Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
24 mars 2018 – Le fondement de la brève mais essentielle interrogation qui sous-tend cette courte réflexion est que, voyez-vous, je pense et crois de toutes les fibres de mon être qu’Emil Cioran n’a pas tort, et même qu’il décrit une vision fondamentale et fondamentalement véridique lorsqu’il écrit les quelques lignes qui suivent. (Il faut savoir qu’elles sont extraites de son Précis de décomposition publié en 1949, – son premier livre écrit en français ; cité ici à partir du volume de La Pléiade, « Cioran, Œuvres », p. 61.)
« Nous sommes en droit d’imaginer un temps où nous aurons tout dépassé, même la musique, même la poésie, où, détracteurs de nos traditions et de nos flammes, nous atteindrons à un tel désaveu de nous-mêmes, que, las d’une tombe sue, nous traverserons les jours dans un linceul râpé. Quand un sonnet, dont la rigueur élève le monde verbal au-dessus d’un cosmos superbement imaginé, quand un sonnet cessera d’être pour nous une tentation de larmes, et qu’au milieu d’une sonate nos bâillements triompheront de notre émotion, – alors les cimetières ne voudront plus de nous, eux qui ne reçoivent que des cadavres frais, imbus encore d’un soupçon de chaleur et d’un souvenir de vie.
» Avant notre vieillesse, viendra un temps où, rétractant nos ardeurs, et courbés sous les palinodies de la chair, nous marcherons mi-charogne mi-spectre... Nous aurons réprimé – par peur de complicité avec l’illusion, – toute palpitation en nous. Pour n’avoir pas su désincarner notre vie en un sonnet, nous traînerons en lambeaux notre pourriture, et, pour être allés plus loin que la musique ou la mort, nous trébucherons, aveugles, vers une funèbre immortalité... »
(Suite)
18 mars 2018 – Ceci ne vous apprendra rien de nouveau mais il est intéressant de mettre en confrontation amicale mais totalement impuissante deux systèmes spécifiquement développés pour opérer l’un avec l’autre, et qui ne marchent ni l’un ni l’autre pour les opérations conjointes envisagées.
Tout le monde devrait bien savoir que le premier porte-avions de la classe USS Gerald Ford (100 000 tonnes, bien plus de $20 milliards l’unité sans qu’on puisse déterminer un prix précis) possède un système d’opérationnalisation des avions embarqués (catapulte et barrières d’arrêt) qui ne fonctionne pas. Tout le monde sait bien que le modèle d’avion embarqué qui doit équiper les porte-avions US désormais est le F-35C (*),version embarquée du JSF/F-35, et qu’il n’est pas dans l’état actuel des choses apte aux opérations embarquées selon les pilotes de l’US Navy. (Pour approcher la vérité-de-situation fiscale, je dirais que le prix actuellement débattu selon les impératifs de communication du temps du F-35C (*), que je fixerais arbitrairement mais presque précisément, se situerait selon ma vieille calculette à autour de 180-220 $millions l’exemplaire.)
(Suite)
16 mars 2018 – L’étonnante et élégante volte-face d’un Macron aussi léger qu’une plume du cul d’un moineau entendant soudain une grosse détonation ressemblant à quoi, – à un pet ou à un rot, qui sait le Quai d’Orsay enquête, – du président Donald Trump ; passant, Macron, du “Attendons les résultats de l’enquête” pour savoir ce qui s’est passé à “l’attaque dégoûtante“ de la Russie ; cette volte-face, donc, est un élément parmi d’autres d’un feuilleton en folie tournant autour de “l’affaire du poison” (à ne pas confondre avec “l’affaire des poisons” de la Montespan). Cela vaut au Français-jupitérien, version A la Samaritaine, une médaille de bronze en chocolat de la marionnette la plus rapide à valser dans l’actuelle tragédie-bouffe. “Marionnette” de “D.C.-la-folle” ? “Est-ce bien sûr ?”, comme on dirait “L’ai-je bien descendu ?”.
On va trop vite en besogne en disant cela, on se croit encore aux temps ordonnés de l’Empire-majestueux qui suivait sa feuille de route et contrôlait l’alignement du personnel, de la basse-cour et de l’arrière-cuisine. On est bien trop occupé, à “D.C.-la-folle”, à naviguer de “coup d’État” en “purge” dont on ne sait s’il y a seulement un manipulateur-comploteur à la barre.
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14 mars 2018 – La vitesse de l’embrasement surprend toujours par son accélération chaque fois plus forte. Cette fois, cette accélération tourbillonnante, au cœur de ce tourbillon crisique dont nul ne sait où il mène sinon dans un Trou Noir au-delà d’où on ne sait rien, passe tout ce qu’on a connu.
Trois situations crisiques permanentes ont brusquement et parallèlement éclaté dans un nouveau paroxysme, en une seule journée. Elles paraîtraient volontiers coordonnées à ceux qui y voient le lien des manigances d’une organisation rationnelle ; elles nous paraissent beaucoup plus simplement mais irrésistiblement jaillir conjointement à partir d’une tension extrême que des forces supérieures font peser depuis si longtemps, et en constant crescendo, sur la situation générale en établissant ainsi un lien d’enchaînement psychologique. « Je ne vois aucun terme normal qui puisse satisfaire à la description de tout cela », observe Lavrov.
