Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
28 juin 2024 (13H00) –Non, c’est vrai, je n’ai rien suivi du “débat” (?) Biden-Trump, mais simplement vu et lu ici et là une ou l’autre séquence, assez pour me rendre compte qu’il se fit sans surprise et que l’irréelle situation du monde fut exposée, complètement nue, à la feinte et générale surprise des ZélitesZombie du parti du progrès des terres du Globalistan. L’un des très courts (9 secondes ?) extraits les plus diffusés est celui où l’on voit plus qu’on entend la fin d’une intervention de Biden sur la question des frontières, puis le début de la réponse de Trump à l’incitation du présentateur de CNN. Cela donne à peu près ceci :
Président Biden : « ... gaspo, biggo, argh... border patrol... broulm, pfuittt...hooupp...»
Présentateur de CNN : « Your answer, president Trump ? »
Président Trump : « I don’t understand what he said… »
Plus tard, un avis de Van Jones, ancien ami et “frère” d’Obama parlant de la performance de Biden : « ce fut vraiment pénible. » Le ‘Guardian’, qui fit tout son possible pour sauver les meubles selon l’argument que si Biden fut souvent erratique et inaudible, on laissa Trump mentir à son aise sans relever ses mensonges.
Note de PhG-Bis : « C’est drôle, mais dans l’argument mentionné ici, et qu’on retrouve souvent, on croirait, avec à peine un peu d’imagination, comprendre ceci : si l’on avait relevé tous les énormes mensonges de Triumph, eh bien cela aurait été bien mieux pour Biden, comme une résurrection, vous comprenez ? Je veux dire La-Résurrection ! Nous sommes dans un domaine-religieux, comprenez-vous, et finalement si Biden va si mal, c’est à cause du mauvais sort que le Satan aux cheveux oranges lui a jeté... Essayez, jugez de toute la situation et de l’extraordinaire entêtement du maintien de Biden dans l’adoration inconditionnelle des fidèles, tout cela s’éclaire et se justifie ! »
Quoi qu’il en soit, il fallait bien reconnaître ce que leurs yeux et leurs oreilles avaient vu et entendu, comme leurs lecteurs à qui ils ne pouvaient le cacher. Comme l’écrit furtivement Betsy Reed avant de passer aux “mensonges” de Trump dans son rapport pour le fameux quotidien anglais :
(Suite)
27 juin 2024 (14H00) – Il existe une singulière analogie entre le destin et le sort de deux présidents si différents : Macron en France, Biden aux USA. Si l’on voulait observer les choses d’un point de vue symbolique, métaphorique et, – pour les humoristes qui disent le sérieux derrière les jeux de l’esprit, – aussi bien spirituel. Certains pourraient dire que Macron a décidé la dissolution pour disposer d’un événement qui poursuit l’analogie avec Biden, certes lui-même “événement permanent” mais confronté au redoutable obstacle et “super-événement” de la réélection, – s’il survit, s’il parvient à garder son déséquilibre en naufrageant sans sombrer. D’ailleurs, si Macron nous paraît en meilleure forme physique, certains de ses comportements psychologiques équivalent à leur façon au comportement du président américaniste, – si pas pire, dirais-je en y ajoutant la fourberie de se dissimuler derrière une situation cognitive acceptable.
Mieux encore, quoique logique poursuivie de l’analogie : les deux présidents parlent ou bégayent des risques de “guerre civile” dans leurs deux beaux pays. Ils en dénoncent les auteurs vaguement identifiés (plutôt à droite-extrême, mais la gauche-très-extrême peut faire l’affaire s’il le faut) alors qu’ils en sont eux-mêmes les matrices fécondes et indiscutables. Ainsi l’analogie entre deux hommes si différents d’apparence, – quoique je n’ai pas encore mentionné leur communauté d’une corruption absolument assumée et chimiquement pure comme rente viagère et sans le moindre remord, – va effectivement du symbolique au spirituel. Ils agissent tous deux comme deux envoyés d’une sorte de Satan dont le but serait de détruire parallèlement deux pays à la fois si différents et antagonistes dans divers domaines, à la fois si proches jusqu’à l’identique dans certains autres.
Note de PhG-Bis : « Voir notamment, ces divers extraits de ‘La Grâce de l’Histoire’, Tome I, où il est essentiellement question des deux pays, de leur communauté de destins, de leurs inéluctables différences : le 11 décembre 2009, le 3 avril 2010 et le 16 mai 2010. »
Les opinions publiques et les ZélitesZombies (ou pas Zombies) des deux pays sont persuadés que la catastrophe qui touche leur pays est sans équivalent et qu’elle est la cause de tout le chambardement que l’on constate aujourd’hui. Aussi, bien que ces deux pays soient pour beaucoup dans l’affirmation d’un grand rôle, sinon d’une cause, dans un peu tout et notamment la guerre en Ukraine, aucun ne s’intéresse vraiment à la situation en Ukraine et au sort des Ukrainiens, ni au reste d’ailleurs, ramenant tout à leur propre catastrophe.
(Suite)
26 juin 2024 (18H40) – Il me semble inutile, par rapport à la méthodologie de ‘dedefensa.org’ de se tenir hors des flux immédiats des nouvelles et des réflexions sur les avancées d’une situation extraordinaire et hors de contrôle d’une façon courante, de développer justement nouvelles et réflexions sur le développement exceptionnel du cas Julian Assange. Nombre de commentaires et de développements dans la presse dissidente nous disent tout ce qu’il faut savoir, – un considérable enthousiasme bien compréhensible, nuancé de méfiance et du constat qu’Assange restera un homme sous surveillance et très limité dans ses possibilités professionnelles et politiques (voir et écouter par exemple Mercouris et Brian Berletic), avec la menace d’une nouvelle inculpation et demande d’extradition... On pourrait y voir une sorte d’assignation à résidence (pendant 25 ans) dans son pays d’origine, l’Australie.
