Morbihan
08/09/2011
Franchement,
Est-il nécessaire de gloser sur les éventuelles accointances des “révolutionnaires” libyens avec différentes mouvances islamistes? D’évoquer ainsi le risque d’attentats, dont Khadafi nous aurait protégé? Oubliez-vous Lockerbie et le massacre du vol UTA?
Que la mémoire est versatile et oublieuse.
Ce monsieur s’est comporté en potentat, ses fils en gougnafiers,et même les Libyens semblent heureux d’en être débarrassés. Que demander de plus? Et, si c’est une pierre de plus descellée dans les fondations du système (pour moi, il ne mérite pas de majuscule), je dis: Banco.
Pascal B.
08/09/2011
L’hélicoptère qui les transportait lors d’une opération contre des talibans a été abattu ! 38 victimes, dont la bonne trentaine de SEAL qui avait liquidé le dialisé Ben Ladden ; pas un rescapé !
Dedef
10/09/2011
Vous devriez mieux vous informer sur l’attentat de Lockerbie.
Khadafi n’y était probablement pour rien, tout comme Saddam Hussein n’était pour rien dans l’affaire du 9/11.
voir par exemple :
http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=26130
En fait les escales de l’avion, et l’absence de contrôles dans les aéroports de passage, ont permis à presque n’importe quel SR de placer la bombe…
Ilker de Paris
10/09/2011
La féministe, Gisèle Halimi, a écrit un article dans le monde où elle s’indigne, à juste titre mais avec naïveté, de l’accueil “neutre” voire “complaisant” des médias français au “retour” de DSK : “L’indécent retour médiatique de DSK” :
“A moins d’être totalement dépourvu d’aptitude ou de conscience professionnelles, les informateurs ne pouvaient oublier qu’il s’agissait d’un homme et non des moindres accusé d’agression sexuelle sur une femme. Donc un prédateur présumé de notre dignité profonde, celle de l’intégrité de notre sexe, de notre corps, mais aussi celle de notre identité de femme.
Qui, quand elle dit non, signifie non. Or Nafissatou Diallo la plaignante fut à peine nommée, les faits presque jamais rappelés, la réputation un peu glauque de Dominique Strauss-Kahn escamotée.
Le “retour” du violeur présumé (la tentative de viol équivaut en droit au crime de viol lui-même) était traité comme un événement mondain, à peine politique, rien à voir avec un crime.”
Gisèle Halimi a certainement raison de s’indigner mais là où elle se trompe et s’illusionne, c’est à supposer (et donc à chercher) une “aptitude” ou “conscience professionnelle” aux médias généralistes ou “officiels”.
En effet, cela fait depuis un bout de temps que les médias généralistes sont des industries de communication et non d’information objective (autant qu’elle puisse l’être) ou de vraie morale et cette communication (qui use de la morale plutôt qu’elle ne la sert) est modulé par les intérêts matériels défendus.
Je me permets de citer à nouveau le livre d’Armand Mattelart : “la mondialisation de la communication”, où l’auteur affirme :
“au cur du système global des nouvelles, il y a le dispositif de collecte et de diffusion des agences de presse. Non seulement elles maillent le globe de leurs réseaux de correspondants, mais elles interviennent dans les projets de câbles sous-marins.
L’agence Havas, ancêtre de l’Agence France-Presse (AFP), est fondée en 1835. L’allemande Wolff en 1849 et la britannique Reuteur en 1851.
...
A travers un traité d’alliance conclu en 1870, cette triade partage le monde en “territoires” ou sphères d’influence. C’est l’éclosion d’un marché de l’information pensé mondialement selon les intérêts géopolitiques. Chacune s’engage à ne pas distribuer dans les territoires des deux autres.
Etc.”
Puis Mattelart poursuit par l’exploitation médiatique (par les agences américaines qui commençaient à avoir une certaine importance) de la morale pour des intérêts de guerre :
“1898 est une année charnière pour la légitimation de l’information internationale. C’est l’année de trois événements riches en “intérêt humain” : Fachoda, l’affaire Dreyfus et le débarquement des Marines dans l’île de Cuba. Pour précipiter la guerre dans l’île des Caraïbes, une des dernières possessions d’un empire espagnol moribond aux prises avec une rébellion des autochtones, la presse à sensation de William Randolph Hearst, clone de Citizen Kane immortalisé plu tard par Orson Welles, déchaine une gigantesque campagne d’intoxication qui trouve ses relais dans des manifestations de rue. Images de misère et de famine, des femmes et des enfants d’une maigreur squelettique parqués par l’armée espagnole dans des camps de regroupement, les reconcentrados, pour éviter tout contact avec les insurgés : les clichés de cette mobilisation des affects font le tour du monde et deviennent l’alibi d’une intervension impériale d’un nouveau type, puisque non coloniale. On connait l’anecdote qui résume bien l’extravagance du moment : Hearst expédie à la Havane un reporter et un célèbre dessinateur, Frederic Remington, qui, de la capitale cubaine, télégraphie à son patron : “Rien à signaler. Tout est calme. Il n y aura pas de guerre. Voudrais renter”. Hearst lui répond sur-le-champ : “Vous prie de rester. Fournissez illustrations, je fournirai la guerre”
Un siècle plus tard les méthodes n’ont pas changé, les médias “criminalisent” qui ils veulent et “blanchissent” par le silence ou la déformation ou le mensonge.
Ainsi, l’opposition ne se situe pas tant sur la ligne gentil-méchant, droit-de-l’homme contre dictature, selon les affirmations comme ici ceux de Morbihan, plutôt entre une “narrative” du monde, pour reprendre un terme de Philippe Grasset, qui passe par les medias usant de la morale régit par la communication, et celle passant par l’ethique soutenue par la vérité des mots.
En parlant de mechant-gentil, si Kadhafi n’est pas un enfant de chur ceux qui l’attaquent ne sont pas les anges gardiens de la défense de l’humanisme.. - on le verra quand il s’agira de se partager le pétrole, le peuple libyen touchera-t-il l’essentiel des bénéfices ou alors, comme on commence à l’entendre, le partage profitera-t-il plutôt aux étrangers qui sont intervenus en Libye.
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