• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.)
• Badia Benjelloun est une collaboratrice fidèle de dedefensa.org depuis des années. Sa formation est essentiellement scientifique (biologie, mathémathiques, médecine), ce qui lui permet d'écrire des articles extrêmement élaborés sur ces sujets. Bien entendu, ce n'est qu'une petite partie de ses activités de commentatrice, et elle explore également et surtiout les champs de la politique et de l'économie, et jusqu'à des textes empreints de poésie. Sa place dans la série des Carnets de notre site est absolument, à la fois méritée et nécessaire.
Pourquoi une telle fureur et tant de passion mauvaise ?
Un acharnement en illégitimité a débuté aussitôt qu’il fut déclaré élu.
Des fonds furent très rapidement levés pour procéder à un nouveau décompte des voix dans trois États, des anomalies statistiques relevées par des experts ont fait soupçonné un piratage électronique en faveur du vainqueur. Son investiture le 20 janvier 2017 fut saluée dès le lendemain par des manifestations monstrueuses mobilisant des millions d’opposants. Des marches ont été organisées pour la défense des droits civiques dans les plus grandes villes, les femmes et les minorités se sont senties menacées alors que Trump n’a jamais affiché que des positions modérées sur les questions sociétales ( mariage des homosexuels et droits des transgenres par exemple). D’emblée, les intenses campagnes de diffamation menées contre le 45ème Président des Usa ont fait régner une atmosphère de guerre civile larvée.
L’ampleur et la durée des réactions hystériques de l’establishment et de ses institutions patentes ou fondues dans le paysage (l’État profond) ne peuvent s’expliquent par l’aversion pour l’isolationnisme clairement affiché de Donald Trump. Après tout, il ne sera jamais malaisé pour le Pentagone de faire voter des budgets en accroissement constant en accord ou en dépit de l’hôte de la Maison Blanche. L’enveloppe budgétaire de la Défense a progressé, 585 $ milliards en 2017, 640 en 2018. En réalité, les sommes allouées au Pentagone et autres composantes du dispositif de défense nationale ont atteint 717 $ milliards pour 2018. Pour 2019, une hausse de 7% a été consentie pour le budget du Pentagone.
(Suite)
Vaille que vaille et plutôt avec un train de sénateur, l’Irak, avec en arrière-plan historique l’anniversaire de la guerre Iran-Irak débutée septembre 1980 pour une durée de huit années et son million de morts, tente de ramasser ses débris épars, résultat des effroyables interventions étasuniennes, un continuum depuis 1991 jusqu’à nos jours.
Des chercheurs indépendants ont trouvé à la suite de travaux épidémiologiques de médecins irakiens des taux significativement élevés de métaux lourds radioactifs, produits de dégradation de l’uranium appauvri, chez des enfants nés avec diverses malformations. Ce type d’anomalie est surreprésenté dans les zones qui ont connu de violents combats au cours de l’invasion de 2003. L’horreur de l’occupation militaire se poursuit silencieusement au travers d’une pollution radioactive rémanente. De tels crimes, bien documentés, sont perpétrés à Gaza par l’armée sioniste. De même un silence parfait est gardé sur les études concernant les conséquences du largage de tonnes de bombes à l’uranium appauvri sur la Serbie et la Kosovo en 1999. Le directeur de l’institut de médecine du travail de Belgrade décrit ces effets comme un « génocide retardé ».
Plus de quinze ans après l’opération Iraqi Freedom menée par les néoconservateurs étasuniens, les Irakiens continuent de souffrir d’une pénurie d’électricité en raison des infrastructures détruites et/ou non entretenues. L’été 2018 a été l’occasion de manifestations massives contre les pannes de courant chroniques plus difficiles à supporter par fortes chaleurs au cours desquelles 14 personnes furent tuées. Ce déficit en approvisionnement électrique résulte également du manque d’entretien du réseau pendant les années d’embargo et un peu plus tard, l’effondrement de l’Etat irakien, armée et administration, a permis une corruption endémique et le développement de cliques mafieuses. Le chaos institué a en effet induit une situation digne des Etats faillis d’Amérique latine livrés aux prédateurs transnationaux après le renversement de régimes progressistes par la CIA dans les années cinquante et soixante.