Quoi qu’il en soit, l’image est celle d’un Assange marchant, montant dans un avion, libre, sans être fliqué ni menotté. Quoi qu’il en soit, comme le dit l’ancien analyste de la CIA et ‘lanceur d’alerte’ John Kiriakou, dans l’émission ‘The Final Countdown’, de ‘Sputnik-News’, avec les animateurs Ted Rall et Angie Wong, – et l’on garde aussi bien l’affirmation de l’élément de la surprise que celui de la victoire :
« ... cette évolution surprenante, – ‘C’est une victoire’ ».
Kiriakou a connu lui-même une évolution similaire à celle d’Assange. Après avoir fuité et révélé l’existence du programme des bases secrètes de torture de la CIA, il a accepté un compromis avec une légère peine de prison que le département de la Justice a été conduit à proposer sous la pression de l’opinion publique et au très-grand dam de la CIA.
(Suite)
23 juin 2024 (18H30) – J’avoue souffrir, comme nombre de mes compagnons européens, même de culture géopolitique sinon spirituelle, voire poétique, y compris d’idéologies différentes sinon hostiles, d’une certaine méconnaissance et/ou d’un désintérêt naturels pour les grandes régions géopolitiques de l’Asie dans sa partie nordiste. Comme la géopolitique mondiale n’est en rien ma spécialisation ni mon travail, contrairement à ce que certains pourraient croire, cette méconnaissance ou cette indifférence ne sont nullement combattues par la recherche d’une rigueur de l’apprentissage et d’un travail de “suivi”.
Tenez, par exemple la Corée du Nord, dont on parle beaucoup en ce moment et dont je vais parler justement... Jusqu’ici, j’avais peu de considération et beaucoup d’indifférence pour ce pays qui paraissait au regard de passage un peu étrange, sinon bouffon ou bien d’un autre temps, d’un autre univers. Je souffrais du même travers que nous avons pour la facilité du stéréotype américanisé et conforme aux consignes de la modernité, de cette faiblesse de connaissance qui n’est pas toujours compensée par la sagesse de ce savoir qui sait également vous avertir des limites de vos connaissances. Bref, il s’agissait d’ignorance et nullement d’inconnaissance et je n’y connaissais rien. Eh bien, ce qui s’est passé ces derniers jours (la visite de Poutine) m’a servi de leçon.
J’ai trouvé le texte d’Andrew Korybko d’il y a quelques jours, (« Russia’s Mutual Defense Pact With North Korea Is A Geopolitical Game-Changer »), – concis et précis à la fois pour me faire prendre conscience de l’importance de l’événement jusqu’à en faire un ‘game-changer’. Il explique comment on parvient aisément à cette conclusion, qui souligne l’habileté de la manœuvre de Poutine, en établissant des liens solides avec un pays qui trouve, de son côté et avec cette démarche russe, une échappatoire bienvenue à une sorte d’“isolement amical” où il se trouvait du fait du voisinage écrasant mais inévitable de la Chine.
(Suite)
19 juin 2024 (20H15) – Je parle ici, à la fois en tant que celui qui fait son travail, – disons écrivain et “commentateur” au sens le plus largissime, – et en tant que celui qui mesure les caractères de la situation qui est l’objet de son travail, – disons “l’état et la situation du monde”, en toute humilité mais avec un certain acharnement. Je ne cesse de me surprendre moi-même par les constats où m’amènent mes observations, en prenant bien garde, à chaque occasion, de n’en tirer aucune conclusion qu’on voudrait définitive. Vous comprenez, nous sommes dans un temps où, d’un côté, l’on se chamaille avec beaucoup d’entêtement pour fixer les conditions d’une négociation qu’on croirait parfois marquée du signe de l’anathème, et qui paraît nécessaire et inévitable l’instant d’après. Parallèlement, on continue à supputer avec une précision remarquable les possibilités existantes d’un conflit nucléaire dont chacun sait bien qu’il dispose dans ses options celle de la destruction du monde. Tout cela voltige au milieu d’escadrons de mensonges et d’escouades de simulacres ...
Mais, revenant à la situation de l’écrivain commentateur dont je vous entretenais au début, je fais la remarque suivante, qui ne cesse de me hanter l’esprit et de me poser des problèmes de choix, selon laquelle la hantise principale, la catastrophe de son travail pour le travailleur de l’écrit est bien connue sous l’expression de :
« Vertige de la page blanche »,
lorsque à les sujets se font rares et n’offrent plus de champ à l’inspiration et lorsque meurt l’inspiration...
... Alors qu’aujourd’hui, disons depuis quelques années mais en ce moment à un rythme foudroyant d’accélération, la catastrophe de mon travail doit être énoncée sous l’expression de :
(Suite)
18 juin 2024 (03H50) – Inspiré par le texte de Nicolas Bonnal du jour sur les côtés plutôt sombres, – disons nuances de gris foncé, – du gaullisme, j’ai choisi de repasser un texte du 3 novembre 2020 où je disais beaucoup de mes sentiments sur l’Algérie, sur les rapportsd des pieds-noirs avec les Arabes, leurs origines, leurs statuts et leurs actes au cœur de l’histoire de France contemporaine.
3 novembre 2020 – Comme chacun sait, avec moi-même parlant de mon monumental lectorat, je suis un observateur attentif, chenu et persévérant des multiples malheurs du monde. Je ne me cache en rien du parti que j’embrasse, lorsqu’il est écrit dans le chapô d’un texte : « Pour notre plus intense satisfaction, leur bêtise règne... » Le parti de la bêtise est chose bien connue, à droite, à gauche et ailleurs, et chacun en règle de cotisation y reconnaîtra les siens, frileusement regroupés autour du Système même quand on joue au simulacre complotiste de l’anti-système.
Les événements de la semaine dernière et certes à suivre, pour ces quelques jours venus de cette « douce France, cher pays de mon enfance », et aujourd’hui-demain [le 3 novembre] illustrant ce qu’il reste de notre ‘American Dream’ qui prétend guider le monde dans un simulacre de l’Empire de Rome, ces événements extraordinaires comme d’habitude ont l’heur de ne pas me désespérer, malgré leur caractère tragique.
