Le Journal dde.crisis de Philippe Grasset, qui a commencé le 11 septembre 2015 avec la nouvelle formule de dedefensa.org, l’accompagne et la commente en même temps qu’il tient la fonction d’être effectivement un “Journal” pour l’éditeur et directeur de la rédaction de ce site.
Puisqu’il a été question, de façon tout à fait marginale, du général nordiste William Tucumseh Sherman, j’y reviens, mais cela en m’attachant directement au personnage. Il est vrai que j’ai toujours été fasciné par cette photo universellement fameuse et reprise par Infowars.com en y collant le visage d’Obama... Sherman y paraît hargneux et renfrogné, avec une dureté terrible et une intransigeance du puritain, paraissant manquer de cette beauté de l’âme qui nourrit l’élégance du caractère et la fraîcheur de l’esprit, semblant étranger à lui-même tant l’impureté des actes qu’il fut amené à commettre semble habiter ses traits, « avec sa chevelure à la diable, nettement hérissé et le général-massacreur des armées du Nord comme tombé du lit pour massacrer du Sudiste ; avec cette chevelure un peu comme la mode postmoderne du cheveu hérissé, – ou “look hérissé”, ou “spiky hair” ». Sur cette photo et avec le comportement qu’on sait, Sherman m’a toujours paru méchant comme une teigne, dominé par un caractère acariâtre et étroit... On a compris que je suis de parti-pris.
(Je le suis d’autant plus qu’en lisant l’abondante biographie de Wikipédia sur Sherman,– dont le second prénom [Tecumseh] venait très paradoxalement par rapport à ce qui est écrit plus loin, de l’admiration de son père pour un chef indien de la tribu des Pawnees, – on est aussi bien conduit à un jugement beaucoup plus nuancé. Ce détail-là me suffit : cet homme qui fut un des combattants les plus rudes et impitoyables pour imposer l’ordre yankee et américaniste avec tout ce que cela suppose, avait été pendant un temps hors du service et dans “les affaires” de la Grande République capitaliste, avant la Guerre de Sécession, et il avait failli sombrer dans la mortelle dépression, celle qu’entraîne le système qu’il imposa au Sud : « Plus tard, se remémorant l’époque de la folle spéculation foncière à San Francisco, Sherman écrit : “je peux gérer cent mille hommes dans une bataille, et prendre La Cité du Soleil, mais je suis effrayé d'avoir à m’occuper d’un lopin de terre dans le marais de San Francisco.” » Donc, une fois de plus et constat chaque fois relevé, diversité du sapiens-Système, beaucoup plus prisonnier du Système que son adorateur, comme souvent il se force à être avec des formules humanistes pour se dissimuler cette condition d’asservissement où il se trouve.)
(Suite)
Je ne me suis pas trop intéressé aux nouvelles type-Facebook, à la grande affaires des “News-bidon” (pour Fake-News) dont la grande presse-Système a fait grand cas comme d’une manœuvre historique et vertueuse dans le but de nous purger des nouvelles auxquelles il n’est pas bon de s’attarder, ni pour le moral, ni pour la political correctness, ou “politiquement correct”. Il est de fait que, dans mon chef, je ne crois pas à la possibilité de la censure dans le système de la communication tel qu’il est organisé, parce que le Système a trop besoin d’une “libre-circulation” de ses principaux attributs, dont l’argent, les échanges à l’intérieur du Coporate Power, les fausses nouvelles type-Fake-News (les siennes), sa lutte épuisante contre la force des vérités-de-situation, etc. ; bref, il a trop besoin du globalisme pour se priver de l’outil principal de l’expansion de la globalisation. Le problème insoluble que rencontre le Système et qui le tuera par autodestruction, c’est que le principal instrument de l’expansion de la globalisation et du globalisme est aussi le principal instrument de l’expansion de l’anti-globalisation et de l’anti-globalisme ; c’est le terrible caractère-Janus du système de la communication, d’être à la fois Système et antiSystème ; d’où l’impossibilité de la censure complète, efficace, et de la possibilité pressante et inarrêtable que sa pseudo-censure ne cesse de se retourner contre lui, comme boomerangs en mode-turbo...
Cela fait bien près de vingt ans, dès les premières manifestations politiques et antiSystème de l’internet, durant la guerre du Kosovo, que l’insoluble dilemme qu’affronte le Système est apparu. Cela fait près de vingt ans qu’on nous annonce, chaque année, que nous sommes sur la voie de la dictature de la communication réduite à la censure, avec purge générale des antiSystème. Voyez où nous en sommes aujourd’hui, où la presse-antiSystème fait élire un président des USA... Les seuls résultats significatifs de ces contorsions sans fin des maîtres-censeurs pour tenter de parvenir au verrouillage ont été d’abord de nous montrer le vrai visage de certains groupes qui se disaient antiSystème ; ensuite de rendre le processus de la circulation des informations dans le système de la communication, absolument, totalement incontrôlable ; enfin et surtout, comme on l’a vu souvent sur ce site, – il y a peu de temps encore, – de nous priver tous de la seule référence qui permettrait à une censure de s’établir, c’est-à-dire l’existence d’une réalité, fût-ce une réalité faussaire bien entendu, mais enfin quelque chose dont on puisse dire : “Voilà la réalité qui dit le vrai, moi le censeur je l’affirme, et au nom de cette garantie de vérité qu’est cette réalité je vous mets à l’index”.
... Tout cela expliquant l’attention moyenne que j’ai portée à l’opération de censure postmoderniste Fake-News. (Pour des détails aux bonnes sources, voyez Madsen et Engdahl.) Et puis est venu le texte du New York Times, qu’on trouve en-ligne ce 27 décembre et alors, aussitôt, l’intérêt s’est soudain imposé ! L’opération Fake-News devenue d’un prodigieuse originalité, du genre à vous laisser sans voix, – mais pas sans ma plume active, certainement pas...
(Suite)
Dans un très-récent Forum, accompagnant un texte de l’ami-Bonnal, on a un peu glosé sur ce qui a été prestement baptisé “guerre industrielle”. Un argument a été opposé à la thèse que présentait le texte. Je crois pouvoir le résumer en disant que le passé, celui d’avant-le-canon, n’était pas moins destructeur (dans le sens de tuer de gens) que le présent, et que le canon fut après tout et dans certaines circonstances quelque chose de bénéfique, sinon d’humanitaire ou de vertueux à la limite, et ainsi de suite pourrait-on penser, jusqu’à la guerre moderne qui pourrait être jugée selon ce raisonnement finalement moins meurtrière que celle qui fut menée par les hordes de Gengis Khan.
Pour mieux situer le débat, je cite le principal message présentant l’argument à la thèse ; on notera à mon insistance expresse qu’il n’y a rien de personnel dans mon propos, ni de polémique d’ailleurs. Si on le prend dans ce sens on aura bien tort... La citation n’est là que pour mieux poser les termes du débat, et la question du canon et de la poudre figure comme une hyperbole annonçant l’avenir, pour en venir à la “guerre industrielle”. L’on notera aussitôt, comme il est dit dans le texte à plusieurs reprises, par l’Arioste lui-même, avec approbation du bonhomme-Bonnal, et d’ailleurs dans le titre également (“la Fin des Héros”), qu’il n’est point question de prouver une chose selon le nombre des morts et des blessés mais de nous entretenir des vertus que l’homme parvient à montrer dans cet événement terrible qu’est la guerre selon ce qu’il en est de la guerre : le courage, l’héroïsme, le sens de l’honneur, la noblesse du caractère, etc., et j’y ajouterais la “magnanimité” dans le traitement qu’on peut faire aux vaincus, voire même dans la considération haute qu’on peut avoir de l’ennemi (voir la très belle définition du mot dans Wikipédia).
