Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
Depuis quelques temps, une-deux semaines, je me suis mis à l’ouvrage pour suivre un peu plus régulièrement la campagne de l’élection présidentielle française qui ne m’intéresse que dans la mesure où elle justifierait, et surtout comment elle justifierait la place qu’on lui accorde en général, y compris extra-muros des salons parisiens, dans l’immense dynamique en cours dans notre Grande Crise Générale (ou Grande Crise de l’effondrement du Système, l’expression variant un peu selon les jours et les humeurs, mais l’on comprend, si l’on ne fait pas trop la bête, de quoi je veux parler). J’ai donc entendu à plusieurs reprises, et donc observé comme un fait avéré, que le terme “anti système” ou éventuellement “anti-système” avec tiret si l’on est plus audacieux, selon l’orthographe telle qu’ils l’utilisent, est employé très couramment sinon avec une exagération révélatrice.
Il s’agit d’une mode, d’un néo-conformisme de circonstance et d’opportunisme si l’on veut, au point que des amateurs de paradoxe se jugeraient “révolutionnaire“ et “anticonformistes” en se disant “pro-système”. (Je crois bien qu’il y en a dans ce genre, j’ai entendu la chose au moins une fois.) Pour mon compte et sans étonner personne je pense, toutes ces expressions font partie de ce que je nommerais “l’écume des jours”, variations de type-“dir’com”, toutes en apparence et au goût du jour sinon de l’heure en prime time, pour sacrifier à ce qu’on croit percevoir comme une attente psychologique d’un public de plus en plus insaisissable, pour “rester dans la course” ou comme on disait autrefois (je ne sais si cela se dit encore) “rester dans le coup”.
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Une fois de plus, je prends la plume pour interférer dans le travail du site (dedefensa.org) et donner un aperçu personnel et néanmoins général des événements washingtoniens après la démission de Flynn, le conseiller direct de Trump pour la sécurité nationale, et l’un de ses plus anciens compagnons d’armes sur la route menant à la Maison-Blanche. Par commodité, je citerais au minimum des extraits de mes “sources”, qui sont dans tous les bons articles de la presse-antiSystème. (Vous pouvez trouver une bonne synthèse de cette affaire, donnant elle-même toutes les sources qui importent, dans le texte de Virgil, de Breitbart.News, le 16 février. Plus loin, vous aurez d’autres références-URL)
Bref, la transition est toute faite pour entrer dans le vif du sujet par un exposé préliminaire : la non-citation des sources est une habitude de la presseSystème, devenue habitude hystérique et spasmodique dans l’ère Trump. On peut donc sans véritable risque, vous pouvez m’en croire, inventer ses “sources” pour mieux accréditer les montages que passent impérativement les “non-sources” venues de l’IC (Intelligence Community) alias Deep State (État profond), ou faisant fonction. Jamais le trafic de “sources”, avec “fuites” organisées d’informations inventées pour la cause, n’a été aussi massif, sorte d’inondation diluvienne, de tsunami, etc. Plus que jamais par conséquent, il faut renoncer à la réalité qui n’existe plus, tenir apriori pour mensongères les “sources” les plus respectables selon le catéchisme-Système (NYT, WaPo, etc.), décrétées par nous coupables tant que leur innocence éventuelle n’a pas été sérieusement prouvée, etc. Dans le cas qui nous occupe, il faut admettre qu’il y a eu un simulacre de fuites massives, des informations-simulacres venant de sources-simulacres également, néanmoins implantées dans l’IC, devenant elle-même une IC-simulacre, le tout aboutissant à une liquidation de Flynn... Pourquoi ne croirait-on pas, ironiquement au sarcastiquement, qu’il s’agit d’une liquidation-simulacre ? Le plus fort c’est que certains l’affirment...
Sur cet arrière-plan plein de faux-semblant et de fausses perspectives, j’en viens à un exposé succinct de cette affaire & conséquences, en quelques points remarquables :
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Enfin, je dirais que c’est à la fois une énigme et une évidence... Je parle de mon désintérêt complet, sinon pour l’anecdote, pour l’exotisme, et bien entendu pour l’exclamation consternée, pour la campagne de l’élection présidentielle française ; et, d’autre part, la conviction extrêmement forte que cet événement, – l’élection au terme de la campagne, – est un événement considérable, et cela je pense, quel que soit le résultat parce que cette élection aura un effet de rupture psychologique à mesure, tout aussi considérable.
Ce dernier jugement d’un “événement considérable” n’a fait que se renforcer ces derniers mois, sinon ces dernières semaines. Les présidentielles françaises doivent être considérées, objectivement et selon un point de vue qui ignore les protagonistes, les programmes, les avatars, etc., comme un événement qui n’a cessé de gagner dans l’importance considérable que je lui vois, à cause des autres événements extérieurs, disons “de l’extérieur proche”, ou encore à l’intérieur du bloc-BAO. Je veux parler, pour nommer ces “événements extérieurs”, de la dissolution accélérée du concept d’“Europe-UE”, du Brexit bien entendu, mais surtout des élections américanistes et, en amplifiant encore cet effet dont je parle, de tout ce qui se passe en survitesse accélérée depuis la victoire de Trump, qui n’est rien de moins que la dissolution accélérée des États-Unis.
La cause générale en est bien compréhensible, sans avoir à tordre l’argument ni à s’attarder dans les détails parce qu’il s’agit d’un sujet qu’on ne cesse d’aborder sur ce site. Il est manifeste, selon ma comptabilité personnelle que ne dément en rien dedefensa.org, que la crise du Système a franchi un seuil fatidique au début de 2014, avec la crise ukrainienne dans la forme où elle a éclaté et s’est développée. L’on a vu aussitôt la puissance terrible développée par le système de la communication, pour atteindre une intensité telle que les concepts de réalité, de vérité, etc., bref de tout ce qui constitue notre perception et par conséquent l’évolution de notre psychologie, en ont été complètement bouleversés dans leur opérationnalité, avec notamment cet événement de la désintégration de la réalité objective. (D’où les concepts divers apparus dans l’arsenal dialectique du site : narrative, déterminisme narrativiste, vérité-de-situation, etc.) Du coup, toutes les activités humaines, même celles qui prétendent à la plus vertueuse des objectivités, se trouvent précipitées dans le soupçon du parti-pris, de la corruption, de la manipulation, etc.
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La campagne présidentielle française, dans un temps de crise existentielle de la nation française en cours de dissolution accélérée, est comme suspendue, paralysée, impuissante et vociférant extraordinairement à propos du rien. Elle se contracte spasmodiquement dans des “crises” universellement dérisoires et démesurément grossies comme celle qui nous occupe actuellement (“l’affaire-Théo”), comme si ces temps maudits excellaient à fabriquer des symboles sans autre signification que celle de l’insignifiance saupoudrée de bavardages sans fin, sans goût, sans rien du tout, – sur le genre des anges plutôt que sur leur sexe, comme il convient. C’est ironiquement dire qu’elle est à la hauteur de l’enjeu, cette campagne française, puisqu’elle est le double invertie et catastrophique de la hauteur de l’enjeu, très bas dans les abysses... Suspendue ? Si elle l’était encore dans les airs, vers les cieux où l’on peut espérer quelque innocence, mais elle l’est dans les culs de basse-fosse, dans ses propres excréments sans signification ; tant il est vrai qu’ils ne veulent rien voir de la vérité catastrophique du monde.