Au contraire, je dois le proclamer ! Une telle évolution catastrophique évoquée ici a toutes les bonnes chances d’avoir l’heur de m’emplir l’âme de satisfaction. L’expression “avoir l’heur de...” vient de l’approximatif latin agurium, lui-même venu du rigoureux latin augurium désignant les augures comme autant de promesses de félicité ; je veux donc dire que j’éprouve une intense satisfaction dans ce que nous annoncent en vérité ces événements, et pour cela pouvoir annoncer solennellement : “César, ô César Auguste, il semble bien que les augures soient diablement bonnes, encore plus pour les lupanar, latrinae et lustra que pour les élections légitimistes en cours... ”
Il faut que je m’explique précisément à l’égard de la situation française, – ce qui nous importe expressément et prioritairement, au moins pour les prochaines 24-48 heures, au rythme où vont les choses. Actuellement, la situation française est caractérisée par deux crises parallèles mais presque à se toucher, et qui se touchent et se rejoignent par instants, qui fusionnent même, qui se fondent comme deux en un, comme c’est le cas depuis jeudi dernier. Disons pour illustrer le propos selon un thème actuel de civilisation, qu’il est difficile de faire sur un ‘plateau’-TV ou tout autre lieu de haute culture, un débat sur Covid19 sans parler à un instant ou l’autre du terrorisme islamiste et de ses vilenies, et vice-versa exactement, aussi rapidement et aussi radicalement. Covid, terrorisme, on dirait les jumeaux tétant gloutonnement aux mêmes mamelles genrisées et racisées de notre hypermodernitré. Il m’apparaît complètement incontestable que l’évolution des choses va dans le sens de la ‘politisation’, et le sens le plus haut, pour le meilleur ou pour le pire et plus dure sera la chute, de tous les éléments de cette hypercrise qu’on pourrait juger à l’origine, pour l’élément qu’on devine (Covid19) en maîtrise de la dynamique, complètement innocente à cet égard de la susdite politisation ;
il m’apparaît donc complètement incontestable, du point de vue opérationnel...
• que vous ne pouvez parler du terrorisme islamiste si souvent consulté et commenté aujourd’hui, sans évidemment aborder un thème politique aux horizons vertigineux... Ainsi en ont décidé à la fois le ‘Politiquement-Correct’ [PC] et l’affectivisme qui sont les forces poussant l’essentiel du jugement politique, notamment sur le thème du Choc des civilisations, pour reprendre le titre du livre du professeur Huntington, dans les thèses duquel barbotent le terrorisme postmoderniste et ses activités subordonnées telles que le trafic de drogue, les contrats pour la CIA, les trafics d’organes et d’enfants, les équipes de tournage des dégâts et horreurs causés par les attaques chimiques d’Assad à venir [lieu du tournage encore non-déterminés], les montages complets dits ‘de simulacre’ destinés à désintégrer absolument la vérité, à désorienter la perception de la réalité jusqu’à la folie, etc. ;
• que vous ne pouvez évoquer l’actuelle crise dite Covid19 sans aborder, au-delà de l’approche sanitaire, un problème plus secret et profond que le philosophe Olivier Rey résume en citant l’anglais T.S. Eliot, dans un de ses poèmes, – qui est la question du “prix de la vie” à partir de ce qu’il nous reste de “l’essence de la vie”, non parce que nous avons été enchaînés par des Inquisiteurs et des Comploteurs, comme nous en informent les spécialistes, mais parce que nous avons désacralisé la vie, que nous l’avons bafouée, abaissée, humiliée, et que nous nous supportons nous-mêmes, dans cette absence de vie, de plus en plus difficilement, jusqu’à nous haïr secrètement...
15 juin 2024 (19H00) – D’abord, il y a la tactique de circonstance. Alors qu’on se rassemble péniblement à Lucerne pour une “conférence de la paix” (en Ukraine) à laquelle personne ne croit une seconde, Poutine vient d’abattre tout son jeu : voici la paix selon la Russie, présentée par le président russe devant une grande conférence de tout le personnel et les hauts-fonctionnaires du ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie. Poutine a à l’esprit, suivant l’échec de Lucerne, une initiative qu’on pourrait dire “du Sud Global” pour le prochain G20 de novembre au Brésil, pour un plan de paix en Ukraine.
Note de PhG-Bis : « Voyez Mercouris là-dessus [+ ce soir] , sur les propositions de Poutine, il vaut les commentaires de 3 ou 4 articles du NYT et du FT et de deux douzaines de ministres des AE des pays de l’OTAN, – mais tout cela en bien, n’étant pas passés à la censure ni à l’autocensure, et terminant par la phrase rapide et décisive du président russe : “Si vous n’acceptez pas cette proposition, préparez-vous à la défaite”. »
Zelenski s’est précipité pour la récuser sinon la refuser avant de l’avoir lue, oubliant que cette proposition ne lui ait en aucune façon destinée puisque, pour Poutine, Zelenski est un président totalement illégitime, donc un non-acteur qui occupe en imposteur une fonction à laquelle il n’a plus aucun droit. La proposition de la “paix poutinienne” le précise d’ailleurs explicitement. Ainsi les gens se parlent-ils à partir de et vers des mondes différents.
On connaît les grandes lignes de cette “proposition de paix” qui est citée comme une “capitulation”, – quand elle est citée, – par tous les commentateurs agréés de la presseSystème et de l’“alterpresseSystème” (nouvelle catégorie américaniste-occidentaliste et socio-professionnelle, dite ‘New Age,’ – être contre le Système en soutenant le Système contre les antiSystème qui attaquent le Système pour être soi-même le seul antiSystème, – Comprenne qui pourra et celui-là s’y reconnaîtra dans le grand simulacre du système de la communication).
(Suite)
11 juin 2024 (19h25) – Deux choses étaient remarquables avant ces élections européennes, plutôt admises comme des non-dites, choses allant de soi :
• Comme toutes les élections européennes, celles-ci n’avaient guère d’importance sur le plan national. Même les plus acharnées des européistes tenaient cela pour acquit, avec une moue de mépris pour “les mases” qui ne comprennent rien et sans trop s’attarder sur ce que ce fait (le vote pour le PE) disait de son attrait pour “les masses” auxquelles il est destiné et qu’il était censé séduire.
