• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.)
• Les Carnets de Nicolas Bonnal sont tenus par l'écrivain, essayiste et commentateur dont on peut trouver une présentation dans le Journal-dde.crisis de Philippe Grasset, le 2 octobre 2016. • Les livres de Nicolas Bonnal sont disponibles sur sa page Kindle/Amazon à l'adresse URL suivante:
On a la tyrannie européenne (avec l’euro tout sera terminé), la guerre, le terrorisme climatique, l’invasion migratoire, on a et tout ce que la masse réclame c’est plus de censure ici, ou de lutte contre Trump et Poutine et Elon Musk là-bas. Revenons à Bernanos alors, qui croyait avoir tout vu et tout subi en 1945.
Bernanos avait rêvé au début juste après la Libération, et ça donne la légendaire France contre les robots, livre dépassé un an ou deux après. Le grand esprit déchante vite (« votre place est parmi nous ! » lui chantait de Gaulle qui part vite aussi) et cela donne ensuite les prodigieuses conférences de « la Liberté, pour quoi faire ? », où le grand esprit pragmatique et non visionnaire remet tout le monde à sa place : la démocratie vaut les dictatures et le christianisme est crevé, surtout celui qui veut se moderniser. On relira mon texte fondamental (je pèse mes mots, car on est en enfer, on y est vraiment) sur Bruckberger qui va plus loin que Bernanos quand il découvre que l’Inquisition est la source et le prototype des méthodes totalitaires modernes. Les chrétiens via Leyen, Barnier ou Bayrou sont aujourd’hui aux avant-postes du terrorisme néo béni par Bergoglio.
On commence par « cette masse affreusement disponible » qui vote pour l’Europe, pour Macron-antifasciste-républicain-humaniste, pour la guerre, pour le vaccin, pour l’Europe, pour l’Otan, pour le mondialisme, pour le Grand Reset, pour le totalitarisme informatique, pour tout.
Or cette masse bascule de Pétain à de Gaulle comme cela, par mouvement mécanique, par mouvement de balancier ; et Bernanos écrit donc :
(Suite)
David Lynch est mort et il ne tournait plus depuis dix-sept ans. Les larmes de crocodile des uns (dont Spielberg) ne doivent pas nous faire oublier l’avarice des autres : qui a cessé en effet de le financer, et sur quel ordre ? Ce n’est certes pas parce que ses films ne rapportaient rien, malgré leur dimension de film-culte qui ne concernait qu’une chapelle peu éclairée. On a sciemment laissé crever son cinéma. D’un autre côté j’ai assez fréquenté Kubrick pour savoir qu’un long silence au cinéma est parfois préférable à une myriade d’opus ratés. Perte d’inspiration, disent les idiots ? D’autres savent qu’il vaut mieux se taire et mirer l’écran blanc. Certains maîtres dépérirent sous le nombre de leurs films sans inspiration : Godard, Resnais, Ridley Scot… Roule, torrent de l’inutilité, comme dit Montherlant.
Imdb.com a dit un jour que les trois plus grands cinéastes étaient Hitchcock, Kubrick – j’ai écrit sur les deux – et David Lynch, sur qui j’ai hésité d’écrire : je me demande en effet s’il y a tant à dire sur lui. Et comme en plus il y a selon moi du politiquement incorrect…
Soyons brefs et synthétiques :
-Lynch est le témoin de la montée de l’horreur dans les années Kennedy-Johnson. Le bon vieux temps va être remplacé, que MAGA pleure encore (l’américain est plus nostalgique que l’apathique froncé qui a laissé son pays se dézinguer sans réagir, même culturellement). Le pays se désintègre sur tous les plans sous la poussée étatique et migratoire (voyez entre autres Paul Johnson ou l’excellent Jonah Goldberg sur le fascisme libéral). Ses personnages les plus célèbres, l’homme-éléphant et la tête à effacer, montrent une horreur suinter, celle de la Révolution industrielle, puis de l’écroulement de la société américaine dans les années soixante, dont tous les gens de droite ont parlé, et même John Wayne dans sa fameuse interview dans Play boy. C’est la fin de la race blanche (disons-le nûment), de sa famille, de ses traditions, l’ouverture exotique des frontières entre autres voulue par les frères Kennedy (voyez l’extraordinaire Alien nation de Peter Brimelow), la montée de l’insécurité et de l’orange mécanique (Vivian Kubrick soulagée de quitter New York pour gagner la campagne anglaise, dixit Vincent Lo Brutto) : société multiraciale, drogue, violence ultra, racaille toute-puissante, horreur des paysages urbains, tout ce que décrit Kunstler dans sa Long Emergency. Aux cowboys vont succéder des obèses ahuris de drogues autorisées et de télé, cowboys enfermés dans des territoires protocolaires autoroutiers interminables. C’est la fin de la petite ville blonde de Jane Powell (Small Town Girl, une de mes comédies musicales préférées, voyez mon livre).
