• Parmi les signatures régulières que nous affectionnons et auxquelles nous prêtons grande attention sur le net, il y a celle du russe Dimitri Orlov. • Il est le créateur d’une forme de pensée que l’on pourrait désigner comme une “science de circonstance”, une “science” suscitée par les circonstances même que nous traversons et que nous décrivons et désignons nous-mêmes comme la Grande Crise de l’Effondrement du Système (GCES) : la “collapsologie”, ou “science de l’effondrement”. • Nous pensons que suivre régulièrement ses écrits est d’un intérêt qui rencontre complètement l’orientation de dedefensa.org : cela peut être fait grâce à nos excellents rapports avec Le Sakerfrancophone, qui reprend systématiquement les textes d’Orlov (en général deux par semaine) et les traduit en français. • Avec l’accord du Sakerfrancophone, que nous remercions bien chaleureusement, nous allons donc reprendre les textes d’Orlov dans cette rubrique propre intitulée “Le monde d’Orlov”. • Son fonctionnement est régi par les mêmes règles que celui d’Ouverture Libre mais cette rubrique a désormais une place structurelle dans dedefensa.org. • Le premier texte, une interview d’Orlov par Le Sakerfrancophone du 15 juin 2016, à l’occasion de la sortie en français du livre d’Orlov (Les cinq stades de l’effondrement aux éditions Le retour aux Sources) sert parfaitement de présentation de cet auteur.
Un bon moyen de déterminer si vous êtes toujours en vie est de vous demander si vous pouvez encore ressentir de l’émerveillement et de l’étonnement en observant les changements qui balaient le monde. La plupart de ces changements sont graduels et difficiles à détecter dans le cadre de votre expérience quotidienne. Il est donc utile qu’une personne importante se tienne devant vous pendant une heure, comme l’a fait Poutine aujourd’hui devant l’Assemblée fédérale de Russie, et vous explique exactement ce qui s’est passé et ce qui va se passer.
C’est également très divertissant : Poutine est quelqu’un de naturellement irrépressible qui refuse de se retenir. Son russe a également une gamme dynamique énorme : à un moment, il ressemble à un gamin des rues de Leningrad, et à un autre moment, il a l’air d’un avocat et d’un technocrate accompli, d’un érudit littéraire ou même d’un étudiant en théologie. Eh bien, il est tout cela à la fois. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste (rares sont ceux qui parviennent à rester neutres à son égard), il est difficile de l’ignorer. D’autant plus que, comme à l’accoutumée, son discours annuel devant l’Assemblée fédérale ne manquait pas de ce que les linguistes appellent des performantifs – des déclarations qui n’expriment pas une opinion ou ne transmettent pas d’informations mais transforment la réalité de manière spécifique. Et il est important de les connaître, surtout si vous résidez dans l’un des pays dont les dirigeants ont (très bêtement) décidé d’être les ennemis de la Russie, car, en fin de compte, c’est votre cul qui est en jeu. Vous pouvez être en admiration devant l’impressionnant dirigeant qui s’appelle Vladimir Poutine (rien ne vous en empêche) mais, plus précisément, je pense qu’il est de mon devoir humanitaire de vous avertir de ce qui risque de se passer avant que quelqu’un ne crie “On y va !”. De cette façon, vous pourrez formuler un meilleur plan que de vous couvrir d’un drap blanc et de ramper lentement vers le cimetière (afin de ne pas provoquer une ruée dans laquelle quelqu’un pourrait être piétiné).
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Une guerre chaude fait rage au cœur du sous-continent européen qui, si vous consultez une carte géographique, s’étend du pittoresque Cabo da Roca au Portugal (entrée gratuite) à la majestueuse chaîne de montagnes de l’Oural, à l’extrémité orientale de la Russie européenne. Le site actuel se trouve dans les provinces russes récemment (re)acquises de Lugansk, Donetsk, Zaporozhye et Kherson. Avec d’autres provinces, comme Odessa, Kharkov et Kiev, ces provinces étaient des terres russes jusqu’à ce que Vladimir Lénine juge bon de les regrouper dans une République socialiste soviétique d’Ukraine concoctée à la hâte. Mais cette entité chimérique a disparu depuis plus de 30 ans maintenant et ce qui l’a remplacée s’est avéré non viable et se trouve actuellement à un stade avancé de décomposition politique. C’est la proverbiale valise sans poignée : impossible de la soulever, mais trop précieuse pour la laisser derrière soi ; d’où le conflit actuel, qui consiste à l’ouvrir et à ramasser le butin qu’elle contient.
Il s’agit d’une vraie guerre, avec des chars, des véhicules blindés de transport de troupes, toutes sortes d’artillerie, des roquettes, des tranchées, de l’infanterie, etc. Comme la plupart des guerres, celle-ci est basée sur des malentendus. Les États-Unis et leurs amis de l’OTAN refusent de comprendre que la Russie veut récupérer son propre territoire et continuent de penser que cette demande est en quelque sorte négociable. Ils pensent également qu’il est possible de vaincre la Russie simplement en fournissant aux infortunées forces ukrainiennes du matériel de guerre obsolète et des renseignements, en imposant des sanctions économiques à la Russie, en tentant de l’isoler politiquement et en prenant diverses autres mesures que les Russes ont à peine remarquées. Les Russes attendent que tout le monde revienne à la raison et leur donne ce qu’ils veulent, tout en réduisant les troupes ukrainiennes en bouillie par milliers.
Les Américains semblent plutôt revenir à la raison : moins d’un an après le début du conflit, nombre d’entre eux déclarent déjà que la poursuite du soutien aux Ukrainiens est une mauvaise idée. Mais personne ne sait ce que fera leur empereur Dementius Optimus Maximus, destructeur des gazoducs Nord Stream. Son objectif déclaré était d’affaiblir la Russie, mais puisque la Russie n’a fait que se renforcer entre-temps, il pourrait peut-être essayer de la renforcer à la place. (Vous savez, si vous ne pouvez pas décoincer une chose en la poussant, essayez de la tirer.) Les Allemands, quant à eux, hésitent. Leur ministre des affaires étrangères, Annalena, douée pour la gymnastique, a récemment annoncé que l’Europe était en guerre contre la Russie, puis s’est empressée de corriger le tir : L’Europe n’est pas (nein ! nicht !) en guerre contre la Russie. D’un autre côté (main numéro trois), le premier ministre polonais Tadeusz Morawiecki a depuis déclaré que vaincre la Russie est la raison d’être de la Pologne. La Russie et l’Allemagne se sont alors redressées et se sont regardées en face. Vous voyez, la Pologne est l’un de ces pays qui ne cesse d’apparaître et de disparaître.
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Une évolution majeure, mais lente, semble être en cours du côté ukrainien de la ligne de front. Depuis des mois, la seule raison pour laquelle les Ukrainiens ont pu tenir tête aux Russes est que leur accès, via l’Internet mobile, aux données satellitaires et aux informations analytiques de l’OTAN a permis à leurs systèmes d’artillerie et de roquettes de cibler précisément le matériel et les troupes russes. Cela a obligé les Russes à agir rapidement : ils se mettent en position, tirent une salve sur une cible ukrainienne et s’éloignent avant que cette position ne puisse être visée.
