• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.)
• Les Carnets de Nicolas Bonnal sont tenus par l'écrivain, essayiste et commentateur dont on peut trouver une présentation dans le Journal-dde.crisis de Philippe Grasset, le 2 octobre 2016. • Les livres de Nicolas Bonnal sont disponibles sur sa page Kindle/Amazon à l'adresse URL suivante:
Relisons Todd et son extraordinaire, dense et variée Défaite de l’occident (j’écrirais accident, trop guénonien que je suis…). Plutôt que de décadence, mot trop ressassé depuis Spengler et sans signification maintenant, je préfère parler de dématérialisation : la puissance soi-disant économique et militaire des USA ne peut rien contre la Russie (ou les Houthis). C’est que tout disparaît. Todd :
« Pourtant, on le verra, le système américain, même s’il a réussi à soumettre l’Europe, souffre spontanément du même mal qu’elle : la disparition d’une culture nationale partagée par la masse et les classes dirigeantes. »
L’effondrement culturel et religieux (non au sens guénonien, traditionnel, mais quantitatif occidental) précipite une inefficacité tragi-comique (de Leslie Nielsen à Joe Biden – voyez l’amiral-président Benson de la série Hot Shots aussi) dont PhG s’est fait l’ardent-hilarant commentateur :
« L’implosion, par étapes, de la culture WASP – blanche, anglo-saxonne et protestante – depuis les années 1960 a créé un empire privé de centre et de projet, un organisme essentiellement militaire dirigé par un groupe sans culture (au sens anthropologique) qui n’a plus comme valeurs fondamentales que la puissance et la violence. Ce groupe est généralement désigné par l’expression « néocons ». Il est assez étroit mais se meut dans une classe supérieure atomisée, anomique, et il a une grande capacité de nuisance géopolitique et historique. »
(Suite)
Le couple franco-allemand est brinquebalant mais terriblement totalitaire et belliqueux. Rien ne l’arrêtera dans sa volonté de faire souffrir ses propres populations (les « peuples » ayant disparu) ou de guerroyer pour « l’occident », notion nazie utilisée par l’écrivain fasciste et ridiculement russophobe Lucien Rebatet dans ses Décombres.
Voyons alors d’où peut lui venir une telle volonté de nuire et de détruire à ce couple maudit.
Je citerai le général, lui laissant la responsabilité de ses paroles ! Sur la fin si théâtrale d’Hitler, voici ce qu’il écrivait, en 1959, de son grand style enflammé, si proche de celui de son modèle Chateaubriand :
« C’est le suicide, non la trahison, qui mettait fin à l’entreprise d’Hitler. Lui-même l’avait incarnée. Il la terminait lui-même. Pour n’être point enchaîné, Prométhée se jetait au gouffre. Cet homme, parti de rien, s’était offert à l’Allemagne au moment où elle éprouvait le désir d’un amant nouveau. Lasse de l’empereur tombé, des généraux vaincus, des politiciens dérisoires, elle s’était donnée au passant inconnu qui représentait l’aventure, promettait la domination, et dont la voix passionnée remuait ses instincts secrets… L’Allemagne, séduite au plus profond d’elle-même, suivit son Führer d’un élan. Jusqu’à la fin, elle lui fut soumise, le servant de plus d’efforts qu’aucun peuple, jamais, n’en offrit à aucun chef ».
(Suite)
Mon éditeur Philippe Randa m’a demandé un texte introducteur à la réédition de mon livre sur Donald Trump, candidat du chaos (2016, Dualpha) : le voici.
L’assassinat manqué de Trump, qui succède à celui du président slovaque Fico, contient une dimension magique et presque occulte. On se croirait à Dallas (ô trente-troisième parallèle !) et on retrouve avec grand plaisir ces bons attentats US qui ont fait de la superpuissance mimétique de René Girard une espèce de Bête De l’Apocalypse, de puissance apocalyptique comme je l’ai nommée dans un de mes recueils, capable de fasciner et de fanatiser toujours plus ses fans progressistes, qui déjà frappaient Dostoïevski. La matrice US remplace d’ailleurs peu à peu la puissance matérielle du vieux monstre fatigué – et en devient plus redoutable encore. Pas très capable de pulvériser physiquement Chine ou Russie, elle délaisse le corps et va droit à l’âme (Tocqueville), surtout européenne…
Ici Trump martyr renforce les difficultés du clan Biden encore soutenu par les mondialistes. La tentative bizarre d’assassinat revêt déjà une dimension mystérieuse renforcée par des millions de commentaires instantanés et vite oubliés que nous fournit le web. De ce point de vue cet assassinat raté évoque comme la première présidence de Trump le titre de Shakespeare : beaucoup de bruit pour rien. Il a fallu virer Kennedy méchamment pour poursuivre la guerre du Vietnam et pour parachever la mainmise du Deep State sur cette pauvre Amérique, toujours plus victime de sa ploutocratie et du bellicisme que dénonçait même un Sartre. Mais le Trump fut mollement chassé du pouvoir, comme un Nixon, avec les moyens du bord : l’éternelle triche électorale que l’on découvre enfin en France et ailleurs, et le soutien indéfectible des médias contrôlés ; dès lors sommes-nous enfin devant les vérités ultimes, la résistance derrière un héros ou la mort de tout dans la bouilloire mondialiste des sorcières de Shakespeare ?