(Suite)
C’est l’étonnant théologien Jorge-Luis Borges qui dit que les vikings ont inventé la littérature européenne et que c’est un Normand, Flaubert, qui liquide cette littérature – dans Bouvard et Pécuchet (on y reviendra). Amateur des Kennings, Borges s’enflamme avec les périphrases et les métaphores des poètes : ô toit de la baleine (mer), pluie de la bataille (sang) ! Mouette de la haine (le corbeau), assemblée des épées !
Et puis les vikings nous font rêver depuis Kirk Douglas et la fin majestueuse du film de Fleischer (magique musique de l’italien Mario Nascimbene).
Mais voilà que je relis Egill en Livre de Poche quarante ans après l’avoir comme tout le monde ou presque découvert en anglais dans les librairies oxfordiennes quand, usé par le froncé déjà socialiste j’allais respirer en Angleterre (liquidée depuis), celle de Boorman, Sir Ridley et des chariots de feu. Et je découvre que les vikings et Snorri ont découvert justement avant Flaubert la fin de la littérature : c’est la vieillesse, le naturalisme, l’autre côté (un peu celui de Kubin), le gâtisme et la tristesse qui règnent déjà en Scandinavie comme dans un film d’Alexander Payne (Nebraska) ou de Jim Jarmusch (Broken flowers). Borges s’est gouré : les grands ancêtres vikings doté d’un QI aussi fort que leur bras ont aussi pressenti la fin de l’Histoire et des temps héroïques. Le futur n’est pas à l’épopée, mais à l’EHPAD.
Il suffit de ne pas mourir au combat et de ne pas servir de pâture aux corbeaux (pour rester dans le ton). On lit la fin d’Egill :
(Suite)
eir Starmer est certainement l’homme le plus dangereux et fascisant du monde. En repensant au Prisonnier que je revois sans cesse je me dis que cette série n’était pas une parabole ou une allégorie sur le fascisme-totalitarisme-stalinisme-qui-ont-toujours-bon-dos mais bel et bien un DOCUMENTAIRE sur l’Angleterre travailliste des sixties, que rejoignait le bloc soi-disant conservateur (Heath virant Enoch Powell du parti). Comme le disait l’excellent Duroselle dans mon livre de première en histoire les partis dans ce pays démoniaque n’annulent jamais une réforme dangereuse votée par le parti adverse ; ils la complètent. Voter est donc vraiment pour les cons, pour parler comme Sartre (plus de guerre, plus de chasse au Trump ou au carbone, plus de politiquement correct génocidaire et dément pour satisfaire le bourgeois local, déjà tancé par Hogart dans sa gin Street). On a eu un hindou comme PM, puis un fou local (Starmer donc) qui élève – férocement, on s’en doute, voyez Dickens - ses enfants dans le judaïsme, enfin on aura une noire nigériane comme future PM conservatrice. Comptez sur le légendaire flegme britannique (qui n’est qu’un mot poli pour désigner ce peuple extraordinairement soumis, docile et désinformé – et ce depuis toujours, voyez McLuhan) pour digérer tout ça. Les rares mécontents iront se faire vacciner en Australie (paradis des nouveaux riches anglophones) ou au Canada, le reste crevant de froid.
L’Angleterre et ses dominions orwelliens paraissent aujourd’hui les entités administratives (il n’y a plus d’Etat) les plus totalitaires du monde; difficile de savoir quelle élite, locale ou globale, a décidé de l’édification du cauchemar british, carbonique ou antiraciste. Un épisode raconté par Tocqueville va nous rappeler qu’en la terre d’Utopie, de Bensalem (Bacon) et de 1984 tout a toujours indiqué un inquiétant cauchemar bien éloigné des libertés vantées ici ou là par les agents de l’Empire. Hugo semble s’en être rendu compte dans l’Homme qui rit, qui dénonce d’une façon inédite et géniale les méfaits de la kleptocratie la plus dure et résiliente du monde. Mais on y reviendra.
Les émeutes britanniques montrent que le pauvre anglais est toujours d’aussi mauvaise qualité. L’élite ne vaut guère mieux (Todd a expliqué pourquoi) mais ce n’est pas notre problème aujourd’hui. Là elles se sont trouvées un adversaire à leur hauteur ces élites britanniques, et c’est le pauvre anglais contre lequel elles s’acharnent depuis Hastings, et qui finira l’année numérisé, avant nous donc; car cette bataille de Hastings (1066 donc, avec son livre du Jugement dernier à la clé) est la bataille qui sert de modèle à la globalisation: une élite néo-féodale aura toute la terre, le reste crèvera. Guillaume avait fait détruire des centaines de villages pour étaler ses territoires de chasse. Il chassa aussi le clergé saxon avec l’aide papale (ce fut la première croisade en fait, et c’est dommage qu’on ne le comprenne pas) et une élite ORTHODOXE trouva refuge à Constantinople.