L’alimentation en données est assurée par les terminaux Internet par satellite Starlink d’Elon Musk, au nombre de 20 000, répartis sur l’ensemble de la ligne de front de 1000 km. Comme cela arrive souvent, et comme je l’ai souligné dans mon livre de 2017, ‘Shrinking the Technosphere’, la forme la plus efficace et la plus rentable de technologie est souvent la contre-technologie : des dispositifs bon marché mais efficaces qui transforment une technologie avancée très coûteuse en un tas de ferraille inutile. C’est précisément ce qui se passe actuellement grâce aux efforts de brillants jeunes ingénieurs et scientifiques russes travaillant à l’usine militaire de Sestroretsk.
Ils ont réussi quelque chose que les concepteurs américains des terminaux Starlink pensaient impossible. Leur nouveau système monté sur camion du type Borschevik est capable de localiser les terminaux Starlink actifs dans un secteur de 180° et dans un rayon de 10 km avec une précision de 5m. Il s’agit d’un système passif, ce qui signifie qu’il ne peut pas être découvert à l’aide du signal qu’il envoie, car il n’en envoie pas. Le camion est une petite cible mobile et le système fait son travail en deux minutes s’il est stationnaire et en 15 minutes s’il se déplace d’un point à l’autre, en ciblant un maximum de 64 terminaux Starlink à la fois. Les informations de ciblage sont ensuite transmises automatiquement aux batteries d’artillerie et de missiles.
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Le climat de la Terre change assez rapidement et de nombreuses personnes se sont laissées convaincre que cela est dû à ce que l’on appelle le « réchauffement climatique anthropique » et que le coupable est les émissions de dioxyde de carbone provenant de la combustion de combustibles fossiles, de l’agriculture, du défrichage et d’autres activités humaines. Il ne s’agit pas tant d’une théorie que d’une hypothèse, non prouvée. Elle est basée sur des modèles informatiques, et le problème avec ces derniers est qu’ils montrent généralement ce que les gens qui paient pour la recherche veulent qu’ils montrent ; sinon, ils paient quelqu’un d’autre pour obtenir les résultats qu’ils veulent.
Et si ces résultats particuliers étaient souhaitables, c’est parce qu’ils pouvaient être utilisés pour justifier d’énormes projets lucratifs, tels que la taxation des émetteurs de carbone, l’échange de crédits de carbone et, bien sûr, la construction de capacités de production éolienne et solaire qui sont coûteuses, intermittentes, peu fiables, de courte durée et qui compromettent l’intégrité des réseaux électriques. Promulguer cette hypothèse comme une vérité divine a également permis de culpabiliser de nombreuses personnes, les amenant à réduire volontairement leur consommation d’énergie, ce qui permet aux riches de continuer à s’enrichir alors même que la disponibilité de l’énergie dans les pays anciennement riches commence à décliner. Al Gore, vice-président de Clinton et grand alarmiste du climat, s’est enrichi de manière obscène en exploitant l’hystérie climatique. La dernière fois qu’on l’a vu, c’était à la conférence de Davos, où il a continué à débiter ses idées alarmistes sur le climat ; heureusement, peu de gens dans le monde l’écoutent encore.
Mais voici qu’arrive une nouvelle importante qui fait voler en éclats l’hypothèse du changement climatique anthropique : ce n’est pas seulement notre globe qui se réchauffe, mais aussi tous les autres globes du système solaire. Quoi ? Eh bien, oui, les preuves sont là, et elles sont des plus déroutantes. Personne ne sait quelle en est la cause, mais l’effet est bel et bien mesurable et significatif.
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J’interromps notre programme régulier pour vous apporter un flash d’information en provenance de la conférence de Davos qui se déroule actuellement. Plus de 2700 participants sont présents, sans aucun Russe, Chinois ou Iranien, et bien que des délégations de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis soient présentes, leur nombre n’est pas comparable à celui des années précédentes.
Les sujets de discussion sont nombreux, mais le principal est la récession – plus précisément, non pas la récession en tant que telle, mais l’attente de son arrivée imminente.
Sur les 4410 chefs d’entreprise interrogés par PriceWaterhouseCoopers en octobre et novembre de l’année dernière, 74 % prévoyaient une baisse de la croissance mondiale au cours des 12 mois à venir. Cet indicateur est le pire depuis que PWC a commencé à réaliser ces enquêtes en 2011. Deux chefs d’entreprise sur cinq ont également exprimé l’appréhension que leur entreprise ne soit plus là dans dix ans.
L’actuelle conférence de Davos est intéressante dans la mesure où, pour la première fois de son histoire, l’Occident s’est séparé de ses concurrents géopolitiques de manière aussi flagrante et publique, ce qui signifie que l’appellation « Forum économique mondial » reste un simple vestige d’une époque révolue : elle ne représente plus le monde entier.
Le WEF a publié une enquête distincte auprès des économistes en chef des entreprises, dont les deux tiers estiment que la récession devrait arriver au cours de l’année 2023, 18 % d’entre eux déclarant qu’une baisse de l’activité économique est « hautement probable et inévitable ».
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« Les armes sont le chemin de la paix », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, M. Stoltenberg, lors de la conférence de Davos, en préconisant l’envoi de davantage d’armes à la dictature nazie de Kiev, qui est en train de s’effondrer. Ceux qui connaissent et aiment le vieux Jens [Stoltenberg, NdT] ont probablement entendu cela et tapé dans leurs mains avec joie – “Ouais, plus d’armes !”. Alors que moi, qui ai depuis longtemps conclu qu’il était un croisement entre un Doltenberg et un Stultenberg, je répugnais à admettre que, pour une fois, il avait dit la vérité absolue et sans fard : l’envoi de toutes les armes de l’OTAN (à l’exception des armes nucléaires, bien sûr) aux infortunés Ukrainiens serait le meilleur moyen non seulement de débarrasser le monde de ces armes terribles, mais aussi d’éliminer les restes des nazis ukrainiens et tous les mercenaires étrangers et les forces spéciales de l’OTAN qui sont intégrés en leur sein.
Cela m’a un peu surpris : j’étais confortablement installé dans l’idée que Stolt est comme une horloge dont le cadran a été brisé en petits morceaux à coups de masse – correct zéro fois par jour – et voilà que Stolt le Dolt [crétin en anglais, NdT] sonne soudain la cloche à l’heure et le bon nombre de fois ! Eh bien, considérons ceci comme l’exception qui confirme la règle. Laissez-moi vous expliquer pourquoi je pense que les armes sont effectivement le chemin de la paix.