(Ces vertus sont, à mon sens, le signe indubitable de la hauteur de l’esprit, de la grandeur du caractère, c’est-à-dire de l’esprit de la civilisation qui est le contraire de la barbarie. Je suis un peu marri de devoir le dire d’une façon aussi glacée, mais le constat statistique, éventuellement comparatif d’une époque l’autre de massacres de 10.000 personnes ici, de 100.000 là, etc., avec tel ou tel instrument de guerre, etc., ne résout en rien la question de savoir si courage, héroïsme, honneur, noblesse, magnanimité existent ou n’existent pas. Il y a d’une part la morbidité de la comptabilité lorsqu’on aligne les chiffres des victimes souvent dans des proportions considérables, et également à l’autre bout du spectre des attitudes primaires et infécondes, l’appel à l’affectivisme lorsqu’on emploie des mots tels que “massacre”, “tuerie”, “sang”, etc. ; tout cela ne prouve rien dans un sens ou l’autre sur ce qui nous importe précisément : y a-t-il eu ou n’y a-t-il pas eu courage, héroïsme, honneur, noblesse, magnanimité ?)
(Suite)
Je ne crois certainement pas que c’est le destin auquel il rêve, le Trump. Il se voit plutôt en Grand Réformateur, « America Great Again », restaurateur des valeurs traditionnelles de l’Amérique, valeurs capitalistes mais protégées par un néo-isolationnisme adapté acrobatiquement à la postmodernité qui a accouché, elle, du globalisme déchaîné jusqu’à la démence tant que je le nommerais bien “hyperglobalisme”. (Rien que dans cette dernière proposition du neo-isolationnisme face à l’hyperglobalisme, il y a une contradiction indépassable, mortelle, voire autodestructrice.) Mais on ne peut faire que ce qu’il vous est permis de faire selon le destin, et non ce que vous ambitionnez de pouvoir faire, et cela aujourd’hui plus qu’en aucune autre époque. Ainsi pourrais-je être porté à croire, selon un certain point de vue armé d’une logique qui n’est pas infondée, que Trump va devoir suivre une politique encore bien plus extrême que celle qu’il a dans l’esprit, – et je dis bien “suivre” bien plus que “conduire”, comme l’on est entraîné irrésistiblement par son destin.
Je voudrais ici poursuivre la proposition contenue dans la fin de la présentation (ce 19 décembre) du texte de Robert Parry, où il est écrit, citant Parry, que Trump viendra à la Maison-Blanche nécessairement affaibli, donc incapable « d’agir d’une façon agressive vers une détente avec la Russie ». Là-dessus vient une affirmation de dedefensa.org en contrepied, proposant le contraire, de cette façon :
« Cette conclusion vient logiquement au terme de l’analyse de Parry et, pourtant, justement parce que nous sommes dans “cette époque sans aucun précédent ni équivalent”, nous ne la partageons pas du tout, – et nous reviendrons bien entendu rapidement là-dessus. Pour nous, ce serait justement parce qu’il serait affaibli, parce qu’il serait contraint sur le plan intérieur par diverses pressions, entraves, traîtrises et ainsi de suite, que Trump devrait se montrer très agressif dans ses entreprises extérieures pour casser la politique extérieure actuelle, justement parce qu’il s’agit d’un domaine où le président a beaucoup de pouvoir dans toutes les circonstances. (Dans d’autres circonstances mais selon une logique similaire, Roosevelt en 1937 et Nixon en 1973, agirent de même, en se tournant vers la politique extérieure à cause du blocage intérieur.) En fait, nous pourrions même être conduit à nous demander si les conditions ne sont pas en train d’être réunies pour “forcer” Trump à devenir l’“American Gorbatchev” que l’on attend depuis près de trois décennies, et cela sans qu'il en soit vraiment informé lui-même... »
Ce texte du Journal-dde.crisis serait donc l’un des éléments, aussitôt mis en place, du “et nous reviendrons bien entendu rapidement là-dessus”. Quel est le principal trait du caractère de Trump ? Manifestement, son avidité de “gagnant” selon les clichés américanistes à la fois rabâchés et détestables pour mon goût se traduisant, dans la pratique de la politique et dans la situation politique où il se trouve, par des penchants qui se révèleraient objectivement comme très originaux, très intéressants et à très forte potentialité révolutionnaire (donc antiSystème) : c’est le refus des entraves qui lui sont opposées, par les us et coutumes de la politique washingtonienne, par ses voies traditionnelles, par l’observation minutieuse de ses règles, – voilà, c’est bien ça : le refus de jouer selon les règles du jeu, qui est “leur jeu” : voilà le caprice de The-Donald, l’exigence de son immense ego comme ils disent en ricanant, – le refus de “leurs règles”. Dans cette époque folle, on peut tirer le meilleur du pire si l’on tombe sur un caractère entêté et assuré de lui-même, même au plus vil des propos.
(Suite)
Pardonnez-moi d’y revenir, et si vous ne voyez pas de raison de pardonner alors passez outre...
Le 13 novembre, dans ce même journal, j’ai publié un texte dit-Auteur en quête de lecteurs. Je renouvelle dans le même registre, poursuivant la formule, et il n’est pas assuré que je n’en use pas, à d’autres reprises, dans l’avenir, d’abord dans le but explicité et non dissimulé de relancer ou de susciter l’intérêt des lecteurs pour La Grâce-II et La Grâce de l’Histoire tout court.
Je fais cette démarche pour une cause très simple : parce que ce livre ne dispose que d’un très faible sinon d’un inexistant appareil de présentation publique, de commentaires de divers organes de communication ; parce que l’auteur est inconnu des canaux de la communication standard du domaine, qu’il ne dispose d’aucune notoriété qui pourrait aider à la diffusion du livre ; donc qu’il ne lui reste (à l’auteur) que la tentative de réaliser l’acte simple de porter l’existence du livre à la connaissance du public par le seul canal dont il dispose, qui lui est à la fois proche et familier par nature.
J’ai choisi essentiellement ce canal de dedefensa.org pour la manifestation de son existence parce que je n’en ai aucun autre à ma disposition et donc le terme de choisir est une facilité du style. Pour autant, cette démarche (ce“choix”) est faite sans la moindre amertume ni le moindre désappointement à cet égard parce que je trouve cette combinaison (dde.org-La Grâce) particulièrement logique et justifiée d’un point de vue qualificatif. D’un point de vue quantitatif c’est autre chose, et bien que ce point de vue ne me séduit guère l’époque où nous vivons m’oblige à en tenir compte, notamment par les canaux de la communication qu’elle nous impose... Enfin, j’avoue qu’il y a dans la démarche d’un auteur le vœu secret d’être lu par le plus grand nombre, pour des raisons diverses, certaines avouables et d’autres un peu plus dérisoires , – mais essentiellement, pour mon cas, parce que ce qui a été écrit avec tant de travail et parfois de souffrance mérite qu’on lui fasse la faveur d’une reconnaissance par la lecture.
