Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.

“Choc & effroi” pour la psychologie 

  lundi 16 mars 2020

16 mars 2020 – Il y a deux ou trois jours, alors que commençaient à s’empiler les nouvelles des mesures dramatiques ordonnées contre la crise Codiv-19 perçue comme prenant un tour gravissime, m’est apparue une évidence. Un débat succédait à l’autre sur telle chaîne d’information, et chacun de ces débats marqué par la dramatisation qu’on imagine, réellement palpable, réellement tragique, parfois jusqu’à des extrêmes difficilement supportables.

Je ne parle absolument pas de la réalité des choses dites ni de leur fondement, ni de leur déformation, – vous savez que cet aspect-là est secondaire pour moi tant il est difficile d’y trouver une  vérité-de-situation et tant qu’on n’en trouve pas une, – je parle de l’effet “shock & awe” [“choc & effroi”] que subissent, souvent inconsciemment parfois consciemment, votre perception et donc votre psychologie devant cette sorte de débats, et jusqu’à ces extrêmes lorsque des gens en charge de responsabilités majeures dans cette “guerre” parlent sans barguigner.

Un exemple, venu des USA où la pandémie n’est pas (encore ?) très grave, mais où l’impréparation est évidente et la perspective alarmiste : « Lors d’un échange brutal dans le cadre de l'émission ‘State of the Union’ diffusée hier sur CNN, le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut National des Allergies et des Maladies Infectieuses, a été interrogé : “On estime que des centaines de milliers de personnes aux États-Unis pourraient mourir ou, dans le pire des cas, des millions. Pouvez-vous dire au peuple américain que cela est possible ?” Fauci a répondu : “C’est possible”. »

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 « ... Et toujours le même président »

  vendredi 13 mars 2020

13 mars 2020 – ... Ce titre, c’est effectivement le refrain de la chanson Inventaire-66, de Michel Delpech en 1967. (Chanson très prémonitoire de mai 68 dans le ton, l’esprit de la chose, et la lassitude du vieux président.) Delpech chantait cela pour de Gaulle, on pourrait le reprendre pour Poutine certes. « La possibilité de Poutine  pour l’après-Poutine » est un événement d’une extrême importance qui n’a pas fait tant de bruit, événement à la fois sensationnel et ambiguë, qui doit être soumis à des appréciations spéculatives. Il est écrit dans le texte référencé que la nouvelle « mérite des commentaires plus développés, sur lesquels nous reviendrons à la lumière de nos précédentes interventions, du  19 février 2020  et du  9 mars 2020 » ; je m’y emploie donc ici même et dans l’instant.

Ma première réaction en apprenant la nouvelle a été de surprise, puis aussitôt de rejet de cette surprise. L’idée qui m’était aussitôt venue, par conviction, par intuition, presque “d’instinct” dirais-je, est effectivement dans la ligne des deux textes du site référencés ci-dessus, mais largement prolongés à la lumière de la crise Covid-19 et tout son bastringue extraordinaire d’accompagnement. C’était non seulement la “fin de la patience russe”, mais encore la “fin de la patience” tout court, celle des dieux, manifestées par la pressions des événements extraordinaires que nous vivons. A cette lumière qui est celle des grands moments de la métahistoire, cet acte peut-être un peu arbitraire et en apparence surprenant de l’annonce de la prolongation (je dis bien “l’annonce de...”, et non “la prolongation”) de Poutine me semblait se justifier, – et la surprise devenue ainsi “rejet de la surprise” :

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A nulle autre pareille...

  dimanche 08 mars 2020

8 mars 2020 – Cette qualification (“à nulle autre pareille”) vaut aussi bien pour la pandémie Covid-19 elle-même que pour la crise dont cette pandémie est manifestement le détonateur. Covid-19 est comme une pichenette cosmique donnée au Système déjà si vivement secoué par ses excès et qui, soudain, nous apparaît tel qu’en lui-même, – château de cartes s'effondrant, lignes de dominos s’entraînant les uns les autres, – et plus simplement vu : “le roi est nu”...

Je retrouve quelques intervention ici et là rencontrant le sentiment que j’ai déjà exprimé, d’être devant une épidémie qui, malgré des caractéristiques largement similaires sinon moins violentes que dans de nombreux cas précédents qu’on a connus (que j’ai connus) dans les soixante-dix dernières années, – de la “grippe asiatique” de 1957 à la SRAS de 2003 ou la grippe aviaire H1N1 de 2009, – produit des effets que l’on n’aurait jamais imaginés possibles pour ces divers cas de pandémies équivalentes, dont le centième, dont le millième ne s’en est nullement manifesté.

(Enfin, qu’importent ici ces interrogations sur le détail et la comparaison avec des précédents... “A nulle autre pareille”, est-il écrit de l'événement lui-même.)

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La candidate-qui-n’existait-pas 

  mercredi 04 mars 2020

4 mars 2020 – Le sort de Tulsi Gabbard est peu ordinaire. Figurez-vous qu’elle est encore dans la compétition des primaires démocrates et rien, absolument rien n’est dit sur elle, à son propos, au sujet de son existence même, de ses idées encore moins, ni même sur la singularité de sa position qui pourrait prêter à l’ironie de la part de ceux qui voient en elle une marionnette de Poutine. Des internautes-tweeters vont jusqu’à se lamenter parce qu’il n’y a plus de personne de couleur dans la course, ou plus qu’une seule femme (Elisabeth Warren), ignorant jusqu’à l’existence même de Gabbard et par conséquent la couleur de sa peau. Le silence fait autour d’elle est un fait absolument surréaliste de la démocratie américaniste, du système de la communication, des vertus de la modernité, de notre sens de la liberté d’expression, de notre politiquement hypercorrect, que sais-je encore...

Bien entendu, elle fait des scores ridicules (autour de 1%-2%), mais peu lui importe puisqu’elle a décidé de rester jusqu’au bout ; en un sens, si vous voulez, – du moins je vois les choses ainsi, – elle a décidé de rester pour témoigner formellement du fonctionnement de la démocratie américaniste face à une candidat qui commet l’hérésie absolue de dénoncer les guerres extérieures d’agression et la politique de  regime change  du Système. Ce qui est également surréaliste devant cette candidate-qui-n’existe pas, ce sont les fabuleux efforts faits par le Système (ditto, la direction démocrate dans ce cas, le DNC) pour empêcher que quelque chose ne transpire de son existence, et bien entendu plus encore de son observation que le roi est nu et d’une stupidité à ne pas croire.

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Quatrième Temps Crisique

  mardi 03 mars 2020

3 mars 2020 – Je voudrais faire part à celui qui me lit d’un sentiment général qui me semble devoir beaucoup à ce phénomène, à la fois mystérieux et insaisissable mais où l’on devine une puissance cachée et formidable, qui se nomme “intuition”. C’est dire s’il ne faut pas attendre de démonstration, mais plutôt une escapade aventureuse et pleine d’exhortations. Pour autant, je suis assuré, je ne sais comment ni par quelle machination, que l'escapade n’est pas inutile.