• S’agissant d’élections européennes tenues pour peu d’importance pour les diverses situations nationales, on ne tiendrait guère compte des grands problèmes internationaux dans lesquels l’UE se trouve engagé, et notamment la guerre en Ukraine.
En théorie, ces deux choses non-dite se sont révélées exactes, mais contre toute attente elles ont produit un effet majeur et parfaitement inverse à celui qu’on pouvait en attendre si on en avait attendu quelque effet. Au lieu de ne point avoir ces élections européennes à l’esprit, on n’eut guère que cela à l’esprit une fois qu’elles furent accomplies. Ce qui devait servir à ne pas inquiéter l’Europe dans l’esprit des votants, servit au contraire comme instruments principaux chez eux pour s’inquiéter de l’Europe dans le sens de la plus complète dénonciation.
• Ces élections n’avaient pas d’importance dans les diverses petites chamailleries internes ? Eh bien, servons-nous en pour régler leur compte à certaines de ces chamailleries.
• Elles ne concernent pas nos problèmes ? Mais elles concernent les causes indirectes de nos problèmes et c’est ainsi qu’elles seront traitées, notamment à propos de cette guerre d’Ukraine qui a rendu folle la place de Bruxelles en même temps qu’elle ruine “l’Europe des nations”.
Ainsi, certains pays ont joué un rôle important, sinon essentiel, et l’un d’entre eux se distingue absolument parmi tous les autres, celui qu’on jugeait justement embourbés dans une sorte de marigot de mélasse et d’excréments, comme figés dans l’ignominie, sans plus la moindre conscience des exigences de son passé et de sa grandeur. Vous vous doutez bien que c’est de la France dont je parle.
Curieusement, ou bien alors tout au contraire d’une façon extrêmement caractéristique et significative, c’est la France, par la voie et la voix de son président si habile d’habitude pour réduire les catastrophes en résidus négligeables, qui fit de ce scrutin une catastrophe majeure pour lui-même et tout son système alors qu’il auraiut pu jouer au ‘Bel indifférent’.
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10 juin 2024 (16H30) – C’est bien connu, les élections européennes, tout le monde s’en fout et cela ne sert à rien. Même quand cela donne des résultats quasiment antiSystème, je veux dire nucléaires à-la-Poutine, cela ne sert à rien.
Comme dit un lecteur de 80 balais qui répond à un autre qui se réjouissait de la rouste prise par Macron :
« Macron a rien pris du tout.
» Il a terminé la partie du boulot qui lui incombait et il commence à passe le flambeau à la connasse sioniste pour la suite à venir qui sera pas triste.
» Et il va continuer à sévir en tant que Président du Conseil de l'Europe et MLP entérinera tout ce qu'il voudra lui faire approuver.
» Comme Meloni en Italie.
» Franchement je regrette pas de pas être mort du virus fantôme. Ca m'aurait fait chier de pas voir la suite de ce merdier et de comment tout le monde y plonge en chantant.
» Après tout quand pendant 80 ans tu as vu des jobards s'assoir sur tous les godes qui passaient sans jamais prendre de décision radicale, ou agir pour plus le faire, tu dois en déduire que ça leur plaît.
» On aura pu voir en moins de dix ans un Juif nazi en Ukraine et bientôt une Nazi sioniste en France.
» Personne pourra dire qu'il a pas été averti.
» Et pas la peine de flipper ou culpabiliser : Que vous ayez voté ou non les résultats étaient écrits sur les murs. Avec un scrutin qui servait à rien... »
(Suite)
9 juin 2024 (08H55) – A quoi sert le sommet européen de Lausanne sur “la paix en Ukraine” ? Les désistements se sont abattus sur lui comme un orage de mousson. Résultat final : Zelenski se retrouvera sans doute seul avec les fidèles et finauds dirigeants des pays de l’UE (on sait que même Biden fut l’un des premiers à se défiler) ; tout le reste sera constitué de sous-fifre, à commencer par l’immensément inutile Kamala Harris... Autant dire, personne, – à part les Européens, sacrebleu !
Alors, à quoi sert ce sommet ? Le but n’était pas tant la paix que l’affirmation favorable à l’Ukraine-de-Zelenski de la plus grande partie de la “communauté internationale”. C’est chou blanc. Mais il reste pourtant une raison, sur laquelle certains insistent, et notamment l’ami Mercouris (hier, au début de son programme). La re-légitimation de Zelenski.
Zelenski a été touché par l’argument légaliste de Poutine : ce monsieur n’est plus président, selon la Constitution. Son mandait s’est terminé le 23 mai et n’a pas été renouvelé ; l’argument de l’état d’exception ne tient pas au regard de l’un des articles de la Constitution, il ne peut être avancé que sur un vote du Parlement qui n’a pas eu lieu. Légalement, Zelenski n’est plus président de l’Ukraine. Pour Mercouris, les lambeaux de la conférence de Lausanne doivent servir à une re-légitimation de facto, au moins de la part des dirigeants des pays de l’UE, qui sont ses principaux soutiens.
« Le vrai but de la conférence c’est de rallier le plus possible de pays autour du plan ukrainien, comme l’a reconnu implicitement le chancelier Scholz lui-même. Si Zelenski dépense autant de temps pour un but inatteignable de faire la paix, c’est d’abord pour rallier autant de dirigeants de pays à la conférence et, de ce fait, de faire reconnaître Zelenski comme président de l’Ukraine malgré la fin de son mandat... »`
Nous nous retrouverons donc entre Zelenski et les dirigeants européen, en “entre soi”. De ce fait l’isolement non seulement du monde américaniste-occidentaliste, mais encore plus de l’Europe de l’UE elle-même (sans les USA) apparaitra plus forte que jamais, bien plus que la re-légitimation de Zelenski. D’ailleurs, cette re-légitimation aura tout à fait l’air d’une magouille qui ne trompe ni n’intéresse personne et ainsi le jugement de Poutine sera-t-il ratifié..
