• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit  de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.) 

• Les Carnets de Nicolas Bonnal sont tenus par l'écrivain, essayiste et commentateur dont on peut trouver une présentation dans le Journal-dde.crisis de Philippe Grasset, le 2 octobre 2016. • Les livres de Nicolas Bonnal sont disponibles sur sa page Kindle/Amazon à l'adresse URL suivante:

 https://www.amazon.fr/Nicolas-Bonnal/e/B001K7A4X0

Jean-Luc Mélenchon et la tyrannie libérale

  samedi 10 février 2018

« Nous pensons que la liberté c’est son exercice. »

On ne peut que regretter que Jean-Luc Mélenchon n’ait pas été présent au second tour face à Macron, en lieu et place de la nullité Marine conseillée par le clan Philippot. Mais le FN aura jusqu’au bout été l’allié du pouvoir et des socialistes, en parfait idiot utile depuis quarante ans. On se doute qu’il sera décongelé par le pouvoir et ses sbires pour les prochaines élections.

Restons sur Mélenchon. Face à un as pareil, Macron aurait eu du mal à s’en sortir. Au lieu que là il est en train de nous étrangler avec le soutien dictatorial de tous les médias et l’indifférence d’une opinion distraite, hébétée (disait Baudrillard). Je cite des extraits du dernier texte de Mélenchon, bon par sa qualité philosophique, humaine et économique ;  quant au libéralisme, on sait que dans son jusqu’auboutisme il revient toujours à un fascisme en pire ; car au moins le fascisme se réclame du peuple alors que le libéralisme ne se réclame que de son oligarchie aux commandes.

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Néo-totalitarisme : Huxley fait le point en 1957

  mardi 06 février 2018

Nota : ce texte et long et nûment référencé. Il apparaîtra pessimiste à certains.

On est en 1957. Sputnik fait rêver les plus conditionnés, mais Aldous Huxley rappelle :

« En 1931, alors que j'écrivais Le Meilleur des Mondes, j'étais convaincu que le temps ne pressait pas encore. La société intégralement organisée, le système scientifique des castes, l'abolition du libre arbitre par conditionnement méthodique, la servitude rendue tolérable par des doses régulières de bonheur chimiquement provoqué, les dogmes orthodoxes enfoncés dans les cervelles pendant le -sommeil au moyen des cours de nuit, tout cela approchait; se réaliserait bien sûr, mais ni de mon vivant, ni même du vivant de mes petits-enfants. »

Il fait un constat après la guerre, comme Bertrand de Jouvenel :

« Vingt-sept ans plus tard, dans ce troisième quart du vingtième siècle après J-C. et bien longtemps avant la fin du premier siècle après F., je suis beaucoup moins optimiste que je l'étais en écrivant Le Meilleur des Mondes. Les prophéties faites en 1931 se réalisent bien plus tôt que je le pensais. L'intervalle béni entre trop de désordre et trop d'ordre n'a pas commencé et rien n'indique qu'il le fera jamais. En Occident, il est vrai, hommes et femmes jouissent encore dans une appréciable mesure de la liberté individuelle, mais même dans les pays qui ont une longue tradition de gouvernement démocratique cette liberté, voire le désir de la posséder, paraissent en déclin. Dans le reste du monde, elle a déjà disparu, ou elle est sur le point de le faire. Le cauchemar de l'organisation intégrale que j'avais situé dans le septième siècle après F. a surgi de lointains dont l'éloignement rassurait et nous guette maintenant au premier tournant. »

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La sagesse biblique de Montaigne et notre actualité

  jeudi 01 février 2018

Fatigué des nouvelles du jour, je me remets à glaner dans tout Montaigne. Sur nos guerres protestantes, américaines, notre choc des civilisations, j’y trouve ceci :

«… je trouve mauvais ce que je vois en usage aujourd’hui, c’est-à-dire de chercher à affermir et imposer notre religion par la prospérité de nos entreprises.