J’ai pris mon temps avant de mesurer l’importance phénoménale, avec une cascade d’effets extérieurs au domaine, – j’en ai déjà beaucoup parlé, – de cette  crise-Covid-19. Je mesure également l’inattention que j’ai montrée sur l’instant à la force des symboles qui font correspondre cette crise à un changement de décade dont plus d’une plume ont signalé la référence centenaire et si fortement significative : les Roaring Twenties menant à la Grande Dépression, et nous, un  siècle plus tard exactement, avec ce Covid-19, l’assassinat métahistorique de Soleimani débouchant dans la même zone de tension sur une quasi-guerre Russie-Turquie mesurée, elle, à la folie mégalomaniaque d’un Erdogan.

Pour compléter  le tableau, on cite l’éruption sans fin de “D.C.-la-folle” ; je veux dire, pour rassembler les principaux événements crisiques, tout cela qui me fait croire que nous avons basculé, au changement de décennie, dans un nouveau temps crisique. Il est vrai que, dans les esprits et dans les psychologies, dans une période crisique si abyssale où la raison est  si suspecte de tant de dévergondages de subversion jusqu’à l’inversion de ce qu’elle prétend être, le symbolisme est d’une capitale importance. Il s’impose alors de faire un classement où les événements terrestres ne seront pas les ordonnateurs, mais le simples conséquences en même temps que les marqueurs de notre avancée générales, par étapes et bonds successifs au cœur des ténèbres de ces Derniers Temps.

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T.C.-87 : Tourbillon de volcans crisiques

  samedi 29 février 2020

29 février 2020 – C’est une occurrence exceptionnelle de voir trois crises majeures que je désigne comme trois “volcans crisiques”, – la crise Covid-19, la crise syrienne et la crise USA-2020, – installer et poursuivre en même temps une puissance de déchaînement de leurs éruptions qui donne au “tourbillon crisique” (T.C.) de notre Grande Crise d’Effondrement du Système une ampleur et un rythme sans précédent ; lesquels sont assurément déconstructeurs comme on développe avec professionnalisme (voir les tours de 9/11) les “démolitions contrôlées” d’immeubles, ils sont assurément entropiques, ils sont assurément infernaux.

Il ne s’agit plus d’un tourbillon crisique composé de crises, mais bien composé de “volcans crisiques” en pleine phase d’activité sismique et explosive, en pleine éruption et éructation. Le tourbillon lui-même, phénomène plein de dynamisme sismique et d’une tension explosive, est composé d’autant d’éléments dynamiques et d’éléments de détonation explosive. Ainsi les choses évoluent-elles dans la méthodologie même de l’événement de notre Grande Crise Générale de l’Effondrement du Sydstème.

Voyons ces trois volcans...

• On a  déjà vu à plusieurs  reprises le caractère extraordinaire de la crise Covid-19. Il s’agit d’événements catégoriels (médicaux) pour l’instant bénins par rapport aux références, et pourtant par contraste de réflexe d’une immense puissance, une réaction hyper-hypertrophiée de la communication, des effets formidables dans des domaines différents et moteurs du Système, avec notamment un krachboursier (“correction” pour les boy-scouts) sans équivalent, non pas en puissance (quoiqu’il soit au niveau des plus importants) mais en nature même (comme on l’a vu : « Mais ce qui est effrayant, c'est que ce krach est totalement différent de tout ce qui s'est passé auparavant... Cela sort de notre expérience habituelle. »)... Ainsi, cette crise au détonateur dérisoire embrase l’un des cœurs grondants du Système et là se trouve l’explosion volcanique, – et nul ne sait où cela s’arrêtera, jusqu’où se déversera la lave brûlante ; tandis que cela se fait, tous les commentateurs-Système de nos informations générales (en France, par exemple, au pays de l’intelligence) s’attachent avec minutie et responsabilité à décortiquer et à analyser la dérision du détonateur, – laissant le champ libre au reste.

• La Syrie est l’objet des bouffonneries tragiques du “calife à la place du calife”. Erdogan a été jusqu’à faire appel à l’OTAN pour la défense de sa sécurité légale dans un territoire illégalement conquis et qui appartient à un autre pays, pour sa lutte contre le terrorisme en luttant au côté des terroristes. L’OTAN ne le cède à personne en matière de bouffonnerie, mais de là à suivre le “calife à la place du calife” sur cette voie baroque et notablement invertie, il y a un pas qui, fort prudemment,  ne fut pas franchi.

Les Russes sont les maîtres, non pas du double langage où l’un (d’apparence et conformiste) remplace l’autre, mais des langages parallèles et en général complètement différents sinon contradictoires, et pourtant assumés et en pleine lumière ; si l’on veut, une prise en compte loyale sinon ironique, hors de toute imposture, de ce fait que nous vivons dans divers univers aux “réalités” parallèles dont la véracité ne cesse d’être mise en doute. D’un côté, il y a de réelles attaques russes contre des forces turques en Syrie, autour d’Idlib, et l’affirmation russe, calme et déterminée, qu’il est impossible d’espérer un accord avec des terroristes (ceux que les Turcs manipulent et soutiennent), donc avec les Turcs dans leur posture actuelle ; d’un autre côté,  il y a ceci, comme si tout allait bien après tout entre Russie et Turquie, avec Moscou jouant au médiateur “neutre” :

« Par ailleurs, le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont discuté au téléphone ce 28 février, selon Sergueï Lavrov. Ce coup de fil a eu lieu à l'initiative d'Ankara, a précisé le chef de la diplomatie russe qui a présenté ses condoléances à la Turquie, assurant vouloir éviter que de “telles tragédies” se reproduisent et que Moscou “fait tout pour assurer la sécurité des soldats turcs” déployés en Syrie. Lors de cet échange téléphonique, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont convenu de mettre en place de nouvelles mesures visant à un apaisement des tensions en Syrie, particulièrement dans le nord-ouest du pays, selon des informations du Kremlin rapportées par l'agence Reuters. »

Nous sommes donc au bord d’un affrontement majeur, – rengaine, rengaine, mais jamais aussi proche d’une  vérité-de-situation. Certains des acteurs principaux, à force de bouffonnerie, et bien qu’ils eussent paru d’une nature intéressante  à l’origine, sont devenus des acteurs dérisoires faisant d’actions tragiques des actes dérisoires ; pourtant faisant de ces actes dérisoires de possibles détonateurs pour une confrontation majeure et alors évidemment tragique. Il y a réellement un volcan en éruption, même si les vulcanologues se prennent pour des spéléologues et se croient dans la caverne de Platon, où l’on peut dire et faire n’importe quoi.