Il existe un système russe ironiquement appelé Pénicilline (sa désignation technique est 1B75). Il a été mis au point et testé il y a quelques années, mais ce n’est que maintenant qu’il a été produit en nombre suffisant pour saturer l’ensemble de la ligne de front russe dans l’ancienne Ukraine, avec de bons résultats. Il s’agit d’un système optique, acoustique et sismique combiné qui localise en 5 secondes tous les tirs d’artillerie et de missiles dans un rayon de 25 km et transmet automatiquement les informations sur leur cible et leur trajectoire aux systèmes d’artillerie et de défense aérienne russes dans un rayon de 40 km. Il s’agit d’un système passif : il ne fait qu’écouter et ne peut être localisé pour le ciblage. Il est facile à cacher : il est monté sur un camion 8×8 Kamaz-6350 sportif et peut être dissim
« Les armes sont le chemin de la paix », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, M. Stoltenberg, lors de la conférence de Davos, en préconisant l’envoi de davantage d’armes à la dictature nazie de Kiev, qui est en train de s’effondrer. Ceux qui connaissent et aiment le vieux Jens [Stoltenberg, NdT] ont probablement entendu cela et tapé dans leurs mains avec joie – “Ouais, plus d’armes !”. Alors que moi, qui ai depuis longtemps conclu qu’il était un croisement entre un Doltenberg et un Stultenberg, je répugnais à admettre que, pour une fois, il avait dit la vérité absolue et sans fard : l’envoi de toutes les armes de l’OTAN (à l’exception des armes nucléaires, bien sûr) aux infortunés Ukrainiens serait le meilleur moyen non seulement de débarrasser le monde de ces armes terribles, mais aussi d’éliminer les restes des nazis ukrainiens et tous les mercenaires étrangers et les forces spéciales de l’OTAN qui sont intégrés en leur sein.
Cela m’a un peu surpris : j’étais confortablement installé dans l’idée que Stolt est comme une horloge dont le cadran a été brisé en petits morceaux à coups de masse – correct zéro fois par jour – et voilà que Stolt le Dolt [crétin en anglais, NdT] sonne soudain la cloche à l’heure et le bon nombre de fois ! Eh bien, considérons ceci comme l’exception qui confirme la règle. Laissez-moi vous expliquer pourquoi je pense que les armes sont effectivement le chemin de la paix.
Il existe un système russe ironiquement appelé Pénicilline (sa désignation technique est 1B75). Il a été mis au point et testé il y a quelques années, mais ce n’est que maintenant qu’il a été produit en nombre suffisant pour saturer l’ensemble de la ligne de front russe dans l’ancienne Ukraine, avec de bons résultats. Il s’agit d’un système optique, acoustique et sismique combiné qui localise en 5 secondes tous les tirs d’artillerie et de missiles dans un rayon de 25 km et transmet automatiquement les informations sur leur cible et leur trajectoire aux systèmes d’artillerie et de défense aérienne russes dans un rayon de 40 km. Il s’agit d’un système passif : il ne fait qu’écouter et ne peut être localisé pour le ciblage. Il est facile à cacher : il est monté sur un camion 8×8 Kamaz-6350 sportif et peut être dissimulé dans n’importe quel ravin ou parcelle de bois. Il peut fonctionner sans surveillance pendant de longues périodes. Les Ukrainiens ont également reçu quelques systèmes de ciblage, mais ce sont tous des systèmes actifs qui projettent un faisceau radar sur ce qu’ils suivent, informant ainsi les systèmes radar passifs russes de leur emplacement exact ; ils ne survivent pas longtemps.
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ulé dans n’importe quel ravin ou parcelle de bois. Il peut fonctionner sans surveillance pendant de longues périodes. Les Ukrainiens ont également reçu quelques systèmes de ciblage, mais ce sont tous des systèmes actifs qui projettent un faisceau radar sur ce qu’ils suivent, informant ainsi les systèmes radar passifs russes de leur emplacement exact ; ils ne survivent pas longtemps.
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La croisade actuelle contre la Russie, dans laquelle l’Occident combiné utilise le cadavre vivant de l’Ukraine comme bélier contre elle, est très étrange : au lieu de perdre des territoires et des populations, comme on pourrait s’y attendre au cours de toute croisade normale, la Russie gagne des terres et des gens par millions ! Il s’agit de terres qu’elle avait perdues à la suite de l’expérience bolchevique ratée. En même temps, la Russie se débarrasse de sa dépendance économique à l’égard des nations hostiles situées à l’ouest. Cette croisade est également étrange parce que, contrairement à toutes les croisades précédentes contre la Russie, Napoléon et Hitler inclus, qui ont été lancées par des nations européennes, celle-ci a pour pièce maîtresse les États-Unis, et les États-Unis se trouvent sur un tout autre continent.
De plus, les États-Unis ne sont pas un pays normal : c’est un pays qui est en guerre permanente avec une grande partie du reste de la planète. Ils ont passé à peine 6% de leurs 250 ans d’histoire en paix ; le reste du temps, ils ont mené une guerre quelconque, la plupart du temps sur le territoire d’un autre pays, presque jamais en état de légitime défense, mais surtout pour garantir leurs droits de rapine et de pillage. Leurs 15 années de temps de paix ont été réparties de manière fragmentaire au cours de leur histoire :
• ils en ont eu deux en 1796-1797,
• trois autres en 1807-1810,
• quatre autres en 1826-1830 ;
• ils ont été en paix en 1897,
• puis pendant cinq années entières de 1935 à 1940.
Le reste du temps, les États-Unis ont été impliqués dans des actions militaires d’un type ou d’un autre – ce que les Américains aiment appeler des actions « cinétiques », et non des guerres économiques, culturelles, informationnelles ou hybrides – et ce genre de choses s’est déroulé sans la moindre interruption.
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Le 4 janvier, Poutine annonçait une trêve de Noël dans le conflit ukrainien. Le Noël orthodoxe a lieu le 7 janvier, selon le calendrier julien, en vigueur depuis l’an 45 avant Jésus-Christ, plutôt que selon le calendrier grégorien, plus couramment utilisé et plus précis sur le plan astronomique, introduit en 1582 par le pape Grégoire XIII. Le décalage entre les deux est maintenant de 13 jours, mais il est dans la nature de l’orthodoxie de ne pas changer, quoi qu’il arrive, encore moins pour suivre ce que dit le pape. Poutine a pris la décision d’annoncer la trêve sur la base d’une demande du patriarche Kirill, chef de l’église orthodoxe russe. La plupart des Russes ont pensé qu’il s’agissait d’une idée stupide, estimant que cela ne ferait que donner aux Ukrainiens l’occasion de se regrouper et de se réapprovisionner. La question est de savoir si c’était vraiment stupide, ou si c’était en fait très intelligent ? Regardons de plus près…
Les critiques russes de Poutine soulignent qu’il était insensé de faire confiance aux Ukrainiens pour honorer un cessez-le-feu, compte tenu de leurs performances antérieures. Il y a eu les huit années d’accords de Minsk, minutieusement négociés et garantis par l’Allemagne et la France dans le but de résoudre pacifiquement la guerre civile en Ukraine, après quoi Angela Merkel, Petro Porochenko et, plus récemment, François Hollande, qui ont tous participé aux négociations, ont ouvertement admis qu’il ne s’agissait que d’un écran de fumée pour donner aux Ukrainiens le temps de se réarmer, de recruter et de s’entraîner en vue de futures attaques contre leur population russe.