Notre foi a suffisamment d’autres fondements pour qu’il ne soit pas nécessaire de fonder son autorité sur les événements. Car il y a danger quand le peuple, habitué à ces arguments plausibles et bien de son goût, voit sa foi ébranlée par des événements qui lui sont contraires et défavorables. Ainsi en est-il des guerres de religion dans lesquelles nous sommes plongés. »

Sur la société d’abondance et de consommation qui produit satiété et dépression, j’y trouve cela :

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Davos et la montée sinistre des manipulateurs de symboles

  samedi 27 janvier 2018

Rappelons que Davos est le lieu où se déroule la Montagne magique de Thomas Mann, qui nous offrait de belles discussions entre dionysiaques et apolliniens - ces derniers ayant bien sûr perdu la joute. Ce livre ouvrait les thèmes de la mondialisation à l’époque où Edmond Husserl évoquait l’Europe et ses sempiternelles crises de la culture.

Le développement forcé et forcené de l’informatique depuis deux générations a abouti à la création d’un Etat postmoderne renforcé, plus totalitaire et espionnant que jamais ; et à l’émergence d’une surclasse de manipulateurs de symboles, un nouveau clergé planétaire dont les riches et les plus puissants se réunissent en Suisse pour voir comment contrôler et soumettre le troupeau de viande - pour parler comme William Gibson - qui inquiète par son nombre et sa consommation, l’élite écolo et friquée de la planète perdue. J’avais marqué la distinction dans mon livre sur internet entre les techno-serfs et les techno-lords que le monde virtuel, le monde de la richesse et de l’apparence recréait sur un fond de mysticisme techno et de féodalisme retrouvé.

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Nietzsche et la crétinisation par la féminine-attitude

  lundi 22 janvier 2018

Disons-le nûment : nous vivons des temps bovaryens caractérisés par la dette, le gaspillage, le consumérisme euphorique, le people, « la pleurnicherie humanitaire » (Philippe Muray), la haine consentie des hommes, en particulier blancs. Ces temps sont féminins post-historiques ou féministes, comme on voudra. Ils sont aussi marqués par l’amertume généralisée et le ressentiment universel, sans oublier une bonne sensation de catastrophe.

Ce texte est une réponse au trop optimiste Brandon Smith et à son texte sur les hommes et les femmes traduit par Hervé pour lesakerfrancophone.fr. Comme nous vivons dans les temps gelés de la démocratie bourgeoise depuis deux siècles, je rappellerai ce qu’en dit Nietzsche dans les pages les plus géniales et les plus actuelles de Par-delà le bien et le mal (wikisource.org). La vision de Nietzsche est guénonienne, elle s’accommode du Kali-Yuga. Ici on ne défend pas un homme bon contre une femme mauvaise, on dit simplement que ce féminisme chevronné qui triomphe avec l’arrogance impériale-humanitaire, c’est la féminité mauvaise.

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Philippe Muray face au désert des barbares

  mercredi 17 janvier 2018

Chaque défaite de cette société est une victoire de la vie.

On va citer Philippe sans trop l’interrompre. On ne s’est pas rencontrés mais correspondus vers l’an 2000…

Nous avions le même éditeur, les Belles Lettres, depuis lors chu dans un désastre obscur. Fidèle à ma méthode, je lui avais envoyé une lettre pour lui rappeler que Flaubert (Bouvard et Pécuchet) comme Musil, qu’il citait, et Broch (l’apocalypse joyeuse) tançaient déjà cette société festive, humanitaire et querelleuse qu’il pourfendait avec une verve perpétuelle, aussi remarquable dans ses livres que dans ses interviews : je me demande ce qu’il aurait dit de l’affaire Trump, Weinstein, Oprah ou Jolie-Otan ! Et il rappelait qu’il aimait faire rire, pas jouer au grincheux pour médias PC.

Mais citons Philippe :

« Le rire est une façon de manifester que l’agnosticisme par rapport au réel moderne est encore possible. »

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Le vicomte de Bonald et le lugubre destin anglo-saxon

  samedi 13 janvier 2018

Nous sommes dominés par le monde anglo-américain depuis deux siècles, et sommes à la veille de la troisième guerre mondiale voulue par ses élites folles. Alors une petite synthèse.