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La ferblanterie étasunienne, achetée à prix d’or noir par les Bédouins du Nedjd a une fois de plus montré son inefficacité. Fin juin 2019, l’Iran avait abattu un dronequi coûte la bagatelle de 220 millions de dollars. L’Homme orange à la Mèche blonde a vite abandonné ses menaces twittées à l’encontre la République islamique d’Iran pour se mettre à l’abri derrière une excuse rapiécée et pitoyable qui ne met en cause qu’une mauvaise interprétation d’un exécutant iranien.
Une dizaine de drones d’allure pacifique, indétectables, déjouant toutes les barrières électroniques de brouillage et de surveillance partis à mille kilomètres de là mettent hors jeu près de 5% de la productionmondiale du pétrole. Lors des universités de la Défense qui se sont tenues près de Bourges la semaine dernière, il a été admis qu’il existe un trou « capacitaire » face à ce type d’attaques. Thales et les services de sécuritéaérienne tentent de mettre en place des radars holographiques susceptibles de détecter les drones à 7km (versus 3 avec les radars habituels) couplés avec beaucoup d’IA pour ne pas prendre en charge de fausses cibles comme des éléments naturellement ailés, les oiseaux. Le système de neutralisation devra mettre en jeu un arbre décisionnel complexe dans des zones habitées.
A dire vrai, les hypothèses abondent sur l’origine de la destruction du principal site de transformation du pétrole d’Aramco d’Abqaiq et de l’incendie qui a ravagé le champ pétrolifère de Khurais. Missiles balistiques lancés depuis l’Irak qui dément catégoriquement ou même de l’Iran ? Mike Pompeo déclare être persuadé de la responsabilité de l’Iran qui aurait selon lui mené pas moins de cent opérations de sabotage ces derniers temps alors que Trump reste évasif sur l’identité des auteurs et attend une confirmation du régime des Bédouins.
(Suite)
L’élève du professeur de théâtre, bien appliqué à tourner ses phrases, parle des massacres d’innocents à Idlib par le ‘régime’. Poutine répond qu’il faut débarrasser la région des terroristes takfiristes (*). Régler la question de l’Ukraine, maintenant dirigé par un amuseur public préféré à l’ancien fabricant de confiseries, oui dans le cadre du format Normandie c’est-à-dire en l’absence des Usa. Avec cependant la référence explicite à l’autonomie du Donbass. L’appui de Moscou aux séparatistes de l’Est du pays, russophones, dépendant entièrement de leurs échanges économiques avec la Russie ne s’est jamais matérialisé par l’envoi de chars mais davantage par l’accueil de plus d’un million d’ émigrés. D’ailleurs le Kremlin n’a réagi que peu lorsque Alexandre Zakharchenko, principal chef militaire et politique des séparatistes a été assassiné en août dernier.
Faire cesser les conflits entre bandes armées dans une Libye, prospère et stabilisatrice de l’Afrique sub-sahélienne sous Kadhafi et transformée en État failli par l’intervention de la France et désormais pourvoyeuse de migrants et d’esclaves pour l’Europe. L’Asiate au regard bleu s’est abstenu de commenter la responsabilité du pays hôte et l’inefficacité de l’agitation française commise par l’entregent d’un Ghassan Salamé.
Quand le verbeux Napoléon de pacotille cite dans une élocution laborieuse Dostoïevski, le fils de prolétaire, lettré selon les normes élevées de l’enseignement en Urss, oppose la guerre patriotique dont la commémoration est toujours fervente, qui a permis de délivrer l’Europe du nazisme. Le sacrifice de 23 millions de Soviétiques est une dette de sang et un titre qui peuvent fonder l’européanité de la Russie bien supérieur à un quelconque passage littéraire. Sur la question des tensions dans le Golfe arabo-persique et de l’Iran, l’invité est moins laconique. Il est vrai que la France a reçu des remontrances des Affaires étrangères étasuniennes quand elle a pris langue avec la diplomatie iranienne au plus fort de la crise du détroit d’Ormouz tout en refusant d’appuyer l’idée d’un contrôle occidental de mers et détroits dépendant d’une souveraineté nationale légalement reconnue.
