• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.)
• Les Carnets de Nicolas Bonnal sont tenus par l'écrivain, essayiste et commentateur dont on peut trouver une présentation dans le Journal-dde.crisis de Philippe Grasset, le 2 octobre 2016. • Les livres de Nicolas Bonnal sont disponibles sur sa page Kindle/Amazon à l'adresse URL suivante:
Les gilets jaunes se sont faits tuer, énucléer, enfermer. On sait qu’on n’en est qu’au début.
Castelnau…D’un certain point de vue, son blog est le plus important du pays (ou de ce qu’il en reste) puisqu’il décrit le cadre illégal de notre servitude. Le pouvoir est devenu brutal, fou en France depuis François Hollande (attentats, guerres, diplomatie, économie, mais aussi justice), et Régis de Castelnau ne cesse de le rappeler à propos de ce qui aurait dû rester une ridicule affaire :
« La décision rendue par le tribunal correctionnel de Gap à l’encontre de trois militants de « génération identitaire » est un pur et simple scandale judiciaire, juridique, et démocratique. Le fonctionnement de l’appareil judiciaire depuis l’arrivée de François Hollande au pouvoir ne peut que susciter la consternation de quiconque est attaché aux libertés publiques fondamentales. »
(Suite)
Une étude Bloomberg montre que toute la richesse US repose sur la dette.
Certains experts estiment que la dette US est trop élevée, qu’elle coulera donc l’Amérique et son eschatologique arrogance. Cette dramatisation est ancienne. En 1950 le libertarien John T. Flynn se plaint de la dette étasunienne qui se monte à 260 milliards alors (voyez aussi David Stockman et sa « grande déformation »). Elle est cent foisplus élevée aujourd’hui. Les Donald et autres illuminés du Deep State la verraient bien deux ou dix fois plus élevée encore, histoire de financer guerres, bases, porte-avions rouillés, forages pétroliers bidons, murs-simulacres, emplettes groenlandaises, baisses d’impôts, cadeaux, sanctions et postillons.Il serait ainsi possible de voir ce delirium se prolonger longtemps. Voyez l’exemple de l’Angleterre, dont la dette valait trois fois le produit national en 1815, et qui passa le dix-neuvième siècle à rembourser l’ardoise de ses bonnes guerres napoléoniennes, les enfants et les irlandais martyrs payant les notes aux banquiers.
Et comme le monde continue d’être hypnotisé par la décidément trop charismatique imagerie ricaine,les récents navets hollywoodiens sont financés par les fonds d’investissement des pays émergents. Alors…
(Suite)
Les voyages, la mondialisation, la civilisation, la science, le progrès ? Voici ce que cet élégant marginal écrivait au début de ses fameux et si peu lus tropiques :
« Est-ce alors que j’ai, pour la première fois, compris ce qu’en d’autres régions du monde, d’aussi démoralisantes circonstances m’ont définitivement enseigné ? Voyages, coffrets magiques aux promesses rêveuses, vous ne livrerez plus vos trésors intacts. Une civilisation proliférante et surexcitée trouble à jamais le silence des mers. Les parfums des tropiques et la fraîcheur des êtres sont viciés par une fermentation aux relents suspects, qui mortifie nos désirs et nous voue à cueillir des souvenirs à demi corrompus. »
Le progrès ronge et dévore ce monde depuis longtemps – et l’immobilise. A l’heure où Chine et Usa s’affrontent partout dans la zone indopacifique comme on dit, on relira ces lignes écrites il y a trois quarts de siècle :
« Aujourd’hui où des îles polynésiennes noyées de béton sont transformées en porte-avions pesamment ancrés au fond des mers du Sud, où l’Asie tout entière prend le visage d’une zone maladive, où les bidonvilles rongent l’Afrique, où l’aviation commerciale et militaire flétrit la candeur de la forêt américaine ou mélanésienne avant même d’en pouvoir détruire la virginité, comment la prétendue évasion du voyage pourrait-elle réussir autre chose que nous confronter aux formes les plus malheureuses de notre existence historique ? »
S’ensuite une définition plus acerbe encore :
(Suite)
Philippe Grasset a eu le nez creux en relevant ce texte extraordinaire. Que se passe-t-il quand le représentant du système se met à parler juste, quand il nous coupe l’herbe sous le pied ? Car Macron peut désintégrer son opposition antisystème avec ce discours aux ambassadeurs, qui succède à un fauxG7-simulacreoù le Donald s’est fait piéger comme un alevin.