Même pas un mois que Trump est là et son conseiller à la sécurité nationale Flynn, que l’on voyait comme un homme-clef, dedefensa.org et moi y compris, démissionne, chassé par les montages-Système habituels. L’attaque anti-Trump est d’une extraordinaire surpuissance et la politique extérieure de Trump est un extraordinaire château kafkaïesque où un grand joueur d’échec se perdrait. Un texte d’Alastair Crooke écrit à la lumière d’une superbe culture pour tenter de comprendre et de débrouiller cette énigme (la politique de Trump) se termine par un ironique « Well, peut-être est-il préférable de s’asseoir et d’observer, et de ne plus tenter de déchiffrer les runes ». Il faut dire que, pendant que se répand cet épais brouillard en forme d’extraordinaire désordre, on s’active avec zèle, de tous les côtés et non des moindres puisqu’y incluse Sa Majesté-BHO, à mettre en place les composants nécessaires à la ‘Civil War 2.0’, USA, d’une façon infiniment plus sérieuse dans les moyens qu’on ne pouvait prévoir, et tout aussi incompréhensible que la politique de The-Donald dans “ses runes”...
Lisez, pendant ce temps, la prose lugubre de Patrick Buchanan, qui voit la fin des USA comme un destin immanquable désormais.... Et puis, méditez un instant.
...Cela fait (la méditation d’un instant) pour en venir à admettre que, Well, il est temps d’arrêter là bien qu’il y ait tant d’autres occurrences crisiques à décrire, en plus de ces deux monstres crisiques en pleine activité. Je crois qu’il y a bien assez pour justifier ce que je vais vous dire de mon humeur ; cela ne sera ni long, ni révolutionnaire, selon ce que vous savez de mes habitudes. Le “Well” d’Alastair me convient parfaitement tant il rencontre cette doctrine de l’inconnaissance qui me sert de guide dans les périodes de grand désordre des énigmes crisiques transformées en hystéries crisiques. Il s’agit de ne pas céder, de continuer “à rester assis et [à] observer”, comme une sentinelle qui fait son devoir ; il s’agit de se faire de plus en plus critique de ses propres commentaires, de ses humeurs, de ses illuminations particulières concernant des faits et événements particuliers, de ses “Eurekas !” qui jureraient donner une cohérence soudaine à ce qui n’est et ne peut être qu’incohérence... Mais ne rien abandonner malgré cette censure vigilante de soi-même car il faut poursuivre ; la Mission impartie reste plus que jamais de continuer à souligner les terribles et catastrophiques envolées de notre crise Générale.
Car voici ma seule certitude : nous sommes désormais au cœur du cœur de la Grande crise générale à son terme catastrophique. Ce qui joue un rôle et tient son rang n’est plus de notre conception ni de notre compétence, encore moins de notre action. Nous sommes dominé, écrasés, ridiculisés par la métahistoire qui, majestueuse et superbe, intervient directement dans notre petite basse-cour en déployant ses forces suprahumaines dont nous ne savons rien précisément, mais dont nous sentons irrésistiblement la pression et la souveraine puissance. (Et c’est nous faire bien de l’honneur, une telle intervention, j’en conviens, – mais quoi, Ainsi soit-il...)
Crooke a donc raison : il est « préférable de s’asseoir et d’observer » l’effondrement d’une civilisation, d’un Système et d’un monde... Car il importe d’en rendre compte, et de méditer à nouveau, dans l’espoir d’apercevoir un jour, à un moment donné, le nœud du Mystère.
Maintenant, quelques mots sur Trump qui achève la troisième semaine de sa mandature, et qui nous en dit déjà énormément sur lui. Pour nous épargner quelque bavardage inutile, je citerais le site dedefensa.org, dans son texte du 9 février sur les Tu-22 russes en balade possible en Iran, en faisant l’hypothèse que l’auteur aurait aussi bien ajouté ce commentaire pour introduire mon épanchement du jour, comme si on le lui avait demandé :
« Tous les commentateurs antiSystème sont et seront obligés à la pratique de cette gymnastique entre l’approbation extrême et la critique très ferme, comme nous-mêmes d’ailleurs [voir le 7 février et le même 7 février], sans qu’il y faille voir en aucun cas un changement de l’opinion sinon de l'humeur, ou une incertitude du jugement : il suffit d’aligner et de comparer les deux chroniques successives de Justin Raimondo, du 6 février 2017 [applaudissements enthousiastes] et du 8 février 2017 [appréciation très critique]. »
En un sens, et cela poursuivant sur un mode moins “grillonnant” que notre « Prophète en mode grillonnant », il s’agit de bien percevoir combien il n’y a plus aucune ligne directrice, ni la moindre logique, ni au fond le moindre arrangement possible de l’esprit selon les habitudes éprouvées de notre piètre histoire constamment récrites pour croire encore à nous-mêmes. Il nous faut nécessairement employer un mode différent de perception, – à chacun de trouver le sien après tout, moi j’ai choisi depuis longtemps quelque chose qui a pris forme, et que j’en suis venu à baptiser “âme poétique”, qui se nourrit de formes de belles qualités et de profondeur à mesure, telle l’intuition haute. Il n’y a aujourd’hui aucun autre moyen d’échapper à l’un des quelques pièges du même conformisme-narrativiste exercé d’une façon ou l’autre à l’instigation d’une époque absolument soumise au Système, que ce soit celui de l’aveuglement-hyperactif (“je suis heureux, je suis postmoderne”), celui de l’hypertrophie rationaliste-démente (“je comprends tout, grandes lois géopolitiques et complots”), celui de l’hystérie-affectiviste (“partout nos bombes et nos drones sèment nos valeurs enchanteresses”), celui du militantisme du paroxysme-sociétal (“je hais tout ce qui est structuré, principiel et harmonieusement arrangé, je ne veux que le mouvement déconstructeur”).
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A peine imagine-t-on de faire un commentaire politique sur la campagne présidentielle française qu’un événement vient vous en dissuader, parce que cet événement bouleverse l’orientation de tout commentaire politique à ce point que l’on finit par conclure que l’on croit au retour de la politique dans la campagne lorsque la politique, ou disons ce qui en tient lieu, l’a déserté ; et l’on est évidemment aussi vite démenti car ce “retour de la politique” n’est qu’un simulacre, un false flag comme disent les comploteurs.
A d’autres moments, on l’oublie, cette campagne, je veux dire dans les moments d’accalmie de la campagne lorsqu’ils font leur vraie campagne et parlant des vrais sujets de la campagne, etc., tout ça si important et si pressant vous assurent-ils parce qu’il s’agit du retour de la politique et de la politique de la campagne, et c’est à ce moment-là que la campagne somnole et disparaît... Dans ces moments-là où, paraît-il, la politique est revenue dans la campagne selon eux, moi aussi je somnole doucement et n’ai plus rien à en dire, et je sais bien que chaque mot que je lui consacrerais me ferait disparaître de moi-même, me ferait me fondre dans la médiocrité qu’impose l’événement, le non-être que m’aurait ainsi communiqué l’événement de la campagne...