(Suite)
On va reparler de la liquidation de la France sous et depuis De Gaulle. On va insister sur la culture cette fois. Comment la France, qui incarnait aux yeux du monde la culture et la civilisation a pu tomber aussi bas, depuis notamment les années 60 et 70 ? On est arrivés à cette époque à la Défense, la tour Montparnasse, les voies sur berge, etc. Debord en avait bien parlé dans son Panégyrique et m’avait fait découvrir Louis Chevalier son Assassinat de Paris avec entre autres son périphérique. Tout cela s’est passé sans que personne d’audible ne réagisse ou presque. Mais j’ai envie cette fois d’évoquer la culture qui était le point fort de la France sous la troisième république encore. Sous cette république on avait encore un peu de prestige, de charisme. La Quatrième maintint quelque chose puis le branle-bas vers le grand effondrement commença.
Et c’est Éric Zemmour qui nous a montré la voie dans sa très bonne et factuelle Mélancolie française que l’on pourrait ainsi définir : une fois qu’on a dépassé le stade de l’inépuisable mythologie française (Vercingétorix-Clovis-Jeanne-Richelieu-Louis-Napoléon-Général-etc.), que reste-t-il de concret ? Dans le même genre curatif il faut redécouvrir le livre d’entretiens de René Girard sur Clausewitz, qui dénonce le désastre napoléonien sur le long terme (Marx n’avait pas suffi…).
On commence par un rappel des extraordinaires Entretiens de Michel Debré : « une impulsion a été donnée pour permettre à Malraux de créer des maisons de la culture, moyennant quoi toutes les maisons de la culture, ou à peu près, sont des foyers d’agitation révolutionnaire (Entretiens, p. 145) ».
(Suite)
Les distraits de la contestation médiatique voyaient se produire un réveil. Réveil, il y a eu, mais ce n’est pas celui qu’on croit : c’est celui des droits de l’homme, de la conscience universelle, du non au fascisme... C’est une vieille tradition qui remonte aux sinistres-sic années mitterrandiennes déjà. Mais il y a un plus : le peuple nouveau.
Macron s’est félicité d’avoir fait apparaître un peuple nouveau en France ; en effet il a été réélu confortablement face à une opposition totalement contrôlée (« d’extrême-droite » ou « d’extrême-gauche ») et malgré toute une série d’exploits que je ne vais pas rappeler ici, de la dette à Notre-Dame en passant par les gilets jaunes, les confinements, le million d’amendes, la désagrégation intérieure du pays (bien vu le stade de France), les masques, les vaccins forcés, les journées portes ouvertes aux migrants (365 par an), l’annihilation de l’hexagone comme puissance ou la montée eschatologique de la stupidité, reconnue même par une presse subventionnée à 100%. De même on va vers le Grand Reset, les privations, le camp numérique, les rationnements (quand ce n’est fait), le vaccin six fois par an, la privation d’eau pour cause de changement climatique et certainement pas de sécheresse, et tout le monde s’en fout ou presque : comme dit Sénèque à son ami Lucilius, NE SIS MISER ANTE TEMPUS. Pas d’affolement, mon loulou.
Il s’est donc passé quelque chose ; et on se croirait dans un film hollywoodien où le héros revenu chez lui se rend compte que tout le monde a changé ou a été remplacé. Sur ce problème lisez le livre de ma femme sur Philip K. Dick et le Grand Reset – et de Dick directement le recueil The Father-Thing. Tetyana recommande aussi le Pendu dans le square. J’ai plusieurs fois évoqué l’invasion des profanateurs de sépulture de Don Siegel ; il s’agissait de dénoncer ces gens qui du fait de la télévision et la société de consommation devenaient des « légumes ».
(Suite)
Donc on y revient. Pour protéger le clan notable-affairiste-mondialiste-écologiste-antiraciste qui s’est mis en place avec Giscard et Mitterrand, il faut pester contre la peste brune et diaboliser la gauche encore rebelle. Avec ce peuple cela marche toujours comme sur des roulettes. J’en ai parlé avec Cochin maintes fois de cette reprogrammation des Français depuis 1789. Mais après tout elle vient de plus loin cette reprogrammation, et peut-être que McLuhan a raison : elle vient de l’imprimerie elle-même liée au mythe de Faust : un siècle après déjà on a Tartufe, on a Orgon, Don Juan (un vrai DJ celui-là), on a les femmes savantes (on y reviendra à celles-là), on a les précieux, on a les experts et les sots savants, on a les médecins bidon et les malades imaginaires : donc Taine (ami de Nietzsche, un des plus grands français de l’histoire) et l’excellent et négligé Francis Fukuyama (on n’a pas plus lu son livre que celui sur le choc des civilisations) ont raison et on a créé l’électeur de Macron, de Mélenchon et du Figaro au dix-septième siècle. Et cet électeur lutte aussi sur télécommande (plus que sur commande maintenant) contre la peste brune. On se doute que je me fous du reniement national et de son évangile sioniste : ce n’est vraiment plus le problème ici. Le problème c’est ce bourgeois qui avale tout, même la merde (dixit Léon Bloy, quelque part dans son Exégèse).