Macron avait reçu Poutine après son élection, et il l’a revu à Brégançon, mettant fin à la débile/soumise diplomatie héritée des années Hollande-Obama. Et comme en plus il reconnaît la violence de l’ordre néo-libéral financiarisé et la logique des révoltés… en bref, on a un chef d’Etat qui a compris, ce qui vaut mieux qu’un chef d’Etat qui fait semblant de nous avoir compris. On étudiera ici la justesse de la pensée, et pas les résultats d’une politique qui nous indiffère du reste.
Et dans ce long discours (17 000 mots) dont on a surtout apprécié la première partie analytique, on a relevé cette observation sur la fin de la domination occidentale :
(Suite)
Récemment sur les plages en Espagne on a fait la fête en s’inspirant du grand incendie de Notre-Dame qui a visiblement enchanté tout un monde, comme en son temps la chute des deux tours. Le feu des gargouilles et du chef-d’œuvre gothiquedécrypté en son temps par Fulcanelli suscite des vocations festives. Je le dis parce que c’est la presse locale qui s’en est fait l’écho. Euphoriquement.
Que brûlera-t-on tantôt pour danser ?
Concernant les grands travaux et la symbolique luciférienne nous sommes en France en avance. On découvrira le Paris maçonnique de Dominique Setzepfandt, qui narre le recouvrement de cette capitale par la symbolique antichrétienne depuis deux siècles et demi ; et on lira toujours du même auteur le livre sur Mitterrand (décidément on n’en sort pas de celui-là, entre le festif, le New Age, la haine du local et le culte de Mammon) grand architecte de l’univers, qui expliquait à quelle sauce nous mangeraient les bâtisses comme la grande arche, la pyramide, la gondole et les satanées colonnes du palais-Royal.
(Suite)
Zerohedge.com nous apprenait récemment qu’un général allemand trois étoiles, Joachim Wundrak, reprochait à Merkel de ne plus évoquer le peuple allemand. Elle est trop politiquement correcte pour cela, ajoutait ce provocant militaire, qui se lance dans la politique.
Voyons Merkel : pour ce vieil hippopotame de la pensée inique,il n’y a en effet qu’une population destinée à être triquée, taxée et remplacée. Au nom du nouvel ordre et de ses paradigmes.
Et pourtant elle est toujours là, en hystérésis, gardant son colossal pouvoir de nuisance, un peu comme les USA à l’échelle mondiale – ou occidentale. Rappelons ce que nous écrivions sur cette déconcertante brandebourgeoise il y a deux ans :
« Qui veut comprendre Merkel doit lire sa lettre au très néocon Washington Post, publiée le 20 février 2003. Merkel, télécommandée par le méphitique agent d’influence Jeffrey Gedmin, y étale son adoration pour Bush et menace la France de Jacques Chirac et Dominique de Villepin. Tout devait se faire selon elle dans le cadre de l’alliance transatlantique, invasion migratoire y compris ; car tout nous porte à croire que cette invasion était déterminée depuis longtemps par les élites type Peter Sutherland.
(Suite)
Et si finalement Hillary avait eu raison ? Et si le Donald était ce président déplorable, doté d’une diplomatie déplorable, d’une puissance militaire déplorable, de manières déplorables et d’une balance commerciale déplorable (déficits prodigieux malgré les fameuses sanctions) ? Et si cet électorat de petits blancs hébétés par leurs médias néocons était un électorat de déplorables, bourré de ces chrétiens sionistes, éternels gobe-tout, qui aujourd’hui veulent la guerre avec la Chine, la Russie, l’Iran, et même avec une partie de notre Europe ?
Philippe Grasset a rappelé que le pentagone avait fait un « bras d’honneur » au pourtant bien soumis Macron pour avoir évoqué une « architecture européenne de défense » avec Vladimir Poutine. Quand bombarderont-ils Paris ? Ils menacent aussi la Grèce de complicité de terrorisme dans le cadre de leur persécution hallucinée de l’Iran.
