• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.)
• Les Carnets de Nicolas Bonnal sont tenus par l'écrivain, essayiste et commentateur dont on peut trouver une présentation dans le Journal-dde.crisis de Philippe Grasset, le 2 octobre 2016. • Les livres de Nicolas Bonnal sont disponibles sur sa page Kindle/Amazon à l'adresse URL suivante:
Pour mon livre sur l’apocalypse touristique, mon ami le docteur François Plantey m’envoie cette contribution. Ce prestigieux neuropsychiatre, hellénisant et hébraïsant distingué, commet des conférences apotropaïques, que vous pouvez écouter sur Youtube.com ou sur le site egaliteetreconciliation.fr. Elles concernent l’état eschatologique de notre médecine, et sont éminemment appréciées.
Le bon docteur donc :
« L’agglutination des touristes correspond au recrutement des neurones épileptiques devenus fous et échappant au contrôle du cortex. Le comportement gluant et limbique de ces pauvres hères est identique à la gestuelle de types épileptiques particuliers (glischroide). Il est également possible que les odeurs émises par ces foules décérébrées agissent comme des ordres de déplacement et comportement comme chez les fourmis. »
(Suite)
On se moque de leur Etat profond…
Voyons l’Etat profond français sur lequel Marx écrit en 1851 :
« On se rend compte que, dans un pays comme la France, où le pouvoir exécutif dispose d’une armée de fonctionnaires de plus d’un demi-million de personnes et tient, par conséquent, constamment sous sa dépendance la plus absolue une quantité énorme d’intérêts et d’existences, où l’État enserre contrôle, réglemente, surveille et tient en tutelle la société civile, depuis ses manifestations d’existence les plus vastes jusqu’à ses mouvements les plus infimes, de ses modes d’existence les plus généraux jusqu’à la vie privée des individus, où ce corps parasite, grâce à la centralisation la plus extraordinaire, acquiert une omniprésence, une omniscience une plus rapide capacité de mouvement et un ressort, qui n’ont d’analogues que l’état de dépendance absolue, la difformité incohérente du corps social, on comprend donc que, dans un tel pays, l’Assemblée nationale, en perdant le droit de disposer des postes ministériels, perdait également toute influence réelle, si elle ne simplifiait pas en même temps l’administration de l’État, ne réduisait pas le plus possible l’armée des fonctionnaires et ne permettait pas, enfin, à la société civile et à l’opinion publique, de créer leurs propres organes, indépendants du pouvoir. Mais l’intérêt matériel de la bourgeoisie française est précisément lié de façon très intime au maintien de cette machine gouvernementale vaste et compliquée. C’est là qu’elle case sa population superflue et complète sous forme d’appointements ce qu’elle ne peut encaisser sous forme de profits, d’intérêts, de rentes et d’honoraires…
(Suite)
L’accueil euphorique des migrants est une vérité d’évangile, que je ne contesterai jamais. 12000 jeudi en Sicile, et soixante ans de prison pour le groupuscule de racistes qui s’y opposaient.
C’est bien fait.
Il y en a deux-cent-vingt millions qui sont prévus au programme de l’ONU, du pape bidule, et des marchés, et ils passeront tous. Anatoli Karlin rappelle (unz.com) qu’un milliard d’africains subsahariens vont devenir quatre milliards, qui devront tous passer ou presque, puisqu’ils ne peuvent pas vivre chez eux, à cause du blanc bien entendu.
On ne va évidemment pas discuter ici ces vérités bien établies dans la cervelle de tous.
Voyons le sujet.
La base d’un empire multiculturel – et un empire est toujours multiculturel – est de conquérir des territoires et de transférer des populations pour les amadouer et les contrôler (1). C’est maintenant ce que l’on fait en Europe. Il faut amener des colons, et remplacer les populations rétives qui sont dominées – ou se laissent mourir. Car comme le remarque Madison Grant dans son Passage d’une grande race, une immigration non désirée doit éteindre la natalité dans les pays nouvellement conquis ou occupés. C’est comme cela que le Wasp a commencé à disparaître en Amérique du Nord dans les années 1880. Kipling s’en plaint dans sa correspondance (il vivait alors à Boston), Lovecraft dans sa nouvelle La rue, Henry James dans son journal, O’Henry dans ses petits contes, Edward Ross dans son œuvre de sociologue, Scott Fitzgerald dans Gatsby (2).