Ainsi ai-je trouvé un thème central qui transcende la campagne tout en en parlant tout de même, en plus en la liant à la campagne présidentielle des USA, d’un tout autre style mais d’une tendance similaire : cette campagne ne prépare à rien dans l’événement qui la couronne, strictement à rien sinon au désert des médiocres dans le chef de l’élection car le véritable événement n’est pas l’élection mais bien ce qui va suivre l’élection, et cela quel que soit l’élu. Aux USA, et toujours dans ce tout autre style, c’est une tendance similaire car l’on sait bien, – je veux dire qu’on devrait en être convaincu par intuition impérative, – que l’autre résultat, l’élection de Clinton, aurait provoqué des remous considérables, aussi bien dans la rue qu’à Washington D.C., comme elle en produit avec l’élection de Trump où l’on voit bien que ce qui suit l’élection de la bestiole s’impose comme bien plus important que la séquence qui a précédé. C’est-à-dire que, dans les deux cas, le français après celui des USA, la décision qui est censée imposer une phase politique de plus enchaînant sur le précédent, impose au contraire une phase de type nouveau, quelque chose de tout à fait différent après une rupture sans aucune considération pour la personnalité de l’élu(e), et alors l’élection n’est qu’une phase de rupture ou dite-rupturielle. Ainsi “le désert des médiocres” à quoi aboutissent les campagnes politiques aujourd’hui dans ces systèmes politiques en pleine dissolution d’eux-mêmes et par eux-mêmes, aussi vide que peut l’être ce vide dont la nature a horreur, “le désert des médiocres” se transforme en un bouillonnement extraordinaire qui n’indique rien d’autre que la révolte furieuse de la nature du monde.
(Suite)
Depuis quelques jours, je le sens bien et même parfois je l’entends ; l’Auteur marmonne, parle entre ses dents (celles qui lui restent), renâcle, remâche et râle... Je sens bien qu’il a quelque chose à me dire et je sais bien de quoi ce quelque chose est fait. L’Auteur, je le connais comme si je l’avais fait, comme si c’était moi...
Ah, le voilà qui approche ; feignons l’indifférence, comme l’on dit dans les grandes pièces classiques, et simulons la surprise lorsqu’il parlera, comme si de rien, vraiment de rien n’était.
— Hum, hum, dit l’Auteur, manifestement en verve.
— Oui, monsieur l’Auteur ?
— Je n’ai rien dit, moi.
— Vous êtes comme tous les auteurs, l’Auteur ! A vous tortiller, à vous trémousser pour attirer l’attention, pour qu’on vous voit du coin de l’œil, pour qu’on s’attache à vous sans trop le montrer, et cela pour vous récrier une fois l’attention éveillée...
— Eh bien, puisque vous insistez, eh bien voici : j’enrage !
— Tiens, j’envisageais de le dire pour vous, mon texte en témoigne... Et pourquoi donc, s’il vous plaît ?
— Oh, c’est vite dit : La Grâce est là, qui nous tend les bras, désemparée et désespérée de cette situation car il n’y a personne ou tout comme pour répondre à son attente ! C’est comme un noyé qui demande de l’aide et qu’on regarde couler, sans un geste, si même on s’en aperçoit.
— Vous exagérez, l’Auteur, vous faites dans le tragique d’une façon excessive... Vous voulez parler de la diffusion de votre chef d’œuvre, n’est-ce pas ? Les ventes ont fait leur petit bonhomme de chemin ; combien ? Au moins 150 exemplaires, non ?
— Et vous trouvez cela satisfaisant, en trois mois ?! Inutile de me détourner de mon juste courroux, notamment par des ironies comme cette remarque déplacée avec le ton qui va avec, – “votre chef d’œuvre”, – le fait est que le bateau sombre... Depuis quinze jours, un, deux exemplaires vendus, pas plus !
— “Juste courroux“, mazette le beau langage ! Enfin, un peu, comment dirais-je...
— Ne dites rien ! Reste que la situation est affreusement affligeante, je dirais presque : tragique !
—Allons, allons, ce mot, “tragique”, je vous l’ai fait comprendre, est excessif... Il faut dire aussi : votre pavé, je veux dire “votre chef d’œuvre”, n’est pas de ces choses que l’on achète comme des petits pains. Certains le jugeront difficile à digérer, vous savez. Alors on pèse, on soupèse, on hésite.
— C’est à vous d’exagérer cette fois ; il faut lire ce livre comme une vache rumine, comme Nietzsche conseillait de faire, en lisant et relisant, comme je fais de plus en plus... Thibon disait, écoutez je le cite : “L’important, ce n’est pas de lire beaucoup de livres, c’est de lire en profondeur le peu qu’on lit. Tout est dans tout.”
— Humm, vous avez des lettres... Et bien entendu, vous êtes assuré que La Grâce est un de ces quelques livres qu’il suffit de lire en profondeur...
— Je n’ai pas dit ça, je n’ai pas dit ça !
L’Auteur a un peu rougi, pour le coup. Je regrette presque ce ton involontairement sarcastique dont j’ai usé.
— ... Enfin, je n’ai pas voulu dire ça ! Vous me récrivez comme on récrit l’Histoire, Monsieur, et ce n’est pas peu dire dans cette époque sans pareille... Écoutez, le fait est que je ne sais pas comment dire ce que je veux dire ; mais quand on écrit et qu’on tient à ce qu’on écrit, on voudrait que tout le monde s’en saisisse et on le proclamerait pour un peu, et puis l’instant d’après, vous comprenez, changeant brusquement d’humeur on se dit : “qu’importe, je n’ai pas écrit pour ‘vendre’, ce mot affreux, je laisse ce livre à son destin, et qui aura l’intuition qu’il lui faut le lire, celui-là le lira, et qu’importe s’ils ne sont que 150” ... D’ailleurs, un peu plus que 150, non ?
— A peine, l’Auteur, à peine, certainement pas plus de 160, et j’espère bien que vous montrerez respect et reconnaissance à ces Happy Few qui se sont aventurés dans le sublime et enchanteur labyrinthe de votre pensée, éclairé en son terme d’une lumière sans exemple ?
— Toujours, toujours, vous et vos sarcasmes ! Certes, bien sûr que je dis mon respect et ma reconnaissance à ces lecteurs, à leur courage, à leur endurance, à leur souffle... Mais bon : puisque vous voyez cela comme une épreuve, j’aimerais après tout qu’ils soient plus nombreux à participer, comme s’ils pouvaient espérer une initiation...
Somme toute et sans trop m’attarder aux derniers mots de la dernière phrase qui frisent tout de même la paranoïa du bonhomme, je le comprends : il voudrait qu’on lise son livre, La Grâce (au fait, il faudra que je le lise, moi, “en profondeur” cette fois, à-la-Thibon) ; en même temps, il est mortifié de songer à faire cette chose vile qu’ils nomment aujourd’hui “promotion”, comme un bateleur fait son bataclan. Comme tous les auteurs, je parle de ces auteurs singuliers qui sont plus sensibles à ce qu’ils ont écrit qu’aux règles du jeu du temps, moderniste puis postmoderniste, l’Auteur est fait tout de contradictions, entre le nécessaire et le détestable ; il veut être lu et, en même temps, il se déteste de faire, ou d’envisager de faire cette démarche infâme du publiciste, du voyageur de commerce, qui revient à dire : je veux que vous me lisiez, pour ma gloire et pour ma fortune... Bien, et c’est ainsi que je me décidai à mettre fin à son supplice, puisqu’en vérité il était là, il marmonnait depuis plusieurs jours, pour une requête qu’il jugeait nécessaire de faire, et qu’il jugeait horrible de devoir faire.