La montée de la rage rance américaine accompagne la montée de leur impuissance. La guerre hybride a remplacé une guerre physique devenue impossible, même avec l’Iran et le Venezuela. Des experts US expliquaient avant-hier que dans la zone Inde-Pacifique l’US Navy n’est plus à la hauteur technologiquement. Déclin en piqué depuis la dernière démentielle campagne en Irak…
(Suite)
C’est Merkel qui refuse de parler de peuple allemand, rappelle un général cité par Zerohedge.com. Il n’y a pour la chancelière trois fois réélue qu’une population ou des résidents. Macron refuse de parler de culture française, d’autres veulent interdire les concerts de musique classique (trop blanche). Et si le sexe devient interdit aux classes dites moyennes dans l’univers satanique-orwellien, il est très permis aux ultra-riches, on le sait avec Epstein. On jetait des morceaux de jeunes filles aux requins dans cette île de James bande, et les invités jubilaient.
Mais voyons la question du genre avec notre philosophe libertarien préféré (l’autre c’est Hoppe).
Il y a presque cinquante ans, Murray Rothbard voit poindre le danger, au moment de la candidature démocrate McGovern. Il explique que cet égalitarisme post-léniniste est avant tout anti-biologique. Leur matrice postmoderne basée sur la communication et l’enseignement est un monde antinature. La culture sera tout, le reste fantasme.
Il est un peu tard pour réagir, mais on sait que les lobbies égalitaristes occidentaux, qui marchent main dans la main avec les oligarques humanistes (voyez notre texte sur Jack London), veulent anéantir sexes, races et cultures. On les en félicite parce que c’est presque terminé et qu’il faut lutter contre les traces de tout passé honni et nazi.
(Suite)
Disons le nûment : ce pape a jeté l’enfant Jésus avec l’eau du baptême dans l’indifférence de la gent catholique. A part une poignée de purs, son troupeau BCBG a gobé l’ignominie. Il est vrai que déjà Montesquieu se moquait de « la vieille idole » (le pape donc), que Feuerbach parla de cette pseudo-religion théâtrale pour bourgeois il y a déjà un siècle et demi : « depuis longtemps la religion a disparu et sa place est occupée par son apparence, son masque, c’est-à-dire par l’Eglise… »
L’Eglise et le papisme ne veulent même plus assurer le service minimum nécessaire pour maintenir à flot la nef des mous. Mais ce n’est pas cela qui terrifiera leurs chères ouailles.
Frithjof Schuon écrivait lui plus récemment, expliquant que la religion se sentait de trop, prête à tout déjà pour se faire bien voir (mais par qui mon Dieu ?) :
(Suite)
Il a tout amené : la bureaucratie, l’égalitarisme, l’Europe, la fin des frontières, la conversion à l’islam, le pouvoir des banquiers (Chateaubriand en parle très bien), le militarisme, le tout-étatique au sens tocquevillien, le despotisme doux, le messianisme aveugle et féroce. Il, c’est Napoléon, l’auteur machiavélien de la fin de l’histoire qui va prendre fin, au moins en Europe totalitaire bureaucratique au cours de ce siècle. Mais nous restons aussi hypnotisés(Guénon) que ses soldats. Alors…
On va relire Taine. Taine avait la patience de lire ce que nous ne lisons plus. Par exemple les souvenirs de la splendide grand-mère de George Sand qui évoque le monde d’avant :
« Est-ce qu’on était jamais vieux en ce temps-là ! C’est la Révolution qui a amené la vieillesse dans le monde.Votre grand-père, ma fille, a été beau, élégant, soigné, gracieux, parfumé, enjoué, aimable, affectueux et d’une humeur égale, jusqu’à l’heure de sa mort...
On savait vivre et mourir alors ; on n’avait pas d’infirmités importunes.Si on avait la goutte, on marchait quand même, et sans faire la grimace ; on se cachait de souffrir par bonne éducation. On n’avait pas de ces préoccupations d’affaires qui gâtent l’intérieur et rendent l’esprit épais. On savait se ruiner sans qu’il y parût, comme de beaux joueurs qui perdent sans montrer d’inquiétude et de dépit. On se serait fait porter demi-mort à une partie de chasse. On trouvait qu’il valait mieux mourir au bal ou à la comédie que dans son lit entre quatre cierges et de vilains hommes noirs.On était philosophe ; on ne jouait pas l’austérité, on l’avait parfois sans en faire montre.
