• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.)
• Les Carnets de Nicolas Bonnal sont tenus par l'écrivain, essayiste et commentateur dont on peut trouver une présentation dans le Journal-dde.crisis de Philippe Grasset, le 2 octobre 2016. • Les livres de Nicolas Bonnal sont disponibles sur sa page Kindle/Amazon à l'adresse URL suivante:
Les délires occidentaux en matière russe n’ont hélas rien de neuf. Relisons le début du journal de Dostoïevski :
« Quand il s’agit de la Russie, une imbécillité enfantine s’empare de ces mêmes hommes qui ont inventé la poudre et su compter tant d’étoiles dans le ciel qu’ils croient vraiment pouvoir les toucher. »
Dostoïevski ajoute que ces russes extra-terrestres « tiennent à la fois de l’Européen et du Barbare. On sait que notre peuple est assez ingénieux, mais qu’il manque de génie propre ; qu’il est très beau ; qu’il vit dans des cabanes de bois nommées isbas, mais que son développement intellectuel est retardé par les paralysantes gelées hivernales. »
(Suite)
Nous sommes mal partis, et nous le savons depuis longtemps maintenant. Poe, Tocqueville, Balzac nous mirent en garde à l’époque romantique puis Nietzsche, Le Bon ou le redoutable australien Pearson au demi-siècle de l’électricité et du colonialisme. Le problème c’est que nous pouvons encore être mal partis pendant encore longtemps !
Longtemps donc avant les plus lucides de nos « mécontemporains », comme dit Alain Finkielkraut, la « collapsologie » (citons en vrac nos amis Kunstler, Klein, Diamond, Orlov) intéresse de grands et controversés esprits comme Oswald Spengler. Dans son dernier chapitre de l’homme et la technique (ici retraduit de l’anglais), le célèbre auteur du Déclin de l’occident (si le contenu du livre est oublié, déjà déconstruit en son temps par Thomas Mann, le titre est demeuré magique) observe notre lent déclin.
Il attaque au dernier chapitre de son bref et très brillant essai :
« Chaque haute culture est une tragédie. L’histoire de l’humanité dans son ensemble est tragique. Mais le sacrilège et la catastrophe du Faustien sont plus grands que tous les autres, plus grands que tout ce qu'Eschyle ou Shakespeare n’ont jamais imaginé. La créature se soulève contre son créateur. »
(Suite)
Splendeur méconnue, Quinze jours dans le désert. Le texte est bref, disponible sur archive.org, profitez-en. Je l’ai redécouvert par une lectrice qui m’en a envoyé un extrait.
Notre auteur décrit sa confrontation avec les déserts américains, dans la région de Détroit qui n’est pas la plus belle de ce paradis encore presque intact. Il voyage avec Beaumont et oppose le paradis présent au futur développé. On l’écoute qui révèle ici sa prodigieuse sensibilité et son fatalisme inquiet. On pensera une autre fois à l’école de peinture de Hudson, à Thomas Cole, à l’allemand Bierstadt qui devait s’illustrer un peu plus tard, plus à l’ouest.
Sur Détroit :
« Nous arrivâmes à Detroit à trois heures. Detroit est une petite ville de 2 à 3.000 âmes, que les jésuites ont fondée au milieu des bois en 1710, et qui contient encore un très grand nombre de familles françaises. »
(Suite)
Notons tout d’abord que le mot latin peregrinus, d’où vient « pèlerin », signifie à la fois « voyageur » et « étranger ». Cette simple remarque donne lieu déjà à des rapprochements assez curieux : en effet, d’une part, parmi les Compagnons, il en est qui se qualifient de « passants » et d’autres d’« étrangers », ce qui correspond précisément aux deux sens de peregrinus (lesquels se trouvent d’ailleurs aussi dans l’hébreu gershôn) ; d’autre part, dans la Maçonnerie, même moderne et « spéculative », les épreuves symboliques de l’initiation sont appelées « voyages ». D’ailleurs, dans beaucoup de traditions diverses, les différents stades initiatiques sont souvent décrits comme les étapes d’un voyage ; parfois, c’est d’un voyage ordinaire qu’il s’agit, parfois aussi d’une navigation, ainsi que nous l’avons signalé en d’autres occasions. Ce symbolisme du voyage est peut-être d’un usage plus répandu encore que celui de la guerre, dont nous parlions dans notre dernier article ; l’un et l’autre, du reste, ne sont pas sans présenter entre eux un certain rapport, qui s’est même traduit parfois extérieurement dans les faits historiques ; nous pensons notamment ici au lien étroit qui exista, au moyen âge, entre les pèlerinages en Terre Sainte et les Croisades. Ajoutons encore que, même dans le langage religieux le plus ordinaire, la vie terrestre, considérée comme une période d’épreuves, est souvent assimilée à un voyage, et même qualifiée plus expressément de pèlerinage, le monde céleste, but de ce pèlerinage, étant aussi identifié symboliquement à la « Terre Sainte » ou « Terre des Vivants ».
