Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
25 septembre 2017 – Un couple de jeunes gens de ma famille m’a confié pour une lecture qui devrait m’intéresser, Vent glacial sur Sarajevo, de Guillaume Ancel (Belles-Lettres, mai 2017). L’auteur est un ancien saint-cyrien, ancien officier de l’armée française (jusqu’en 2005). Affecté dans les années 1990 à la Force d’Action Rapide, il fut détaché dans plusieurs opérations de l’ONU, notamment à Sarajevo en 1995-1997. C’est de ce dernier épisode que j’extrais un passage dont je vous recommande la lecture, ci-dessous.
J’y suis tombé par hasard, dans un premier feuilletage ultra-rapide du livre, p.150-151, et j’ai retrouvé l’extrait sur la page du site Belles-Lettres consacré au livre. Le hasard est un compagnon de très bonne compagnie, qui doit avoir des consignes précises.
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24 septembre 2017 – Je suis sur le point de terminer la vision de la série The Vietnam War (Vietnam en français), en neuf épisodes d’une heure, réalisée conjointement pour PBS (USA) et Arte-France et diffusée parallèlement. (Grand événement qui va plaire aux salons parisiens : la France diffusant en même temps que les USA un document de cette importance.) Réalisée par Ken Burns et Lynn Novis, la série est présentée comme un grand événement TV et de communication, par deux vétérans des gros coups du genre (The War, sur la Deuxième Guerre mondiale, en 2008).
Je ne m’étends pas sur le fond, sur l’aspect historique du récit, que certains n’apprécient pas avec de pas si mauvaises raisons que cela tant les commentaires sont imprégnés, au-delà de l’horreur considérable du conflit et des actes commis par les USA, de références inverties au duo psychologique inculpabilité-indéfectibilité. (Du type : “Mais comment avons-nous pu faire cela ?”, “Comment cela nous est-il arrivé d’être poussé à quelque chose d’aussi horrible ?”, – qui, au fond, exonèrent le coupable de toute culpabilité fondamentale, – d’ailleurs, “responsables [et encore] mais pas coupables”...) On trouve, par exemple, chez John Pilger le 22 septembre, un bon développement de cet aspect-là, mais encore une fois ce n’est pas ici mon propos.
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21 septembre 2017 – La première image qui me vient et me reste à l’esprit est celle, largement reprise, du général Kelly, le directeur de cabinet de Trump, tête baissée, le menton dans ses mains croisées, puis une main se cachant le visage pourtant toujours baissé, au moment où Trump commence son discours. On l’imagine complètement catastrophé, découragé, se répétant “Mais qu’est-ce qu’il est encore en train nous de sortir ?” A côté de lui, Melania Trump, le visage fermé, impénétrable, regardant elle aussi son mari, ou bien peut-être, – oui, à bien la regarder et pour peu que l’on ait l’imagination vagabonde, on pourrait voir se peindre sur ce même visage une question assez proche, du genre : “Mais qu’est-ce qu’il raconte, ce type ?” A la tribune, lui, il nucléarise la Corée du Sud avant de passer à l’Iran. Netanyahou bondit de joie !
Il y a aussi cet article de RT qui cite ce jugement de Lavrov à propos de l’intervention de Trump (« Un discours remarquable »), en évoquant une perspective idyllique où les USA et la Russie rétabliraient des relations normales parce que Trump a affirmé la nécessité du respect de toutes les souverainetés (de toutes les nations souveraines) dans les relations internationales ; puis martelant des réserves colossales et très inquiètes, Lavrov, implicitement très critique sur les interventions dévastatrices de Trump dans les passages de son discours sur les crises nord-coréenne et iranienne. (Désormais, il semble bien qu’il y ait une crise iranienne.) L’attitude de Trump est complètement incohérente à maints égards, et cela ne peut nous surprendre puisque sa “diplomatie” est de l’ordre de la télé-réalité : d’un côté, affirmant le principe intangible de la souveraineté des nations dans les relations internationales, de l’autre jugeant des comportements nationaux d’une manière distordue et complètement intrusive, voire en faisant la promotion du regime change dans le cas du Venezuela (et implicitement de la Corée du Nord, et sans doute l’Iran), sans le moindre souci de la souveraineté nationale.
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17 septembre 2017 – Pourquoi, me suis-je demandé, ne pas au moins écouter ce Kevin Shipp, officier de la CIA de haute volée, lorsqu’il se présente à nous et nous détaille la structure et le fonctionnement du Deep State ? Son propos, dans tous les cas, mérite réflexion, y compris la réflexion critique dont nous l’avons honoré, nous-mêmes à dedefensa.org, en observant qu’il n’apportait aucune surprise majeure mais en ouvrant notre esprit aux observations qu’il fait.
Il reste en effet que cet homme de la CIA, signalé par des sources acceptables comme un homme placé à un haut niveau opérationnel, vient nous confirmer que le “concept” de Deep State est effectivement une réalité en état de fonctionnement opérationnel. Ses remarques entrent dans la dynamique de reconstitution de la réalité passant par la recherche de vérités-de-situation.
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16 septembre 2017 – C’est une chose épatante de cette époque sinistre et lugubre, un de ces petits points de lumière dans l’ombre crépusculaire de l’esprit abîmé dans son Mordor des Abysses qu’est la postmodernité, qu’une seule journée compresse les événements et les symboles à la fois pour éclairer tout un pan de la métahistoire en cours. Ainsi en fut-il de ce 15 septembre, entre matin et soir, parce que cette “époque sinistre et lugubre” est aussi celle de la communication, de l’histoire en accéléré et du Temps comprimé. (Pour les USA “D.C.-la-folle”, cela s’étend sur deux jours, cette différence étant due au décalage horaire.)
Je veux dire qu’en une journée pour nous, pour qui sait prendre quelques distances et observer, et interpréter, pour qui sait regarder, pour qui sait voir les choses et comprendre les symboles, entre matin et soir, nous avons vu exposées la situation politique à Washington D.C. (“D.C.-la-folle”), la situation du président Trump, la psychologie de l’homme (The-Donald) et, par conséquent nous avons pu mesurer la profondeur de la crise qui frappe les USA comme elle frappe toute notre contre-civilisation. Les événements et les symboles sont détaillés pour faire court et vite au travers de deux articles qui résument les affaires dont je veux vous entretenir, à partir du site ZeroHedge.com que nous connaissons bien entre nous. Les articles sont donc du 14 septembre 2017 (mais du 15 au petit matin pour nous) et du 15 septembre 2017 (du 15 septembre dans l’après-midi pour nous), et je les choisis parce qu’ils nous donnent un instrument qui condense et résume l’événement symbolique dont je veux parler sans en réduire en rien la substance de l’événement intellectuel qui importe, et en en suggérant ouvertement l’essence.
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13 septembre 2017 – Justement venu en ces temps d’ouragans particulièrement catastrophiques, un article de ce jour pourrait faire croire à des obtus vraiment très-courts que la publication de cet article incite à penser qu’il reflète la position de dedefensa.org sur la question de la “crise climatique”, et la mienne par conséquent. La réponse est négative mais le problème, dans notre cas, est intéressant : “Au fait, qu’est-ce qu’ils pensent, à dedefensa.org ?”.
Ce genre de supputations m’a donné l’idée de suggérer une réponse, c’est-à-dire de la retrouver puisqu’elle se trouve enfouie dans les archives fort nombreuses du site (12.821 articles à ce jour). C’est en reprenant des parties d’un texte publié le 10 août 2011 et intitulé « Inconnaissance et climat, “Derrida, Deleuze & Cie” » qu’on peut effectivement disposer de cette réponse. Le thème n’en est pas exactement le climat et sa crise mais plutôt ce que nous nommons, dans le jargon dde.org, dans l’“arsenal dialectique” du site (la rubrique Glossaire.dde), – l’inconnaissance.
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12 septembre 2017 – On sait que Macron avec tout son train, sa compagnie et ses saltimbanques de la com', s’est rendu à Athènes. On a entendu les mots très durs qu’il a eus là-bas pour ceux qui restaient ici, les “fainéants” et les “cyniques” ; “business as usual” pour ce président, qui a fait de l’insulte mondialisée une méthode de gouvernement au service de la globalisation. On a les servitudes qu'on peut et, avant d'être président désormais, il faut s'être assuré que votre employeur juge que c'est opportun. Macron-“légitimé” par le sympathique suffrage universel a toutes les lettres de recommandation qu'il faut.
Il y a à retenir de ce voyage des choses plus sérieuses que cette canaillerie de basse-fosse, dans le sens où elles ont du sens et de la profondeur. Elles ne sont pas le fait de Macron mais l’effet de sa méthode. Ainsi de ce texte qui m’est parvenu d’un ami de là-bas, ami personnel chaleureux et ami sincère de dedefensa.org ; il en dit plus long, ce texte, de la méthode de ce président qui ne se résume tout de même pas aux seules insultes signalées plus haut mais inclue toutes les vilenies et les bassesses qui vont avec.
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11 septembre 2017 – Sans croire avoir rencontré la sublimité de l’identité du souvenir, j’ai trouvé les premières phrases de l’article d’Adam Gurrie dans TheDuran.com, sur l’anniversaire du 11 septembre, assez appropriées à mon état de l’esprit. Dans son départ, avant d’analyser en détails, il donne cette appréciation générale qui convient bien à la situation générale, d’où plus rien de vraiment saillant ne d’impose ; la situation est, pourrait-on dire, d’un immense désordre qui se tient assez bien pour être durable et sans espoir de rangement, et qui ne cherche même plus à dissimuler, où les choses les plus insupportables ne nous insupportent plus vraiment, où l’indignation s’affirment encore mais sans trop nous déranger nous-mêmes ; ou bien est-ce que nous nous y sommes tant habitués que nous ne sommes plus les mêmes exactement, que nous avons désormais le cœur bien accroché, la résolution affirmée, pour ne pas nous perdre dans nos geignements...
Eh bien alors, dirais-je plus précisément encore, poussant encore plus l’orientation de ma réflexion, est-ce notre humeur elle-même, et je dirais même notre psychologie, au plus profond de nous, qui se sont assombries, qui se sont mises à la hauteur qu’il faut pour regarder au fond des yeux l’enjeu catastrophique, qui se sont peintes de ces couleurs de Fin des Temps ; ainsi supportant beaucoup mieux l’air du temps qui est à l’image de cette Fin des Temps, à sa mesure, à sa trempe même ; ainsi finalement et paradoxalement plus aptes à résister et à se battre.
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09 septembre 2017 – Je ne suis pas un très grand lecteur des documents officiels ; j’ai pris l’habitude de plus en plus marquée, ces dernières années, de n’être plus du tout un lecteur d’aucun document officiel, sauf parfois l’une ou l’autre intervention de Poutine. Le monstre immonde (le Système avec son système de la communication) fait l’affaire, pour cette sorte d’affaire de la connaissance des nouvelles et des commentaires que ces nouvelles appellent... Voilà qu’il m’a pris l’idée de modifier pour cette fois mes habitudes ; le résultat est terrifiant.
Je l’avoue et on l’a bien vu, j’ai eu, comme d’autres dirais-je pour me disculper par avance, quelque faiblesse pour Macron en début de mandat ; sa rencontre avec Poutine, ses premières déclarations de politique étrangère... Puis je l’ai un peu perdu de vue, les vacances que voulez-vous. J’ai tout de même entendu le bruit de la chute, lorsque les sondages ont commencé à s’effondrer, et puis une intervention auprès de nos armées dont il est si fier, d’autres encore qui ne me semblèrent pareillement pas très brillantes, entendues de loin, qui de Varsovie, qui de Bucarest... Son discours à la Semaine des Ambassadeurs fin août est passé comme une lettre à la poste, sans qu’aucun écho susceptible de bouleverser mes convictions philosophiques ne parvienne à mes vénérables oreilles.
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05 septembre 2017 – In illo tempore non suspecto, le problème qui est le thème de cette page aurait été traité dans les rubriques du site plus “sérieuses”, ou disons à prétention spécialisatrice, que dans ce Journal-dde.crisis. Mais le fait est qu’il y a sa place, et, dirais-je, impérativement. (Je soupçonne que ce n’est pas la première fois que je fais cette remarque...)