— Je viens au-devant de vos souhaits... Et si je vous proposais d’en dire un mot dans mon Journal ? Peut-être qu’un lecteur ou l’autre...
— Oui, oui, c’est ça c’est ça, et mille merci, au moins mille, – je veux dire les “mercis”, pour les lecteurs on verra ... Euh, n’oubliez pas le lien qui renvoie aux conditions de vente... Puisque, vous le savez, et dites-le à vos lecteurs, le Tome-II vint de paraître.
Avisé l’Auteur... Voilà qui est fait : lecteur, voici le lien.
Il est très difficile d’identifier aujourd’hui la politique extérieure, ou disons de sécurité nationale de Trump ; d’où un certain désarroi ici et là, y compris chez des partisans de circonstance de Trump. Mais ce constat n’est pas nouveau. Il était également très difficile d’identifier, lorsque nous la vivions au jour le jour, la politique de sécurité nationale d’Obama ; enfin, je dirais la même chose de GW Bush, dans tous les cas depuis l’invasion de l’Irak où ce qui fut aussitôt présenté et salué comme une splendide victoire s’avéra devenir, au fil des ans, une épouvantable défaite, tandis que les contradictions, les complexions et complexifications comme l’on dit couramment, ne cessaient de s’empiler.
C’est bien entendu cette confusion de la réalité, son usure véritablement, sous les coups de la formidable puissance du système de la communication, jusqu’à sa dislocation, sa parcellisation, son inversion et finalement sa disparition (voir le déterminisme-narrativiste et la vérité-de-situation), qui brouille complètement ce processus d’identification jusqu’à le rendre impossible. J’ai la conviction que cette impossibilité d’identification est partagée par les acteurs eux-mêmes, et les prétendus inspirateurs de ces politiques incompréhensibles.
Comment s’en sortir ? Je réponds à cette question, entièrement d’une manière intuitive, sans le moindre intérêt pour quelque démonstration ou preuve que ce soit, parce que persuadé qu’aucune autre méthode n’est possible pour clarifier la pensée et continuer dans cette fonction, dans cette mission d’observateur des événements. Cette “fonction” est bien une “mission” dans le sens profond de la chose, intuition là aussi, dans la mesure où la description qu’elle nous donne joue honnêtement et loyalement son rôle d’influence à ciel ouvert ; parce qu’encore j’ai la conviction que la présentation d’une telle influence pour ce qu’elle est joue son rôle dans l’évolution des perceptions et des jugements ; parce qu’encore et enfin, j’ai la conviction qu’en l’absence de réalité empêchant toute observation expérimentale, c’est de cette façon qu’on peut tout de même faire progresser une pression bénéfique sur l’ensemble des événements.
(Suite)
“Entre nous, vous m’avez eu...”, dit la chanson ; à peu près ce que j’ai envie de dire, sans nécessité d'amour, aux événements de ces deux-trois derniers jours et, par conséquent à The-Donald lui-même... Il n’est pas sapiens en vérité, mais littéralement il est événement, d’une nature différente de l’humaine sans qu’il faille y voir une quelconque vertu mais qui produit de l’antiSystème ; ce président s’est fait événement, et événement-déferlant à lui seul, du type-“levez-vous, orages désirés”. Avez-vous mesuré le temps qu’il lui faut pour signer ? Neuf secondes, – très long, signature révélatrice, – narcissisme, vanité, agressivité, comme dit la graphologue, ça tombe si bien d’en juger ainsi qu’il s’écroulera avant la fin de l’étape, à tant signer des directives que certains, la mort dans l’âme parce qu’ils apprécient son action, jugent dictatoriales en vérité et impossibles à approuver... Et pourtant, il signe...
(Tout cela un peu fou comme l’humeur et la crise, mais cette affaire de signature m’arrête un instant. La gentille-laïcarde RTBF belgo-francophone a apporté sa Pierrette à l’édifice anti-trumpien. Allez voir la marque du Monstre, que j’ai le malheur de juger graphiquement élégante et esthétique. « Et surtout, il n'y a aucune rondeur [dans cette écriture]. Même le “o” et le “a” de Donald sont ‘étrécis’, il n'y a que des angles, et en plus, il ne lâche pas, il ne lève pas sa plume. [...] Il est en plus assez rare, après un certain âge, de signer de son prénom suivi de son nom. Cela témoigne d'une certaine naïveté, et d'une grande vanité. » Horreur ! Tout cela correspond assez à ma signature, écrite quasiment d’un trait fort appuyé, où le prénom du vieux “Ph” subsiste plus que jamais jusqu’à presque-manger le “G” du nom... Narcissique, agressif, naïf, Grand-Vaniteux, PhG ? Diable and diantre.)
Hier matin puis au long de la journée jusqu’à tout à l’heure, m’arrêtant à mes sources habituelles, le vertige, une fois de plus le damné vertige... Succession ininterrompue de nouvelles, du coup de fil entente-cordiale Trump-Poutine qui a surpris les Russes eux-mêmes ; du Pentagone qui reçoit l’ordre de préparer un plan anti-Daesh en 30 jours et de réformer les forces armées en 60 ; de la nécessité de l’OTAN et de l’Europe absente de tous ces plans et discussions, comme perdues corps et biens ; à la Californie en quasi-rébellion, présente et à venir ; à la mauvaise humeur du président mexicain dont on dit que l’on se doute volontiers qu’il n’est que la marionnette des cartels qui ne veulent pas du mur ; aux réactions multiples de protestation de type-Soros et de type-légaliste à la décision de frontière fermée à l’émigration qui prennent l’allure d’une “révolution de couleur” institutionnalisée, globalisée par l’affectivisme régnant en maître de la pensée, dans lequel l’UE occupe la première place ; à la bataille finale qui se prépare entre le président et la Federal Reserve...
Tant d’autres choses encore, qui défilent sous mes yeux, illustrant le chaos que Trump installe dans le monde à partir du tourbillon crisique USA-2017, dérangeant avec une brutalité inouï le Système qui ne doutait pas une seconde, dans sa complète inconscience, qu’il accomplirait son destin. J’avoue une certaine admiration stupéfaite pour la résilience de ces esprits qui viennent, vous expliquant que nous assistons à un réarrangement géopolitique prévisible, logique et finalement contrôlable, y compris chez certains y voyant une renaissance de l’“anglosphère” (USA-UK), comme si l’on assistait à un déménagement remarquablement exécuté... ou bien devrais-je parler d’une stupéfaction admirative pour juger d'un tel rangement du dé-rangement ?
La partie engagée à ce rythme, combien de temps la situation du monde pourra-t-elle le soutenir ? Ce rythme qui alimente et amplifie une tension extraordinaire d’où rien ne peut résulter qui ne soit des fractures profondes, des déstructurations explosives et des dissolutions accélérées. Les psychologies, qui précèdent tout cela parce qu’elles les sentent littéralement, sont déjà entrées, dans leur perception, dans la phase accélérée de l’effondrement final. Au-delà, l’inconnu.