• USA-2020 est la troisième éruption. Celle-là est institutionnalisée puisqu’il s’agit d’une élection présidentielle. De même que Trump était la vedette incontestée de USA-2016, Sanders est sans contestation possible celle de USA-2020. Ces élections sont à couper le souffle, par leurs dystopies diverses, les corruptions proclamées et brandies (Bloomberg), l’agitation de toutes les forces souterraines et cachées, mais aussi les pièges successifs que le système de l'américanisme (le Système) se tend à lui-même, et où il tombe avec un empressement admirable. On a déjà longuement et très souvent décrit, sur ce site, cet extraordinaire American Circus, avec réapparition actée ou prévisible-possible de divers monstres-du-Loch-Ness déjà usés (Russiagate, Hillary), avec le candidat le plus improbable et le plus vide sauf ses $61 milliards (Bloomberg). Dominant le tout, il y a la fantastique “probabilité d’une extension du domaine de la crise”, avec la candidature Sanders qui, pour certains est  déjà une certitude ; et si Trump est encalminé dans la crise du Covid-19 avec ses conséquences boursières et économiques, il y a une très-possible victoire de Sanders, événement absolument surréaliste, une hyper-“extension du domaine de la crise” et une éruption volcanique cosmique.

Eh bien, il est tout simplement remarquable et un Signe des Temps qui a une très grande signification que ces trois éruptions aillent de pair et comme l'on dirait en paix entre elles, sans qu’aucune ne parvienne à voler la vedette à l’autre ni d’ailleurs n'y prétende en aucune façon, et donc n'apaisant ou ne contrariant en aucune façon l’éruption de l'un ou de l'autre. Au contraire, ma conviction est qu’une même logique supérieure les anime, dans une direction similaire, sur un rythme partagé, je veux dire selon un arrangement structurel crisique commun. La totalité du monde est entré dans une situation crisique dynamique unifiée et unificatrice à la fois, achevant de faire des relations entre les différentes forces et pays un champ fécond et unificateur pour l’activité volcanique de la Grande Crise Générale.

Nous observons cela, je veux dire ce grand spectacle général et unificateur, au contraire de la stupéfaction provoquée par les structures et les avatars de chaque événement crisique, avec une absence de surprise réelle et comme si tout cela allait de soi, – je parle pour mon compte, et, je pense, pour nombre d’esprits qui ont la même perception. Il ne fait plus aucun doute que nous sommes placés devant un déplacement cosmique des choses et du monde, devant la perspective d’un renversement à la fois catastrophique et apocalyptique, qui nous conduit à porter un regard unificateur sur ces divers événements, – et je dis et répète “unificateur” comme s’il s’agissait finalement de quelque chose d’apaisant, – comme si l’on disait “Enfin, nous y sommes”...

Bien que fort différents, de natures très diverses, ces volcans-crisiques ont tous la même source, le même but, le même usage. Ils existent tous, et ils éruptent pour la même entreprise cosmique, pour le même usage radical, pour la même mission sans retour. Ils sont là, ils explosent devant nous pour apporter leur contribution décisive à l’accomplissement de la mission de l’Effondrement du Système. 

T.C. 86 : Effondrement-en-cours

  mardi 25 février 2020

25 février 2020 – Il y a quelques semaines, ZeroHedge.com publiait le texte d’un commentateur économiste indépendant comme il en pullule aux USA. Le commentateur envisageait trois scénarios pour l’épidémie devenue pandémie du coronavirus : “Bad” (elle reste confinée à la Chine et elle est maîtrisée au bout d’un certain temps), “Ugly” (elle se répand dans d’autres pays mais elle reste sous contrôle et “est maîtrisée au bout d’un certain temps”), “Worse” (elle se répand dans d’autres pays, devient mondiale et hors de contrôle, – et alors, à Dieu vat). Il y a deux jours,  ZeroHedge.com a repris l’idée et constaté que nous venions de passer du “Bad” au “Ugly”.

Parallèlement, ou bien ceci expliquant cela bien sûr, les “marchés” ont commencé à dévisser après avoir superbement ignoré le virus. ZeroHedge.com toujours, qui n’avait cessé d’admonester la stratégie de l’autruche de Wall Street et du reste, nous documente là-dessus, et il suffit de citer l’un des commentaires d’hier, celui de Michael Antonelli, directeur général et stratège de l’évolution du marché chez Baird : « Les données économiques [favorables] ont dès le départ complètement dominé [dans la perception des marchés] les craintes médicales liées au virus. Puis il y a eu un changement subtil la semaine dernière dans la façon dont le marché a perçu le virus. Il avait eu raison d’ignorer le virus en ce sens que le nombre de décès humains ne semble pas être en passe de devenir l’un des pires de l’histoire. Le changement subtil a été l’inquiétude du marché concernant les chaînes d'approvisionnement. Il s’agit maintenant de savoir comment les entreprises continueront à fonctionner dans un monde où les frontières commencent à se fermer. C'est ce qui a commencé à les inquiéter. Vous voyez l’épidémie gagner l’Italie, le Japon et la Corée. Tout d’un coup la Corée et le Japon ont fermé leurs frontières, et maintenant l’Italie, alors tout cela commence à ressembler à une perspective où  toute l’économie mondiale risque de basculer vers un arrêt. »

Certes, l’idée n’est pas nouvelle, disons qu’elle flottait dans l’air et alimentait bien des plumes avisées. Par exemple, ce commentaire dit-“Pensées Impures” de James Howard Kunstler, le 15 février 2020 : « Et si le virus Corona s’avérait être une véritable pandémie super-rapide, et non pas une bestiole à la mode comme le SRAS... S’il infectait des centaines de millions de personnes dans le monde entier ? S’il devenait logarithmique aux États-Unis, comme c'est le cas en Chine aujourd'hui... ? S’il fallait quelques mois, ou une demi-année, pour y parvenir... ? Si les Américains ne prenaient plus l’avion durant cette période ? Ou se repliaient sur eux-mêmes en grand nombre pour ne plus bouger... ? Ou si le gouvernement imposait des quarantaines ? Les partis tiendraient-ils leurs conventions de nomination ? L'élection de novembre devrait-elle être reportée ? [...]
» [...Si] l’élection devait être reportée, nous assisterions à une rupture formidable dans l'histoire politique des États-Unis, dont les conséquences sont encore inconnues. »

Le même jour du 15 février 2020, le très-vénérable PhG-senior confiait sa stupéfaction devant cette dramatisation extrême du commentaire (je ne parle pas de celui de Kunstler mais de ce qu’on ressentait de l’“air du temps”). Je rappelais, et je m’en rappelle encore, combien des pandémies de ma plus tendre époque (la “grippe asiatique” et un peu plus tard la “grippe de Hong-Kong” notamment) s’étaient déroulées sans bouleverser le monde, sans menacer l’essence même de notre civilisation, sans panique excessive ni scénarios cauchemardesque sinon sur les franges du commentaire. 
« Quelle différence, aujourd’hui ! De là, ma stupéfaction, une fois de plus, dans cette époque qui ne cesse de me stupéfier. C’est comme si nous attendions tous ces événement comme une catastrophe inévitable, inéluctable ; comme si nous les appréhendions sans les prévoir, simplement par l’angoisse ou la folie qui nous habite déjà... » 