(Suite)
« C'est la saison, c'est la saison, la rouille envahit les masses, /La rouille ronge en leurs spleens kilométriques/Les fils télégraphiques des grandes routes où nul ne passe. »
On a tous connu son poème à l’école, poème publié en 1886. Je suis retombé dessus grâce à Google et à « l’hiver qui vient » et j’ai été stupéfait. Mon présent permanent est là, plus fort que jamais, aussi présent que chez Sorel, Bloy, Drumont ou Maupassant. Sauf que c’est en poésie, une poésie qui liquide la poésie. La France liquide le vers, l’alexandrin, la rime, les thèmes nobles, tout le bataclan. Le je-m’en-foutisme littéraire est déjà là, les grands textes sont derrière nous. On est dans la chansonnette et on ne s’autorise même pas la nostalgie : car comme a dit Simone Signoret, elle n’est plus ce qu’elle était.
On a la maladie, la solitude, la mauvaise santé, le mauvais temps, la laideur du paysage industriel moderne :
« Blocus sentimental ! Messageries du Levant !...
Oh, tombée de la pluie ! Oh ! tombée de la nuit,
Oh ! le vent !... »
(Suite)
« Maintenant qu’ils savent lire et écrire, la bêtise latente se dégage ».
C’est dans Les Dimanches d’un Bourgeois, bref roman totalement anar et génial. Déjà, nous dit le maître, il faut être fou pour aller voter (cf. Mirbeau à la même époque ou même Bloy) :
« En effet, livrer des millions d’hommes, des intelligences d’élite, des savants, des génies même, au caprice, au bon vouloir d’un être qui, dans un moment de gaieté, de folie, d’ivresse ou d’amour, n’hésitera pas à tout sacrifier pour sa fantaisie exaltée, dépensera l’opulence du pays péniblement amassée par tous, fera hacher des milliers d’hommes sur les champs de bataille, etc., etc., me paraît être, à moi, simple raisonneur, une monstrueuse aberration. Mais en admettant que le pays doive se gouverner lui-même, exclure sous un prétexte toujours discutable une partie des citoyens de l’administration des affaires est une injustice si flagrante, qu’il me semble inutile de la discuter davantage. »
Un des personnages (ce sont tous des fonctionnaires) de Maupassant se déclare anarchiste :
« Autrefois, quand on ne pouvait exercer aucune profession, on se faisait photographe ; aujourd’hui on se fait député. Un pouvoir ainsi composé sera toujours lamentablement incapable ; mais incapable de faire du mal autant qu’incapable de faire du bien. Un tyran, au contraire, s’il est bête, peut faire beaucoup de mal et, s’il se rencontre intelligent (ce qui est infiniment rare), beaucoup de bien.
Entre ces formes de gouvernement, je ne me prononce pas ; et je me déclare anarchiste, c’est-à-dire partisan du pouvoir le plus effacé, le plus insensible, le plus libéral au grand sens du mot, et révolutionnaire en même temps, c’est-à-dire l’ennemi éternel de ce même pouvoir, qui ne peut-être, de toute façon, qu’absolument défectueux. »
(Suite)
« …nous ne faisions que répéter d’âge en âge une fête druidique survivant aux monarchies et aux religions nouvelles. »
Sylvie a émerveillé des générations de lectrices et de lecteurs de sensibilité médiévale et romantique. C’est que ce bref roman conte la fin de la France initiatique et irréelle. Ce qui avait pu rester va être détruit (cf. Balzac qui décrit le processus dans toute son œuvre, du passage de cette France des druides et des chevaliers à celle des Macron) ou réduit à l’état de spectacle ou d’illusion (cf. cette fascination pour le théâtre ou les actrices qui caractérise Nerval).
L’arrivée du chemin de fer, machine apocalyptique dont Dostoïevski a si bien parlé dans l’Idiot (voyez mon livre) va tout modifier ; c’est la fin des distances, c’est la fin du mystère et du pèlerinage de la vie :
« Senlis est une ville isolée de ce grand mouvement du chemin de fer du Nord qui entraîne les populations vers l’Allemagne.
– Je n’ai jamais su pourquoi le chemin de fer du Nord ne passait pas par nos pays, – et faisait un coude énorme qui encadre en partie Montmorency, Luzarches, Gonesse et autres localités, privées du privilège qui leur aurait assuré un trajet direct. Il est probable que les personnes qui ont institué ce chemin auront tenu à le faire passer par leurs propriétés. – Il suffit de consulter la carte pour apprécier la justesse de cette observation. »
Citons cet extrait de l’impeccable Théophile Gautier, que nous avions repris déjà (de son Voyage en Espagne) :
(Suite)
Notre utopie technognostique remonte à la Renaissance. Elle est d’origine anglaise et Engels lui a consacré, à cette origine, des lignes essentielles sur le socialisme utopique.
Francis Bacon, ministre de la reine Élisabeth, est le père de I’Intelligence au sens anglais du terme, c'est-à-dire de l'espionnage. Il était chargé de l'information auprès de l'ambassadeur d'Angleterre à Paris dans les années 1576-1577. Il est surtout l'inventeur du cryptage des messages diplomatiques au moyen d'un code binaire - chaque lettre de l'alphabet est transformée en une simple combinaison de deux symboles, et à chaque symbole correspond une typographie différente.
