• La série des “Carnets” abrite, dans dedefensa.org, les écrits de commentaires personnels d’invités du site. • Sur ce qu'on nomme “les réseaux” ou “la toile”, il s'agit de ce qu'on désignerait en général comme un blog. • Les “Carnets”, ce sont donc les blogs des invités de dedefensa.org dont nous jugeons, en plein accord avec eux et à l'avantage et à la satisfaction de chacune des parties, qu'ils peuvent devenir des collaborateurs réguliers du site. • Il n'y a pas de limites aux sujets abordés et pas de sujets précisément assignés à ces collaborateurs : les seules exigences concernent la forme et la décence du propos, la responsabilité dans le développement du propos. • Sur le point très important du fond des textes, nous disons que dedefensa.org donne comme règle de ces “Carnets” une orientation générale des domaines abordés trouvant ses aises dans celle dont le site fait à la fois l'usage et la promotion. • Pour autant, il y a une règle impérative qui domine toutes les autres. • Il n’est pas assuré que tous les propos des invités soient dans le sens de ce qu’écrit et pense dedefensa.org, et il ne peut en aucun cas y avoir assimilation, de ce qu’écrivent nos invités avec la signature du site : l’invité est seul responsable intellectuellement de ses propos. • Il s'ensuit, cela va de soi et selon la formule consacrée, que les propos dont nous parlons n’engagent en rien et en aucune façon dedefensa.org, essentiellement bien sûr dans ce domaine intellectuel et de l'opinion. • Ces éventuelles différences et divergences ne seraient pas nécessairement signalées mais elles le seraient en cas de publicité dans ce sens ou de toute autre nécessité, avec conséquences ou pas c'est selon. • Le site décide, espérons-le en bon accord avec ses invités, des conditions diverses et de l’application des règles énoncées ci-dessus de publication de leurs écrits. (Précision technique enfin valant pour toutes nos collaborations extérieures, qui est un classique de la collaboration extérieure à un média : titres et intertitres sont de la seule responsabilité de la rédaction. Les auteurs proposent titres et inter-titres et la rédaction se réserve de les modifier dans leur formulation, bien entendu sans en déformer le sens.)
• Les Carnets de Nicolas Bonnal sont tenus par l'écrivain, essayiste et commentateur dont on peut trouver une présentation dans le Journal-dde.crisis de Philippe Grasset, le 2 octobre 2016. • Les livres de Nicolas Bonnal sont disponibles sur sa page Kindle/Amazon à l'adresse URL suivante:
Evoquons Notre-Dame. La dislocation du bloc des cathos-zombies (expression d’Emmanuel Todd) qui subissent les destructions de leurs églises sans réagir est exemplaire. Ils n’en construisent plus depuis des siècles, et ils les regardent brûler les unes après les autres, en pleurnichant ou glosant savamment sur la christianophobie... Ces morts-vivants nous émerveillent, qui ont même perdu avec ce pape, « vieille idole qu’on adore par habitude» (comme dit déjà Montesquieu dans ses Lettres perçantes) le semblant de mastoc démographique qui était leur caractère peu auparavant. Le fait de faire beaucoup de gosses puis de les envoyer dans des écoles privées ne suffit pas à faire des chrétiens.
On l’aura au moins dit une fois.
Mais faisons le point. On a eu droit à un beau mois d’avril : l’arrestation sans souci pour le système d’Assange (on a cliqué, mais ça n’a pas suffi), Notre-Dame, le triomphe socialo-Soros en Espagne, la montée de la bourse et du dollar… Le tout, comme dirait Céline, dans une atmosphère parfaitement enthousiaste…
(Suite)
Certains s’énervent après Macron, il n’y a pas de quoi. De toute manière si le système le remplace, on aura pire après (c’est le syndrome de Denys de Syracuse, étudié ici). Personne ne veut de révolution parce que tout le monde a de quoi bouffer, cliquer et regarder la télé. Le système c’est nous, c’est tout.