Enfin, je commence à comprendre sa nécessité et sa fonction... Comme d’autres sont dératisateurs, il est, lui, un désacralisateur. Le mot n’est pas des plus beaux mais la fonction est, dans son cas, absolument sublime et vitale : désacraliser l’Amérique.
Je ne parle ni de son programme, ni des intentions, ni des ordres exécutifs qu’il a signés à un rythme prodigieux, ni des tweets incendiaires qui sèment la panique, ni des conditions rocambolesques du fait de son comportement de sa première rencontre ratée avec le président mexicain, ni de son désintérêt manifeste et affichée pour la lecture de textes préparés de politique officielle, ni de la terreur-dégoût qu’il suscite chez ses meilleurs “alliés” lorsqu’on entend Hollande concéder qu’il “doit [lui] parler” (« Alors nous devons bien sûr parler à Donald Trump, puisqu’il a été choisi par les Américains pour être leur président... ») ; je ne parle ni des horions qu’il a échangés avec son opposition furieuse, ni de la haine quasi hystérique et absolument affectiviste qu’il a déclenchée contre lui, ni de la fureur et de la désinvolture avec laquelle il traite la presse, ni de l’incroyable campagne de mensonges et de narrative contre lui, ni du Silent Coup de la CIA dont on continue à parler, ni des intentions continuées de Soros de le mettre à bas ou de la suggestion du commentateur et directeur de journal allemand impeccablement atlantiste et agent d’influence à mesure des USA Josef Joffe suggérer qu’après tout « un meurtre à la Maison-Blanche par exemple »... Quoique, après tout et tout bien considéré, je parle in fine de tout cela, mais sans m’arrêter à rien de particulier, et n’en faire en aucune façon un argument pour ou contre lui.
...Ah oui et certes, c’est bien du président des États-Unis Trump dont l’on parle ici, et un président comme il n’y en eut jamais de semblable avant lui, qui ne fait pas partie de leur monde de Washington D.C., qui effraie ses interlocuteurs des dirigeants-Système du bloc-BAO dans le sens où nul ne sait comme s’y prendre et comment le prendre avec lui. (Rien à voir, par exemple, avec un GW Bush, dont l’ébahissement permanent devant les choses du monde cachait mal la manufacture incertaine de son esprit, mais qui restait complètement dans les normes, les mœurs, us & coutumes du Système.)
(Suite)
J’aurais pu, arguant de mon grand âge, reprendre dans ce Journal la gâterie californienne du jour, si intéressante. Je le fais par un biais, en l’associant contradictoirement au triomphe de Trump qui vient de liquider le TPP (Trans-Pacific Partnership) avec le soutien enthousiaste (si, si) de Sanders et des syndicats US, AFL-CIO en tête. Là, évidemment, nous entrons dans un nœud gordien de contradictions que j’annexe aussitôt à notre concept commun, à dde.org et moi, de “tourbillon crisique”, où il est bien difficile de suivre la rectitude d’une idéologie implacable et vertueuse, et en plus fermement plantée dans le sable poisseux du déterminisme-narrativiste.
... Car Sanders, c’est bien connu, et les susdits syndicats, c’est très classique, sont tous démocrates ou approchant et ont tous soutenus, volens-nolens, Hillary Clinton. Bref, dans le climat actuel, ils sont censés vomir au seul nom de Trump-Hitler ; mais non, ils s’en tiennent à Trump et ne vomissent pas... La narrative chancelle. (Elle chancelle d’autant plus que si le Bien avait triomphé du Mal, et Hillary installée à la Maison-Blanche comme l’annonçait le programme, elle serait en train de pousser désespérément et sans grand espoir aux feux pour que le Sénat ratifie le fameux TPP.)
La manœuvre était évidente, mais il faut reconnaître à Trump, dans le style Stuart-Patton, son extrême rapidité à la décider et à la réaliser, et l’on sait bien que là réside le génie tactique de la référence indiquée. La liquidation du TPP est une nouvelle sensationnelle du point de vue de la communication, mais sans le moindre risque politique et sans la moindre complication procédurière. De toutes les façons et malgré les efforts désespérés d’Obama-le-Magnifique qu’ils regrettent tant, le TPP paraphé avec enthousiasme par lui-même n’aurait pas été ratifié par le Sénat, donc promis à une liquidation sans gloire. Par contre, le paraphe liquidateur de Trump, entouré dans le Bureau Ovale des principaux dirigeants syndicalistes, dont le tout-puissant président de l’AFL-CIO qui regroupe tous les syndicats de branche Rich Trumka, – l’équipe Trump-&-Trumka ; en plus avec un tel prénom, ça ne s’invente pas, – tout cela sous les appréciations enthousiastes de ses invités (« Ce fut une rencontre incroyable », disent-ils), c’est un très beau coup tactique ; tout comme, dans la même veine et pour aussitôt enchaîner, la seconde rencontre internationale prévue de Trump, après celle de Miss-Brexit Theresa May, avec les dirigeants canadiens et mexicains pour une renégociation au forceps du traité ALENA (NAFTA). Là aussi, applaudissements conjugués et quasiment extatiques de Sanders-syndicats.
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La beauté de la situation d’aujourd’hui, avec l’ère-Trump, c’est que l’on ne sait plus qui est avec qui et qui est contre qui, qui fait quoi et avec qui, et contre qui, et ainsi de suite. Qu’on le veuille ou pas, qu’on l’accepte ou non, Trump a tout changé dans notre perception ; marqué au fer rouge de l’antiSystème, quoi qu’il fasse, malgré les myriades de soupçons qui s’attachent à lui, – essentiellement de la part des antiSystème bien sûr, parce que les zombies-Système, eux, savent depuis longtemps que c’est un agent du KGB. (Donat Ivanovich Trolstoyevski, gros-agent dormant, qui squatte désormais le Bureau Ovale.)
Avec Trump à l’Élysée (lapsus irréfragable, bien dans la tendance-coquilles de dedefensa.org, qui ne sera donc pas rectifié), peut-on encore charger les USA de tous les maux, comme nous en étions accoutumés ? Difficile, malgré les doutes qui s’accumulent et les enquêtes en cours. (DJT ou “Dés Jetés” [appellation désormais contrôlée, en acronyme courant ou camouflé de “Donald John Trump”] serait-il le représentant d’une partie de l’“État profond” contre l’autre ? Le représentant de l’“État profond” contre les “Masters of the Universe” ? Un maître de la maçonnerie secrètement allié à Obama contre les Bush-Clinton, les Maîtres du Crime globaliste ? Un agent-double-dormant et difficile à réveiller du Système déguisé en antiSystème ?)
... Malgré tout cela, disais-je, tout se passe comme si, selon le langage Scientifiquement Correct, l’on était contraint par le sentiment écrasant qu’il y a du nouveau, comme s’il y avait quelque chose de brisé dans les us & coutumes du Système, et par conséquent dans le rangement de nos références. Comment est-il possible, par exemple, que le patron de la CIA sorte de l’ombre protectrice où le met sa fonction pour venir à la télévision menacer en direct le président-élu à quelques jours de son serment. (Cela, voilà qui a marqué dde.org.) Si l’épais Brennan se permet cela, à quelques jours de ses grandes vacances, cela signifie-t-il que la CIA exècre Trump et le montre, et le clame ? Si c’est cela, comment s’y retrouver dans nos anathèmes habituels contre le pouvoir américaniste, si le pouvoir américaniste nous file entre les doigts pour ne plus justifier notre juste courroux ? (Ou bien, est-ce une mascarade, un coup monté ? Qui nous le dira ? Trump lui-même, dont la première sortie hors les murs du Bureau Ovale est pour aller saluer la CIA elle-même à Langley ?)
