l’ambassade des USA à Téhéran avait été investie par la foule des jeunes étudiants iraniens radicalisés. 

Tout de même, je jugerais bien que le plus inattendu dans cette affaire, c’est la réaction des démocrates.Tous les tweets des leaders du parti vont dans le même sens, avec une parfaite coordination : certes, Soleimani était un “ennemi de l’Amérique”, un affreux personnage, etc., mais cela ne justifie aucunement de mettre le pays au bord de la guerre. « Le président Trump vient de jeter un bâton de dynamite dans un baril de poudre, tweete John Biden... Nous pourrions nous trouver au bord d’un conflit majeur au Moyen-Orient. »

C’est un peu le monde renversé : les démocrates criant à la provocation guerrière du président des USA alors qu’ils l’accusent depuis des années d’être un agent russe chargé de museler les entreprises extérieures, guerrières et moralisatrices de la Grande République. Mais rien ne doit nous étonner dans ce qui vient de “D.C.-la-folle”, et surtout pas le constat que le conflit interne prend le pas même sur les circonstances les plus pressantes d’unité bipartisane au nom de la sécurité nationale (quels que soient les intentions, les manœuvres, les montages, etc., des uns et des autres).

Dans mon souvenir, même au pire de la crise du Watergate, la guerre d’Octobre 1973, où les USA n’étaient même pas directement partie prenante, avait provoqué un regroupement bipartisan général derrière la politique d’un exécutif dont le chef était pourtant à la dérive face au Congrès et aux démocrates. Cela n’a pas empêché Nixon d’y passer, certes, mais cela nous avait montrés qu’il restait aux USA une communauté de réalisation de ce qu’est l’intérêt impératif d’une conscience collective (nommons cela “unité nationale”, cela a plus d’allure) de l’establishment dans les moments d’extrême tension pour la politique extérieure.

Pour le reste, nos appréciations sur cet événements, nos supputations sur la façon dont les conséquences vont s’enchaîner, nos estimations sur la terra incognita où tout cela nous mènera, restent sans écho et de peu de sûreté. Qui aurait la capacité de donner des réponses de quelque intérêt dans ce monde étrange et si complètement chaotique, où ne règnent plus aucune règle, plus aucune ligne, plus aucune forme ? Alors, peut-être faut-il s’en remettre aux signes des coïncidences d’intuition, à la perception symbolique, à la rencontre des esprits.

Ce matin, ayant appris la nouvelle des événements de Bagdad, je m’accordai comme à l’habitude un temps de réflexion en combinant, sur une activité physique adéquate (vélo d’appartement) une lecture attentive et méditative que je poursuis à mon rythme, de ce superbeHomunculus, de Mircea Marghescu. (*) Il s’agit du passage dit “Des ‘actes’ aux conséquences” où il est question du héros, de la tragédie et de la mort ; je trouvai ces quelques pages si parfaitement accordées aux événements, selon mon goût et mon sentiment, que je décidai d’en retenir des extraits. 

Ceci, lorsqu’il s’agit d’évaluer l’acte lui-même : « L’acte est solidaire de ses conséquences et c’est en fonction d’elles qu’on le jugera. Sa culpabilité ne sera plus mesurée à son degré de conscience, – et de mauvaise conscience, – mais à “la mort qu’il porte en lui” et qu’il introduit dans le monde des hommes. »

Et puis ceci encore, lorsqu’il s’agit de suivre le déroulement d’une tragédie, de la tragédie :  « Aristote nous apprend que dans la tragédie les événements s’enchaînent selon “la nécessité”. Cette nécessité n’est pas de nature logique mais de nature ontologique : elle ne désigne pas l’enchaînement cohérent des épisodes d’un récit, selon les lois de la rhétorique, mais l’enchaînement des actes humains et de leurs conséquences selon les lois de la vie. » ;

Si l’on suit ces arguments, qui m’ont l’air bienvenus pour cette circonstance, si “la nécessité” de l’enchaînement est aussi impérative qu’on la ressent, alors nous nous trouvons devant la possibilité d’un tournant de l’histoire qui répondra plus à la métahistoire qu’à la logique brutale de la force apparente.

 

(*) Il s’agit de Homunculus – Critique dostoïevskienne de l’anthropologie, de Mircea Marghescu (L’Âge d’Homme), dont j’ai déjà parlé.

Poutine super-super-Superman

  jeudi 02 janvier 2020

2 janvier 2020 – Au cours de mes lectures, je tombe sur une référence qui m’envoie à un article du journaliste anglais Owen Matthews, qui fut notamment correspondant de  Newsweek  à Moscou de 1997 à 2016, et auteur du récent bestseller  Black Sun. C’est un journaliste expérimenté, bien dans la norme anglo-saxonne, avec ce qu’il juge être une grande connaissance de la Russie et par conséquent une extrême antipathie pour Poutine et une dénonciation empressée du danger russe... Donc, le voici auteur de cet article du  6 décembre 2019 dans le Times Litterature Supplement  [TLS] (le Times, quotidien londonien sans doute le plus antipoutinien et antirusse avec le Guardian).