Il y a la “crise du poison”/UK (l’espion Skripal), qui voit la montée aux extrêmes ; hystérique et incontrôlable du côté UK avec ultimatum à la Russie, et cette fois avec la Russie proche de ne plus freiner. La Syrie est toujours brandie comme au bord d’un nouveau paroxysme, cette fois avec une possibilité d’attaque US et l’annonce officielle d’une riposte russe proche d’être assurée dans ce cas. La “crise du chaos” courante à Washington, “D.C.-la-folle”, connaît un nouveau paroxysme avec le limogeage de Tillerson puis d’un de ses adjoints du département d’État, et des remous importants dans l’équipe de sécurité nationale du Président ; elle porte la marque d’un Trump toujours insaisissable, toujours imprévisible, et cette fois en phase de turbo-activisme... A Washington même, aujiurd'hui, dans cette séquence, tout peut se passer.
Malgré l’importance provocatrice qu’on accorderait aux agitations démentes de nos directions dont l’existence semble se nourrir voracement à la rhétorique la plus extrême, l’essentielle nouveauté est le durcissement russe. « On n’adresse pas un ultimatum de 24 heures à une puissance nucléaire », a dit hier la porte-parole du ministère des affaires étrangères, Maria Zakharova. TheDuran.com observe : « Il s’agit seulement d’une spéculation (erronée, espérons-le !!), mais en se référant aux discours de Poutine du 1er mars sur l’état de la nation, avec les tests opérationnels du missile Kinzhal et les révélations faites par le président Poutine sur d’autres systèmes d’arme très avancés, autant qu’à la situation britannique et désormais qu'à la situation syrienne, il apparaît que la Russie, bien qu’elle veuille éviter l’affrontement, semble admettre qu’il devient inévitable. »
La véritable inconnue de cette phase crisique exceptionnelle de paroxysme reste tout de même la situation washingtonienne. Les menaces US contre la Syrie viennent de Haley, à l’ONU, et l’on ne sait à qui elle obéissait (à Tillerson le partant ? A Pompeo qui le remplace ? A Trump lui-même ? Ou bien à personne, agissant de son propre chef ?). Sur la “crise du poison”/UK, la position US est incertaine et varie selon la source consultée, certains allant jusqu’à dire que le renvoi de Tillerson a été brusqué et rendu très brutal à cause de son soutien affirmé à 100% à la thèse et à l’action britanniques.
Cette phase dramatique et tragique est à l’image de Trump, l’homme qui a imposé cette descente dans le chaos et dans les situations de tous les risques, d’affrontement et d’effondrement, – elle est insaisissable et imprévisible. Elle est une répétition ou bien elle est la réalisation de l’acte final de la Grande Crise d’Effondrement du Système. Plus que jamais à l’extrême incandescent de ce processus, nul ne sait s’il s’agit d’une finalité d’une part, nul ne sait la forme que prendra cette finalité si c’est le cas d’autre part.
D’une façon générale et à cause de plusieurs éléments, dont l’extrême médiocrité de nombre des acteurs humains n’est pas le moindre, nous sommes dans une situation bien plus grave que lors de la crise des missiles de Cuba de 1962. Bien peu de gens, dans le vaste public du monde, le réalisent ; peut-être, d’ailleurs, dans ce climat d’inversion totale de la culture, bien peu de gens, dans le vaste public du monde, savent ce que se passa en octobre 1962...
13 mars 2018 – Ils ont donc une nouvelle affaire d’agression russe par des matières toxiques, ce qui semble être la méthode favorite (des Russes) pour correspondre parfaitement au scénario prévu, avec indignation et déclaration de guerre comprises, sans supplément et hors-taxe en plus. L’attaque individuelle au poison, ou au gaz, ou à un truc de ce genre, vaut assez bien dans la galerie des simulacres par son rapprochement avec les attaques chimiques montées par les divers gredins qu’on connaît pour avoir l’argument d’une attaque contre Assad, par son rapprochement aussi avec les armes de destruction massive (chimique également) de Saddam qui, après-coup, furent découvertes en quantité astronomique et justifièrent totalement l’attaque comme chacun devrait le savoir au creux de son cœur puisque ni “D.C.-la-folle” ni le bloc-BAO jamais ne mentent ni ne se trompent.
Juste une série de simulacres qu’il faut avoir à l’esprit lorsqu’une affaire comme celle qui nous occupe passagèrement, d’un piètre intérêt pour mon goût et que je ne fais que signaler en passant, celle de l’espion-agent double dit-Skripal se présente, qui doit prendre sa place dans le Grand-Simulacre, et cette série, voyez-vous, comme un chapelet de pets de lapin sur une toile cirée si vous voulez, aussi fuyant, aussi insaisissable, et par conséquent saluée à grands bruits et à grands frais par les moralistes du XXIème siècle (voir plus loin). Quand même, cet entêtement à faire des montages avec des trucs au gaz, au chimique, au poison, tout cela finit par révéler chez le patient qui en fait si grand cas jusqu’à lancer des ultimatums (les SR-BAO, leurs innombrables petites mains et l’une ou l’autre Première Ministre de Sa Très-Gracieuse Majesté), comme le produit d’une sacrée frustration qui intriguerait le docteur Freud.