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A l’heure où j’écris ces lignes, comme disaient les reporteurs de l’ancien temps qui passaient directement leurs dépêches écrites durant le combat qu’ils étaient censés décrire du bar le mieux achalandé du coin jusqu’à leur rédaction lointaine, à des milliers de kilomètres, à l’heure où j’écris ces lignes rien n’est encore fini de la solennelle journée d’investiture et de prestation de serment du président The-Donald, 45ème du titre, c’est-à-dire 45ème POTUS. A quelques centaines de kilomètres de là, à New York, sans doute à un autre moment de la journée (tout se brouille dans ces deux jours où plus de cent manifestations différentes étaient prévues) avait eu lieu ou avait lieu un grand rassemblement de l’opposition “progressiste-sociétale-(chic)”, avec quelques vedettes de Hollywood, – Alec Baldwin, De Niro à nouveau passé dans l’opposition, – l’un ou l’autre réfugiés, une affiche bien avec les quotas bien soignés, repassés-pliés (blancs-honteux, black & brown et fiers de l’être, beige-clair, LGTBQ, etc.), sous la présidence considérablement plantureuse de Michael Moore. C’était un mélange de “concert des enfoirés” et de We Are The Word, une autre facette de ce Mai-68 cosmique en-hiver...
Maintenant, plongez-vous dans le tourbillon des multiples scènes, manifestations, cris, mains sur le cœur, promesses infinies, une cascade de vidéos (voyez Breitbart.News et de multiples autres) ; ce mélange de solennité bombastique, de strict observance des règles et d’escadrilles de véhicule noirs aux vitres teintées noires ahanant sous leur poids de blindage, entourées de nuées d’escort-bodyguards tous reconnaissables à un kilomètre (costume noir, cravate noire, chemise blanche, lunettes noires, cranes semi-rasés et rasés, oreilles chargées d’oreillettes, têtes en mouvement perpétuel, etc.) ; et puis en cent lieux épars des foules avec pancartes diverses, multicolores, hurlant ou se moquant, dressant le poing ou applaudissant...
Le spectacle est à la fois extraordinairement conforme si le regard seul s’en inquiète, et extraordinairement surréaliste si l’esprit s’y met pour tenter de donner un sens à tel ou tel sentiment... Celui-là, qui est le mien, avec Michael Snyder de Economic Collapse, sur cet étrange sentiment bouffe qu’on n’arrive pas tout à fait à écarter, – nous aussi retenus encore au Système même si c’est d’un seul cheveu, – cet étrange sentiment que Trump c’est The-Donald, et qu’il “ne fait vraiment pas sérieux”, – sentiment pourtant avec une réserve : « It still doesn’t seem quite real to me that Donald Trump will soon be residing in the White House. Perhaps after I watch him being inaugurated on Friday I will feel differently. And I certainly am not expecting any miracles under Trump, but it sure will be nice to have a new face in the Oval Office... »
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Lisant ou relisant, je ne sais plus, Histoire égoïste (Folio, Paris 1973), c’est-à-dire les mémoires d’une forme assez particulière de Jacques Laurent, un des “hussards” des années 1950, je suis arrêté par cette remarque venu de sa toute prime enfance, immédiatement après la Grande Guerre. Elle m’a frappé de deux façons : d’abord, et je passe rapidement là-dessus car je compte y revenir, par le constat qui y est fait de la présence de chevaux encore assez nombreux dans les rues de Paris, ensuite parce qu’il y est question des trains et de “la peur des trains” qu’il y avait encore à cette époque, comme, plus tard et plus proche vers notre époque, il y eut une “peur des avions” pour les déplacements des masses laborieuses et vacancières.
« Le chemin de fer inspirait encore de la peur, écrit Laurent. On n’était pas si loin de la grande peur du XIXème que le guide Chaix combattait avec des arguments sublimes, non pas en essayant de rassurer le voyageur comme on aurait fait au XXème mais en jouant sur son goût du risque et sur son mépris de la mort. Ce vieux guide qui figurait dans les arrière-fonds de la bibliothèque de mon père proclamait : “C’est une grande erreur de chercher un préservatif contre la crainte de la mort dans l ‘éloignement de l’idée d’une catastrophe dont rien ne peut nous préserver. C’est un préjugé de croire que l’on souffre beaucoup en mourant. Les convulsions, les angoisses, les gémissements de quelques personnes mourantes ne doivent pas nous en imposer. Ces signes, ces accidents ne font souffrir que e spectateur et non le mourant, qui ne ressent rien. Pensons souvent à ceux qui nous ont précédés, à ces êtres si chers à notre cœur qui semblent nous inviter à aller les rejoindre dans des régions que la faiblesse de notre vue ne nous permet pas d’apercevoir. Si vous êtes profondément pénétrés de ces préceptes sages, moraux et vrais, vous pouvez entrer dans un wagon sans éprouver la crainte d’une de ces rares catastrophes dont les chemins de fer ont été le théâtre. »
(Suite)
La semaine sera longue, d’ici le 20 janvier... Une fois de plus USA-2016 devenu USA-2017 nous fait vivre au rythme de sa folie, de son angoisse, de son “Something Got to Give”, – “il faut que quelque chose se passe”, – comme si rien ne s’était passé jusqu’ici, comme si ce qui s’était passé jusqu’ici n’était pas suffisant. Je ne cesse d’aller d’un texte à l’autre, chacun détaillant à sa façon le “Silent Coup” si assourdissant, les “fuites” anti-Trump, l’insurrection inévitable samedi prochain, la “panique de l’establishment”, les agitations quasi-hystériques des “services”, les plans d’élimination, “légale” ou physique, de Trump... ZeroHedge.com vous donne des conseils sur ce qu'il importe de faire pour résister sans se faire prendre si quelque chose d'extraordinaire arrive le 20 janvier, à Washington D.C. Même le très sérieux ConsortiumNews de Parry (indiscutable “dissident” antiSystème, mais d’un professionnalisme impeccable, ennemi du sensationnalisme) publie en tête de son site un article de Daniel Lazare sur “Le plan pour faire tomber Trump”, l’auteur avertissant de son propre chef qu’une telle hypothèse n’est plus du tout l’exclusivité des paranoïaques et autres “complotistes”. (« Un “Coup” militaire est-il en préparation ? Ou bien les agences de renseignement US sont-elles en train de mettre en place l’environnement politique pour forcer Trump à abandonner la présidence parce qu’elles ne peuvent supporter l’abandon de la politique de nouvelle guerre froide contre la Russie ? »).