J’ai glané ces citations sur archive.org, dans les dix-sept volumes de Bonald (1754-1838), cet unique défenseur de la Tradition (j’allais écrire bon guénonien : hyperboréenne) française. Je les distribue à mes lecteurs au petit bonheur.

A l’époque de Macron et de l’oligarchie mondialiste, ce rappel :

« Ceci nous ramène à la constitution de l'Angleterre, où il n'y a pas de corps de noblesse destinée à servir le pouvoir, mais un patriciat destiné à l'exercer. »

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Jimmy Goldsmith et le désastre de la civilisation

  lundi 08 janvier 2018

« Le destin du spectacle n’est pas de finir en despotisme éclairé » (Guy Debord)

1993 : l’Amérique est en bouillie, le vainqueur de l’Irak vaincu par un apprenti de la Trilatérale, les socialistes de Cresson-Mitterrand sont enfin tambourinés aux élections, et l’Allemagne est mal réunifiée et à moitié ruinée… Debord toujours :

« Les nouvelles concernent toujours la condamnation que ce monde semble avoir prononcée contre son existence, les étapes de son autodestruction programmée. »

Debord se faisait alors menacer à la télé (Polac, F.O.G.), comme Goldsmith ; aujourd’hui ils sont complètement oubliés puisque tout va bien.

Mais parlons de Jimmy Goldsmith régulièrement insulté aujourd’hui par les MSM.

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Flaubert et Borges face à l’abrutissement touristique

  mercredi 03 janvier 2018

De passage en France j’ai admiré le côté mangerbouger.fr, les trois millions de touristes plagistes du 30 décembre, l’endoctrinement télévisé, le culte présidentiel, le besoin de consommer tout ce qui ne bouge pas, du flan maison à la montagne machin. Tout cela n’existe pas en Espagne, ou si peu, mais les Espagnols sont si pauvres et si incultes… Pendant qu’ils portent ces naïfs leur char et leur vierge la semaine sainte, le Français les filme ! D’Ushuaia (toute une flotte de voiliers français) au Rajasthan en passant Le Cap ou la grande muraille, j’ai toujours eu l’impression qu’ils sont 600 millions les Français. Et moi, et moi, et moi… Embouteillages sur ma côte basque fin décembre donc. Dans le centre de rééducation où se morfond ma mère, un Paris-Match célèbre la grande libération des années 70. Campings, seins nus, pornographie…

Celui qui a tout dit sur cette Fin des temps consumériste c’est Flaubert. Et je vais citer aussi Borges qui comprit après d’autres que Bouvard et Pécuchet est le plus grand des romans. Le début décrit bien cette manie de tout visiter et recenser du touriste français, dont le ronchon Paucard fit ses choux gras dans son excellente crétinisation par la culture.

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Le phénomène Macron et le vieillissement français

  dimanche 31 décembre 2017

On n’est plus là pour faire des plans sur l’avenir. Entrez dans une pharmacie ou allumez la télé pour voir ; ce vieux peuple n’est plus promis aux grandes révolutions. Ceux qui rêvent de grandeur (de « mégalothymie » disait Fukuyama) n’ont qu’à faire le tour du Pacifique à la rame avant d’avoir trop mal au dos. Un petit détour en France fait constater l’étendue des dégâts, et l’absence de débats (il n’y en a plus).

Célébré par les médias comme une icône, le président néo-bonapartiste Macron, préféré des retraités aisés et des amateurs de télé, est parfaitement adapté à un pays riche, peu actif, vacancier, héritier, coutumier, plaisancier. C’est le jeune animateur de maison de retraite dont nous avions bien besoin. Les plus optimistes en feront une espèce de Poutine à la française. Poutine arriva au pouvoir au même âge (la quarantaine), rassura les vieux, les traditionnels, tança les corporatismes, stabilisa ce qu’il put, et découpla son pays de la mauvaise volonté de puissance (ou de la volonté d’impuissance) américaine avec les écarts et les réactions que l’on sait. Pour le cas Macron, dans un pays plus riche et peu ambitieux géopolitiquement, la donne est plus simple. Les bourgeois moliéresques sont contents, parlent de leur foie gras, de Noël au Mexique, des travaux de la salle des bains et des vacances de février au ski ; les jeunes, de plus en plus sympathiques et victimes, se résignent ou s’en vont. Plus personne ne parle de politique, les discours sur la droite et la gauche faisant comme si elles – la gauche et la droite ! La gauche et la droite ! - n’avaient jamais existé, et ce simulacre de pays réel goûte un repos virtuel mérité en skiant, rachetant les œuvres complètes de d’Ormesson et en scandant « je t’aime » dans la rue. Tout ce Johnny sent le ranci, mais qu’y faire ?