Je ne cherche rien dans le domaine du commun de l’économie et de la notoriété avec cette démarche, mais plutôt du domaine de l’évidence. Ce livre (les deux avec Grâce-I et Grâce-II, selon les formules offertes) n’est pas le produit de quelque vanité que ce soit, y compris de la vanité d’auteur, nullement l’outil de la recherche d’une gloire, toutes choses qui seraient dans mon cas sans espoir, à la fois stupides et dérisoires, et enfin essentiellement parce qu’elles n’ont rien de commun avec moi. Cela vaut d’autant plus que je considère que ce livre, en un sens, n’a rien à voir avec moi, et même que je le considère comme un objet complétement extérieur à moi-même (je m’en explique dans le précédent Auteur en quête de lecteurs). Je ne peux situer sa valeur, son importance, sa place dans la hiérarchie (mais je déteste ces classements, dont je nie l’intérêt, sinon la vérité même) ; simplement, j’ai la simple et très ferme conviction qu’il mérite d’être lu et que c’est lui rendre l’honneur qu’on lui doit que de le lire. D’autre part et pour montrer qu’il existe un aspect “opérationnel” comme on affectionne de dire dans dedefensa.org, un peu plus trivial mais qui a sa justification et sa vertu, il existe la possibilité que La Grâce apporte au lecteur des appréciations nouvelles et convaincantes de choses qu’il croyait réglées, qu’il suscite chez lui ses propres réflexions, bref qu’il lui soit à la fois utile et précieux.
Je vais m’arrêter ici pour ce qu’on croirait être une plaidoirie ou un argument de promotion, sauf qu’il faut savoir que je ne me suis forcé en rien pour l’écriture de ce qui a précédé, que cela m’est venu du fait de ma nature même et que cela dit le vrai de moi-même. Pour autant, et pour démentir en toute petite partie la façon dont je repousse cette sorte de démarche (promotion, etc.), mais parce que c’est une bonne nouvelle qui devrait contribuer à la satisfaction de ceux qui suivent cette aventure avec intérêt sinon ferveur pour certains, – et je partage moi-même cette ferveur, – je préciserais que le précédent texte déjà référencé a beaucoup contribué pendant quelques jours à susciter l’intérêt pour le livre dont autour d’une cinquantaine d’exemplaires en tout ont été commandés (comprise la formule Tome-I + Tome-II, ce qui implique qu’il y a dans cette cinquantaine un certain nombre de Tome-I). Bien entendu, avec le temps, pourtant très court dans ce cas, le rythme s’est affaibli jusqu’à être très bas sinon inexistant, – une seule commande dans les cinq derniers jours, – et c’est la cause de ce nouveau texte.
Selon mon jugement, habitué aux batailles de résistance sans beaucoup d’aide des puissances en place, – quel euphémisme gracieux, – je dirais que c’est presque un succès selon ma mesure d’auteur plutôt de la sorte qui se contente d’une sorte de guérilla, ou par conséquent d’une amorce de succès, mais ce “succès”-là n’a duré que quelques jours et, depuis, l’habituelle période de vaches maigres s’est installée et je ne vois rien qui puisse l’interrompre sinon cette sorte de texte que vous en êtes en train de lire, – enfin, peut-être, juste une espérance car je ne suis sûr de rien... Eh bien, faites en sorte que cette sorte de succès de résistance et de guérilla soit relancé et que soit interrompue au moins un instant cette sorte de “désert des Tartares” qui menace et entoure les auteurs de mon genre, si vous croyez que cela en vaut la peine ; par exemple, si vous croyez qu’il en vaut la peine, faites-en un cadeau pour des proches ou des amis de votre esprit, puisque c’est, comme ils disent si étrangement, la “période des fêtes”.
Et si vous croyez au contraire que cela n’en vaut pas la peine, alors passez outre...
Souvent, quand le site dedefensa.org comme nous le connaissons est circonspect, indécis, méfiant et sans doute secrètement déçu sur l’instant, il s’abstient de réagir de crainte de céder à une réaction trop précipitée et laisse “un peu de temps au temps” pour permettre à une sorte de second regard sur les choses de se manifester ; c’est alors que le Journal-dde.crisis, s’il l’estime nécessaire et pertinent, prend le relais pour exprimer, lui, cette “réaction trop précipitée” qui, dans le cadre de la formule où la subjectivité a la plus grande place, ne craint pas de se précipiter trop parce qu’il est couvert par la licence qui lui est ainsi laissée. Ce n’est pas systématique, sans aucun doute, mais le procédé a sa place dans la marche générale du site ; ainsi, dans ces instants, je me détache du “site dedefensa.org comme nous le connaissons” pour suppléer à cet instant de prudence j'espère avisée et d’abstention consacrée à la réflexion.
C’est le cas aujourd’hui avec Trump, notamment avec ses dernières nomination que l’on jugeait symboliquement si importantes, essentiellement celles, pour l’instant non encore officielles, de son secrétaire d’État flanqué de son adjoint : l’ancien CEO de Mobil-Exxon Rex Tillerson et l’infernal John Bolton. Pour mettre un peu de baume sur la plaie, on dira que la nomination de Bolton désigne l’heureux récipiendaire comme l’« adjoint du secrétaire d’État pour la gestion quotidienne du département », ce qui semblerait l’écarter des orientations politiques et de l’opérationnalisation de ces orientations. Quant à Tillerson, il fait l’objet d’une analyse assez “sombre” de la part de Breitbart.News, principal soutien médiatique de Trump pendant toute sa campagne, sinon architecte de cette campagne ; par contre, il est acclamé par ZeroHedge.com, – à mon avis sans enthousiasme excessif, comme on acte un fait, – comme une personnalité très proche de Poutine (mais s’agit-il du meilleur côté de Poutine, car chacun a son “côté sombre” ?), et tout cela en détails instructifs puisque c’est effectivement le cas :
« However it is not his Boy Scout exploits that will be the key talking point for pundits in the coming days, but rather his close relationship with Russian president Vladimir Putin. According to the WSJ, few U.S. citizens are closer to Mr. Putin than Mr. Tillerson, a recipient of Russia's Order of Friendship, bestowed by the president, who has known Putin since he represented Exxon’s interests in Russia during the regime of Boris Yeltsin. “He has had more interactive time with Vladimir Putin than probably any other American with the exception of Henry Kissinger,” said John Hamre, a former deputy defense secretary during the Clinton administration and president of the Center for Strategic and International Studies, a Washington think tank where Mr. Tillerson is a board member.
(Suite)
L’Amérique est grosse d’une guerre civile ; et la nature n’attend pas : à un moment ou à un autre, il faut mettre bas, il faut accoucher du monstre... A chaque occasion où la tension monte au travers de diverses nouvelles éparses, – car aucun courant de communication de poids n’ose ou bien ne peut offrir la synthèse évidemment catastrophique de cette tension qui serait la vérité-de-situation exposée, – à chaque fois revient en moi la phrase sempiternelle : ”Jamais, jamais la tension n’a été si forte, jamais, jamais l’enfantement n’a semblé si irrésistible...” ; et chaque fois ressort dans mon souvenir, également sempiternelle, cette remarque de Lénine au soir du coup d’Octobre, selon Trotski : “Es Schwindle...” (“J’ai le vertige”).