Incrédulité sans fin du chroniqueur devant cette série de spasmes du même événement qui ne cesse de cogner, de revenir à la charge, avec l’entêtement d’une tempête sans fin, et qui poursuivra jusqu’à ce qu’enfin l’essentiel de ce que nous attendons et espérons, et craignons tous confusément, avec plus ou moins de lucidité, d’angoisse et du sens de la métahistoire, – jusqu’à ce qu’enfin l’essentiel, qui est la Grande Crise d’effondrement du Système, se produise... Je pourrais aujourd’hui reprendre mot pour mot ce paragraphe du début de mon Humeur de crise-28, il y a un mois, neuf jours avant le vote du Collège Electoral, sans trahir en rien ni mon sentiment, ni le climat des choses, ni les événements, ni la véracité du récit métahistorique :
« L’Amérique est grosse d’une guerre civile ; et la nature n’attend pas : à un moment ou à un autre, il faut mettre bas, il faut accoucher du monstre... A chaque occasion où la tension monte au travers de diverses nouvelles éparses, – car aucun courant de communication de poids n’ose ou bien ne peut offrir la synthèse évidemment catastrophique de cette tension qui serait la vérité-de-situation exposée, – à chaque fois revient en moi la phrase sempiternelle : ”Jamais, jamais la tension n’a été si forte, jamais, jamais l’enfantement n’a semblé si irrésistible...” ; et chaque fois ressort dans mon souvenir, également sempiternelle, cette remarque de Lénine au soir du coup d’Octobre, selon Trotski : “Es Schwindle...” (“J’ai le vertige”)... »
... Je pourrais certes reprendre cela mot-pour-mot, mais je dois aller plus loin encore, car tout se jouera le 20 janvier, sinon tout se jouera plus tard, quelques semaines, quelques mois, mais dans la même séquence, dans la même dynamique. Nous sommes au terme du chapitre essentiel du grand récit métahistorique, et nous vivons cela jour après jour, heure après heure, sous nos yeux : “La colère des forces infinies m’effraie”, aurait pensé Pascal ; pourtant, il n’a jamais reculé devant les effets de son “pari pascalien”.
L’esprit bien loin de Trump, j’étais hier dans une de ces tournées rarissimes, mes seules sorties hors de mon domaine, à Bruxelles pour une après-midi et un début de soirée, pour vérifier quelques attaches familiales et goûter quelques manifestions de l’amitié. Une longue rencontre avec ma fille aînée, une visite d’une tristesse sans fin à ma sœur aînée qui perd ses facultés mentales à cause de la vieillesse, éloignèrent effectivement mon esprit de ses habituelles préoccupations. Je les retrouverais pour mon dernier rendez-vous, avant le train, dans ce charmant petit bistro-restaurant bruxellois, le Mokafé de la galerie de la Reine, où l’on retrouve, entre les cohortes incertaines de touristes, quelques vieux habitués, quelques bohèmes sur le tard, l’une ou l’autre vieille dame pleine d’ardeur et dévorant les gâteaux qui y sont excellents, un solitaire qui vient y lire son journal et un étudiant attardé qui peaufine sa thèse ; et puis nous trois, deux chers amis et moi-même, eux et moi travaillant dans le même champ de préoccupation qui est celui de dedefensa.org.
...Ainsi les vis-je arriver, l’un après l’autre, – car je suis toujours le premier arrivé, bien entendu, – chacun le nez collé sur son machin, – i-phone ? smart-phone ? Je ne sais pas, bref un portable qui donne l’internet et donc l’information en direct... Et tous deux de s’exclamer sur le spectacle en cours à Washington D.C., Trump face à la presse-Système ; de s’exclamer, eux qui connaissent ce domaine de la communication en politique extérieure, sur la maîtrise, l’habileté de Trump. Rentré à mon port d’attache hier soir, je vérifiai rapidement la chose : quelques passages, l’atmosphère, l’ambiance, effectivement le calme et la maîtrise de soi, y compris dans l’accrochage avec Acosta de CNN à la question duquel Trump oppose le refuse formel de répondre. (Contrairement à la remarque du New York Magazine notée par ailleurs [« ...except when he refused to call on CNN reporter Jim Acosta, yelling “You are fake news!” »], je trouve que même dans cette séquence Trump ne s’est nullement départi de son calme.) Les échos recueillis depuis, chez l’une ou l’autre “source sure” comme l’on dit, confirment cette impression générale.
(Suite)
Puisque nous vivons des temps exceptionnels, comme les USA eux-mêmes obviously, qu’ils soient donc vraiment exceptionnels et ainsi soient-ils ! Ainsi, semble-t-il, en a décidé le POTUS-44 (*), qui restera quasiment en fonction après la prestation de serment du POTUS-45 dans une occurrence, – une de plus mes amis, – jamais vue, sans précédent ni équivalent, – bref, exceptionnelle elle aussi. Une petite précision dans une dépêche du très-informé DEBKAFiles, ami du Mossad, nous confie qu’Obama a bien l’intention d’installer une sorte de contre-gouvernement pour surveiller la politique russe de Trump. Il veut préserver “his legacy” ; c’est drôle, – exactement comme l’on dirait : “je veux préserver le désordre-bordel que j’ai déclenché, entretenu, quasiment structuré, car c’est mon legs le plus précieux en vérité...”
Voici ce que nous dit l’ami DEBKAFiles : « Obama, qui a décidé de conserver une équipe avec mission de surveiller la politique de Trump, s’est plongé dans une bataille furieuse contre la décision de son successeur de relancer les liens entre la Russie et les USA. Se battant ainsi pour sauvegarder une part importante de son héritage politique en établissant un précédent exceptionnel et unique pour un président sortant, Obama est déterminé à projeter une grande ombre critique sur les actes et les politiques de son successeur. Durant les quatre prochaines années, Obama ne cessera de rappeler l’affaire du “hacking” russe dans l’élection présidentielle, pour garder haute la flamme de la bataille contre le “penchant russe ” de Trump... »
Rien, en vérité rien ne saurait me faire plus plaisir. Le président des États-Unis, et le premier président Africain-Américain des États-Unis, – retenez vos larmes, mes frères, – le voilà qui prend le maquis et se transforme en contre-pouvoir de guérilla dans le but d’être une “grande ombre” éclairant de sa “haute flamme” l’infamie de son successeur qui voudrait effectuer quelques exercices de rangement dans le susdit désordre-bordel... Diable ! Le Diable a de bien étranges idées, mais il faut bien s’abstenir de le contrarier. L’homme aux dix-huit trous quasi-parfaits sait évidemment ce qu’il fait : la satisfaction de lui-même du 44ème POTUS est en train de franchir des sommets qu’on jugeait inaccessibles, et qui le sont d’ailleurs à l’extrême commun des mortels courants.
Il installe donc ses quartiers dans une maison austère, en vrai guérillero, dont je ne vous dirais rien de l’adresse précise sinon qu’elle se situe à Washington D.C. Le symbole est imparable, exceptionnel certes : il ne retourne pas à Chicago mais reste en alerte, vigilant, organisateur de la révolte, là où toutes les choses du pouvoir se passent...
