Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
11 juin 2024 (19h25) – Deux choses étaient remarquables avant ces élections européennes, plutôt admises comme des non-dites, choses allant de soi :
• Comme toutes les élections européennes, celles-ci n’avaient guère d’importance sur le plan national. Même les plus acharnées des européistes tenaient cela pour acquit, avec une moue de mépris pour “les mases” qui ne comprennent rien et sans trop s’attarder sur ce que ce fait (le vote pour le PE) disait de son attrait pour “les masses” auxquelles il est destiné et qu’il était censé séduire.
• S’agissant d’élections européennes tenues pour peu d’importance pour les diverses situations nationales, on ne tiendrait guère compte des grands problèmes internationaux dans lesquels l’UE se trouve engagé, et notamment la guerre en Ukraine.
En théorie, ces deux choses non-dite se sont révélées exactes, mais contre toute attente elles ont produit un effet majeur et parfaitement inverse à celui qu’on pouvait en attendre si on en avait attendu quelque effet. Au lieu de ne point avoir ces élections européennes à l’esprit, on n’eut guère que cela à l’esprit une fois qu’elles furent accomplies. Ce qui devait servir à ne pas inquiéter l’Europe dans l’esprit des votants, servit au contraire comme instruments principaux chez eux pour s’inquiéter de l’Europe dans le sens de la plus complète dénonciation.
• Ces élections n’avaient pas d’importance dans les diverses petites chamailleries internes ? Eh bien, servons-nous en pour régler leur compte à certaines de ces chamailleries.
• Elles ne concernent pas nos problèmes ? Mais elles concernent les causes indirectes de nos problèmes et c’est ainsi qu’elles seront traitées, notamment à propos de cette guerre d’Ukraine qui a rendu folle la place de Bruxelles en même temps qu’elle ruine “l’Europe des nations”.
Ainsi, certains pays ont joué un rôle important, sinon essentiel, et l’un d’entre eux se distingue absolument parmi tous les autres, celui qu’on jugeait justement embourbés dans une sorte de marigot de mélasse et d’excréments, comme figés dans l’ignominie, sans plus la moindre conscience des exigences de son passé et de sa grandeur. Vous vous doutez bien que c’est de la France dont je parle.
Curieusement, ou bien alors tout au contraire d’une façon extrêmement caractéristique et significative, c’est la France, par la voie et la voix de son président si habile d’habitude pour réduire les catastrophes en résidus négligeables, qui fit de ce scrutin une catastrophe majeure pour lui-même et tout son système alors qu’il auraiut pu jouer au ‘Bel indifférent’.
(Suite)
10 juin 2024 (16H30) – C’est bien connu, les élections européennes, tout le monde s’en fout et cela ne sert à rien. Même quand cela donne des résultats quasiment antiSystème, je veux dire nucléaires à-la-Poutine, cela ne sert à rien.
Comme dit un lecteur de 80 balais qui répond à un autre qui se réjouissait de la rouste prise par Macron :
« Macron a rien pris du tout.
» Il a terminé la partie du boulot qui lui incombait et il commence à passe le flambeau à la connasse sioniste pour la suite à venir qui sera pas triste.
» Et il va continuer à sévir en tant que Président du Conseil de l'Europe et MLP entérinera tout ce qu'il voudra lui faire approuver.
» Comme Meloni en Italie.
» Franchement je regrette pas de pas être mort du virus fantôme. Ca m'aurait fait chier de pas voir la suite de ce merdier et de comment tout le monde y plonge en chantant.
» Après tout quand pendant 80 ans tu as vu des jobards s'assoir sur tous les godes qui passaient sans jamais prendre de décision radicale, ou agir pour plus le faire, tu dois en déduire que ça leur plaît.
» On aura pu voir en moins de dix ans un Juif nazi en Ukraine et bientôt une Nazi sioniste en France.
» Personne pourra dire qu'il a pas été averti.
» Et pas la peine de flipper ou culpabiliser : Que vous ayez voté ou non les résultats étaient écrits sur les murs. Avec un scrutin qui servait à rien... »
(Suite)
9 juin 2024 (08H55) – A quoi sert le sommet européen de Lausanne sur “la paix en Ukraine” ? Les désistements se sont abattus sur lui comme un orage de mousson. Résultat final : Zelenski se retrouvera sans doute seul avec les fidèles et finauds dirigeants des pays de l’UE (on sait que même Biden fut l’un des premiers à se défiler) ; tout le reste sera constitué de sous-fifre, à commencer par l’immensément inutile Kamala Harris... Autant dire, personne, – à part les Européens, sacrebleu !
Alors, à quoi sert ce sommet ? Le but n’était pas tant la paix que l’affirmation favorable à l’Ukraine-de-Zelenski de la plus grande partie de la “communauté internationale”. C’est chou blanc. Mais il reste pourtant une raison, sur laquelle certains insistent, et notamment l’ami Mercouris (hier, au début de son programme). La re-légitimation de Zelenski.
Zelenski a été touché par l’argument légaliste de Poutine : ce monsieur n’est plus président, selon la Constitution. Son mandait s’est terminé le 23 mai et n’a pas été renouvelé ; l’argument de l’état d’exception ne tient pas au regard de l’un des articles de la Constitution, il ne peut être avancé que sur un vote du Parlement qui n’a pas eu lieu. Légalement, Zelenski n’est plus président de l’Ukraine. Pour Mercouris, les lambeaux de la conférence de Lausanne doivent servir à une re-légitimation de facto, au moins de la part des dirigeants des pays de l’UE, qui sont ses principaux soutiens.
