Dominique Larchey-Wendling
20/01/2014
J’imagine qu’il faut plutôt lire “Freedom Act” (à la place “Patriot Act”) à la fin de l’article. Ceci-dit le lapsus est intéressant.
Philippe Grasset
20/01/2014
Effectivement. Dont acte et excuses réglementaires. Correction faite à 18H29, ce 20 janvier 2014.
Non, le lapsus n’est pas intéressant, il est fascinant et même postmoderne tant il démontre l’omniprésence obsédante, touchant parfois les psychologies un instant inattentives, de l’inversion absolument triomphante.
PhG
Eric Gaillot
20/01/2014
Je me demande si vous ne vous prenez pas la tête avec cette affaire dans la mesure où il est probable que le Système trouvera une solution pour la résoudre. D’ailleurs, y’a-t-il quelque chose à résoudre? Personne ne conteste le droit aux USA d’espionner tout le monde. Le fait que M Obama déclare qu’il espionne tout le monde sauf Mme Merkel et que personne ne réagit, veut tout dire.
C’est à dire que cela veut dire que tout le monde accepte cette situation de Goulag électronique, ce qui veut dire que nous sommes bien tous dans un camp de concentration (donc d’extermination) à l’échelle planétaire. Le Système s’effondrera, c’est certains, mais une fois que nous serons quasiment tous éliminés.
La seule incertitude sur notre avenir porte sur le terme “quasiment”. Serons-nous tous exterminés ou pas totalement tous exterminés?
Naturellement, parler d’extermination universelle ne peut pas être audible. Pourtant, à partir du moment où nous sommes tous potentiellement sous la surveillance de la NSA et de combien d’autres agences d’espionnage (y compris française), cela ne veut-il pas dire que nous sommes tous comme dans un camp de concentration? A partir du moment où nous n’avons plus aucune vie privée, cela ne veut-il pas dire que nous sommes tous dans en camp de concentration, donc un camp d’extermination?
L’absence de toute vie privée se semble pas émouvoir les plupart des gens qui se disent qu’ils n’ont rien à cacher. Cette réaction est particulièrement répandue chez les jeunes qui ne peuvent, malheureusement, pas avoir conscience des conséquences de cette situation pour pleins de raisons que je ne vais pas développer ici. Ce qui compte, c’est que la plupart des gens, sinon la quasi totalité, n’a pas conscience de ce qu’un espionnage totale sur leur vie privée veut dire en terme de privation de liberté. Or, privation de liberté veut dire ce que ça veut dire: plus de liberté. Or plus de liberté, même si nous pouvons continuer d’aller nous ravitailler à la grande surface du coin, veut dire PRIVE DE LIBERTE, c’est à dire que nous vivons dans un camp de prisonniers.
Certes, un camp de concentration post-moderne avec tout le confort qui convient - villa, frigo et tout ce qu’il faut dans le frigo - jusqu’au jour où la carte bancaire est bloquée pour cause de dépassement de découvert. Et là, que devenons-nous? Plus de travail, plus de carte bancaire… nous pouvons crever, en silence. Et nous sommes en train de crever… en silence. Ca ne sert à rien de l’écrire ici, sur ce blog, mais je l’écris quand même… comme si j’écrivais sur morceau de papier que je laisse trainer sous ma paillasse ou dans un endroit quelconque du camp sans même l’espoir qu’il ne soit jamais trouvé et lu parce que personne n’en à rien à fiche…. parce que les gens regardent la télé, écoutent la radio et lisent la presse papier sans se rendre compte que tout ce qui est dit dans ces médias est complètement faussaire. A tel point que même les journalistes ne s’en rendent pas compte eux-mêmes aveuglés qu’ils sont par le chèque dont ils ont besoin à la fin du mois pour survivre.
L’époque que nous vivons est absolument terrifiante car nous ne nous rendons même pas compte de ce qui nous arrive et quand nous nous en rendons compte, nous comprenons en même temps qu’il n’y a rien à faire…
Eric Gaillot
zoulikha chergui
21/01/2014
je ne puis que vous approuver à 1000% .
oui vous avez raison, tellement raison que, voyez-vous la France se dote d’un système de surveillance électronique tous azimuts sans que personne n’y voit à redire.
Parmi les esprits les plus libres et les mieux déliés, peu voient et comprennent ce que vous écrivez, parce que cette dictature, orwellienne dans son essence, se pare de mots invertis qui donnent à chacun le sentiment de sa liberté.
Et ce sentiment suffit, semble -t-il à nos existences de chapons.
Je viens de terminer “le livre du rire et de l’oubli” de Kundera écrit en 1979; avec le recul du temps et la mesure de notre décadence , je le trouve dérisoire, car il se trouve que cette dictature, dénoncée après le printemps de PRAGUE, grotesque et clairement affichée, permettait que des KUNDERA existent et écrivent même dans l’exil.
Alors que le système auquel nous avons à faire, et qu’aucun KUNDERA ne pouvait imaginer tue mieux que n’importe quel goulag, la résistance de l’esprit et , effectivement nos mots n’ont pas plus de valeur que s’ils étaient écrits sur des feuilles mortes.
Il en est de nos écrits, comme des manifestations sous Sarkozy, tout le monde s’en fout.
Alors nous nous taisons, comme nous cessons de manifester, ou de crier, face à l’infamie, face au mensonge mille fois répété, face à l’inversion des valeurs, face aux circulaires anti-bouffon et aux décisions judiciaires éclairs, aux interventions militaires humanitaires et aux “dictateurs- qui- ne méritent- pas -de- vivre” et “aux- comiques- qu’il- faut- supprimer”; oui nous n’avons pas de mots et pas de Kundera ou de Soljenitsyne qui d’un exil pourraient écrire pour nous faire croire que nous restons des hommes et des femmes dignes par ce que nous avons permis qu’ils existent.
Néanmoins Monsieur GAILLOT merci de les avoir écrits vos mots, vous me laissez moins seule.
Amitiés
Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier