Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
12 août 2017 – Somme toute et toutes choses étant bien considérées, je pencherais pour l’idée qu’après tout un conflit majeur entre les USA et la Corée du Nord, sinon un conflit nucléaire voulu comme “limité” au départ mais risquant bien d’impliquer la Chine avec conséquences, qu’une telle soupe grotesque et sanglante jusqu’au carnage effaçant tout le reste serait parfaitement adaptée à notre situation courante. Elle en serait un reflet assez approchant, l’expression d’une colossale vérité-de-situation embrassant notre situation générale, tranchant notre époque, couronnant notre Fin-des-Temps.
D’abord, tout le monde comprend aussitôt qu’il ne peut être question que d’une tragédie-bouffe comme on l’a décrite sur ce site. Je tiens énormément à cette expression, tellement elle sied superbement à cette époque, sa façon de mêler des choses horribles et insupportables, inimaginables de cruauté et très profondément tragiques, avec des comportements, des jugements et des paroles ridicules, des choses grotesques dans le sens de complètement immatures sinon sans rapport avec rien de ce qui compte ; des choses dites un peu comme on en entend dans le théâtre de l’absurde mais interprétées par des crétins ahuris, qui ne jouent pas avec la sensation de dire des choses absurdes ; paroles sans la moindre retenue ni substance de la réflexion et de la mesure, dont on observe les effets et les conséquences dans les secondes qui suivent, la minute ou deux, avec la vidéo qui va avec, et qu’on a, à la troisième minute et à la vidéo d’après, complètement oubliée ; des paroles comme des bulles de savon, sitôt dites avec l’apparence d’un brio de circonstance, sitôt éclatée et réduite à rien et au vide.
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09 aout 2017 – Avec autorisation de l’Auteur et pour contribuer à faire un peu mieux connaître son Œuvre grandiose et ses œuvres multiples, je me suis convaincu, sous son amicale pression certes, que l’on pourrait passer dans ce Journal-dde.crisis quelques pages de son roman historico-postmoderne, Frédéric Nietzsche au Kosovo... On aurait ainsi un aperçu du contenu, de la forme, de l’histoire.
Il faut signaler que, dans ce chapitre, vous avez les deux principaux personnages, Louis-Beyle chroniqueur et écrivain français et Cassady, journaliste américain du moins dans ses premières apparitions. Louis-Beyle et Cassady viennent de se rencontrer et il y a eu une chimie commune, cette estime que certains êtres éprouvent instinctivement ou intuitivement entre eux. Ils se trouvent à Bruxelles, autour du siège de l’OTAN, au temps de la guerre du Kosovo (mars-juin 1999). Lefébure, qui apparaît aussi dans ces pages, est un personnage bien plus que secondaire, disons accessoire sinon “collatéral”, comme les dommages du même nom, et journaliste bruxellois (bruxellaire) de plus. Il s’agit du chapitre 3 de la Deuxième Partie, « La période Kosovar-Bruxellaire », p.83-87.
(Frédéric Nietzsche au Kosovo est en vente chez l’américain Amazon.fr et chez le français Bookelis.com.)
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Je me suis laissé aller à regarder la série Fargo dont la première saisons (sur trois) date de 2014, qui est pleine de l’esprit de frères Coen, producteurs de la série et inspirateurs à partir de leur film de 1996 qui lui a donné son nom. La deuxième saison, qui met en série une invraisemblable série de crimes dans une guerre de gangs déclenchée par un couple de parfaits Deplorable-USA, comme dirait Hillary, dans les plaines enneigées et sans fin du Minnesota et les confins boisés du Dakota du Sud, en 1979... Retenez l’année, car c’est bien cela qui m’importe.
Justement, le premier numéro de cette deuxième série de Fargo débute par un extrait du fantastique “Discours du Malaise” (majusculons-le) du président Carter, du 15 juillet 1979. Je me rappelle parfaitement cette époque où, à la suite de la chute du Shah et de la prise du pouvoir par Khomeini que la CIA n’avait évidemment pas vu venir (« Nous n’avions pas prévu qu’un vieillard dirigeant religieux puisse provoquer un tel mouvement », expliqua l’amiral Stansfield Turner, directeur de la dite CIA, lors d’une conférence devant des étudiants le 2 mars 1979), se produisit un “choc pétrolier” d’ampleur assez mineure (interruption de la vente du pétrole iranien). La chose se répercuta par des voies mystérieuses jusqu’à amener une réduction temporaire de l’alimentation en pétrole des USA et un rationnement tout aussi temporaire de l’essence dont le prix avait grimpé considérablement. Le pays sembla alors pris de folie et des scènes indescriptibles se déroulaient dans les zones proches des stations d’essence.
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31 juillet 2017 – On disait hier, sur ce site, à propos des dernières folies de l’administration-chaos du président Trump, et citant une remarque de Peter Lavelle, qu’il y a deux sortes d’appréciations : « Pour beaucoup, particulièrement ses critiques, l’administration Trump est rien de moins que “du chaos aux stéroïdes”. Pour certains, qui connaissent le président, c’est une sorte de “business as usual”, la méthode du businessman Trump... » On s’attache ici au deuxième terme de l’alternative car il m’est arrivé quelques informations sur certaines activités très révélatrices de l’équipe-Trump.
Je dis “équipe-Trump” à dessein, et nullement administration Trump, ou gouvernement Trump, et l’on va très vite comprendre pourquoi. Quel crédit accorderais-je à ces informations ? D’abord, il faut dire qu’elles viennent d’une source que je qualifierais de “très sérieuse”, et plutôt émargeant ou proche d’un service officiel, d’une organisation internationale qui a sa place dans le Système. Cela n’est une garantie de rien dans les domaines de la sagesse et de la justesse mais cela nous garde d’une trop grande relativité d’apparence parce que dépendant d’une situation de communication dans l’échelle du Système qui nous est connue. Ensuite, il y a un argument qui fait prendre “au sérieux” ces informations, c’est qu’elles auraient été jugées il y a encore fort peu de temps “pas très sérieuse”, comme tout ce qui avait trait à Trump, et pourtant qu’elles viennent aujourd’hui d’une source “sérieuse” (“très-sérieuse”). Cela signifie qu’on considère désormais Trump comme quelque chose de “sérieux”, avec quoi il faut compter.
Venons-en aux informations en question... Des contacts des sources citées, à Washington même, disons dans des milieux proches de Trump, signalent que « Trump est déjà en train de préparer son équipe pour l’élection de 2020, son équipe de réélection... En fait, Trump s’est bien amusé lors de l’élection présidentielle, et c’est surtout cela qui l’intéresse, recommencer en 2020. Dans tous les cas, on n’a jamais vu ça : qu’un président prépare, après six mois d’exercice du pouvoir, son équipe et sa stratégie de réélection, 42 mois avant la prochaine élection... » Cela signifie que Trump considère désormais son premier terme comme une constante campagne électorale, avec la férocité qui va avec, pour préparer le second terme, son seul objectif devenant de taper sur son adversaire (l'establishment). On comprendra que ces nouvelles, non seulement me font éprouver une grande satisfaction intellectuelle car tout ce qui sort des normes est objet d’excitation comme étant une indication de la crise du Système, mais au-delà qu'elles invitent à la spéculation.
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30 juillet 2017 – Aujourd’hui, séance particulière, dont certains diront peut-être : Grasset il est impayable, il se prend tellement comme quelque chose de considérable qu’il faut qu’il se dédouble pour pouvoir être considéré à sa juste valeur. Certains peuvent le penser parce que nous sommes dans une époque où non seulement tout est pensable, mais où tout peut être pensé... Enfin, jouons le jeu : PhG c’est moi, “l’Auteur” c’est un peu lui-moi, quelque chose dans ce goût-là.
Le sujet, c’est donc “l’Auteur” et l’une de ses dernières productions autoproclamée et autoéditée avec la complicité de divers organismes dont certains peuvent être jugés douteux ; son roman Frédéric Nietzsche au Kosovo, apparu à la devanture de la Librairie.dde, y compris en page d’accueil du site, depuis quelque chose comme trois-quatre semaines. Avec mes qualités et mon don peu commun d’ubiquité, je me suis donc transformé en intervieweur de l’“Auteur”, et c’est la substance de la chose que je veux vous restituer ici. Frédéric Nietzsche au Kosovo, dit FN au Kosovo pour les gens pressés (l’“Auteur” a horreur de cette abréviation), c’est un roman. Il est en vente ici et ici, vous en retrouverez facilement la trace.
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PhG : L’Auteur, où voyez-vous que le FN ait figuré de quelque façon que ce soit au Kosovo ?
L’Auteur : FN c’est Frédéric Nietzsche, pas le Front National, d’accord ?
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28 juillet 2017 – Je ne crois pas qu’il y ait une anecdote plus significative et aussi plus symbolique de notre situation de folie absolument inimaginable d’ampleur et de rythme, essentiellement suscitée, assumée et animée par “Washington D.C.-la-folle”. Elle échappe, cette folie, à la plupart des observateurs, aussi bien les plus fins diplomates prisonniers de vieilles habitudes qui les conduisent à regarder pour ne pas trop voir, que les fonctionnaires-Système habitués à regarder pour ne rien voir du tout, que les journalistes-Système dressés pour ne pas regarder de façon à ne voir que les simulacres en forme de vessies et à jurer que ce sont des lanternes qui éclairent le monde.
Je parle de cette rencontre entre Lavrov, le meilleur ministre des affaires étrangères sur la place aujourd’hui, un des meilleurs qu’aient eu les Russes, un des meilleurs de l’époque moderne et postmoderne depuis le début du XXème siècle ; et, d’autre part, face à lui, un journaliste américaniste de la prestigieuse chaîne de le presseSystème NBC. C’était dans un article du site, il y a trois jours... Je cite la description de la chose :
« Une toute récente remarque du ministre des affaires étrangères de l’inquiétante Russie, Sergei Lavrov, fixe effectivement la gravité hyper-extraordinaire de la situation politique et surtout psychologique dans le chef de ses acteurs, par la démonstration a contrario du délire paroxystique de la presseSystème US... En deux mots : peut-être, a suggéré ce ministre russe aussi solide qu’un roc et aussi sérieux qu’un pape véritable, y a-t-il eu complot au G20 entre Trump et Poutine lorsqu’ils se sont trouvés ensemble aux toilettes, en train de pisser ? Lavrov, plein de l’impudente puissance de la Russie à la conquête du monde, suggère à la fine-fleur de l’intelligentsia journalistique occidentaliste-américaniste de suivre cette piste, – “enquête dans les latrines, ou comment le terrifiant Poutine a réussi à conquérir le monde en pissant”.
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26 juillet 2017 – On sait que la CIA reste un foyer de résistance active au président Trump. Mike Pompeo, le nouveau directeur, n’a qu’une influence mineure sur l’agence et il n’entend d’ailleurs rien modifier de fondamental par rapport à son prédécesseur John Brennan, l’un des adversaires les plus acharnés de Trump. (Qui nous expliquera par quelle étonnante inconscience, ou ignorance, Trump a-t-il nommé Pompeo, sinon par l’habituelle explication de l’impunité complète du ci-devant Deep State pour décider des nominations qui lui importent ?) Cela implique que, lorsque Brennan parle, c’est la CIA qui s’exprime, – et il ne se prive pas de parler.
En décembre dernier, Brennan, alors encore directeur actif de la CIA avait mis en doute la légitimité de Trump comme président des USA. C’était déjà assez lourd, comme démarche, mais personne ne s’en était vraiment offusqué, – je veux dire, officiellement, dans le monde politique où les vertus d’autorité et de légitimité sont si souvent invoquées. Cette fois, Brennan a été plus loin, bien plus loin ; c’est simple, il a posé un acte historique qui réduit à néant les concepts d’autorité et de légitimité et réduit à une bouillie pour les chats la souveraineté des USA. Cela n’a ému personne en particulier, toujours dans le “monde officiel” dont je parle, et la déclaration de Brennan a été retranscrite vertueusement et verbatim, comme l’on fait d’une aimable conversation.
Brennan évoquait la nomination par le ministère de la justice (DoJ) de l’ancien directeur du FBI Mueller pour enquêter sur l’ensemble chaotique-fantasy nommé Russiagate, simulacre parfait comme chacun sait et dont la fausseté ne cesse d’être démontrée jour après jour, – mais qui cela inquiète-t-il puisqu'il s'agit de coincer Trump ? Mueller a dernièrement annoncé qu’il élargirait son enquête aux affaires personnelles du businessman Trump, quoi qu’il en soit du président Trump, ce qui est aller bien au-delà du mandat tacite dont on l’a chargé. Il se déduit de cela que l’on évoque la possible révocation de Mueller par Trump (outre le secrétaire à la justice Sessions qui s’est défilé devant la responsabilité de l’enquête, outre son adjoint Rosenstein qui a personnellement nommé Mueller). Comme cela est excellemment et patiemment expliqué dans The National Review, Trump a tous les droits à cet égard puisqu’il s’agit de nominations de l’exécutif (on ne parle ici ni de l’habileté, ni de l’intelligence, ni de l’opportunité de telles mesures qui sont très discutables, mais de leur constitutionnalité) :
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20 juillet 2017 – Je vais jouer au “franc-jeu de la chronologie”, non par devise de bon esprit mais parce qu’on trouvera dans ce procédé autant mes réflexions sur l’affaires (la “crise“ devenue crise, on verra plus loin) que mes réactions devant les effets de l’affaire devenue cette crise. Je parle du brouhaha français, considérable et significatif, accompagnant la démission du CEM (Chef d’État-Major), le général Pierre de Villiers.
D’abord et dès appris la nouvelle, hier matin, j’écrivis ceci qui donne ma première impression :
« Ce monsieur Arnaud Benedetti, qui est professeur associé à l'Université Paris-Sorbonne, a fait un texte assez juste sur le baston Macron-Villiers, le 17 juillet, sur Figaro-Vox, deux jours avant la démission du CEM. Le thème, repris par d’autres, est assez classique : “quand l’on est un vrai chef, on n’a pas besoin de le dire”, “l’autorité n’est pas quelque chose qui se dit mais quelque chose qui se fait sentir”, etc. Le titre du texte de Benedetti, c’est « N’est pas de Gaulle qui veut », et l’entame (alors qu’on ne connaît pas encore la décision de Villiers, qui aggrave considérablement la “crise”), c’est ceci :
» “En quatre mots : ‘je suis votre chef’, le tout jeune Président vient de déclencher peut-être l’une des crises les plus aiguës, toute proportion gardée, entre le pouvoir civil et l’institution militaire depuis Avril 1961, date du putsch avorté d’Alger ...”
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17 juillet 2017 – Il y a eu cette rencontre Macron-Trump, comme il y avait eu une rencontre Trump-Poutine, comme il y a eu également une ou deux rencontres Poutine-Macron, et la perception qu’on a de ces rencontres, – quoi qu’il en soit de leurs contenues, – et cette même ligne essentielle d’une entente des trois hommes notamment sur le sujet symbolique de la façon de résoudre la question syrienne. Je ne crois pas une seconde que cela la résoudra, cette question syrienne, je vous parle de perception et vous invite à découvrir ce qui unit les deux partenaires de Macron : ils sont les deux protagonistes, – involontaires, réticents, incrédules, etc., qu’importent leurs humeurs, – de l’énorme simulacre qui déchire Washington D.C., et ce simulacre animé par une pression incroyable d’une force quasi-divine, – ou disons complètement diabolique, si vous voulez bien et pour être plus juste, – qui est la haine que le Système porte à Trump (et, au-delà mais vraiment très serré, à Poutine également, au nom d’un antirussisme qui est de la même catégorie haineuse)... Par conséquent, Macron est dans cette galère-là.
Ne cherchez aucune attitude rationnelle d'explication à développer pour expliquer ces quelques observations de départ, aucune ne peut résister à la puissance de la communication et à la contraction monstrueuse du Temps qu’elle suscite, et par conséquent à l’accélération folle de l’Histoire. Cette contraction-accélération est telle qu’il arrive qu’on ne la mesure plus ni ne la ressente, comme avec cette comparaison que j’affectionne de l’immobilité du calme absolument paradoxal qui caractérise l’œil du cyclone alors que l’on se trouve au cœur de la force titanesque de la tempête. Par conséquent, si l’on n’y prend garde on n’y voit que du feu et si vous parlez au quidam moyen de la rapidité folle de l’Histoire, il vous regarde comme on contemple un excité incontinent. Passons...
Les autres acteurs ? Il y a les Chinois assurant leur stature de discrète première économie du monde et, pour rester dans le champ des USA qui doit tous nous intéresser parce qu’en matière de crise c’est là que tout se passe, je serais bien poussé à penser qu’ils vont développer leurs liens avec ce que Madsen nomme The United States of Pacific, en y adjoignant des relations à développer avec le Canada, le Mexique, l’Australie, etc. Vis-à-vis de Washington D.C., les Chinois restent sur la réserve et n’ont pas de tendresse particulière pour Trump qui est le souffre-douleur de Washington D.C. Ils s’arrangent très bien avec Merkel qui déteste Trump, mais elle sans le dissimuler et donc dans un sentiment différent des de celui des Chinois.
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13 juillet 2017 – Voici une histoire de l’Allemagne qui n’a rien d’officiel, rien d’académique, rien d’estampillé conforme, rien de scientifiquement historiographique selon les canons de la chose. Mais elle ne me semble pas absurde et elle correspond complètement à une logique qui rejoint ma propre intuition métahistorique telle que je tente de l’exposer, notamment dans La Grâce de l’Histoire, à partir de l’événement dit du “déchaînement de la Matière”.
La chose vient d’un livre d’un nommé Jean Bardanne (de son vrai nom Jean Bauret), auteur prolifique et totalement inconnu, ou dans tous les cas complètement oublié. (Je parle là de ma propre expérience.) Né sans doute en 1894, il a publié près d’une trentaine de livres dont le dernier, semble-t-il, en 1952. La plupart d’entre eux, publiés entre les deux guerres, portaient sur l’Allemagne et faisaient partie de ces livres en si grand nombre, essentiellement sinon exclusivement de droite, très antiallemands, qu’on s’est empressé d’étouffer et d’oublier depuis parce qu’il n’est pas très sexy voyez-vous qu’on puisse se rappeler qu’entre les deux guerres ce fut la droite jusqu’à l’Action Française ô combien qui fut farouchement anti-allemande. (Même chose pour la résistance, et notamment les débuts de la résistance venus en très grande majorité de la droite et de l’extrême-droite, – pas sexy non plus.)
Il est difficile dans cette sorte de livres que publiait Bardanne de distinguer la fiction de la réalité, comme il est difficile de donner une appréciation de la fiabilité des sources, comme il est très-difficile j’en suis sûr de considérer Bardonne comme un auteur “sérieux”. Même lorsqu’il s’affirma jusqu’en 1941 comme un maréchaliste modéré, ce qui pourrait remplir de satisfaction nos moralistes courants de la presseSystème, il le fit en dénonçant furieusement la collaboration et resta constamment un ennemi de l’Allemagne, comme il s’affirma dans toute sa carrière (ses livres sont essentiellement politiques) comme un dénonciateur du danger allemand... Pas “sérieux” même dans la collaboration, mais patriote.
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Ayant pris pendant la campagne des présidentielles l’habitude de voir les réseaux TV d’information français, j’y cède encore un peu ces temps derniers, à l’une ou l’autre occasion. Je suis stupéfait et peut-être un peu scandalisé, mais finalement pas si étonné, de voir combien la France continue plus que jamais, jusqu’à la démence dite sur un ton très professionnel, à étudier et à examiner son nombril avec une passion et une minutie peu communes. Ils sont toujours dans le paroxysme et leur crise et il importe absolument que la France s’en échappe enfin, retrouve les autres, sorte de son cloaque franco-français et bien parisien pour accomplir la réforme bienheureuse derrière laquelle elle court depuis des décennies. La question me vient candidement aux lèvres, enchaînant sur d’autres : que croient-ils donc ? Qu’ils sont le centre du monde comme ils l’ont toujours été ? Que le monde entier attend, avec fièvre et impatience, que la France rejoigne enfin le troupeau de la globalisation heureuse ?
Les Français voient-ils ce qui est en train de se passer aux USA, à Washington D.C. ? Rien du tout. Ils s’occupent de la “civilisation”, c’est-à-dire d’eux-mêmes. Ils ignorent complètement, sinon pour répéter comme des perroquets l’une ou l’autre affirmation hystérique venue de leur presseSystème bien-aimée de Washington D.C. ou bien de The House of Cards, avant de se replonger dans les délices constitutionnels de la France macronienne.
Ils ne voient rien de la crise du pouvoir de l’américanisme qui ne cesse d’enfler, de se constituer avec une puissance inimaginable, de s’établir dans la fureur déconstructrice sur la durée, je veux dire sur la durée qu’il faudra pour que tout cela enfin se volatilise en une explosion dont personne ne sait ni la composition ni la puissance. Voyez ce texte de Wayne Madsen sur la “dévolution des États-Unis”, qui prend des proportions extraordinaires, et Madsen terminant, et encore très optimiste je trouve : « C’est la situation six mois après que l’administration Trump soit en place, et les politologues doivent se demander s’il y a aura encore des États “Unis” à la fin de cette administration... » Interrogé sur le fait de savoir quand s’achèvera le Russiagate, Ray McGovern, ancien analyste de la CIA devenu dissident observe : « La probabilité, c’est que cette affaire dure au moins pour les trois prochaines années ».
C’est-à-dire que sous vos yeux se défait à une stupéfiante vitesse cette puissance énorme dont dépend toute l’architecture politique et financière, et surtout l’équilibre psychologique de notre époque et de la postmodernité d’une façon générale. Au-delà, c’est le vide, l’abysse, la terra incognita et nul ne sait ce qui surgira de ce cloaque sans fond. En attendant, voyons voir & entendre ce qu’a voulu dire le premier ministre Philippe à la tribune, et entendre & voir si les héroïques députés LR se sont divisés en trois, quatre, cinq ou six groupes constructifs.
07 juillet 2017 – Il y a un peu plus de six ans, Margot nous avait quittés, après une affreuse agonie où elle avait montré cet héroïsme qui reste dans mon âme comme le dernier don de soi. J’avais écrit à ce propos, comme on peut les lire, quelques lignes pour la saluer comme on salue un être sans pareil, « pour qu’elle repose en paix ». Une autre beauceronne, Klara, était arrivée chez nous quelques mois plus tard, âgée de trois mois, pour suivre les traces de Margot. J’en ai parlé parfois dans les pages de ce Journal. Elle se révéla être une compagne d’une gaieté, d’une joie de vivre et d’une fière allure, qui fit renaître en moi une sorte de bonheur que je ne croyais plus possible après celui que j’avais connu avec Margot.
Hier, Klara nous a quittés, au contraire de Margot d’une façon abrupte, impossible à prévoir parce que sans le moindre signe avant-coureur ; mort douce pour elle je crois parce que dans son sommeil et d’une telle cruauté pour nous, d’une si affreuse brutalité. Quatre heures avant, elle et moi nous accomplissions le rituel commun de la promenade de l’aube dans cette forêt où nous n’avions que des amis, que j’avais arpentée tant de fois avec Margot. L’aube dans la forêt est un moment où l’on croit à la renaissance du monde.
Hier matin, tout était comme chaque matin, notre marche à l’unisson, notre rythme en commun, les mêmes arrêts et les mêmes élans, les discours qu’il m’arrivait de faire comme si elle pouvait m’entendre et me conseiller. Il y avait de l’équilibre, de l’ordre et surtout de l’harmonie dans ce cérémonial qui célébrait la liberté de notre affection commune. Comme chaque fin de nuit si difficile pour moi, avant l’aube où tout le reste pèse, ce moment était aussi une résurrection pour moi dans laquelle la magie de Klara n’était pas pour rien.
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Nous ferions bien et bien mieux d’envisager cette question, dont la réponse est loin d’être simple et proche d’être apocalyptique : “Que ferons-nous sans l’Amérique, c’est-à-dire sans l’American Dream, nous qui semblons ne plus avoir le courage d’exister par nous-mêmes ?” J'ai employé à dessein le futur (“que ferons-nous ?”) et nullement le conditionnel (“que ferions-nous ?”) comme il aurait été de bon ton de faire dans le monde des prévisionnistes rationnels.
En effet, c’est bien le cas .... Lire le même jour, – et quel jour, le 4 juillet, la Fête Nationale des États-Unis d’Amérique, qui est le jour où l’on a coutume de célébrer la Grande République, – deux textes écrits par deux grands esprits de la politique aux USA, deux vieux sages, peut-être les deux seules voix de vieux sages existant encore dans la Grande République... Le premier s’intitule, et c’est une question dont on serait si tenté de répondre “poser la question, c’est...” : « Is America Still a Nation ? » ; et le deuxième s’intitule, et c’est évidemment la réponse à la question : « We Must Declare Independence ». La question était de Patrick Buchanan, la réponse de Ron Paul. Les deux hommes, c’est visible, c’est lisible, c’est sensible, cela n’a nul besoin de traduction, les deux hommes ne supportent plus ce qu’est devenu leur pays et qui, par conséquent, n’est plus leur pays. Ils représentent la tradition qui condamne irrémédiablement ce cloaque infâme en quoi la modernité a transformé leur pays.
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Même WhatDoesItMean (*) en a fait de gorges chaudes, ou plutôt un scoop de plus. Il n’est plus nécessaire de faire appel aux soucoupes volantes, à E.T. et toute cette sorte de choses pour ce site fameux pour son ésotérisme plein pot peut-être mâtiné de manœuvres cachées et complotistes qui me font sourire mais sans les juger absolument dérisoires ; enfin, veux-je dire, plus besoin des “petits hommes verts” du temps de l’adolescence de ceux qui furent mes enfants, d’ailleurs la chose est réservée désormais et plus drôlement aux hommes de Poutine se saisissant de la Crimée et foutant une trouille extra-atmosphérique à l’OTAN...
Aujourd’hui la Fantasy-fiction c’est la réalité, ou disons la narrative du simulacre de la réalité, si vous voulez, enfin quelque chose d’approchant puisque tout cela revient au même, mais une narrative si audacieuse qu’elle donne au simulacre des allures de conseil d’administration. En plus, WhatDoesItMean cite ses sources, comme vous et moi, nous qui sommes si sérieux, ce qui montre bien la solidité du sérieux du simulacre et de sa Fantasy-fiction...
Cela donne, pour ce qui nous occupe, ceci qu’avec le passage des deux milliards d’abonnés, le Papoderne, Sa Post-Sainteté Mark-The-First Zuckerberg vient d’annoncer que Facebook c’est comme une religion ; et je dirais, c’est moi qui précise, que c’est même mieux qu’une religion, que c’est une super-religion qui devrait être considéré comme une hyper-religion, qui devrait devenir religion à la place des religions, et en plus et parce que religion pacificatrice puisque remplaçant les machins monothéistes qui nous gonflent un peu avec leurs prétentions à l’exclusivité de la marque, droits d’auteur, droit de regard, décapitations et ainsi de suite.
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Rompant avec mes habitudes de vieil ours chauve perdu dans les bois hors-postmodernité, je regardai mardi en fin d’après-midi l’émission machin-truc de l’inimitable Calvi Gérard sur le segment royal de 18H00-20H00 sur LCI, et je suis sûr qu’ailleurs à la même heure ce devait être pareil car ainsi fonctionne notre univers de la communication-Système. (Aligné, plié, pas un pli pour dépasser, ne veux voir qu’une tête, n’entendre qu’un soupir, et ce sera ce soir-là celui de l’extasié bonheur.) On nous avait montré auparavant, vers 15H00-17H00 – j’ai beaucoup lambiné devant la TV avant-hier après-midi, parce que le temps était à l’orage et que ma chienne Klara en a grand’peur, en conséquence de quoi je reste près d’elle, – nous eûmes donc un spectacle considérable de la tradition même, haut en couleur et de grand intérêt ethnologique, les us & coutumes, et le vote dans toute sa chorégraphie solennelle, pour l’élection du Président de la nouvelle Assemblée Nationale de la République & du Peuple. C’est de cela qu’on parlait, chez Calvi Gérard.
Non, plutôt, on parlait de ceci, soudain la chose m’étant apparue à moi qui suis toujours en retard sur mon siècle, – de ceci que cette Assemblée-là comprend autour de 40% de femmes, presque la parité ! Mille sabords, quelle aventure... J’en fus sitôt retourné ! Qu’on me comprenne bien, aussitôt, et qu’on n’aille point me faire quelque méchant procès en LGTBQ-déficient, j’en serais affreusement marrie. Je n’ai rien contre les femmes, contre les homos, les trans, les lesbs, les multi, les couleurs brun, black, jaune, orange, bleue et même blanc, et en plus j’adore les animaux à un point que vous ne pouvez imaginer.
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... La réponse enthousiaste à la première partie de la question-titre est “oui, oui, oui, mille fois oui”. Les aventures de Macron & Bayrou se poursuivent, comme sur un circuit de rallye tourmenté, avec le départ-surprise du second suivant celui de ses archers du Modem. Cela venait après un fabuleux score de non-participation et l’annonce d’une hyper-majorité de quasi-450 sièges le 12 juin, pour se trouver avec un score ultra-fabuleux de non-participation (effectivement, 63% comme l’observe un juste-lecteur) et une majorité absolue effondrée à à peine plus de 300 sièges.
La politique établit tous les records possibles, y compris celui de la vitesse et de la maestria de l’émergence-surprise d’un nouveau jeune homme d’État et la déstructuration éclair et massive de la réputation de l’infrastructure sur laquelle il installe sa nouvelle gloire. Le nouveau président préside à toutes les nouveautés possibles, y compris, dès le début, comme on vous donnerait la cerise avant le gâteau, celle de faire de son début de quinquennat une forme nouvelle de grande politique, dite “bordel-compatible”.
J’entends quelques commentateurs qui continuent à pérorer sans s’étonner, imperturbablement, à propos de l’habileté de se président qui a réussi à provoquer une fracture chez les LR entre “bordel-compatibles” et les autres, jusqu’à ce bruit-sornette qui a couru pendant quelques heures, qui m’a absolument stupéfié et tétanisé, qu’on pourrait reprendre cette vieille moule pourrie de Raffarin pour lui fourguer un maroquin (type particulier de Maghrébin) ; heureusement, ce n’était qu’un maroquin-sornette... Mais aussi, très remarquablement, j’en entends l’un ou l’autre, pourtant franchement presseSystème (LCI), se demander si l’on n’a pas inventé le tourbillon politique de la folie qui ne s’arrête jamais.
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Il y a un certain temps déjà que je me préoccupe de mon absence de jugement, et pour tout dire d’absence de sentiment vis-à-vis de ce nouveau président. J’ai fait une entorse à cette attitude psychologique lors de la visite de Poutine à Versailles, mais je crois que c’était plus à cause de Poutine qu’à cause de Macron, et que c’était conjoncturel plus que structurel.
Hors cela, le phénomène subsiste ; je veux dire qu’il subsiste, après son installation au pouvoir et malgré les législatives ; ou bien est-ce à cause des législatives avec ces résultats en dents de scie, d’une énorme majorité promise de “Chambre introuvable” au premier tour devenue majorité beaucoup plus équilibrée entre les deux tours ; ou bien est-ce à cause du poids écrasant de l’abstention qui n’a cessé de grandir, qui laisse à chacun la liberté embarrassante de lui trouver une explication comme lorsqu’on se trouve devant l’énigme du Sphinx : l’irrésistible attrait de la pêche du dimanche ou le silence de la révolte qui se prépare ?
Comment exprimer cela ? Il n’y a aucune antipathie, mais pas non plus de la sympathie, non rien d’arrêté dans mon chef vis-à-vis de lui. Il m’est extrêmement difficile de dire “président Macron”, ou “président de la République” et “président de France” à son propos, non par sentiment de rancœur, d’insurrection, d’illégitimité, mais par difficulté de perception, parce qu’il m’est difficile de sortir des clichés qui m’ont envahi l’esprit, du “jeune homme“ au “gamin”, et qui effectivement dénotent cette absence de sentiment, donc de jugement. Chaque fois que je le vois, c’est comme si c’était la première fois que je le voyais, et j’ai de ces exclamations dont je ne peux me déprendre malgré qu’elles soient déraisonnables et qu’elles pourraient laisser croire que mon jugement s’est retranché dans le sarcasme ou la caricature : “Tiens, qu’est-ce qu’il fait là, ce gamin ?”, ou bien “Quel jeune homme de belle allure, bien conventionnel, tout à fait propre sur lui, on en ferait mille comme lui et pourtant c’est lui qui se trouve là, – mais que fait-il donc là ?”
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Du temps où je travaillais encore paisiblement et dans les normes du Système, dans les années 1970, Jerry Brown était une des vedettes type people-politicien de la gauche contestataire, surtout à partir de 1975 lorsqu’il devint gouverneur de Californie. Il était anti-guerre, pas contre la marie-jeanne, environnementaliste, contre les grosses Corporate, en fait très en phase avec la Californie des hippies & Cie et du Hollywood New Age (et, bientôt, de Silicon Valley). Il disparut de notre attention vigilante en 1983 (fin du deuxième mandat de gouverneur) pour revenir au premier plan, type-Come Back Kid, à nouveau gouverneur de Californie à partir de 2011, toujours gauchiste de salon, environnementaliste, ostensiblement original comme marque de fabrique. Cela dit, et pas du tout gratuitement, on sait aujourd’hui que Brown dirige une fronde qui me remplit du plus grand intérêt, sinon d’une joie à peine dissimulée, tant elle est à finalité sécessionniste.
(Pour moi, la sécession, ou toute autre forme de fragmentation des USA, est la seule circonstance pouvant entraîner un choc assez formidable pour frapper le Système au cœur. La fragmentation des USA, c’est la déconstruction du simulacre fondateur de la modernité et opérationnalisant le Système, soit la déconstruction de l’artefact déconstructeur systémique de l’ordre, de l’équilibre et de l’harmonie du monde.)
Depuis fin mai, Brown est la personnalité la plus marquante d'une fronde majeure, la United States of Climate Alliance (USCA), avec au départ trois États (Californie, New York, Washington) qui sont devenus 11 (en plus, Vermont, Massachusetts, Connecticut, Oregon, Colorado, Hawaii, Virginie et Rhode Island). Lorsqu’on a parlé de « dés-union climatique » sur ce site, le 4 juin 2017, je pensais beaucoup plus à une dés-union des USA qu’à la dés-union la plus apparente, celle du bloc-BAO, entre Europe et USA, à propos de l’Accord de Paris. Et puis, passé l’emportement de 2-3 jours qui marque cette sorte d’événement durant sa phase d’apparence considérable, c’est-à-dire passée son apparence on n’en parla plus guère. Comme je dépends d’un flux extraordinaire de nouvelles dans tous les sens, concernant autant de crises folles, j’ai donc perdu de vue le cas du USCA... (Et encore, parlant de “flux extraordinaire” je parle bien entendu de la presse antiSystème, la presseSystème s’agitant dans le cloaque de son simulacre, aucun intérêt sinon celui de taper dedans à l’occasion.)