« Le vrai but de la conférence c’est de rallier le plus possible de pays autour du plan ukrainien, comme l’a reconnu implicitement le chancelier Scholz lui-même. Si Zelenski dépense autant de temps pour un but inatteignable de faire la paix, c’est d’abord pour rallier autant de dirigeants de pays à la conférence et, de ce fait, de faire reconnaître Zelenski comme président de l’Ukraine malgré la fin de son mandat... »`
Nous nous retrouverons donc entre Zelenski et les dirigeants européen, en “entre soi”. De ce fait l’isolement non seulement du monde américaniste-occidentaliste, mais encore plus de l’Europe de l’UE elle-même (sans les USA) apparaitra plus forte que jamais, bien plus que la re-légitimation de Zelenski. D’ailleurs, cette re-légitimation aura tout à fait l’air d’une magouille qui ne trompe ni n’intéresse personne et ainsi le jugement de Poutine sera-t-il ratifié..
(Suite)
8 juin 2024 (13H40) – C’est le très-fameux “Croyez-vous que les Américains risqueront Chicago pour sauver Hambourg ?” du général de Gaulle, qui sous-tendit toute la logique de la constitution d’une force nucléaire française indépendante. N’en parlez pas à Macron, paraît-il citoyen et président français comme de Gaulle, il ignore complètement “ce truc” ; il est comme un petit oiseau des îles qui gazouille en couvant ses œufs nucléaires pondus par le père de Gaulle. Par contre, Poutine non, il n’ignore pas “ce truc”, mais alors pas du tout.
Il nous l’a dit, hier, à Saint-Petersbourg, au SPIEF, qui n’est pas seulement un “hyper-Davos” montrant que les Russes sont de mèche avec les globalistes, comme l’imaginent bien des beaux esprits rebelles jusqu’à l’incontinence.
« “Les Européens doivent réfléchir : si ceux avec qui nous échangeons de tels coups [nucléaires] sont anéantis, les Américains participeraient-ils à un tel échange, au niveau des armes stratégiques, ou non ? J'en doute fort”, a répondu M. Poutine.
» Le président russe a expliqué que si les États-Unis et la Russie disposent tous deux de systèmes d'alerte avancée bien développés pour détecter les missiles en approche, ce n'est pas le cas des membres européens de l'OTAN. “En ce sens, ils sont plus ou moins sans défense”, a-t-il déclaré.
» En outre, les armes nucléaires tactiques russes sont “trois à quatre fois plus puissantes que les bombes utilisées par les Américains contre Hiroshima et Nagasaki”, a déclaré M. Poutine. "Nous en possédons beaucoup plus, – sur le continent européen, et même si les Américains ramènent les leurs des États-Uni, – nous en avons encore beaucoup plus. »
» Une telle guerre ferait “un nombre infini de victimes”, a averti le président russe. »
D’ores et déjà sinon pour l’instant, les USA, qui ont soigneusement noté la visite de navires de guerre russe à Cuba la semaine prochaine, prennent leurs précautions en refusant la proposition de Macron concernant le déploiement en Ukraine d’instructeurs pourtant destinés à rester en arrière du front, et en laissant présenter cela comme une sorte de “veto de l’OTAN”, avec l’assentiment de Soltenberg qui suit scrupuleusement les consignes. Ainsi, un long article de RT.com sur les agitations de Macron et de Zelenski à Paris sur la constitution d’une “coalition” de pays pressés de déployer leurs instructeurs se termine-t-il platement par cette note :
« Macron a commencé à faire des commentaires publics sur la possibilité de déployer des troupes en Ukraine en février, ce qui a suscité la réticence de certains alliés de l'OTAN et une mise en garde du Kremlin selon laquelle cette mesure conduirait inévitablement à un conflit direct avec la Russie. Le président américain Joe Biden aurait rejeté la proposition de Macron d'envoyer des instructeurs à Kiev, craignant qu'ils ne se retrouvent sur la ligne de front et ne déclenchent une escalade. »
(Suite)
6 juin 2024 (19H00) – Ce qui est remarquable ces temps derniers, depuis le 22-23 mai à peu près, c’est la vague effrayant qui entoure les “consignes” américanistes à propos de ce que les Ukrainiens peuvent faire des missiles tactiques à longue portée que ces mêmes américanistes leur ont livrés. Les tirer loin à l’intérieur de la Russie ou restreindre leur tir à la zone-frontière proche de Kharkov ? (Le texte d’Andrea Marcigliano aborde ce problème sur le ton qu’il faut.)
Pourtant, il ne manque pas d’avertissement du côté russe, jusqu’aux plus décisifs qu’on puisse imaginer qui est l’usage du nucléaire en cas d’attaques en Russie même, dans la profondeur de la mère-patrie. Poutine n’hésitera pas, toute patience bue, – il est l’homme qui a dit, entendant par là que la fin du monde ne lui importait pas s’il y avait eu la fin de la Russie :
« Le monde sans la Russie ne m’intéresse pas. »
Pourtant, que valent ces avertissements pour nos oreilles remplies d’acouphènes confus et sifflotant à la gloire de l’américanisme-occidentalisme et de nos vertus sans fin ? Cette attitude de désinvolture et de mépris pour la puissance russe, – je veux dire la puissance nucléaire pour ce cas, – ne cesse de stupéfier et d’emporter les esprits les plus habituellement mesurés parmi ceux qui savent encore entendre. On en parle dans un texte de ce même jour, à propos d’un débat qui vaut son audition, où l’on voit Christoforou et Mercouris ébahis devant la puissance de l’incroyable courroux de Sachs que l’on sait d’habitude si retenu et fort aimable :
(Suite)
2 juin 2024 (15H30) – Lisons ce qu’une plume italienne nous dit du président français. Elle s’en moque en quelques lignes et une multitude de faits évidents, – une sorte de synthèse assez facile à faire des infamies européennes mais qui doit être répétée de temps en temps pour nous rappeler précisément à qui nous avons affaire. Dans la constellation des dirigeants européens, Macron brille d’un éclat particulier, quelque part à équidistance de Jupiter, de Napoléon et de Louis XIV, c’est-à-dire le parfait Européen.