(Suite)
8 juin 2024 (13H40) – C’est le très-fameux “Croyez-vous que les Américains risqueront Chicago pour sauver Hambourg ?” du général de Gaulle, qui sous-tendit toute la logique de la constitution d’une force nucléaire française indépendante. N’en parlez pas à Macron, paraît-il citoyen et président français comme de Gaulle, il ignore complètement “ce truc” ; il est comme un petit oiseau des îles qui gazouille en couvant ses œufs nucléaires pondus par le père de Gaulle. Par contre, Poutine non, il n’ignore pas “ce truc”, mais alors pas du tout.
Il nous l’a dit, hier, à Saint-Petersbourg, au SPIEF, qui n’est pas seulement un “hyper-Davos” montrant que les Russes sont de mèche avec les globalistes, comme l’imaginent bien des beaux esprits rebelles jusqu’à l’incontinence.
« “Les Européens doivent réfléchir : si ceux avec qui nous échangeons de tels coups [nucléaires] sont anéantis, les Américains participeraient-ils à un tel échange, au niveau des armes stratégiques, ou non ? J'en doute fort”, a répondu M. Poutine.
» Le président russe a expliqué que si les États-Unis et la Russie disposent tous deux de systèmes d'alerte avancée bien développés pour détecter les missiles en approche, ce n'est pas le cas des membres européens de l'OTAN. “En ce sens, ils sont plus ou moins sans défense”, a-t-il déclaré.
» En outre, les armes nucléaires tactiques russes sont “trois à quatre fois plus puissantes que les bombes utilisées par les Américains contre Hiroshima et Nagasaki”, a déclaré M. Poutine. "Nous en possédons beaucoup plus, – sur le continent européen, et même si les Américains ramènent les leurs des États-Uni, – nous en avons encore beaucoup plus. »
» Une telle guerre ferait “un nombre infini de victimes”, a averti le président russe. »
D’ores et déjà sinon pour l’instant, les USA, qui ont soigneusement noté la visite de navires de guerre russe à Cuba la semaine prochaine, prennent leurs précautions en refusant la proposition de Macron concernant le déploiement en Ukraine d’instructeurs pourtant destinés à rester en arrière du front, et en laissant présenter cela comme une sorte de “veto de l’OTAN”, avec l’assentiment de Soltenberg qui suit scrupuleusement les consignes. Ainsi, un long article de RT.com sur les agitations de Macron et de Zelenski à Paris sur la constitution d’une “coalition” de pays pressés de déployer leurs instructeurs se termine-t-il platement par cette note :
« Macron a commencé à faire des commentaires publics sur la possibilité de déployer des troupes en Ukraine en février, ce qui a suscité la réticence de certains alliés de l'OTAN et une mise en garde du Kremlin selon laquelle cette mesure conduirait inévitablement à un conflit direct avec la Russie. Le président américain Joe Biden aurait rejeté la proposition de Macron d'envoyer des instructeurs à Kiev, craignant qu'ils ne se retrouvent sur la ligne de front et ne déclenchent une escalade. »
(Suite)
6 juin 2024 (19H00) – Ce qui est remarquable ces temps derniers, depuis le 22-23 mai à peu près, c’est la vague effrayant qui entoure les “consignes” américanistes à propos de ce que les Ukrainiens peuvent faire des missiles tactiques à longue portée que ces mêmes américanistes leur ont livrés. Les tirer loin à l’intérieur de la Russie ou restreindre leur tir à la zone-frontière proche de Kharkov ? (Le texte d’Andrea Marcigliano aborde ce problème sur le ton qu’il faut.)
Pourtant, il ne manque pas d’avertissement du côté russe, jusqu’aux plus décisifs qu’on puisse imaginer qui est l’usage du nucléaire en cas d’attaques en Russie même, dans la profondeur de la mère-patrie. Poutine n’hésitera pas, toute patience bue, – il est l’homme qui a dit, entendant par là que la fin du monde ne lui importait pas s’il y avait eu la fin de la Russie :
« Le monde sans la Russie ne m’intéresse pas. »
Pourtant, que valent ces avertissements pour nos oreilles remplies d’acouphènes confus et sifflotant à la gloire de l’américanisme-occidentalisme et de nos vertus sans fin ? Cette attitude de désinvolture et de mépris pour la puissance russe, – je veux dire la puissance nucléaire pour ce cas, – ne cesse de stupéfier et d’emporter les esprits les plus habituellement mesurés parmi ceux qui savent encore entendre. On en parle dans un texte de ce même jour, à propos d’un débat qui vaut son audition, où l’on voit Christoforou et Mercouris ébahis devant la puissance de l’incroyable courroux de Sachs que l’on sait d’habitude si retenu et fort aimable :
(Suite)
2 juin 2024 (15H30) – Lisons ce qu’une plume italienne nous dit du président français. Elle s’en moque en quelques lignes et une multitude de faits évidents, – une sorte de synthèse assez facile à faire des infamies européennes mais qui doit être répétée de temps en temps pour nous rappeler précisément à qui nous avons affaire. Dans la constellation des dirigeants européens, Macron brille d’un éclat particulier, quelque part à équidistance de Jupiter, de Napoléon et de Louis XIV, c’est-à-dire le parfait Européen.