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Divagations (et citations) sur les simulacres

  mardi 26 décembre 2017

2017 année du Bitcoin, du Trump KGB, de la crèche homo-érotique…

PhG en parle souvent du simulacre. Baudrillard a intitulé un de ses livres Simulacres et simulation, qui est repris dans le film-culte Matrix, livre de chevet du pseudo-messie Néo. Avec une attention captée neuf heures par jour en moyenne par la machine, le web, la télé, la radio (encore trois heures/jour en moyenne en oxydant), nous vivons entourés de songes et d’ombres – de simulacres. Et tout ne fera que s’aggraver (si j’ose dire).

Dans mon dictionnaire oxonien le simulacre désigne une imitation qui ne donne pas satisfaction ; ainsi de nos libertés, de notre démocratie et de notre système économique – sans oublier cet empire américain grotesque, farcesque et désastreux. Pour Baudrillard la référence est borgésienne : le royaume des cartes qui se substitue au royaume du monde avec des cartes qui prennent autant de place que la terre même. Borges dans son recueil El Hacedor évoque les cartes de cartes. Et Baudrillard au début des Simulacres évoque le rôle factieux des jésuites qui ont assisté la disparition de Dieu et l’ont remplacé par la manipulation des esprits.

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Small is beautiful

  jeudi 21 décembre 2017

Le penseur austro-américain Léopold Kohr était cité avec Jacques Ellul et Guy Debord à la fin du documentaire apocalyptique Koyaanisqatsi. C’est comme cela que je l’ai découvert en 1983. En réalité son nom est inconnu alors que son lemme est mythique : small is beautiful. Kohr est l’esprit qui a mis en doute le monde moderne dans tout ce qu’il a de gigantesque, de titanesque et de compliqué. Pour lui tout s’écroulera de ce fait ; ou, si cela ne s’écroule pas, finira mal. A l’heure où l’Europe tangue, où les USA tanguent, où l’Espagne et le royaume désuni tanguent, on ferait mieux de redécouvrir son breakdown of nations publié il y a plus d’un demi-siècle. Proche des libertariens ou des traditionnels (je suis des deux écoles, donc je me sens bien concerné), la pensée de Kohr ne pourrait qu’inspirer une solution de rechange à notre civilisation marquée par le gigantisme messianique et l’hypnotisme techno-totalitaire.

Léopold Kohr est un peu comme René Girard. Son explication doit tout expliquer. Voici ce qu’il écrit au début de son effondrement des nations :

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Platon nous décrivait il y a 25 siècles

  lundi 18 décembre 2017

Mon vieux maître Allan Bloom a cité Platon. Bien lui en a pris.

Le livre VIII de la république évoque la dégénérescence des différents régimes politiques, en particulier de la démocratie.

Cela donne sur fond de critique de l’arrogance, de l’interdiction d’interdire et de la chutzpah institutionnelle propre aux citoyens des démocraties (selon le vilain réac Platon bien sûr) :

— Ne retourne-t-il pas alors chez les Lotophages de tout à l’heure, pour s’y installer ouvertement ? et au cas où quelque aide vient porter secours, de la part de ceux de sa maison, à l’élément avaricieux de son âme, ces discours vantards dont nous parlions ferment à clef les portes du mur royal qui est en lui, ne laissent pas passer de cet allié, et refusent d’accueillir la délégation des discours des hommes d’un certain âge ; ce sont eux qui remportent le combat, et ils repoussent à l’extérieur la pudeur, la nommant niaiserie, et faisant d’elle une exilée privée de ses droits ; appelant la tempérance manque de virilité et la couvrant de boue, ils l’expulsent ; et le sens de la mesure, et la modération dans la dépense, ils font croire que ce sont des façons de vivre grossières, dépourvues du sens de la liberté, et ils leur font repasser les frontières, avec l’aide de nombreux désirs non profitables.