Et PhG-senior de philosopher à deux-balles, comme il a l’habitude de faire, comme il n’en rate pas une pour le faire...
« Le coronavirus est aussitôt apparu comme un déclencheur de plus, après d’autres et avant d’autres événements de cette trempe, des obsessions et des intuitions que nous impose et dont nous gratifie cette Grande Crise de l’Effondrement du Système, et ainsi nous-mêmes jouets de ces événements qui nous emprisonnent par ce pouvoir qu’ils ont sur nous. Nous en sommes les jouets, mais pour mon compte sans que cela soit déplorable, – au contraire même, laissez-les faire, ces forces d’au-delà de nous car ce sont elles qui nous guident selon une sagesse de l’Au-Delà... »

Aujourd’hui, commencent à apparaître clairement les données disons “techniques” de ce torrent d’appréhensions qui grandit irrésistiblement, dans cette “stupéfiante époque”, à la fois si puissante et si fragile, où l’homme domine tout du cosmos qui l’entoure comme s’il en était le créateur, où l’homme s’effondre d’appréhension et de panique folle à la moindre alerte, faisant passer ce “moindre” au “sérieux” sinon au “gigantesque”, précipitant par sa seule pesanteur psychologique la catastrophe dont il est le pur créateur de tous ses éléments déclencheurs.

Et je comprends alors parfaitement pourquoi les pandémies de mes tendres années passèrent comme firent de tous temps les grandes épidémies, tandis que celle d’aujourd’hui, avant que d’exister vraiment comme une catastrophe extraordinaire, est déjà perçue comme menaçant de l’être, et commence à l’être à cause de cette perception. Il est vrai que nous nous sommes dotés superbement des outils pour activer ce processus, qui sont justement les outils de notre surpuissance, si proches jusqu’à s’y confondre d’être ceux de notre autodestruction :
• pour notre psychologie, la communication, dans toute la folle puissance du système de la communication, qui fait circuler à la vitesse de la lumière la crainte des virus partout avant même que le virus n’existe hors de son lieu d’origine ;
• pour notre économie triomphante et ultra-libérale, la globalisation, qui fait dépendre tous de tous lorsqu’il s’agit d’un enchaînement catastrophique, qui fait que nous dépendons tous de la Chine que le Système a absorbée goulûment et qu’en même temps il exècre au nom de sa morale de schizophrène-paranoïaque (ou paranoïaque-schizophrène, je ne sais), et qui bientôt, lorsque la chose sera consommée, fera dépendre tous de tous, alors que les sentiments qui nous unissent sont d’abord l’hostilité, la méfiance, le soupçon, voire la haine qui sied tant à notre satisfaction de nous-mêmes...

Un autre motif de “stupéfaction” fut de voir combien cette épidémie du coronavirus fut d’abord l’occasion d’activer des avantages politiques basés sur les simulacres de vertu et d’affirmation politique, fondés sur l’hybris et la haine, répandus par la démagogie et la corruption générale des vénalités et des pensées. Pour cette fois, l’antiracisme qui anime notre foi passa aux oubliettes pour nous permettre de dénoncer ce “péril jaune” qui désigne évidemment une particularité de la peau, c’est-à-dire de la race. La chose apparut tout à fait jouable, aussi bien au Pentagone qui rêve de dominer le monde qu’aux salons parisiens qui rêvent de sermonner le monde.

Ainsi, tout en étalant l’extraordinaire appréhension des Grandes Peurs venus des Temps Anciens, nous prîmes le temps de continuer les jeux stupéfiants d’irresponsabilité de nos antagonismes stériles conçus dans nos ateliers producteurs de simulacres. Il est vrai que tout cela est animé par la foi religieuse qui domine le monde, celle de l’ultra-libéralisme, de la démocratie, du suprémacisme anglo-saxon “diversifié” et LGTBQisé comme-il-faut, du Système en un mot.

Mais aujourd’hui, la panique qui sous-tend tous ces sentiments d’affrontements et d’irresponsabilité se fait plus sérieuse, différente, presque comme une sorte de Terreur Sacrée devant des perspectives entrevues, où nous nous percevons liés les uns aux autres dans l’enchevêtrement catastrophique. Et les Bourses de dévisser comme il se doit, au moins pour un lundi presque-noir, disons gris anthracite cela fera l’affaire.

Tout cela se concrétisera-t-il ? Je ne suis pas devin, moi, mais je constate que l’occasion est bonne (certains jugeraient qu’elle est presque “trop belle”, soit pour qu’elle soit réelle, soit pour qu’on n’en profite pas). Il est vrai que le destin de notre catastrophe est si ancré en nous, il habite tant et tant de nos pensées, il pèse avec tant de force et tant de poids sur nos psychologies ; et le monde est là, partout, montrant sa misère incroyable et le produit stupéfiant de notre hybris, la production torrentielle et délirante de nos contradictions, entre surpuissance et autodestruction, bref nous exhortant à espérer, à réclamer, à voir partout les signes annonciateurs de notre catastrophe li-bé-ra-tri-ce. De ce point de vue, le coronavirus et ses multiples conséquences labyrinthiques viennent à point nommé pour donner du sens à ce que nous percevons de notre destin. Nous sommes à la fois fous et désespérés, assurés de nous jusqu’au désespoir et stupéfiés par notre propre folie.

Il y en aura effectivement pour penser et croire que le coronavirus vient à point nommé. Vient-il à point nommé, et vient-il seulement ? Comme dit la chanson de mes tendres années, « the answer, my friend, is blowing in the wind », et seulement pour ceux qui ont l’oreille fine ... Heureusement, grâce au dérèglement climatique de fameuse mémoire, le vent souffle en rafales et en tempêtes, et l’on entend mugir la colère des dieux de l’antique sagesse.

Le SDS, un virus encore plus foudroyant

  lundi 24 février 2020

24 février 2020 – Dans cette saison de pandémie évidemment contagieuse, les mauvaises nouvelles le sont également. Le SDS apparaît parallèlement au coronavirus, au moins aussi foudroyant dans son genre : il s’agit du Sanders Derangment Syndrom, à mettre dans la même catégorie que la pandémie psychologiquement et hystériquement transmissible qui ravage depuis 2016 les USA (et un peu le bloc-BAO), le TDS ou Trump Derangment Syndrom.