(Suite)
Arsène Lupin-Macron ne cesse de me surprendre. On l’a vendu chez les antisystèmes comme un pion oligarchique au service des Illuminati, et voici qu’il nous propose une diplomatie libre et originale. Notre Arsène Lupin fait sienne la phrase de Léon Bloy « : « il est bon d’exaspérer les imbéciles et de rafraîchir l’imagination des bons chrétiens. » Alors que Hollande s’était déshonoré tous azimuts en déclarant la guerre à Trump et à Poutine, alors que l’andouille Sarkozy (un retardé mental, quand on y rétro-pense, vendu par les idiots utiles comme un hyper-président) invita Assad et Kadhafi à Paris avant de leur déclarer la guerre, Macron tourne le dos au politiquement correct de notre hexagone anguleux et il invite coup sur coup les deux bêtes immondes officielles. L’ordre moraliste en prend un coup, merci Macron.
On lit quelque part :
« En invitant Donald Trump au défilé du 14-Juillet, Emmanuel Macron n'a pas choisi la personnalité la plus consensuelle. Régulièrement sermonné par ses homologues à travers le monde, à commencer par le président français après son retrait de l'accord de Paris sur le climat, le président américain pourrait bien assister cette année sur les Champs-Élysées au défilé militaire de la fête nationale. »
(Suite)
L’Islande c’était l’île sauvage, magique et sous-peuplée. Un rêve pour Jules Verne et tous nos rayons verts.
L’Islande c’était aussi le pays du ragnarok, du grand crépuscule des dieux. Or on a ici le tsunami de l’invasion touristique. Deux millions de touristes, en attendant dix ou cent pour exciter les enthousiastes des réseaux sociaux, pour 340 000 habitants. Au boom spéculatif qui ruina cette pauvre île, succède le boom touristique qui la dévaste. Mais c’est comme ça. J’ai vu d’autres coins comme ça disparaître à la surface de la terre, et j’ai bien lu la thérapie de choc de Naomi Klein qui explique comme le tsunami précipita la vraie dévastation, celle touristique, de l’océan indien. Mais qui va interdire aux milliards de Tartarin de voyager ?
On a parlé ici de la catastrophe touristique. Elle n’est pas seulement grave pour le paysage, elle est grave pour l’humain qui pratique ce tourisme.
(Suite)
Je ne suis pas trop l’actualité politique qui n’en vaut pas la peine, mais j’ai cru comprendre ceci :
• Bayrou et sa compagnie de cathos de souche et de libéraux d’opérette est parti.
• Les républicains de bouche (et non de souche) se sont divisés entre ceux qui veulent aller à la soupe et ceux qui jouent aux durs.
• Le parti du prince-président devient unique, comme la pensée et leur monnaie.
Emmanuel Macron devient une vraie muse : on a évoqué Arsène Lupin, on a rajouté Boris Vian, François Mitterrand, et maintenant on va le rapprocher de notre Louis-Napoléon Bonaparte et de ce que Marx appelle, dans son dix-huit brumaire, la république cosaque. Pendant trois ans à l’époque (entre 1848 et 1851) les clans conservateurs, catholiques (toujours eux), monarchistes écœurent tout le monde et suppriment même le pauvre suffrage universel qui les a mis au pouvoir ! Puis ils finissent par se disputer et un beau soir (ou un beau matin) le prince-président prend le pouvoir avec la dureté que l’on sait et surtout l’assentiment de la bourse, du banquier Fould (à qui Hugo tire les oreilles et même le nez dans les Châtiments) et du toujours présent The Economist (quand je vous dis qu’on ne bouge plus depuis cette époque).
(Suite)
57% d’abstentions... On n’a jamais vu cela, et ce score lamentable du système prouve que j’avais raison en évoquant un coup d’Etat oligarchique. Le résident actuel est passé avec pas grand-chose, les gens l’ont compris, ils ont compris aussi que leur vote ne compte plus beaucoup dans ce système.