Ce qui a arrêté l’auteur Ala de Granha, c’est la phrase de Macron, confiée à ‘The Economist’(ou le ‘Financial Times’, c’est blanc bonnet et bonnet blanc) selon laquelle c’est la survie même de l’Europe qui est en danger... Comme on vous le rapporte et comme il nous l’a dit :
« Et puis il y a Macron. Il a soudain compris que la survie de l'Europe était en danger “parce que nous n'avons jamais eu autant d'ennemis”. »
“Autant d’ennemis” ? Est-ce bien vrai ? Et surtout, comment cela est-il possible puisque l’Europe est un projet de paix fait pour satisfaire les droits de la personne (femme-homme, dans l’ordre), les libertés du genre, les beautés de l’expansion, la pureté incroyable de l’air pollué et des eaux de la Seine-Olympique, et tant d’autres belles choses... Ah, puis aussi, la liberté souveraine de l’Ukraine du Commandatore Zelenski tenant fermement le Graal fort-saint, et puis encore l’amitié partagée si équitablement avec le généreux vieux sage Joe Biden... Comment, avec cette brochette sans fin avoir “autant d’ennemis” ? Par quel complot incroyable les forces du Camp du Mal sont-elles parvenues à cette infamie ? “Complotisme”, bien entendu suffit le vocable maudit.
(Suite)
31 mai 2024 (16H30) – Est-ce que je vais vous la refaire souvent celle du “hier j’ai fait un texte avec ce titre, aujourd’hui changez tout parce que ce n’est pas du tout ça ?” Vous savez, comme je vous l’ai rappelé hier déjà, puisqu’hier encore je faisais un virage à 180° (à 360°, dirait la ministre allemande Baerbock)...
« Et bla bla bla... Ce qui était une « Soudain, situation critique » du 25 mai sur notre site, reflétant une situation des 23-25 mai, serait devenue une pseudo-“situation critique”, complètement secondaire pour le Pentagone. Il faut s’y faire, c’est la géostratégie du ping-pong qui n’interdit pas un nouveau changement demain ou après-demain, sur un smash lifté irrésistible. Nous, quand nous suivons un peu l’actualité (le moins souvent possible), nous faisons des titres qui ne valent plus rien deux jours plus tard ; ce n’est pas de la FakeNews, c’est de la JokeNews. »
Et pourtant, Dieu tout-puissant, c’est bien le cas, – “d’une certaine façon” dis-je en tordant l’argument comme l’on tord un torchon gonflé d’eau débordante tant il a servi... Puisqu’en effet, hier, je terminai somme toute sur une note assez optimiste, disant que le côté US se rendait vraiment compte du danger qu’il y avait à attaquer des composants vitaux de la forces nucléaire stratégique de dissuasion russe. Aujourd’hui, il faut changer son fusil d’épaules parce que ‘Politico’, un des sites politiques favoris des sources gouvernementales, écrit que Biden a donné son accord secret aux Ukrainiens pour qu’ils tapent où ils veulent dans la Russie profonde et stratégique.
Alors ? Je n’ai pas d’ami journaliste russe qui me demande ce qui se passe, mais Larry Johnson en a quelques-uns après son voyage en Russie à la fin de l’année et ses nombreux contacts avec des collègues indépendant. Voici ce qu’il (Johnson) écrit, ce 30 mai :
« Je sais pertinemment que certaines personnes clés des médias russes sont plongées dans la confusion. J'ai reçu la demande suivante d'un journaliste des Izvestia :
» “Aujourd'hui, lors d'un point de presse régulier, Sabrina Singh, porte-parole du Pentagone, a déclaré que la politique de la Maison Blanche n'avait pas changé et a insisté sur le fait que l'Ukraine [n’était autorisée qu’à] utiliser des armes à l'intérieur de ses frontières sans frapper le territoire russe. Là-dessus, ‘Politico’ publie un article citant une source anonyme affirmant que Biden avait secrètement autorisé les Ukrainiens à frapper la Russie avec les armes fournies.
» “Qu'est-ce que tout cela signifie? Pourquoi une telle désunion et des positions différentes? Comment évaluer une telle décision?”
» Ma réponse a été simplement : “ils sont incompétents”. Le chaos visible dans l’administration Biden pourrait être divertissant s’il s’agissait d’un sketch des Monty Python ou d’un vieux morceau de Saturday Night Live avec Dan Aykroyd et John Belushi. Mais ce n'est pas le cas. Ces clowns jouent avec un véritable feu nucléaire... »
(Suite)
30 mai 2024 (16H30) – Le 25 mai 2024, – rappelez-vous, grand Dieu ! Ce n’est pas si loin, – nous diagnostiquions une « Soudain, situation critique » qui semblait enfin transformer ce conflit parcouru du puzzle de tant de narrative-‘Fantasy’ en une affaire plus sérieuse et un semblant d’ordre où la réalité acceptée par tous allait enfin s’imposer. L’affaire devenait grave, ce qu’elle a toujours été d’ailleurs, mais on semblait tout d’un coup réaliser pourquoi. Moi-même crut un instant que j’allais y comprendre quelque chose.
