Bianchi Michael
24/04/2002
Parler de crise des institutions démocratiques est une chose, parler de désordre du monde en est une autre. Le monde n’est sans doute ni plus ordonné ni plus désordonné qu’il ne l’était il y a cinquante ans. Ses peuples et ses cultures, dans leur ensemble, n’ont ni gagné ni perdu en violence. Ce qui est en crise, et qui peut laisser une apparence de désordre, c’est la définition conceptuelle des institutions démocratiques, leur manière de se définir et de se justifier elles-mêmes. La démocratie occidentale est sans doute inconsciemment considérée, par la plupart de ceux qui la vivent (pas seulement les abstentionnistes) comme allant de soi. C’est le signe de sa maturité. Aussi, sans doute, celui d’une recherche (combien de temps durera-t-elle) de nouveaux terrains de combats et de constructions. Ils se définiront d’eux mêmes, par défaut.
A la limite, les leaders d’extrème droite sont ceux qui collent pour l’instant le plus à ce qu’on peut deviner comme étant les champs politiques émergents, avec sans doute en tête la redéfinition des identités face à la mondialisation, qui est percue de manière extrèmement concrète par chacun, dans sa vie quotidienne. Aucune force de gauche n’a encore pris sérieusement la mesure de ce champ avec des concepts clairs. Le mouvement pour une autre mondialisation n’est encore qu’une esquisse, qui n’a pas encore ordonné ses concepts fondateurs. Espérons que ça ne tardera pas.
PS: merci pour votre travail que je suis de près et que j’apprécie énormément.
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