Le 7 mars dernier j’écrivais donc sur dedefensa.org :
« On s’achemine vers un événement pas très rassurant. Le système est devenu tyrannique et voudrait coffrer les gens qui ne lisent pas Le Monde. Le trio satanique OTAN-BCE-Bruxelles veut imposer son Macron comme hier son Juppé. Candidat du triangle magique Rothschild-Drahi-Soros, le vendeur d’Alstom est l’enclume rêvée où le marteau du capital mondialisé aplatira ce qui reste de France libre.
La nouvelle caste cruelle qui se met en place sous le label d’européen ou de libéral-libertaire n’a plus peur des obstacles.
(Suite)
Aux gens qui ont peur de notre banquier Macron, on pourra rétorquer que c’était cela ou le FN (Venezuela), cela ou Mélenchon (Cuba), cela ou Juppé (Macron-bis)…
Comme on l’a assez houspillé comme ça, on va changer d’angle. On va parler de grand initié comme on parla de Mitterrand le grand initié. Macron, l’enfant qui a cinq ans ne voulait plus vivre chez ses parents (c’est un Harry Potter ?) !
La référence qui vient est celle d’Arsène Lupin, le cambrioleur de l’histoire de France ; Macron n’-a-t-il pas volé l’élection dans la tranquillité ?
Macron détient-il de grands secrets ? Est-il un héritier de lignées magiciennes (c’est la seule chose dont il ne faille pas se moquer, découvrez enfin Miles Mathis) ? Est-on à la veille d’une restauration semi-monarchique ? Alors un peu de Maurice Leblanc (on cite l’aiguille creuse, sur le passage initiatique par l’aiguille, pensez au διὰ τρυπήματος ῥαφίδος de notre Evangile – Matthieu, 19-24) : il est fait mention d’un très grand secret de l’histoire de France.
(Suite)
Le Français de souche (vivement son Grand Remplacement !) qui vient d’élire Macron et sa clique est impardonnable. Jusqu’à François Hollande même, on avait de bonnes raisons d’aller voter pour virer Sarkozy et son cirque hyper-présidentiel et belliciste par exemple. On était encore un peu de gauche ou de droite. Maintenant on a quoi ? Un banquier aux ordres qui va nous dépouiller pour le capital mondial et appliquer une dictature anarcho-totalitaire bonne à satisfaire le Qatar et les cathos zombies qui se disputent sa couche. Et ce n’est pas faite d’avoir tenté de le lui expliquer, moi, mille autres, sur ce site et ailleurs. Mais rien n’y fait, ce peuple reste prodigieusement imbécile (Léon Bloy, dont on fête le centenaire), il fait du bouche à putsch.
L’antisystème se montre inconsolable, je vais le consoler. Pas besoin en effet de neuro-piratage, le crétinisme du Français de souche est un fait avéré par l’histoire. Que la plupart des retraités comme on dit aient oublié pour se rassurer que Macron était ministre de Hollande - et une nullité de ministre de notre ex-économie - est un détail, vu ce que ce peuple a essuyé comme coups de pied au derrière durant des siècles. Relisez Rabelais et ses moutons de Panurge (nous on est des Mouton-Rothschild !) et, si vous avez le courage lisez Jules César sur les Gaulois (VI, 13) et la manière druidique ou cavalière de traiter le populo. Pas besoin des Bilderbergs et du neuro-piratage.
(Suite)
juin 81 j’avais compris que ce qui avait triomphé avec Mitterrand ce n’était ni la gauche ni le socialisme. C’était un messianisme humanitaire aux relents peu ragoûtants. Après deux ronds-de-jambe, Mitterrand ne fit que renforcer le capital libéral et soumettre ce pays aux agendas occultistes du mondialisme, le tout bien sûr au nom de Jaurès et du reste ; lisez la révélation de Sion à ce sujet. Les cérémonies de Versailles et du Louvre de ce point de vue n’annonçaient rien de bon, ni rien de sain. On retombe dans la maçonnerie de pacotille qui est la marque de fabrique de cette république apatride. Liquider le roi-thaumaturge, les fonctions régaliennes, et fêter le couillon clone et robot de lui-même, tel est le but prométhéen désiré par l’Attila Attali. Méphisto fait des bulles !