Ce qui a arrêté l’auteur Ala de Granha, c’est la phrase de Macron, confiée à ‘The Economist’(ou le ‘Financial Times’, c’est blanc bonnet et bonnet blanc) selon laquelle c’est la survie même de l’Europe qui est en danger... Comme on vous le rapporte et comme il nous l’a dit :
« Et puis il y a Macron. Il a soudain compris que la survie de l'Europe était en danger “parce que nous n'avons jamais eu autant d'ennemis”. »
“Autant d’ennemis” ? Est-ce bien vrai ? Et surtout, comment cela est-il possible puisque l’Europe est un projet de paix fait pour satisfaire les droits de la personne (femme-homme, dans l’ordre), les libertés du genre, les beautés de l’expansion, la pureté incroyable de l’air pollué et des eaux de la Seine-Olympique, et tant d’autres belles choses... Ah, puis aussi, la liberté souveraine de l’Ukraine du Commandatore Zelenski tenant fermement le Graal fort-saint, et puis encore l’amitié partagée si équitablement avec le généreux vieux sage Joe Biden... Comment, avec cette brochette sans fin avoir “autant d’ennemis” ? Par quel complot incroyable les forces du Camp du Mal sont-elles parvenues à cette infamie ? “Complotisme”, bien entendu suffit le vocable maudit.
(Suite)
31 mai 2024 (16H30) – Est-ce que je vais vous la refaire souvent celle du “hier j’ai fait un texte avec ce titre, aujourd’hui changez tout parce que ce n’est pas du tout ça ?” Vous savez, comme je vous l’ai rappelé hier déjà, puisqu’hier encore je faisais un virage à 180° (à 360°, dirait la ministre allemande Baerbock)...
« Et bla bla bla... Ce qui était une « Soudain, situation critique » du 25 mai sur notre site, reflétant une situation des 23-25 mai, serait devenue une pseudo-“situation critique”, complètement secondaire pour le Pentagone. Il faut s’y faire, c’est la géostratégie du ping-pong qui n’interdit pas un nouveau changement demain ou après-demain, sur un smash lifté irrésistible. Nous, quand nous suivons un peu l’actualité (le moins souvent possible), nous faisons des titres qui ne valent plus rien deux jours plus tard ; ce n’est pas de la FakeNews, c’est de la JokeNews. »
Et pourtant, Dieu tout-puissant, c’est bien le cas, – “d’une certaine façon” dis-je en tordant l’argument comme l’on tord un torchon gonflé d’eau débordante tant il a servi... Puisqu’en effet, hier, je terminai somme toute sur une note assez optimiste, disant que le côté US se rendait vraiment compte du danger qu’il y avait à attaquer des composants vitaux de la forces nucléaire stratégique de dissuasion russe. Aujourd’hui, il faut changer son fusil d’épaules parce que ‘Politico’, un des sites politiques favoris des sources gouvernementales, écrit que Biden a donné son accord secret aux Ukrainiens pour qu’ils tapent où ils veulent dans la Russie profonde et stratégique.
Alors ? Je n’ai pas d’ami journaliste russe qui me demande ce qui se passe, mais Larry Johnson en a quelques-uns après son voyage en Russie à la fin de l’année et ses nombreux contacts avec des collègues indépendant. Voici ce qu’il (Johnson) écrit, ce 30 mai :
« Je sais pertinemment que certaines personnes clés des médias russes sont plongées dans la confusion. J'ai reçu la demande suivante d'un journaliste des Izvestia :
» “Aujourd'hui, lors d'un point de presse régulier, Sabrina Singh, porte-parole du Pentagone, a déclaré que la politique de la Maison Blanche n'avait pas changé et a insisté sur le fait que l'Ukraine [n’était autorisée qu’à] utiliser des armes à l'intérieur de ses frontières sans frapper le territoire russe. Là-dessus, ‘Politico’ publie un article citant une source anonyme affirmant que Biden avait secrètement autorisé les Ukrainiens à frapper la Russie avec les armes fournies.
» “Qu'est-ce que tout cela signifie? Pourquoi une telle désunion et des positions différentes? Comment évaluer une telle décision?”
» Ma réponse a été simplement : “ils sont incompétents”. Le chaos visible dans l’administration Biden pourrait être divertissant s’il s’agissait d’un sketch des Monty Python ou d’un vieux morceau de Saturday Night Live avec Dan Aykroyd et John Belushi. Mais ce n'est pas le cas. Ces clowns jouent avec un véritable feu nucléaire... »
(Suite)
30 mai 2024 (16H30) – Le 25 mai 2024, – rappelez-vous, grand Dieu ! Ce n’est pas si loin, – nous diagnostiquions une « Soudain, situation critique » qui semblait enfin transformer ce conflit parcouru du puzzle de tant de narrative-‘Fantasy’ en une affaire plus sérieuse et un semblant d’ordre où la réalité acceptée par tous allait enfin s’imposer. L’affaire devenait grave, ce qu’elle a toujours été d’ailleurs, mais on semblait tout d’un coup réaliser pourquoi. Moi-même crut un instant que j’allais y comprendre quelque chose.
Patatras ! Trois jours plus tard, il fallait déchanter, mais en partie car le sérieux restait de mise. Là encore, je vous demande un effort de mémoire-longue, lorsque la priorité passa en l’espace d’au moins 24 heures de la guerre en Ukraine à la guerre pour Taïwan :
« Et bla bla bla... Ce qui était une « Soudain, situation critique » du 25 mai sur notre site, reflétant une situation des 23-25 mai, serait devenue une pseudo-“situation critique”, complètement secondaire pour le Pentagone. Il faut s’y faire, c’est la géostratégie du ping-pong qui n’interdit pas un nouveau changement demain ou après-demain, sur un smah lifté irrésistible. Nous, quand nous suivons un peu l’actualité (le moins souvent possible), nous faisons des titres qui ne valent plus rien deux jours plus tard ; ce n’est pas de la FakeNews, c’est de la JokeNews. »
Voire ... Et quoi qu’il en soit, nous eûmes droit à partir de l’un de ces mêmes jours à un développement proprement dramatique avec une attaque sans conséquence technique et opérationnelle grave, mais néanmoins impressionnante et symboliquement très lourde, contre une énorme station-radar russe de veille avancée destiné à traquer une attaque-surprise d’ICBM ennemis (américanistes-occidentalistes en l’occurrence). J’en ai un peu parlé, surtout pour noter l’agitation importante causée par cette attaque dont tout le monde jugea aussitôt qu’elle était indirectement inspirée par les américanistes, et directement exécutée par les fous-britanniques pour le compte des fous-ukrainiens.