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Guénon et la spiritualité perdue de la monnaie

  lundi 13 novembre 2017

On sait que l’argent ne vaut plus rien. Les prix de l’immobilier ont été multipliés par cent à Paris en soixante ans. J’ai plusieurs exemples en tête.

On se doute que sur ce sujet j’aurai recours à René Guénon, au règne de la quantité (chapitre XVI). Ensuite à Egon Von Greyerz, dont tous les crétins se moquaient récemment encore sur certains soi-disant sites antisystèmes !

Une chose est sûre, le fric, qui ne valait déjà plus rien, va disparaitre. Une autre l’est moins, savoir si on nous volera notre or (quand vous en avez) comme au temps de Roosevelt (Gold Reserve Act, bonne fiche sur Wikipédia-anglais), des nazis et du Front populaire. Il suffira de tuer quelques contrevenants pour faire craquer tous les autres. L’Etat moderne, qui en a vu et fait d’autres, ne s’arrêtera pas là. Lisez l’historien Hoppe pour le comprendre enfin.

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Allan Bloom et la déconstruction de la civilisation occidentale

  jeudi 07 décembre 2017

En 1986 Allan Bloom publiait un livre retentissant, The closing of american mind dont le titre fut absurdement traduit en français. Cet auguste platonicien plagié peu après par Alain Finkielkraut dressait l’état des lieux de la barbarie universitaire américaine qui depuis lors a gagné la France et l’Europe, et ne s’arrêtera que lorsqu’elle aura tout dévoré. Minorités sexuelles et raciales en bisbille, relativisme moral, délire de société ouverte, interdiction d’interdire, chasse aux préjugés, abrutissement sonore et consumériste, règlementation orwellienne du droit et du langage, tout était fin prêt. Le professeur Bloom écrivait pour une minorité éclairée, reliquat de temps plus cultivés, chassée depuis par le business et les archontes du politiquement correct.

L’ouvrage est essentiel car depuis le délire a débordé des campus et gagné la société occidentale toute entière. En même temps qu’elle déboulonne les statues, remet en cause le sexe de Dieu et diabolise notre héritage littéraire et culturel, cette société intégriste-sociétale donc menace le monde libre russe, chinois ou musulman (je ne pense pas à Riyad…) qui contrevient à son alacrité intellectuelle. Produit d’un nihilisme néo-nietzschéen, de l’égalitarisme démocratique et aussi de l’ennui des routines intellos (Bloom explique qu’on voulait « débloquer des préjugés, « trouver du nouveau »), la pensée politiquement correcte va tout dévaster comme un feu de forêt de Stockholm à Barcelone et de Londres à Berlin. On va dissoudre les nations et la famille (ou ce qu’il en reste), réduire le monde en cendres au nom du politiquement correct avant d’accueillir dans les larmes un bon milliard de réfugiés. Bloom pointe notre lâcheté dans tout ce processus, celle des responsables et l’indifférence de la masse comme toujours.

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Chesterton et la menace féministe en Occident

  mardi 05 décembre 2017

On va parler du néo-féminisme et cela va nous fâcher avec les plus naïves de nos lectrices, celles qui vous font la morale et vous accusent d’extrémisme à tout bout de champ avant de bénir les bombardements sur la Syrie ou la Libye – en attendant la Russie…

Commençons notre sujet par Merkel, la bébête immonde des temps postmodernes dont comme le sparadrap du capitaine Haddock (victime expiatoire de l’infecte Castafiore) on ne peut se débarrasser.

J’en parlais il y a quelques années sur BVoltaire.fr, journal (j’ai gardé un très bon souvenir de Gabrielle Cluzel qui comme moi – mais après – a officié à famille chrétienne) qui à l’époque avait su attirer rédactrices et collaboratrices dans un monde antisystème à 90% masculin (et pas pour rien ; tout était prédit par Nietzsche, par Chesterton, par Tocqueville, par l’honorable Charles Pearson, lisez ou relisez mes textes).

