• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.)
• Les Carnets de Nicolas Bonnal sont tenus par l'écrivain, essayiste et commentateur dont on peut trouver une présentation dans le Journal-dde.crisis de Philippe Grasset, le 2 octobre 2016. • Les livres de Nicolas Bonnal sont disponibles sur sa page Kindle/Amazon à l'adresse URL suivante:
Nous sommes en Espagne, pays où je ne lis que la presse people : c’est la seule qui fasse son métier et qui ne raconte pas trop d’ordurerie. Le détritus socialiste El Pais recrache froidement le NYT (vive Wall Street, vive Obama, mort à Poutine et la Russie) et la presse de droite (ABC ou la Razon) est encore plus débile. Le regretté Guy Sorman y tient même une chronique pour justifier le génie libéral de nos banques, les bienfaits de la vague de réfugiés ou des sanctions antirusses. Quand je veux comprendre ce qui se passe en Espagne, je relis Quevedo, Gracian et mon vieux maître Ortega Y Gasset. Eux ne vieillissent pas.
La presse people donc. La prestigieuse revue Hola !, qui encense les amours du Nobel de littérature Vargas Llosa, cesse la première toute diabolisation du Donald et décrit la vie de sa belle épouse Mélanie, qui fut traînée dans la gadoue par la presse-système durant la noble campagne de la Clinton. On montre l’appartement géant de Central Park, celui qui fut utilisé par Taylor Hackford dans son chef d’œuvre l’Associé du diable. Hackford explique dans son commentaire que Donald fut princier pendant le tournage et qu’il a une dimension baronniale (on aimerait bien de telles explications à la télé socialo). Et Hola ! émerveillé montre l’intérieur du Boeing, les hélicos, la Floride hispanique de Mar-a-Lago, Trump Tower et tout le reste.
Les ploucs prétendent que Trump fait nouveau riche. En réalité il est Ancien Régime, il est princier, il est baroque, il est rococo (comme son duplex de 2000m2), il est tout ce qu’on veut sauf « nouveau riche américain ». Trump aime l’Europe et les châteaux, les statues et les tapisseries, le chic et le stuc de nos anciens monarques. Le reste est littérature et ce n’est pas à des ploucs à trois kopecks de décréter s’il est vulgaire ou pas.
(Suite)
C'est le chapitre IV de mon livre sur Trump.
Définissons d’abord la mégalothymie : c’est l’ambition personnelle poussée à l’extrême accompagnée d’une grande efficience sur le terrain (« il faut pouvoir vouloir » dit Nietzsche). L’aviateur, l’envahisseur, le grand musicien sont possédés par la mégalothymie. Or cette mégalothymie est prohibée aux temps postmodernes.
Notre réflexion sur la mégalothymie est nourrie par la lecture toujours passionnante de Francis Fukuyama (c’est un vrai nietzschéen, tant son livre fait « ruminer »). Ce professeur insulté mille fois par la classe intello française ou italienne (qui n’a pourtant plus grand-chose à nous dire), a bien utilement et bien simplement établi ou rappelé quelques faits importants.
Pour Fukuyama, « l’entrepreneur capitaliste décrit par Joseph Schumpeter n’est pas le dernier homme de Nietzsche. » Ce dernier homme de Nietzsche ressemble assez à notre électeur socialiste, démocrate, à cet arbre à enfants de Kundera, à notre abonné de canal plus. On cite le maître : « Voici ! Je vous montre le dernier homme. « Amour ? Création ? Désir ? Étoile ? Qu’est cela ? » – Ainsi demande le dernier homme et il cligne de l’œil. La terre sera alors devenue plus petite, et sur elle sautillera le dernier homme, qui rapetisse tout. Sa race est indestructible comme celle du puceron ; le dernier homme vit le plus longtemps. « Nous avons inventé le bonheur, » – disent les derniers hommes, et ils clignent de l’œil. » C’est le Français moyen actuel, tel que dénoncé par Céline aussi en son temps.
Comme s’il avait prévu l'increvable bobo socialo de RTT, Nietzsche ajoute :
« On travaille encore, car le travail est une distraction. Mais l’on veille à ce que la distraction ne débilite point. »
(Suite)
La vraie gauche a disparu depuis longtemps. Georges Sorel dénonçait déjà cette entropie politique propre aux partis socialistes dégénérés de la fin du dix-neuvième siècle. Lénine aussi soulevait avant la guerre de 14 la trahison des socialistes (ils déclarent toujours la guerre, ne savent faire que cela). L'alignement sur les USA dont Trotski a parlé en 1924 est également de l'histoire ancienne : je l'ai évoqué ici même.