L’état d’« errance », si l’on peut dire, ou de migration, est donc, d’une façon générale, un état de « probation » ; et, ici encore, nous pouvons remarquer que tel est bien en effet son caractère dans des organisations comme le Compagnonnage. En outre, ce qui est vrai à cet égard pour des individus peut l’être aussi, dans certains cas tout au moins pour des peuples pris collectivement : un exemple très net est celui des Hébreux errant pendant quarante ans dans le désert avant d’atteindre la Terre promise (…).
(Suite)
Une note sublime - et si juste - pour commencer :
« Les apôtres de liberté m’ont toujours été antipathiques, car ce qu'ils finissent toujours par chercher, c'est le droit pour eux à l'arbitraire. »
Je n’avais pas touché à Goethe depuis plus de quinze ans, trop écœuré peut-être parce qu’est devenue l’Allemagne de la mégère inapprivoisée. Et puis, le génie du web aidant (Gallica BNF), j’ai relu avec émerveillement ses conversations avec Eckermann, qui sont un des livres les plus extraordinaires du monde. Imaginons qu’Homère, Shakespeare ou Rabelais aient eu cette chance ; ou même Nietzsche, Tocqueville ou Voltaire... La chance d’un Eckermann…
Nous sommes à la fin des années 1820, quand le « satanisme de l’aventure industrielle » (Drieu) se dessine, et que les Poe, Balzac et Chateaubriand comprennent que nous allons être mangés par Mammon et le « mob », la canaille.
(Suite)
Stendhal attaque le modèle ou la matrice américaine, et c’est dans Lucien Leuwen. Quelques extraits de son dernier roman édité gratuitement par Ebooksgratuits.com. Le paradoxe vient de ce que Stendhal, bonapartiste de gauche, est plutôt républicain, de tempérament. Mais de l’autre il garde un attachement pour la brillance de la société aristocratique qu’il sent disparaître comme tout le monde à cette époque de socialisme, de révolution industrielle et de républicanisme. Stendhal annonce ainsi Visconti et la version la plus distinguée du vieux gauchisme caviar…
Voici ce qu’il écrit dans la deuxième préface de son dernier roman :
« L’auteur ne voudrait pour rien au monde vivre sous une démocratie semblable à celle d’Amérique, pour la raison qu’il aime mieux faire la cour à M. le ministre de l’Intérieur qu’à l’épicier du coin de la rue. »
(Suite)
Alors que l’occident est sous contrôle psychiatrique-pathologique, belliciste-humanitaire, féministe-antiraciste, androphobe-russophobe et sociétal-transgenre, relisons ou découvrons un admirable ouvrage collectif (1) sur ce sujet instructif, la Jeune-Fille :
« La Jeune-Fille veut être “indépendante”, c’est-à-dire, dans son esprit, dépendante du seul ON. »
Oui, cet « on », ces « ils », ces indéfinis, qui ne font pas assez couler assez d’encre, en auront-ils fait couler du sang… Et regardez la guerre que May se prépare contre la Russie…
Tout comme une mauvaise demoiselle peut dans les romans du Graal dérouter le chevalier (2), la Jeune-Fille humanitaire, consumériste des temps postmodernes nous mène à de drôles de guerres psy :
« Sous les grimaces hypnotiques de la pacification officielle se livre une guerre. Une guerre dont on ne peut plus dire qu’elle soit d’ordre simplement économique, ni même sociale ou humanitaire, à force d’être totale. Tandis que chacun pressent bien que son existence tend à devenir le champ d’une bataille où névroses, phobies, somatisations, dépressions et angoisses sonnent autant de retraites, nul ne parvient à en saisir ni le cours ni l’enjeu. »
(Suite)
On a vu que cette notion était évoquée par l’historien Stanley Payne. Elle remplace tout et justifie n’importe quelle barbarie humanitaire, le bolchévisme législateur, les invasions et la prochaine guerre mondiale.