Le SDS est si grave qu’il a suscité de manière foudroyante la re-mobilisation des forces anti-pandémique, sous le nom de code de  Russiagate-II. Une première ironie (il faut garder le sourire malgré l’accablement des dangers) est que le virus est issu d’une souche-marraine qui a câliné les symptômes de la pandémie pendant quatre ans avant la pandémie elle-même et qui maintenant crie à la trahison et au désespoir ; une seconde ironie est que les initiales SDS sont aussi celles du groupe gauchiste et activiste-estudiantins le plus radical et le plus influent des années 1960 aux USA, le Students for a Democratic Society qui rassembla jusqu’à 100 000 membres.

(... Je me permettrai de soupçonner que le vieux Sanders qui donne son nom au SDS-2020, aurait bien pu faire partie, alors tout jeune, du SDS-1965... Hypothèse pour exploitation, pour le NYT et le WaPo, pour mettre un peu de beurre dans leurs épinards marxistes-lélinistes.)

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La vérité, “sans crier gare... ”

  samedi 22 février 2020

22 février 2020 – Ainsi y a-t-il de ces “moments” où la  vérité-de-situation jaillit sans crier gare, sans avertissement, sans que nous ayons à la solliciter par une recherche assidue, parce que, je crois, elle repose et apaise l’esprit. C’était hier, sur Sky News, lorsque le porte-parole de Central Command et de l’opérationInherent Résolve de la “coalition”s’est brusquement écarté, en un foudroyant tête-à-queue sémantique, de la narrative officielle concernant les attaques sur Idlib, en Syrie, pour dénoncer les groupes terroristes qui occupent la ville et tiennent la population dans la terreur.

« Il y a une grande variété de groupes là-bas, – ils sont tous une nuisance, une menace et une menace pour ... des centaines de milliers de civils qui essaient juste de passer l'hiver. »

Je cite  ZeroHedge.com, qui illustre cette nouvelle d’une vidéo de 31 secondes montrant le colonel Myles Caggins nous communiquant avec une conviction et une clarté dévastatrice, en un instant remarquable de sincérité, une vérité-de-situation ridiculisant impitoyablement la narrative,qui pèse d’une façon si écrasante sur la communicationSystème unanime de la presseSystème du bloc-BAO.Car vous l’avez certes remarqué, depuis une semaine, et sur un mode crescendo arrosé d’un torrent tumultueux de de larmes humanitaristes, l’on dénonce et voue aux gémonies les impitoyables avions russes et les barbares mercenaires du boucher de Damas qui, il faut le dire dropitement, sont en train de terrifier, de martyriser, d’écraser la population civile et innocente d’Idlib, la forçant au mieux à fuir en laissant tout derrière elle, dans le froid glacial de l’hiver syrien.

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Deux records pour dedefensa.org

  jeudi 20 février 2020

20 février 2020 – Deux records ?

• Le premier est piteux : nous commençons notre cycle mensuel du « 19 courant... » avec une somme de €185 (€220 aujourd’hui)... Du jamais-vu, du tristement jamais-vu.

• Le second est glorieux : 11 470 visites/jour, voilà le nombre moyen de visites quotidiennes pour cette année 2020, selon ce qu’on peut déjà juger être une tendance, sur les 50 premiers jours. Le mois de janvier 2020 nous donne la plus forte moyenne mensuelle qu’ait connu le site : 11 465 visites/jour, et les 19 premiers jours de février donnent une moyenne de 11 533 visites/jour.

Sur cette deuxième annonce glorieuse, je vais ajouter quelques précisions qui montreront l’évolution, notamment depuis 2011-2012, lorsque nous changeâmes de serveur et de comptabilité des entrées pour un système plus reserré. Le nombre moyen de visites quotidiennes en 2012 s’établissait en gros autour de 3 500 visites/jour. (Voir notre texte du  27 février 2012 expliquant la situation d’alors et reprenant les circonstances du nouveau système de comptage : « [N]otre nouveau service de comptage enregistre des visites d’une durée plus importante que le précédent, – trois minutes contre une minute. »)

Depuis, l’évolution a été la suivante :

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Utilité du Sisyphe des startups

  mardi 18 février 2020

18 février 2020 – Impossible de m’y faire, même si parfois j’observe chez lui des tendances plus sympathiques, des idées qui mériteraient d’être développées. Macron est comme un Sisyphe  (*) postmoderne équipé de son mythe dernier modèle mais dont la technologie sera dépassée dans les six mois ; c’est-à-dire un Sisyphe très court, qui s’en tient aux startups, qui ne parvient pas à pousser l’énorme pierre jusqu’au sommet (avant qu’un dieu ne la fasse retomber à son point de départ), ou plutôt qui n’y songe pas, qui l’abandonne avant, par maladresse de la perception suivant une illusion de la communication, parce qu’il se croit au sommet et qu’il se dit déjà qu’il est tout de même un type formidable.

L’énorme roche est à un quart, ou mieux à un tiers de la pente des sondages des électeurs “satisfaits” lorsque le Sisyphe des startups s’arrête, satisfait, sûr de tenir le bon bout, cherchant dans sa poche le discours ad hoc, pendant que la roche lui fausse compagnie et retombe, entraînant dans sa (re)chute un Benalla ou un Griveaux qui passait par là.

Cela est bien malheureux et je me désole. Jamais la France n’aurait pu rêver mieux, c’est-à-dire pire, dans l’exercice de ses prérogatives régaliennes qui semblent toutes fonctionner à front renversé et à contre-emploi de concert, comme pour produire le contraire de ce qu’elles sont censées nous donner, pour un quinquennat qui a sauvagement liquidé une légitimité imaginaire et en vérité jamais consommée, comme un mariage blanc, une douzaine de mois après l’élection.

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Épidémie de stupéfaction

  samedi 15 février 2020

15 février 2020 – S’il fallait me donner un surnom, je choisirais, avec un brin d’ironie, celui de “l’homme stupéfait”. Ne croyez pas que cet état de stupéfaction me paralyse ou me prive d’un jugement médité ; non il m’accompagne en permanence comme une sorte de guide qui m’indiquerait les choses propices à lui-même ; car cette époque si singulière pour mon compte, formidable pour sa capacité d’inversion et de subversion, pour son talent d’affabulatrice de simulacres, l’est d’abord, pour moi, par sa capacité à me stupéfier. Le dernier épisode en date est celui de l’épidémie du fameux coronavirus.

Je suis un vieux bonhomme, recru d’expériences et chargés de témoignages divers. Par conséquent, j’ai souvenir de choses que nombre de mes contemporains ne connaissent pas, dont ils n’ont pas le souvenir, dont ils ne devinent même pas une seconde l’existence, qu’ils ne croient aucunement possible ; car, qui plus est, cette “époque formidable” a coupé les ponts avec le passé pour se  fabriquer son simulacre de passé qui aille bien avec son big Now, et j’en sais plus de vrai que dix bouquins scolaires d’aujourd’hui et quatre ministres dans le début de la quarantaine, dans le gouvernement de leur “nouveau-monde”. Ce que disant, je me permets d’avancer que jamais auparavant dans l’histoire des sapiens sapiens l’on ne vit une épidémie semblable, selon son atmosphère, selon sa narrative et sa perception imposée, selon ses process (cela sonne mieux que “processus’) de communication, selon ses effets psychologiques individuels et globalisés.