Désolé, mais Macron ce n’est que la continuation de la génération Mitterrand. C’est du présent perpétuel sur trente ans, pas celui sur 200 que j’ai l’habitude de commenter ici, à coups de Nietzsche et de Dostoïevski, de Poe ou de Baudelaire. Autoritarisme (coup d’Etat permanent), haine du peuple et des pauvres, américanisme, inféodation à l’Allemagne, aux richissimes, monarchie culturelle, tout est déjà chez Mitterrand deuxième mouture, chez qui Macron aura puisé son inspiration, y compris en recyclant les cathos zombies et les larves bureaucratiques de la droite folle ou molle. Alors un rappel…
(Suite)
On ne va pas commenter cet événement ; alors on va citer nos classiques. Commençons par Tacite et l’incendie du Capitole :
« Ici l'on doute si ce furent les assiégeants ou les assiégés qui allumèrent l'incendie : l'opinion la plus commune est que les assiégés mirent le feu à ces édifices, pour repousser ceux qui montaient ou qui étaient en haut. La flamme gagna les portiques qui régnaient autour du temple : bientôt les aigles qui soutenaient le faite, et dont le bois était vieux, prirent feu et nourrirent l'embrasement. Ainsi brûla le Capitole, les portes fermées, et sans que personne ne le défendît ni ne le pillât. Ce fut la plus déplorable et la plus honteuse catastrophe que Rome eût éprouvée depuis sa fondation. »
A propos de Néron et des coupables du grand incendie de Rome, Tacite rappelle aussi :
(Suite)
Il a été élu dans un fauteuil il y a deux ans (66.6% des voix…) et il sera réélu dans trois ans car dit-on ici ou là chez les bourgeois « il n’y a rien d’autre » et « on n’a pas le choix ». « Le putsch du CAC40 » pourra se prolonger, le coup d’Etat deviendra permanent. Mais n’en sommes-nous pas là depuis deux siècles de bonapartisme et de dirigisme français, au bout de trois décennies de trique gouvernementale au service du capital néolibéral ?
On va relire quelques passages du splendide et nourri texte d’Aude Lancelin, daté du 20 avril 2017, qui expliquait à quelle sauce oligarque le capital allait nous bouffer. On pourrait intituler cet extrait « la présentation du chérubin au temple » :
(Suite)
Sur Macron on a déjà tout dit, alors on va se répéter. Juan Branco a bien retracé – comme Aude Lancelin dans son Putsch du CAC 40 – les turpitudes qui ont mené notre petit homme aux manettes. Et ça donne en conclusion :
« Le lecteur suspicieux demandera à cet instant : et alors ? Cela n’était-il pas, à défaut d’être dit, compris ? »
Je trouve important de commencer par cette conclusion. Car en effet, comme on dit à la radio, le Français moyen n’en a rien à foutre de s’être fait avoir comme ça. Il n’y a qu’à lire Céline, Toussenel ou Drumont pour comprendre. On cite Céline :
« Et les Français sont bien contents, parfaitement d’accord, enthousiastes.
(Suite)
Il est évident que nous vivons sous hypnose : abrutissement médiatique/pédagogique, journaux, actus en bandeaux, « tout m’afflige et me nuit, et conspire à me nuire. » Mais cette hypnose est ancienne et explique aussi bien l’ère d’un Cromwell que celle d’un Robespierre ou d’un Luther-Calvin. L’occident est malade depuis plus longtemps que la télé…O Gutenberg…
Je redécouvre des pages extraordinaires de Guénon en relisant Orient et Occident. Il y dénonce le caractère fictif de la notion de civilisation ; puis son caractère hallucinatoire à notre civilisation ; enfin son racisme et son intolérance permanentes (sus aux jaunes ou aux musulmans, dont les pays – voyez le classement des pays par meurtre sur Wikipédia – sont les moins violents au monde). Problème : cette anti-civilisation dont les conservateurs se repaissent, est la fois destructrice et suicidaire. Exemple : on détruit des dizaines de pays ou des styles de vie pour se faire plus vite remplacer physiquement (puisque métaphysiquement nous sommes déjà zombis)…
(Suite)
Les hommes politiques américains postmodernes (mais nos socialistes aussi) ont pris goût à la brutalité et aux guerres via la farce humanitaire (voyez Carnage de Polanski pour vous amuser à ce sujet) ; et ils estiment qu’ils ont le droit de tuer qui ils veulent et quand ils veulent. Jusqu’au moment où les russes et les chinois…Il en est de même des terroristes qui servent des agendas si compliqués maintenant qu’il est difficile de dire pour qui ils œuvrent : mais qui ont gardé le goût de la même supériorité ontologique jadis décrite par Dostoïevski et reprise par Hitchcock dans la Corde, pour justifier leurs massacres. J’ai étudié dans mon livre sur Hitchcock les sources du scénario, qui n’ont rien à voir ni avec le communisme ni avec le fascisme – bien plutôt avec deux lobbies prestigieux.