(Suite)
Récemment, une branche culturelle de l’AIPAC, le puissant lobby pro-israélien qui assure le monitoring de tout élu ou élu potentiel aux USA, a invité des membres du Congrès étasuniens à visiter Israël. C’était début août 2019.
Parmi les 41 du Parti démocrate, aucun n’a communiqué sur son séjour alors que les 31 Républicains ont envahi la twitoosphère de leurs commentaires laudateurs et enthousiastes. Ils exposent dans les réseaux sociaux leur rencontre avec Netanyahu et leur visite aux installations anti-missiles, le fameux Dôme de fer censé arrêter les roquettes artisanales lancées par les Palestiniens assiégés à Gaza. Ce système a été co-développé par la firme américaine Raytheon et l’israélienne Rafael, il est en partie fabriqué aux Usa. Récemment, le Pentagone a passé commande de deux unités, les batteries devraient être déployées et entrer en service d’ici 2020. Le but serait de moderniser la capacité de défense anti-aérienne et anti-missile. Compte tenu de l’inefficacité relative de ces batteries démontrées par le nombre des roquettes palestiniennes qui ne sont pas interceptées, cette dépense supplémentaire sur le budget de 2019 dit exactement l’essence de ce qu’est devenu l’État fédéral étasunien. A la fois premier consommateur de l’armement produits par les firmes étasuniennes et machine de guerre.
Ce mutisme obstiné des Représentants démocrates sur leur périple en terres palestiniennes témoigne d’une légère bascule de l’opinion américaine, en particulier l’électorat démocrate. Bernie Sanders n’a pas renié la photo prise avec des activistes juifs du groupe IfNotNow où il se tenait devant une pancarte où était inscrit ‘Juifs contre l’occupation’. Le groupe a engagé des permanents pour cet été chargés de mener une campagne auprès des candidats aux primaires du Parti démocrate sur cette question de l’occupation des Territoires palestiniens. Elizabeth Warren qui faisait campagne dans le New Hampshire a déclaré qu’elle ferait pression sur Israël pour qu’il cesse une occupation militaire sur les Palestiniens dépourvus de droits dans les territoires saisis par la force en 1967.
(Suite)
L’ouverture d’un nouveau front au Sud Yémen complexifie un peu plus la situation dans ce pays au seuil d’une crise humanitaire effroyable (plus de 20 millions en insécurité alimentaire, des régions entières au bord de la famine) sous l’effet d’une guerre menée contre lui par la coalition dirigée par les Ibn Saoud.
Le mouvement séparatiste du Sud vient d’occuper ce dimanche la ville d’Aden, devenue capitale pour le gouvernement de Abdou Rabo Mansour Hadi, client des Séoud et exilé à Ryadh depuis l‘entrée dans Sanaa des Houtis en septembre 2014. Mis à l’écart de la vie économique et politique, la forte minorité zaydite du Nord du pays (40% de la population) est en situation de révolte ouverte depuis 2004. Ils rompent à l’été 2014 les tractations avec le gouvernement de transition nationale mis en place en 2012 après le départ de Ali Abdallah Saleh chassé par des manifestations hebdomadaires énormes dans le sillage du ‘printemps arabe’. Abd Rabo Mansour Hadi en charge du dialogue national pour transformer le pays en fédération de 6 provinces prévoit une partition dans laquelle les Houtis reçoivent un territoire plus étendu que leur zone d’influence mais sans accès à la mer.
Bien sûr, cela ne se passera probablement pas de cette manière. La projection faite par Scott Burns prédit que dans 33 ans les 10 % les plus riches des ménages étasuniens posséderont la totalité de la richesse des USA. Il examine les chiffres donnés par l’enquête de la Fed menée tous les trois ans portant sur la consommation. La part de richesse détenue par les 10% les plus riches est passée de 2013 à 2016 de 75,3% à 77,2%, soit un gain de 1,87%. Il en déduit que les 22,8% encore entre les mains des 90% seront phagocytés par les plus riches en 33 ans environ. Il observe également que les 9% qui se placent juste derrière les 1% du sommet ont vu leur part croître régulièrement mais elle accuse un décrochage en 2013-2016. Ces 9%, actuellement détenteurs de 38,54% de la richesse totale, seront sans doute eux aussi la proie des 1% du dessus du panier.