Bacon voit dans les Anglais un grand peuple de marins. Il fait un usage habile d'une prophétie de Daniel : « Multi pertransibunt et multiplex erit scientia », « nombreux seront ceux qui navigueront plus loin, et la science augmentera », phrase promise à un grand avenir et que dans une de ses lettres Descartes présentera comme « la prophétie du chancelier d'Angleterre ». Cette orientation de l'esprit anglais vers la technoscience et la navigation trouve un écho surprenant chez ... la Fontaine : « les Anglais pensent profondément ... Forts de leurs expériences ... ils étendent partout l'empire des sciences. »
(Suite)
« A mesure que nous avancions, le but de notre voyage semblait fuir devant nous.»
Tocqueville n’a pas fait que de l’analyse en voyageant en Amérique ; il a aussi fait du tourisme avec son ami Beaumont et son bref journal de voyage est un des plus beaux et plus durs qui soient ; car le style incomparable de notre artiste romantique se heurte au mur de briques du puritain américain qui va détruire le monde.
Chercher la nature façon Thomas Cole et Alfred Bierstadt (découvrez l’école de Hudson) est déjà dur ; en effet :
Les extrêmes limites de la civilisation européenne
« Une des choses qui piquaient le plus notre curiosité en venant en Amérique, c’était de parcourir les extrêmes limites de la civilisation européenne, et même, si le temps nous le permettait, de visiter quelques-unes de ces tribus indiennes qui ont mieux aimé fuir dans les solitudes les plus sauvages que de se plier à ce que les blancs appellent les délices de la vie sociale ; mais il est plus difficile qu’on ne croit de rencontrer aujourd’hui le désert. A partir de New-York, et à mesure que nous avancions vers le nord-ouest, le but de notre voyage semblait fuir devant nous. Nous parcourions des lieux célèbres dans l’histoire des Indiens, nous rencontrions des vallées qu’ils ont nommées, nous traversions des fleuves qui portent encore le nom de leurs tribus; mais partout la hutte du sauvage avait fait place à la maison de l’homme civilisé, les bois étaient tombés, la solitude prenait une vie. »
Les Indiens eux-mêmes sont déjà des êtres qui rétrécissent, comme dans le film éponyme de Jack Arnold. Tocqueville ajoute sans concession :
« Les Indiens que je vis ce jour-là avaient une petite stature; leurs membres, autant qu’on en pouvait juger sous leurs vêtements, étaient grêles; leur peau, au lieu de présenter une teinte rouge cuivré, comme on le croit communément, était bronze foncé, de telle sorte qu’au premier abord elle semblait se rapprocher beaucoup de celle des mulâtres. Leurs cheveux noirs et luisants tombaient avec une singulière raideur sur leurs cous et sur leurs épaules. Leurs bouches étaient en général démesurément grandes, l’expression de leur figure ignoble et méchante. Leur physionomie annonçait cette profonde dépravation qu’un long abus des bienfaits de la civilisation peut seul donner. On eût dit des hommes appartenant à la dernière populace de nos grandes villes d’Europe, et cependant c’étaient encore des sauvages. Aux vices qu’ils tenaient de nous se mêlait quelque chose de barbare et d’incivilisé qui les rendait cent fois plus repoussants encore. »
Le contact avec l’Occident souille. On ne saurait être plus guénonien. Et pourtant on n’a pas affaire à des inconnus :
(Suite)
Henry Hathaway est le dernier cinéaste de l’âge d’or hollywoodien qui ait survécu aux années soixante. Pendant que le royal trio des westerns (voyez mon livre) composé de Hawks, Ford et Wash s’étiole et s’absente, Hathaway tient bon. Il tient grâce à John Wayne et aussi à Stewart Granger et aussi grâce à la violence, qui devient son terreau d’inspiration. Les quatre fils de Kathy Elder sont par ailleurs un chef-d’œuvre mythologique et tragique.
Le septuagénaire Hathaway se permit même un film d’auteur où il régla discrètement ses comptes avec le monde moderne. Comme toujours on découvre ce genre de film par hasard : c’est le Dernier Safari (1967), avec le royal Stewart Granger toujours, qui honore son statut de star vieillissante. Le film s’ouvre par une dénonciation du devenir-touriste du monde des chasseurs. On croirait du Guy Debord. Tiens, relisons-le :
« Sous-produit de la circulation des marchandises, la circulation humaine considérée comme une consommation, le tourisme, se ramène fondamentalement au loisir d'aller voir ce qui est devenu banal. L'aménagement économique de la fréquentation de lieux différents est déjà par lui-même la garanti de leur équivalence. La même modernisation qui a retiré du voyage le temps, lui a aussi retiré la réalité de l'espace. »
(Suite)
On va reparler de Spengler mais je voudrais faire quelques rappels pour expliquer pourquoi les Européens agonisent depuis longtemps. Nietzsche en a parlé, et Yockey et Drieu… les grands penseurs enracinés américains (Madison Grant notamment) ont aussi vu ce risque : la liquidation du paysan-soldat républicain heureux dans le monde de la ville, de la consommation et de l’industrie.