On reprend donc Raskolnikoff dans ces pages immortelles :
« Les hommes ordinaires ont l’obligation d’observer les lois et n’ont pas le droit de sortir de la légalité et cela parce qu’ils sont ordinaires. Quant aux hommes extraordinaires, ils ont le droit de commettre toutes sortes de crimes et de sortir de la légalité, uniquement parce qu’ils sont extraordinaires. C’est bien ainsi. »
(Suite)
L’information est une drogue terriblement toxique et addictive. On en a déjà parlé ici, en rappelant Théophraste, les Actes des apôtres, Fichte, Balzac, Thoreau, Flaubert, Céline, des dizaines d’autres. Mais l’information à l’occidentale est devenue une hypnose, surtout l’actu en bandeau distribuée et imposée partout par l’institut de Cheltenham (l’OTAN) ; et comme dit Tocqueville dans une formule immortelle, « dans les républiques démocratiques, ce n'est point ainsi que procède la tyrannie; elle laisse le corps et va droit à l'âme. » Avec neuf heures de connexion quotidienne au total, l’occis dental est un hypnotisé.
Un autre qui en avait très bien parlé, quasiment le dernier grand écrivain du monde, fut Soljenitsyne. Dans son inépuisable discours de Harvard, vieux de quarante ans déjà, alors que nous avons fait tellement de chemin depuis, Soljenitsyne sonne la charge :
« La presse aussi jouit bien entendu de la plus grande liberté. (J’utiliserai le mot presse pour inclure tous les médias). Mais quel usage fait-elle de cette liberté ? »
Soljenitsyne remarque une chose trop oubliée : le journaliste occidental est avant tout un irresponsable (faites la guerre à la Russie, tuez les gilets jaunes, la France en reconquête économique, etc.) :
(Suite)
Pour parler de lui et de ce qu’il nous inspire, je ne connais rien de mieux que cet extrait de la Biographie universelle, publiée en 1814 et retrouvée par votre serviteur grâce à Google books :
« Étonné d’entendre une vieille femme prier les dieux de conserver les jours de Denys, il voulut connaître le motif d’une prière si extraordinaire, tant il connaissait la haine qu’on lui portait. « Je prie les dieux, lui dit cette femme, de te donner une longue vie, parce que je crains que celui qui te succédera » ne soit plus méchant que toi, puisque tu es pire que tous ceux qui t’ont précédé (1). »
Eh oui, certains se plaignaient du président Coty, qui eurent la cinquième république ; de de Gaulle, qui eurent Pompidou et Giscard ; de Mitterrand, qui eurent Chirac ; de Sarkozy et de Hollande, qui eurent Macron. Jusqu’où ne descendrons-nous pas ? Mais comme dit un de mes lecteurs commentateurs préférés, quand on touche le fond, on creuse encore ! Ah Bush, ah Obama, ah Trump en attendant Omar !
On tonne justement contre nos élites, or je me suis rendu compte que les deux derniers grands cinéastes, tous deux juifs d’origine austro-hongroise (bel empire multi-ethnique qui magnifia la culture comme aucun autre), nous avaient nûment éclairé à ce sujet.
Il y a vingt ans j’avais écrit dans la revue contre-littérature de mon ami Alain Santacreu un texte comparant la bizarre Neuvième porte de Polanski à l’incontournable Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick qui venait de mourir dans des conditions incompréhensibles pour ses proches. Les deux films tiraient à boulets rouges sur nos élites : sacrifices humains, satanisme, orgies, mythologie Illuminati et conspiration à ciel ouvert dans un monde d’aveugles. Les deux films furent tournés dans des châteaux ayant appartenu aux Rothschild, revenus au premier plan depuis quelques années : Ferrières et Mentmore Towers (lieu des orgies rituelles à chaque fois), où fut même tourné le film de Philip Kaufmann sur Sade (voyez mon texte sur le retour en grâce du divin marquis).
(Suite)
Le monde moderne n’est qu’un monde usé jusqu’à la corde, et qui se croit nouveau parce qu’il a tout oublié.