Or il se produit toujours des ruptures imprévisibles dans les systèmes non clos mais abouchés au reste du Monde et ce type de phénomène n’évolue que rarement de manière continue. L’une des métaphores qui vient à l’esprit pour approcher la transformation abrupte d’un système complexe est la rupture de tolérance en biologie humaine. A un instant T, l’organisme ne tolère plus ce qui lui était indifférent jusque-là en vertu du dépassement des mécanismes qui le lui faisait accepter. Pourquoi cet instant T ? Le processus de l’usure d’une corde est amorcé depuis longtemps quand survient la secousse ou l’effondrement qui signalent la rupture des derniers brins encore intacts qui supportaient toute la tension.
(Suite)
Une ombre poisseuse avait enseveli l’âge
Où la bêche retourne le présent,
Qu’il présente sa face d’avenir.
Les mains nues de la poésie
Ne défaisaient plus l’étroitesse des cages
Où battaient les cœurs d’un siècle douloureux.
La défaite bordait les temps
L’herbe, sombre, fronçait, hostile, à leur lisière.
Les renards, vif argent, en bandes organisés,
Glapissaient leur appel au bal
Conviaient les chiens aux troupeaux décimés.
La source se confondait avec les marais,
Enlisée du poids de ses eaux longues à se rompre.
La lune quand elle s’allumait
Faisait couler dans sa clarté
Les larmes qu’aucune joie n ‘endiguait.
Le poing de la tristesse s’écarte alors de la clairière.
L’euphorie des énergies persévérantes se redresse
Ferme dans ses épis épris d’altitude.
Les cœurs trempés dans cette lactescence
Frétillent d’être dégrafés
Et enjoints de se battre à nouveau.
L’été débarrasse le courage de son givre
Colore ses joues
Il relève ses jupons pour moissonner
Les saisons profuses abandonnées.
Il aurait plutôt dit « Depuis un point où je puisse me tenir fermement, je ferais mouvoir la Terre ». Peu importe qu’il ne l’ait pas formulé précisément ainsi mais Archimède, fils de Phidias de Syracuse, élève de l’école d’Alexandrie, a énoncé le principe qu’une faible force peut se décupler par un effet de levier exercé depuis un appui.
L’ingénierie financière de Wall Street tout en ayant l’air d’avoir inventé un moteur perpétuel semble basée sur ce principe de physique pré-newtonienne.
Le capitalisme à ses débuts a transformé le mode d’échange entre les hommes qui de Marchandise -> Argent -> Marchandise, est devenu Argent -> Marchandise -> Argent. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et singulièrement depuis le début des années 70 du siècle dernier, les flux financiers mondiaux circulent fermement branchés sur l’étalon qui s’est substitué à l’or, le dollar étasunien.
(Suite)
La maxime de Karl Rove décrétant que dès l’Empire (celui des Usa) devenu hégémonique, ceux qui le manœuvrent sont devenus les créateurs de la réalité est insuffisamment citée pour tout ce qu‘elle contenait de menace implicite contenue dans ce principe. La suite implique que tout le reste du monde n’avait qu’à s’y conformer et éventuellement se prêter à commenter et à interpréter leur élaboration.
Son énoncé est irréprochable du point de vue formel car elle ne fait que décrire la réalité sociale qui de tout temps et en tout lieu est produite par l’agent dominant de l’heure. Les Usa ont déclenché la guerre contre l’Afghanistan au prétexte de poursuivre Ben Laden, un ancien de leurs agents, introuvable plus d’une décennie malgré la formidable Armada déployée et la puissance des dizaines d’agences de renseignements étasuniennes, canadiennes, britanniques, australiennes et néo-zélandaises lancées à sa poursuite. C’est une réalité, il n’y a rien à y redire, même la Russie avait prêté main-forte pour la capture d’un insaisissable terroriste.