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Il est entendu que John “Black Jack” Pershing débarquant du bateau et posant le pied sur le sol français, et proclamant “Lafayette, We Are Here” (ce qu’il n’ jamais dit, la chose ayant été dite avant lui par Charles E. Stanton et réattribuée, mythe déjà en formation, à Pershing par un officier des RP) ; les Sammies défilant par milliers dans les villes françaises en 1917, les journaux français chantant la gloire de la bannière étoilée illustrent l’événement du début de l’hégémonie de communication des USA sur la France (sur l’Europe), qui s’illustre par l’acte décisif qui permit la victoire de 1918. Je ne discuterais pas la première proposition, mais en remplaçant le mot “hégémonie” par l’expression “simulacre d’hégémonie” ; quant à la seconde, elle est outrageusement fausse, un mythe, une idole de la nouvelle religion transatlantique à laquelle la France en premier fit acte de “servitude volontaire”.
Il est important de déconstruire cette architecture subversive de déconstruction de la vérité historique (“déconstruire une déconstruction”). Il est essentiel de savoir que les USA jouèrent un rôle opérationnel très mineur, – à peine supérieur à celui des valeureux Belges, qui sont tout de même dans une autre échelle de puissance, – dans la victoire de 1918. Au contraire, cette victoire fut assurée pour l’essentiel par une armée française irrésistible, absolument transformée, reconstituée, renée en une puissance opérationnelle, humaine et industrielle, comme la première armée du monde après la terrible année 1917 (Le Chemin des Dames suivi des mutineries) ; et l’armée française secondée dans l’irrésistible victoire stupidement sacrifiée sur l’autel d’une diplomatie où la trahison s’exprima de tous les côtés chez les Alliés, par la participation étonnante de puissance et de courage de l’armée italienne contre l’Autriche-Hongrie.
Un petit bouquin qui ne paye pas de mine vous règle tout cela, allant dans le sens que j’ai toujours eu intuitivement à partir de certains faits militaires avérés. L’intérêt du Mythe du Sauveur Américain – Essai sur une imposture historique de Dominique Lormier (*) est dans ceci qu’il nous donne une synthèse rapide du phénomène (l'imposture), charpentée sur une multitude de détails essentiels et de citations venues des archives, sur les effectifs, les matériels, la répartition des forces, les opérations et les chefs qui les dirigèrent, durant cette période décisive entre la fin du printemps 1918 (avril-mai) et l’armistice du 11 novembre. Une place essentielle est faite sur la posture des forces américaines, leurs effectifs, leurs opérations, leur comportement.
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On aura bien entendu que ce texte d’hier soir dans ce même Journal-dde.crisis, ce “billet” était de la sorte qu’on dit “d’humeur” mais il n’en contenait pas moins l’observation de faits, non plutôt d’une vérité-de-situation qui a des aspects novateurs sensationnels. Il méritait, me suis-je dit, un enchaînement plus démonstratif.
C’est pour cette raison que je choisis d’enchaîner, dès potron minet ou presque, sur une extension du domaine de la réflexion. Ce qui m’a frappé au premier instant comme un symbole écrasant, et qui subsiste, c’est le chiffre... Pour dire combien j’y étais peu préparé, lisant 51% j’avais cru lire le taux de participation et cela me paraissant sensationnel ; puisque qu’il s’avère que c’est le taux d’abstention, alors le chiffre devient un symbole formidable puisque la limite de la majorité absolue est dépassée. C’est historique pour une élection de cette importance : l’abstention est élue au premier tour avec entre 51% et 52% des voix (dites “voix-muettes”).
Dans la perspective historique, selon ce que l’on sait des us & coutumes de cette République depuis sa création où les participations aux grands scrutins ont toujours été importantes (avec tassement en 2012, comme une réplique du séisme à venir), nous devons avancer une interprétation radicale : que les gens doués d’abstention l’aient ou non conçu ainsi, il s’agit du modèle qui restera de la première insurrection postmoderne adaptée à son objectif. Son premier effet, incommensurable, insaisissable mais pesant de tout son poids, c’est la délégitimation du président à peine élu, dont l’énorme majorité de plus de 400 j’imagine attachera à ses basques, comme un boulet qui représente le symbole de l’ensemble, une Chambre non seulement “introuvable” mais plus encore, “indicible”, une Chambre-simulacre qui résume toute l’opération. Je n’écris pas cela par hostilité ni critique contre Macron pour ce cas, mais bien comme le constat d’une vérité-de-situation qui concerne le Système en général. Cette illégitimité va peser sur la direction-Système comme une malédiction des dieux.
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