Le rite sacrificiel est à l'origine de la civilisation et, par conséquent, pratiquement de toutes les religions. Les plus archaïques ont sacrifié une personne qui a toujours été considérée coupable. Le rituel a donc rendu la paix à une communauté parfois tendue.
Selon René Girard, écrivain et anthropologue français, les critiques ont changé le scénario de ce vieux drame : un sacrifice unique que tout le monde a reconnu comme victime innocente a mis fin à tous les sacrifices. Depuis lors, du moins en Occident, il suffisait de le rappeler périodiquement de manière symbolique. Pour Girard, cela supposait une avancée civilisatrice.
(Sujet)
Avant d’étudier Bernays on rappellera Céline. Apparemment, tout les oppose, mais sur l’essentiel ils sont d’accord : le monde moderne nous conditionne…
« Nous disions qu'au départ, tout article à "standardiser": vedette, écrivain, musicien, politicien, soutien-gorge, cosmétique, purgatif, doit être essentiellement, avant tout, typiquement médiocre. Condition absolue. Pour s'imposer au goût, à l'admiration des foules les plus abruties, des spectateurs, des électeurs les plus mélasseux, des plus stupides avaleurs de sornettes, des plus cons jobardeurs frénétiques du Progrès, l'article à lancer doit être encore plus con, plus méprisable qu'eux tous à la fois. »
Bernays… C’est un des personnages les plus importants de l’histoire moderne, et on ne lui a pas suffisamment rendu hommage ! Il est le premier à avoir théorisé l’ingénierie du consensus et la définition du despotisme éclairé.
(Suite)
Augustin Cochin a été redécouvert par François Furet dans son magnifique et audacieux livre Penser la révolution française, chef d’œuvre resté sans lendemain. Cochin lui-même s’est opposé à la théorie du complot, mais le sorbonnard Daniel Mornet l’accusa quand même de tous les maux. Ce catholique de tradition aura été un esprit moderne en fait et découvreur, héritier de deux grands esprits juifs moins connus que Freud, le sociologue Emile Durkheim et le fantastique politologue russe Moïse Ostrogorski.
Il y a longtemps qu’Augustin Cochin avait exposé sa théorie de la confiscationdes pouvoirs dans nos modernes démocraties, républiques ou autres nations unies. Cochin expliquait pourquoi ce sont toujours « eux » qui décident et pas « nous » ; on est en 1793, quand les sociétés de pensée ont décidé de refaire l’Homme, la Femme, la France, l’Humanité, le reste. Le triste programme de tabula rasa et de refonte est toujours le même depuis cette époque, dirigé par une élite implacable, conspiratrice et motivée :
« La société fondée, il est fatal qu’un cercle intérieur se forme qui la dirige à son insu. Où la liberté règne, c’est la machine qui gouverne. Ainsi se forme d’elle-même, au sein de la grande société, une autre plus petite, mais plus active et plus unie, qui n’aura pas de peine à diriger la grande à son insu. Elle se compose des plus ardents, des plus assidus, des mieux au fait de la cuisine des votes. »
(Suite)
Le satanisme fond sur nous, il est partout, il suinte de n’importe quelle pub ou programme télé (fêlé), de tout comportement postmoderne, débile et répugnant. Tout cela était pronostiqué par Guénon, aujourd’hui commenté par Klein, Kunstler ou Makow (une poignée de Juifs sont les éclaireurs dans ces temps de ténèbres hélas « soutenables »).
Le texte apocalyptique que nous allons rappeler est selon nous encore trop optimiste. A l’époque de Guénon n’existait pas encore la prison céleste dans lequel nous enferme le camp de concentration électromagnétique prophétisé par Nerval dans Aurélia (voyez mon Internet).
Le système solaire a été remplacé par ce système sommaire.
L’extraordinaire dégénérescence des spiritualités chrétienne, musulmane, chinois ou hindoue nous confirme dans cette approche catastrophique. Il n’y a qu’à voir ce que Bethléem, La Mecque ou le Vatican deviennent. Et nous ne proposons pas de solution pour en sortir. Car comme disait Guénon ce serait du néo-intuitionnisme ou une énième spiritualité à trois kopecks.
(Suite)
Des antisystèmes espagnols (voyez le site elmanifiesto.com) ont évoqué les « macroncitos », ces jeunes gens unisexe, BCBG bourgeois, bobos, émasculés et autres, et qui prennent le pouvoir en occident : on a eu Renzi, Macron, Sanchez, Casado, Rivera, les Trudeau, on en aura bien des milliers d’autres. On a eu Medvedev en Russie, connu pour son pro-atlantisme…
Or ces Rastignac de prisunic ont comme tout été créés au dix-neuvième siècle, et par Balzac encore. Et un qui voyait que tout cela, que toute cette adoration du fric, du cul et du pouvoir nous ferait tomber bien bas était Flaubert.
