pierre
11/01/2011
voici un témoignage, piqué sur Courrier international, qui fait le bilan de l’évolution de la situation en Arizona. Edifiant…
En Arizona, tout fout le camp
Le journaliste Jeff Biggers, qui a grandi à Tucson, s’alarme du climat délétère qui règne dans son Etat d’adoption. Suite à la fusillade du 8 janvier, il exhorte ses concitoyens à mettre un terme à la haine et à la violence qui gangrènent au quotidien leur vie politique et sociale.
Javais huit ans la première fois que je me suis retrouvé avec une arme à feu entre les mains. Cétait lors dun camp dété à Tucson (Arizona). Jai chargé, visé et tiré. J’ai repensé à cette étrange initiation en entendant les premières informations concernant la fusillade du samedi 8 janvier qui s’est déroulée sur le parking d’un supermarché Safeway où six personnes ont trouvé la mort et quatorze autres ont été blessées, dont la député démocrate Gabby Giffords. Je me suis alors immédiatement dirigé vers lhôpital universitaire [où ont été tranférées les victimes de la fusillade]. Pendant le trajet, un ami de Tucson m’a rappelé que cela fait moins dun an quà linitiative de la gouverneure républicaine Jan Brewer, lArizona fait partie des trois seuls Etats américains à autoriser les citoyens de plus de 21 ans à porter des armes dissimulées sans permis. Lauteur présumé de la fusillade est âgé de 22 ans. Daprès le New York Times, “un témoin des faits, ancien urgentiste travaillant aujourdhui dans un hospice a déclaré : Je crois qu’il s’agissait d’une arme semi-automatique, il a dû tirer une vingtaine de balles”.
Six personnes ont trouvé la mort, dont une petite fille de neuf ans, et douze autres, parmi lesquelles Gabby Giffords, sont aujourdhui dans un état critique. Parmi les victimes figure également le juge fédéral John Roll, qui avait fait lobjet de menaces de mort dans le cadre dune affaire de droit des immigrés. Il me semble que lon aurait tort de réduire cette tragédie à un débat sur les motivations dun détraqué. Mais comment avoir une discussion raisonnable sur le contrôle des armes à feu quand les armes et leur lobby sont aussi profondément ancrés dans le quotidien de ceux qui ont grandi en Arizona ? Jai commencé à mintéresser à la politique à lâge de 17 ans. J’étais alors stagiaire du légendaire député démocrate de lArizona, Mo Udall, qui a lancé un défi à laile gauche de son parti en affirmant son opposition au contrôle des armes à feu. Lors dun meeting à Harvard pendant sa campagne présidentielle de 1976, Udall a déclaré à propos de sa position proarmes : “Je ne me targue ni dun courage total, ni dune sagesse totale”.
Depuis quarante ans que je connais cet Etat, jamais je navais assisté à une haine aussi féroce et aussi ouvertement exprimée de la part des décideurs politiques et des commentateurs que durant lannée passée. Au printemps dernier, de nombreux observateurs ont dailleurs mis en garde contre cette violence inédite en Arizona et dans le reste du pays. Quest-il arrivé à mon Arizona, cet Etat où jai grandi dans les années 1970 et où je continue de me rendre régulièrement pour voir ma famille ? Ainsi que la écrit Gregory McNamee, journaliste, écrivain et critique social originaire de Tucson : “Ce qui me paraît clair en cette période de grande confusion, cest que personne ne devrait être surpris par la tournure des évènements. La fusillade qui a éclaté à Tucson nest que la conséquence logique de toute la haine qui a entouré les dernières élections, au cours desquelles Gabrielle Giffords une honnête députée centriste dun district centriste sest vue vilipendée, diabolisée et traitée de socialiste, de communiste, de fasciste, de traître, de destructrice demplois et de bien dautres choses. Tous ceux qui ont prononcé ces mots ou payé dautres personnes pour les prononcer ont le sang de Gabrielle Giffords sur leurs mains. Après la fusillade, nous devons tous déclarer que nous naccepterons plus aucun mensonge, ni haine ni violence. Si nous ne le faisons pas aujourdhui, quand donc le ferons-nous ?”
Aurons-nous aujourdhui en Arizona, et dans tout le pays, le courage et la sagesse de nous occuper du contrôle des armes à feu ? Allons nous enfin mettre un terme à cet exutoire trop facile dun sentiment de haine ?
waccsa
14/01/2011
Comme pour le 9/11, même si la “psychopolitique” qui résulte d’un événement dramatique est l’élément certainement le plus déterminant à retenir, la fusillade 8 janvier présente des éléments factuels troublants.
- ” La députée Démocrate Gabrielle Giffords était la principale personne ciblée. « Ciblée » est bien le mot approprié puisque Gabrielle Giffords était désignée par Mme Sarah Palin, ex candidate aux primaires présidentielles républicaines, comme étant dans son viseur sur une carte des élus Démocrates à balayer.”
http://www.conspipedia.fr/?p=3820
- ” Le symbole de cette dérive du discours et de la pratique politiques aux Etats Unis, cest sur les lieux mêmes du drame que nous le trouvons avec la mort dans la tuerie de Christina-Taylor Green, une fillette de 9 ans née le 11 septembre 2001. Comme si cette tragédie voulait multiplier les symboles, il savère que Christina -Taylor Green était la petite fille de Dallas Green, une célébrité du baseball aux Etats Unis. “
Le choc émotionnel semble intense aux USA, Tea Party sur la sellette. Suffisamment pour qu’en cas de nouvelles fusillades aussi dramatiques l’état d’urgence soit proclamé ? Après l’avoir semé un peu partout dans le monde, les dirigeants US semblent avoir choisi la voie du chaos pour maintenir leur domination sur leur propre population. Obama avait bien placé son mandat sous le patronage de Lincoln…
Richard RUTILY
16/01/2011
Un article de Bill Bonner dans la chronique de l’Agora http://www.la-chronique-agora.com/articles/20110114-3323.html qui théorise les raisons de la montée de la violence, en particulier aux Etats Unis.
Extraits :
“Lorsque les gens créent de la richesse, ils ont peu de raisons de s’en vouloir mutuellement.
Ce n’est pas le cas durant la phase dégénérée. Lorsque les gens essaient de vivre aux dépens les uns des autres, cela fait naturellement naître des rivalités et du ressentiment. Les plus pauvres veulent des aides et des allocations-chômage. Les plus riches veulent des réductions d’impôts et des contrats gouvernementaux. Les autorités essaient de tout donner à tout le monde—et surtout à leurs amis. Ensuite, elles font faillite et tout le monde s’énerve.
A mesure qu’une société produisant de la richesse dégénère en une société qui redistribue de la richesse, puis enfin une société qui détruit de la richesse, la différence entre les initiés et les autres devient plus prononcée.
Un homme qui a les bons contacts en haut lieu peut obtenir un contrat juteux. Il a un avantage énorme sur le pékin moyen. Il peut faire jouer son statut d’initié pour s’approprier de véritables aubaines.”
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