Patatras ! Trois jours plus tard, il fallait déchanter, mais en partie car le sérieux restait de mise. Là encore, je vous demande un effort de mémoire-longue, lorsque la priorité passa en l’espace d’au moins 24 heures de la guerre en Ukraine à la guerre pour Taïwan :
« Et bla bla bla... Ce qui était une « Soudain, situation critique » du 25 mai sur notre site, reflétant une situation des 23-25 mai, serait devenue une pseudo-“situation critique”, complètement secondaire pour le Pentagone. Il faut s’y faire, c’est la géostratégie du ping-pong qui n’interdit pas un nouveau changement demain ou après-demain, sur un smah lifté irrésistible. Nous, quand nous suivons un peu l’actualité (le moins souvent possible), nous faisons des titres qui ne valent plus rien deux jours plus tard ; ce n’est pas de la FakeNews, c’est de la JokeNews. »
Voire ... Et quoi qu’il en soit, nous eûmes droit à partir de l’un de ces mêmes jours à un développement proprement dramatique avec une attaque sans conséquence technique et opérationnelle grave, mais néanmoins impressionnante et symboliquement très lourde, contre une énorme station-radar russe de veille avancée destiné à traquer une attaque-surprise d’ICBM ennemis (américanistes-occidentalistes en l’occurrence). J’en ai un peu parlé, surtout pour noter l’agitation importante causée par cette attaque dont tout le monde jugea aussitôt qu’elle était indirectement inspirée par les américanistes, et directement exécutée par les fous-britanniques pour le compte des fous-ukrainiens.
Ce fut donc « un risque colossal », selon le mot d’Alexander Mercouris, observateur toujours attentif et sans conteste l’un des meilleurs. Je terminai par une péroraison à réveiller un zombie en état de mort galopante :
(Suite)
D’abord, qu’on se rassure pour la suite immédiate (dans les 48-72 heures) des événements, pour nous Européens. Ce week-end, le ‘Financial Times’ a fait paraître un article sur le ragot courant qui s’affirme à Washington ces dernières 48 ou 72 heures : les ‘ChinaHawks’. Je vous cite quelques déclarations sans fioritures de “sources au Pentagone” que nous rapporte Mercouris, lecteur prvilégié de cet article.
« Nous avons raté notre affaire en Ukraine. Maintenant, il faut passer aux choses sérieuses, c’est-à-dire la Chine. Il ne faut pas que les Européens comptent sur nous pour leur affaire ukrainienne, au contraire nous allons retirer des troupes d’Europe pour les envoyer en Asie-Pacifique. Nous ne pouvons pas soutenir les deux conflits, il faut choisir le plus important... »
Et bla bla bla... Ce qui était une « Soudain, situation critique » du 25 mai sur notre site, reflétant une situation des 23-25 mai, serait devenue une pseudo-“situation critique”, complètement secondaire pour le Pentagone. Il faut s’y faire, c’est la géostratégie du ping-pong qui n’interdit pas un nouveau changement demain ou après-demain, sur un smah lifté irrésistible. Nous, quand nous suivons un peu l’actualité (le moins souvent possible), nous faisons des titre qui ne valent plus rien deux jours plus tard ; ce n’est pas de la FakeNews, c’est de la JokeNews.
Faut-il prendre tout cela au sérieux ? Grave question. Pour un point, je répondrais par l’affirmative. L’épisode ukrainien nous a montré que tout le monde s’habitue insensiblement à la possibilité de l’usage de l’arme nucléaire sur le champ de bataille... Les penseurs américanistes-occidentaux, qui en parlent énormément, ricanent et coassent cyniquement que les Russes en parlent par pur bluff. Dans sa ‘Défaite de l’Occident’, Emmanuel Todd leur répond par sa thèse de « l’homme rare » (la démographie déclinante de la Russie) :
« La nouvelle doctrine [russe], tenant compte de la pauvreté en hommes, autorise, elle, des frappes nucléaires tactiques si la nation et l’État sont menacés. [...]
» L’une des caractéristiques des pratiques diplomatiques et militaires russes (à l’opposé de celui des États-Unis), est la fiabilité de ses engagements. [...]
» Si elle a théorisé la possibilité de frappes nucléaires tactiques en cas de menace directe à sa souveraineté, l’OTAN doit se le tenir pour dit. Elle [la Russie] tiendra sa promesse. »
(Suite)
26 mai 2024 (13H35) – Parmi les dernières attaques lancées par les Ukrainiens contre la Russie, il y a celle qui a visé et touché le radar géant d’Armavir, qui fait partie du réseau de détection d’attaques nucléaires stratégiques contre la Russie (donc, nécessairement ou à à 99,9%, d’attaques stratégiques US). Larry Johnson notait, dans l’extrait de son article que nous publiions hier :
« Apparemment, l’Ukraine a attaqué un radar russe d’alerte avancée pour les missiles balistiques à Armavir, en Russie. Cette destruction de ce nœud radar particulier a une utilité militaire directe limitée pour l’Ukraine, en raison de sa couverture. Je suppose que quelqu'un veut vraiment tester la stabilité [de la situation]. »
Malgré la réserve de taille sur laquelle Johnson ne s’étendait nullement (« une utilité militaire directe limitée »), le sénateur Rogozine, ancien représentant de la Russie à l’OTAN et ancien ministre de l’industrie d’armement, mais toujours de la même humeur et le sang aussi bouillonnant, a réagi avec une grande vigueur.