Dans mon recueil sur les penseurs allemands j’ai souligné cette haine et cette peur du monde moderne et de la catastrophe qu’il amène ; on les retrouve chez tous les grands penseurs allemands ou autrichiens, y compris certains juifs.
Dans son petit texte sur la guerre, voici ce Freud écrit sur la culture :
« Et voici ce que j’ajoute : depuis des temps immémoriaux, l’humanité subit le phénomène du développement de la culture (d’aucuns préfèrent, je le sais, user ici du terme de civilisation.) C’est à ce phénomène que nous devons le meilleur de ce dont nous sommes faits et une bonne part de ce dont nous souffrons. Ses causes et ses origines sont obscures, son aboutissement est incertain, et quelques-uns de ses caractères sont aisément discernables. »
Voici les conséquences de ce développement culturel si nocif à certains égards, et auxquelles nos élites actuelles se consacrent grandement :
« Peut-être conduit-il à l’extinction du genre humain, car il nuit par plus d’un côté à la fonction sexuelle, et actuellement déjà les races incultes et les couches arriérées de la population s’accroissent dans de plus fortes proportions que les catégories raffinées. »
(Suite)
Tout s’est passé comme à la parade - et à la méthode dure des américains a succédé leur méthode molle qui a réussi, la méthode de Séraphin Lampion (Hergé toujours) : dans la facilité et dans la rigolade on fait succomber un régime qui ne reposait plus sur rien (essayez de vivre sans eau, sans gaz, sans argent, etc.) Assad en Russie est déjà menacé par l’ONU pour la liste de crimes de sa belle dynastie. A la défaite stratégique piteuse et sans égale de Poutine, s’ajoute pour notre géopoliticien de génie une défaite cuisante morale. C’est comme ces 500.000 ukrainiens-nazis tués pour rien (pour être désarmés…) moins par l’Otan que par la Russie tout de même (cause matérielle, mon cher Douguine, dirait Aristote), dans ce qui promettait d’être une promenade militaire. Eh bien les islamistes sont rentrés en Syrie comme dans du beurre, pas les russes en Ukraine. Cela apprendra à croire comme Cerise que les ukrainiens sont des russes sous hypnose. Etant marié à une ukrainienne, je vous garantis que cela n’est pas le cas (voyez le livre de Tetyana sur la poésie patriotique ukrainienne). L’antisystème s’auto-hypnotise comme tout le monde.
Cela fait des années que pas mal d’esprits mettent en doute les capacités et les méthodes de Poutine : votre serviteur, qui officia dans la pseudo-presse de pseudo-propagande russe, mais aussi Paul Craig Roberts (insulté par tous les Orlov et Martyanov de la place), Modeste Schwaz, Riley Waggaman, etc. On ne met pas seulement en doute ses méthodes, mais aussi ses objectifs. Poutine roule en outre comme les autres – et sans doute plus vite ! - pour le Grand Reset et le totalitarisme informatique et monétaire, et il a échoué dans pas mal de ses objectifs positifs : la démographie russe est une catastrophe, et comme disait Obama, personne n’a envie d’émigrer en Russie, sauf vingt distraits dit-on pour des raisons idéologiques. Ce régime cerné et acculé aurait dû composer parce qu’on a vu avec les Brics que tout le montage anti-occidental ne mène pas très loin : voyez Lula, son Mercosur et ses vaccins, voyez l’Inde et ses rodomontades prudentes, voyez la Chine moins fiable que jamais, qui n’a ni la volonté stratégique ni le savoir-faire militaire pour se faire respecter (oui je sais ils vont inventer des dollars et ruiner l’Amérique en trois mois). Quant à l’économie ; on va juste rappeler deux chiffres que l’on peut glaner partout : les russes fabriquent 700.000 voitures, les américains dix millions. Certes ils ont les canons mais ils ont toujours eu les canons nos russes, et leur manque de vista géostratégique (sans oublier leur impopularité séculaire, car ils sont vraiment impopulaires, on n’a pas eu besoin des ricains pour la créer cette impopularité en Europe) les mène toujours finalement à des guerres catastrophiques : beaucoup de sang pour rien, telle est notre devise (et si c’était aussi des occidentaux les russes, simplement mal placés au milieu de l’Eurasie de nulle part qui fait rire Jarry ?). Pour le reste invasion migratoire comme partout : lisez ria.ru. ou Craig Murray qui a rappelé que les sunnites veulent en finir avec les chiites plus que les ricains ou les israéliens ; ceux qui voulaient de l’islam traditionnel en seront pour leurs frais, Guénon le premier. On a vu aussi depuis vingt ou trente ans les prodigieux progrès de la mondialisation. Tout s’est américanisé et robotisé partout, le modèle Manhattan est mondial avec Netflix comme opium du peuple. L’Amérique est une puissance apocalyptique car sa matrice a produit un spectacle apocalyptique dont tous se repaissent.