Le cas français relève de la pathologie avec le répugnant PS aux commandes. Menaces contre la Chine ou la Russie, guerres à la Syrie, à la Libye, en attendant la guerre aux USA de Donald Trump. Le tout en saccageant le droit du travail français et en privatisant les aéroports pendant les vacances. Ces types sont bons pour les asiles en attendant les poubelles de l'histoire ; et ils osent cracher sur les peuples ! On croit rêver, mais c'est la réalité.
Et c'est partout pareil en Europe occupée. El Pais ose titrer dans son édition du 10 novembre : Obama et Hillary invoquent la démocratie. Alors posons la question : pourquoi donc « la démocratie » en Europe comme en Amérique ne signifie-t-elle qu'inégalités fantastiques, adoration du fric et du luxe, idolâtrie de la crétinerie médiatique, invasions à domicile, guerres humanitaires aux quatre coins du monde ? Oui, pourquoi ? Tocqueville toujours : le despotisme de la démocratie met fin aux libertés anciennes.
(Suite)
Tim Carney, journaliste américain, souligne que le petit blanc de Pennsylvanie qui avait voté Obama en 2008 aura voté Trump en 2016. Voilà pour le soi-disant racisme du petit blanc. Il restera chômeur non recensé et insulté invétéré. Car le petit blanc doit crever le premier. On est eschatologique ou on ne l'est pas. Voyez le grec, l'italien, le provençal dans leur Europe en voie de remplacement.
Les races n'existent plus, quoiqu'elles votent encore ! Le vote des noirs en faveur de Clinton s'est monté à 92%. Le vote religieux musulman en faveur de Hollande était identique, 93%, et c'est pour cela que Nicolas Sarkozy fut défait. On ne va pas le pleurer, ni sa Lolita francophobe. Les latinos votent démocrate à 70% et les asiatiques aussi votent démocrate (73%), alors qu'on les prétend de droite. Le PS observe la même stratégie que le parti de la lointaine cousine de Hollande : sarcler son électorat de souche pour le remplacer par un électorat de couleur, orange par exemple, celui qui veut mettre le président républicain à la porte au nom de la démocratie, et faire de Donald Trump un nouveau président ukrainien un nouveau Ianoukovitch. Car on est en démocratie occidentale, c'est-à-dire que le candidat qui n'est pas dans la ligne de la clique des minorités milliardaires & mondialistes doit vite ficher le camp.
Sachant en effet qu'une minorité vote à 90% en votre faveur, vous aurez grandement intérêt à la favoriser, à la laisser grandir. Et vous serez réélu. Cela sonne comme une fable de La Fontaine. Selon que vous serez...
(Suite)
Le début du XXème siècle avait été marqué par une énorme et dévastatrice vague de nationalisme : cette vague donna le tsunami des deux guerres mondiales qui succédait à la guerre de 1870 et à la volonté française de récupérer l’Alsace-Lorraine. Comme je l’avais dit dans mon livre sur l’exception française, la nation n’était pas une volonté de vivre, mais un désir sacrificiel de mourir ensemble. Le nationalisme devenant, surtout l’allemand et le français, un genre littéraire qui servait à programmer les esprits en vue d’une guerre perpétuelle appuyée aussi sur le darwinisme de l’époque (seuls les plus forts survivent). Au XIXème siècle on a ainsi appris au paysan l’histoire de « son pays » (alors qu’il n’était jamais sorti de son village et ne savait que son patois) et c’est grâce à cette programmation mentale « par les philosophes » et surtout les instituteurs qu’on a pu l’envoyer se faire tuer sur tous les champs de bataille. Hitler avait toujours évoqué avec émotion son professeur d’histoire de collège dont la mission était de fabriquer à la chaîne des générations de nationalistes guerriers. Arrivé au pouvoir, il alla même le revoir avec émotion : ce professeur était un pangermaniste convaincu et on lui doit donc en partie l’invasion de la Russie ! Aujourd’hui on nous traite physiquement moins mal (Tocqueville, toujours, mais après pas mal de guerres !) mais on nous programme toujours autant : nous sommes des bipèdes non déterminés, des citoyens du monde, des immigrés qui s’ignorent ou qui se sont oubliés, et du futur robot ou transhumain. Les charniers du siècle dernier ont ainsi été la conséquence de l’histoire et de la philosophie enseignées un siècle avant. Je ne caricature évidemment rien et il se trouve que de grands esprits parfois différents ont fait les mêmes remarques, car ils avaient compris le piège. Je pense bien sûr au poète Paul Valéry et à ses Regards sur le monde actuel qui valent bien plus que ses civilisations qui sont mortelles. Valéry écrit dans sa prose impeccable :