On cite Flaubert :
« Les héros pervers de Balzac ont, je crois, tourné la tête à bien des gens. La grêle génération qui s'agite maintenant à Paris autour du pouvoir et de la renommée a puisé, dans ces lectures, l'admiration bête d'une certaine immoralité bourgeoise à quoi elle s'efforce d'atteindre. »
(Suite)
La catastrophe Podemos-PSOE se précise en Espagne. Impôts et taxes en hausse, droits sexuels ubuesques, liquidation du droit des familles, confiscation de la propriété privée, réquisition des logements ici ou là, modèle nord-coréen ou vénézuélien, sans oublier le principal : on a affaire à de classiques super-intellos, à des rebelles de laboratoires, à de vieilles moutures de socialistes qui veulent refaire le monde, tout en éliminant la moitié des petits-bourgeois ou des koulaks qui les gênent.
Venons-en à l’indispensable Gustave Le Bon qui explique très bien, vers 1890, la fabrication moderne du mécontentement industriel, que l’on retrouve à l’œuvre avec les antisystèmes non pas de pacotille mais de cyber-cafés.
La foule se moque du message. Une idée simple et seule la guide selon Le Bon : la conspiration patronale. La solution est toujours miraculeuse :
(Suite)
La Femme de trente ans… Ce roman lance le bovarysme psychologique et sociétal. Mais Julie est beaucoup moins passive qu’Emma et elle se rebelle intellectuellement contre les hommes… Et déboulonne la société, annonçant nos législations folles d’aujourd’hui (on n’en fait pas un drame : après tout, qu’elle dégage, l’espèce dite humaine) :
– Obéir à la société ?... reprit la marquise en laissant échapper un geste d’horreur. Hé ! monsieur, tous nos maux viennent de là. Dieu n’a pas fait une seule loi de malheur ; mais en se réunissant les hommes ont faussé son œuvre. Nous sommes, nous femmes, plus maltraitées par la civilisation que nous ne le serions par la nature. La nature nous impose des peines physiques que vous n’avez pas adoucies, et la civilisation a développé des sentiments que vous trompez incessamment. La nature étouffe les êtres faibles, vous les condamnez à vivre pour les livrer à un constant malheur. Le mariage, institution sur laquelle s’appuie aujourd’hui la société, nous en fait sentir à nous seules tout le poids : pour l’homme la liberté, pour la femme des devoirs. Nous vous devons toute notre vie, vous ne nous devez de la vôtre que de rares instants. »
(Suite)
Bernanos a vanté Drumont, y compris dans son antisémitisme. BHL avait insulté le plus grand romancier du siècle dernier (je ne lui vois d’égal que Dostoïevski, pas tendre non plus sur la question qui pince –voyez son Journal, les Possédés ou les Karamazov). Elie Wiesel avait par contre protégé le grand auteur rebelle des Cimetières sous la lune. Mais ce n’est pas la question ici. La question, c’est comment en est-on arrivé à la France du beauf, du bobo, du Thénardier, du Macron, du vacancier et du VTT, alors que nous étions le parangon des nations, comme dit Léon Bloy ?
La réponse est qu’on a créé un être moderne et minable qu’on appelle le bourgeois, avec sa femme qui commande (les femmes savantes qui annoncent nos féministes), la bonne qui insulte, les gosses qui n’obéissent pas et toute une basse-cour de pique-assiettes. La réponse est dans Molière.
Un rappel de Fukuyama dans son anglais simple et universitaire :
« Hobbes and Locke, the founders of modern liberalism, sought to eradicate thymos from political life altogether, and to replace it with a combination of desire and reason... The bourgeois was an entirely deliberate creation of early modern thought, an effort at social engineering that sought to create social peace by changing human nature itself.”
(Suite)
On sait que Baudelaire adorait Wagner. On sait moins que Wagner a inspiré sa poétique et même ses vers, ainsi que sa rage, antifrançaise ou antibelge ; je vais y revenir dans un livre que je vais publier à ce sujet.