(Suite)
76% des froncés solidement contre Trump, s’émerveille l’impayable Figaro. Comme ils sont déjà 99-100% à être contre Poutine, prêts et fringants pour une nouvelle attaque contre l’ours…
L’effondrement de la France est évident pour tous, sauf pour les retraités Tartine qui se tapent cent heures de télé par semaine (c’est un minimum en république). Après une brève et contrastée embellie gaulliste (voyez mon livre sur la destruction de la France au cinéma), vite noyée sous les quolibets et les pavés de mai 68 et l’avènement de la société de consumation frivole et socialiste, la France disparaît et elle est suffisamment gâteuse avec ses immigrés, ses bobos et ses vingt-trois millions de retraités fachos-socialos-écolos-rigolos pour défier en ce moment, à la manière d’Hitler (un remix comique de Hitler, on en revient toujours à Marx), l’Amérique et la Russie, sans oublier la Chine. Contrairement à l’Allemagne il ne reste aucune force politique de lucidité qui fasse plus de 0.5%. Seule l’Angle-terre éternellement toxique et méphitique peut comme toujours faire pire, et s’en donne à cœur joie.
Mon mal vient de plus loin, comme écrit Jean Racine. Après la raclée de 1870 et l’avènement de ce régime sous-républicain dont on ne s’est jamais remis, Drumont écrit les lignes suivantes sur cet âge glaciaire :
« C'est le contraire absolument de ce que nous voyons se produire aujourd'hui. La France, comme un astre qui s'éteint, entre peu à peu dans la période glaciaire et perd sa puissance de rayonnement. Nous portions jadis tout au dehors, notre langue, nos idées, nos vins ; aujourd'hui nous recevons tout de l'Allemagne : ses Juifs, sa bière et sa philosophie, les Bamberger et les Reinach, les Bocks et Schopenhauer. »
(Suite)
Contribution de Nicolas Bonnal au recueil collectif : Julius Evola envers et contre tous (Orientations/Avatar, 2009). 3266 mots.
En titrant d'une manière provocante Révolte contre le monde post-moderne, je suppose qu'il y a quelque chose de pire que ce monde moderne contre quoi se révolter... Sommes-nous descendus plus bas qu'à l'époque où Julius Evola tonnait contre son monde moderne?
Et d'ailleurs cela fait beaucoup de temps que l'on tonne contre ce monde. Montesquieu s'en moque fort dans ses Lettres persanes, et de l'inflation, et de la mode, et de la crise démographique (comme déjà l'historien grec Polybe qui se navre du dépeuplement et du vieillissement de la Grèce impériale !), et du désir mimétique, et de la vanité des sujets du roi, et du pape, et du reste... Au XIXème siècle, que pourtant moi européen je contemple avec nostalgie, Poe, Tocqueville, Maupassant, Baudelaire et tant d'autres contemplent avec mépris le « stupide dix-neuvième siècle » de Daudet. Pour en revenir à Montesquieu, il modernise une critique acerbe du siècle du « roi-machine » (Apostolides) que l'on pressent à travers les œuvres de Furetière, la Bruyère, la Fontaine ou même Sorel, auteur de l’étonnante histoire de Francion. Bref, la Fin des Temps est dans l’air du Temps, et on relira avec stupéfaction la fin des Mémoires de Saint-Simon pour s'en convaincre.
De quoi donc se plaint Evola et de quoi pouvons-nous nous plaindre nous, trente-cinq ans après sa disparition ? L’esprit traditionnel n'est-il pas lié à je ne sais quelle hypocondrie qui fait tout voir en noir, une mélancolie plutôt, comme celle du nain grincheux, symbole de Saturne et du plomb et qui toujours se plaint, surtout lorsque, comme Evola, il a affaire aux femmes ? Du reste Blanche-Neige la reine alchimique trouble, et bien, l'existence des sept nains chercheurs de trésors...
(Suite)
La presse invente une réalité dans laquelle baigne l’humanité. On voit en Amérique, partie la plus avancée sur le plan technologique, qu’une bonne partie de la population arrive à s’extraire du simulacre de réalité (mais la réalité peut-elle être autre chose, Ô Maya ?) et commence à comprendre. Mais elle même s’adresse au réseau, à la matrice. Les vieux médias vont sans doute crever en Amérique (en France ils sont fonctionnarisés-donc-increvables) mais ils sont remplacés par sans doute pire qu’eux, ce que la vieille garde démocrate, par la voix des frères Coen, avait nommé l’Idiocratie. Le pullulement d’analphabètes néo-cons présumés (et redoutés par l’aile parano-apocalyptique des antisystèmes) dans l’administration Trump rassérénera les amateurs qui adulent tel messie pacifico-politico-médiatique.