« L’Histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré. Ses propriétés sont bien connues. Il fait rêver, il enivre les peuples, leur engendre de faux souvenirs, exagère leurs réflexes, entretient leurs vieilles plaies, les tourmente dans leur repos, les conduit au délire des grandeurs ou à celui de la persécution, et rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines. »
(Suite)
86% des Français seraient hostiles à Trump. Quel peuple mal informé... Ceci dit, la belle victoire de Donald Trump a été rendue possible par trois facteurs :
• La rage du peuple américain, que j'ai décrite dans mon livre. La rage et la misère sont totales : 70% des gens n'ont pas mille dollars devant eux, et les chiffres du chômage sont ignominieusement truqués.
• La classe des sites US antimondialisation ou anti-système (Zerohedge, Breitbart, The economic collapse, etc.) que l'on ne cesse de citer avec Philippe Grasset. C'est la victoire du petit peuple bien informé du web contre la presse aux ordres qui braille dans le vide, comme Friedman l'autre jour (Hear me out ? Mais pour qui se prend ce drôle payé par Carlos Slim ?). 60 000 commentaires pour un article de Breitbart ce soir. Voilà un peuple liquide bien mobilisé, vous ne croyez pas ? Ah, en France...
• L’aveuglement du système lui-même. C'est le facteur le plus important bien sûr. On ne croit pas que l'on puisse perdre. Or Hillary a bien perdu contre Obama, non ? Ce n'est donc pas un bon cheval Hillary, et pourtant le système la choisit... Une aberration stratégique de plus. On citera Debord toujours : « un État, dans la gestion duquel s’installe durablement un grand déficit de connaissances historiques, ne peut plus être conduit stratégiquement. »
(Suite)
Dans l'Associé du diable, film-phare des années Clinton (le babélien tour de table des associés du diable Pacino évoque les méphitiques agents de Goldman Sachs qui ont anéanti l'Europe – Sutherland, Draghi, Barroso, Rasmussen), le jeune ambitieux joué par Keanu Reeves doit défendre un promoteur immobilier véreux (Eddie Barzoon, incarné par un acteur géant) accusé de plusieurs meurtres ; et il gagne. Le promoteur a un appartement situé sur central Park, et cet appartement de Trump Tower est celui de The Donald lui-même ! Dans son commentaire, le réalisateur Taylor Hackford souligne comme ça au passage chez Donald Trump une attitude baronniale très appréciable. Trump a été traité de Moghol (mogul, un compliment là-bas) par Larry King, de Showman par Woody Allen qui a dit à Cannes que ce serait l'année d'Hillary. Le vieux briscard ne croyait pas si bien dire.
Trump a été le caméo (personnage célèbre qui intervient dans un film) préféré des stars hollywoodiennes (qui veulent aujourd'hui le fusiller, mais c'est trop tard pour tuer le golem, camarades) dans une vingtaine de films, et il apparaît dans la comédie fantastique de Ben Stiller Zoolander : le satanisme, la mode, la drogue, l'écologie, les Illuminés, la programmation mentale, le complot false flag, tout y est dans ce scénario qui se mêle de faire assassiner à New York le président de la Malaisie, le petit pays des Boeing disparus.
(Suite)
On confond dans nos médias subtils néo-nazisme et théorie de la conspiration, croyant ainsi condamner ceux qui, venus de droite, de gauche, du gaullisme ou du communisme, ne supportent plus ce système et son information.