Ce fut donc « un risque colossal », selon le mot d’Alexander Mercouris, observateur toujours attentif et sans conteste l’un des meilleurs. Je terminai par une péroraison à réveiller un zombie en état de mort galopante :
(Suite)
D’abord, qu’on se rassure pour la suite immédiate (dans les 48-72 heures) des événements, pour nous Européens. Ce week-end, le ‘Financial Times’ a fait paraître un article sur le ragot courant qui s’affirme à Washington ces dernières 48 ou 72 heures : les ‘ChinaHawks’. Je vous cite quelques déclarations sans fioritures de “sources au Pentagone” que nous rapporte Mercouris, lecteur prvilégié de cet article.
« Nous avons raté notre affaire en Ukraine. Maintenant, il faut passer aux choses sérieuses, c’est-à-dire la Chine. Il ne faut pas que les Européens comptent sur nous pour leur affaire ukrainienne, au contraire nous allons retirer des troupes d’Europe pour les envoyer en Asie-Pacifique. Nous ne pouvons pas soutenir les deux conflits, il faut choisir le plus important... »
Et bla bla bla... Ce qui était une « Soudain, situation critique » du 25 mai sur notre site, reflétant une situation des 23-25 mai, serait devenue une pseudo-“situation critique”, complètement secondaire pour le Pentagone. Il faut s’y faire, c’est la géostratégie du ping-pong qui n’interdit pas un nouveau changement demain ou après-demain, sur un smah lifté irrésistible. Nous, quand nous suivons un peu l’actualité (le moins souvent possible), nous faisons des titre qui ne valent plus rien deux jours plus tard ; ce n’est pas de la FakeNews, c’est de la JokeNews.
Faut-il prendre tout cela au sérieux ? Grave question. Pour un point, je répondrais par l’affirmative. L’épisode ukrainien nous a montré que tout le monde s’habitue insensiblement à la possibilité de l’usage de l’arme nucléaire sur le champ de bataille... Les penseurs américanistes-occidentaux, qui en parlent énormément, ricanent et coassent cyniquement que les Russes en parlent par pur bluff. Dans sa ‘Défaite de l’Occident’, Emmanuel Todd leur répond par sa thèse de « l’homme rare » (la démographie déclinante de la Russie) :
« La nouvelle doctrine [russe], tenant compte de la pauvreté en hommes, autorise, elle, des frappes nucléaires tactiques si la nation et l’État sont menacés. [...]
» L’une des caractéristiques des pratiques diplomatiques et militaires russes (à l’opposé de celui des États-Unis), est la fiabilité de ses engagements. [...]
» Si elle a théorisé la possibilité de frappes nucléaires tactiques en cas de menace directe à sa souveraineté, l’OTAN doit se le tenir pour dit. Elle [la Russie] tiendra sa promesse. »
(Suite)
26 mai 2024 (13H35) – Parmi les dernières attaques lancées par les Ukrainiens contre la Russie, il y a celle qui a visé et touché le radar géant d’Armavir, qui fait partie du réseau de détection d’attaques nucléaires stratégiques contre la Russie (donc, nécessairement ou à à 99,9%, d’attaques stratégiques US). Larry Johnson notait, dans l’extrait de son article que nous publiions hier :
« Apparemment, l’Ukraine a attaqué un radar russe d’alerte avancée pour les missiles balistiques à Armavir, en Russie. Cette destruction de ce nœud radar particulier a une utilité militaire directe limitée pour l’Ukraine, en raison de sa couverture. Je suppose que quelqu'un veut vraiment tester la stabilité [de la situation]. »
Malgré la réserve de taille sur laquelle Johnson ne s’étendait nullement (« une utilité militaire directe limitée »), le sénateur Rogozine, ancien représentant de la Russie à l’OTAN et ancien ministre de l’industrie d’armement, mais toujours de la même humeur et le sang aussi bouillonnant, a réagi avec une grande vigueur.
Rogozine est leader d’un petit parti ultra-nationaliste, partisan de ripostes fortes contre les agressions américanistes-occidentalistes. Sa réaction est donc à mesure.
« Dans une déclaration sur Telegram samedi, Rogozine, un sénateur qui dirigeait auparavant l'agence spatiale russe Roscosmos et est désormais responsable d'un centre technique militaire appelé Loups du Tsar, a déclaré que l'attaque visait un système d'alerte nucléaire avancée dans le sud de la région de Krasnodar. Le ministère russe de la Défense n’a pas encore commenté la question, tandis que l’étendue des dégâts reste floue. [...]
» Rogozine a affirmé que “la profonde implication de Washington dans le conflit armé et son contrôle total sur la planification militaire de Kiev signifient que la version selon laquelle les États-Unis ne connaissent pas les plans ukrainiens visant à frapper le système de défense antimissile russe peut être rejetée”.
» L'attaque visait apparemment une station radar avancée de Voronezh dans la ville d'Armavir, qui est entrée en service en 2013. Le système peut détecter des missiles de croisière et des missiles balistiques à une distance de 6 000 km et peut suivre jusqu'à 500 cibles. Lors de l'inauguration du système, le président russe Vladimir Poutine a déclaré qu'il augmenterait considérablement les capacités de défense du pays dans les directions sud et sud-ouest. »
(Suite)
25 mai 2024 (19H00) – Alors qu’on débat sur le fait de savoir si Biden doit “autoriser” Zelenski à utiliser des missiles sol-sol tactiques US ATACM à longue portée (300 kilomètres) contre des cibles stratégiques en Russie, il s’avère que la chose est d’ores et déjà faite avec une attaque dans les dernières 48 heures d’un radar d’alerte contre les missiles stratégiques nucléaires. Ainsi deux faits jusqu’ici officieux et officiellement démentis ou ignorés sont désormais acquis, dans une atmosphère de communication où cohabitent deux discours complètement différents sur la même situation, essentiellement aux USA où les nécessités électorales poussent à la modération tandis que les élites politiques réclament des mesures extrêmes.