L’actualité de Sénèque est toujours extraordinaire, jusques et y compris dans le domaine de la médecine (lettre XCV, voyez ce qu’en dit De Maistre) ou de la géographie ; son théâtre ignoré fourmille aussi de traits de génie et c’est dans sa tragédie Médée que Sénèque médite les limites de la science, de la navigation…et de la mondialisation, deux mille ans avant les rédacteurs fatigués de Zerohedge.com…
On écoute l’universitaire Jean-Noël Michaud sur ce monologue du chœur de Médée :
« Les vers 374-379 sont célèbres car on y a vu l'annonce de la découverte du Nouveau Monde. Et en fait on a eu raison : depuis que la science grecque et les savants d'Alexandrie ont établi que la terre était ronde et que le monde connu des Grecs et des Romains ne représentait tout au plus qu'un quart de la surface terrestre, l'Océan a cessé, dans la pensée des savants, d'être uinculum rerum, on a supposé qu'au-delà de l'Océan, comme au sud de l'équateur, il y avait d'autres terres, nouos orbes. »
(Suite)
Le tyran assiégé par le gentil président… Tintin chez les picaros…
Jusqu’où l’amusante crédulité de la plèbe occidentale peut-elle aller ? Caitlin Johnson a récemment parlé, à propos du Venezuela, de premier coup par pur récit narratif. Triomphe du storytelling… on la cite :
« Si vous pouvez remplacer ce récit par un autre, comme le tentent actuellement des personnes puissantes, il est théoriquement possible d'effectuer un coup d'État par pur récit. Vous ne pourriez pas demander une illustration plus parfaite du pouvoir du contrôle narratif. »
Évidemment on peut retourner l’argument et estimer que l’absence de l’usage de la force militaire par l’empire occidental est un signe de sa décadence, marquée par un delirium visuel-numérique et hystérique-médiatique. On n’est plus trop capable techniquement face aux russes et aux chinois, vous comprenez… Alors on revient aux bonnes vieilles méthodes, à la guerre psy façon homérique ! Comme dit Virgile qu’on va relire aujourd’hui : « ainsi se laissèrent prendre à des ruses et à des larmes feintes ceux que n’avaient pu dompter ni le fils de Tydée, ni Achille de Larissa, ni dix ans de guerre, ni mille vaisseaux… »
(Suite)
Pour comprendre ce qui se passe en Amérique du sud, j’aimerais avoir recours au dernier Tintin, celui qui se passe chez les Picaros et qui décrit si opportunément une révolution orange menée par des guérilleros grimés en touristes (à moins que ce ne soit l’inverse, avec ce Séraphin Lampion qui exprime dans les derniers albums le dernier homme nietzschéen, triomphant et crétin…). Cette révolution se veut du reste non-violente, comme le charivari médiatique de Guaido, promu Quisling rédimé et putschiste d’honneur par les médias azimutés, hallucinés et surtout infatigables de notre temps ! Et elle aboutit, cette révolution menée par un Tintin mué en ingénieur social, au même maintien de la misère que partout ailleurs. Récemment je voyais un programme espagnol qui m’annonçait que le coût du logement dans la Bolivie de l’indéboulonnable leader socialiste-nationaliste-populiste-indigéniste Morales est aussi cher que dans le centre de Madrid. Un ingénieur doit payer pour se loger dans le désert d’Uyuni 1800 euros par mois. Et moi qui ai vécu dix mois dans ce pays à raison de cent euros par semaine…
Vive les réformes et la croissance économique décidément.
On est donc passé de Che Guevara à Guaido, commis-voyageur des pronunciamientos occidentaux. Cela nous fait penser à Guy Debord et son analyse de nos modèles dégénérés. Je cite un texte sur les nouveaux « chercheurs » et autres experts et commentateurs :
(Suite)
René Girard a parlé de l’Amérique comme puissance mimétique. Sur cette planète de crétins en effet tout le monde veut devenir américain, y compris quand il s’agit de payer des études à quarante mille euros/an, des opérations à 200 000 euros, de devenir obèse et même abruti par la consommation de médias et d’opiacés...
L’affaire est déjà ancienne et René Guénon a bien évoqué après Tocqueville ou Beaumont la médiocrité industrielle de la vie ordinaire/américanisée qu’on nous impose depuis les bourgeoises révolutions...