Peut-être que le plus fort (le style de McLuhan est si attristant…) c’est encore Guénon sur cette histoire. Dans Orient et Occident il comprit qu’en occident on est hypnotisé et fanatisé et dominé par les mots : revoyez un excellent épisode de Columbo qui traite brillamment du sujet, où le méchant est joué par le Merlin d’Excalibur, qui programme ses dobermans comme des soldats pour tuer au verbe de Rosebud…
Guénon entre les deux guerres mondiales européennes (c’est un continent de fous, on le voit encore, et sans doute plus fou et plus dégénéré que les USA maintenant) constate que l’on entre en guerre comme les dobermans – sur mot d’ordre (combien de croisades pour un Djihad ?) :
« …si l’on veut prendre les mêmes mots dans un sens absolu, ils ne correspondent plus à aucune réalité, et c’est justement alors qu’ils représentent ces idées nouvelles qui n’ont cours que moins de deux siècles, et dans le seul Occident. Certes, « le Progrès » et « la Civilisation », avec des majuscules, cela peut faire un excellent effet dans certaines phrases aussi creuses que déclamatoires, très propres à impressionner la foule pour qui la parole sert moins à exprimer la pensée qu’à suppléer à son absence ; à ce titre, cela joue un rôle des plus importants dans l’arsenal de formules dont les « dirigeants » contemporains se servent pour accomplir la singulière œuvre de suggestion collective sans laquelle la mentalité spécifiquement moderne ne saurait subsister bien longtemps. »
(Suite)
Le coup d’Etat bruxellois s’est donc passé de façon cool, sans fioritures. Tout le monde l’a accepté, le fameux rebelle Orban y compris. Meyssan s’est encore trompé et on n’aura pas Draghi. On aura Ursula la hyène, avec ses vaccins, ses moustiques-Gates, ses insectes-petits-plats, sa guerre, son budget militaire à 500 milliards remixé à mille (et dire qu’on se croyait ruinés !), on aura la guerre à mort contre la Russie tôt ou tard car tout super-Etat se bâtit sur la guerre comme l’explique Donald Sutherland à Costner dans JFK, et avant lui Tocqueville ou Jouvenel (voyez mes textes ici). 27 chefs d’Etat ont voté pour une impératrice-teutonique qu’on nous assurait dotée de casseroles. La femme avenir de l’homme donnera la guerre et les insectes dans l’assiette, une prochaine combine avec les monstres pharmaceutiques américains et de beaux confinements. Mais tout le monde est content.
C’est mon ami Le Vigan qui a évoqué Big Mother. En effet elle se substitue à l’Antéchrist tyrannique la bonne femme et elle n’a pas fini de nous faire suer sous la forme Thénardier ou la forme sorcière. On les a voulues au pouvoir (Nietzsche parlait de crétins mâles), on va être servis. Et pour une pauvre et sublime Zakharova, que de rombières.
Relisons-nous alors car rien n’est nouveau sous le sommeil surtout en occident, ce côté de l’obscurité comme dit Guénon. Car il va falloir le juger lui et son bilan cet occident.
Il y a quelques années j’écrivais ici-même inspiré par Chesterton :
« Autoritaire et humanitaire, Angela Merkel incarne le péril féministe ; voyez L’Express qui évoqua dans une manchette débile ces femmes qui sauvent le monde. En réalité si nous avions eu Hillary Clinton au pouvoir, nous aurions déjà la guerre mondiale. Merkel incarne l’esprit de la nursery décrit en 1921 par Chesterton lors de son voyage en Amérique. Pour Chesterton la féministe (la fasciste ou la bolchéviste au féminin) considère le citoyen comme un enfant, pas comme un citoyen :
(Suite)
Il faut gouverner au centre et il faut diaboliser le reste, le rejeter dans les limbes. On en revient comme toujours aux années Giscard, ce vrai inspirateur de Macron, bien plus que l’autre initié Mitterrand.
Comme a dit un crétin à l’indéboulonnable Ruth K. : « Il y a deux partis diaboliques dans cette élection ».