Lorsque la guerre nucléaire menace, naturellement il vous vient un air grave et le commentaire de circonstance s’énonce de lui-même. Au fait, combien de fois nous sommes-nous préparés à la guerre nucléaire depuis l’arrivée de Trump, – je parle de Kim et de sa Corée du Nord, au cas où on ne l’aurait pas deviné ? Trois fois, quatre fois ? A chaque “crise” nous reste en mémoire l’énorme éclat de rire de l’hyper-dictateur nord-coréen qui, chaque fois, semble se dire : “Encore un coup, ils ont marché ! Ils sont encore plus bêtes que ce que me disait mon père, le Grand Leader !”
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04 septembre 2017 – Je ne vois d’autre image, ni d’autre symbole si l’on veut, qui puisse mieux définir ce “temps crisique”, cet amoncellement de crises qui ne finissent pas et s’ajoutent les unes aux autres, et tourbillonnent, que ce “concept” de “tourbillon crisique” qu’on a déjà cité ici et là sur ce site. Pour mieux situer l’affaire, avant qu’ils y reviennent (les gens laborieux du site dedefensa.org), voici ce qu’ils en disaient le 15 février 2016, et cela pour nous informer sur la chronologie de la chose : « C’est le 13 juillet 2015 que nous introduisons le concept de “tourbillon crisique”... » (Je crois pour mon compte qu’on y reviendra encore plus en détails, sur cette affaire de “tourbillon crisique”...)
... Cette entrée en matière, pour renvoyer à cette remarque du texte mis en ligne tout à l’heure, où il est question de “valse” et de “tourbillon crisique”, – et d’“étiquettes”, certes, car c’est la question des étiquettes qui domine ici, dans cette page de ce Journal-dde.crisis : « ...une valse endiablée des étiquettes. Comme l’on sait, la valse est une danse qui tourbillonne magnifiquement et ainsi l’image rejoint-elle la caractéristique de “tourbillon crisique” de notre époque. Les étiquettes y volent dans tous les sens, “autant en emporte le vent” pourrait-on ajouter si cette expression n’était dangereuse à employer par les temps qui courent. »
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02 septembre 2017 – C’est avec une intention derrière la tête, je l’avoue humblement tout en proclamant que c’est cela aussi l’interconnectivité, que j’avais observé un autre moi-même écrivant dans dedefensa.org, hier 1er septembre, à propos du nommé Mike Cernovich invité à parler de “Trump prisonnier” sur la radio de Breitbart.News :
« C’est un “complotiste”, qui adore les thèses de complot, donc diabolisé à mesure et diffamé comme l’on imagine ; à première vue, si ce n’est pas un signe d’excellence, c’est encore moins un signe de décadence et de nullité, tant les accusateurs (presseSystème, Le Monde, New York Times) sont d’un tel niveau de bassesse, de diffamations, de simulacre avec soupes de mensonges, de FakeNews et de complotisme pour leur compte... Une condamnation d’être le pire des faussaires de leur part vous inspirerait sans beaucoup de peine un apriorisme nettement favorable au faussaire... Quoi qu’il en soit, Cernovich reste Cernovich.
» Il s'est intéressé à ce domaine avec la plus grande attention depuis la campagne présidentielle USA-2016. (Il s'est notamment intéressé aux éventuelles pratiques occultes des Clinton & Cie, dont on a parlé à l'automne 2016.) Sans lui être idéologiquement attaché mais en étant hostile un progressisme-sociétal, Cernovich suit particulièrement Trump qui lui paraît un personnage intéressant avec sa politique sortant des normes du Système... »
J’avais écris cela, bien sûr après avoir lu les articles de Breitbart.News mais aussi le Wikipédia consacré à Mike Cernovitch, où l’on n’est pas vraiment tendre avec lui. (Dans un article qui fait 957 mots, on trouve six fois le mot conspiracy, à chaque fois pour caractériser le personnage ou l’un de ses travaux, l’une de ses activités, etc., et sa façon de penser en général. Cela en dit long sur ce qu’il faut penser, nous les gens convenables si nous l’étions, lorsque nous nous en tenons aux standards-Système, lorsqu’il s’agit de Cernovich.)