Venons-en au « pédant du prétendant », comme disait alors mon Humanité-dimanche, qui depuis quelques années, multiplie les exploits verbeux sur notre avenir. Pour faire plaisir aux uns et épouvanter les autres, il pronostique notre remplacement par l’intelligence artificielle, la location des utérus, notre ruine à tous, l’élection d’une chose ou d’une transsexuelle après machin ; le marché doit réguler pour lui la prostitution et toutes les relations humaines. Il n’y aura plus de pays, plus de sexe, plus rien qu’une dictature fantasque et totalitaire qui niera l’humanité et la fera se soumettre à des agences totalitaires et globalistes. Nous serons dans l’état d’urgence permanent grâce à la déesse Isis et ses attentats, et il faudra se soumettre, car on est en démocratie. Son néolibéralisme est un anarcho-totalitarisme aux reflets bien sataniques.
(Suite)
Je suis tout le temps traversé par une perception qui est le bois de ma croix : depuis un siècle et demi ou deux, nous sommes (serions !) paralysés et nous n’avançons pas. Nous tournons en rond comme les danseurs possédés, oublieux, du Lancelot en prose. Les mêmes problèmes politiques et la même médiocrité morale, sociale pèsent éternellement partout. C’est du Joly ! On fait semblant de « progresser » (le mythe du progrès, bouger en rond – le vrai embouteillage), de ne pas s’en rendre compte. L’homme vit dans un présent perpétuel, sa prison-planète si j’ose dire. Il peut se divertir.
Un lecteur fidèle et facétieux me transmet alors ces lignes de Baudelaire que j’avais oubliées. Elles viennent des fusées. On est sous le Second Empire, dans ce présent perpétuel et dans cette similaire situation, que vous retrouvez chez Marx, Tocqueville, Flaubert (voyez mon texte ici sur Flaubert).
Baudelaire ajoute que nous avons du culot.
On l’écoute :
(Suite)
Vers la fin de ses Mémoires Chateaubriand se surpasse. Il y a cette conclusion qui ouvre mon livre sur les écrivains et la conspiration, et puis il y a ce passage situé aussi à Prague, cet hommage plutôt à un Charles X exilé et entouré de ses petits-enfants.
C’est la fin des vielles races au sens de Mallarmé (Igitur) ou du plaisir de Dieu.
On est au tome 3, L.37 Chapitre 5
Sur le malheur qui fait disparaître l’ancienne France :
« Peut−être, en s'épargnant la peine de prendre un parti, on s'endormira dans des habitudes chères à la faiblesse, douces à la vie de famille, commodes à la lassitude suite de longues souffrances. Le malheur qui se perpétue produit sur l'âme l'effet de la vieillesse sur le corps ; on ne peut plus remuer ; on se couche. »
Dans le feuilleton de TF1 (1978), le duc parlera de l’histoire comme traîtresse. C’est vrai, mais il ne faut pas oublier non plus que l’histoire s’est couchée à cette époque.
(Suite)
J’ai écrit de nombreux textes qui tournent autour du même thème, de la même constatation. Les choses, les problèmes ne changent plus depuis deux siècles ou presque. Lisez la conclusion des mémoires d’Outre-tombe de Chateaubriand et vous êtes déjà dans notre vieux monde. Monde unifié, monde laid, monde antiartistique, monde décivilisé, monde de contrôle, d’argent et de quantité. Les problèmes que nous vivons semblent sortis d’hier. Or c’est faux, ils sont anciens, et c’est pourquoi je conseille la lecture des auteurs comme Le Bon, Tocqueville ou bien sûr René Guénon ou Evola.
Je vais parler de notre Italie.
Les problèmes italiens sont vieux et ils datent de son unification ratée par une clique corrompue, celle qui la soumit ensuite à l’Angleterre (libéraux, sénateurs, maçons), à l’Allemagne, à l’Amérique puis à l’Europe.
(Suite)
On parle souvent de Pike et de Mazzini. Mais pourquoi conspirer ?