Rogozine est leader d’un petit parti ultra-nationaliste, partisan de ripostes fortes contre les agressions américanistes-occidentalistes. Sa réaction est donc à mesure.
« Dans une déclaration sur Telegram samedi, Rogozine, un sénateur qui dirigeait auparavant l'agence spatiale russe Roscosmos et est désormais responsable d'un centre technique militaire appelé Loups du Tsar, a déclaré que l'attaque visait un système d'alerte nucléaire avancée dans le sud de la région de Krasnodar. Le ministère russe de la Défense n’a pas encore commenté la question, tandis que l’étendue des dégâts reste floue. [...]
» Rogozine a affirmé que “la profonde implication de Washington dans le conflit armé et son contrôle total sur la planification militaire de Kiev signifient que la version selon laquelle les États-Unis ne connaissent pas les plans ukrainiens visant à frapper le système de défense antimissile russe peut être rejetée”.
» L'attaque visait apparemment une station radar avancée de Voronezh dans la ville d'Armavir, qui est entrée en service en 2013. Le système peut détecter des missiles de croisière et des missiles balistiques à une distance de 6 000 km et peut suivre jusqu'à 500 cibles. Lors de l'inauguration du système, le président russe Vladimir Poutine a déclaré qu'il augmenterait considérablement les capacités de défense du pays dans les directions sud et sud-ouest. »
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25 mai 2024 (19H00) – Alors qu’on débat sur le fait de savoir si Biden doit “autoriser” Zelenski à utiliser des missiles sol-sol tactiques US ATACM à longue portée (300 kilomètres) contre des cibles stratégiques en Russie, il s’avère que la chose est d’ores et déjà faite avec une attaque dans les dernières 48 heures d’un radar d’alerte contre les missiles stratégiques nucléaires. Ainsi deux faits jusqu’ici officieux et officiellement démentis ou ignorés sont désormais acquis, dans une atmosphère de communication où cohabitent deux discours complètement différents sur la même situation, essentiellement aux USA où les nécessités électorales poussent à la modération tandis que les élites politiques réclament des mesures extrêmes.
• La livraison de ces missiles ATACM, qui était jusqu’ici une hypothèse et une demande de Zelenski a bien eu lieu, en quantité décrite par le conseiller de Biden, Sullivan, comme « significative ».
• Alors que l’on débat pour savoir si Washington va donner l’autorisation aux Ukrainiens de passer la “ligne rouge” signalée par les Russes d’attaques significatives contre des objectifs en Russie, il semble que cette autorisation ait été donnée d’une façon discrète et que Zelenski s’en soit contenté.
On comprend que dans ce climat extraordinairement incertain et complexe, il est difficile de fixer une image claire de la situation d’autant que tous les éléments de cette attaque ne sont pas connus. Il est préférable, à ce stade, de s’en remettre à un avis d’un de nos commentateurs favoris (Larry Johnson) en lui empruntant une partie de son texte consacré aux deux crises (Gaza/CPI et Ukraine), toutes les deux entrées dans une phase critique... Ici, bien entendu, c’est l’Ukraine, où Johnson montre un point de vue assez prudent sur la forme des conséquences tout en se montrant extrêmement inquiet sur l’extrême gravité de la situation.
(Suite)
21 mai 2024 (15H20) – Hier fut une journée mémorable suivant quelques jours également mémorables, – tous par l’abondance cathartique d’événements d’une grande importance, sans liens entre eux, “comme un torrent” comme il est dit parfois sur ce site. (La première citation, avec justement « Comme un torrent » comme titre datant du 17 octobre 2011, avec des reprises irrégulières.)
Veut-on une rapide revue de détails avec quelques-uns de ces événements, sans prétendre les citer tous, cela venant après le formidable sommet sino-russe et les avancées décisives des Russes en Ukraine autant que les décisions tranchantes et sans répit des Israéliens contre les Palestiniens aussi bien que la tentative d’assassinat du Premier ministre slovaque – tout cela dans la même semaine ? Quelques exemples, simplement pour vous faire imaginer le sort du pauvre commentateur qui n’a pas le temps de reprendre son souffle d’un événement qu’un autre survient aussitôt pour couper net cette reprise ?
• Bien sûr, l’accident d’hélicoptère qui décapite la direction iranienne d’un coup (le président, le ministre des affaires étrangères), dans des conditions si incertaines que l’imagination pourrait s’ébattre largement. (L’emploi d’un Bell ‘Huey’ datant des années 1960/1970, du temps du Shah, alors qu’on ne dispose plus de pièces de rechange même cannibalisés pour ce type d’appareil est étrange, même pour un parcours d’une centaine de kilomètres.) En d’autres temps, on aurait parlé de Troisième Guerre mondiale...
Dans ce cas, pas le temps, d’autant que le temps sur la zone où a eu lieu l’accident était si épouvantable (notamment un brouillard sans précédent) que l’hypothèse d’un véritable accident ne fait pas nécessairement partie d’un simulacre.
Note de PhG-Bis : « Et ceci, pour égayer vos réflexions, piqué sur la chaîne Karpov de Telegram, – ça vaut ce que ça vaut :
» “Une expertise des restes de l'hélicoptère dans lequel Ebrahim Raïssi est mort est en cours. Trois impacts de balle ont été constatés dans le revêtement du fuselage. En fonction du type de trou, on peut parler d'une balle de pistolet [...].