(Suite)
Pour éclairer la situation présente, l’empire anglo-saxon contre l’Iran, je reprendrai un texte inspiré par la Grâce de l’histoire, de mon ami Philippe Grasset. Il est à peine modifié et explique la triste histoire des cinq derniers siècles de guerre navale, de guerre mondiale aussi.
Ce que Hamlet appelle The Distracted Globe (TDG), après avoir écouté le fantôme (I, 5), ce mot global donc, et toutes ses connotations néototalitaires, Philippe Grasset en parle bien, en parle extraordinairement à sa page 200 :
« La rotondité de la terre permet de suggérer que l’espace physique prend la forme d’un symbole de l’inéluctabilité de la modernité comme maîtrise du monde (on dira plus tard globalisation du monde, ce qui veut dire sous forme pléonastique globalisation du globe et confirme que le globe terre n’est pas seulement un phénomène physique, et qu’il est également le symbole à la fois de la maîtrise et de la fermeture du monde par la modernité). »
Mon dictionnaire Quicherat de 1899 nous éclairera : le globe désigne un essaim d’abeilles, une troupe de conjurés consensionis globus, chez mon Salluste, et même une escadre (globus navium). Ce globe est un escadron.
(Suite)
Alors qu’on nous saoule avec une célébration digne de nos siècles hypnotiseurs (René Guénon), je trouve, sur ce sujet lunaire que j’ai plusieurs fois abordé, les intelligents et tempérés propos suivants (source Strategika51.blog) :
« Le programme Apollo a été l’un des programmes les plus ambitieux de l’histoire et a été mené de 1961 jusqu’en 1975. Il aurait permis officiellement l’envoi pour la première fois de l’histoire connue d’hommes sur la surface lunaire.
A en croire l’histoire officielle, ce programme a abouti le 21 juillet 1969: deux hommes, Neil Armstrong et Buzz Aldrin, marchaient sur la surface lunaire, tandis qu’un autre les attendaient sur un module orbital autour de la lune.
Ainsi, l’homme parvint à se poser sur la lune vingt-quatre ans après l’explosion des premières bombes atomiques marquant la fin de la seconde guerre mondiale de 1939-1945.
Ceci est ce que l’on enseigne dans toutes les écoles de la planète.
Qu’en est-il réellement?
(Suite)
L’État en France, la bureaucratie à Bruxelles, l’administration Trump deviennent fous, liquidant/ruinant leur population, menaçant le reste du monde.
Un rappel…
Hans-Hermann Hoppe, philosophe allemand, disciple de Murray Rothbard, est un libertarien guénonien. Autant dire qu’il ne plaira pas à tout le monde : pour lui le système produit un phénomène de dé-civilisation dont on voit les effets terminaux en Europe comme en Amérique (effondrement moral, démographique, culturel, spirituel, et même socio-économique). Le phénomène se mondialise : voyez l’Asie et son déclin culturel et démographique (-30% de chinois en 2100, disparition de la Corée et du Japon, etc.).
Le monde moderne nous a fait dégénérer en vertu de la perversion étatique qui a fabriqué le troupeau timide dont parle Tocqueville. Cet Etat nous ôte la peine de penser (BFM) et de vivre (euthanasie), vit à notre place et nous zombifie, nous privant de notre force vitale. Mais voici comment Hoppe en parle :
(Suite)
L’effarante attitude US a des fondements gnostiques et théologico-politiques. La démocratie c’est Dieu et les USA c’est Dieu sur terre, dont la mission est de soumettre. L’historien Richard Gamble qui a participé à un bel ouvrage libertarien sur la montée du fascisme présidentiel/mondialisé made in USA, va nous aider à nous y retrouver. Il a étudié Woodrow Wilson dont la folie théologique fut incomparable :
« Typique de l'esprit progressiste qui a persisté jusque dans les années 1920, Alderman a félicité Wilson pour avoir redéfini l'Amérique « comme serviteur, ministre, ami ... parmi les nations » et pour avoir établi sa politique étrangère sur le principe du service à l'humanité plutôt que sur des intérêts nationaux égoïstes. En effet, Wilson avait convoqué l’Amérique à une croisade et non à une guerre ».