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12 mars 2018 – L’idée m’en est venue sans préméditation, sans planification, sans machinations, l’esprit simple si l’on veut : rééditer le texte des Âmes de Verdun, qui avait paru une première fois en 2008 dans l’écrin d’un superbe appareil de photos. C’est chose faite, par la filière Amazon-Kindle, depuis ce jour.
Je ne sais pas comment se présente exactement dont je parle ici dans sa forme ; je ne l’ai pas encore eu en mains et je sais désormais par expérience qu’il y a toujours des anicroches, des bavures ici ou là ; peut-être n’y en aura-t-il pas cette fois, – ainsi va la publication dans ces temps étranges... Quoi qu’il en soit, je tenais à vous annoncer cette parution, amis lecteurs, parce que ce livre me tient tant à cœur et qu’il m’était d’une grande souffrance que nous en soyons restés à un certain échec de la vente de l’album qui avait tant de mérites. Désormais, il y a cette deuxième édition. Je ne me fais guère d’illusions sur son destin, mais je ne suis pas là pour vous parler d’illusions ; qu’importe son destin, leurs destins, – je parle de ces divers livres qui démarrent à partir du site, – tant que je le pourrais je continuerais sur cette voie.
7 mars 2018 – Pour ne pas faire mentir mes compagnons d’infortune, je m’exécute ; je veux dire, à propos de la présentation conjoint de textes de Raimondo et de Kunstler en réaction au discours de Poutine su 1er mars, où il est écrit ceci :
« Nous ne cacherons certainement pas que la réaction de Kunstler a notre préférence, tandis que le cas de Raimondo, que nous suivions depuis près de vingt ans, doit retenir toute notre attention du point de vue de la “fatigue de la psychologie”, – et c’est dire que, peut-être, sans doute, son cas précis intéressera-t-il PhG dans une futur page de son ‘Journal-dde.crisis’. »
... Je parle donc du texte de Justin Raimondo, nullement de celui de Kunstler dont il est vrai que je n’aurais rien à redire, que ses réactions avec son style propre, se retrouveraient dans les miennes, avec mon style propre. Au contraire, ce qui est remarquable chez Raimondo, et qui m’est complètement étranger, que je trouve inhabituel chez lui, c’est une sorte de dichotomie, ou bien une schizophrénie de la pensée si vous voulez. Chacune des deux démarches chez Raimondo a une logique interne mais ces logiques sont également un piège qui se referme lorsqu’on atteint la nécessité du jugement général, qui est le seul qui importe et qui, lui, n’a que faire de la Logique puisque sa seule référence est la Vérité, – en ce cas, la “vérité-de-situation”.
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03 mars 2018 – Deux grands évènements dominent, écrasent, ébranlent cette fin de semaine... Il est intéressant de les comparer, autant dans leur sens que dans leurs effets profonds. Les deux évènements sembleraient de pure remise en ordre, comme s’ils affirmaient brutalement ce qu’on pourrait considérer comme des “vérités” que les simulacres tendent à obscurcir ; certes, mais quels peuvent être leurs véritables effets ?
Il y a d’une part le discours de Poutine, avant-hier, essentiellement son volet portant sur les armements. On en a dit quelques mots hier, d’une façon substantielle il me semble. Je suggérerais d’y ajouter ces observations de Gilbert Doctorow (son article du 2 mars 2018) qui nous dit assez bien, me semble-t-il, la signification profonde de la chose, compte tenu de tout ce que nous savons de la portée opérationnelle révolutionnaire de ce qu’a annoncé Poutine... (Une signification qui prend assez justement le contrepied des lectures conventionnelles de ce discours : « En réaction aux menaces des États-Unis, le président de la Russie déclare une course à l'armement nucléaire », selon WSWS.org, – que je contesterais complètement pour cette fois et pour l’occasion.) :
« À sa manière, écrit Doctorow, ce discours était aussi important, peut-être plus important que le discours de Poutine à la conférence de Munich sur la sécurité en février 2007, dans lequel il exposait longuement les griefs de la Russie à l’encontre de l'hégémonie mondiale des Etats-Unis établie dans les années1990 aux dépens des intérêts nationaux russes. Ce discours (de 2007) avait marqué un tournant dans les relations américano-russes, nous conduisant à la confrontation extrême d'aujourd'hui. Le discours de jeudi ne suggère pas le début d'une nouvelle course aux armements, mais sa conclusion avec la victoire russe et la défaite américaine. »
Il y a d’autre part, le même jour, la décision de Trump d’imposer des droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium, cela posant ainsi un acte de protectionnisme particulièrement marquant de son slogan de communication America First. Trump a choisi les mesures les plus dures parmi celles qui lui étaient proposées, dans la confusion générale (personne à la Maison-Blanche n’était averti de sa décision) et contre l’avis de nombre des membres de son cabinet. (Jusqu’au général Mattis, le chef du Pentagone et l’homme qu’on voit comme “la main de l’ombre” [DeepState] qui manipule la marionnette, qui avait dit son opposition à une mesure pourtant sans rapport direct avec la chose militaire ; au fait, Mattis qui ne manipule pas si bien...).