Mais Poutine ne s’est jamais attendu à ce que la partie ukrainienne respecte son cessez-le-feu, puisqu’elle ne pouvait tout simplement pas le faire. Les nazis ukrainiens qui continuent de bombarder les écoles, les jardins d’enfants, les centres communautaires, les hôpitaux et les complexes d’appartements du côté russe n’avaient aucun intérêt à une trêve de Noël, étant des adorateurs du diable plutôt que de fervents chrétiens. Et Zelenski et son équipe ne les contrôlent pas, de sorte que si Zelenski devait essayer de faire respecter la trêve, il se rendrait simplement faible et ridicule.
Zelenski est chargé de mendier, d’emprunter et de voler ; il ne contrôle pas ses troupes, les mots qui sortent de sa bouche, sa garde-robe ou sa consommation de cocaïne. Les signes de malaise psychologique extrême qu’il a montrés lors de son récent voyage à Washington en disent long sur ces faits. Il n’est qu’un comédien qui a joué le rôle du président à la télévision ukrainienne, dans un spectacle intitulé « Serviteur du peuple », et qui a ensuite été propulsé à ce poste parce que c’est exactement ce dont l’Ukraine avait besoin – un clown en chef. Le bouffon de la cour devenant roi est un cas unique dans les annales de l’histoire mondiale, mais c’est ainsi.
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Nous sommes, pour la plupart d'entre nous sans le savoir, les témoins d'un événement capital : la fin de la Drang nach Osten qui a duré mille ans - la marche implacable vers l'est du cadavre réanimé de l'Empire romain d'Occident, avec le pape comme tête symbolique et le Vatican comme capitale symbolique, connue sous le nom de Croisades. Parmi celles-ci, les croisades du Sud sont beaucoup plus connues en Occident, tandis que les croisades du Nord, lancées en 1147, le sont beaucoup moins. Mais ce sont elles qui ont duré le plus longtemps, jusqu'au 22 février 2022, parce que, contrairement à la Chine, à l'Inde et à presque tous les autres pays non occidentaux, la Russie ne s'est jamais rendue à personne.
Le gant a été jeté en 1252, lorsqu'Alexandre Nevsky a accepté un document officiel, appelé yarlyk, du Khan Batyj de la Horde d'Or (qui fait partie de l'Empire mongol), l'autorisant à régner en tant que Grand Prince de Kiev (et donc à régner sur toute la Russie), plutôt que de demander la bénédiction du Pape à Rome, comme il était exigé de tous les rois occidentaux. Pour ces potentats occidentaux, leur prétention à être ordonnés par Dieu reposait sur l'approbation de son siège au Vatican ; pour les Russes, le pape n'était qu'un usurpateur hérétique. La distinction religieuse a joué avec le temps, mais l'idée qu'il existe un club exclusif de nations occidentales qui méritent d'exercer leur autorité sur le reste du monde a survécu.
Il s'en est suivi une série d'attaques contre la Russie, qui se sont étalées sur plusieurs siècles, toutes découlant du même principe : “Ce que l'Occident ne peut pas contrôler doit être détruit”. Les Allemands et les Suédois ont continué à l'attaquer jusqu'en 1709. Puis les Français ont attaqué à nouveau en 1812 ; et ensuite les Allemands en 1941. Les Américains étaient prêts à attaquer en mars 2022, par l'intermédiaire de leurs mandataires ukrainiens et de l'OTAN, mais ils ont été devancés par l'opération militaire spéciale de la Russie. Ainsi, la dernière croisade a été avortée et de nouvelles tentatives semblent peu probables, car, à ce stade, il n'est pas question de détruire ce que l'Occident ne peut pas contrôler, et pas seulement la Russie, mais aussi une grande partie du reste du monde. Même la petite Corée du Nord peut tenir tête à l'Occident collectif et lui faire un doigt d'honneur. Ce spectacle de mille ans est presque terminé.
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Il existe une divergence d'opinion marquée sur la manière de caractériser l'action militaire qui se déroule actuellement dans ce qui reste de l'ancienne République socialiste soviétique d'Ukraine : s'agit-il d'une opération militaire spéciale russe visant à démilitariser et à dénazifier l'ancienne Ukraine, ou d'une invasion russe non provoquée menant à la troisième guerre mondiale, à un échange nucléaire et à la fin du monde tel que nous le connaissons (TEOTWAKI pour faire court) ? C'est peut-être un peu de tout cela, ou peut-être rien de tout cela...
La Russie gagne-t-elle ou l'Ukraine perd-elle ? D'un côté, la Russie vient d'étendre officiellement son territoire souverain d'une centaine de milliers de kilomètres carrés et de quelques millions de citoyens, et elle s'est lancée dans une vaste campagne de construction, remettant en état ses nouveaux territoires, qui sont un peu délabrés après des décennies de négligence soviétique et post-soviétique, suivies de neuf années de bombardements ukrainiens. Cela indiquerait que la Russie est en train de gagner.
D'autre part, les États-Unis viennent de promettre de donner aux Ukrainiens des batteries de défense aérienne Patriot (ou pas, les détails varient...). S'agit-il des mêmes batteries Patriot qui ont connu un échec si embarrassant au-dessus de l'Arabie saoudite, lorsqu'elles n'ont pas pu abattre les anciens missiles SCUD soviétiques tirés par les Yéménites ? Et s'agit-il des mêmes batteries Patriot dont les opérateurs, en Pologne, n'ont récemment pas vu les missiles ukrainiens en approche (qui étaient également de vénérables missiles soviétiques) et n'ont appris leur existence que plus tard, dans les médias ? Peu importe ! Elles coûtent 1 milliard de dollars par lanceur et 3 millions de dollars par fusée, donc elles doivent être bonnes pour Raytheon, et ce qui est bon pour Raytheon est bon pour l'Amérique, ou quelque chose comme ça. Et si elles n'avaient aucune chance contre les armes russes de pointe ? Ne soyez pas négatif !
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Êtes-vous satisfait de la façon dont se déroule la guerre dans l’ancienne Ukraine ? La plupart des gens ne le sont pas, pour une raison ou une autre. Certains détestent le fait qu’il y ait une guerre, tandis que d’autres l’aiment mais détestent le fait qu’elle n’ait pas encore été gagnée, par l’un ou l’autre camp. On trouve des quantités abondantes de ces deux types de haine de part et d’autre du nouveau rideau de fer qui se construit à la hâte à travers l’Eurasie entre l’Ouest collectif et l’Est collectif. Cela semble raisonnable ; après tout, détester la guerre est une procédure standard pour la plupart des gens (la guerre, c’est l’enfer, ne le savez-vous pas !) et, par extension, une petite guerre est préférable à une grande et une guerre courte est préférable à une longue. De plus, un tel raisonnement est banal, commun, d’une platitude, insipide, prévisible, sans imagination et… bromidique (selon le Thesaurus anglais).