Au lieu d'écouter les experts, on ferait mieux de s'adresser au monstre directement. Voici ce qu'Hitler écrit de la conspiration et des conspirateurs (MK, pp253-255) :
« Seuls, de tout petits groupements, après des années de filtrage, pourraient acquérir le caractère de véritables organisations secrètes. Mais l'exiguïté même de pareilles formations leur enlèverait toute valeur pour le mouvement national-socialiste. »
Le bric-à-brac ésotérique sur Thulé et le nazisme est arrivé après la guerre, destiné sans doute à diaboliser intellectuellement l'objet de toutes les haines postmodernes. Mais voici en tout cas ce que veut Hitler : des militants et pas des conspirateurs.
« Ce dont nous avions besoin, ce n'étaient pas de cent ou deux cents conspirateurs audacieux, mais de centaines de milliers de militants fanatiques épris de notre idéal. Il fallait travailler non pas dans des conciliabules secrets, mais par de puissantes démonstrations de masses, et ce n'était point par le poignard ou le poison ou le revolver que le mouvement pouvait vaincre, c'était seulement par la conquête de la rue. »
(Suite)
Pendant que CNN refile les textes des débats à la générale Orwell, cette dernière se plaint du complot. Car on est contre la théorie du complot sauf quand on en pratique ou qu'on en voit partout. C'est sévices secrets à la une !
On a donc un directeur du FBI qui bosserait pour le KGB. Quant au candidat républicain (le Great Old Party), il est un espion russe comme tout le monde.
Libération, le Guardian, le NYT sont tous d'accord : il y a complot interplanétaire incluant l'homme de Roswell et les reptiliens déguisés en électeurs pour empêcher hilarante Hillary de parvenir à ses fins en déclenchant la guerre nucléaire dont raffoleraient ces mêmes médias contre la Russie, la Chine, l'Iran ou l'Inde.
Je rajouterai même un point qui je l'espère sera repris par les services secrets qui répercutent les textes de mon blog : je crois qu'Hilarante Hillary est victime d'un complot FBI-CIA-NSA-KGB-FSB-GOP-FOG-FNJ, auxquels il ne manque plus que GOG et MAGOG.
FNJ c'est le Front national de la jeunesse. Marine étant contre Hillary, il fait partie du complot. FOG, c'est Franz-Olivier Giesbert. Le pétulant asticot libéral-libertaire avait jadis dit du bien de la révolution conservatrice US et avait parlé à Reagan. A mon avis cet éléphant Trump énormément son monde.
(Suite)
You ask for miracles, Theo...I give you the FBI. (Piège de cristal)
On se souvient tous du regretté acteur Alan Rickman, qui incarne un terroriste allemand déjanté dans Piège de cristal (« mon tailleur est celui d'Arafat »). Avec une groupe de terroristes bien blonds (ô fabuleux danseur russe Aleksandr Godounov), il prend le contrôle d'une tour multinationale appartement à un gentil japonais américanisé (on est en 1987, quand le Nikkei bat ses records). Et comme nos terroristes échevelés connaissent quelques problèmes, le FBI arrive et les sauve par sa maladresse et son incompétence. Peu après, le résistible Bruce Willis arrive et extermine tout le monde. A la même époque John McTiernan, qui a connu la prison depuis (en a-t-il trop dit ? Regardez ce qui est arrivé au frère de Ridley Scott – Enemy of the State - ou au pourfendeur du Deep State Alan J. Pakula), réalise A la poursuite d’octobre rouge. Sean Connery en commandant de sous-marin lituanien en rupture de ban soviétique veut passer à l'ouest pour boire du Coke et s'acheter une Cadillac. Il vole le sous-marin le plus évolué d'alors (déjà, cher Philippe Grasset, les yankees reconnaissant la suprématie technologique russe!!!) et casse le cou à son commissaire politique pour franchir le Rubicon (le rubis quoi ? Demande Huma Abedin).
Comment s'appelle le commissaire politique dans le sous-marin octobre rouge ? Je vous le donne en mille. Il s'appelle Poutine.
(Suite)
Obama prix Nobel de la paix nous mène à la guerre nucléaire en Europe. Bravo !
J’ai déjà évoqué Trotsky et la soumission européenne à Wall Street. Pour lui cette soumission se fait via les banques centrales et les partis socialistes. Mais j’ai trouvé un autre texte sur cette question. Les extraits cités ici sont du texte L’Europe et l’Amérique, prononcé le 15 février 1926. On le trouve sur le très complet site marxists.org.