La décision du président Trump, dit ZeroHedge.com, « a provoqué un tollé dans le monde entier, signe d'une guerre commerciale imminente et de la fin du monde tel que nous le connaissons... [...]
» Le comité de rédaction du Wall Street Journal, [habituellement partisan de la politique économique de Trump] estime que Donald Trump a fait la plus grande erreur politique de sa présidence jeudi en annonçant que la semaine prochaine, il imposera des droits de 25% sur l'acier importé et de 10% sur l'aluminium. Cette augmentation fiscale punira les travailleurs américains, invitera à des représailles qui nuiront aux exportations américaines, divisera la coalition qui lui sert de base, rendra furieux les alliés des USA et sapera ses réformes fiscales et réglementaires. »
Lorsque je dis que deux “vérités” s’affirment, c’est d’une façon subjective, à-la-hussarde, au sens de véritables évènements engendrant une communication qui perce le filet opaque du simulacre que le Système a construit. Cela ne signifie pas que ces deux évènements établissent à eux seuls une nouvelle situation, qu’on nommerait alors “vérité-de-situation”, qui serait directement dans leur logique.
Dans ce cas, Poutine et Trump, tantôt ennemis, tantôt “alliés objectifs”, de caractères opposés et de conceptions qui ne le sont pas moins, se retrouvent avec leurs deux actes en ennemis de la globalisation puisqu’ils affirment à leur façon deux entités nationales. La curiosité est qu’ils devraient être, chacun de leur côté, opposés à l’acte de l’autre selon ce que sont ces deux actes. Cette logique-là, humaine trop humaine, est déplacée là comme ailleurs. Pour ce cas, ce sont deux semeurs de trouble antiSystème qui agissent involontairement de concert. C’est une “main invisible”, “divine” si vous voulez, qui les a fait agir en même temps, le même jour.
Je crois au contraire de la façon dont on serait tenté de les présenter que ces deux évènements incontestablement puissants accélèrent d’une façon radicale le désordre-chaos, encore lui, en semant des oppositions nouvelles, des antagonismes internes autodestructeurs, etc. Combien, dans les divers camps concernés, vont se trouver et se trouvent déjà à la fois pris à contrepied, stupéfaits, furieux de ces deux “vérités”, et bientôt encore plus actifs dans leur travail de simulacre qui œuvre dans ce cas dans le sens de la déstabilisation. Ce n’est pas la “vérité” qui triomphe, c’est la déstructuration de l’architecture-Système. Cette dynamique de déstructuration, voilà la véritable “vérité-de-situation” de la séquence.
28 février 2018 – Pardonnez-moi de paraître un instant après d’autres à court de sujet alors que le monde s’écroule autour de nous, – mais qu’importe, je reviens, – ou plutôt j’en viens puisque je n’ai rien dit là-dessus, à une affaire déjà vieille d’un petit peu plus d’un mois, du 25 janvier 2018 , – une éternité, par les temps qui courent, – et dont il ne fut d’ailleurs pas fait état sur ce site.
Cela se passe de la sorte : « Une véritable “catastrophe“, affirment les employés de différents supermarchés Intermarché de la Loire. L’enseigne proposait ce matin des pots de Nutella de 950 grammes à 1,41 euro seulement, soit près de 70 % de réduction. Une baisse de prix qui a créé l’émeute, comme le rapporte Le Progrès.
» Dans le magasin de L’Horme, tout est parti en un quart d’heure. “On essayait de se mettre entre les clients, mais ils nous poussaient”, se plaint une employée qui assure qu’un client a eu un œil au beurre noir dans la cohue. Même chose pour celui Saint-Chamond. “Ça se battait. On a vendu ce qu’on vend en trois mois. Sur les tapis des caisses, il n’y avait que du Nutella”, témoigne une salariée, qui assure n’avoir jamais connu ça en seize ans.
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25 février 2018 – Cela fait donc quatre années à peine passées que nous sommes entrés dans ce que l’on peut et doit décrire comme une “ère nouvelle”, où la réalité achève d’être pulvérisée jusqu’à la néantisation à cause de l’allure et du contenu (informations) du système de la communication. Ces quatre années nous séparent du “coup de Kiev“ (21-22 février 2014), à partir duquel s’est déchaîné le déferlement de la communication issue du Système pour tenter d’imposer une narrative conforme à la représentation initiale (au sens théâtral) de l’événement. Les conditions même du “coup de Kiev” ont été totalement obscurcies et déformées, malgré des “fuites” de vérités-de-situation à cet égard, – la principale, c’est bien connu, étant celle de George Friedman, alors président du groupe Stratfor et depuis débarrassé de cette lourde charge, – sans doute, justement, pour en avoir un peu trop dit...
Ce changement fondamental dans la communication, avec le triomphe du côté du Système de la méthode de la narrative construite et développée hors de toute nécessité de se référer à quelque vérité ou réalité que ce soit, – comme si la réalité objective était devenue définitivement contingente et jetable par conséquent, – ce changement a engendré logiquement différentes attitudes et habitudes psychologiques ; ou plutôt, dirais-je, a “imposé décisivement” ces attitudes et ces habitudes. Le phénomène dominant à cet égard est celui pour lequel j’ai proposé l’expression de déterminisme-narrativiste. Il s’agit de ce phénomène d’abord psychologique puis infectant la pensée, qui emprisonne la pensée de celui qui est tombé sous l’empire de la narrative et ne lui donne aucune autre possibilité que de suivre à marche forcée la logique de cette narrative jusqu’à son terme s’il y a un terme, dans la plus complète fantasy-fiction, en refusant absolument tout signe de la réalité, en anesthésiant sa perception avec un certain ravissement puisque ce serait comme sous l’effet d’une drogue que dispenserait la narrative.