Les deux satanistes qu’il faudrait exterminer – que l’on exterminerait comme des non-vaccinés dans un monde meilleur- ce sont les extrêmes, c’est-à-dire la droite et la gauche, ou pour mieux dire la vraie droite et la vraie gauche (comme disait notre ami Shamir en 2016 quand on espérait un choc entre Trump et Sanders). Ce qui est gentil, ce qui est bon, ce qui est catho-crétin-démocrate et petit vieux, libéral-social-mondial à la sauce Draghi, et UDF au bon vieux sens du terme, c’est Macron, Sunak, Biden, Leyen et tout le reste. Scholz sera remplacé par la catho CDU qui sera encore plus centriste que lui : plus de guerre, plus d’insectes, plus de contrôle numérique, plus de racisme antirusse ou chinois, plus de tout cela, et plus d’obéissance au parapluie US. Car on n’en sort pas de ce centre qui est un cercle dantesque de l’enfer métapolitique occidental. Je crois qu’on en parlait déjà aux heureux temps de la Révolution : le marais on disait. Hitler aussi était le centriste du NSDAP entre les féodaux, les nationalistes et les Strasser : on a vu où ça mène le centre. Un coup à gauche (URSS), un coup à droite (France-occident). D’ailleurs l’idole des jeunes Poutine est aussi un centriste dénoncé comme tel par Paul Craig Roberts : avec ses ronds-de-jambes il nous mène rondement à la troisième guerre mondiale. Chez lui c’est German Graf qui triomphe, pas le simulacre Douguine. Et les leaders des Brics ? Des centristes aussi : Modi, Lula, les émirats, ils adorent eux aussi écouter l’ONU, les labos, les GAFAM, le FMI…
Dans le journal Haaretz présumé de gauche (en fait c’est centre-gauche comme Libé ou Le Monde, ou le Guardian UK acheté par Fink et les fonds de pension US et bien calmé depuis) on lisait ces jours-ci :
(Suite)
La guerre contre la Russie devait être la solution : elle est devenue le problème. L’Europe technocratique supranationale devait être la solution : elle est le problème. Le vaccin devait être la solution : il est devenu le problème. On continue ? Mais quand quelque chose ne marche pas, il suffit d’insister.
On va voir plusieurs aspects du problème (vous savez, « la solution c’est le problème »). Le légendaire Paul Watzlawick avait souligné le caractère gothique de nos monstrueux systèmes de « santé » : la multiplication par trente des dépenses médicales a créé les conditions d’un effondrement humain : faible, endetté, complexé, le citoyen serait bon pour les abattoirs de la postmodernité et pour soixante vaccins par an. Tournant le dos aux enseignements de Jünger (dans les années cinquante –voyez mes textes) ou de Rudolf Steiner (dans les années vingt) le petit blanc occidental se donne aux monstres et aux charlatans des hôpitaux (Debord, Commentaires) pour un oui ou pour un non.
Deux caractères m’enchantent chez Watzlawick, sa culture littéraire qui est vraiment étonnante – et son humour. Pour Watzlawick la solution est souvent le problème : et la presse britannique découvre l’écrasante défaite aujourd’hui de l’Ukraine et de l’Otan face à l’ours d’argile russe…Toutes les solutions de nos technocrates et politiciens froncés n’ont fait que créer de nouveaux problèmes sans jamais rien solutionner. Ce Watzlawick est un sage taoïste ironisant face au triomphe apocalyptique-millénaire des bureaucrates.
Mais laissons-lui la parole.
Faites-vous-même votre malheur, début du livre :
(Suite)
« Le serpent du magicien de la fable a mangé tous les autres serpents ; et gagner de l’argent est le serpent de notre magicien, restant aujourd’hui seul maître du champ. »
Le techno-satanisme ploutocratique des USA a arraisonné l’Europe et menace la vie sur terre avec sa matrice et son IA.
En relisant Christopher Lasch (spécialiste de cette époque fondamentale : les sixties) je tombe sur une citation du prestigieux poète Walt Whitman, dont je n’avais jusque-là qu’une approche progressiste, romantique. Il se trouve qu’après la Guerre de Sécession, Whitman se rend compte comme Melville que son pays est devenu fou et dangereux. Il sent aussi qu’il est déjà un empire – un espace immense où le mal empire…
Cette citation est extraite d’un essai bref, étrange et rebelle : Democratic vistas (bravo pour cet hommage au passé hispanique de ce pays volé surtout aux Espagnols). Je pense le traduire et le préfacer : il fera un bon pendant à mon Dostoïevski déjà traduit en roumain.
On commence :
« Je dis que nous ferions mieux de regarder notre époque et nos terres en face, comme un médecin diagnostiquant une maladie profonde. Il n’y a jamais eu, peut-être, plus de vide au cœur qu’à présent, et ici aux États-Unis. La croyance authentique semble nous avoir quittés.»
C’est la citation de Lasch. La suite :
(Suite)
Il y a un mantra souverainiste en France en ce moment, lié au désespoir d’une petite partie de l’opinion (la majorité reste hypnotisée ou anesthésiée). Evidemment il est platonicien et ne risque pas d’accoucher dans la réalité.
On nous répète donc qu’en sortant de l’Europe on résoudrait tous nos problèmes. Or il me semble que cette Europe techno-jacobine dirigée par les Delors, les Breton et les Lagarde elle a été bien francisée. C’est Varoufakis qui me le fit comprendre dans son livre sur le minotaure (européen). Il écrivait même que la surclasse de hauts fonctionnaires français désirait entrer dans l’euro pour profiter du boom immobilier (celui des résidences secondaires notamment) qui s’ensuivrait.