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McGoohan, le prisonnier et le nouvel ordre mondial

  samedi 02 décembre 2017

On sait que le Prisonnier repose sur un malentendu : un agent de l’OTAN spécialiste de messy jobs se rebelle, désire partir en voyage ( ?) et se fait kidnapper. Il est retenu dans un village-prison pour espions dont il ne sort que pour comprendre que le monde est un Village (a stage ?), au sens club Méditerranée ou Macluhan.

Macluhan citait Shakespeare (Othello, le roi Lear) nous aussi : « le Danemark est une prison », dit le prince vengeur et fatigué, « alors le monde en est une », lui répondent Rosencrantz et Guildenstern, les deux pions de service. On comprend que le village c’est le monde, que Londres c’est le village en caractères gras et que le désir d’évasion (par des agences de voyages ? par des compagnies aériennes ?) est un simulacre depuis longtemps. « Dans un monde unifié on ne peut s’exiler », dit Debord dans le Panégyrique. Sous le capitalisme, la réalité du temps (histoires, peuples, etc.) a disparu comme celle de l’espace. C’est comme la messe après Vatican II. On pourra avoir recours aux gnostiques, à Guénon, à Plotin, au fantastique pour analyser et pour se consoler.

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Comment la bureaucratie a détruit la nation espagnole

  lundi 27 novembre 2017

Un texte est paru sur de nombreux sites antisystèmes. Certains ridicules se voulaient pro-catalans, contre le néofascisme espagnol (ben voyons !), d’autres tâtonnaient…

L’auteur de ce texte qui se veut libéral de droite diabolise bien sûr Franco. Il aurait préféré une république marxiste-bolchévique dans son pays (je n’ai rien contre !) comme tous les libéraux. Je rappelle que dans les années cinquante-soixante l’Espagne était le plus heureux pays du monde (j’ai cent témoignages de petites gens), que Kubrick, Kirk Douglas, pouvaient tourner le marxisant Spartacus, que le gauchiste Orson Welles (qui adorait l’Espagne et ses traditions, comme Hemingway et mille autres) déclarait dans une interview que la démocratie avait détruit l’Espagne, pas le franquisme…

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Tocqueville et le règne de la quantité littéraire

  vendredi 24 novembre 2017

Il n’était pas très optimiste sur notre avenir intellectuel, Alexis de Tocqueville, auteur du classique le moins lu (ou relu) de l’histoire des idées :

« …pour quelques grands écrivains qu’on y voit, on y compte par milliers des vendeurs d’idées. »

Et Tocqueville prévoit et explique ainsi l’effondrement du niveau des écrivains :

« Dans les aristocraties, les lecteurs sont difficiles et peu nombreux ; dans les démocraties, il est moins malaisé de leur plaire, et leur nombre est prodigieux. Il résulte de là que, chez les peuples aristocratiques, on ne doit espérer de réussir qu’avec d’immenses efforts, et que ces efforts, qui peuvent donner beaucoup de gloire, ne sauraient jamais procurer beaucoup d’argent ; tandis que, chez les nations démocratiques, un écrivain peut se flatter d’obtenir à bon marché une médiocre renommée et une grande fortune. Il n’est pas nécessaire pour cela qu’on l’admire, il suffit qu’on le goûte. La foule toujours croissante des lecteurs et le besoin continuel qu’ils ont du nouveau assurent le débit d’un livre qu’ils n’estiment guère. »

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Philippe Grasset et la grâce de Verdun

  mardi 21 novembre 2017

Nunc patimur longae pacis mala, dit Juvénal. On traduit ? Nous pâtissons des maux d’une longue paix.

Il est bon de se replonger alors dans les enfers de Verdun avec Philippe Grasset. Lui serre les auteurs comme Obélix un légionnaire romain pour en extraire la vérité : où est passé Astérix, ou est passée la France…

Il part de Péguy, Philippe :

 

« Mère voici vos fils qui se sont tant battus.

Qu'ils ne soient pas jugés sur leur seule misère.

Que Dieu mette avec eux un peu de cette terre

Qui les a tant perdus et qu'ils ont tant aimée. »

 

(Suite)