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30 août 2017 – L’impitoyable Harvey, le cyclone qui a dévasté et continue à dévaster la ville de Houston sous des flots d’inondations qui semblent le Déluge lui-même, est l’occasion, une fois de plus, de mesurer encore plus haut et toujours en phase d’accélération le degré de folie affectant tant de citoyens de la grande République ; tous ceux-là dont nous parlons sur ce site et dont je vous parle à l’instant, frappés des spasmes orgasmo-maniaques du FTSD-Trump transmués opérationnellement en une haine qui a elle aussi des allures bibliques.
Le fait simple de cet épisode est qu’il n’y a pas seulement ceci que des millions de mètres cubes d’eau sont en train de détruire une ville de plus de 2 millions d’habitants. (Perspectives du fric que tout cela va coûter, prospective très américaniste : Harvey, s’il consent à s’arrêter dans quatre-cinq jours, devrait coûter selon certaines estimations “réalistes” par rapport à l’optimisme officiel entre $500 et $1.000 milliards au Texas. Je crois qu’on est en train de laisser Katrina loin derrière, – d’autant plus que Harvey a lancé un tentacule vers la Louisiane où l’on craint justement une réplique de Katrina.) Mais non, il y a aussi, et il y a eu d’abord sinon essentiellement pour certains pendant au moins une journée, les pompes (les chaussures) de Melania Trump, la FLOTUS (First Lady of the United States).
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29 août 2017 – J’avoue avoir cédé à la séduction facile du jeu de mots en empruntant comme si je l’avais concoctée moi-même cette composition tellement d’époque du néologisme tellement idéologiquement signifiante, – “postMaoderne”, – dans cette citation du texte sur la pauvre Scarlett et le courageux Rhett rejoignant les rangs confédérés quand le Sud a perdu la guerre, – oh ces deux-là comme archi-fucking racistes, – oh dear, reprenez encore un peu de thé, et contemplez la sereine beauté de Park Avenue :
« On voit donc que la révolution culturelle qu’un esprit moyennement ironique et notablement suspect a qualifiée de “postMaoderne” se poursuit aux USA à un très bon rythme, reculant avec une roborative hystérie les limites d’au-delà de l’entropie mentale. »
... Car il est bon de réaliser, soudain comme dans un éclair comme les choses arrivent, – qu’on observe sans vraiment regarder quelque chose en train de se dérouler, disparate, incompréhensible, ridicule, absurde, incohérent, – et soudain, en un éclair, tout se met en ordre et vous réalisez la chose car enfin vous regardez en vérité ! Ce que les Américains sont en train de s’offrir, c’est une “révolution culturelle” à-la-Mao mais selon les normes et les méthodes postmodernes, – d’où la pertinence du néologisme...
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27 août 2017 – Je ne consacre que très moyennement de mon intérêt aux choses de l’Église, pour diverses raisons dont la plupart sont très banales et pour la cause centrale qui résume le tout que l'orientation de ma réflexion n'avait et n'a nul besoin d'accorder une grande place à cette question, sinon pour le constat de la trahison de son destin par l’Église, et par conséquent son échec et sa chute inéluctable. Je m’arrête au “message papal” de François dont il fut question hier, non parce qu’il est important et malgré qu’il le soit évidemment, mais parce qu’il est absolument symbolique et, dirais-je, il est comme ricanant et persifleur, à la façon que devient le rire-sourire de ce pape évangélique et postmoderne lorsqu’on l’observe avec certaines idées en tête. Je veux dire qu’il y a dans ce rire-sourire comme une sorte de rictus ricanant qui est comme un mot de passe, lorsqu’on accomplit, sans le vouloir et au contraire avec la conscience bonne, l’œuvre du Malin en prétendant faire œuvre chaste de vertu. C’est le cas ici, certes.