Sur le droit divin et surnaturel US à contrôler le monde, Trotsky écrit sur un ton railleur :
« Auparavant, la doctrine de Monroe déclarait : " L'Amérique aux Américains, l'Europe aux Européens " ; maintenant, la doctrine de Monroe signifie l'interdiction pour les autres de s'ingérer dans les affaires de l'Amérique, mais non l'interdiction pour l'Amérique de s'immiscer dans les affaires des autres parties du monde. L'Amérique aux Américains, et l'Europe aussi ! »
Sur le contrôle US de l’ONU, devenu caricatural sous les tyranniques années Goldman Sachs-Obama :
« Le capital américain est en dehors de la S. D. N. Mais cela n'empêche pas le capital américain de tirer les ficelles de la S. D. N., ni la Fédération américaine de tirer à elle la bureaucratie réactionnaire de l'Internationale d'Amsterdam. »
L’Amérique tire parti des guerres qu’elle déclenche en Europe, ou dont elle se même pour la briser :
« Avant la guerre, l'Amérique était la débitrice de l'Europe. Cette dernière était, pour ainsi dire, la principale fabrique et le principal entrepôt de marchandises du monde. En outre, elle était, grâce surtout à l'Angleterre, le grand banquier du monde. Ces trois supériorités appartiennent maintenant à l'Amérique. L'Europe est reléguée à l'arrière-plan. La principale fabrique, le principal entrepôt, la principale banque du monde, ce sont les Etats-Unis. »
(Suite)
Parlons de mai 68. Comme disait le philosophe libertarien Murray Rothbard (aux antipodes des néocons et de leurs relais médiatiques) « on appelle conspirative l’histoire qui n’est pas rédigée par l’autorité étatique officielle » et ses rédacteurs orwelliens. Cette citation importante met en relief le fait que l'histoire officielle (celle qu'on enseigne à l'école) est en elle-même une conspiration destinée à couvrir les crimes et les méfaits de nos élites privées ou bureaucratiques, et ce quelles que soient les prétentions des fonctionnaires qui l'enseignent ; Nietzsche en parle déjà dans la deuxième considération. La désintégration de l'enseignement historique en France (ou de ce qu'il en restait...) sous le gouvernement socialiste met en lumière cette tentative.
L'universitaire Ralph Raico en Amérique décrit, dans A libertarian rebuttal (sur Mises.org) les nuisances que représentèrent les présidents mythiques comme Lincoln, Wilson ou Roosevelt. Et Rothbard explique ailleurs que l'Amérique n'a livré que deux guerres justes : la guerre d'indépendance et la guerre de Sécession, mais côté sudiste bien entendu. Revoyez le meccano de la générale !
Mais restons en France – ou dans notre hexagone !
Le Français moyen, comme le chien Ran-Tan-Plan, « sent confusément quelque chose à propos de mai 68 ». Le « bataclan » de ce légendaire mois avait tout en fait d’une « révolution orange » destinée à mettre à l’écart un pouvoir hostile, celui du gaullisme, et de soumettre la France, pardon, l'hexagone, à des intérêts occultes. Sempiternel malaise social français mis à part (voyez Vallès, Zola, Le Bon), « on » utilisa des émeutiers, on manipula des grévistes, on dénonça un despote, on déploya le beau slogan « CRS SS ». Le gaullisme fut en fait sauvé par la Russie et par la CGT. Et comme dit un inspiré Guy Debord, « rien, depuis vingt ans, n’a été recouvert de tant de mensonges commandés que l’histoire de mai 1968 ». Roger Frey parla de l’argent qui passait par la Suisse (l'Express N°2437) ; le fils du Général a dénoncé le rôle de forces opaques durant les événements si mal expliqués de notre post-histoire.
(Suite)
« Les nazis russes exterminent les mutins humanitaires d'Alep ». C'est une émission de la télé française, on est le 20 octobre sur Antenne 2. Courageux, les candidats de la droite primaire expliquent comment on va châtier le tzar. Oubliée la présence sacrée et pacifiante de l'OTAN et de l'Amérique en Irak, Libye, Syrie, Colombie ou ailleurs. Il faut détruire la Russie et accueillir du réfugié à la tonne.
Vladimir Poutine devrait se méfier : car il va finir pendu au prochain procès de Nuremberg. Il ne semble pas avoir compris à qui il avait affaire.