Je ne vois pas en plus en quoi les énarques, Asselineau, Florian, Dupont-Aignan, etc., qui totalisent 1% à chaque élection (je sais, elles sont truquées…) et désirent le Frexit (on ne pouvait pas trouver un mot plus sexy et franchouillard que celui calqué sur le raté Brexit – voir Todd – des Britanniques, qui n’a profité qu’à la City, à l’inflation et aux migrants, comme annoncé par Valérie Bugault ?) dirigeraient la France mieux que les confrères énarques qui veulent rester européens. Tous énarques, tous souverainistes !
La France c’est depuis des centaines d'années un coq hérétique, un pays centralisé, autoritaire, avec une armée de fonctionnaires, un administration qui marche plus ou moins bien, et depuis peu une dette et une immigration qui sont incontrôlables. Sur le reste on relira mon Coq hérétique (qui fut référencé par le Figaro, VA et par mon ami Laughland) et mes textes sur Marx (et son armée de fonctionnaires) ou Gobineau. Tiens, redonnons cet extrait, de Gobineau dans sa lettre à Tocqueville :
« Vous avez admirablement montré que la révolution française n’avait rien inventé et que ses amis comme ses ennemis ont également tort de lui attribuer le retour à la loi romaine, la centralisation, le gouvernement des comités, l’absorption des droits privés dans le droit unique de l’État, que sais-je encore ? L’omnipotence du pouvoir individuel ou multiple, et ce qui est pire, la conviction générale que tout cela est bien et qu’il n’y a rien de mieux. Vous avez très bien dit que la notion de l’utilité publique qui peut du jour au lendemain mettre chacun hors de sa maison, parce que l’ingénieur le veut, tout le monde trouvant cela très naturel, et considérant, républicain ou monarchique, cette monstruosité comme de droit social, vous avez très bien dit qu’elle était de beaucoup antérieure à 89 et, de plus, vous l’avez si solidement prouvé, qu’il est impossible aujourd’hui, après vous, de refaire les histoires de la révolution comme on les a faites jusqu’à présent. Bref, on finira par convenir que le père des révolutionnaires et des destructeurs fut Philippe le Bel. »
(Suite)
On l’a vu avec Trump : les pacifistes sont toujours considérés comme des nazis – comme les pro-palestiniens, qui font le jeu des terroristes et luttent contre le nouveau débarquement israélien, dixit bibi, qui compare son opération au 6 juin. Il a raison d’ailleurs : les américains avec leur invasion nous ont bombardés, occupés, conditionnés et finalement tous remplacés.
Celui qui veut l’humanité cuite au nucléaire (péril chinois, russe, arabo-iranien, nord-coréen, etc.) est le héros humanitaire, démocrate et pacifiste Made in USA. C’est l’asperge Malhuret qui menace tout le monde « pétainiste-poutiniste » ou « wokiste-poutiniste » (et la croisade LGBTQ de Biden et Ursula-Macron alors ? Et la croisade anti-wokiste en Russie ?), comme il menaçait les non-vaccinés. Il est vrai que c’est la guerre mondialiste des labos et Think-tanks tous dirigés par Pfizer, Wall Street et la House of War.
On ne la refera pas leur république sinon. Elle aime s’envoyer en l’air sur les champs de bataille – et ce depuis le début, pour la morale. Qu’un sang impur abreuve leurs sillons… C’est comme ça, on ne discutera pas. On nous fait le coup de Churchill à chaque fois, l’homme qui brisa l’Empire britannique, rasa l’Allemagne et livra la moitié de l’Europe à la Russie soviétique (découvrez John Charmley traduit par Philippe Grasset ou l’étonnant Grenfell traduit par Hervé et son équipe).
On rappellera donc ce que l’on peut dire avec simplement Céline.
Dans le Voyage au bout de la nuit le mot n’apparaît pas.
Dans les pamphlets le mot apparaît MAIS désigne Léon Blum et sa bande, CAR ce sont CES PACIFISTES dit Céline qui veulent (toujours) la guerre. A la fin de Bagatelles il se dit quand même plus pacifiste que Blum. Le partisan de la paix (Macron, Biden, Malhuret, Valls, BHL) veulent atomiser la Russie ou la repousser (on ne leur a pas encore dit que ce serait difficile ?) jusqu’au Kamchatka. En ordonnant à Sarkozy de détruire la Libye, BHL précisait qu’il le faisait parce qu’il détestait la guerre. Et ne parlons surtout pas de la bande-sic de Gaza.
Toute ressemblance avec la novlangue, etc.
(Suite)
Notre Chateaubriand était un ami de la Russie comme le tsar Alexandre 1er fut un ami de la France, même celle de Napoléon. On sous-estime sa brillance politique et diplomatique, dont le personnel de la Restauration (1815-48) d’éloigna...