... C’est dire que je n’en veux pas à François qui, comme les sapiens sapiens, a sa part de vertu et sa part d’ombre, et qui n’est mauvais quand il l’est que par proximité du Mal et jamais, jamais absolument à cause du Mal en dedans-lui-même (en-dedans François, veux-je dire). Il reste donc à constater qu’avec ce “message papal” sur les migrants-réfugiés, et compte tenu des nombreuses imbrications et des diverses complexités de perception et de communication, François fait une démarche de type progressiste-sociétal, qui le place, – je cite dedefensa.org pour ne pas me répéter en quelque sorte, –
« ...aux côtés des “philosophes” de la Silicon Valley, de l’activisme de George Soros, des grands cœurs riches et libéraux d'Hollywood, de la presseSystème US telle qu’elle se déchaîne actuellement dans l'hystérie haineuse, de la bienpensance de toutes les grandes entreprises multinationales qui savent valser d'un pays l'autre pour s'adapter aux salaires et des moralistes sans fin des bureaucraties sans fin des institutions européennes ; sans parler, – mais enfin parlons-en, de la gauche-néo-caviar/nouvelle cuisine, certes... »
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21 août 2017 – Ce titre, Le désenchantement de Dieu, est celui de l’introduction du Tome-III (Le Premier Cercle) de La Grâce de l’Histoire . Je peux ajouter pour “faire complet” que je connais déjà le titre de la conclusion de cette partie du récit, qui le fermera en tout état de cause (je veux dire même si le livre n’est pas achevé, et alors ce sera tout complètement symbolique), – et ce sera Le réenchantement de Dieu. On verra plus tard ce qu’il en sera de son contenu et de ses ambitions (je parle de la conclusion).
J’ai donc choisi de publier le texte complet de l’introduction du Tome-III, déjà très-travaillé de relecture en relecture, au point que je peux dire qu’il est très-proche de ce qui sera publié ou serait publié selon qu’il le sera ou pas. Mais c’est une remarque de pure forme puisque, “publié”, il l’est déjà avec cette page du Journal-dde.crisis.
Cette introduction n’est pas d’une forme générale mais s’attache à un sujet spécifique en s’appuyant sur une chronologie et une activité historiques : au travers de ma carrière dans l’écriture (presse classique, Lettre d’Analyse, livres, internet), étudier et expliquer l’évolution du style de l’écrit que j’ai pratiqué, le lien extrêmement fort de cette évolution non seulement avec le sujet traité mais surtout avec la façon de traiter le sujet. Ainsi est justifiée cette idée que j’ai souvent exprimée de travailler sur l’évolution de la situation du monde de la façon la plus rapprochée et la plus suivie (le travail dit “d’actualité”) en employant directement une méthode que je qualifie de métahistorique, directement métaphysique, qui est d’habitude complètement détachée des événements “au-jour-le-jour”. L’argument essentiel de cette évolution et de cette méthode est que les événements eux-mêmes, que je perçois comme directement métahistoriques au moins depuis le 11 septembre 2001, réclament cette approche ; que le système de la communication, d’une puissance inouïe, contribue à cette nécessité ; que le résultat est une contraction du Temps et une accélération de l’Histoire, contribuant au renforcement décisif de l’argument.
La chronologie de ma carrière, certains événements personnels, certaines situations, complètent l’ensemble en contribuant à faire mieux comprendre, je l'espère, cette évolution dans le chef de celui qui a été l’outil de cette évolution. Je pense que diverses questions qui peuvent venir à l’esprit du lecteur et qui m’impliquent moi-même, aussi bien concernant les sujets traités que l’opportunité de cette publication sur le site reçoivent directement et indirectement leurs réponses dans le texte lui-même. Le fait que cette année de 2017 marque le cinquantenaire de mon activité professionnelle de l’écrit (j’ai commencé le métier de journaliste en novembre 1967) ajoute un aspect anecdotique mais néanmoins symbolique qui a renforcé l’idée de cette publication : on comprend que je suis un “vieil homme” mais que cette condition ne m’enchaîne en rien aux références souvent modernistes concernant les lois et lieux communs terrestres qui nous sont habituels par rapport à notre situation chronologique ; on comprend que seule ma condition personnelle en répond.