Dans un tel tourbillon crisique, comment s’en étonner ? Le mouvement fermé comme un cercle de feu des nouvelles affolante ne cesse d’accélérer avec de rares moments de répit lui permettant d’encore raffermir son élan. Ici un Grand électeur républicain qui a décidé de voter contre Trump avertit qu’il en connaît d’autres dans son cas ; on est instruit en détails de l’homme qui, pour le compte de Clinton et de Soros bien entendu, dirige cette opération de débauchage. Michael Moore annonce que d’ici le 20 janvier (prestation de serment), « Something Crazy Could Happen To Stop Trump Becoming President » ; mais quoi ? Un examen rapide conduit à une insurrection organisée le 20 janvier pour empêcher la prestation de serment, ou bien plus décisivement à l’hypothèse de l’assassinat. Trump a lancé une grande campagne de “remerciements” pour son élection qui rassemble des foules comme une mobilisation qui ne dit pas son nom, à la façon que l’on a vue durant la campagne. Partout la censure et les fausses nouvelles sont dénoncées. La haine et la fureur entre les deux partis qui s’opposent semblent atteindre à chaque instant un nouveau paroxysme, désormais bien au-delà de celui de l’avant-8 novembre.
Et cette lancinante question qui ne me quitte pas : comment l’Amérique en est-elle arrivée là ? J’ai en tête la dernière scène du film de Joe Dante, La Seconde Guerre de Sécession. Après un enchaînement d’événement inattendus, baroques et futiles, et partant d’une cause incertaine, un État de l’Union s’opposant au président, tout cela suivi en direct par une presse-Système non encore totalement enrégimentée dans la haine et la fureur du déterminisme-narrativiste (on est en 1997), on voit le studio d’un grand réseau qui nous a servi de fil rouge, qui a suivi en “live” les événements heure par heure, conduit en cet instant à commenter les images du premier engagement entre l’armée fédérale (US Army) et la Garde Nationale ; et l’un des protagonistes, quittant un instant le feu des dernières nouvelles pour s’interroger, incrédule et soudain désespéré : Comment, comment a-t-on pu en arriver là ? Mais ces questions n’en sont pas ou plutôt n’en sont plus car je parle là d’une fatalité...
En cet instant, je crois et je crains que l’engrenage est désormais irrésistible ; et je le tiens pour cette fatalité que nous avons tout fait pour susciter, ou ressusciter, et qui, désormais, nous dépasse car elle va jouer son rôle inévitable sinon nécessaire... Car c’est bien là-bas que se trouve le cœur nucléaire proche de son point de fusion de la déflagration déjà en cours, qui marque l’irréversibilité que tant et tant jugeaient impensable.
... J’exagérais peut-être, mais à peine ... Bon, je me suis dit, pour le titre : “ne parlons pas d’effondrement mais certainement une poussée d’un bon rhume d’une trouille galopante, si vous voulez une rhinite allergique, comme on dirait ‘allergique au Tweet-Trump’ comme d’autres disent qu’ils sont allergiques au pollen”... Les valeurs de Boeing Aerospace ont donc brusquement chuté à la réouverture de Wall Street, selon la nouvelle donnée par ZeroHedge.com le 6 décembre à 09.06 PM, après que Trump ait tweeté, le 6 décembre à 02.52 PM :
« Boeing est en train de fabriquer un nouveau 747 Air Force One pour les futurs présidents , mais les coûts sont hors de contrôle, plus de 4 $milliards... Qu’on annule la commande ! » (« Boeing is building a brand new 747 Air Force One for future presidents, but costs are out of control, more than $4 billion. Cancel order! »)
Cette auguste publication (dedefensa.org) avait déjà signalé, avec le cas Farage/ambassade UK à Washington D.C., quels effets & conséquences pouvaient avoir les tweets du président-élu, annonçant, ou souhaitant, ou menaçant, ou évoquant telle ou telle décision, – qui le sait, justement ?, – et là justement se trouve l’enjeu très particulier de cette pratique inédite dans l’expression du président-élu. Parce que, enfin, nul ne sait s’il s’agit d’une annonce, d’un souhait, d’une menace ou d’une simple évocation ; et Boeing, lui, le malheureux, ne sait pas s’il ne doit pas s’attendre, après le 20 janvier 2017, à l’annulation de la commande prestigieuse et infiniment coûteuse du nouvel avion si nécessaire au POTUS pour maintenir la présence hégémonique et exceptionnaliste des USA... Qui irait si bien au teint du président Trump, mais vraiment infiniment coûteuse.
(Suite)
La situation aux USA est extrêmement fascinante dans ceci qu’elle fait évoluer deux mondes parallèles, aussi révolutionnaires l’un que l’autre, chacun avec ses péripéties internes, sans pourtant que l’un ait semblé avoir, jusqu’ici, quelque influence décisive sinon marquante que ce soit sur l’autre, et vice-versa bien entendu. Le premier monde est celui de la préparation et de la construction de l’administration Trump, avec tous les remous, les commentaires en tous sens, y compris des partisans de Trump craignant d’être trahis, et les changements d’humeur évoluant autour du personnage du President-elect et de ses décisions. Le deuxième monde est celui des remous civils et politiques anti-Trump dans le pays, des manifestations, des incidents, des démarches diverses jusqu’aux plus subversives pour renverser le résultat des élections, jusqu’aux plus audacieuses comme celles des mouvements sécessionnistes.
Mon tout est un univers totalement insaisissable où l’affirmation le 25 novembre par un officiel de l’administration Obama au New York Times selon laquelle le président en fonction reconnaît que le President-elect Trump a bien été élu en toute intégrité président le 8 novembre est présentée comme une nouvelle importante ; où vous pouvez fabriquer n’importe quelle histoire selon laquelle vous seriez un individu basané de type hispanique, ou bien non plutôt Indien-Américain, qui aurait été bousculé par un blanc partisan de Trump qui vous aurait insulté et menacé, – pour envoyer l’anecdote à un site (Mic.com) friand de scène vécue de l’anti-trumpisme, pour la voir aussitôt mise en ligne sans aucune vérification, et ensuite avoir quelque répliques embarrassées et aucune rectification en ligne lorsque vous aurez dévoilé la réalité du subterfuge ... « In fact, when a reader challenged the fantastical story’s veracity, Harvard responded by mocking the person’s “logic.” »
Ainsi, par conséquent, oscillent le jugement, l’attention et l’humeur de l’observateur. Il y a eu des phases typiques à cet égard, comme deux journées de suite la semaine dernière, deux jours typiques à cet égard, dans tous les cas pour mon compte, pour ainsi avoir vécu avec une sorte d’étonnement fataliste ce balancement ultra-rapide de mon intérêt et de mon attention d’un monde à l’autre. Le mardi, j’étais tout entier absorbé par les interventions de Trump, les rumeurs sur les nominations, leurs significations, etc., la pression continuelle, la narrative qui n’a pas bougé d’un poil des commentateurs de la presse-Système ; les hypothèses dans tous les sens, les contradictions inquiétantes, notamment avec des nominations allant dans le sens contraire des promesses faites pendant la campagne ; les écarts de The-Donald (il en a encore, et pas mal) changeant d’avis ou inventant une nouvelle diplomatie de pression par le tweet rigolard, continuant à faire des déclarations tonitruantes et contradictoires, complètement hors des normes-Système.