En 1814, Alexandre écrivit une émouvante lettre au peuple de Paris avant d'occuper cette ville. Il produisit alors ce discours généreux écrit dans un français d'exception, qui était celui de la belle élite russe d'alors:
« Les Français sont mes amis, et je veux leur prouver que je viens leur rendre le bien pour le mal. Napoléon est mon seul ennemi. Je promets ma protection spéciale à la ville de Paris; je protégerai, je conserverai tous les établissements publics; je n'y ferai séjourner que des troupes d'élite; je conserverai votre garde nationale, qui est composée de l'élite de vos citoyens. C'est à vous d'assurer votre bonheur à venir; il faut vous donner un gouvernement qui vous procure le repos et qui le procure à l'Europe. C'est à vous à émettre votre vœu: vous me trouverez toujours prêt à seconder vos efforts. »
Paris est donc occupée. Et sur l'occupation de cette capitale par les troupes russes en 1814, après l'abdication de Napoléon, mais avant les Cent Jours, voici ce qu'écrit Chateaubriand:
« Toutefois cette première invasion des alliés est demeurée sans exemple dans les annales du monde: l'ordre, la paix et la modération régnèrent partout; les boutiques se rouvrirent; des soldats russes de la garde, hauts de six pieds, étaient pilotés à travers les rues par de petits polissons français qui se moquaient d'eux, comme des pantins et des masques du carnaval. Les vaincus pouvaient être pris pour les vainqueurs; ceux-ci, tremblant de leurs succès, avaient l'air d'en demander excuse. »
(Suite)
J’ai déjà écrit sur son livre-brulot, sa lettre à Jean-Paul II donc (pape dont il attendait beaucoup, et qui a masqué plus que ralenti l’effondrement terminal de la bâtisse), et je vais encore insister et compléter. Bruckberger tape lourd et il l’a fait en dépassant Guénon : il voit le mal se glisser dans l’Eglise depuis le treizième siècle. Remarquez, Guénon a parlé de l’affaire des Templiers (mais sans trop viser l’Eglise) dans son Autorité spirituelle, et Huysmans avait écrit que tout dégénérait depuis ce treizième siècle dit des cathédrales. Les plus lucides reliront Dante.
Bruckberger attaque d’abord le Concile de Vatican II – sans qu’on puisse le suspecter de traditionalisme ou autre.
«Commettez allégrement tous les crimes ou laissez allégrement commettre tous les crimes contre la foi, contre les sacrements, contre les commandements de Dieu, ne vous laissez surtout pas intimider ! Invoquez publiquement le concile, l'esprit conciliaire, les réformes soi-disant issues du concile, et vous voilà aussitôt, non seulement justifié, mais hors de toute atteinte, hors de cause, au-dessus de tout Soupçon; vous échappez automatiquement à toute juridiction, rien ne peut vous être reproché.»
Puis notre courageux auteur (scénariste du Dialogue des carmélites qui résonne comme une Fin initiatique de la France médiévale – façon Adrienne-Sylvie de Nerval) s’est rendu compte que tout allait déjà mal depuis un certain temps tout de même :
« Je pense souvent à l’Angleterre au XVIème siècle, au moment où, sous la pression de la monarchie, l'Eglise d'Angleterre s'est séparée de Rome, sans que l'ensemble du peuple catholique anglais s'en aperçoive. Il y a eu le chancelier Thomas More qui a versé son sang. Mais il n'y a eu qu'un évêque, un seul, l'évêque Fischer de Rochester, qui a osé dénoncer l'imposture du changement de religion. Lui aussi est mort martyr. Combien y avait-il d'évêques en Angleterre en ce temps-là ? »
Depuis combien de siècles en fait le roi est-il nu ?
(Suite)
Nous sommes très mal barrés au sens strict et nos gouvernants nous mènent droit à la tyrannie après ces pseudo-élections européennes.
Dans un excellent et récent texte Thierry Meyssan rappelle froidement :
« Le professeur de droit Walter Hallstein conçut le « Nouvel ordre européen » que le chancelier Adolf Hitler tenta de réaliser. Son idée était de fédérer les différents États européens autour d’une Allemagne élargie à tous les territoires de peuples germanophones. Par la force du nombre, Berlin aurait alors gouverné l’Europe. Walter Hallstein n’était probablement pas nazi, mais il fut choisi pour négocier ce projet avec le duce Benito Mussolini. En 1958, il devint le premier président de la Commission européenne, preuve que les États-Unis et le Royaume-Uni avaient adopté, pour leur compte, le « Nouvel ordre européen », une fois l’Allemagne écrasée. C’est pourquoi, au début de cet article, je notais la ressemblance des intentions du président Macron pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 avec celles du chancelier Adolf Hitler pour les Jeux de Berlin 1936. Dans les deux cas, il s’agit d’une manipulation de masse au service d’un impossible rêve impérial. »
On relira ici mon texte sur De Gaulle et la doctrine Hallstein : comme on sait, après la guerre les nazis ont choisi le parapluie américain pour s’imposer et poursuivre leur unification européenne et leur croisade antirusse.