On connaît tous le président Ulysse S. Grant grâce au général Lee, aux feuilletons télé, à la guerre de Sécession et à la conquête de l’ouest. C’est un des très rares présidents US connus du dix-neuvième siècle, alors que tous les présidents du vingtième siècle ont été divinisés (Frédéric Bernays) et que Jefferson ou Washington furent transformés en figures mythologiques, de l’aveu cette fois de Daniel Boorstyn. C’est que pour devenir un grand président, il faut déclarer la guerre (Ralph Raico).
Je tombe sur un texte de Grant qui m’évoque Dostoïevski, l’unification électromagnétique du monde par les réseaux, le télégraphe, le commerce, le canal de Suez.
Grant sent venir l’unification du monde comme Joseph de Maistre dont je cite toujours la fin de la deuxième soirée pétersbourgeoise :
« Tout annonce que nous marchons vers une grande unité que nous devons saluer de loin, pour me servir d'une tournure religieuse. Nous sommes douloureusement et bien justement broyés; mais si de misérables yeux tels que les miens sont dignes d'entrevoir les secrets divins, nous ne sommes broyés que pour être mêlés»
(Suite)
Tout le monde a souligné à foison leur ressemblance. Or j’avais signé aux Belles Lettres en 2008 un contrat sur Boris Vian et notre modernité. Je vivais alors dans la Bolivie de mon cher Evo Morales, plus précisément à Sucre (et dans le Gran hôtel de Che Guevara qui plus est, un trois étoiles à neuf euros), et malheureusement l’Alliance française du coin de la rue n’avait pas un seul exemplaire de l’œuvre du maître ! Le web était moins riche que maintenant et je n’honorai donc pas mon contrat. Et comme on ne versait plus d’à-valoir…
J’ai tout de même retrouvé quelques textes, et je les donne à mes lecteurs préférés...
« On est curieusement entrés dans l'ère de l'écume des jours.
De l'écume des jours ? Oui, celle de Boris Vian, qui se résume à deux axes, par-delà les provocations verbales du petit maître oublié : les gens deviennent puérils, ludiques, et l'espace, l'espace vital surtout se rétrécit.
(Suite)
Un article d’Adam Gopnik dans The New Yorker a mis en rage les énergumènes de Prisonplanet.com (vive Trump, mais vive la guerre avec les russes). Il ne fait pourtant que reprendre à sa manière gauchiste les arguments des libertariens et de quelques traditionalistes dont je suis sur une question importante : l’existence-même des USA.
Nous aurions pu être le Canada. We could have been Canada.
On n’avait donc pas besoin de faire une guerre d’indépendance cruelle et dangereuse contre l’Angleterre. L’Amérique aurait été moins peuplée, serait restée un dominion tranquille comme le Canada et l’Australie, et l’Angleterre aurait continué de trôner pragmatiquement sur le monde. L’Allemagne n’aurait bien sûr pas osé la défier, et nous n’aurions pas connu les horreurs mondiales de nos guerres germano-britanniques.
(Suite)
C’est Oscar Wilde qui dans ses aphorismes de Dorian Gray dit qu’il n’y a rien de pire que de ne pas atteindre son but, si ce n’est de l’atteindre. Coup sur coup les antisystèmes ont connu deux terribles déceptions en Amérique et en France. Le ludion antisystème a gagné à Washington et s’est allongé aussitôt devant son Etat profond, ses multinationales et la pensée unique (ou inique) ; le pion du système a gagné triomphalement en France, pays présumé des râleurs et de la révolution éternelle, en réalité pays du petit-bourgeois bien rangé devant sa télé, au garde à vous de la mondialisation, et ce depuis très longtemps. On risque dans cinq ans de voir la même pitoyable, la même éreintante configuration au second tour des présidentielles : la fasciste de service contre le sauveur des banquiers et de leurs indices. Mais comme le mouvement antisystème est nettement millénariste (croyance en la dette, la guerre, le krach, etc.), il va se remettre à croire en un écroulement du système ou en un grand soir apocalyptique et parousiaque. La bourse qui ne fait que monter à son nez et à sa barbe finira bien par s’effondrer, quoi ! Et d’ici là tout peut ENFIN arriver… On relira le classique de Norman Cohn sur les fanatiques de l’Apocalypse, plus dangereux en leur temps, sur ce sujet pas comme les autres. Sur le thème de la bourse, se rappeler que l’antisystème est rivé à son écran toute la journée. Le monde ne peut pour lui disparaitre que sur un écran. Videmus per speculum, comme dit saint Paul…
(Suite)
Leur stupidité réelle se cache sous une science spéciale.