• La livraison de ces missiles ATACM, qui était jusqu’ici une hypothèse et une demande de Zelenski a bien eu lieu, en quantité décrite par le conseiller de Biden, Sullivan, comme « significative ».
• Alors que l’on débat pour savoir si Washington va donner l’autorisation aux Ukrainiens de passer la “ligne rouge” signalée par les Russes d’attaques significatives contre des objectifs en Russie, il semble que cette autorisation ait été donnée d’une façon discrète et que Zelenski s’en soit contenté.
On comprend que dans ce climat extraordinairement incertain et complexe, il est difficile de fixer une image claire de la situation d’autant que tous les éléments de cette attaque ne sont pas connus. Il est préférable, à ce stade, de s’en remettre à un avis d’un de nos commentateurs favoris (Larry Johnson) en lui empruntant une partie de son texte consacré aux deux crises (Gaza/CPI et Ukraine), toutes les deux entrées dans une phase critique... Ici, bien entendu, c’est l’Ukraine, où Johnson montre un point de vue assez prudent sur la forme des conséquences tout en se montrant extrêmement inquiet sur l’extrême gravité de la situation.
(Suite)
21 mai 2024 (15H20) – Hier fut une journée mémorable suivant quelques jours également mémorables, – tous par l’abondance cathartique d’événements d’une grande importance, sans liens entre eux, “comme un torrent” comme il est dit parfois sur ce site. (La première citation, avec justement « Comme un torrent » comme titre datant du 17 octobre 2011, avec des reprises irrégulières.)
Veut-on une rapide revue de détails avec quelques-uns de ces événements, sans prétendre les citer tous, cela venant après le formidable sommet sino-russe et les avancées décisives des Russes en Ukraine autant que les décisions tranchantes et sans répit des Israéliens contre les Palestiniens aussi bien que la tentative d’assassinat du Premier ministre slovaque – tout cela dans la même semaine ? Quelques exemples, simplement pour vous faire imaginer le sort du pauvre commentateur qui n’a pas le temps de reprendre son souffle d’un événement qu’un autre survient aussitôt pour couper net cette reprise ?
• Bien sûr, l’accident d’hélicoptère qui décapite la direction iranienne d’un coup (le président, le ministre des affaires étrangères), dans des conditions si incertaines que l’imagination pourrait s’ébattre largement. (L’emploi d’un Bell ‘Huey’ datant des années 1960/1970, du temps du Shah, alors qu’on ne dispose plus de pièces de rechange même cannibalisés pour ce type d’appareil est étrange, même pour un parcours d’une centaine de kilomètres.) En d’autres temps, on aurait parlé de Troisième Guerre mondiale...
Dans ce cas, pas le temps, d’autant que le temps sur la zone où a eu lieu l’accident était si épouvantable (notamment un brouillard sans précédent) que l’hypothèse d’un véritable accident ne fait pas nécessairement partie d’un simulacre.
Note de PhG-Bis : « Et ceci, pour égayer vos réflexions, piqué sur la chaîne Karpov de Telegram, – ça vaut ce que ça vaut :
» “Une expertise des restes de l'hélicoptère dans lequel Ebrahim Raïssi est mort est en cours. Trois impacts de balle ont été constatés dans le revêtement du fuselage. En fonction du type de trou, on peut parler d'une balle de pistolet [...].
» “Une version a émergé selon laquelle Raïssi a ordonné au dernier moment l'arrestation du ministre des Affaires étrangères, puisque la partie azerbaïdjanaise a remis à Raïssi des données irréfutables sur sa coopération avec le Mossad. Ainsi, au dernier moment, deux gardes et le ministre se sont installés dans l'hélicoptère de Raïssi. La version fonctionne pour l'instant.
» “Il n'y a aucune question d'influence extérieure sur l'hélicoptère. Des restes de métal ont été retrouvés dans le dos du pilote, très probablement une balle ricochée ou une partie d’une structure qui a touché l’arrière de la tête et la région cervicale après des coups de feu. La version finale du côté iranien pour le public sera une erreur de pilotage et une erreur humaine.” »
(Suite)
20 mai 2024 (15H05) – L’article de Ray McGovern que nous avons présenté hier, qui vient en original d’une parution dans ‘ConsortiumNews’, a soulevé un grand intérêt. Nous avons déjà brièvement signalé la réaction d’Alexander Mercouris, qui en fait une analyse fouillé et révélatrice à plusieurs égards :
« Voyez le bien qu’en dit Mercouris au début de son programme du 18 mai 2024 : “Un article absolument essentiel de Ray McGovern”. »
Par ailleurs, nous signalons dès le début par deux rapides citations, d’une part l’importance que McGovern accorde à la rencontre, analyse complètement partagée par Mercouris, mais aussi l’inéluctabilité conditionnelle d’une escalade vers un conflit plus large, sinon total, sinon nucléaire. (Nous disons de l’inéluctabilité qu’elle est “conditionnelle” à cause d’un “si” qui introduit une réserve, mais cette réserve nous paraissant un simple artifice dialectique, – la cause, à cet égard, étant entendue)...
« L’accueil de Poutine par Xi Jinping à Pékin consacre une coopération stratégique toujours plus étroite, fondamentalement incomprise à Washington. » [...]
« Si les petits génies de la politique étrangère du président américain Joe Biden restent dans le déni [de l’alliance Russie-Chine], l'escalade est presque une certitude. »
Ces deux données sont évidemment complémentaires. Il est assuré que l’alliance Moscou-Pékin est certainement « plus qu’une alliance » (Mercouris), dans la mesure où si les grands domaines de la stratégie sont concernés, d’autres, beaucoup plus opérationnels, non-militaires, voire sociaux et sociétaux, sont concernés et ont été abordés durant la visite de Poutine avec une énorme délégation russe comprenant un nombre impressionnant de ministres. Si l’on veut tout de même se référer au terme d’“alliance”, nous dirions par exemple que c’est « une alliance culturelle » (Mercouris), dont Douguine dirait ou dira tôt ou tard qu’elle est finalement et plus simplement une “alliance métaphysique”.
(Suite)