» “Une version a émergé selon laquelle Raïssi a ordonné au dernier moment l'arrestation du ministre des Affaires étrangères, puisque la partie azerbaïdjanaise a remis à Raïssi des données irréfutables sur sa coopération avec le Mossad. Ainsi, au dernier moment, deux gardes et le ministre se sont installés dans l'hélicoptère de Raïssi. La version fonctionne pour l'instant.
» “Il n'y a aucune question d'influence extérieure sur l'hélicoptère. Des restes de métal ont été retrouvés dans le dos du pilote, très probablement une balle ricochée ou une partie d’une structure qui a touché l’arrière de la tête et la région cervicale après des coups de feu. La version finale du côté iranien pour le public sera une erreur de pilotage et une erreur humaine.” »
(Suite)
20 mai 2024 (15H05) – L’article de Ray McGovern que nous avons présenté hier, qui vient en original d’une parution dans ‘ConsortiumNews’, a soulevé un grand intérêt. Nous avons déjà brièvement signalé la réaction d’Alexander Mercouris, qui en fait une analyse fouillé et révélatrice à plusieurs égards :
« Voyez le bien qu’en dit Mercouris au début de son programme du 18 mai 2024 : “Un article absolument essentiel de Ray McGovern”. »
Par ailleurs, nous signalons dès le début par deux rapides citations, d’une part l’importance que McGovern accorde à la rencontre, analyse complètement partagée par Mercouris, mais aussi l’inéluctabilité conditionnelle d’une escalade vers un conflit plus large, sinon total, sinon nucléaire. (Nous disons de l’inéluctabilité qu’elle est “conditionnelle” à cause d’un “si” qui introduit une réserve, mais cette réserve nous paraissant un simple artifice dialectique, – la cause, à cet égard, étant entendue)...
« L’accueil de Poutine par Xi Jinping à Pékin consacre une coopération stratégique toujours plus étroite, fondamentalement incomprise à Washington. » [...]
« Si les petits génies de la politique étrangère du président américain Joe Biden restent dans le déni [de l’alliance Russie-Chine], l'escalade est presque une certitude. »
Ces deux données sont évidemment complémentaires. Il est assuré que l’alliance Moscou-Pékin est certainement « plus qu’une alliance » (Mercouris), dans la mesure où si les grands domaines de la stratégie sont concernés, d’autres, beaucoup plus opérationnels, non-militaires, voire sociaux et sociétaux, sont concernés et ont été abordés durant la visite de Poutine avec une énorme délégation russe comprenant un nombre impressionnant de ministres. Si l’on veut tout de même se référer au terme d’“alliance”, nous dirions par exemple que c’est « une alliance culturelle » (Mercouris), dont Douguine dirait ou dira tôt ou tard qu’elle est finalement et plus simplement une “alliance métaphysique”.
(Suite)
18 mai 2024 (09H30) – Le texte (très court, comme d’habitude, mais très dense) de Constantin von Hoffmeister, – souvent cité, 5 fois en 2023, le dernier le 27 décembre 2023, – commence par une citation de Martin Heidegger qui porte une certaine charge d’ambiguïté énigmatique. (Malheureusement, aucune indication n’est donnée sur le contexte, ni le sens de ce contexte.) Il date de 1942, une période “noire” pour Heidegger selon les sentinelles de la bienpensance. Il dit ceci et nous laisse, par rapport aux événements en cours, – les rapports USA-Europe, le sort des USA, celui de l’Europe, – un peu sur notre faim, – ce qui l’indifférait fort probablement ayant assez à faire avec les événements qu’il traversait :
« Nous savons aujourd’hui que le monde anglo-saxon de l’américanisme est déterminé à anéantir l’Europe, c’est-à-dire la patrie et la création de l’Occident. Le conceptuel est indestructible. »
Ce texte de von Hoffmeister du 16 mai 2024 est sur son site ‘Eurosiberia’ et porte sur « L’identité européenne de l’Amérique ». Le titre lui-même est ambigu également, et même énigmatique, – bref, sujet à débat, et donc parfaitement dans le sens du texte.
Dans une première partie, assez détaillée et fort bien argumentée, von Hoffmeister développe une définition métahistorique de l’Amérique. On observera qu’elle correspond parfaitement à notre propre conception qui place l’Amérique comme une sorte d’entité née “hors de l’histoire” ; en quelque sorte, indifférente ou coupée de l’histoire (et, soupçonnent certains avec bien des arguments, avec l’ambition très vite développée et affirmée de faire l’histoire elle-même et de l’imposer au reste, comme le pensaient les génies de l’administration G.W. Bush).
(Suite)
16 mai 2024 (12H40) – Peut-être qu’en d’autres temps, l’attentat contre le Premier ministre slovaque Fico serait passé relativement inaperçu au niveau des commentaires, comme le fut par exemple l’assassinat d’Olof Palme... L’assassinat du brillant et fameux homme politique suédois (sans doute une performance de ‘Gladio’) souleva certes l’émotion mais ne prit aucune place dans la dynamique politique en cours parce qu’il se produisait hors de ce que la carrière de Palme avait eu d’important (de très important), et dans une époque de détente générale nouvelle (Gorbatchev), en 1986, lorsqu’on laissait de côté les nouvelles qui pouvaient gâcher l’humeur.
Pour Fico, c’est tout le contraire, et bien que Fico n’ait aucunement, ni la célébrité ni la carrure politique d’un Palme. Peu importe, l’attentat s’est aussitôt inscrit au cœur de la GrandeCrise.