Le parisien bobo énervait le contestataire de jadis. Aujourd’hui il exaspère les antisystèmes : il fait partie des profiteurs de la mondialisation, il est enchanté par le socialisme sociétal et ses innovation bikinis, il regorge de richesses et d’arrogance. Il est passé du RPR au PS dans les années 90 et 2000 en se rendant compte deux choses : un, il n’y avait plus de peuple rouge ou rose à redouter ; deux, le PS et le RPR c’était la même chose. Alors pourquoi ne pas se vouloir bohême ?
La bohême sent son dix-neuvième et son Balzac. Alors on repart sur ce génie méconnu, saccagé par notre enseignement à la noix. Car voici comment il le décrit déjà notre bobo parisien :
« Un des spectacles où se rencontre le plus d’épouvantement est certes l’aspect général de la population parisienne, peuple horrible à voir, hâve, jaune, tanné. Paris n’est-il pas un vaste champ incessamment remué par une tempête d’intérêts sous laquelle tourbillonne une moisson d’hommes que la mort fauche plus souvent qu’ailleurs et qui renaissent toujours aussi serrés, dont les visages contournés, tordus, rendent par tous les pores l’esprit, les désirs, les poisons dont sont engrossés leurs cerveaux ; non pas des visages, mais bien des masques: masques de faiblesse, masques de force, masques de misère, masques de joie, masques d’hypocrisie ; tous exténués, tous empreints des signes ineffaçables d’une haletante avidité ? Que veulent-ils ? De l’or, ou du plaisir ? »
(Suite)
Dans son excellent blog sur le désastre américain, Michael Snyder souligne les désastres urbains de Chicago et Baltimore ; il décrit une explosion de la violence, une décrépitude des infrastructures, un état de faillite, bref une crise digne du film de Lynch Eraserhead, qui métaphoriquement montrait l’écroulement de Philadelphie sous la désastreuse administration Johnson, et la monstruosité transhumaine qui en découlait par nécessité.
L’écroulement américain j’en ai déjà parlé. Il est physique et non virtuel bien sûr. On arrive à cet épisode d’Astérix où le lion obèse a bouffé tout le monde dans l’arène. La finance et le crédit (il a remplacé le credo, disait Marx) ont phagocyté le pays, et les villes en crise se vident les unes après les autres. Il y a celles qui se vident à cause de la crise, du déclin, de la désindustrialisation, et celles qui se vident à cause de leur luxe et de leur prix extravagant (j’en ai parlé à propos de New York, qui a perdu un million d’habitants). Le délire devient tel que l’on peut même parler d’une prolétarisation des milliardaires. Pour huit millions de dollars à Manhattan, t’as plus rien.
(Suite)
On parle d’oligarchies en France, en Amérique et en France. Voyons de quoi il retourne, car cette notion grecque est vieille comme la lune.
Dans son livre sur les partis politiques (sixième partie, chapitre deux), le légendaire Robert Michels reprend (et n’établit pas), à partir des théoriciens Mosca et de Taine, sa thèse sur la loi d’airain des oligarchies. Et cela donne, dans l’édition de 1914 :
« Gaetano Mosca proclame qu'un ordre social n'est pas possible sans une « classe politique », c'est-à-dire sans une classe politiquement dominante, une classe de minorité. »
Michels indique aussi, sur la démocratie et son aristocratie parlementaire ou intellectuelle :
« La démocratie se complaît à donner aux questions importantes une solution autoritaire. Elle est assoiffée à la fois de splendeur et de pouvoir. Lorsque les citoyens eurent conquis la liberté, ils mirent toute leur ambition à posséder une aristocratie ».
(Suite)