Il y a eu un certain nombre d’épidémies de mon temps, notamment au XXème siècle, et j’ai l’expérience de l’effet de communication et psychologique de certaines d’entre elles. Je ne vous parlerai pas de l’épidémie de “grippe espagnole” (tout de même un milliard de contaminés et entre 40 et 100 millions de morts selon les évaluations) ; oui, j’étais encore un peu trop jeune, inexpérimenté, la tête ailleurs. Par contre j’ai vécu à l’âge d’une conscience presque déjà faite, ou déjà faite, notamment le temps de la “grippe asiatique” de 1957 (4 millions de morts, venue de Chine, – tiens donc) et celui de la “grippe de Hong-Kong” de 1968 (un à 2 millions de morts, venue de presque-la-Chine, – tiens donc).

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Aveugles dans la nuit noire du tunnel obscur

  jeudi 13 février 2020

13 février 2020 – Je ne parviens pas à me débarrasser de ma stupéfaction devant le caractère moutonnier er aveugle des serviteurs du Système. USA-2020 en donne un exemple étonnant ; et dans cette occurrence, la conduite collective de la presseSystème est encore plus remarquable et spectaculaire, dans la façon dont elle se complait à montrer sa vilenie et à démontrer l’extraordinaire sottise de sa crétinerie.

Pendant quatre ans, ces gens, milliardaires propriétaires des grands groupes, grands “professionnels” de l’information, animateurs brillants et très chics des talk-shows, acteurs et actrices MeToo reconvertis dans l’analyse politique et la dénonciation transgenre du fascisme (re)naissant, ont tiré à boulets ronges, avec une  endurance exceptionnelle, contre The-Donald. Les “boulets rouges” constituaient un fourbis de narrative, de simulacres, de manipulations mensongères. (Trump, qui ne vaut pas mieux, en faisait autant de son côté mais ce n’est pas le sujet.)

Il en résulte le constat évident que, pendant quatre ans, ces vertueux redresseurs de tort ont fait une promotion formidable du progressisme-sociétal (le soi-disant “marxisme-culturel”), permettant à l’aile gauche sinon gauchiste et furieusement anticapitaliste du parti démocrate, avec le sympathique  The Squad  d’AOC en avant-garde, de devenir une des forces dominantes du pays. Résultat ? Une position formidable dans le public du cher vieux Bernie, faux-révolutionnaire poussé à l’extrémisme gauchiste par ses soutiens de l’ultragauche du parti.

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USA-2020 : état du Désordre-profond

  mardi 11 février 2020

11 février 2020 – L’élection présidentielles 2016 (USA-2016) avait paru sur le moment comme la plus étrange, la plus imprévisible et la plus incontrôlable des campagnes, quelque chose qui ne serait pas surpassée dans cet amoncellement de qualificatif ébahis avant si longtemps que le souvenir se perdrait dans l’avenir. Eh bien, c’était une erreur.

USA-2020, par ses caractères d’étrangeté, d’imprévisibilité et d’incontrôlabilité, rendrait USA-2016 presque paisible. Il suffit d’admettre, pour mesurer ce phénomène, cette évidence que, dans cette campagne USA-2020, le candidat le plus stable, le plus “structurant” (!), le plus installé, presque le plus institutionnalisé se nomme Donald Trump.

Cette année, l’essentiel du spectacle est du côté des démocrates puisque c’est chez eux qu’aucun favori ne s’imposes, au contraire de USA-2016 où Hillary Clinton menait sa horde contre les  Deplorables avec l’élégance et le succès qu’on sait. Quoi qu’il en soit de la répartition des rôles, compte essentiellement à notre sens l’atmosphère qui enveloppe cet événement comme un formidable simulacre dont nul n’ignore rien et dont la plupart font comme s’il n’en était rien. La campagne USA-2020 est résolument faite, – “structurée” et “construite”, selon les actes philosophiques fondamentaux, de l’évidence de la fraude systématique, de la puanteur insoutenable de la corruption, du poids écrasant du mensonge débitée comme saucissons en fête en autant de narrative qu’il faut, – de l’habillage sans la moindre précaution de forme de la “démocratie” en une caricature idiote et risible.

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Désastre-bouffe en Iowa

  vendredi 07 février 2020

7 février 2020 – Cette phrase-là (la deuxième de la citation, avec usage du gras pour la police du caractère), dans  un texte d’hier sur ce site, a été écrite un peu comme un clin d’œil, un peu comme une hypothèse-bouffe ; on n’y croyait pas vraiment et pourtant on y croyait un tout petit peu car l’on aurait tant aimé y croire absolument...

« On trouvera ci-dessous, dans des extraits  d’un texte  de Nebojsa Malic pour RT.com une revue rapide nous informant que l’échec des démocrates dans leur tentative de destitution de Trump ne les décourage absolument pas, et même au contraire. On en arriverait parfois à croire que les démocrates souhaiteraient secrètement la victoire de Trump pour mieux pouvoir continuer à l’attaquer durant un deuxième mandat. »

... Je veux dire par là qu’en observant  l’incroyable aventure des caucus démocrates de l’Iowa, cette hypothèse acquiert un certain crédit. Vous comprenez, nous sommes dans une époque où le Secrétaire Général de l’ONU, qui nous prépare un 75èmeanniversaire aux petits oignons, constate dans un discours, citant la géopolitique déchaînée et les instabilités déstructurantes,  qu’« un vent de folie balaie le monde ».

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T.C.-85 : dissonance globale

  samedi 25 janvier 2020

25 janvier 2020 – ... Non seulement le monde est un maelstrom de désordre mais plus encore, comme si l’on pouvait croire cela possible, ce désordre-là est chaotique. Il fait grincer des dents, il est plein de fausses notes, de simulacres de sons de crincrins, de cahots pleins de bruits et de fureurs jaillissant dans toutes les directions ; d’où cette idée de “dissonance” dont la définition embrasse bien le chaos du son que nous entendons au désordre de la chose (je ne parle même pas d’“instrument”) qui les émet : « un ensemble de sons (dans un accord ou un intervalle) produisant une impression d'instabilité, de contrariété entre les notes et de tension, et nécessitant une résolution. »

Ainsi une “résolution” serait nécessaire... On verra, en attendant mesurons l’étendue du champ de la mêlée.