(Suite)
De-ci de-là, “nous” (dedefensa.org) recevons des messages qui nous font la leçon. Les choses dites sur Fillon, par exemple, nous valent de ces leçons de bon jugement politique, de clarté du langage, de ceci et de cela, avec en arrière-fond, comme une basso continuo, voire ostinato, le jugement “naïfs-que-vous-êtes”, dit, – j’espère être autorisé à le croire comme on croit au Père Noël, – avec une sorte de condescendance certes très-sévère mais finalement marquée de cette tendresse et de cette compassion que l’on voue aux faibles d’esprit... (Ou bien quoi si ce n’est “naïfs-que-vous-êtes” ? Vaniteux ? Stipendiés ? “Onan le Magnifique” ? [Sur ce dernier point, Monsieur Charme-en-Tout aurait du savoir que j’aurais préféré Grand-Mamamouchi, cela m’aurait mieux été au teint, avec son Grand-Turban de Très-Grand-Super-Vizir que je me crois...].)
Je parle de ces “choses dites sur Fillon” par dedefensa.org, comme j’aurais pu parler des “choses-dites”, à diverses occasions, sur Trump, sur Obama, sur Poutine, sur bien d’autres, voire très récemment sur Jill Stein... Tiens, justement, il y a un passage, dans ce « Jill Stein, l’inopportune » qui vaut citation (ah, cette habitude de PhG-Mamamouchi de se citer lui-même !). Il est bienvenu parce qu’il est le second facteur, après les observations courroucées à l’encontre de dedeensa.org que j’ai citées, qui complétera le fondement de cette réflexion, laquelle est aussi une mise au point, “quelques points sur les i”. (Ce n’est pas la première ni la dernière de cette sorte de “mise au point”/“points sur les i”, toujours la même, mais il faut encore y revenir, et il faudra encore et encore y revenir, et l’on se chargera de la chose parce que rien n’est jamais fixé et rien n’est jamais désespéré lorsqu’il s’agit de se faire comprendre pour ce que l’on dit et non pas pour ce que quelques autres voudraient que l’on soit.)
Voici donc la citation utile pour la suite et la bonne compréhension de nos pédagogues-un-peu-censeurs et certes vigilants par intermittence :
(Suite)
27 novembre 2016 – J’ai commencé ma “carrière” en haïssant Castro, avec toute la fougue, la certitude, la verve et l’absence complète de connaissance de mon adolescence sur sa fin extrême. Je l’ai peut-être écrit ici ou là, je ne sais, mais il faut savoir que ma jeunesse s’est réfugiée dans ma seule imagination ; mon indifférence à la politique fit que l’“Algérie française”, où j’étais né et que je vis pour la dernière fois en janvier 1962, se perdit sans moi, sans que je m’en préoccupasse vraiment. (Aujourd’hui, j’ai découvert que c’est un des très-grands remords de ma vie, cette indifférence-là, à la disparition de l’“Algérie française”.) Cela fait que je n’ai pas grand’chose à dire pour les années qui suivirent, sinon que j’étais, par indifférence justement, antigaulliste (fidélité indifférente à l’“Algérie française”) et pro-américain mais pas comme les autres, plutôt par le souvenir de ma tendre-jeunesse, avec ma fascination pour les avions américains de la Deuxième Guerre (surtout le P-51D Mustang d'une beauté à couper le souffle, « la Cadillac de l’air ! », selon un personnage de Spielberg). Quand je commençai mon métier de journaliste sur les affaires étrangères immédiatement, en novembre 1967, je devins assez naturellement, Mustang oblige, pro-américain tendance ultra, c’est-à-dire tendance-Pentagone. Par conséquent et selon les normes syndicales, comme je l’ai écrit plus haut je haïssais Castro.
Puis j’évoluai, – on s’en est aperçu, non ?
J’ai parfois, ici ou là, raconté pourquoi et comment “j’évoluai” ; un jour, si Dieu me prête à vie, même à crédit, je raconterai tout cela en bons et fermes détails. En attendant et dans l’entretemps, mon sentiment sur Castro avait changé sans en connaître plus sur la Cause Première et la Fin Dernière de la révolution cubaine. Le personnage, sa pétulance, son verbe intarissable, ses gestes, son éternel battle-dress, sa barbe immuable, son cigare toujours à moitié fumé, tout chez lui me semblait sympathique et chaleureux. Je n’ai jamais été à Cuba mais j’en ai entendu parler ; j’ai eu des échos d’une certaine façon de vivre et d’une certaine façon d’être selon les moyens disponibles (embargo US oblige) dont on pourrait chercher l’équivalent dans les banlieues de Chicago où l’on se tire à vue en rythmant le rap et même dans les cocktails de Hollywood où leur politically correct emprisonne la parole et cadenasse la pensée bien plus que l’on n’a jamais fait dans l’histoire de la contrainte des âmes. Quant aux horreurs de son régime qu’on ne manque pas de dénoncer, dans l’establishment et même chez les antiSystème, – aux USA dont je parle précisément, parce qu’ils sont l’autre partie prenante dans cette partie, les autres (les Européens et les théoriciens) étant de peu d’intérêt dans mon jugement – quant à ces horreurs je m’abstiendrai d’un jugement de fond parce que je n’ai pas le brio d’un comptable humanitaire ni le bagout d’un avocat du barreau des grandes causes ; ce qu’il me semble possible de dire, c’est cette banalité fatale et écrasante que les horreurs, tout le monde, absolument tout le monde en a son lot. (Évidemment, je suis tenu de reconnaître, au nom de la liberté de penser, qu’il y a les horreurs dictatoriales et les horreurs démocratiques qui, paraît-il, vous font plus douce la torture de l’eau, ou waterboarding selon les manuels législatifs de la CIA. Je reconnais, Votre Honneur.)
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Je me rappelle qu’il fut un temps où l’on se parlait, des larmes dans la voix et des trémolos dans le regard, de la vertu du Washington Post (on dira WaPo, pour les copains donc pour moi). C’était le temps du Watergate et la vertu américaniste faisait un tabac dans les salons, nous faisant oublier l’escapade vietnamienne et les incroyables tueries qui la caractérisèrent. La presse était encore le “quatrième pouvoir” et le refuge de la morale progressiste, et l’on faisait un film à la gloire du Watergate pour ranimer la flamme brûlante de la liberté. C’était si bon de voir Redford-Woodward venir discuter incognito dans le jardin de son rédac’chef en robe de chambre, après la tombée de la nuit, du Deuxième Amendement de la Constitution comme on va acheter un paquet de cigarettes. Le WaPo vous la jouait sublime, prétendant être un étendard.
Il l’est ou le prétend toujours, par conséquent, en déduiront les esprits standardisés, ceux qui croient que rien ne change jamais quand il est question de l’American Dream et du formidable dollar. Son dernier exploit, au WaPo, c’est la publication d’une liste exhaustive à défaut d’être exclusive des méchants, des salopards, des menaceurs-de-liberté, des gens achetés, rétribués, etc. par Moscou. Le WaPo a pris langue avec un groupe particulièrement finaud, un think tanks assez bien garni, et a publié le résultat de ses recherches studieuses : quels sont les agents de Moscou, c’est-à-dire les employés du FSB (ex-KGB), les cireurs de pompe de Poutine sur la toile, qui interfèrent sur le libre-arbitre et la libre-pensée du citoyen US ? Il en est sorti une liste impressionnante de plus de 200 sites que vous devez conserver précieusement, comme bottin antiSystème, pour y piquer vos favoris. C’est un peu la resucée de nos sources habituelles, Antiwar.com PaulCraigRoberts.com, ConsortiumNews.com, CounterPunch.com, Infowars.com, LewRockwell.com, Ron Paul Institute for Peace, Saker-US, Truthdig.com, Washington’s blog, ZeroHedge.com, etc. La présentation fait explicitement de ces sources antiSystème de droite et de gauche des “agents de la Russie” (“employés par la Russie”, dit le texte). On trouve l’exposition de cette affaire un peu partout, essentiellement chez les intéressés, par exemple chez LibertBlitzkrieg.com de Michael Krieger, ou bien chez Alternet.org de Maw Blumenthal, chez RT, chez ZeroHedge.com sous la houlette de “Tyler Durden”. (On trouve la liste partout, mais le site PropOrnot.com [PropOrNot, pour Propaganda Or Not ?] du groupe du même acronyme, qui la publie en version originale, vaut bien une petite visite amicale.)