Un rappel : cette mentalité d’excité du logos, de guerrier du droit et de croisé démocratique, nous ne la devons pas en France aux américains mais à un mélange abscons de d’illuminisme thaumaturge et d’excitation révolutionnaire.Même Robespierre dénonça les missionnaires armés. Voyez mon livre Le Coq hérétique (1997) publié aux Belles Lettres par mon ami libertarien Michel Desgranges.
(Suite)
Après beaucoup d’autres, la Turquie membre de l’OTAN et deuxième armée du vieux débris n’obéit plus à l’empire sémiotique et thalassocratique anglo-saxon, et elle se réunit au grand projet eurasien. Petit cap de l’Asie occupé depuis 1945, l’Europe libérale poursuivra peut-être sa voie dans l’anéantissement.
Mais voyons Thucydide.
Rien ne ressemble à nos Etats-Unis bien-aimés comme l’Athènes de Thucydide, si enjolivée par les historiens, et qui dévasta et terrorisa la Grèce pendant presque un siècle après les trop célébrées « guerres médiques » (cf. la victoire en solo contre l’Allemagne ou le « jour du débarquement »). Aucun tribut, aucune brutalité ne furent épargnés aux habitants de Mytilène, de Chio ou de Mélos, par nos démocrates devenus fous, et qui ne s’arrêtèrent pas en si bon chemin, même après la raclée de Syracuse.
L’arrogance messianique américaine (« la nation indispensable ») trouve aussi un original dans le discours de Périclès : « nous sommes la nation modèle, nous sommes la seule démocratie, vous n’êtes rien ou pas grand-chose », etc. Périclès innove aussi en imposant à ses auditeurs rétribués (le peuple se fait payer en effet pour accomplir sa tâche démocratique)la guerre préventivecontre Sparte, et il montrera aux malheureux hellènes que les démocrates n’ont rien à envier aux barbares pour les raffinements de cruauté. Périclès déclare même (livre I, CXLIII.) : « Ne laissez pas subsister en vous le remords d'avoir fait la guerre pour un motif futile. Car c'est de cette affaire soi-disant sans importance que dépendent l'affirmation et la preuve de votre caractère… »
Et d’ajouter avant nos anglo-américains : « La maîtrise de la mer (thalasses kratos ) est fondamentale (mega gar) »
(Suite)
Voyons Poutine et sa fameuse interview… Pour Poutine « le libéralisme est obsolète », pour moi non puisque le libéralisme est un fascisme séculaire, sociétal, nihiliste qui ira jusqu’au bout et s’accrochera au pouvoir en Europe et en Amérique, quelle que soit la coloration politique du guignol ou de la folle en place. La population est devenue le troupeau hébété tocquevillien et elle est trop vieille, trop résignée, ou trop conditionnée pour réagir. Il y a aussi un certain nombre de bourgeois satisfaits, ceux qui écœuraient Flaubert ou Bernanos.
Je renverrai au livre de Jonah Goldberg qui retrace l’historique de ce fascisme libéral depuis Woodrow Wilson, les guerres, les Roosevelt. Goldberg voyait le diktat se mondialiser et s’universaliser sous l’ère Clinton-Obama.
Tout cela n’a fait que se renforcer pour accomplir enfin la prophétie de Tocqueville :
« Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sut leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages, que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? »
(Suite)
Ce texte avait été rédigé il y a deux ou trois ans quand un autre danger de guerre menaçait. Todd l’avait déjà commenté.
Vite la guerre (lisez Ralph Raico pour comprendre) pour remonter dans les sondages. Le clown Trump sait à quoi se raccrocher, avec la bénédiction des faux sites comme Infowars.com !
Reprise de la quadruple troisième guerre mondiale, avec la bénédiction des bureaucraties mondialistes, de la gauche sociétale et des humanistes néocons.
Ceci dit, il va être dur de flanquer une raclée à tout le monde en même temps. Syrie, Russie, Iran, Corée, Chine, Venezuela… L’empire du bien ne sait plus où donner de la fête !
Or le plus marrant, comme le rappelle Fred Reed ce matin dans Unz.com, c’est que l’empire ne fait plus peur à personne. La Corée se fout du Donald, l’Iran hausse les épaules, la Chine rebâtît sa route de la soie. C’est quoi ce cirque alors ?