La presse invente la réalité de deux manières : l’idéologique (la plus facile à comprendre) et la technologique, la typographique, disait McLuhan, qui a montré à quel point l’occidental moyen aura été altéré par cette typographie. McLuhan termine son magistral (et totalement incompris car non lu) ouvrage par une puissante réflexion sur la Dunciade de Pope qui lui-même comprend au début du dix-huitième siècle les conséquences de ce pullulement typographique d’information qui va anéantir toute voie vers la Vérité et répandre l’imbécillité industrielle. Citons encore Chesterton et son infini nommé Jeudi :
— Non, dit Ratcliff. Le genre humain va disparaître. Nous en sommes les derniers représentants.
— Peut-être, répondit le professeur, d’un air distrait ; puis il ajouta de sa voix rêveuse : comment est-ce donc, la fin de la Dunciade ? Vous rappelez-vous ?… « Tout s’éteint, le feu de la nation comme celui du citoyen. Il ne reste ni le flambeau de l’homme ni l’éclair de Dieu. Voyez, ton noir Empire, Chaos, est restauré. La lumière s’évanouit devant ta parole qui ne crée pas. Ta main, grand Anarque, laisse tomber le rideau et la nuit universelle engloutit tout ! »
(Suite)
La mise en place du mondialisme technologique évoque bien sûr l’apocalypse. Même sans être de culture juive ou chrétienne, on peut comprendre (y compris le chien Rantanplan) qu’il se passe quelque chose d’abominable en ce moment à mi-chemin entre contrôle et extermination.
Le penseur Roger Gougenot des Mousseaux (1805-1876) publie en 1865 un livre sur les démons. Ce fanatique chrétien, comme on dirait aujourd’hui, se rapproche du Dostoïevski, théologien de la fin. Une minorité folle va terrasser, réduire et dominer un troupeau sans âme et sans défense. Nous y sommes.
Dans son dernier chapitre, Gougenot (ancien camérier de Charles X, dernier roi sacré) évoque l’avènement antéchristique qu’il relie aux temps modernes : socialisme, industrie, presse, fin des religions, mondialisation.
« Le premier, le plus inconcevable de tous les miracles, ce serait que tant de peuples ennemis, que tant de nations acharnées de si longue date les unes contre les autres, ouvrissent enfin leur âme, pour la laisser pacifiquement s’épanouir aux rayons d’une même et nouvelle religion, représentée par un seul et même monarque. »
Gougenot évoque même, comme le dément Stolz, une fédération mondiale à venir :
« Existe-t-il, peut-il exister un moyen de rallier et d’unir en un seul corps politique, en une seule et unique fédération la grande et immense masse des peuples ; une masse qui, par elle-même et par son irrésistible prépondérance, entraînerait en quelque sorte la totalité du genre humain ? »
Il évoque un catholicisme à l’envers :
(Suite)
Mon éditeur Thierry Pfister écrivait dans son inépuisable Lettre ouverte à la génération Mitterrand qu’on trouvait dans les textes du Front National « une profonde imprégnation reaganienne » (p. 61). Comme il avait raison et comme la génération Mitterrand ne quittera jamais le pouvoir avec le bébé Barnier et les bâtards du social-centrisme euro-centré…
Mais passons. L’important ici est de rappeler que le FN de la grande époque, jusqu’au suicide du « détail » puis de la guerre en Irak (le FN se retrouva aux côtés des écolos et des communistes…) avait une dimension typiquement américaine : bouffe, populiste, anarchisante, bon enfant, anti-bureaucrate, anti-migratoire, antimondialiste. Bref le FN faisait du Trump avant Trump. Et on va voir que cela rendait Le Pen très populaire au pays de Jefferson ; on lit dans ses Mémoires (tome II, p. 123) édités par mon ami Thieulloy (mon éditeur Albin Michel n’avait pas osé braver la censure) :
« Aux États-Unis, mon go between préféré était Henri Fischer. Nous finîmes par nous lier de près, il était de San Diego, un endroit charmant, au sud de Los Angeles, une bourgade de deux millions d’habitants à laquelle la montagne proche donne un climat méditerranéen délicieux. Il cultive des avocats. J’ai bien connu sa famille, ses cinq enfants. C’était un homme extraordinairement introduit à New York, il est devenu l’intime des Clinton.
C’est par lui que j’ai rencontré Reagan, et le frère de Walt Disney, qui me raconta qu’ils étaient normands d’origine dans la famille, d’Isigny, Disney, je ne sais si je dois y croire. »
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Plus ils sont faibles, intérieurement et politiquement, et plus ils veulent déclencher une guerre apocalyptique et nucléaire. Nous sommes dirigés par une caste politico-médiatique socialo-bourgeoise dont j’ai déjà souligné le caractère français : relire Thierry Pfister et Guy Hocquenhem.