Meyssan ajoute que cette Europe atlantiste-totalitaire est politiquement composée de la gauche et du centre-droit (souvenez-vous de la liste Weil et de la liste socialiste en 1979…) :
« Alors que l’Union européenne s’apprête à se transformer en un État unique, son évolution politique prend un pas autoritaire. »
On rassure Meyssan cette fois : l’Europe est depuis longtemps fasciste et techno-totalitaire sous sa verbosité démocratique. C’est une bureaucratie…
(Suite)
Il y a deux sortes d’imbéciles aujourd’hui : les hypnotisés qui adorent tout ce qu’on leur donne (guerre, vaccin, misère, satanisme) et les anesthésiés qui ne comprennent rien. N’ayant pas de télé, j’ai dû attendre le texte de Vigilant Citizen pour comprendre à quelle sauce les sorcières du Macbeth mondialiste et luciférien dévoraient les âmes du public des hébétés (mot utilisé déjà Tocqueville Chateaubriand ou Mgr Gaume). Le fait que des sites catholiques (tous à la ramasse comme toujours) ou antisystèmes n’y avaient rien compris ne vous étonnera pas. 180 millions de téléspectateurs tout de même, on a l’impression d’évoluer dans le vieux film de John Carpenter They Live (1985) ou dans l’Invasion des profanateurs de sépulture dont Don Siegel disait qu’il était un brulot destiné à attaquer les « légumes » que nous devenions (1955, invasion des foyers US par la télé)…
En bref donc presque tous les groupes de danse et de chant promouvaient le satanisme, en particulier (si mes souvenirs sont bons) l’espagnol, l’irlandais ou l’Anglais. Il n’y a plus qu’une langue en Europe, celle de l’anglais sorcier de Microsoft, le reste des langues sera bientôt interdit comme la famille ou la simple propriété (mais même ça ne les fait plus réagir…). On est dans un sabbat à ciel ouvert et Citizen rappelait que la Conchita W., femme à barbe, vainqueur du concours en 2014, avait été invitée à chanter aux huiles de ce monde, et plusieurs fois encore. Le satanisme est la religion officielle de ce monde occidental, il a été facilité par l’accession au pouvoir de ce pape monstrueux, amené au pouvoir par l’idole des foules Obama. Tout le monde s’en fout ou presque, sauf les distraits qui suivent certains lanceurs d’alerte, les mêmes qui ne veulent pas de la guerre d’extermination contre la Russie. Jean Raspail m’avait écrit pour me le dire que le Bergoglio était le Benoit XVI de son Camp des saints.
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Guerre interminable ? George Orwell : « La guerre est engagée par chaque groupe dirigeant contre ses propres sujets et l’objet de la guerre n’est pas de faire ou d’empêcher des conquêtes de territoires, mais de maintenir intacte la structure de la société. ».
Certains se demandent ce que font les russes, d’autres se demandent même s’ils perdent. Les plus enflammés des antisystèmes prorusses crient au génie échiquier et judoka de Poutine puis traitent d’agents de l’Otan ceux qui ne sont pas d’accord. Parfois il y en a qui observent que le patron de l’Otan voudrait une guerre orwellienne et donc interminable.
Le général Delawarde avait écrit un texte où il posait les vraies questions :
« Dès le début de l’opération en Ukraine, j’ai commencé à me poser de nombreuses questions sur ses buts, ses objectifs et son résultat final. Les actions de notre armée et de nos autorités ont clairement indiqué que la Russie ne s’efforçait pas d’achever rapidement l’opération.
Voyez comme c’est étrange :
– Retrait volontaire des troupes près de Kiev ;
– Refus de la prise d’initiative ;
– Arrêt des opérations offensives et passage en défensif ;
– Négociations délibérément dénuées de sens ;
– Étranges échanges de prisonniers ;
– Frappes quasi-exclusivement contre des cibles militaires ;
– Refus catégorique d’endommager les infrastructures stratégiques “civiles” ;
– Référendums organisés à la hâte ;
– Refus d’attaquer les QG et centres de décision ennemis.
Rasoir d’Ockham aidant, la réponse viendrait vite :
« Évidemment, l’option la plus simple est de considérer que nos autorités (russes) sont des imbéciles. Bien sûr, qu’elles sont capables de mener une guerre normale. Pourquoi ne le font-elles pas ? »
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La France en mode QR des JO est à la pointe du Grand Reset. La France a toujours voulu être à la pointe de la modernité, du progrès, des innovations, de la lutte contre la barbarie sauf coloniale… Rien ne l’arrête. Aujourd’hui elle est à la pointe de la surveillance numérique, des éoliennes ou de la lutte rabique contre la Russie. A la pointe aussi pour les changements de sexe, l’effondrement du QI, la disparition de la langue, et tout ce qui s’ensuit.
Mais ici faisons plutôt œuvre d’historien. En ce qui concerne la France relisez ici notre texte sur Taine et son Anglaise. Il ne prend pas une ride au pays de la Terreur révolutionnaire :
«Les grilles de la ville sont fermées; on ne permet à personne d’entrer ni de sortir sans un ordre de la municipalité, et on exige cet ordre même pour les habitants des faubourgs. Les fermiers et les paysans qui viennent à cheval sont obligés de faire noter sur leur passeport les traits et la couleur de leur bête aussi bien que les leurs… »
Avouez qu’on n’a pas besoin d’informatique avec de bons commissaires et un bon peuple d’esclaves révolutionnaires.