Un qui avait tout dit en 2002 est Emmanuel Todd. Je le cite presque sans commenter :
« Nous assistons donc au développement d’un militarisme théâtral, comprenant trois éléments essentiels :
(Suite)
Trente menaces de quadruple troisième guerre mondiale par an… Et on n’a pas fini. Le Donald est décidément un EGM, un être généré médiatiquement, un Captain America obèse et clown braillard, en mode troll et postmoderne. Produit caméo remixé du cinoche postmoderne et de la télé irréalité, notre marionnette incarne à la perfection (à l’imperfection plutôt) la cohorte de personnages gluants issus des comics des années trente. Comptez sur lui pour dénicher aux quatre coins de la planète unifiée des Hitler à moumoute et pour déclencher un brasier final bon à dégoûter les hippopotames – disait Léon Bloy déjà familiarisé avec l’eschatologie démocratique ; car comme on sait un monde plus sûr pour la démocratie est un monde moins sûr pour l’humanité. Que reste-il pour nous de notre Tradition sinon ce patrimoine profané par les conservateurs et les touristes ?
Notre éléphant dans un magasin de porcelaine de Chine n’a donc pas fini de nous casser les pieds et d’affoler les rombières rivées devant leur plateau télé. L’histoire nous dira s’il coulera l’empire (il serait temps en effet) ou s’il était au sens marxiste cette répétition en comique de la tragédie américaine, – 200 guerres par siècle ou par an pour rendre le monde plus sûr pour la démocratie, c’est-à-dire pour l’actionnaire et la marchandise. Pessimiste ? « Le destin du spectacle n’est pas de finir en despotisme éclairé », – dixit la pythie Debord.
(Suite)
Musset grand auteur ignoré… Dans ses Confessions d’un enfant du siècle, il décrit le malaise moderne (on écrirait postmoderne, si la révolution c’est la modernité…) :
« Un sentiment de malaise inexprimable commença donc à fermenter dans tous les cœurs jeunes. Condamnés au repos par les souverains du monde, livrés aux cuistres de toute espèce, à l’oisiveté et à l’ennui, les jeunes gens voyaient se retirer d’eux les vagues écumantes contre lesquelles ils avaient préparé leur bras. Tous ces gladiateurs frottés d’huile se sentaient au fond de l’âme une misère insupportable. »
Le fric amène la libération sexuelle ultra façon DSK-Robbe-Grillet-Sade-etc., la pauvreté la gesticulation politico-sociale désordonnée, des barricades romantiques aux gilets jaunes :
« Les plus riches se firent libertins ; ceux d’une fortune médiocre prirent un état et se résignèrent soit à la robe, soit à l’épée ; les plus pauvres se jetèrent dans l’enthousiasme à froid, dans les grands mots, dans l’affreuse mer de l’action sans but. Comme la faiblesse humaine cherche l’association et que les hommes sont troupeaux de nature, la politique s’en mêla. »
(Suite)
Penseur fourre-tout et rassurant de la société spectaculaire, Michel Serres n’a cessé de donner des brevets de bonne conduite au système. Prof de philo plus que philosophe, il aura rassuré tout le temps politiques, patrons et médiatiques. Aussi n’est-ce pas sans déplaisir que nous avons lu cette interview accordée à nos amis suisses du Temps. Elle a quelques mois et relève d’un testament lucide. En effet derrière la satisfaction de service pointait une certaine inquiétude, liée notamment à la disparition totale et abyssale du monde rural et de sa civilisation. On est passé en soixante ans de la France de Pagnol et Giono à celle des réseaux sociaux.
Sur ce point fondamental et si négligé par nos antisystèmes, Michel Serres déclarait :
« Dans les années 1900, il y avait 70% d’agriculteurs, et la campagne était très peuplée car l’agriculture exigeait des bras. En 2000, ils n’étaient plus que 3%. Le plus grand événement du XXe siècle reste la disparition de la paysannerie, car nous étions des paysans depuis le néolithique. Autrefois, dans ma jeunesse, il n’y avait pas un avocat, préfet ou médecin des villes qui n’avait pas de rapport avec la paysannerie, parce que son père ou son grand-père était agriculteur. Nous sommes aujourd’hui coupés de ce monde, et c’est une révolution, qu’on le regrette ou non. Un jour, j’ai dû rectifier une institutrice de ma petite fille qui avait dit en classe que les vaches n’avaient pas de cornes parce que c’étaient des femelles. Notre distance avec la paysannerie est désormais énorme. »