Vladimir Poutine sera pendu quand nos preux chars occuperont Moscou mieux qu’Hitler et Napoléon n’avaient su le faire. Il est vrai qu’à l’époque la Russie était vaguement aidée par l’Angleterre ou par le monde anglo-saxon. Mais cette fois-ci « tout le monde » est contre elle et son tzar imprudent !
Adolf Hitler sert ici de modèle à l'occident, et on n'a pas détruit le lieu de naissance de l'ex-monstre pour rien. Fin du repentir.
C'est le philosophe libertarien Butler Shaffer qui explique dans son test sur Hitler (voyez en ligne son brillant The Wizards of Ozymandia) que ses étudiants démocrates pensent comme le führer : ils sont végétariens, contre le tabac, contre le harcèlement sexuel, pour les interventions humanitaires, pour la nature relookée, et pour la colonisation de la Russie annoncée dans Mein Kampf. Ils sont aussi contre la possession d'armes, comme Hillary, et comme Adolf. Des fois que les citoyens voudraient se protéger de la folie étatique en démocratie. Mais les citoyens en France sont là pour tweeter ou pour se faire écraser (impôts, lois, camion fou?).
Personne n'a expliqué le monde dit moderne et les siècles démocratiques mieux qu'Alexis de Tocqueville. On peut se demander alors ce que ce grand esprit terrassé par le césarisme plébiscitaire de Badinguet (qui stérilisa l'esprit français, en particulier l'esprit aristocratique) pouvait penser de la théorie du complot pour expliquer l'histoire. Or il n'y a pas à se le demander, car il a bien répondu sur ce point dans sa correspondance, à un ami, le sympathique marquis de Circourt, qui lui parlait de l'inévitable et fastidieux jésuite Barruel, auteur du pensum sur les conspirations maçonniques et illuminées pendant la révolution (dans le genre je préfère Robison ou le Napoléon de Walter Scott).
Sur la gesticulation politique au XIXe siècle, Debord avait écrit dans ses beaux Commentaires :
La « conception policière de l’histoire était au XIXe siècle une explication réactionnaire, et ridicule, alors que tant de puissants mouvements sociaux agitaient les masses (1). »
Tocqueville n'a donc pas lu le légendaire et sulfureux Barruel ; et d'expliquer pourquoi :
« J'en ai toujours été détourné par l'idée que celui-ci avait un point de départ essentiellement faux. Sa donnée première est que la révolution française (il est permis de dire aujourd'hui européenne) a été produite par une conspiration. Rien ne me paraît plus erroné (2). »
Il fait immédiatement une concession rhétorique d'usage (relisez Schopenhauer et son Art d'avoir toujours raison, qui est, dirait Allais, à se tordre) :
« Je ne dis pas qu'il n'y eût pas dans tout le cours du dix-huitième siècle des sociétés secrètes et des machinations souterraines tendant au renversement de l'ancien ordre social. Au-dessous de tous les grands mouvements qui agitent les esprits se trouvent toujours des menées cachées. C'est comme le sous-sol des révolutions. »
(Suite)
Stendhal aimait une société qu'il cherchait à détruire. D'un côté il était bonapartiste, athée, républicain, de l'autre il aimait les marquises (comparez la Sanseverina à Bovary pour voir !), les cours italiennes, les papotages élégants et les bonnes manières en voie de disparition. Car derrière la république il voyait le bourgeois.
Il suffit d'aller à la source pour lire, sur cette belle question du temps immobile et américanisé, les sentences suivantes, toutes extraites de Lucien Leuwen ou de ses préfaces (sur ebooksgratuits.com).
Epicerie mondialisée :
« L’auteur ne voudrait pour rien au monde vivre sous une démocratie semblable à celle d’Amérique, pour la raison qu’il aime mieux faire la cour à M. le ministre de l’Intérieur qu’à l’épicier du coin de la rue (deuxième préface). »
Intolérance démocratique :
« Le journaliste qui élèvera des doutes sur le bulletin de la dernière bataille sera traité comme un traître, comme l’allié de l’ennemi, massacré comme font les républicains d’Amérique (ibid.). »
L'impopularité de la Russie en Europe nordique et orientale a quelque chose d'horrible mais elle est facile à comprendre. Elle ne repose pas sur le passé ou sur d'anciens contentieux territoriaux ou historiques ; simplement sur le fait que peu à peu Washington remplace les élites européennes par des élites hostiles au service de Wall Street et du pentagone. Cela donne les Young leaders en France ou carrément des citoyens nord-américains formatés mentalement à l'université de Georgetown par exemple, pour le reste de l'Europe. L'Europe du sud, moins portée sur l'anglais et l’Amérique, est justement moins hostile à la Russie, et moins contrôlée par la CIA. On oubliera Barroso passé du Portugal à Goldman Sachs via la Commission de Bruxelles! Quel avocat du diable tout de même.