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24 février 2018 – Full Circle, dit dans ce cas de l’expression anglaise, est ce moment où l’on a complètement accompli sa “révolution”, complètement revenu à son point de départ à partir duquel l’on avait lancé toute cette entreprise dont on constate le vice et l'échec, mais peut-être méditant un nouvel envol à partir de ce même point de départ ; on pourrait y voir le “cercle vicieux”, ou “comment j’ai découvert le mouvement perpétuel de l’échec”. (Mais en vérité, dans cette définition, le mot “perpétuel” me paraît inopportun comme l’on verra plus loin...) Exemple de l’emploi du terme full circle, d’ailleurs dans le domaine que j’aborde ici, extrait d’un texte de Justin Raimondo qui tient bien la barre malgré son cancer, courageusement, et continue par conséquent sa tâche de commentateur sur l’internet, d’un des plus anciens sites politiques, l’Antiwar.com apparu en 1995 :
« In the beginning [...], I wrote a daily column, “Wartime Diary,” that chronicled the folly of the Kosovo war [1999] and exposed the media’s partnership with the Pentagon. Looking back on that time, what strikes me is that Bill Clinton’s Balkan adventure was cheered on by the same liberal-neocon alliance demanding what could turn out to be a military confrontation with Vladimir Putin’s Russia. So here we are, come full circle. »
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19 février 2018 – Présentant la vidéo de James Woolsey qu’on a reprise hier, où l’ancien directeur de la CIA ne cache pas une seconde que les USA (la CIA) continuent à intervenir dans les élections d’autres pays, comme ils reprochent hystériquement aux Russes de faire depuis deux ans, Alex Christoforou commente avec une sévérité indignée : « Leur hybris est stupéfiant », « Leur hypocrisie est si grossière que lorsque Laura Ingraham demande à Woolsey si les USA n’ont jamais interféré dans des élections [d’autres pays], la réponse (et les rires de tous) en dit énormément... »
Je trouve bonne ici l’occasion de m’attarder à une question fondamentale, que j’hésite fortement à expédier, ou mieux encore à court-circuiter par des mots définitifs tels que “hybris” et “hypocrisie”. Sans nul doute, l’hybris et l’hypocrisie ont évidemment leurs places dans un caractère américaniste, surtout d’êtres occupant les fonctions que nos deux héros occupent. (J’ai tendance à mettre Ingraham, la présentatrice, dans le même sac que Woolsey.) Sans nul doute également, d’autres caractères que l’américaniste, et d’une façon générale le caractère humain, et donc le mien également, ont tous quelque chose de l’hybris et de l’hypocrisie en eux ; c’est un peu du même domaine de la standardisation que nous présentait le philosophe-Johnny, et encore plus puisqu’il s’agit de l’American Dream de son cru assez bas, lorsqu’il chantonnait : « On a tous quelque chose en nous de Tennessee ».
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16 février 2018 – In illo tempore j’aurais bondi là-dessus, et d’ailleurs l’idée m’en avait traversé ironiquement l’esprit lors de l’affaire du F-16 israélien abattu : pourquoi les Israéliens n’utilisent-ils pas leurs JSF pour effectuer leurs virées en Syrie, s’interroge le Spoutnik-français ? Et j’avais, moi, une réponse évidente, avant de passer à une revue critique de plus du monstre américaniste au cas où la question aurait été traitée : parce qu’il y est déjà allé une fois (en octobre 2017) et qu’il a failli se faire descendre, qu’il est rentré bien amoché, qu’il a pu ainsi prouver opérationnellement que c’est un siting duck comme ils disent, absolument catastrophique, et qu’une merde pareille ne doit surtout pas tomber entre les mains de l’ennemi, même en mille morceaux... Bref, ils le gardent précieusement chez eux pour n’en rien faire qui ne soit de sa noblesse technologique et de sa hauteur bordélique, mais visites du public organisées le dimanche sur la tarmac des bases israéliennes, où il trône, immobile et inutile.
(Sputnik-français écrit comiquement, parce qu’il est entendu qu’aucun adversaire n’aura jamais de “systèmes aériens plus performants” nécessitant l’action du JSF qui est tellement au-dessus de tout cela, comme l’“estiment les experts” : « Dans le même temps, il se peut que Tsahal garde les F-35 en réserve stratégique au cas où elle viendrait à mener une opération contre un adversaire disposant de systèmes antiaériens plus performants, estiment des experts... »)
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14 février 2018 – Paul Craig Roberts, qui a été cité hier, le fut pour la première fois sur ce site en 2005 ; faits rarissime pour dedefensa.org, il a aussitôt suscité (hier) deux commentaires (à peu près et raisonnablement inverses). Mon intérêt pour lui (PCG) n’a pas été systématique jusqu’à une certaine période dont je situe très précisément le début au “coup de Kiev“ (21 février 2014). Pour moi, là commence sa période que je nommerais “vitupératoire” si l’on me permet ce que je crois être un néologisme... La vitupération-PCG post-Kiev porte sur deux thèmes, apparus l’un après l’autre mais l’un ne remplaçant pas l’autre et les deux se poursuivant parallèlement et complèmentairement.