(L’utilisation d’astérisques [***] marque le découpage du texte en plusieurs temps de “respiration de la pensée” plutôt qu’en chapitres proprement dits, ce qui serait impropre à mon sens. Ce même texte sera republié prochainement pour figurer dans d'autres rubriques du site.)
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20 août 2017 – Au gré du programme de la chaîne Histoire, que j’apprécie comme une compagne de bonne compagnie dans les programmes catastrophiques de télévision, je tombe sur un de ces documentaires très classiques, sans guère d’originalité, très-politiquement correct, mais qui a le simple pouvoir d’éveiller en moi des souvenirs précis et bien documetés. Il s’agit d’une revue classique des événements des années 1970 (The Seventies). Je regardai la chose en passant, sans trop y penser, parce que j’en avais fort peu à retenir et, sans doute me disais-je, rien à en penser.
Il se trouve tout de même que, durant ces années-là, j’étais déjà bien installé dans le métier et je suivais, pour le quotidien où je travaillais, les affaires étrangères et particulièrement les USA. Ce n’est pas une révélation mais cela explique que, si hier je regardais vaguement ce documentaire sans beaucoup d’âme et une attention à mesure, par contre je retrouvais des impressions, des jugements, des appréciations et des sentiments anciens mais précis à propos de ces événements, essentiellement aux USA. Je réalisai soudain, – curieux comme les jugements généraux mais bien enrichis se forment ou se retrouvent en fulgurance, – combien cette époque était extraordinairement agitée, parcourue d’événements d’une rare puissance et d'une extrême violence, et notamment, et particulièrement, pour la situation intérieure des USA. Toute la décennie est comme ça, jusqu’au naufrage du pauvre Carter et de son “Discours du Malaise”, que j’ai rappelé récemment.
Il y avait tout, des troubles publics et un terrorisme divers, puissant et meurtrier dans les premières années de la décennie : la fusillade du campus de Kent University avec plusieurs morts chez les étudiants, les Weather Underground qui fabriquaient des bombes et les faisaient sauter à New York ou à Washington, les Black Panters, que le FBI pourchassait avec une férocité impitoyable et sans le moindre respect des lois, l’enlèvement de Patricia Hearst devenant elle-même une terroriste dans une occurrence extrême du “syndrome de Stockholm” où la victime d’un enlèvement ou d’une prise d’otages finit par épouser la cause de ses ravisseurs...
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19 août 2017 – Ceci nous dit combien ces temps sont étranges : Mercouris, le New York Times et moi sommes d’accord, d’abord sur un point : le départ de Bannon de la Maison-Blanche ne change pas grand’chose dans la situation présente, parce que Bannon n’a jamais vraiment influé sur les événements dans le chef de l’activité de l’administration Trump. Ceci nous dit encore plus combien ces temps sont étranges : je serais plutôt d’accord avec le NYT, contre l’avis de Mercouris, à propos de la situation nouvelle que le départ de Bannon va installer à la Maison-Blanche.
Mercouris pense que, même si Bannon n’a pas apporté grand’chose durant ces sept premiers mois de l’administration Trump, son départ va définitivement libérer la voie pour un contrôle complet de la Maison-Blanche par les militaires, leur assurant indirectement un contrôle complet de la direction politique des USA. (Les généraux Kelly et McMaster à la Maison-Blanche même, le général Mattis au Pentagone.) Le NYT, lui, pense plutôt, et je suis complètement de cet avis, que le départ de Bannon ajoutera un degré de plus de chaos dans une administration qui n’est que chaos : « No matter what, Mr. Bannon’s exit marks a new level of chaos in an administration that’s been defined by chaos. »
Ils auraient pu ajouter, au NYT, qu’ils sont pour beaucoup dans ce chaos, comme toute la presseSystème dont ils sont les inspirateurs, imprimant sur leur luxueux papier-journal une narrative qui n’est que cela, une narrative, dans le but d’empêcher tout fonctionnement adéquat du gouvernement pour prouver que ce gouvernement Trump n’est que chaos et rien que chaos. Mais pourquoi pas, si c’est cela qu’ils veulent ? Je suis complètement à mon aise avec cette perspective, puisqu’ainsi ils attaquent plus le gouvernement dans ses structures que Trump lui-même. D’une certaine façon, ils empêchent les généraux dont Mercouris annonce l’empire sur Trump de l’exercer, cet empire, comme ils devraient le faire au nom du Deep State.