Le 13 avril 2015, le président estonien, estimant son pays menacé par la Russie, avait réclamé une présence permanente de troupes de l’OTAN sur son territoire. L’imaginatif politicien nous mettait devant nos responsabilités : face à l’empire du mal qui, comme au temps des mongols, des tsars honnis, des Staline et autres Hitler – à qui Poutine est mécaniquement comparé -, menace toute l’Europe, il va falloir se réarmer et préparer fût-ce au prix du nucléaire le salut démocratique du monde.
La question est : pourquoi cette folie picrocholine des petits présidents de ces petits pays ? Ont-ils perdu la tête ? Quant à Donald Tusk, ex-MP polonais et actuel boutefeu russophobe, a-t-il perdu la tête, lui dont le grand-père était soldat de la Wehrmacht ?
Certainement pas. Simplement, ces présidents ne sont pas des citoyens de leur pays. Ils ne sont pas baltes, ils ne sont pas lettons, lituaniens, estoniens. Enfants de réfugiés ou autres élevés dans l’empire anglo-saxon, ils rêvent comme le vieux réfugié Brzeziński d’anéantir la Russie.
(Suite)
Parlons d'Hillary, car elle n'a plus de nom, la générale Orwell !
Un éditeur me dit que si elle perd, il faudra voir la tête des journalistes. Mais pourquoi donc ont-ils tant à y perdre ? Auraient-ils pris trop parti pour la mère de toutes les élections, et pourquoi ?
Candidate-mère, candidate-système, Hillary est le Média. Vous ne pouvez pas ne pas voter pour la générale Orwell. Elle est à la fois le spectacle et le monstre matriarcal planétaire. Elle est la nurse à trique prophétisée par Chesterton. Avec elle les citoyens redeviendront des mômes. Elle est la déesse pourpre de notre apocalypse pour idiots visuels.
Et Trump n'a pas le droit de dire qu'un homme riche et puissant séduit facilement. La Générale a le droit d'être cocue médiatique d'un mari violeur car elle est reine eschatologique de l'ineptie ambiante. Trump ne peut rien contre Elle en tant que candidate-système. Il est pourtant une bête de scène, un show man, dit Woody Allen, un grand moghol, dit Larry King. Dans cette apocalypse médiatique, j'aurais compris une chose : seuls les grands médiatiques ont respecté Trump.
La presse est Hillary. Hillary est Dieu. On l'appelle par son prénom, on la tutoie. Car on est pote avec son Dieu. Pour la première fois le système est candidate. Le reste doit s'écraser devant cette presse et cette paresse culturelle. Et si Hillary atomise la Russie et avec elle le monde le deuxième jour, il faudra la bénir. Et ils la béniront, même au dixième cercle de l'enfer. La Clinton, cocue pathétique, devient ce personnage tératologique, une réalité télé-menstruelle qui n'est pas non plus sans évoquer la grosse maison sanglante du Shining de Kubrick. Car les médias pissent du Hillary comme du sang. Tout ce qui est masculin doit crever, rival, mari, macho, chômeur ou ambassadeur US en Libye.
Hillary est le pouvoir, le pouvoir US, et son Etat profond totalitaire. Et ce de toute éternité. Elle ne peut pas ne pas être élue. D'ailleurs elle ne devrait pas être élue, elle devrait être nommée présidente, nommée et renommée, puis envoyer promener toute rivalité ! Car il faut ADORER Hillary. Elle est l'autoportrait de cette info en boucle qui liquéfie le monde. C'est le fétiche dont parle la mère africaine de Voltaire avant de vendre ses enfants. Et pour la deuxième fois (Obama fut juste un demi-fétiche, premier post-candidat), on ne nous demande plus de voter, mais de nous soumettre. Idem en France. Démission du candidat impie. Assassinat ou mise au coin du contrevenant. Assomption de la Grosse Bertha Démocratie.