La précipitation de nombre d’Etats à se ranger du bon côté de l’axe du Bien répondait à l’impératif de ne pas figurer sur la liste noire des néoconservateurs arrivés en force à la Maison Blanche. L’inscription signifiait une asphyxie économique et diplomatique et pouvait se solder par une déclaration de guerre. En dehors de l’embargo sur les exportations d’armes, l’Etat déclaré voyou allait subir une restriction aux exportations d’articles à double usage, civil et militaire, une suspension de toute aide économique et des prêts de la Banque Mondiale, du FMI et plus encore, l’interdiction faite à tout citoyen étasunien de réaliser une transaction financière d’importance. Assez vite, la lutte contre le terrorisme étendu aux ‘rogue states’ incluait officiellement des opérations secrètes de forces spéciales. Le monde généré par quelques dizaines de stratèges aux manettes d’un monde devenu sans boussole depuis la perte de l’ennemi soviétique est devenu hyper-réel, dense de toutes les machinations et des destructions qui troueront le tissu social et politique de toute province qui rechignerait à proclamer et réaliser sa vassalité.
(Suite)
Walmart, la grande chaîne de distribution étasunienne, est poursuivie en justice pour fraude. Le Center for Inquiry,organisation à but non lucratif fondée en 1991 sur les bases d’un humanisme séculier pour lutter contre la superstition et les fausses sciences représente l’institution plaignante.
Le CFI accuse Walmart de tromperses clients et de mettre leur santé en danger en présentant dans la même rubrique et sans les différencier des médicaments et des traitements homéopathiques dénués d’efficacité en dehors de leur effet placebo.
La confusion est manifeste aussi bien dans les rayons des magasins que sur les boutiques en ligne. Cette indistinction est préjudiciable à la santé quand les patients ont besoin de médicaments réellement actifs. Cette mise en danger est d’autant plus grave que Walmart dispose d’une puissance de vente colossale.
La plainte expose la théorie à l’origine de cette médecine douce. Au 18ème siècle s’était développée l’idée qu’il était possible de soigner par la similitude. L’administration d’une substance à l’origine d’une maladie guérit la maladie. Pour cela, la substance est censée être active après avoir été diluée un grand nombre de fois au point que la molécule devient indétectable dans le produit final. Plus tard fut développée la théorie de la mémoire de l’eau qui s’est avérée une fumisterie délirante. La non reproductibilité des expériences de Benveniste pourtant publiées dans la célèbre revue Nature invalide totalement les essais conduits dans des conditions où des cellules basophiles, fragiles et sensibles aux variation d’osmolarité de leur milieu dégranulent de façon non spécifique et aléatoire. Si l’eau avait une mémoire, pourquoi cette mémoire serait-elle sélective et ne conserverait-elle que la structure de la molécule choisie par l’expérimentateur et pas toutes celles qui y ont baigné. A moins de dissocier H2O en ses composants atomiques, ce sont les mêmes molécules d’eau qui sont sans cesse recyclées. Quelques temps plus tard, le Pr Montagnier a prétendu que les nanostructures d’un échantillon d’eau peuvent garder la trace électromagnétique d’un fragment d’ADN, laquelle permet de reconstruire le fragment d’ADN initial à partir de cette signature magnétique. Interpellé par deux biochimistes qui souhaitaient reproduire en sa présence une telle manipulation, le co-prix Nobel de 2008 n’a pas donné suite à leur demande.
(Suite)
Dès le matin du premier mai, les forces de police arrêtent et fouillent aux différents portes de Paris. Tout ce qui peut de près ou de loin évoquer un manifestant Gilet Jaune est visé. Les groupes de jeunes gens portant baskets et sacs à dos sont particulièrement ciblés. La moindre protection, lunettes de piscine, masque en papier, écharpe même sont confisqués. L’esprit de la loi anticasseurs permet une telle distorsion, sa surinterprétation autorise à considérer qu’une dose de sérum physiologique est une arme. Les opérations de filtrage n’ont cependant pas dissuadé suffisamment car la place devant la gare Montparnasse est bondée dès midi, deux heures avant l’heure du départ prévu à 14 heures.
Une foule très dense, impossible à remonter, a déjà pris place dans le début du boulevard par lequel vont s’engager les travailleurs à l’occasion de leur fête.
(Suite)
L’imagerie fonctionnelle du cerveau avait permis de mettre en évidence que la décision d’un sujet soumis à un choix (rudimentaire, binaire et sans impact émotionnel évident) était prise bien avant que le sujet n’en prenne ‘conscience’ et ne formule le résultat de sa délibération interne. Elle permet de suivre les zones cérébrales activées et les circuits neuronaux. Cette surdétermination semble correspondre à l’emprunt de chemins ayant déjà été utilisés. En effet la circulation des flux est facilitée sur des trajectoires déjà fréquentées et bien tracées. Le sujet renforce ainsi par une boucle de rétroaction positive qui il est, c’est-à-dire ses choix et prédilections antérieures, ils auraient été sélectionnés comme avantageux pour lui.