• Le premier thème est que la direction US au sens le plus large est faite de fous-criminels (avec son lot de corrompu universels) qui n’hésiterons pas à nous conduire à la guerre nucléaire, et même peut-être la recherchent-ils comme inconsciemment. (La direction US au sens le plus large, avec interchangeabilité des identités et des moyens, que ce soit le président, le Pentagone, la CIA, le complexe militaro-industriel [CMI], le DeepState, les neocons, Israël soi-même, Gladio, etc.)
(Suite)
11 février 2018 – Dans notre analyse de première page des évènements en cours tels qu’ils ont été traités par dedefensa.org durant la quinzaine précédente, on termine par cette phrase : « Pour le reste, il convient aux esprits restés libres de continuer à observer la seule chose qui importe aujourd’hui, qui n’est rien de moins que l’effondrement en cours de ce Système qui a complètement transformé notre civilisation en contre-civilisation. »
Plus facile à écrire qu’à faire, comme l’on voit avec certains évènements courants, dont le plus saillant est l’ouverture des JO d’hiver en Corée du Sud. “Plus facile à dire qu’à faire” mais néanmoins fascinant pour ce cas.
Il y a deux jours, j’ai suivi une table ronde à LCI, – l’une de mes incursions dans la presseSystème pour humer l’air ambiant, – où le Pujadas qui ressemble de plus en plus à un modèle réduit de lui-même recevait quelques “experts”, dont dame-Ockrent, épouse authoritative de l’improbable Bernard Kouchner, qui commence (Ockrent) à ressembler à la structure momifiée qu’elle sera lorsque sonnera l’heure de l’exposition au musée. Mais non, elle est bien vivante, toujours sûre d’elle, et pour ce cas elle-même fort intéressante ai-je trouvé... Je plaisante à peine, moi !
(Suite)
08 février 2018 – Il est vrai qu’une situation devenue réflexe, ou plutôt pour garder ses principes, devenue tradition, m’est apparue hier d’une façon clairement interrogative. Il suffit de consulter le texte d’Orlov d’hier justement, et précisément la “Note indispensable“ en fin de texte, pour comprendre ce dont je parle et en même temps répondre à l’appel qu’on y trouve contenu, – “rappel de note”, si l’on veut... (J’ajoute, gros sabots en action, l’emploi du gras pour qu’on m’entende bien.)
« Dans le texte initial et sa traduction figurent un certain nombre de photos qui sont plus que des illustrations et s’inscrivent dans le cours et le sens du texte. Notre politique immémoriale et nos moyens divers font que nous n’utilisons pas de photos, – et il est bien possible que PhG suggérerait rapidement une explication conceptuelle à ce qui fut au départ une attitude naturelle... »
Aussitôt suggéré, aussitôt fait...
(Suite)
07 février 2018 – “En fait de ‘tourbillon’, je n’arrive même plus à me suivre moi-même” se dit le “tourbillon crisique”. C’est le constat le plus remarquable qu’on puisse faire, me semble-t-il, entre la bourse qui s’effondre et les Allemands qui s’accordent sur la façon de chuter le plus vite possible, et puis aussi le reste crisique qui continue sa route dare-dare et dans tous les coins. Il paraît que le nouveau président de la Fed, nommé avant-hier et qui s’est pris en pleine poire un crash que tout le monde attendait et auquel personne ne comprend rien sinon qu’il devait avoir lieu, – donc, il s’avère que le brave Jerome Powell n’est pas au bout de ses peines ... Comme dit monsieur Bill Blain, « Vous devriez avoir pitié du nouveau patron de la Fed Jerome Powell, qui a pris ses fonctions [avant-hier]. Powell va rapidement comprendre qu’il a trois missions : l’inflation, l’emploi et tenter de contrôler Trump qui va certainement croire que le crash boursier est un complot de la Fed pour tenter de le discréditer... »
Le lendemain (ditto, hier), on relevait les morts et les blessés pour repartir vaillamment à l’assaut tandis que Monsieur Nicholas Colas, de Data Trek Research concluait : « C’est un marché qui tire d’abord et qui pose les questions ensuite. » Dont acte et Olle !
Il y a aussi le cas allemand : même l’européanissime Libé parle d’un “accord au forceps”, – expression universellement employée et merveilleusement appropriée, – du couple bien improbable Merkel-Schultz qui a accouché d’un monstre. (Et les bruits de l’effondrement d’un jour de la bourse ont joué pour une bonne part le rôle du forceps dans l’accouchement, c’est dire la loyauté de l’accord...) Encore reste-t-il à convaincre l’un des pères pseudo-putatifs, c’est-à-dire le monstre que forment les 450.000 militants du SPD et qui seront consultés, tandis que l’autre père putatif, la base CDU/CSU, est mécontent qu’aucune consultation à cet égard ne soit prévue pour lui. Croyez-en les augures : la crise allemande, avec l’Europe dans le rôle de bruyante casserole, ne fait que commencer...