Et dire qu’on avait été prévenus :
Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sut leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance.
« Le russe est une machine incommodée d'une âme »
La russophobie de la future présidente Clinton, de nos meilleurs journalistes et des élites occidentales est si totale et féérique qu'elle demande une explication.
Et comme toute explication répond à une question : les russes sont-ils humains ? Les russes sont-ils extra-terrestres ? Ou alors : les russes ne seraient-ils pas des automates ?
Le livre préféré des libéraux sur la Russie, celui du marquis de Custine, le dit très bien, que les russes sont des automates (un peu comme si notre Custine avait mal lu les Scènes de la vie des marionnettes de Kleist, qui d'ailleurs se terminent en Russie, et par un combat contre un ours invincible encore).
Les russes ne sont pas comme nous, ils ne sont pas libres, ils sont cruels, menteurs, fourbes, despotes, orientaux, etc. Qu'est-ce que c'est alors ? Le russe est une horloge - ou bien un automate. On cite le maître (tome premier) :
« Ce membre, fonctionnant d'après une volonté qui n'est pas en lui, vit autant qu'un rouage d'horloge; on appelle cela l'homme, en Russie… La vue de ces automates volontaires me fait peur; il y a quelque chose de surnaturel dans un individu réduit à l'état de pure machine. Si, dans les pays où les mécaniques abondent, le bois et le métal nous semblent avoir une âme, sous le despotisme les hommes nous semblent de bois; on se demande ce qu'ils peuvent faire de leur superflu de pensée, et l'on se sent mal à l'aise à l'idée de la force qu'il a fallu exercer contre des créatures intelligentes pour parvenir à en faire des choses »
(Suite)
Les grands esprits se rencontrent mais plus autant que les petits.
Un bon dimanche, en Espagne. Petit déjeuner en terrasse. Tiens, jetons un coup d'œil au journal du jour : il y a abc, le ringard canard bourgeois que l'on distribue gratis dans tous les cafés en Espagne, mais je choisis Ideal, du centre-gauche européiste, bien politiquement correct comme il faut. Tournons les pages, voyons les pages internationales, alors que le vent se lève à notre table automnale.
Oh, comme c'est curieux, une page anti-Trump sur la page de droite. The Donald est encore accusé d'être un macho (ce n'est pas comme DSK ou Bill Clinton !), de dégoûter son parti républicain et d'être affreux. Heureusement, il baisse encore dans les sondages. Depuis le temps qu'il baisse dans les sondages, il doit être à -360%. Je ressors rassuré de ma lecture. C'est dans ce journal, Ideal donc, que j'ai lu il y a peu que l'électorat de Trump veut rétablir l'esclavage.
Je l'ai cru sur parole.
Page de gauche maintenant. Tiens, c'est curieux, une page anti-Poutine. Tout journal qui ne fait pas sa page russophobe quotidienne sera privé de subventions ; car qui achète encore ces torchons, à part quelques hôtels, les mairies et les bibliothèques municipales ?
(Suite)
Je fais sourire Philippe Grasset avec mes références (que Gallica BNF et archive.org enflent vos lectures). Parmi celles-ci, Dom Pernety, auteur du Dictionnaire mytho-hermétique et des Etudes sur les Fables grecques et égyptiennes. Je recommande en particulier son étude sur les pluies d'or.
Ce grand esprit voyage avec Bougainville, descend aux Malouines (rendez-les nous, mais notre roi d'abord), devient bibliothécaire du Grand Frédéric, poursuivi par l'Inquisition. Il écrit aussi, en esprit détaché de la démagogie des Lumières, un bouquin féroce sur les Amériques.
Il titre même un de ses chapîtres : du génie abruti des Américains (1). On laisse de côté les Indiens et on se concentre comme Philippe sur les mystères américains. Je sais, à côté de Bush il y a Google. Mais d'abord Sergei Bryn est russe, et quand on vous dit que ce sont des génies abrutis...
On écoute ce maître décalé qui vous change de la faute à Rousseau et de Diderot toujours suivi de d'Alembert. Simple question de la conspiration: pourquoi n'étudie-t-on que quatre auteurs du XVIIIème siècle à l'école républicaine ? Lisez Cochin et sa Terreur sèche.
(Suite)