La stupide presseSystème a eu aussitôt sa part dans cette élévation instantanée qui ne surprit très peu d’entre nous. La bêtise constante des plumes qui opèrent dans ces eaux pourries des Sargasses de la corruption est confondante. Ils ne nous déçoivent jamais, surtout ceux de l’“anglosphère” et les inimitables Français, aussi stupides qu’ils sont supposés être intelligents. Alors, commençons par eux (l’anglosphère”), – et d’ailleurs tenons-nous-y, ils nous suffisent. Ils ont même réussi à influencer le titre de l’article de ‘ZeroHedge.com’ que voici ; je vous le laisse en langue originale, avec un caractère plus voyant pour souligner le mot qui importe dans l’hypothèse particulièrement sonore et parlante :
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13 mai 2024 (9H15) – Nous n’avons donné qu’une approche fragmentaire de l’interview de Douguine par Tucker Carlson, le 30 avril 2024., privilégiant une appréciation globale autour des proximités entre conservateurs US et russes, comme nous le faisons notamment depuis la fameuse (pour nous) intervention de Patrick Buchanan le 21 décembre 2013).
Il m’a paru intéressant de reprendre cet échange et d’en donner le sens d’une façon beaucoup plus précise, par le biais de l’interprétation très serrée et très suivie qu’en fait le chroniqueur Markku Siira, déjà souvent cité dans ces colonnes. Sira a déjà montré son intérêt pour Douguine, pour les problèmes de notre évolution philosophique devant l’immense crise où nous nous trouvons projetés.
Reprendre son texte permet d’avoir une idée bien précise de l’échange tel qu’il a eu lieu, et également des points de convergence entre l’Américain et le Russe. (Dans cette interview, Carlson est plus un enquêteur qu’un intervieweur, et même un évaluateur des aspects convergence-divergence entre les conceptions américaines et russes des problèmes qui les intéressent l’un et l’autre, – tradition, conservatisme, etc., – et, de ce fait, cet intérêt les rapprochant).
10 mai 2024 (16H50) – Le journaliste russe Ilya Tsoukanov rapporte le 8 mai dans ‘Sputnik.news’ ce qu’il décrit comme « un échange verbal explosif » lors d’une audition au Sénat (le 6 mai) de personnels (militaires et civils) de la direction du Pentagone et le président de la sous-commission des forces stratégiques de la commission des forces armées dudit Sénat, le sénateur Angus King.
Il est assez remarquable que cela se soit passé d’une manière complètement fortuite, simplement sous la pression des nouvelles extérieures, et à partir d’une question du président de la sous-commission, s’écartant complètement et brusquement, – presque brutalement, – du sujet pré-arrangé dans l’accord général de l’audition... Il n’avait pas vraiment fait exprès...
King avait en face de lui le secrétaire adjoint à la Défense pour l'espace et la défense antimissile, John Hill et divers généraux occupant des postes de direction de services assurant la sécurité aérienne des États-Unis. Selon Tsoukanov, il s’agissait à l’origine d’
« un briefing par ailleurs ennuyeux et stéréotypé organisé par de hauts responsables du Pentagone pour statuer au sein de la sous-commission sénatoriale des forces armées sur les forces stratégiques... »
Ainsi donc, le train-train sénatorial et pentagonesque de l’audition se poursuivait lorsque le sénateur King, sans doute émoustillé par diverses nouvelles sorties ces derniers temps sur les déboires des défenses aériennes construites autour de matériels US, en Ukraine et dans le conflit palestinien, eut brusquement une idée folle, qui jaillit hors du rang et projeta la paisible rencontre en un affrontement en-dehors des clous.
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8 mai 2024 (18H00) – ll me faut revenir, peut-être un peu piteusement, – non, plutôt humblement et de bonne foi, – sur la journée du 7 mai, c’est-à-dire sur la conclusion publiée ce jour-là à partir des éléments recueillis le 6 mai. Je dis bien volontiers que je m’appuie pour ce faire essentiellement sur les excellentes chroniques de mes excellentissimes compagnons Christoforou et Mercouris, notamment leur rubrique spéciale (hier soir) « Russia’s final warning to Macron and Camerin » ; ce duo me donne, avec une constante justesse, les premières interprétations de diverses nouvelles que je serais bien incapables de suivre, et ainsi m’offrant le moyen de faire avancer mon analyse générale.
Dans ce cas très particulier, il se trouve qu’entre le 6 et le 7, tout a basculé d’une façon extrêmement révélatrice. Le 6 mai, on faisait le constat de diverses mesures, folles comme d’habitude, prises ou envisagées par les américanistes-occidentalistes. Le 7 mai, Christoforou-Mercouris ont détaillé ce qui est apparu comme une riposte extrêmement dure des Russes qui a provoqué chez leurs adversaires une panique à peine dissimulée.