Il est rare de trouver un observateur de la guerre qui soit satisfait de son déroulement et de sa durée. Heureusement, la télévision d’État russe en montre un très important, presque quotidiennement. Il s’agit du président russe, Vladimir Vladimirovitch Poutine. Pour l’avoir observé depuis plus de vingt ans, je peux affirmer avec confiance qu’il n’a jamais été aussi imprégné de calme, de sérénité et d’assurance, le tout assaisonné d’humour. Ce n’est pas le comportement de quelqu’un qui se sent en danger de perdre une guerre. Les hauts gradés du ministère de la Défense semblent sombres et moroses devant la caméra – un comportement qui sied à des hommes qui envoient d’autres hommes se battre, voire être blessés ou mourir ; mais hors caméra, ils s’envoient de rapides sourires de Mona Lisa. (Les hommes russes ne font pas de stupides sourires dentés à l’américaine, ils montrent rarement leurs dents lorsqu’ils sourient, et jamais en présence de loups ou d’ours).
Étant donné que la cote de popularité de Poutine avoisine les 80 % (un chiffre hors de portée de tout politicien occidental), il est raisonnable de supposer qu’il n’est que la partie visible d’un gigantesque iceberg de 100 millions de Russes qui attendent calmement la conclusion réussie de l’Opération militaire spéciale visant à démilitariser et à dénazifier l’ancienne République socialiste soviétique d’Ukraine (alors, s’il vous plaît, n’appelez pas cela une guerre). Ces 100 millions de Russes sont rarement entendus, et lorsqu’ils font du bruit, c’est pour protester contre les lenteurs bureaucratiques ou pour collecter des fonds privés afin de remédier à la pénurie de certains équipements spéciaux demandés par les troupes : lunettes de vision nocturne, quadrocoptères, viseurs optiques et toutes sortes d’équipements tactiques sophistiqués.
Les 1 ou 2 % dont le plan d’affaires a été anéanti par l’apparition soudaine du nouveau rideau de fer font beaucoup plus de bruit. Les plus stupides d’entre eux pensaient que fuir à l’ouest ou au sud (vers la Turquie, le Kazakhstan ou la Géorgie) résoudrait leur problème comme par magie ; ce n’est pas le cas, et ça ne le sera pas. Les personnes dont on peut s’attendre à ce qu’elles crient le plus fort sont les activistes LGBTQ+, qui pensaient qu’ils allaient utiliser les subventions occidentales pour construire des Sodome et Gomorrhe orientales. Ils ont été entravés et muselés par les nouvelles lois russes qui les qualifient d’agents étrangers et interdisent leur type de propagande. En fait, le terme même de LGBTQ+ est désormais illégal, et je suppose donc qu’ils devront utiliser PPPPP+ à la place (“P” est pour “pídor”, qui est le terme générique russe pour toute sorte de pervers sexuel, dégénéré ou déviant). Mais je m’égare.
On peut observer assez facilement que ceux qui sont les moins heureux du déroulement de la campagne russe sont aussi les moins susceptibles d’être russes. Les moins heureux de tous sont les bonnes gens du Centre des opérations informationnelles et politiques du Service de sécurité ukrainien, qui sont chargés de créer et de maintenir le fantôme de la victoire ukrainienne. Ils sont suivis par des personnes à Washington et dans les environs, qui sont assez exaspérées par la lenteur extrême de la Russie. Ils ont également eu beaucoup de mal à montrer que les Ukrainiens gagnent alors que les Russes perdent ; à cette fin, ils ont présenté chaque repositionnement ou retrait tactique russe comme une énorme défaite humiliante pour Poutine et chaque attaque ukrainienne implacable et suicidaire contre les positions russes comme une grande victoire héroïque. Mais cette tactique de relations publiques a perdu de son efficacité au fil du temps et l’Ukraine est devenue un sujet toxique aux États-Unis, que la plupart des politiciens américains préféreraient oublier, ou du moins ne pas aborder dans les médias.
Pour être juste, le jeu tactique du chat et de la souris des Russes dans ce conflit a été tout simplement exaspérant. Les Russes ont passé un certain temps à tourner autour de Kiev pour éloigner les troupes ukrainiennes du Donbass et empêcher une attaque ukrainienne sur ce territoire ; une fois que cela a été fait, ils se sont retirés. Grande victoire ukrainienne ! Ils ont également passé un certain temps à contourner le littoral de la mer Noire près d’Odessa, menaçant d’une invasion maritime, afin d’attirer les forces ukrainiennes dans cette direction, mais n’ont jamais envahi. Une autre victoire ukrainienne ! Les Russes ont occupé une grande partie de la région de Kharkov que les Ukrainiens avaient laissé en grande partie sans défense, puis, lorsque les Ukrainiens y ont finalement prêté attention, ils se sont partiellement retirés derrière une rivière pour conserver leurs ressources. Encore une victoire ukrainienne ! Les Russes ont occupé/libéré la capitale régionale de Kherson, évacué toutes les personnes qui voulaient être évacuées, puis se sont retirés dans une position défendable derrière une rivière. Encore une victoire ! Avec toutes ces victoires ukrainiennes, il est vraiment étonnant que les Russes aient réussi à gagner environ 100 km2 des biens immobiliers les plus précieux de l’ancienne Ukraine, plus de 6 millions d’habitants, à sécuriser une route terrestre vers la Crimée et à ouvrir un canal vital qui l’alimente en eau d’irrigation et que les Ukrainiens avaient bloqué il y a quelques années. Cela ne ressemble pas du tout à une défaite ; cela ressemble à un excellent résultat d’une campagne d’été unique et limitée.
La Russie a déjà atteint plusieurs de ses objectifs stratégiques ; le reste peut attendre. Combien de temps doivent-ils attendre ? Pour répondre à cette question, nous devons regarder au-delà de la portée limitée de l’opération spéciale de la Russie en Ukraine. La Russie a de plus gros poissons à frire, et frire du poisson prend du temps parce que manger du poisson pas assez cuit peut vous donner de méchants parasites comme le ver solitaire et la douve du foie. C’est pourquoi j’aimerais vous inviter dans la cuisine secrète de Mère Russie, pour voir ce qui se trouve sur la planche à découper et estimer la quantité de traitement thermique nécessaire pour transformer tout cela en un repas sûr et nutritif.
En mélangeant nos métaphores alimentaires, permettez-moi de vous présenter ‘Goldilocks’, ses trois ours et son porridge ni trop chaud ni trop froid. Ce que la Russie semble faire, c’est maintenir son opération militaire spéciale à un rythme régulier – ni trop rapide, ni trop lent. Si l’on va trop vite, on n’a pas le temps de cuire les différents poissons ; si l’on va trop vite, on augmente aussi le coût de la campagne en pertes et en ressources. Un rythme trop lent donnerait aux Ukrainiens et à l’OTAN le temps de se regrouper et de se réarmer et empêcherait le traitement thermique adéquat des différents poissons.