Dans sa lettre à Wagner, le plus grand (et dernier) poète moderne écrivait :
« Vous n’êtes pas le premier homme, Monsieur, à l’occasion duquel j’ai eu à souffrir et à rougir de mon pays. Enfin l’indignation m’a poussé à vous témoigner ma reconnaissance ; je me suis dit : je veux être distingué de tous ces imbéciles. »
Dans le long texte sur Tannhäuser, on atteint des sommets. Et cela donne (écoutez le prélude en lisant ces lignes) :
« En attendant, il restait avéré que, comme symphoniste, comme artiste traduisant par les mille combinaisons du son les tumultes de l’âme humaine, Richard Wagner était à la hauteur de ce qu’il y a de plus élevé, aussi grand, certes, que les plus grands. »
(Suite)
J’ai déjà évoqué le problème il y a un mois, ce gouvernement putschiste à la solde d’Obama et de Soros, catastrophe ubuesque pour ce malheureux pays et pour l’Europe (une de plus). Un article espagnol le confirme.
« Retour au 1er Juin 2018 où il est arrivé en Espagne quelque chose de nouveau et inattendu: Une motion de censure qui a conduit Pedro Sánchez victorieux (PSOE) au palais présidentiel. Le parti de Sanchez a seulement 84 sièges, et pour la victoire dans cette motion nous avons ERC, pdecat, PNV, Bildu, Compromís et New Canarias, ajoutant 180 sièges (la majorité absolue est de 176 sièges). Autrement dit, nous avons maintenant un gouvernement socialiste minoritaire soutenu par les communistes, et les séparatistes basques et catalans. En outre, Pedro Sanchez n’est même pas un député au Congrès... »
On ajoute : « Maintenant, les problèmes sociaux sont résumés dans : la mémoire historique, la parité et le genre, les hausses d’impôts, l’accueil des immigrants et le problème séparatiste. »
Une obsession : le cadavre de Franco et la criminalisation de l’histoire, la pornographie mémorielle de l’autre. Avec commission orwellienne de la vérité à la clé.
(Suite)
Sans l’Angleterre, notre diplomatie est frappée de « peur du vide », écrit le général de Gaulle dans ses Mémoires. A partir de 1815 on aime jouer au caniche, jusqu’au suicide de 1940. Voyons une guerre évitée contre la Russie, racontée par Tocqueville dans ses souvenirs.
On est en 1849. Les peuples se révoltent et se font écraser les uns après les autres, en France y compris. La belle révolution finit par le pitoyable coup d’Etat de Louis-Napoléon, qui laisse le peuple à peu près sans réaction. Sur cette triste époque Flaubert a tout dit en 1853 dans sa correspondance :
« 89 a démoli la royauté et la noblesse, 48 la bourgeoisie et 51 le peuple. Il n'y a plus rien,qu'une tourbe canaille et imbécile. Nous sommes tous enfoncés au même niveau dans une médiocrité commune. »
(Suite)
C’est Philippe Muray qui nous mettait en garde contre la pleurnicherie humanitaire. Car elle déclenche des guerres partout.
L’expert en contrôle mental Lucien Cerise a consacré une maigre remarque sur le conditionnement des femmes par la presse féminine, la plus monstrueuse de toutes (une page migrante-humanitaire-pleurnicharde à droite, un sac Vuitton ou parfum Chanel à droite). Roland Barthes avait débouté déjà Marie-Claire et tous les torchons féminins dans ses célèbres Mythologies.
Donc rien de nouveau sous le sommeil ; mais avec des monstresses humanitaires et guerrières comme May ou Merkel (guerre contre la Russie et invasion par le sud) au pouvoir il serait temps de se réveiller.
(Suite)
Sénèque est par excellence le penseur du présent perpétuel. Toutes les tares de son empire romain, trop romain, sont les nôtres. Extrait de notre prochain livre : la sagesse transgressive de Sénèque, ou comment supporter des temps insupportables.
C’est la fameuse, c’est l’éternelle lettre XCV, citée par Joseph de Maistre dans la deuxième soirée de Saint-Pétersbourg… dénonciation d’une civilisation monstrueuse dite romaine et regret du bon vieux temps frugal… La civilisation procèderait en raffinement (comparer la France de Macron à celle de Louis XIV), mais alors à quel prix…
« Sans doute, comme vous le dites, cette sagesse de nos aïeux était grossière, surtout à votre naissance, ainsi que tous les autres arts qui avec le temps se sont raffinés de plus en plus. Mais aussi n’avait-on pas besoin alors de cures bien savantes. L’iniquité ne s’était ni élevée si haut, ni propagée si loin : à des vices non compliqués encore des remèdes simples pouvaient résister. »
(Suite)