(Suite)
Les “fêtes” étaient donc passées et qui avaient été pour moi par tel ou tel côté une rude épreuve tant cette période me rappelle combien les divers milieux familiaux dont je suis issus sont éclatés, pulvérisés, sinon réduits en cendres par les avatars humains et encore plus par les diktat de l’Histoire. C’est une histoire assez triste mais également d'une belle nostalgie, dont je vous entretiendrai un jour, lorsque je trouverai l’inspiration de donner à tel récit un intérêt au-delà de l’anecdotique affectiviste, qui n’est pas de mon parti. Revenu à la vie qui est évidemment quotidienne, je me retrouve en auteur déchiré entre ma réticence terrible de faire-promotion de ses propres œuvres, – sentiment écrasant pour mon compte de bassesse et d’humiliation que soi-même on s’inflige à soi-même, – et la nécessité que m’impose impitoyablement l’œuvre de faire quelque chose pour elle... Elle me parle, cette œuvre, La Grâce bien sûr et notamment son Tome-II, sur un ton rude, sans le moindre ménagement : “Tu prétends m’avoir écrit, espèce de sapiens-sapiens, et libre à toi et à tes illusions ; en attendant, sois logique au moins avec ces illusions, et fais ce qu’il faut pour qu’on me lise !”.
(Sa rudesse, son manque de ménagement, pour tout dire son indifférence à mes états de susceptibilité, c’est à ne pas croire. Ces œuvres que vous prétendez avoir faites sont impitoyables, – je dirais “quelle ingratitude”, mais elle en rirait un peu trop en me disant : “Et tu t’imagines encore que tout cela est de toi !”, et elle en rirait à juste titre car combien de fois n’ai-je dit ma conviction des convictions des logocrates... Je suis par conséquent écartelé.)
Je m’y suis donc remis, vous entretenant à nouveau de cette contradiction entre d’une part la crainte et le mépris de la vanité d’être un auteur (lire que la vanité d’être un auteur, c’est en vain prétendre l’être) ; et la nécessité du respect que l’on se doit d’avoir pour l’œuvre réalisée, – par qui ? Mystère, – et pour le serment qu’on s’est fait de tout faire pour qu’elle soit “communiquée” à d’autres, qu’elle soit lue, que d’autres y trouvent quelques lumières nouvelles pour susciter leurs propres pensées créatrices.
Tout cela détaillé, et dans cet état écartelé où l’on me voit, et considérant que le livre lui-même semble se considérer comme un être à part entière et singulièrement autonome, je lui laisse la parole, non sans signaler que la dernière chronique (*) faisant la promotion de La Grâce avait été suivie pendant plusieurs jours d’un nombre non négligeable de commandes (jusqu’à la quarantaine, a-t-on décompté), pour aboutir aux derniers “plusieurs jours suivants”, autour et après le passage de l’An nouveau, d’un désert quasi-complet et préoccupant. C’est cela qu’à nouveau, nous, La Grâce et moi, désirons rompre.
La Grâce a donc remarqué ce message, curieusement sur le Forum du texte « Entre tweet et Silent Coup », du 4 janvier :
« ...Et il me semble comme ça que De Defensa se sous estime, ça reste humble, chrétien ça demande la charité. Ca pourrait être, peut-être, alors notre boulot il est bon ! Si vous voulez continuez à en profiter , faut donner plus. Mais il vrai que nous ne sommes plus païen , toutefois, le système là, il change quelque peu, non ? »
“Chrétien, nous, moi ?”, s’exclame La Grâce. “Encore faudrait-il me lire, et l’on serait édifié quant à mon christianisme ! Mais pour cela, il faut acheter le livre que je suis, et l’on saura pourquoi ce jugement se discute, pour le moins, et en détails qui ne sont pas inintéressants... Ce pourquoi je prends ceci à mon compte : ‘Alors, mon boulot il est bon !’”
Par conséquent, suivez son conseil, à La Grâce, soyez son lecteur...
(*) Ainsi avez-vous également remarqué que ces textes qui portent comme marque de la série “l’Auteur” dans le titre et discourent de La Grâce dans le texte, sont numérotés à partir de ce mot. (Ce texte, voyez ci-dessus, est “Auteur-3”, le troisième de la série.)
Il s’agit d’une simple vidéo sur MSNBC, quelques dizaines de secondes d’un échange entre Rachel Maddow et le sénateur démocrate Schumer. Maddow lui présente un document où un anonyme de la CIA proteste à propos du rendez-vous de la CIA avec Trump. Schumer, vieille ordure de Wall Street, prend l’air finaud et diabolique qui convient pour dire qu’à continuer comme ça, il va lui arriver des problèmes, à Trump (« Let me tell you: You take on the intelligence community — they have six ways from Sunday at getting back at you »). Et Rachel, lesbienne, progressiste-sociétale, autrefois pourfendeuse talentueuse de GW Bush et de ses guerres épouvantables où la CIA tint son rang, qui boit ça comme du petit lait, l’annonce par la vieille ordure que la CIA pourrait régler son compte au président des États-Unis... Quel bonheur et quel honneur d’être progressiste !
Voyant cela, je ne peux m’empêcher de penser que le Diable est passé par là. Aucune autre explication n’est possible ; car la raison recule, impuissante, devant la tâche d’expliquer rationnellement et par ses seuls moyens de telles attitudes, et devant l’aveuglement que tant de sapiens oppose à cette mise en évidence. Nous sommes dans une saison diabolique, où les âmes faibles et les psychologies vulnérables succombent si aisément à la terrible influence du Diable qui sème l’incohérence.
Je trouve bien rassurant que des esprits habitués à exercer leur indépendance dans le seul champ de la raison en viennent, pour s’expliquer ces choses extraordinaires qui se déroulent, à se tourner vers de telles explications extrahumaines et au-delà de la seule raison. Contrairement aux jugements courants inspirées par le Système (par le Diable) et qui s’effilochent en lambeaux, il s’agit d’une véritable illumination rationnelle de l’esprit par l’intuition. Il faut savoir, pour lutter, qui est notre adversaire.
Ainsi de cette humeur de crise : de reconnaître que notre Grande Crise est d’abord une crise de la psychologie humaine, et qu’elle se trouve activée par des forces extrahumaines et supérieures par leur seule surpuissance (et nullement supérieures par la pensée, certes). La Grande Crise du monde est d’abord notre immense crise intérieure, en nous-mêmes, et l’accès que cette circonstance donne au Diable d’entrer en nous-mêmes.
Ce qui me décide à écrire cette chronique, finalement, c’est la déclaration que je retrouve de trois jours d’un commentateur célèbre aux USA, dont il a été parfois question, qui est d’une tendance neocon très affirmée sans être complètement enrégimenté dans le groupe de base de cette tendance (laquelle est aujourd’hui en plein désordre de dissolution en tant que structure). Il s’agit de Charles Krauthammer, parlant à Fox.News, à propos de la décision du président Obama de prendre des sanctions antirusses spectaculaire. La déclaration de Krauthammer ne concerne pas le fond de l’affaire (la validité de la mesure décidée) mais le comportement du président-sortant à cette occasion (et après d’autres, ajouterais-je) :
« This is about as anti-democratic as you can get. You were in office for eight years — you got your mandates — and on all of these issues… he is doing all these things that have been explicitly rejected by his own party. Then he doesn’t have the courage of his own convictions, getting them done to lock in his successor.
» It’s very anti-democratic.”
» I don’t know about the merits of the case. I would imagine that allowing mixed use and some exploration would be a good thing for the country, but Obama sees himself as God hovering over the country dispensing goodies to the extent that he’s got control.
» He figures, “I’ve got control here. No one can stop me, and it may be somewhat irreversible.” »
(Suite)