Pendant ce temps et fort parallèlement dans la rubrique des pouvoirs en mode de surpuissance dans l’impuissance, “D.C.-la-folle” est plus Règlement de compte à O.K. Coral que jamais. Ceci doit être bien compris : jamais, jamais les démocrates n’en démordront, jamais ils ne lâcheront ce qu’ils estiment être leur proie et leur dû, l’insupportable The-Donald. Avec un bouledogue comme Brennan à MSNBC pour s’attacher à ses basques, qui doute une seconde qu’ils ne desserreront jamais leur étreinte ?
L’idée m’est venue benoîtement que, par contre, les Russes vont être obligés, eux, de resserrer les boulons en Syrie. Le Su-25 abattu par un MANPAD cela fait désordre, et les Russes, notamment le citoyen russe, n’aiment pas le désordre. L’affaire pourrait bien avoir été montée par les cow-boys plus que par les Turcs, comme les Syriens d’Assad voudraient le faire croire. Le rapatriement du corps du pilote du Su-25 grâce à la coopération très active des SR militaires russe et turc en dit long à cet égard. Autrement dit, si les choses vont bien entre Russes et Turcs pour cette affaire courante, cela veut dire qu’elles vont mal entre Russes et le côté du bordel américaniste.
Certains en tirent sans hésiter la conclusion qu’il s’agit alors d’une action audacieuse et provocatrice des USA, dans le but de détourner le public russe du candidat Poutine, pour les ides de mars. Le spectre du “syndrome du Vietnam” universellement adaptable et exporté chez l’adversaires est l’une des lignes de conduite subversive des stratèges de l’américanisme. Regime change, formule magique et “Sésame, déverse-toi” du “tourbillon crisique” vu de “D.C.-la-folle” ; Poutine sait que plus rien aujourd’hui n’est jamais acquis.
Effectivement, la formule du jour est bien que plus aucune puissance n’est assurée de rien dans l’usage de ses moyens. Aucun avantage décisif ne peut plus être fixé parce que tout tourne sans arrêt dans le “tourbillon crisique“, rallumant nécessairement tous les brasiers qu’on croit contenus ou qu’on avait cru éteints. La différence se fait au niveau de la psychologie, disons entre les fous et les autres ; entre ceux qui ne savent pas qu’ils ne savent pas pourquoi ils font ce qu’ils font, et ne cessent donc d’en faire davantage ; et ceux qui savent bien qu’on ne sait plus pourquoi l’on fait ce qu’on fait. Le “tourbillon crisique” règne.
05 février 2018 – Je vais poursuivre, sur un mode un peu plus léger (à peine) le texte du 28 janvier 2018, commentant lui-mêle un arrticle d’Israël Shamir à propos d’une nouvelle fournée de sanctions US antirusses, alors imminentes. Entretemps, il y a eu une liste, dressée par le Trésor US à l’intention du Congrès, désignant autour de 200 personnalités russes susceptibles de tomber sous le coup de nouvelles sanctions, notamment sinon essentiellement par la saisie de leurs avoirs hors de la Russie. Enfin, j’en viens au principal qui va faire l’objet de cette page du Journal.dde-crisis, une analyse du Saker-US sur la chose, du 3 janvier 2018. (Titre : « US Sanctions, Baffled Russians, Hot Air and History », que j’adapterais en Français de cette façon : “Sanctions US, Russes ébahis, du vent et l’Histoire”.)
Ces 200 personnalités menacées de sanctions sont des dirigeants russes, notamment diplomatiques, Lavrov en tête, et des oligarques et hommes d’affaire : “Ils ont pris le bottin diplomatique et le classement annuel de Forbes pour établir cette liste”, dit à peu près le Saker-US, d’humeur réellement roborative et pleine de sarcasmes. Les intentions des fonctionnaires US est “de faire paraître pour des gangsters les dirigeants politiques russes” et de “frapper les oligarques là où ça fait mal, du côté du compte en banque”. Le résultat très probable, déjà même en cours, car la menace de sanctions est toujours perçue dans le cas du compte en banque comme la certitude d’une sanction, c’est le rapatriement à la laison de leurs avoirs hors de Russie et surtout aux USA, de la part des oligarques qui avaient ainsi fait ces placements.
(Suite)
25 janvier 2018 – D’abord, l’émission de LCI portait le titre de « Davos : Macron altermondialiste ? ». Léger frisson pour l’âme poétique que je suis, comme effleurée par l’audace du langage, tandis que le point d’interrogation danse ironiquement devant mes yeux, exactement comme ferait un clin d’œil. Il fallait bien ce cadre sérieux d’une émission de télévision, de ces commentateurs-discoureurs aux avis bariolés car l’on se disputa ferme, pour affuter mon intérêt et me faire prendre conscience que le système de la communication est en train de répercuter une alarme générale dans le contingent des Masters of the Universe rassemblés dans les neiges d’antan.
...Par ailleurs, ils commencent l’émission, – plutôt la sympathique-sévère dame patronnesse Arlette Chabot commence l’émission par deux extraits de deux présidents français successifs, Sarko et Hollande, lors de Davos passés, disant à peu près exactement ce que Macron va nous dire, – à peu près, dis-je, c’est-à-dire en un peu plus soft : “Si vous voulez que la mondialisation (*) soit imposée sans trop de remous, vous devez vous arranger pour ne pas nous fabriquer des inégalités aussi terribles”. Il est vrai que Macron est plus précis, et alors il y a un instant de vérité, – un instant n’est-ce pas, pas un moment...