Certains esprits chagrins diront que c’est bien fait pour les parigots mais vous ne les connaissez pas – en ils redemanderont. Drumont devine déjà le parigot nouveau aussi imbuvable vers la fin des années 1870 qu’une bouteille de Beaujolais :
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Nous sommes impuissants face au mal, surtout en occident – et en France : nous le voyons progresser, se diversifier, faire semblant de s’opposer (toute maison divisée contre elle-même triomphera…) lors d’élections dérisoires et truquées, ridiculiser toute opposition même faible et bavarde, imposer sans problème notre agonie digitale. La monstruosité de nos dirigeants mondialistes-progressistes et de ces bienveillants milliardaires génocidaires échappe totalement au troupeau qui est hébété (mot utilisé par Mgr Gaume, Baudrillard, Tocqueville ou Guénon tout de même…) mais aussi «parfaitement enthousiaste», comme disait Céline. Car le Kali-Yuga a la vie dure. Je l’ai compris en relisant McLuhan : la mutilation que nous a fait jadis subir la typographie fut irréparable (voir ici mon texte sur Lévi-Strauss et l’invention de l’Ecriture). Nous irons au génocide sur ordre précédé par le camp d’extermination électronique et sanitaire. Merci à nos hommes politiques et à leurs électeurs.
Pourquoi ne pouvons-nous plus rien faire alors ? C’est que notre mal vient de plus loin, comme dit Jean Racine. Relisons juste le chapitre de Guénon sur la Grande Muraille (Règne de la Quantité, XXV) :
« Aussi avons-nous parlé de « fissures » par lesquelles s’introduisent déjà et s’introduiront de plus en plus certaines forces destructives ; suivant le symbolisme traditionnel, ces « fissures » se produisent dans la « Grande Muraille » qui entoure ce monde et le protège contre l’intrusion des influences maléfiques du domaine subtil inférieur. »
Il y avait une grande muraille, il n’y en a plus. Guénon défend cette grande muraille pourtant matérielle (c’était comme les frontières, mieux que rien) :
« il importe d’ailleurs de remarquer qu’une muraille constitue à la fois une protection et une limitation ; en un certain sens, elle a donc, pourrait-on dire, des avantages et des inconvénients ; mais, en tant qu’elle est essentiellement destinée à assurer une défense contre les attaques venant d’en bas, les avantages l’emportent incomparablement, et mieux vaut en somme, pour ce qui se trouve contenu dans cette enceinte, être limité de ce côté inférieur que d’être incessamment exposé aux ravages de l’ennemi, sinon même à une destruction plus ou moins complète. »
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On en reste à Todd pour la polémique que son succès allait nécessairement alimenter : il est accusé d’antisémitisme.
Il n’y a plus de question juive, il n’y a qu’une question antisémite, et Bernie Sanders (qui ose s’en prendre à l’idole des jeunes Bibi) comme Emmanuel Todd n’y peuvent mais. Le congrès US va criminaliser le christianisme comme prévu depuis longtemps (voyez Andrew Torba). Cette affaire judéo-ukraino-russe devient passionnante. Comme on sait un antisémite aujourd’hui « ce n’est plus quelqu’un qui n’aime pas les juifs mais quelqu’un que n’aiment pas les juifs » – en particulier les néo-cons aux commandes. Emmanuel Todd est donc accusé d’antisémitisme (bien que d’origine juive, avec des victimes d’Auschwitz, etc.) car il écrit en effet sur cet affreux conflit dans sa Défaite de l’occident :
« …les deux personnalités les plus influentes qui « gèrent » l’Ukraine, Antony Blinken, le secrétaire d’État, et Victoria Nuland, la sous-secrétaire d’État, sont d’origine juive. (…) Cette guerre, si elle présente l’avantage, dans les rêves des néoconservateurs, d’user démographiquement la Russie, ne contribuera nullement, quelle que soit son issue, à consolider la nation ukrainienne mais à la détruire. À la fin du mois de septembre 2023, la police militaire ukrainienne a ceint le pays de barbelés pour empêcher les hommes valides, écœurés par la contre-offensive inutile et meurtrière de l’été, exigée par Washington, de fuir en Roumanie ou en Pologne pour échapper à la conscription. Quelle importance ? Pourquoi les Américains d’origine juive ukrainienne qui, avec le gouvernement de Kiev, copilotent cette boucherie ne ressentiraient-ils pas cela comme une juste punition infligée à ce pays qui a tant fait souffrir leurs ancêtres ? »
On laisse de côté notre point de vue car ce sont les russes qui tuent, désolé (ils sont la cause matérielle au sens aristotélicien de ce demi-million de morts). Les russes trop confiants auront été roulés dans la farine en 2004 puis en 2014, ils ont perdu « la guerre de propagande » dont parle Custine, et il ne leur reste que la guerre de conquête, où ils ont toujours excellé. Ma femme étant ukrainienne, je mets ce point d’honneur à le rappeler. On n’en serait pas là s’ils avaient su jouer aux échecs sans renverser la table. Le putsch US pendant les JO de Sotchi est impardonnable. Il fallait prévoir et réagir. Pays cible de Brzezinski, l’Ukraine devait être hyper-protégée. Mais laissons cela.
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