Le titre attire aussitôt mon attention : « Le politicien judoka », avec ce sous-titre « Enquête sur le phénomène du succès continuel de Poutine ». Imaginez : un journaliste de cette trempe parlant du “succès continuel” de Poutine ! Je me mets à la lecture de la chose ; en fait une recension de plusieurs livres sur Poutine, d’auteurs respectables et remarquablement objectifs, admirablement vertueux, – bref, antirusses anti-Poutine. Je laisse ici l’argumentation pour vous livrer d’abord les premières lignes de l’article (un peu plus d’un paragraphe). Tout y est dit du sens du jugement de Matthews, qui paraît si révolutionnaire par rapport à ce qu’est cet auteur.

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Furieux comme Dieu en France

  vendredi 27 décembre 2019

27 décembre 2019 –  L’autre jour (tiens, ce devait être le 23 décembre), je regardais mon réseau favori, – LCI et ses audacieux aventuriers, meilleur des réseaux pour ressentir ce qu’il en est de l’état d’esprit de nos élites, de nos zombieSystème ; donc, suivant LCI, il y était une fois de plus question de la question de la retraite et des retraites. Il y avait Serge Rafi, de L’Obs, le socialiste-PS Kalfon, Anne-Elizabeth Moutet, du Daily Telegraph, absolument parisiannisée, l’impayable Bernard Guetta devenu député européen du Macron’s Band. Ils étaient tous là, discutant retraite, humeurs françaises, feuille de route et éléments de langage, avec Guetta dans ses petits souliers, très inhabituel chez lui, parce que représentant le Macron’s Band dont tout le monde à la fois se gaussait et disait pis que pendre quant à sa maladresse pleine de fausses notes vis-à-vis du bon peuple.

Mais surtout, vous me croirez ou pas (croyez-moi, c’est plus simple et plus court), il y avait une masse pesante, un poids considérable qui les écrasait tous. Tous plus ou moins, une fois crié “Haro” sur le macroniste de service (l’indicible Guetta), tous avaient en commun un air catastrophé, une expression d’impuissance, confusion et anxiété mêlées, justement peinant sous cette masse qui les écrasait… En même temps s’égrenaient les signes de l’incompréhensible soutien dont bénéficiaient les grévistes qui, en faisant grève, rendaient si pénible la vue des quidams ; et pourtant non, cagnottes, sondages, etc., tout dans le public tendait à leur être plutôt favorable, et cela aussi était un grand motif d’angoisse et d’incompréhension des débatteurs autour de la table.

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Propos d’un(e) non-collapsologue

  lundi 23 décembre 2019

23 décembre 2019 – Depuis deux ou trois années, Caitline Johnstone est devenue une escale obligée de tout navigateur antiSystème qui se respecte. Elle est particulièrement douée dans les attaques contre la presseSystème et les simulacres qui vont avec. C’est aussi une poétesse et sa forme d’esprit est donc plutôt celle d’une artiste, où la raison n’est pas l’outil dominant, et même dominateur de la pensée. Je ne suis pas loin de cette forme d’intellect, moi qui ai développé le concept d’“âme poétique” (voir La Grâce de l’HistoireTome-III/1) et qui ne crains rien de plus qu’une raison “dominatrice et sûre d’elle”, surtout dans notre époque de raison-subvertie. D’où mon attention à la suivre dans ce propos-là...

Je m’arrête en effet à un texte qu’elle a publié le 21 décembre, sous le titre complet de « La sauvegarde de l’humanité sera nécessairement un pas dans l’inconnu ». Ainsi ai-je tendance à la considérer comme une “non-collapsologue” bien qu’elle fasse en un sens de la collapsologie puisqu’elle nous dit sa conviction que rien (de ce que je nomme “Système”) ne peut plus tenir comme vont les choses, que nous allons vers un effondrement.

Mais la collapsologie, qui se voudrait scientifique en un sens, si elle renvoie au principe de l’effondrement, entend proposer de quelle façon se fera l’effondrement, comment les choses se passeront, éventuellement ce qui pourra surgir, se mettre en place, etc. Caitline Johnstone, elle, dit : “cela va se passer” ; puis elle poursuit : “je n’en sais pas plus car ce qui va venir ensuite sera nécessairement inconnu de ce que nous connaissons”. Cette seconde affirmation est justifiée par le fait que tout ce que nous connaissons est marqué par le Système et ne peut donc, ayant dans sa nature des tares indélébiles, servir à bâtir quelque chose qui serait exempt de ses tares.

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