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L’esprit s’essouffle à suivre ce qui est un formidable “tourbillon de crise” au cœur d’un “maelstrom crisique” secouant le grand axe transatlantique du bloc-BAO comme une peste monstrueuse envahissant l’univers. Depuis le Brexit pour cette séquence, la Grande Crise a trouvé son centre et s’y est fixée, atteignant ainsi sa maturité, touchant les USA, la France, l’UE, etc... « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. »
Les USA se trouvent pris dans une spirale monstrueuse, non seulement avec l’élection de Trump mais aussi avec les attaques directes et indirectes contre la présidence Trump, qui s’amplifient et dont l’effet ne pourrait être qu’une paralysie de guerre civile des USA, et l’éclatement de la Grande République. En France, on a vu l’incendie s’allumer avec les primaires de la droite, dans un processus qui peut conduire, au travers de présidentielles où tout est désormais possible, à une crise de régime. Le cœur institutionnel de l’Europe est dans un état de panique proche de la transe éthylique ou paralysée (selon les personnes) devant la présidence Trump qu’aucun des dirigeants ne pouvaient seulement concevoir. Les diplomaties (?) française et allemande se précipitent dans une tension fiévreuse pour relancer le processus de Minsk et obtenir un peu d’attention et de considération de Poutine, désormais complètement accaparé par Trump avec lequel il travaille par-Flynn interposé sur la Syrie pour mettre un terme à la guerre. Éventuellement, il se trouverait bien, et bien rapidement, un pays ou l’autre de l’UE, ou plusieurs, pour mettre un veto au renouvellement des sanctions antirusses, ouvrant un nouveau front dans le tourbillon crisique vers lequel s’envoleraient les pays-membres comme autant de moineaux.
Il n’y a plus d’enchaînement de crise en crise (chaîne crisique), mais bien un seul chaudron, un seul tourbillon. Toutes les crises tendent à se fondre en une seule puisque les uns et les autres s’affrontent désormais selon la même grande ligne de fracture, – globalisme contre souverainisme, les deux termes devant être entendus dans leur sens le plus large, à la fois symbolique et principiel, – c’est-à-dire la plus pure transcription opérationnelle possible de la formule Système versus antiSystème. Notre psychologie est en train de s’imprégner sans nécessité du secours de notre intelligence ni des lumières de notre conscience de cette puissante vérité-de-situation : nous atteignons, nous avons atteint le “point de non-retour”. Le tourbillon crisique tel qu’il s’est formé et là où il s’est formé ne cessera plus jusqu’à l’effondrement du Système, d’une façon ou d’une autre, et sans doute d’une façon qui ne manquera pas de nous prendre, une fois de plus, par surprise.
Il y a des époques où être parmi les “perdants” (losers, dit-on), ou classé parmi eux, représente un honneur et comme un brevet de noblesse. C’était le cas de Michel Jobert, de Philippe Séguin, et aujourd’hui, ou plutôt jusqu’à aujourd’hui, de François Fillon. On voit où je veux en venir sans nécessairement me comprendre ni comprendre pourquoi : pour moi, il y a un fil rouge qui relie Fillon à Séguin (c’est connu) et les deux à Jobert (cela l’est moins).
(Ne cherchez pas de sens politique dans ce fil rouge, du moins selon la politique courante et habituelle. Ce fil rouge concerne les caractères, les âmes et les affinités particulières, ce qui relève du domaine de l’intuition et vous fait dire : “ceux-là, dans certaines circonstances dont ils ignorent tout mais qui seront importantes sinon formidables, ils seront côte-à-côte”. C’est dire combien cette page du Journal-dde.crisis m’est personnelle, presque intime, mais pour autant elle sert à un jugement sur la politique générale du temps de la Grande Crise d’effondrement du Système.)
Ces losers-là le sont dans une époque où, pour être un “gagnant” (winner, dit-on), il faut être semblable à l’époque : démagogue et sophiste, sophiste et démagogue ; cynique en-dedans et vertueux d’apparence et de vertus convenues comme l’on exhibe ses appâts après un peu de chirurgie esthétique ; sans remord ni honneur, ennemi de la noblesse de l’âme et de la magnanimité, d’une bassesse calculée et d’une médiocrité irrésistible ; surtout, surtout, et cette faiblesse secrète ferait presque comprendre sinon pardonner tous les vices que j’ai comptabilisés, avec une secrète fascination presque religieuse pour le Monstre (le Système) et donc prisonnier de lui comme l’on est esclave. La démocratie telle qu’elle est devenue, en lambeaux, fille de peu et fille de rien, fille comme une fille qui accepte par terreur et par fascination les liens qui la tiennent à son souteneur (le Système), croulant et coulant sous la corruption et la narrative à la façon du Titanic, voilà le cadre où triomphent les winners de notre temps ; d’où mon estime pour les losers (Jobert, Séguin et par intuition du fil rouge, Fillon). Cette époque-là est en train de basculer, de se désintégrer, de plonger vers les abysses (Titanic).
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C’est à une majorité de quasiment 112% (à plus ou moins 3% près), que la presque-trentaine de pays-members de l’UE ont élu Barack Obama au cours d’un déjeuner sympa, très cool, qui s’est passé, il y a deux-trois jours, quelque part dans une grande ville européenne, je crois que c’est à Berlin qui est normalement, d’après mes informations, je crois, dans un pays nommé Allemagne. Auparavant, Obama avait lui-même élu à sa propre unanimité Merkel cheftaine de l’Europe ; tous les scouts de la meute humaniste et droitdel’hommistes avaient applaudi avec d’autant plus de cœur qu’ils jugeaient que l’élection avait été démocratique, honorablement présentée par une campagne exemplaire, exempte de la moindre invective et de la moindre fraude. Les 100% du résultat, dus à l’ubiquité du président-élu Obama qui était le seul votant multiplié par l’infinité des facettes de ses vertus, garantissent le caractère “plus blanc que blanc” selon la doctrine-Omo caractérisant ce processus (ou “plus multiculturel que multiculturel”, c’est plus de circonstance, je crois, plus très-politiquement-convenant).
En fait le déjeuner-cool ne réunissait pas la presque-trentaine de scouts de la meute (pas assez de place), mais démocratiquement six d’entre eux, dont la cheftaine, avec le président-élu ; les autres, les louveteaux, avaient donné mandat... Cela faisait qu’on était sept et qu’on aurait dit que les scouts organisaient un pow-wow scout autour d’un feu de bois nommé G7. Ainsi eurent-ils l’impression sérieuse, sorte de vérité-de-situation, que l’intermède-cauchemar The-Donald était clos et tout recommençait comme avant. Le présent fixé juste avant le 16 juin 2015 (date de l’annonce de la candidature du monstre-clown) se poursuivait donc en un éternel-présent, The Big Now, conforme aux canons de la modernité.