Afin de trouver le rythme optimal pour le conflit, la Russie n’a initialement engagé qu’un dixième de ses soldats professionnels en service actif, puis a travaillé dur pour minimiser le taux de pertes. Elle a choisi de commencer à éteindre les lumières dans toute l’ex-Ukraine seulement après que le régime de Kiev a tenté de faire sauter le pont du détroit de Kertch qui reliait la Crimée au continent russe. Enfin, elle n’a fait appel qu’à 1% de réservistes pour soulager la pression exercée sur les troupes de la ligne de front et préparer éventuellement l’étape suivante, à savoir une campagne d’hiver – pour laquelle les Russes sont célèbres.
Ces informations de base étant posées, nous pouvons maintenant énumérer et décrire les divers objectifs auxiliaires que la Russie prévoit d’atteindre au cours de cette guerre ‘Goldilocks’. La première et peut-être la plus importante série de problèmes que la Russie doit résoudre est d’ordre interne. L’objectif est de réorganiser la société, l’économie et le système financier russes de manière à les préparer à un avenir dés-occidentalisé. Depuis l’effondrement de l’URSS, divers agents occidentaux, tels que le National Endowment for Democracy, le département d’État américain, diverses fondations appartenant à Soros et un large éventail de subventions et de programmes d’échange occidentaux ont fait de sérieuses incursions en Russie. L’objectif global était d’affaiblir et finalement de démembrer et de détruire la Russie, en la transformant en un serviteur docile des gouvernements occidentaux et des sociétés transnationales qui leur fourniraient une main-d’œuvre et des matières premières bon marché. Pour faciliter ce processus, ces organisations occidentales ont fait tout ce qu’elles pouvaient pour pousser le peuple russe vers une éventuelle extinction biologique et le remplacer par une race plus docile et moins aventureuse.
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Peu importe le pourquoi, il s’agit juste d’une règle abstraite. Qu’en est-il si plus de 150 000 Juifs (techniquement appelés “Mischling”, ou métis) ont servi dans la Wehrmacht (un endroit sûr pour les Juifs à l’époque), dont un certain nombre avec beaucoup de courage, et si des centaines d’entre eux ont été décorés de la Croix de fer et 20 de la plus haute décoration du Troisième Reich, la Croix de chevalier (Ritterkreuz) ? Un exemple assez célèbre, sans cesse adulé comme un « parfait soldat allemand » dans la presse nazie, était le grand, blond, aux yeux bleus, à l’allure héroïque, Werner Goldberg, dont le père était juif. Donc, en fait, les Juifs pouvaient certainement être et ont été nazis. Il est clair qu’il ne s’agit pas d’une règle fondée sur la réalité ; mais alors qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit, à proprement parler, d’une règle occulte. Le terme “occulte” vient du verbe latin “occultare” (obscurcir, secréter) et le but de telles règles est de dissimuler la réalité et d’agir comme un bloqueur de pensée. Elle n’a rien à voir avec la religion, le mot “culte” étant dérivé du verbe latin “colere” (cultiver, adorer). Cette règle fonctionne comme un article de foi au sein d’un certain type de secte – une secte laïque. Ce culte vénère les victimes et, par extension, tout ce qui est inférieur, dégénéré ou faible, et impose à ses adeptes une discipline digne d’un culte. Enfreindre cette règle n’est pas un sacrilège ou un blasphème, c’est un “crime de haine”.
Curieusement, il n’est pas nécessaire de ressentir une émotion de haine pour commettre un crime de haine ; la haine est plutôt du côté du membre de la secte qui vous accuse d’un crime de haine. Ainsi, dans un crime de haine, l’auteur du crime n’est pas nécessairement le sujet mais peut être l’objet de la haine. Pour les membres de la secte qui ont intériorisé cette règle, la réaction de haine devient automatique et instantanée.
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Il y a quelques jours, une attaque terroriste a eu lieu dans le centre d’Istanbul, en Turquie. Les détails ne sont pas importants et je ne vous en parlerais de toute façon pas car je ne suis pas une pute médiatique qui donne du pouvoir aux terroristes en leur faisant de la publicité gratuite. Ce qui est important, c’est la réaction officielle de la Turquie aux condoléances officielles américaines qui ont été offertes après les faits : la Turquie a refusé de les accepter. Le chef du ministère turc des affaires étrangères, Süleyman Soylu, l’a exprimé sans ambages : « Nous n’acceptons pas les condoléances de l’ambassade américaine ».
Il a également dit d’autres choses intéressantes. La Turquie sait où l’attaque a été coordonnée : aux États-Unis. Peu importe qui l’a exécutée, ce n’étaient que des ‘pions’. Et il a qualifié le comportement des États-Unis dans cette affaire de “retour du meurtrier sur la scène du crime”. Est-ce respectueux ou poli ? Oui, cela l’est ; c’est parfaitement approprié et diplomatique. Mais est-ce ainsi que l’on traite son seigneur et maître ? Non, pas du tout ! La conclusion inévitable est que les États-Unis ne comptent plus et que vous pouvez traiter les responsables américains de terroristes et leur cracher au visage en public. Ils sortiront leurs mouchoirs, essuieront délicatement la salive qui dégouline de leur visage et feront comme si rien de tout cela ne s’était produit. Pendant ce temps, leurs journalistes préférés fermeront les yeux d’un air penaud.
Et ainsi, la plupart des Américains ne seront même pas au courant. Et si on leur en parlait, la plupart des Américains penseraient, « Hmm. La dinde… [Turkey en anglais, NdT] oh oui, Thanksgiving est dans une semaine, n’est-ce pas ? Une délicieuse et juteuse dinde… » et ensuite, ils fredonneraient comme Homer Simpson, perdus dans un étourdissement anticipé de tryptophane, pensant à la farce, à la sauce aux canneberges, à la tarte au potiron et à de grands hommes en sueur qui courent et se rentrent dedans sur un terrain, s’abîmant les genoux et se donnant des commotions cérébrales, incapables à jamais de se mettre d’accord sur le propriétaire d’un certain objet oblong en cuir…
Il vaut peut-être mieux ne pas leur en parler. Il y a un vieux dicton : « Ne prenez pas dans les bras un bébé heureux. » Ou un bébé malheureux. Ou n’importe quel type de bébé, sauf si c’est le vôtre. Et ce n’est définitivement pas mon bébé. Mais puisque vous lisez ceci, je vais vous le dire.
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Les élections américaines de mi-mandat approchent et, comme il se trouve que je suis un bon et patriotique ressortissant russe, il m’incombe de m’en mêler. L’ingérence dans les élections est un exemple de soft power de la Russie, qui est bien plus agréable que le hard power de la Russie, et vous devriez donc être heureux que l’option douce soit encore sur la table.
J’ai écrit à de multiples reprises et en de multiples endroits que « les États-Unis ne sont pas une démocratie et que l’identité du président n’a pas d’importance » et je m’en tiens à cette déclaration, que je considère comme un état de fait probant. Les statistiques montrent qu’il n’y a aucune corrélation entre les préférences du public et les décisions de politique publique, mais une forte corrélation entre les préférences des groupes de pression du big business et les décisions de politique publique. Ainsi, les États-Unis ne sont pas une démocratie (gouvernée par le peuple) mais un oligopole (gouverné par des groupes d’affaires). Il s’ensuit que l’identité du président importe peu, car les deux partis du duopole Démocrate-Républicain sont détenus par le même ensemble de groupes privés.