Au départ, il y a deux articles de Steven Bryant, (29 avril et 4 mai), auteur très réputé et très sûr publiant dans ‘Asia Times’. Bryant annonce notamment que les Français ont commencé à déployer des Légionnaires dans la région de Slaviansk, en Ukraine, plus d’autres gâteries du genre de l’annonce que des troupes US pourraient être assemblées dans la région pour une éventuelle action si Biden est réélu. . Pendant ce temps, les Britanniques (déclaration de Cameron) annoncent qu’ils ne voient aucun inconvénient à ce que les Ukrainiens utilisent leurs armements contre le territoire russe
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7 mai 2024 (18H15) – Cela était bien prévu et assuré, essentiellement du côté américaniste-occidentaliste où il suffisait d’attendre l’effondrement économique de la Russie (et la chute de Poutine qui s’en serait suivie) du fait des sanctions prises les 24-26 février 2022, pour voir la victorieuse armée ukrainienne éventuellement entrer dans Moscou dans la liesse d’une foule enfin libérée de son tyran. Cela promettait de ce fait :
• L’absence d’une “internationalisation” du conflit, et la non-implication de l’OTAN ;
• et, bien entendu, cela écartait tout recours à l’arme nucléaire et donc les risques d’une véritable Troisième Guerre mondiale.
Ainsi était le “plan” prévu. Actuellement, on se trouve à peu près, grossièrement résumée, dans une situation telle que la décrit ‘WSWS.org’, effectivement selon la parfaite “situation imprévue” : défaite de l’Ukraine, possibilité d’une “guerre pan-européenne”, possibilité de l’emploi du nucléaire
« De plus en plus d'éléments indiquent que la guerre de l'OTAN contre la Russie entre dans une nouvelle phase d'escalade qui menace de conduire à l'utilisation d'armes nucléaires. De hauts responsables de l'OTAN parlent publiquement de recourir à des frappes de missiles et à une guerre terrestre contre la Russie, tandis que les responsables russes avertissent qu'ils pourraient lancer des contre-attaques contre les pays de l'OTAN.
» La semaine dernière, 100 artilleurs et spécialistes de la surveillance de la Légion étrangère française ont été déployés sur les lignes de front à Slavyansk en Ukraine, selon un rapport de l'ancien sous-secrétaire américain à la défense, Stephen Bryen, publié dans le Asia Times. M. Bryen a déclaré que 1 500 autres légionnaires étrangers français pourraient bientôt être déployés en Ukraine. Il a écrit qu'une des conséquences de ce déploiement est “le déclenchement potentiel d'une guerre paneuropéenne”. »
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2 mai 2024 (18H55) – Par ailleurs, pour qui sait chercher sur ce site foisonnant de dedefensa.org, il verra que, pour Orlov, le ‘IIIème dernière’, la nucléaire, c’est du pipeau, dans tous les cas dans la situation actuelle. Je ne suis pas très loin, à peine quelques mètres, d’avoir le même jugement. Mais mon sentiment n’est ni politique, ni idéologique, ni technico-technologique ; il est fait d’un curieux mélange d’intuition, de mépris, de perception sarcastique, et d’une incroyable croyance, non pas à la bêtise, ni à la connerie toute pure, mais une incroyable croyance en l’inutilité humaine, réfugiée dans une sorte d’impunité de la bêtise, au point de la très-GrandeCrise où nous nous trouvons aujourd’hui, tout au fond de l’ornière en carton-pâte, les quatre roues en l’air...
Nous sommes, tels qu’on nous voit, en train de consulter notre ‘Aïe-phone’ pour guetter les dernières nouvelles et savoir si l’on ne parle pas de notre accident, qui a eu lieu comme vous le savez à cause d’une mine nucléaire que les Russes avaient creusé sous notre course véloce et sublime, comme un vol aussi puissant que le divin Achille, aussi arrangeur et bon négociateur que l’habile Ulysse.
Note de PhG-Bis : « Par “inutilité humaine”, PhG entend une totale incapacité à être, dans un sens ontologique, la moindre partie de ce qu’il prétend être, – en totalité, en plus, le rustre ! Pour être plus précis, cela signifie que s’il n’était pas là, la situation serait moins différente que si un berger de Beauce manquait à l’appel. Ainsi l’homme est-il parvenu à son point le plus bas, au-dessous du sous-sol, et PhG de nous rappeler un commentaire de lecteur pour le texte saluant la mort de ses chiennes ‘Margot’ et ‘Klara’ :
» “Dans un deuxième texte consacré à Margot, ou plutôt aux réactions qu’avait suscitées le premier texte sur sa mort, il y avait notamment ceci, d’un ami de ce temps-là,qui fit des études de métaphysique : « Évoquant les sentiments que j’éprouvais pour Margot, “dont je ne sais plus, à l'heure actuelle, s'il faut admirer les traits ‘humains’ au détriment de son ‘animalité’ (ce qui serait presque dégradant étant donné la bassesse de ‘l’humanité’), ou bien plutôt l'inverse”, – cet ami précisa : “Comme l'avait indiqué un Schelling, martelant sur la tête des ‘philosophes’ un vieux dogme théologique : ‘Malheureusement, l'homme ne saurait être qu’au delà ou en deçà de l'animal’. On sait ce qu'il en est de nos jours de l’‘humanité’”.»
Pas de Troisième Guerre Mondiale, disais-je ? Et pourquoi donc, s’il vous plaît !... Mais non pourtant, je ne dis pas cela en passant, éventuellement comme on exorcise, non, j’y crois vraiment. Ce qui fait que je me trouve empêché de croire à la capacité de l’homme de déclencher sa Troisième dernière et précisément par erreur (c’est là le vrai du propos), c’est à première vue, un mélange peu ordinaire de maladresse, d’ignorance, de trouille cosmique, de croyance dans les contes de bonne maman et de fascination absolument totale pour ses propres mensonges qui les tiennent à la gorge d’une façon aussi vulgaire et méchante que lorsqu’on vous tient par les couilles. Cela, c’est pour le détail des capacités humaines en jeu pour cette hypothèse de catastrophe.
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