Rompant avec mes habitudes, je vais mettre dans cette page de mon Journal-dde.crisis le court article de Breitbart.News sur le sujet. En anglais, c’est plus impressionnant, plus sérieux postmoderne, et en plus le texte très facile à comprendre. Ils se sont félicités, ils se sont aimés, ils ont tous réaffirmé que la globalisation continuait, l’OTAN aussi, que le TTIP serait signé, que l’émigration-frontières ouvertes se poursuivrait, que la politique si productive et intelligente suivie en Syrie depuis 5 ans idem, que Moscou continuerait à puer et ainsi de suite. Le président-élu termina par ses mots à la fois sombres et lumineux : « There’s something about the solemn responsibilities of that office … that forces you to focus, that demands seriousness... [...] And if you’re not serious about the job, then you probably won’t be there very long. Because it will expose problems. » Mazette, quelle envolée ! Ce que je traduis aussitôt et ainsi, mais avec quel respect, avec entre braquets le complément de la pensée-Bho du président-élu Barack Obama : « Il y a quelque chose [de supérieur, de sacré, de quasiment transcendant-divin] dans les responsabilités solennelles de cette fonction [POTUS, mais aussi président UE, président-bière de la Commission UE, cheftaine de l’Europe, président-poire, etc.]... qui vous force à vous concentrer, qui demande du sérieux. Et si vous n’êtes pas sérieux dans l’exécution du “job”, alors les problèmes ne tardent pas à apparaître [gaffe, The-Donald], et alors vous ne serez probablement plus à cette fonction pour très longtemps [visite à Dallas prévue pour The-Donald]. Parce que [les problèmes auront votre peau] [du côté de Dallas justement]. »
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J’ai connu nombre de ces périodes de transition si fameuses aux USA, dans cet intervalle de plus de deux mois où le président-élu choisit les hommes (et les femmes, certes, si The-Donald y pense, ainsi qu'au respect des quotas) de son administration. C’est traditionnellement une mise en ordre : au travers des noms, plus ou moins connus, avec les orientations plus ou moins répertoriées, on peut se faire une idée de la chose qui vient, et souvent il y en a plusieurs disponibles (d’idées)... Nouvelle administration, nouvelle politique, soit ; mais quelle nouvelle politique ? C’est une mise en ordre après la campagne qui a vu la confusion et le désordre de la démagogie et du langage convenu. J’ai ainsi connu sept nouveaux présidents-élus avec leur période de transition, sur lesquelles j’ai travaillé puisqu’installé dans mon métier dès 1967 et déjà dans le domaine que l’on sait. (Je ne compte pas les doubles mandats bien que je le devrais au fond, car un Nixon-II n’est pas un Nixon-I et l’on peut aussi mesurer par les choix fait dans les changements de ministres et autres combien le premier mandat a été un échec important ou mineur, – car il y a toujours échec dans cette sorte de gouvernement de l’américanisme comme je l’ai connu ; cela m’amènerait alors à douze transitions.)
Avec Trump, c’est complètement différent... C’est complètement renversé, je dirais presque : inverti ? Cela semblerait à première vue un paradoxe si je dis qu’à l’“ordre” de cette campagne USA-2016 pourtant furieuse, révolutionnaire, cruelle et paroxystique jusqu’à des comportements de démence et des perceptions antagonistes jusqu’au déni de l’ontologie de l’adversaire, succède le désordre de la transition dans le chef de la formation de l’administration Trump. La raison en est que la campagne fut marquée par un désordre terrible dans son opérationnalité, mais par un ordre presque impeccable dans sa signification ontologique ; cet ordre, Système versus antiSystème, parce The-Donald a joué le jeu qu’il avait annoncé, en partie contraint par son électorat faisant de lui une “bouteille Molotov humaine” destinée à être balancé sur Wahington D.C.-establishment, et parce que le Système en partie l’y a contraint en le censurant absolument, par le silence et l’insulte, et en le diffamant dans l’esprit de la chose au-delà de tout.
(Dans ces deux cas, je ne fais pas l’éloge des vertus de Trump, s’il en a, mais j’expose les conditions terrifiantes de la lutte Système versus antiSystème qui a imposé son verdict terrible, avec le rejet par l’électorat de la loi du Système comme absolument illégitime. C’est la cause principale de ma conviction que, quoi que fasse Trump et quoi que fasse le Système, la tension va se poursuivre, y compris jusqu’aux extrémités déjà largement évoquées, jusqu’à hier encore. Lorsqu’une digne de cette importance est ouverte, nul ne peut la colmater. Quoi qu’il fasse, même s’il fait des choses qui satisferaient le Système en toute logique, The-Donald est maudit et excommunié, presque comme un déni, comme s’il ne pouvait pas/plus exister, – comme cet ancien directeur du renseignement russe Leonid Chebarchine disant « L’Ouest ne veut qu’une chose de la Russie, que la Russie n’existe plus » [Remplacer “Ouest” par “Système” et “Russie“ par “Trump”.].)
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Écrire pour qui se découvre cette vocation impérative qui est comme une respiration de l’âme, ce n’est pas une vie c’est la vie elle-même. Ainsi en est-il de moi-même, et rien d’autre n’est à ajouter à ce propos.
Cette “respiration de l’âme” m’est venue assez vite et bientôt il m’apparut que je n’avais qu’elle. Cela fut fait, toute ma vie en témoigne. Il restait à trouver ce qui complète cet exercice (la respiration de l’âme), c’est-à-dire des lecteurs pour que l’écrit trouve sa justification temporelle, et plus haute peut-être c’est selon. Cela signifiait, dans cette époque, trouver un éditeur, et au vu des diverses conditions qui étaient les miennes, un éditeur parisien c’est-à-dire pour ces temps de postmodernité une sorte de prison dorée (prison-Système, certes, avec règlement à observer). Il m’est déjà arrivé d’en parler, cette partie du contrat de l’âme ne fut jamais rempli. Pour ne pas faire trop long dans cette époque si courte, je n’y reviens pas.
Après l’une ou l’autre édition quasi-clandestine trouvée en Belgique, mon âme continuant à respirer et dedefensa.org (le site) commençant à prendre forme, je me convainquis que j’avais enfin trouvé le moyen de percer ce mur du silence que les esprits bienpensants savent édifier, même loin de la frontière mexicaine et plus efficacement. J’avais finalement réalisé un arrangement avec un éditeur bruxellois selon lequel on pourrait aller vers des coéditions. Les Âmes de Verdun furent la première réalisation dans ce sens, avec d’autres amis. (Mon âme pleure l’insuccès des Âmes.) Puis vint La Grâce de l’Histoire, avec la formule plus affinée, selon laquelle le site dedefensa.org, coéditeur et absolument libre de lui-même, offrirait le livre (des livres) à la vente à ses lecteurs qui formaient désormais une cohorte assez nombreuse, qu’on pouvait juger intéressée sans avoir besoin d’être vraiment convaincue par des artifices marchands et de publicité dont la grossièreté et la vulgarité me font parfois me demander si j’ai sonné à la porte du bon siècle. J’avais, me semblait-il, conquis ma complète liberté, celle que réclamait l’âme : écrire et faire lire...