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16 août 2017 – Tout d’abord, il ne faut pas s’y tromper : le nom Charlottesville n’a rien de français, sinon du mot “ville” qui lui est donné en référence à la maîtrise internationale de la langue française au XVIIIème siècle. Ce nom fut donné à cette petite ville (43.000 habitants aujourd’hui) fondée en 1762, en l’honneur de la femme du roi George III, Sophie-Charlotte de Mecklembourg-Strelitz venue d’une des multitudes de principautés et de royaumes de l’ancien saint-Empire et du futur Reich ; ainsi reine d'Angleterre de 1761 à 1818, grand caractère d’une très-grande amie des arts (élève de Bach, admirée par Mozart), remarquable botaniste, favorisant l’éducation avancée des femmes dont celle de ses filles, pesant d’un poids politique grandissant à mesure que son mari sombrait dans la maladie (sans doute une maniaco-dépression sévère).
Tout cela paraîtrait idyllique au premier abord, de même que la ville dont la petitesse rend d’autant plus attachant l’intérêt qu’elle a toujours porté à la culture, notamment sous l’impulsion de Jefferson au départ. Tout cela n’est pas idyllique et s’efface devant les événements de vendredi et de samedi, non qu’ils soient dramatiques et exceptionnellement sanglants, mais parce que je crois qu’on doit les juger si significativement exemplaires de leur temps. Je ne m’attache ici qu’à un seul aspect, pathétique, catastrophique, qui est la mise en évidence d’un fait central, une fois de plus mais cette fois de façon très spectaculaire, je dirais symboliquement très éclairante avec les références à l’histoire des USA comme on le voit dans l’un des deux textes de The Federalist adjoints à l’Ouverture Libre de ce 15 août 2017.
(Suite)
16 août 2017 – ... Au fait, qui était Robert E. Lee, ce salopard fasciste dont on abat dans la plus extrême jubilation les statues encore en service dans certains État du Sud, et celle de Charlottesville qui fut la cause hautement progressiste-sociétale de l’attaque des Antifa contre la crapule nazie réunie dans cette ville pour menacer l’avenir de la Grande République ? C’est en effet un des grands mouvements culturels en cours, cette liquidation des symboles du Sud venus de la Guerre de Sécession, bien dans les habitudes des révolutionnaires de notre “déchaînement de la Matière” favori, avec comme première application le néantissement du passé effectué par la Terreur de 1793 dont la France fait une si grande fierté... (*)
A mon sens, le portrait que fait de Lee le Général Ulysse S. Grant (US Grant, le bien-nommé), commandant en chef des armées nordistes, lors de la reddition de Lee dans une petite maison en haut de la colline d’Appomatox, en avril 1865, en vaut bien d’autres, et même il surpasse tous les autres par l’intensité tragique de l’instant. Les deux hommes s’étaient combattus férocement depuis la bataille de Gettysburg de 1863.
Par ailleurs, il est vrai que Grant retrouvait un homme sous les ordres duquel il avait servi notamment lors de la campagne mexicaine de 1847-48, qui avait été major de sa promotion à West Point et l’officier le plus valeureux de l’US Army jusqu’à la Guerre de Sécession. Il est vrai que, deux jours avant d’accepter, le 21 avril 1861, le commandement de l’Armée de Virginie du Nord, Lee s’était vu proposer par le secrétaire d’État de Lincoln le commandement en chef des armées du Nord. Il avait refusé, arguant du fait que son devoir, sa dignité et ses sentiments de patriotisme l’inclinaient absolument à servir la nation et la terre dont il était issu, l’État de Virginie qui venait de faire sécession. Le texte venu des Personal Memoirs de Grant fait partie de l’article « Le paradoxe d’Appomatox », du 06 janvier 2012. (*)
(Suite)