Et donc, peu importe qui est président et votre vote ne signifie rien ? Accordé ; mais alors, est-ce que ça importe qu’il y ait un président ? Je pense que oui !
Et si le président était un organo-servo-robot, une marionnette sénile, secondé par un vice-président spécialement choisi pour être encore plus faible d’esprit ? Il s’agit d’un excellent stratagème pour mettre au pouvoir un groupe extrémiste qui n’a qu’un lien indirect avec les lobbies commerciaux habituels qui déterminent ce qui se fait à Washington. Ne pensez pas à un ‘État profond’ vaste et amorphe : l’exécution d’un tel coup de force nécessite une coordination étroite, une certaine dose de secret ou, au moins, de discrétion et, bien sûr, d’énormes sommes d’argent. Pensez plutôt à un oligarque maléfique singulièrement bien doté et à ses multiples serviteurs qu’il a soigneusement préparés et insérés dans des positions de pouvoir.
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La crise des missiles de Cuba est un terme mal choisi. Cuba n’a jamais eu de missiles nucléaires ; elle a temporairement accueilli quelques missiles soviétiques. La crise a commencé lorsque les Américains ont placé leurs missiles nucléaires à portée intermédiaire en Turquie, ce qui a constitué une nouvelle menace pour l’Union soviétique, qui a répondu en plaçant des missiles similaires à Cuba, égalisant ainsi le score. Les Américains se mirent en colère mais finirent par se calmer et retirèrent leurs missiles de Turquie. Les Soviétiques retirèrent leurs missiles de Cuba et la crise se termina. Et c’est pour cela qu’on aurait du l’appeler la crise des missiles américains.
Ce qui se passe maintenant est totalement différent. À moins que vous n’ayez passé les dernières semaines à vous cacher sous un rocher, vous avez probablement entendu dire qu’une sorte de nouvelle crise nucléaire était en cours à cause du « chantage nucléaire de Poutine » ou quelque chose du genre. Certaines personnes ont souffert d’épuisement nerveux en conséquence, négligeant leurs devoirs et se laissant largement aller. Prenez l’ancien Premier ministre britannique Liz Truss, par exemple. Cette pauvre idiote s’est accrochée aux propos de Poutine selon lesquels « la rose des vents peut pointer dans n’importe quelle direction » (une remarque factuelle sur l’inutilité totale des armes nucléaires tactiques). Elle a ensuite laissé l’économie britannique tomber en chute libre pendant qu’elle suivait obsessionnellement la direction du vent qui souffle au-dessus de l’Ukraine. Tout s’est mal terminé pour la pauvre Liz. Ne finissez pas comme Liz.
Je suis ici pour vous dire qu’il ne se passe rien d’autre que le train-train – c’est-à-dire, l’habituel trucage de la propagande occidentale.
En particulier, cela n’a rien à voir avec Poutine ou avec quoi que ce soit de nucléaire. Au contraire, tout cela fait partie d’une tentative désespérée de compenser un échec narratif, une tentative ratée de plus. Le problème pour l’Occident collectif est simplement le suivant : 80% de la population mondiale a refusé de se joindre à elle pour condamner, sanctionner ou punir la Russie, certains très grands pays (Chine, Inde) étant soit favorables à la Russie, soit neutres sur le sujet.
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De plus en plus de personnes en Occident commencent à se gratter la tête en se demandant pourquoi elles devraient souffrir d’une inflation galopante, de factures d’électricité inabordables et de foules indisciplinées de migrants ukrainiens profiteurs. Les esprits les plus curieux s’interrogent sur la vitesse étonnante à laquelle le gouvernement ukrainien engloutit les vastes sommes d’argent qui lui sont envoyées sans rien en retour, alors même que les services publics de l’Ouest sont défaillants par manque de fonds, ou sur la raison pour laquelle l’ensemble de l’OTAN est rapidement dépouillé de nombreux types de systèmes d’armes, qui sont expédiés en direction de l’Ukraine et sont ensuite soit détruits, soit vendus à des tiers dans le monde entier, soit pris comme trophées par les Russes, tandis que l’inflation rend leurs remplacements inabordables.
Certaines personnes commencent à penser que tout ceci n’est qu’un stratagème pour enrichir le clan Biden et remplir les caisses de sa campagne politique afin d’éviter une défaite politique désastreuse par l’achat de votes et une fraude aux sondages tout en maintenant Hunter, le fils de Biden, approvisionné en drogues et en prostituées ukrainiennes mineures, mais ce sont évidemment des théories du complot. Rassurez-vous, tout ce que l’Occident collectif fait à l’égard de l’Ukraine, si injustement envahie par la Russie après que son dirigeant ait simplement menacé la Russie d’une frappe nucléaire lors d’une conférence internationale sur la sécurité, est parfaitement propre et conforme aux règles.
Pour bien comprendre l’Ukraine, en tant qu’état d’esprit et aussi en tant qu’État en faillite, ce qu’elle est réellement à ce stade, il est essentiel de saisir un fait essentiel : l’ensemble de sa construction est un exercice d’ironie tragique. La meilleure façon de l’expliquer est de se référer à certains termes qui n’existent que dans la langue ukrainienne. Le reste de la langue ukrainienne peut être ignoré sans risque : elle n’est utilisée que comme un signal de vertu par les ukrainiens russophones (cela ne durera pas), rien d’important n’est écrit ou publié dans cette langue, et elle fait essentiellement partie d’un continuum de dialectes russes du sud qui s’étend de Tambov et Voronezh à Lvov. De tous ces dialectes, c’est le seul à avoir été formalisé en tant que langue distincte, avec des résultats médiocres : il est faible en tant que moyen de pensée et lorsqu’il est temps d’arrêter de faire preuve de vertu et de commencer à résoudre des problèmes, les Ukrainiens se rabattent inévitablement sur le russe. Cela ajoute sans doute au sentiment d’ironie tragique qui est au cœur de l’identité ukrainienne.
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Certaines personnes observatrices commencent à soupçonner que tout ne va pas parfaitement bien dans le puissant empire occidental dont le siège est à Washington, DC. Certains des plus excitables de ces observateurs sont prompts à affirmer que ce dont ils sont témoins sont les premiers stades de l’effondrement. Mais ces voix sont rares, tandis que les autres observateurs se sentent obligés de suivre cette petite discipline mentale :
1). Le puissant Empire occidental est puissant. Il s’agit d’une tautologie et donc d’une évidence, qui ne souffre d’aucune discussion et ne nécessite aucune preuve supplémentaire.
2). Dominer le monde entier requiert un niveau d’intelligence absolument stupéfiant. C’est parce que le monde est grand et compliqué.
3). Si le puissant empire occidental semble faire quelque chose de stupéfiant, c’est parce que nous sommes nous-mêmes trop stupides pour comprendre la subtilité de son intelligence qui se fait passer pour de la stupidité pure ; voir le point 2 ci-dessus pour comprendre pourquoi.