Donald Trump continue ses exploits, au moins en nominations, et espère rattraper Vladimir Poutine au poste de grand homme du début du vingt-et-unième siècle. Pendant ce temps l’Europe continue de couler avec à sa tête des politic(h)iens mondialistes soumis à Soros et à Fink. Les fous de Bruxelles choisis conformément aux agendas de Rome ou de Davos poursuivent leur destruction méthodique du continent - destruction qui soit se marquer industriellement, démographiquement ou culturellement ; pendant que l’Inde, la Chine ou même le Brésil triomphent économiquement et que l’Amérique renaît sur une bonne vieille base nationaliste tout en préservant légitimement son socle impérial fragilisé, l’Europe à l’agonie depuis 1918 ou plus peut-être, se jette à la poubelle. On voit d’ailleurs que les grands hommes (ou même de bonne stature) abondent dans le monde en ce moment, sauf ici. Les pessimistes-apocalyptiques peuvent se rhabiller. Depuis la fin des effrayantes années 90, depuis le départ de Kohl et Mitterrand (mon grand initié…), tous les hommes politiques (et les femmes… Et les femmes…) sont nuls en Europe, et surtout on ne voit pas de remplaçant arriver : les extrêmes-droites sont encore plus minables et soumises aux mondialistes que les autres et l’extrême-gauche sert comme toujours d’idiot utile à la camarilla affairiste de Wall Street qui se charge de l’Europe en ce moment. On n’y peut mais. Trotsky nous mettait déjà en garde…
« Pendant ce temps, l’Amérique édifie son plan et se prépare à mettre tout le monde à la portion congrue… La social-démocratie est chargée de préparer cette nouvelle situation, c’est-à-dire d’aider politiquement le capital américain à rationner l’Europe. »
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« Je vous supplie de ne pas traiter les journalistes avec trop de considération. »
La presse étatique-ploutocratique en France se mobilise pour notre extermination : elle veut la vaccination à mort, la lutte contre le carbone et les sexes à mort, elle veut l’invasion migratoire à mort (et ce depuis quarante ans), elle veut la censure médiatique à mort, et maintenant en bon Hitler elle veut la guerre contre la Russie et contre les USA. Elle est totalement psychopathe.
Malheureusement ce n’est pas très neuf et c’est ce qui motiva les pamphlets de Céline et les réflexions de Cochin, penseur extraordinaire et génie passé sous silence (mais pourquoi donc ?), que je découvris un beau jour grâce au courageux et isolé (quoique prestigieux) François Furet.
On va citer Cochin avant le Général, président beaucoup moins populaire et idolâtré par le journaliste franchouillard que Macron :
« Avec le régime nouveau les hommes disparaissent, et s’ouvre en morale même l’ère des forces inconscientes et de la mécanique humaine. Celui-ci (le régime) pousse son chemin de désastre en désastre, produisant une forêt de lois contre-nature dont le succès dans les sociétés et le vote à la Convention sont aussi fatals, que leur exécution dans le pays est absurde ou impossible. »
(Suite)
J’avais insisté il y a quelques semaines sur le déclin du Deep State américain. Il semblait en effet en perdition, avec ses attentats loufoques, son déclin télé, son effondrement Biden-Kamala ou le départ de Nuland. La contre-attaque médiatique de la droite américaine avec Tucker, Rogan et Musk (c’est plus un surhumain nietzschéen qu’un transhumain Harari celui-là) a été prodigieuse et a balayé toutes les vieilles gardes. On parlait avec Philippe Grasset du CV prodigieux de notre chouchou hawaïenne Tulsi Gabbard et on se rendait compte que cette élite, y compris le présentateur de Fox News d’origine norvégienne, ont des CV fantastiques à côté de ceux de nos politiciens. Ils sont guerriers, philosophes, battants, animés d’une ferveur incroyable, ils me font penser aux Français de l’époque de Napoléon ; mais c’est assez normal d’avoir des rejetons pareils quand on est une puissance impériale. Et le roi-soleil Donald comme un aimant les attire. Il prend une revanche formidable en ce moment, tout en affolant la portion apocalyptique et antisioniste des antisystèmes (Israël plus fort que jamais va anéantir le monde avec son messie Trump !).
On assiste à un raz-de-marée donc, à une deuxième révolution américaine, et à une remise en cause puissance dix des institutions socialistes héritées... des présidents démocrates toujours en guerre : Wilson, Roosevelt, Johnson. Les néo-cons ont pu noyauter l’administration du deuxième Bush (le vengeur de papa non réélu !) mais la vieille garde veillait (souvenez-vous de Pat Buchanan). L’Europe s’affole parce que comme la France elle est ontologiquement soumise au parti démocrate américain, et ce depuis un siècle maintenant. Il est le parti de la guerre et non de la force, le parti du sozial et de l’invasion migratoire mal tempérée, le parti de la démagogie et des conseilleurs médiatiques. Ici l’Amérique rappelle sa vocation : naître égal, libre, et avec la volonté d’être heureux, comme disait Jefferson. En Europe on n’aime ni la liberté (on l’a assez montré je crois, y compris sur le plan religieux) ni la paix ni la capacité d’être heureux. Elle ne nous intéresse pas. Ce que Kennedy ou Musk vont faire subir aux administrations US puis au machin onusien ou européen va être passionnant. De la volonté US d’être heureux on n’a retenu nous que la société de consommation et le sac Vuitton (oh, ce preux Bernard qui fait un procès à Elon Musk pour usage de ses torchons de quotidiens).
(Suite)