Avec La Grâce-Tome I, le résultat fut mitigé mais tout de même conséquent : près de 200 exemplaires vendus par l’intermédiaire du site entre début 2014 et aujourd’hui. Justement, voici qu’aujourd’hui paraît La Grâce-Tome II, en vente sur dedefensa.org depuis un peu plus d’une semaine. Je préparai cette affaire avec enthousiasme (plus de lecteurs [plus de 50% en plus depuis début 2014], prix plus avantageux, – il m’arrive de raisonner comme quelqu’un de mon temps et je ne m’aime pas dans ce cas). Les premiers résultats m’ont ramené aux choses du monde, à une vérité-de-situation comme l’on dit par ici, qui me glace et semble comme si j’étais privé soudain du sens de l’impérieuse nécessité d’écrire lors des très rares instants où je m’attache trop intensément à ce cas ; quelques rares instants, certes... En une semaine, nous avons vendu 5 exemplaires de Grâce-II, pas un de plus ; en 2014, pour Grâce-I nous dépassions la vingtaine pour la même première semaine... Des lecteurs nous manquent.
Mon âme ne va pas sans traîner une certaine tristesse, mais je lui fais la leçon... Bonne lecture aux Happy Very-Very Few.
Je ne vous cacherai pas que mon humeur est de type-Washington D.C., absolument anarchique, complètement démantibulée et désarticulée, baladée dans tous les sentiments... Pour une humeur, n’est-ce pas, quel drôle de destin ! Je veux dire par là, par ce saisissant raccourci, que cette humeur ne peut être autre qu’à l’image du spectacle que j’observe et interprète, à Washington D.C. et autour de Washington D.C., aux USA même, et puis autour des USA, dans le bloc-BAO, et puis ailleurs encore, devant l’événement en cours à Washington D.C. dont il serait bon de se souvenir qu’il est le centre du principal outil et du principal moteur du Système.
Car ce qui est en jeu, autour de Trump et de sa victoire acclamée comme historique et contestée comme absolument illégitime, c’est la validité et la solidité, la légitimité et l’autorité, l’efficacité et la puissance du “centre-du-centre”, c’est-à-dire du point central de direction et de représentation symbolique du “centre du principal outil et du principal moteur du Système”. Est-ce que tous ceux qui se bagarrent, qui s’affrontent, qui pétitionnent, qui échangent de furieuses fureurs, est-ce que tous ceux qui donnent des leçons, qui exigent, qui conseillent avec des pressions significatives, est-ce que tous ceux-là et tant d'autres s’aperçoivent qu’ils sont en train de transformer le “centre-du-centre” en punching-ball ?
Par exemple, tout le monde parle de “révolution de couleur” et de Soros, et par conséquent de regime change. ; à juste titre bien sûr, car on peut toujours compter sur lui (Soros)... Mais réalisent-ils que ce jeu-là, qui aboutit en vérité à la déstabilisation du pays visé ou de l’autorité concernée, n’a de sens que s’il se fait au profit de l’agitateur principal, qui est “le centre-du-centre”, Washington soi-même ; alors qu’ils sont en train de tenter de menacer la structure de “Washington soi-même” à grand coup de “révolution de couleur”. Certes, me répondra-t-on, mais Soros hein, vous l’avez dit vous-même, c’est le diable hein, et personne ne sait ce que le diable a derrière les cornes... On n’aura pas tort !
Certes, humeur “anarchique et désarticulée”, parce que d’un côté tout cela est complètement effrayant vous comprenez, car c’est toute la structure des USA qui tient toute la structure du monde qui est en jeu ; parce que, d’un autre côté, eh bien tant mieux au bout du compte si c’est la meilleure voie à suivre vers mon Delenda Est Systema ! Il y a quelque chose, un colossal “quelque chose” d’effrayant et d’exaltant à la fois, à voir avancer cette entreprise d’autodestruction...
Une fois l’événement accompli, seulement “alors”, on en prend la mesure. La victoire de Trump est une formidable victoire, non pas de Trump mais de la politique de “la rage cosmique” de l’électeur américain (je ne dis pas “électeur américaniste”, hein ! Sacrée nuance...). Cette victoire s’est faite contre toutes les forces du Système, mobilisée en permanence pendant des mois et des mois.
Selon Newt Gingrich, qui donnait une estimation à mon sens très raisonnable, cette opposition infamante et totalement illégitime, notamment pour ce qui est de la presse-Système, a couté autour de 20% des voix qui auraient du aller à Trump ; imaginez quel triomphe c’eût été... Pris entre mille commentaires, voici celui de Burt Prelutsky, lundi, la veille du vote, qui rappelait la formidable coalition montée contre The-Donald, ou plutôt je dirais encore, insistant, contre la “politique de la rage cosmique” de l’électeur américain :
« If Donald Trump manages to pull out a victory Tuesday, it will be a bigger upset than the one in 1948 when Harry Truman defeated Tom Dewey and the pollsters. Trump not only has to beat the odds by defeating the woman who has been expecting to be coronated for the past eight years, but defeat the media, as well as various members of the State and Justice Departments who have done everything in their power to rig the election. Worse yet, he will have to defeat the Never-Trumpers who put personal pique over the best interests of the nation. They’re the punks who are more distressed by someone who occasionally talks dirty than by a public servant who, by word and deed, has shown that she belongs in the big house, not the White House. »
L’électeur américain a infligé au Système une fantastique défaite... Mais, à mon avis, plutôt La Marne ou Verdun que Waterloo, c’est-à-dire The End of the Beginning, pour citer la phrase fameuse d’un acteur central de la deuxième Guerre mondiale, en gardant à l’esprit que la guerre en cours est bien autre chose, bien plus importante, bien plus décisive, et nullement dans le même champ ni le même sens, que la Deuxième Guerre mondiale.
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Je ne cacherai pas ma réaction immédiate de dépit furieux puis d’amertume fataliste à la nouvelle d’un Comey nous offrant une sinuosité de manœuvre de plus... En gros et pourt résumer sans aucun parti-pris c'est sûr, on a ceci de son annonce d’hier dans une lettre au Congrès, pour résumer vraiment avec précision : “Circulez, il n’y a rien à retenir d’intéressant dans les 650.000 e-mails que nous avons lus et relus plusieurs fois en neuf jours avec une immense attention, en même temps que nous poursuivions, durant nos longues heures de temps libre, la lecture de La Comédie humaine de Balzac comme docu de qualité sur l’inestimable vertu du genre humain, type bourgeois qui a réussi”. Hillary est blanchie une deuxième fois, c'est-à-dire blanche comme coke, ce qui est mieux que la neige puisque, comme on le sait depuis Simenon, La neige était sale.
Trêve de citations littéraire, et aussi de dépit furieux et d’amertume fataliste. Ce nouveau pseudo-retournement de Comey laisse ouvert, en le nuançant un peu plus, le jugement sur l’homme qui, en neuf jours, a perdu pas mal de son lustre de héros et de patriote dont on jugeait qu’il le méritait. Enfin, accordons-lui quelques “circonstances atténuantes de circonstance” (nouvelle catégorie juridique due à USA-2016) puisque, selon WorldNetDaily qui, il y a quelques jours, avait envisagé clairement un tel revirement, Comey a eu à subir l’artillerie ultra-lourde : « Voilà que, cédant aux pressions du ministère de la Justice, et dit-on du président Obama lui-même, il a à nouveau déclaré le dossier clos... » Le “à nouveau” est assez joyeux, parce qu’on pourrait imaginer qu’il le rouvre à nouveau, puis qu’il le referme temporairement, puis... etc.
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