On parlera d’abord de cette nouveauté dans le domaine du désordre de la pandémie/de l’épidémie du coronavirus qui a pris son essor en Chine et qui, grâce à la globalisation, introduit une anxiété de plus sur cette étrange planète. L’on vous avise aussitôt que d’avisés prévisionnistes savent où nous mène cette affaire : « Eric Toner, un scientifique du Centre Johns Hopkins pour la sécurité sanitaire, a effectué [il y a trois mois] une simulation d'une pandémie mondiale impliquant exactement le même type de virus, selon Business Insider. Sa simulation prévoyait que 65 millions de personnes pourraient mourir “dans les 18 mois”. »

La simulation venant peut être bien du financements de la Bill & Melinda Gates Foundation, les soupçonssont nombreux chez les observateurs des réseaux pour distinguer dans cette affaire une tentative des globalistes de lancer leurs projets bien connus de dépopulation du globe par millions. Pourquoi tout cela ? Il s’agit du désordre-chaotique, mes bien chers frères...

Des millions, dites-vous ? Il y en avait au moins un si pas plus, dans les rues de Bagdad hier, pour réclamer le départ des forces de l’Armée du Chaos du système de l’américanisme. “b”, de The Moon of Alabamas’en paye une tranche à comparer l’entame du texte de AP (« Des centaines de supporteurs d’un dirigeant chiite radical et influent défilent dans les rues de Bagdad pour demander que les troupes américaines quittent le pays ») avec les photos et les vidéos comme vous et moi : « Associated Press en décompte “des centaines” là où les photos en montrent des millions. » Je croyais que l’Irak était territoire américaniste depuis 2003 et qu’on n’en parlait plus.

Il n’y a pas que cela, comme vous vous en doutez... Après tout, il y a un destitution en cours à Washington D.C., à “D.C.-la-folle” où l’on dit que certains sénateurs somnolent à l’audition rabâchée des sempiternelles accusations qui s’échangent et à la lecture des tweets incendiaires du président.

...Tant il est vrai que jamais  la polarisation n’a été aussi forte aux USA, grâce à Trump qui n’en finit pas de nous étonner : elle a atteint 82% en 2019 (89% des républicains sont derrière Trump, et 7% des démocrates) tandis qu’elle n’atteignait, – c’était déjà un record, – 79% en 2018 (87% des républicains, 8% des démocrates). La haine se porte bien, comme d’ailleurs en France où rien, absolument rien ne parvient à faire cesser les troubles des rues au long de ce quinquennat original qui semble à cet égard, celui de la rue, n’avoir jamais été aussi proche du citoyen... On ne s’arrête pas là : Tom Luongo nous susurre, cerise sur le gâteau dans le  bloc-BAO, que les élections régionales de ce week-end dans l’Émilie-Romagne vont confirmer le succès de la Liga et l’effondrement du M5S commencé avec la démission de la tête du parti de Di Maio (qui reste ministre d’une coalition en lambeaux), tout cela nous réservant, insiste Luongo, un raccourci vers des élections et un retour triomphal, type “marche sur Rome” disent les névrosés, du commandatore-duceSalvini. 

Même nos idoles sont ébranlées dans un mélange étrange de désordre-tragique et de chaos-bouffe, avec  cette affaire exemplaire de hacking entre deux héroïques progressistes postmoderne, MbS et Jeff Bezos, icones de la globalisation et de la géopolitique du simulacre qui va avec. La morale de cette histoire est qu’une enquête est en cours pour déterminer si l’emploi du téléphone portable n’est pas l’Achille Talon de ces puissants complotistes ; et son aspect anecdotique se trouve dans mon aveu que je n’ai pu retenir un sourire à contempler combien ces héros homériques de la globalisation se conduisent comme des aigrefins de corridor comme vous et moi n’oserions même pas être.

Il était question de millions voire de $milliards dans tout cela, il est aussi question d’une poignée de secondes, cent précisément, pour donner une mesure de la fameuse Doomsday Horloge (“l’Horloge de l’Apocalypse”) tenue à jour et à l’heure depuis 1947 par le Bulletin of the Atomic Scientists(université de Chicago), où minuit représente la fin du monde. Depuis le 23 janvier 2020, nous sommes à 100 secondes de la fin du monde (il est 23H58’20’’), alors que le “record” datant de 1953 et de 2018 était de 23H58, soit à 120 secondes du Big Bang inverti.

”L’Horloge de l’Apocalypse” a évolué depuis ces temps anciens où l’Apocalypse semblait devoir échapper au désordre-chaotique. Longtemps, elle n’a pris en compte que le risque nucléaire, ce qui donnait l’impression d’un rangement impeccable. Désormais elle y ajoute (retenez votre souffle), « le risque d'un déclenchement de la guerre par un accident technique, un acte de terrorisme ou une attaque informatique, les problèmes liés au changement climatique, aux hydrocarbures (pic pétrolier, géopolitique du pétrole) ou encore les “nouveaux développements dans les sciences du vivant qui pourraient infliger des dommages irrévocables”, c'est-à-dire les risques liés aux nouvelles technologies (nanotechnologie, biotechnologie, etc.) ».

Mais j’allais oublier, cet  autre risque que signalent les horlogers de l’Apocalypse : les FakeNews, défini comme l’absence d’une capacité de jugement du public de faire la différence entre la vérité et le mensonge dans les nouvelles du monde... « Préoccupant », dit l’astrophysicien Robert Rosner, un des horlogers, dont on ne sait si lui-même parvient à faire le tri.

Prenez Soros, par exemple... En annonçant qu’il dégageait un $milliard pour une nouvelle tentative conceptuelle globale de son  Open Society  en fondant une Global University, George Soros, qui a 89 ans mais qui continuera à financer les forces du désordre-chaotique bien après sa mort, a désigné les “dictateurs” contre lesquels il importe de lutter : le Chinois Xi, l’Indien Modi, le Brésilien Bolsanaro, le US  citizen  Trump, et aussi  Facebook Inc. A ma connaissance pour ce cas, pas un mot contre Poutine et par contre Zuckerberg dans le collimateur... Par conséquent, même Soros se met de la partie pour brouiller les cartes du chaos dans le jeu du désordre. « En tenant compte de l’urgence climatique et des soulèvements partout dans le monde, dit l’ami-Soros, il n’est pas exagéré de dire que 2020 et les quelques années suivantes détermineront non seulement le sort de Xi et de Trump, mais aussi le sort du monde. »

... Il n’a pas tort, n’est-ce pas, quant à l’annonce de l’Acte final ? Cela fait curieux de poser cette question à son propos, lui que je dénonçais volontiers  comme le Diable soi-même.