Un des américains à avoir le mieux parlé de cette uniformisation, après Poe ou Hawthorne, fut Francis Parker Yockey. Je laisse de côté ses vues politiques totalement aberrantes et je prends en compte ses observations sociologiques qui, comme celles de Louis-Ferdinand Céline, sont souvent justes ou/et intéressantes. Voici ce qu’il observe à l’époque de Bogart, quand tout le monde là-bas mène une vie gris Hopper, clope sans arrêt, boit son whisky au petit-déjeuner, imite les criminels en se couvrant d’un chapeau et d’une ridicule gabardine :
(Suite)
Cet immense esprit est contemporain des grands génies allemands, dont j’ai récemment rappelé quelques éclairs. Fasciné par le moyen âge, Novalis rêvait de temps originaux. Son Henri d’Ofterdingen est le plus beau roman initiatique du monde – et enfantin, car il règne chez lui une lumineuse sensibilité enfantine… je l’ai rapproché de Tolkien dans un chapitre de mon livre sur le maître anglais – d’origine saxonne. Ce qui m’a étonné c’est qu’en téléchargeant ses fragments pour els redécouvrir, je me suis rendu compte que le livre avait été emprunté dix fois en un demi-siècle, dans une librairie canadienne. Mais où va-t-on ?
On écoute cet enfant sur les hommes primitifs :
« L'homme primitif est le premier voyant spirituel, tout lui paraît esprit. Que sont les enfants, si ce n'est des hommes primitifs ? Le frais regard de l'enfant est plus illimité que le pressentiment du voyant le plus pur. »
Novalis parle du déclin de notre sensibilité moderne :
(Suite)
Les films de dystopie (Blade runner, Rollerball, Soleil vert) nous promettaient un futur abominable et surréaliste, et en vérité nous avons un futur nul qui confirme l’observation de Léon Bloy faite en 1906, à savoir que nous sommes déjà morts. On est dans un monde bête, laid, matérialiste, certes surpeuplé, mais qui ne va pas trop mal, qui fonctionne globalement. Ce n’est pas grave, on continue dans les fictions de nous promettre un futur abominable au lieu de nous montrer notre présent cher et dégoûtant… Il semble que ce pessimisme extra soit de mise dans nos sociétés pour établir la dictature ou cet imprécis ordre mondial dont rêve une partie des élites humanitaires. On nous promet le pire pour nous donner des ordres. Mais c’est un autre sujet… je maintiens que le seul film de dystopie réaliste reste Alphaville puisqu’il montrait notre décor, notre apparence de réalité, mais truffé de contrôle mental et cybernétique. C’est bien là que nous sommes, et pas dans les espaces infinis.
Je lis Michael Snyder et son blog apocalyptique depuis des années et je fais donc attention chaque fois qu’à la télévision on montre des images de la vie quotidienne en Amérique. Or de petits films sur mes espagnols à travers le monde démontrent qu’effectivement les conditions de vie aux USA sont devenues sinistres et hors de prix, sans qu’on puisse évoquer la poétique de Blade runner…Plusieurs amis fortunés qui font aussi des allers et retours et m’ont confirmé que le vieil oncle Sam coûte bien cher, comme Paris, Londres et des milliers d’endroits (même se loger en Bolivie devient un exploit, vive Morales-Bolivar-Chavez…), pour ce qu’il offre ; d’autres amis moins fortunés, universitaires, survivent durement. Car il y a en plus les persécutions politiques qui gagent nos si bienveillantes démocraties…
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Les médias expliquent qu’on demande, qu’on exige une présidente féministe en Amérique… Ah, ces élues du congrès en blanc, comme elles les auront émus, ces médias…
Je n’étonnerai personne en écrivant que 90% des antisystèmes sont des hommes, et que lorsqu’on trouve des femmes dans les rangs antisystèmes, c’est essentiellement par islamophobie. Ceci concédé, notre monde aux affaires repose sur les valeurs féminines : « pleurnicherie humanitaire » (Muray), hystérie belliciste, autoritarisme tortueux (Merkel, Clinton…). Sans oublier la haine du sexe et de la reproduction, qui sont devenues des valeurs féministes. Dans l’Espagne féministe-socialiste de Sanchez, le sexe doit se faire avec notaire.
Le Deep State et l’empire nous préparent un après-Trump (je laisse de côté le gros poisson décevant) qui sera pire que la candidate hilarante. On pense à la Cortez-machin et à ses clones ; on aura alors un bolchévisme écologiste et belliciste à la sauce féministe et antiraciste aux affaires. L’Amérique pourra-t-elle le supporter ? On espère que non et qu’elle s’écroulera avec son gnosticisme politique – sauf si elle nous emporte dans sa chute. Toujours est-il que cette montée planétaire et quelque peu comique du féminisme aboutira de toute manière à l’extinction de l’occident et sans doute du monde. On s’en moque d’ailleurs car on ne regrettera pas ce qui est devenu si méprisable. La multiplication des hommes-enfants politiques de type Macron, Sanchez, Obama, Rivera et autres (des « macroncitos » comme on dit en Espagne) montrent ce triomphe de la cause féministe qui repose sur une alliance avec les lobbies ultras des minorités sexuelles.