Quand l’Homme Orange à la Mèche Jaune s’attribue la paternité de la réduction des importations en provenance de la Chine, il ne fait qu’abuser de son rôle d’acteur et de bateleur. Bien autre est la réalité vécue et entreprise sur le continent asiatique.
Une vieille dame, encore fort vigoureuse, est menacée de mort. Accusée tour à tour d’être fort dépensière, impécunieuse, de n’être pas assez moderne, elle est jugée digne de passer de vie à trépas.
On lui reproche sans aménité d’avoir un trou. Obscène ?
Oui, l’invention de ce trésor sémantique promu par le syndicat du patronat français est une insulte à l’intelligence d’un enfant en école primaire.
Un trou dans l’imaginaire commun est un orifice dangereux, un accroc dans un tissu, une béance sans cause dans un continuum matériel. Une anomalie spatiale dans laquelle on peut choir, disparaître, se faire engloutir. Un hiatus sans cause irréparable. Un vide, une fosse, un puits sans fond. Une absence, un endroit perdu et même une prison.
(Suite)
Elle s’immole, ces temps mauvais obscurcis,
Triomphe des vils arrangements rancis,
La brûlent. Des siècles l’avaient endurcie.
De trop de traîtrise les têtes sont farcies.
C’en est trop, se consumer s’absenter ainsi
Se choisit. Naufrage d’âmes. Un ramassis
D’étourdis moisis gouverne un pays rassis.
Inféconds, ils parodient la démocratie.
La Dame se retire, rien ne gracie
Ce honteux gâchis. Plutôt qu’être à la merci
De nuits évidées, la bonté en sursis,
Elle crie son désarroi, se supplicie.
A ses pieds, les manants les gueux balbutient
Un Néron médiocre sera raccourci.
Le ciel belliqueux avait sorti toute sa panoplie, une bruine fine, un gris d’acier et un silence granité du seul clapotement de ses armes. Sur la place de la gare où s’alignent en rangée sage une dizaine de bistrots, marche à pas vifs un homme en gilet jaune. L’homme très affairé à retrouver une adresse propose de me conduire avec son groupe au site.
La Maison du Peuple, port fiévreux, troue de son abondante fluorescence l’écran de pluie pour nous accueillir. Dans la grande salle au plafond portant la marque encore fraîche des cloisons abattues, un intense brouhaha fait place à l’écoute du programme très fourni de la journée. L’auditoire, presque recueilli, est attentif.
Des rapporteurs des séances de travail de la veille défilent sur l’estrade centrale.
(Suite)
Au moment où les Usa (c’est-à-dire le Pentagone et la CIA) prenaient pied en Syrie et orchestraient leur petite musique légère si reconnaissable des ‘dictateurs qui assassinent leur peuple en les gazant’, on pouvait les imaginer fort occupés à débarrasser Israël d’un voisin encombrant. Ils ne seraient alors pas disponibles pour mener l’opération Maidan à Kiev. C’est préjugé défavorablement de la capacité de l’entité étasunienne à ne pouvoir conduire deux révolutions simultanément. C’était en effet ne pas compter avec les solides appuis construits en deux décennies en Ukraine. Le système corrompu incarné par Viktor Ianoukovitch a été balayé par une révolution colorée organisée par des officines étasuniennes. Le pays a été conduit grâce à un gouvernement encore plus véreux que le précédent, aidé de milices nazies, à mener une guerre civile sans fin ruineuse avec chute drastique du PIB et émigration massive. L’adhésion à l’Union européenne était promise au bout du chemin vers l’enfer.
Les Usa ont pu en effet télécommander Daesh et Svoboda simultanément. L’investissement dans ce type d’opération perpétrée par des tiers et payée par des régimes amis est peu onéreux. Surtout, rien n’est plus aisé de susciter des dissensions, de les nourrir et de détruire. Bref désordonner et accroître l’entropie est un jeu pour enfants diaboliques.