Finalement, n’est-il pas plus concluant, plus logique, plus “stable dans l’instabilité” du jugement d’admettre que oui, finalement, faire de Trump l’Antéchrist à la tête de ses Armées du Chaos, c’est une façon de rendre les choses plus claires et plus nettes, chacun dans son rôle à la satisfaction de tous, se jetant dans l’abîme et l’abysse de la gueule du loup... Car il n’est vraiment pas simple, justement, il n’est pas simple aujourd’hui de fixer son jugement à propos de ce qui est antiSystème et qui ne l’est pas, de ce qui est l’Apocalypse et de ce qui ne l’est pas.

Moi et les Roaring Twenties, nous pourrions vous dire ce que c’est que l’Apocalypse, et quand, et comment, si nous n’étions tenu par le Secret-Défense. Néanmoins, tendez l’oreille : quand la musique sonnera dans le Ciel, dissipant la dissonance grâce à la force et à la forme de son harmonie ordonnée et équilibrée.

Ontologie de cette haine

  mercredi 22 janvier 2020

22 janvier 2020 – Je voudrais poursuivre sur  la page d’hier de ce Journal-dde.crisis (le texte sur « L’effet Macron-Trump »),  en espérant ne pas trop lasser ceux qui s’aventureraient à s’y arrêter. Deux réactions de lecteurs et une observation rétrospective de moi-même sur ce texte m’y conduisent.

• Les réactions des deux lecteurs (dans le  Forum du texte) sont les suivantes :

“Épiphénomène” plutôt qu’“effet” (du lecteur “J.C.”) : « Je me demande si [“épiphénomène”] n’est pas le terme adéquat, puisque la rupture phénoménologique [que] nous observons, la catastrophe en cours, aurait été sensiblement la même avec le duo Fillon-Clinton. »
“Politique en cause” (lecteur Serge Laurent) : « Hillary est extrêmement détestée. Il n'y a qu'à voir les commentaires du jour sur ZeroHedge. Fillon aurait fait aussi un bel épouvantail. Son train de vie fastueux aurait fait un beau contraste avec la purge qu'il nous avait promis. Il me semble que c'est les politiques mises en œuvre qui suscitent cette haine... »

• Dans ce texte, j’ai “découvert” (!) que l’idée principale était, à côté de l’extraordinaire intensité de la haine développée contre ces deux personnages (Macron & Trump), l’affirmation que cette haine “pré-existait” à leur apparition dans l’apparat où on les voit, et qu’elle avait besoin d’eux pour s’opérationnaliser.  On s’étonnera de l’emploi du verbe “découvrir” quelque chose dans son propre texte, – comme s’il s’agissait du texte d’un autre que je lirais pour la première fois. C’est une réflexion de  logocrate : en entamant ce texte, j’ignorais que j’introduirais cette idée, qui m’est venue, pour ainsi dire, d’elle-même ; que j’ai reprise ensuite, parce que, l’ayant “découverte“, je la jugeais aussitôt très fondamentale... Et j’y reviens désormais, c’est dire combien cette “découverte” m’apparaît si importante !

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L’effet Macron-Trump 

  mardi 21 janvier 2020

21 janvier 2020 – Je voudrais soumettre au lecteur de cette rubrique un constat qui m’est venu après avoir cherché vainement sa voie, qui concerne les situations politiques française et américaniste, et messieurs Macron et Trump respectivement. Je me dis depuis longtemps que quelque chose d’inhabituel les rapproche mais j’ai peiné, d’abord à m’arrêter sérieusement à ce constat, ensuite à en trouver les causes.

(C’est pourquoi j’ai dit que ce constat a d’abord “cherché vainement sa voie”, comme s’il s’agissait d’un avertissement extérieur qui me laissait la charge d’en trouver la cause. Après tout, c’est ce qu’on pourrait nommer une “intuition”.)

La première chose que l’on peut constater en fait de similitude est que les deux hommes “bénéficient” si j’ose dire, sont l’objet serait plus juste, d’un sentiment absolument extraordinaire d’intensité et de durabilité de haine de la part d’une partie importante de l’opinion publique. Je m’exprime ici sans souci de l’orientation politique de la chose, sans découvrir ma position, sans juger de la validité ou pas du sentiment ; je parle du phénomène brut, tel qu’il m’apparaît.

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The Fog of the Circus

  vendredi 17 janvier 2020

17 janvier 2020 – Le processus de mise en accusation pour la destitution du président Trump a commencé hier, avec tout le cérémonial pompeux du transfert des deux Articles de mise en accusation de la Chambre vers le Sénat, des prestations de serment, etc. Personne ne sait exactement, et sans doute elle non plus, pourquoi la Speaker de la Chambre, Nancy Pelosi, a attendu plus d’un mois pour accomplir cet acte qui ouvre le “procès” du président. (« Yesterday, Nancy Pelosi finally decided to move forward with the impeachment process after an inexplicabledelay », écritZeroHedge.com). Ainsi vogue ce grand événement, entre incertitude et insaisissabilité.

C’est mardi que les débats devraient commencer, – sans doute, peut-être, dis-je prudemment tant je patauge dans la complexité kafkaïenne des règles du Congrès. Tout le monde sait que cette mise en accusation de Trump concerne une conversation téléphonique avec le président ukrainien Zelenski, mais tout le monde a oublié pourquoi et comment on parvient à la mise en accusation ; par ailleurs, tout se passe comme si cela n’importait guère... Une procédure de destitution devrait nous apparaître un acte extraordinairement grave et sérieux, et c’est le cas pour mon compte, et pourtant le terme qui revient le plus souvent dans les titres pour cette affaire est le mot “cirque”. (Titre de l’article déjà référencé : « Welcome To The Circus: Trump’s Impeachment Trial Begins Thursday With ‘Ceremony & Formality’. »)

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Trudeau et les fortunes de l’antiSystème

  mercredi 15 janvier 2020

15 janvier 2020 – Comme il était observé dans  un texte récent de cette rubrique, les événements précipités se succédant dans la séquence iranienne, dans ce que je nommai pour l’occasion une « rébellion du temps », conduisent à des situations où les engagements et les étiquettes des uns et des autres perdent leurs sens habituels, où le commentateur se retrouve avec des “alliés” et des “adversaires” temporaires inattendus. Ainsi était-il noté dans ce texte :

 « Il est remarquable de constater que les positions des uns et des autres se trouvent complètement bouleversées, le plus souvent dans un sens inattendue ou bien sans aucun sens. [...] Partout se déroulent et s’imposent de telles contradictions. Je remarque combien je me trouve en accord/en désaccord avec des gens et des orientations d’une façon complètement illogique par rapport à ce qui a précédé, et cela sans nul souci des étiquettes des uns et des autres. »

Un cas remarquable se présente ce 14 janvier avec des déclarations du Premier ministre canadien, le jeune Justin Trudeau et ZeroHedge.com rapportant les déclarations du Premier ministre canadien, le jeune Justin Trudeau ; et il faut insister sur cette dualité : autant les déclarations de Trudeau que la présentation et le commentaire de ZeroHedge.com bousculent le classement habituel qu’on en fait :

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