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La brutalité des méthodes de la surclasse en France commence à étonner le monde. Par hasard je suis tombé sur un article très commenté de Zerohedge.com et sur un reportage de la chaîne Cuatro en Espagne. Mais même si les médias étrangers réagissent, je pense qu’en France on ira jusqu’au bout : coup d’Etat et massacres. J’en mets ma main à couper ou plutôt à arracher. Avec la bénédiction de Bruxelles, du Figaro et des soixante-huitards bourgeoisement et pieusement réunis pour fêter le triomphe de leur champion face à un peuple réveillé trop tard.
On ne peut pas dire que le mentor du macaron ne nous avait pas prévenus. Il se nomme Attali, avait très mal conseillé Mitterrand en 1981, et, passé depuis à la déification du golem de marché, il écrivait voici vingt ans ce texte sur la surclasse dont Gille Chatelet s’est trop moqué – car il est plus inquiétant que drôle. Nous sommes le 7 mars 1999 et voici à quelle sauce le Français et l’Américains vont se faire manger :
« Un capitalisme entraîné par des forces nouvelles où émergera une élite nouvelle et où se prolétarisera l’ensemble des classes traditionnelles. »
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Dans les années soixante, rappelle Thomas Frank, on a imposé le slogan Think Young, pour célébrer la marchandise et la non-culture nouvelles à base de pub et de communication, une « culture d’usurpateur », disait Guy Debord, qui veut faire oublier comment elle est arrivée au pouvoir. On chassa les anciens et la tradition pour imposer le jeunisme consumériste à base de gilet James Dean, de rébellion creuse, de chewing-gum Hollywood et de coca-cola ; cela marcha comme sur des roulettes.
Cinquante plus tard, on a une jeunesse de dystopie, à 90% ruinée par l’immobilier, par les études, promue à des petits boulots disqualifiés, à des exils ingrats, à un nomadisme cheap et à un abrutissement technologique festif.
Malgré cela les jeunes valent mieux que leurs aînés et votent, rappellent Todd ou Guilluy, contre le système, en France comme en Angleterre. Mais la jeunesse est remplacée et divisée. En outre elle n’a plus aucun outil culturel pour affronter le système. Depuis la fin des années 70, on ne lit plus – ou mal…
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La présidence Macron est caractérisée par une brutalité festive et un besoin d’adoration déçu qui fait redoubler le régime en férocité. Tout cela se passe bien sûr avec l’assentiment des bourgeois qui reconnaissent en cet enfant terribleun des leurs.
Mais la présidence Macron est en fait une métastase de la révolution Descoings, l’illustre énergumène qui à sciences-po imposa les minorités sans examen d’entrée, les études à douze/vingt mille euros par an, les salaires à un demi-million et une américanisation à outrance, le tout couronné par un culte de la personnalité à nul autre pareil.
Il est important de revenir sur ce personnage à l’heure où, entouré de ministres et députés trentenaires tous diplômés d’un sciences-po très payant et très seyant, le résident de l’Elysée néglige la vieille ENA et surtout nous enfonce dans ce néofascisme festif caractéristique de cet occident de la fin, de ce côté obscur de la farce.C’est Pétrone à la une, et sur tous les fronts encore. Je recommande encore et toujours les opus de Sophie Coignard sur cette épineuse observation : notre oligarchie est bien incapable…mais culottée.
Le livre de mon ancienne condisciple Raphaëlle Bacqué (nous étions à sciences-po au milieu des années 80, qui étaient les années du syndicat étudiant déjanté des aristocrates libertaires) dévoile une partie de la fesse cachée de ce fantastique iceberg qui a fini par fondre/déteindre sur la France tout entière. De Sarkozy à Macron on voit la même dérive maligne, autoritaire et libérale, la même volonté de s’en mettre plein les poches, la même gestion démente du pays et le même je-m’en-foutisme provocateur et malappris. L’euro, l’OTAN et la mondialisation auront déchaîné des élites jusque-là ankylosées par la tartuferie bourgeoise.
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