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Les Gilets jaunes ont pour l’instant marqué de nombreux points, exactement dix huit. Dix huit fois, ils ont battu le pavé et se sont appropriés les centres des villes ‘pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur’. Ils font face à l’impéritie d’un gouvernement qui a fait enregistrer ce samedi 16 mars au petit matin par seulement 27 voix (15 députés se sont prononcés contre et trois se sont abstenus) la loi qui autorise l’Etat à vendre à l’encan Aéroports de Paris, la Française des Jeux et Engie. Dans le cadre du Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises (PACTE), les députés ont approuvé la disposition permettant à l'État de passer sous le seuil d'un tiers du capital d'Engie et d'ouvrir à des investisseurs privés le capital de GRTgaz, sa filiale spécialisée dans le transport du gaz. Le Sénat qui n’est pas un repère de bolcheviks a trouvé à redire sur la modification du régime juridique d’ADP qui l’ouvre à la privatisation (concession de 70 ans, une éternité !) tant en raison de son absurdité budgétaire que pour l’impact stratégique de l’abandon d’un service quasi-régalien. Il bénéficie d’une situation de monopole, véritable nœud aéroportuairetrès difficile à contourner pour la flotte commerciale ou de transport des passagers laissant présager de l’augmentation des taxes d’aéroport ce qui conduira dès lors à l’asséchement des revenus touristiques. Beaucoup peinent à comprendre les raisons qui poussent les promoteurs de la loi à céder des actifs qui ont une rentabilité de 3,5% voire 4,1% l’an contre un placement dans les fonds pour l’innovation qui ne restitue qu’à peine 2,5% de rendement.
Cette grande braderie est censée également désendetter l’Etat.
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Peu après son arrivée au pouvoir et ses deux visites à l’étranger qui ont eu le mérite d’encadrer sa mission à la tête de l’exécutif, l’allégeance à Berlin et la virée dans un territoire africain, une dépendance malienne de la France, Macron a convoqué en juillet 2017 une conférence sur la Libye. Patronnée par l’ONU sur une initiative française, elle a réuni les personnalités politiques rivales du pays dévasté par le fait d’une opération militaire franco-britannique sous parapluie de l’OTAN. Autour de la table étaient présents des représentants de l’ONU, de l’UA et ceux de 19 États, soulignant la mise sous tutelle d’une nation prospère et indépendante avant l’intervention de Sarközy, premier Président français à avoir aussi clairement énoncé son inféodation à Washington. La célérité avec laquelle le nouvel occupant du palais de l’Élysée a voulu traiter la question libyenne indique qu’elle était d’importance et qu‘elle lui avait été sans doute relayée dans le même registre impératif que lui avait été confié le code de l’arme nucléaire.
La prétention du Bonaparte de pacotille à établir un processus politique où se tiendraient élections législatives et présidentielles avant la fin de l’année 2017 s’est heurtée à une réalité où le nombre d’acteurs en présence sur le terrain libyen excède de loin la maîtrise diplomatique et militaire française. Macron a voulu rééditer un autre essai en mai 2018. L’accord ‘historique’ selon lequel se sont engagés Fawez al Sarraj, le Premier ministre siégeant à Tripoli et figurant de la ‘Communauté internationale’ et le général Khalifa Haftar dirigeant de l’Armée de Nationale Libyenne, homme de la CIA mis en réserve depuis 1990, depuis la ville de Tobrouk à procéder à une sortie de crise par une voie politique n’a pas été suivi des effets escomptés.
(Suite)
C’est à peu près le chiffre des décès par overdose d’Oxycontin depuis sa mise sur le marché américain il y a 24 ans.
Il a fallu l’opiniâtre obstination des journalistes d’investigation d’un media orienté vers la dénonciation des abus de pouvoir de la part du gouvernement, des firmes et d’autres institutions pour que l’opinion en sache un peu plus sur les politiques commerciales de la firme Purdue Pharma.
Purdue est le fabricant de l’antalgique oxycodone, vendu le plus souvent sous le nom d’Oxycontin® depuis 1995. Cet opioïde de synthèse est deux fois plus efficace contre la douleur que la morphine naturelle. Il est aussi un bon euphorisant et donc doué d’une capacité à induire rapidement une dépendance à sa consommation.
(Suite)