4). Si le puissant empire occidental semble s’engager dans ce qui semble être une séquence sans fin de mouvements spectaculaires, stupides et autodestructeurs, alors cela se réduit itérativement à une application répétée du point 3 ci-dessus.
Mais il y a aussi le point de vue radical et extrémiste : le puissant empire occidental s’est déjà effondré et continue d’exister par simple inertie physique et mentale, tandis que ses dirigeants essaient de sauver les apparences et de retarder l’inévitable afin de mieux remplir leurs nids individuels. Ces extrémistes à l’esprit conspirationniste ont le culot d’imaginer qu’il n’existe pas de plan directeur stratégique étonnamment brillant et subtil au-delà des efforts individuels des joueurs pour continuer à obtenir tant qu’obtenir est possible – ou quelque chose d’aussi radical et extrémiste dans ce sens.
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Je continue d’essayer d’écrire des articles sérieux sur des sujets sérieux, mais l’actualité ne cesse d’injecter des détails dans mon train de pensée, sur lesquels je dois ensuite passer du temps. Si je ne le faisais pas, nombre de mes lecteurs penseraient que je les ignore, et ce serait une mauvaise chose (à leurs yeux), car ces actualités sont tellement importantes ! Plusieurs tuyaux de grand diamètre ont explosé au fond de la Baltique, alors qu’ils n’étaient de toute façon pas utilisés. Un camion piégé a explosé sur le pont qui relie la Crimée à Krasnodar, le rendant inutilisable pendant presque toute une journée. Oh, et avant que nous n’oubliions, Krasny Liman, un nœud ferroviaire dans l’oblast de Donetsk, a été temporairement abandonné aux Ukrainiens qui l’attaquaient sans relâche (des mercenaires polonais pour la plupart, en fait) et qui l’ont inondé de leur sang et l’ont orné de leurs entrailles.
Ces événements, ainsi que d’autres moins importants, ont provoqué l’explosion de consternation d’une petite mais bruyante partie des médias sociaux russes, qui réclament vengeance et se montrent généralement mécontents des progrès réalisés depuis la déclaration de l’opération spéciale le 22 février 2022. Bien sûr, un grand nombre de ces voix hystériques sont en fait des agents ukrainiens rémunérés chargés de répandre la peur, l’incertitude et le doute et, bien sûr, l’Opération spéciale se poursuivra quoi qu’il arrive, donc tout cela n’est qu’un ennui temporaire. Tout cela n’est donc qu’une contrariété passagère. Mais je ferai des commentaires à ce sujet parce que j’estime que je dois le faire, puis je passerai à des choses plus importantes.
Le pont sur le détroit de Kerch était en discussion depuis de nombreuses décennies. Il était en cours de planification alors même que la Crimée était encore une autonomie au sein d’une Ukraine constitutionnellement intacte, avant le coup d’État violent de 2014 fomenté par les États-Unis. Après que la Crimée a rejoint la Russie, il est devenu extrêmement important de créer un lien de transport terrestre entre elle et le continent, et le pont a été construit en un temps record. Il s’agissait d’une entreprise de grande envergure et d’un objet de grand prestige pour le gouvernement russe. Mais il y a également eu quelques problèmes d’organisation.
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Cette phrase donne actuellement environ 6 590 000 résultats sur Google, elle doit donc être réelle – ou non ? Elle ne l’est pas. Mais apparemment, les personnalités les plus autorisées ont concocté un récit selon lequel Poutine, désespéré par la perte de Krasny Liman, un nœud ferroviaire situé dans le district de Kramatorsk de la République populaire de Donetsk, qui fait partie de la Fédération de Russie depuis hier, va s’emporter et attaquer les Ukrainiens avec des armes nucléaires tactiques. Puisque ce récit est faux, il doit y avoir quelque chose d’autre, comme un faux drapeau planifié par les États-Unis. Décortiquons ce récit et voyons où il nous mène.
Si vous n’avez jamais entendu parler de Krasny Liman, vous êtes pardonné pour cette ignorance géographique. Elle n’est remarquable que pour deux choses : un nœud ferroviaire et le fait que les Russes ont récemment décidé de s’en retirer tout en infligeant d’horribles pertes aux Ukrainiens qui attaquaient. En ce qui concerne les pertes sur le champ de bataille, le rapport 10:1 (10 Ukrainiens morts pour chaque Russe mort) semble se maintenir. Étant donné que la population russe est 4 fois plus importante et que la Russie fabrique toutes ses propres armes alors que l’Ukraine est obligée de compter sur la bonté d’étrangers, la victoire russe sur le champ de bataille est entièrement assurée. Krasny Liman et sa majestueuse gare ferroviaire seront repris en temps voulu, car ils se trouvent désormais en territoire russe, mais il n’y a aucune raison de se précipiter. Ce qui se passe actuellement en Novorossiya (c’est ainsi que s’appelait la région lorsqu’elle a été colonisée par les Russes, qui ont déplacé les nomades errants restant de l’empire de Gengis Khan) est une opération antiterroriste, les Ukrainiens et leurs partisans occidentaux étant les terroristes. Les troupes russes se fraient lentement un chemin vers la victoire, définie comme la libération de la Novorossiya des forces ukrainiennes et des mercenaires étrangers, qui sont, puisqu’aucune guerre n’a jamais été officiellement déclarée, des combattants illégaux, c’est-à-dire des terroristes.
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La grande nouvelle du jour est que Biden a fait exploser 3 des 4 pipelines qui ne fournissaient pas de gaz naturel russe à l’Allemagne. Biden a fait exactement ce qu’il avait promis et, à l’heure actuelle, je ne vois aucune raison de le mettre en doute, car il existe de nombreuses preuves indirectes de l’implication des États-Unis dans cet acte : Des navires de l’US Navy circulant dans la zone, posant probablement des mines sur les tuyaux et repartant juste avant les explosions. Nous devons attendre que la Maison Blanche rende la Russie responsable de l’incident ; cela constituerait une marque supplémentaire de culpabilité. (C’est toujours le voleur qui crie le plus fort “Attrapez le voleur !”). Mais je ne suis ni le juge ni le jury dans cette affaire, donc n’attendez rien de plus précis de moi.
Il y a juste quelques éléments importants à comprendre concernant la disparition prématurée de NordStream.
1. La puissance européenne qu’est l’économie allemande est maintenant kaput. L’ensemble du miracle économique allemand reposait sur la disponibilité d’un approvisionnement régulier en gaz naturel bon marché en provenance de Russie ; sans ce gaz, l’industrie allemande ferme ses portes, licencie des centaines de milliers de travailleurs et connaît un niveau de détresse et d’agitation publique jamais vu depuis l’époque de la République de Weimar. L’économie allemande ayant été la locomotive qui a tiré une grande partie du reste de l’Union européenne, la disparition de NordStream est également une mauvaise nouvelle spectaculaire pour le reste de l’UE. Les Européens sont maintenant confrontés à une tâche formidable : reprogrammer les cerveaux des uns et des autres pour qu’ils comprennent que l’Amérique n’est pas leur amie mais leur ennemie.
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