(Suite)
24 janvier 2018 – Il s’agit d’une phase particulièrement remarquable du “tourbillon crisique”. On observe la réactivation parallèle dans un nouveau paroxysme commun de deux centres crisiques essentiels, comme si deux volcans qui semblaient dans une phase d’accalmie relative se réveillaient parallèlement dans deux brutales éruptions :
• d’une part, la situation syrienne, avec l’opération turque lancée contre les Kurdes qui sont largement soutenus par les USA embarqués dans un effet-domino de trahisons multiples, dans ce qu’on pourrait qualifier de “complot” américaniste pour une partition d’une bande de territoire syrien avec une “armée” de 30 000 hommes qui ressemblerait à une recomposition d’une sorte de Daesh-2, tout cela avec un avenir hautement fantaisiste et incertain, mais aussi de nouveaux désastres (US) à venir ;
• d’autre part, la communication d’un mémorandum aux parlementaires de la Chambre des Représentants, mettant en évidence ce qu’on pourrait désigner comme un “complot” impliquant notamment le FBI et le département de la justice rassemblés dans ce qui est désigné comme une “société secrète” contre le candidat devenu président Donald Trump.
C’est bien un signe de “tourbillon crisique” dans une dynamique de surpuissance inédite qu’on distingue dans l’emploi actif et très exposé de la technique dite du “complotisme”, très déstabilisatrice quand elle est à ciel ouvert. Dans ce cas, le “complotisme” devient, dans le rapport qu’en fait la communication-Système, sinon vertueux dans tous les cas innocent par rapport aux anathèmes déversés depuis l’attaque du 11 septembre contre les hypothèses “complotistes” venues d’adversaires du Système. La simultanéité des deux éruptions alimentées par des démarches aussi risquées et suspectes témoignant du désordre et de la perversion extraordinaires du Système, signale une pression grandissante et formidable des événements. Il apparaît ainsi manifeste que leur fonction est orientée vers l’accélération de l’effondrement du Système.
A côté des conseils de retenue et de prudence à tous, les Russes ont désigné un seul coupable en Syrie : les USA, qui ont armé les Kurdes et les autres (djihadistes, ex-Daesh, etc.). Les thèses sont nombreuses pour faire porter la responsabilité de cet aventurisme sur la dislocation du pouvoir de l’américanisme, son éparpillement dans des centres devenues incontrôlables. Le constat nous renvoie bien entendu à la recrudescence de la crise washingtonienne, qui dépend des mêmes impulsions de désordre. L’effet est similaire, à la fois tourbillonnaire et autodestructeur, du tourbillon dévorant ses propres enfants comme le Cronos du mythe ou la Révolution française vue par Joseph de Maistre.
Le moteur est essentiellement psychologique, avec une domination écrasante de la maniaquerie obsessionnelle dans la pathologie maniaco-dépressive qui caractérise “D.C.-la-folle”, qui se manifeste en tout ou en partie, quelle que soit l’orientation de telle ou telle partie. Les deux tourbillons évoluent selon les normes de la chose : la “politique” est caractérisée par l’obsession, que l’on retrouve dans les deux épisodes, — et qui vaudrait dans n'importe quel autre (Poutine, Kim, etc.) car l'objet de l'obsession est interchangeable.
Dans le cas syrien, c’est l’obsession anti-Assad qu’aucune explication rationnelle ne parvient évidemment à éclairer (voir Philip Geraldi, « Détruire la Syrie : pourquoi Washington hait-il Assad ? » : « Les États-Unis n'ont pas de politique cohérente, ni d'intérêt national à rester en Syrie, mais les étranges alignements politiques qui semblent se dérouler dans et autour du Bureau ovale ont suscité le désir de détruire un pays et des peuples qui ne menacent en rien les Etats Unis. »). Dans le cas washingtonien, ce sont les comportements complètement illégaux explicables par la seule obsession maniaque anti-Trump, d’ailleurs constamment excitée par la maniaquerie narcissique du président qui permet d’obtenir un schéma pathologique complètement fermé, quasiment parfait (voir cette citation de Justin Raimondo où notre souligné en gras dit l’essentiel : « Quand cette crise sera terminée, – si jamais elle se termine, – le Congrès devra rassembler tout son courage et examiner exactement ce qui s’est passé. Nous avons besoin d’un nouveau Comité Church pour reprendre le contrôle du FBI et de la CIA – et des 16 autres agences de renseignement que nous persistons inexplicablement à entretenir »).
Dans les deux cas, la maniaquerie obsessionnelle entretient des politiques tourbillonnaires, tournant sur elles-mêmes avec des objectifs que ce mouvement renforce au lieu de les réduire. Le résultat est une dynamique crisique constante, le tourbillon crisique générant constamment des relances de crises de plus en plus complexes et hermétiques, donc par définition insolubles. Ce qu’on doit observer avec intérêt, c’est l’usure accéléré du Système dans ce processus, accélérant par conséquent le processus d’effondrement.